Shirudo. L’un des rares à être revenu de Suna et de l’examen Chûnin. Dire que je suis restée au village parce que je m’attendais à un événement chiant et particulièrement inintéressant et voilà qu’il s’avère que je n’ai pas été à l’endroit où il fallait être au moment où il fallait être. Ca me dégoute. Me répugne. Rien qu’à l’idée d’avoir fait ce mauvais choix, j’ai l’envie de convulser. Je suis un oiseau en cage. Un putain de piaf perdu dans un monde de merde, et j’ai refusé l’occasion de voir en dehors des murs de cette dernière. Ca devait être tellement beau. Des morts. Des blessés. Des choses intéressantes. Le chaos. Le vrai. Celui que je pense ne jamais voir. Pourquoi ? Pourquoi ! J’ai envie de le tordre en deux alors qu’il n’est pas encore là. Observer chacune de ses plaies. Les lécher. Croquer le sable de Kaze no kuni qu’il ramène sur ses chaussures avec mes dents pour en connaître la couleur. Tellement détestable. C’est tellement détestable. Ta gueule. Pétasse. Tu ne sortiras pas d’ici. Non. Chut. Mais tu vas te taire oui ! Un coup. Deux coups. Douze coups. Soixante. Je perds le compte. Il me frappe. Encore. Encore. Stop. Assez. Arrête. Je sortirais un jour. Je… Non ! Papa. Je n’ai rien fait de mal aujourd’hui. Non… J’inspire calmement, assise sur une chaise sur la terrasse d’un petit café discret de Kumo. Ma petite lettre était extrêmement claire et il sait où me rejoindre.

Me renseigner sur quelqu’un qui ne vient même pas du village semble être tout un art, mais je me suis faite à l’idée – beaucoup de shinobis ont quitté le pays et reviennent seulement maintenant, je compte faire un tour absolu, l’un après l’autre, pour récolter jusqu’à la moindre information qui pourrait être intéressante. Peu importe les moyens. La seule chose que je n’ai pas, tout compte fait, c’est la confidentialité de la mission – comme si c’était un problème. Je reste pragmatique et raisonnable, c’est au Régent de décider de ce qu’il veut faire. Moi, je vais noyer le poisson. Je croise et décroise mes jambes, sirotant calmement le verre d’eau que j’ai commandé devant le regard incrédule de la serveuse – la fréquentation est rudement basse aujourd’hui, ce qui permet d’être au calme. Je me demande seulement si j’arriverai à tirer quelque chose de lui – voilà qu’il arrive. D’après la description que j’ai en tout cas, mais il a un physique tellement banal en perspective… J’adresse un énorme sourire délicat et particulièrement féminin à l’arrivant, espérant qu’il s’agisse là de ma proie – après tout, ils ne seront tous que des insectes enfermés dans mon filet.

HRP:

Les évènements m'ont mené à rentrer seul au village et à peine revenu, je fus déjà sollicité. D'abord, l'on m'annonça la mort du Rokudaime, puis ma promotion au grade de Chuunin à la suite de mes performances à l'examen Chuunin et enfin, un Chuunin du village souhaitait s'entretenir avec moi. Je n'avais pas encore effectué mon rapport au Raikage puisque j'étais fraîchement de retour au village. Je vêtis de ma veste de Chuunin que je venais de recevoir suite à ma promotion avant de m'en aller rejoindre le Shinobi qui m'avait sollicité.

Je ne connaissais pas la raison de cette entrevue, mais j'eus directement supposé que ce rendez-vous était forcément motivé due à la catastrophe de Suna. Peut-être que ce Chuunin avait quelque chose à me proposer, quelque chose de non-officiel : une mission, un entraînement, une équipe ou quelque chose du genre. Il est vrai que bien des choses se sont passées en si peu de temps. J'ai été confronté à bien des situations difficiles, j'ai dû affronter des adversaires plus ou moins forts et j'ai surtout fait de nombreuses connaissances.

Il est vrai que bien des choses se sont passées en si peu de temps, toutes furent marquées par les récents évènements. C'est bien là notre point commun à tous, c'est ainsi que nos chemins se sont croisés et c'est à la suite de tout ça que ma vie changea du tout au tout. Arrivé au lieu du rendez-vous, j'eus reconnu la Kunoichi qui me fixait. Main dans les poches, je m'approchais d'elle pour m'asseoir sur la chaise en face, tête-à-tête, nous étions séparés par un simple table. Je n'eus prononcé un seul mot.

Senritsu Hak s'appelait-elle, c'était une adepte des techniques basées sur le son grâce à ses pouvoirs découlant de sa maîtrise innée du Onkyôton. Que souhaitait-elle de moi ? En attendant la réponse, j'eus commandé une boisson aromatisée menthe, citron ; ma préférée. Le tout avant de rompre le silence qui pesait entre nous. Je n'étais pas vraiment d'humeur à faire du relationnel et à tergiverser. Les récents évènements, entre les agissements du Shukaijin et la trahison du Kumojin m'ont plus qu'agacer. C'est donc avec professionnalisme que j'eus glissé ces quelques mots.

"Que souhaites-tu de moi ?"

@Senritsu Hak

Mes yeux croisent les siens, hagards, alors que je continue à lui sourire bêtement pendant qu’il boit sa petite boisson d’enfant. Tu parles d’une virilité à boire ce genre de choses – il pourrait tout aussi bien boire ma salive avec ma langue dans sa bouche que l’effet serait le même : pitoyable. Je penche délicatement ma tête sur le côté et cligne des yeux deux fois pour paraître le plus innocente possible. Il n’a aucune raison de se méfier de moi, et je n’ai aucune raison de me méfier de lui, mais il est préférable qu’il ne sache pas que j’ai envie de le saigner à blanc avec toutes les informations qu’il doit avoir. Doucement et par étapes – surtout que, pour une fois, un Kumojin a l’air tout aussi déterminé à aller droit au but qu’Otoke et moi d’habitude. Je croise mes doigts et, les mains vers le haut, je pose mes coudes sur la table afin de faire reposer ma tête calmement sur mes mains, mes yeux ne quittant pas le regard azuré du brun.

« Je suis membre du département Renseignement du village. Dans le cadre des activités du département, j’ai été chargée de contacter toutes les personnes revenant d’un voyage en dehors du village et de récupérer les informations qui sont en leur possession afin d’en faire un rapport synthétique pour le Régent. »

La vérité n’y est pas absolue et j’exagère grandement la quantité d’informations que je dois récupérer, mais j’ai décidé de mon propre chef de noyer le poisson dans l’eau – j’en assume les conséquences et je saurais faire avec. Le surplus d’informations que j’aurais, de toute façon, ne sera jamais de refus. C’est une monnaie précieuse après tout, et je vais peut-être avoir l’occasion de trouver quelque d’amusant à faire après avoir fini ma collecte.

« Pourquoi ne pas commencer par un récit de ce qui vous est arrivé en sortant du village jusqu’à votre retour ? Nous préciserons plus tard les informations en votre possession sur les personnes que vous avez croisées. Si vous le voulez bien, évidemment – mais ce serait d’une grande aide pour le village. »

Je n’ai aucun mérite à récupérer ses informations et son nom apparaîtra dans le dossier, c’est ce que je lui répondrai s’il me demande et qu’il ne cherche que la gloire. Ce serait tellement… Humain qu’il ne désire que de la renommée, de la célébrité ! Je pince ma lèvre inférieure entre mes dents, relâchant mes mains et m’accaparant du petit carnet et du stylo que j’avais prévu à l’avance. Je suis prête à rédiger l’intégralité de ce qu’il me dit. Jusqu’à quand pourrais-je joue à la conne innocente et amicale avec lui ? J’espère pour lui qu’il saura me faire durer, les hommes finissant trop tôt sont une réelle plaie pour ce monde.

La Kunoichi disait faire partie des services de renseignements du village. Elle m'expliqua qu'elle devait rédiger un rapport au Régent avec les informations recueillies par les Shinobi qui se trouvaient sur le théâtre de guerre à Suna. Je possédais une tonne d'informations, une tonne d'hypothèses qui pourraient l'intéresser, l'ennui, c'est que je ne pouvais les lui révéler. La raison est simple, ses informations me concernaient et je ne voulais pas que ça se sache ; à un tel point, que j'hésitais à les révéler au régent en personne.

Il était inenvisageable de les révéler à cette Kunoichi bien qu'elle eût la charge de rédiger un rapport sur ce qu'il s'était passé à Suna. Elle faisait partie d'un département dont j'aspirais à en faire partie, je devais donc faire en sorte que cette entrevue puisse me permettre d'entrer dans ce département. Je devais la flatter pour me servir d'elle afin d'encourager mon entrée dans le département de Renseignement et d'Espionnage dont elle faisait partie. La jeune femme souhaitait que je lui raconte ce qu'il m'était arrivé à Suna. Elle prit donc un carnet puis un stylo tout en restant attentive à ce que j'allais lui dire.

Je la regardais dans les yeux, il y eut un blanc de quelques secondes durant lequel je la fixais du regard. Je réfléchissais à ce que j'allais lui dire et comment. J'essayais d'examiner la pertinence de certaines informations que je pouvais lui donner, mais le fait est que je souhaitais donner toutes les informations au Régent entre quatre yeux et non par l'intermédiaire d'une personne. Je jugeais que certaines informations ne devaient pas parvenir aux oreilles d'autrui peu importe leur place au sein du village, seul le chef, lui-même, devait être au courant de cela.

"Mon récit est trop long pour que je puisse te le raconter. De plus, il y a certaines informations que personne ne doit savoir, à l'exception du Régent. Je ne vais pas entrer dans les détails, mais je peux quand même te fournir deux, trois informations et te raconter brièvement ce qu'il m'est arrivé..."

J'eus donc baissé les yeux afin de marquer une courte pause durant laquelle j'en profitais pour boire deux gorgées de la boisson que j'avais commandé avant de réfléchir brièvement. Je ne savais pas par où commencer, mais je devais bien commencer par quelque chose.

"Et bien... Comme tu le sais, le village de Suna a été attaqué alors que se déroulait l'examen Chuunin. Il s'agit d'une révolution d'un mouvement contestataire appelé que se disait pro-nation. J'ai été amené à partir avec Bakushô Hachi, puis nous nous sommes retrouvés face à un Shinobi du Kaihô-Sha. J'ai dû le combattre au côté de Toshigo Ogami, un gradé du sable, et au côté d'un certain Renji Yosuke. Il s'agissait d'un quatre contre un durant lequel nous pûmes tenir en échec le Shinobi de la Nation pourtant très fort. Ce dernier disait être le coéquipier de Bakushô Yoh, c'est ainsi que Hachi nous a trahis pour se rallier au côté de nos ennemis et c'est ainsi qu'il perdit la vie."

Je n'eus raconté que ce qu'elle devait savoir, je n'eus pas parlé des Shodaime ressuscités, de Makka, d'Obli, du Patriarche, de Jiseyama alias l'Inconnu, de la fin de l'ère des Furyou, de l'examen Chuunin, des rencontres que j'ai pu faire, du Chakra noir ou encore même du Shukaijin. Je n'eus pas parlé de toutes ces choses qu'elle n'avait pas à savoir et j'eus fait en sorte de minimiser l'impact évènements et la pertinence des informations que je possédais.

A quelle sauce devrais-je le manger ? Lui croquer dedans à pleines dents jusqu’à ce qu’il souffre assez pour accepter enfin de cracher toutes les juteuses informations qu’il possède, ou plutôt le lécher jusqu’à ce que toutes ses résistances cèdent ? C’est la plus existentielle des questions que je me pose alors qu’il me répond tandis que je laisse ma main agir librement et copier tout ce qu’il me dit – très peu, donc. Moi qui voulais lui laisser un léger espoir, admettre qu’au moins quelques ninjas dans ce village n’étaient pas des idiots finis totalement perdus dans leur égocentrisme… Me voilà profondément déçue. Si j’étais un insecte, j’aurais aimé entrer dans son oreille, dévorer son tympan et remonter ma route jusqu’à son cerveau uniquement pour y grignoter les plus juteuses informations, le transformant en vulgaire légume incapable de bouger – une option particulièrement plaisante, à vrai dire, mais mon Genjutsu ne me permettait pas de fouiller la mémoire des gens – combien même je l’aurais voulu. Je lui adresse un petit sourire et je repose mon stylo alors qu’il termine le récit que je l’ai volontairement laissé raconter, respectant ses blancs et ses pauses. Pourquoi est-ce toujours moi qui viens à rencontrer les plus gros cons de ce village ?

« Je comprends tout à fait ce dont tu parles. Il y a des informations plus ou moins sensibles, et savoir faire le tri entre ces dernières est important pour un ninja. Cependant, laisse-moi te poser une question. Combien penses-tu que vous êtes à quitter le village ? Je te réponds tout de suite, nombreux. Mon objectif n’est pas de voler la gloire de ce que tu as pu faire durant ton déplacement. Tout ce que tu me dis sera rapporté comme venant de toi – il est juste impossible que chaque ninja revenant au village aille directement s’adresser au Régent pour lui transmettre toutes ses informations. Nous sommes une infrastructure qui a pour objectif de travailler en groupe, plus encore depuis que le Régent a annoncé que nous prendrions des distances avec les autres villages. »

Mon regard, malgré le sourire amical que j’arbore, se durcit au fur et à mesure de mon discours, faisant preuve de fermeté et d’autorité sans aucun manque de respect. Je ne fais que mon travail et il a intérêt à respecter le fait que je veuille bien être gentille, sans qui il risque de se retrouver infertile jusqu’à la fin de sa vie. Je n’aurais rien contre un petit combat, mais si je l’épuise trop il sera tout bonnement inutile – tu parles d’un début d’enquête.

« L’objectif de notre département n’est pas de faire plaisir au Régent en récoltant un maximum d’information. Nous obéissons à des ordres précis et nous avons des objectifs précis. Si je t’ai demandé le déroulement de ton voyage, c’était seulement pour avoir un contexte – Kumo a pris la décision de s’isoler du reste du monde. Le reste du monde n’a aucun intérêt ni aucune obligation à nous laisser faire, et nous avons beau jouer aux plus forts, aux plus unis, la vérité est tout autre. Regarde toi toi seulement, refusant de coopérer avec l’un des organes du village. Comment penses-tu que nous allons finir si nous sommes attaqués si nous avons tous cette mentalité ? Je ne dis pas que tu as tort. Seulement que chacun a sa place, et la mienne est celle de récupérer des informations. Je vais même te faire une petite confidence : ma mission est de récupérer les informations les plus détaillées sur tous les shinobis que les Kumojins aient pu rencontrer, que ce soit en tant qu’adversaire, allié ou simple observateur lors de l’examen Chûnin et de ses suites. Pour le bien du village. »

Une petite pause, à sa façon, pour marquer un mensonge moindre et plus élaboré. Qu’il ne s’imagine pas que je le laisserai partir avec le peu d’informations qu’il m’a donné. Putain. Je fais la morale à un autre ninja. Shigeru serait tellement fière de me voir devenir un peu plus comme lui – conne. Ca me dégoute. J’ai la nausée. Envie de vomir. Pourquoi… J’adoucis mon regard et croise à nouveau celui de Shirudo, décidant que le sermon était fini. J’ai dit beaucoup de choses inutiles à essayer de jouer au ninja zélée, plus ne sert à rien.

« Maintenant, je te laisse décider. Tu peux contribuer au village et m’aider à remplir ma mission, ou aller expliquer à mes supérieurs pourquoi tu refuses de coopérer vis-à-vis d’un ordre direct du Régent. Je ne demande pas grand-chose, seulement une identité, un village, une description physique et, si possible, ce que tu sais de leurs capacités au combat. En croisant tes informations avec celles des autres, la cartothèque du village pourra se remplir, c’est un objectif noble n’est-ce pas ? J’ai toute ma journée, donc gère le temps comme bon te semble. Ces noms que tu as donnés, pourquoi ne pas commencer par-là ? »

A nouveau, j’attèle ma main à mon stylo et mon carnet, soutenant cette fois-ci le regard de mon interlocuteur. Je ne cèderai pas.

"Soit, mais le problème n'est pas là. Je possède des informations sensibles qui risquent de changer l'avenir du village et elles doivent être comprises et interprétées correctement, autrement dit, je suis forcé pour le bien du village de m'adresser directement au Raikage. J'ai quelques hypothèses et suppositions par rapport à ce que je sais et à ce que j'ai vu et j'ai besoin d'en discuter avec le Régent en personne. La situation est tellement complexe, crois-moi, j'aurai aimé pouvoir partager toutes ses informations, mais il y a beaucoup trop de choses. Si tu tiens tant que ça au village, tu devrais comprendre et accepter ce que je dis... A moins que... tu souhaites avoir ces informations à des fins personnelles et non pour le bien du village."

Je ne savais pas à quel point la Kunoichi était bornée, mais elle devait accepter que je devais urgemment et prioritairement m'entretenir avec le Régent en personne, car je détenais des informations sensibles. Elle devait comprendre qu'elle ne pouvait pas faire l'intermédiaire, si elle souhaitait tant que ça le bien du village, elle devrait normalement accepter cela. Peu importe son niveau de curiosité, il y a des informations que je ne peux pas lui révéler et elle devait l'accepter sans quoi je ne lui ferais part d'aucune information.

"Déjà que les choses soient claires : je n'ai jamais dit que je refusais de coopérer avec les organes du village. Donc s'il te plaît, ne viens pas diffamer et déformer mes propos. Ensuite, je ne sais pas du tout pourquoi le village a décidé de s'isoler du reste du monde. Je ne détiens pas les informations qui me permettraient d'expliquer cette décision."

"J'ai rencontré Kibo, le second du Kazekage et il n'a présenté aucune hostilité envers moi. D'ailleurs, j'avais oublié... j'ai fait équipe avec deux Sunajin durant l'examen Chuunin, et aucun ne m'a paru hostile. Les deux étaient des adeptes du corps-à-corps et l'un des deux était issu du clan Ketsueki, il se nommait Kazuchi. L'autre se nommait Hachido no Mu, c'était une kunoichi qui était capable d'ouvrir les portes."

"J'ai rencontré beaucoup de Shinobi. J'ai rencontré Kibo lors d'un entraînement, nous nous sommes entretenus au sujet de Hôritsu et le plus impressionnant et c'est d'ailleurs, c'est qu'il n'avait aucune haine contre le Rokudaime, c'est tout juste s'il ne le flattait pas. Je ne sais pas qui l'a tué, j'imagine qu'il a été tué par des Shinobi de la Nation ou bien par des Shukaijin. "

"J'ai également dû combattre un Shinobi, coéquipier de Bakusho Yoh, qui fait partie du Kaihô-Sha. Je ne connais pas son nom, je sais simplement qu'il s'était caché dans la gourde d'eau de Yoh lorsqu'il fut défait et capturé. Il utilisait des Jutsu Suiton de haut niveau, des techniques de Ninjutsu, mais aussi de Taijutsu. Il avait la possibilité de se liquéfier tel un Gogyou et son bras gauche était liquéfié et agissait avec sa propre conscience. Autrement dit, si je parvenais à l'immobiliser, son bras gauche pouvait toujours bouger. Mais maintenant, je sais tout de lui, je connais ses faiblesses et ses capacités dans les moindres détails, si jamais nous nous recroisons, je saurais exactement comment le vaincre."

"J'ai aussi vu Bakushô Hachi nous trahir et je l'ai éliminé sur-le-champ avant qu'il ne puisse révéler des informations à nos ennemis. Enfin quant à Renji Yosuke, je sais juste qu'il était un adepte du Genjutsu et qu'il a participé à l'examen Chuunin. Il n'avait aucun insigne, aucun signe d'appartenance, donc je ne sais pas de quel village il faisait partie."

"Ah oui et Toshiro Oogami, donc, il m'a été d'une grande aide face au Shinobi du Kaihô-Sha. Je me suis principalement battu à ses côtés, il est vrai qu'il défendait son village et malgré le fait que, au départ, j'ai hésité à me mêler au combat, il a assuré les défenses de l'hôpital aussi bien qu'il a assuré mes défenses jusqu'à même négliger sa propre vie. Il a utilisé les Jutsu les plus puissants pour pouvoir nous protéger, il m'a sauvé la vie. Ça, c'est pour ce qui est de l'offensive sur Suna."

"Je ne sais pas si tu as le temps de tout noter et je ne sais pas non plus si tu as des informations que tu peux partager sur la mort d'Hôritsu et sur la décision des plus hautes instances du village de s'écarter du reste du monde. Qui a a osé tuer le Raikage ? Comment est-il mort ? A-t-on des informations sur ce qu'il s'est passé là-bas lorsqu'il a perdu la vie ?"

Je note calmement les noms qu’il me donne ainsi que les informations pertinentes, faisant un tri préliminaire dans ma tête mais me refusant allègrement d’oublier la moindre information. Putain qu’il parle beaucoup – j’ai beau avoir mon temps, je ne lui ai pas demandé la recette de sa vie – heureusement que les informations qu’il a me sont particulièrement utiles. C’est tout juste si j’affiche quelques petits sourires à certaines parties de son histoire, me disant qu’il était, finalement, bien moins fade et facile qu’il ne le laissait paraître. Tuer un Kumojin de ses propres mains pour empêcher une trahison ? Je doute que ce soit quelque chose qui fasse extrêmement plaisir à l’intégralité du village de savoir que l’on se permet de juger soi-même et accorder les sentences, mais moi… Je trouve ça particulièrement délicat comme intention – le stratagème est magique, n’est-il pas ? D’un simple coup d’épée, tuer quelqu’un et n’avoir que sa propre version des faits à pouvoir avancer. La possibilité d’être un héros à partir de rien, ou de cacher que l’on est un monstre. Quelque part, au coin de ma tête, je note cette possibilité alléchante. Il mérite un petit cadeau rien que pour me montrer que c’est quelque chose de viable. Ces petits merdeux de Genin n’ont qu’à bien se tenir désormais, la gentille Hak risque de s’amuser un petit peu plus… Je pose mon stylo alors qu’il me pose des questions en retour. C’est donc ici qu’il veut aller ? Petit renard. Je lui adresse un sourire sincère, rougissant quelque peu mes joues et tortillant mon corps de façon sensuelle.

« Ah ! Toutes ces informations me remplissent de joie, et je pense qu’il n’est que juste que je te donne un petit quelque chose en retour. J’ignore exactement ce qu’il s’est passé à Suna, sinon que le Raikage a été tué. Si nous avions des informations concrètes à ce sujet, je serais probablement en train de faire autre chose que récolter des informations sur toutes les personnes que les Kumojins ont pu rencontrer sur place. Le Régent n’a dit qu’une chose : Suna n’a pas été capable de nous protéger. Ensuite, veut-il dire par là que le village a fait preuve de défauts dans l’organisation qui ont conduit à cette tragique mort ? Dans ce cas, les informations que je récupère pourraient servir à trouver de simples témoins de ce qui est arrivé. Ou bien… Sous-entend-il peut-être que Suna est un village faible et ces renseignements ne servent-ils qu’à juger de la puissance militaire du Pays ainsi que de son allié en prévision d’une guerre ? »

Une petite pause pendant laquelle je croise son regard. Jusqu’où puis-je porter le mensonge pour rester fidèle aux ordres et pourtant le remercier ? J’ai la sordide impression que son corps ne suffirait pas à me satisfaire, d’où mon évitement habile de ces environs, mais…

« Je ne devrais pas te révéler ce genre d’informations. Ce que je soupçonne, personnellement, c’est que le Raikage n’est pas mort seul ou dans un accident. Ensuite, tu partages déjà cet avis. Aucun Kumojin n’a pu assister à ce qu’il s’est passé – j’ai envie de croire que Régent-sama ne recherche que des témoins potentiels qui puissent l’éclairer exactement sur ce qu’il s’est passé. Kumo mérite de savoir. Ensuite, je risque d’avoir de vrais problèmes si les gens apprennent que je te dis ce genre de choses. »

Attrapant mon stylo dans la main, je brise le côté mystérieux de la bassesse de ma voix et me penche à nouveau sur ma petite feuille dans le seul but de compléter ce qu’il me manque. S’il n’a que ça à faire de réfléchir, je pense lui avoir donné assez de clefs pour qu’il se fasse ses propres idées. Comme un pion sur mon échiquier. Comme un insecte dans ma toile – je le fais avancer exactement où je veux, et comme je n’aspire à rien de particulier… Qu’il erre un tout petit peu. Je saurais le retrouver lorsque le jour sera venu – il me parme d’ennemis puissants qu’il sait combattre. C’est suffisant pour m’exciter au plus haut point et réveiller mon envie de m’amuser avec lui. J’imagine qu’Otoke partagerait mon avis – ce serait triste qu’il se retrouve face à nous un soir, dans une ruelle, à devoir cracher ses petits secrets. A moins qu’il ne choisisse de nous accompagner ? Je fais claquer ma langue sur mon palais.

« Tu n’as donc rencontré, si je résume, aucun Konohajin ou Shukaijin durant la durée de l’évènement ? »

Mon regard est inquisiteur, mais innocent à la fois – je ne cherche pas à le pousser dans ses retranchements, seulement à avoir une confirmation nette de sa part. Reposer plusieurs fois les mêmes questions pour être sûre des réponses est coutume.

« Très bien. Ces personnes – je cite – Kibo, Ketsueki Kazushi, Hachido No Mu, l’homme mystérieux et Toshiro Oogami. Te sentirais-tu de taille à me les décrire physiquement ? Ou un me faire un dessin fidèle si tu es doué – quelque chose qui permette de les reconnaître si jamais un autre Kumojin vient à les croiser ? Quelques signes distinctifs s’il y a, en plus de l’apparence générale, ce serait vraiment parfait. »

Sans lui laisser le temps de répondre, je me penche rapidement vers lui pour glisser encore un peu de poison dans ses oreilles – pour son intérêt cette fois-ci. Je n’ai pas envie de le perdre après tout. Le petit renard peut encore être utile, ne serait-ce que pour baiser ces petites putes de Genin et leur apprendre la vie.

« Je te dis ça entre nous et tu en feras ce que tu veux, ce n’est que mon avis. Si Bakushô Hachi était sur le point de nous trahir, tu as bien fait de l’éliminer. Ensuite, ça reste un membre du clan du Régent et j’imagine que tu n’as aucune preuve ni aucun témoin qui puisse plaider ta cause. Certaines personnes dans ce village peuvent voir ça comme de la justice autodidacte, tu devrais faire attention aux personnes avec lesquelles tu partages cette information que je n’ai jamais entendue. »

La kunoichi laissait planer le doute en affirmant qu'elle ne savait rien sur la mort d'Hôritsu. Elle supposait que le discours d'Aômine où il affirma que "Suna ne pouvait pas nous protéger" voulait signifier que les Sunajin étaient responsables de l'assassinat du Rokudaime, mais elle restait évasive. D'après elle, le Régent sous-entendait que Suna était responsable de la tragique mort du Raikage, ce qui était plausible.

Mais de là à me faire croire que le Régent en personne savait qui était responsable de la mort d'Hôritsu, mais que le département de Renseignement et Espionnage ne le savait même pas, c'était... comment dire... un peu gros. Surtout lorsqu'on sait que le département de Renseignement et Espionnage est normalement au courant de ce genre de choses avant tout le monde.

"Hum... le département de Renseignement et Espionnage ne sait pas qui est responsable de la mort du Rokudaime, alors que le Régent si... je trouve ça bizarre, pas toi ? T'es sûr que tu n'as pas une petite idée ? Je t'ai quand même beaucoup aidé pour ta mission hein et puis c'est aussi mon Raikage donc je pense que savoir ce qui lui est arrivé, c'est aussi mon droit." - Lui disais-je avec arrogance.

Elle me prenait pour un idiot, donc... décidément... A présent, j'allais aussi m'adapter et agir à sa façon. Pas étonnant que le village soit tombé si bas, avec une telle élite. Cette même élite qui ment à son peuple, depuis l'arrivée d'Hôritsu, le village est tombé bien bas. C'est donc ces personnes-là qui sont chargés de récolter les informations et espionner nos ennemis ? La sécurité et la pérennité du village est donc confié à ces médiocres individus ?

D'ailleurs, la Kunoichi jouait la carte de la proximité, en me faisant croire qu'elle me donnait des informations qu'elle n'avait pas le droit de me fournir. Comme si j'avais gagné sa confiance et comme si nous étions déjà pote. Elle voulait que je me sente privilégié afin de m'inciter à en faire de même avec elle ; c'était à peine dissimulé et clairement visible comme le nez au milieu de la figure. Cependant, je fis mine de n'avoir rien compris. D'ailleurs, elle ne m'avait fourni aucune information, elle me prenait donc bien pour un con.

"J'ai rencontré Myouga Nozomi une konohajin lors de la dernière épreuve de l'examen Chuunin, elle maîtrisait le Ninjutsu et possédait deux affinités : Raiton et Suiton. Elle avait de bons réflexes au corps à corps et pouvait esquiver mes attaques les plus rapides. Elle a une épaisse chevelure blanche ainsi qu'une longue robe rouge."

"Pour ce qui est de Kibo, je pense que tout le monde le connaît. Il a une chevelure blanche, ébouriffé et possède un Katana ; c'est le bras droit du Raikage. Kazuchi possède un kimono fin et un Katana, il mesure environ 1m85 et possède des cheveux marrons. Quant à Hachido no Mu, c'est une Kunoichi avec des cheveux rouges attachés et un long hachoir."

J'eus marqué une pause pour qu'elle puisse écrire ce que je lui avais dit. Je profitais de cette pause pour réfléchir. Qui désignait-elle par "L'homme mystérieux" ? Au vu de ce que je lui avais dit auparavant, elle ne pouvait pas savoir que j'avais rencontré l'Inconnu alias Jiseyama. Elle devait donc parler de l'homme du Kaiho-Sha dont je ne connaissais pas le nom.

"L'homme mystérieux ? Il avait un maillot à manche cours et moulant de couleur gris, des lunettes de soleil et des cheveux blancs, courts, très courts. Son bras gauche est liquéfié et il a la peau bronzée. Ogami a une coupe au bol avec des mèches qui tombent sur son visage. Il ressemble à Justin Bieber dans le clip Baby et il a des yeux bleus."

"Pour ce qui est du témoin, il y avait Toshiro Ogami, l'homme mystérieux et Hachi lui-même sur les lieux du drame. Tu n'auras qu'à retrouver l'un des trois pour appuyer mes dires, mais je ne dis que la vérité, rien de plus."

Petit renard de merde qui pense être plus futé que moi à jouer au con, penses-tu vraiment être en position de la ramener ? J’ai envie de lui sauter à la gorge. De le forcer. De l’étrangler avec mes propres mains. Non. Mieux encore. De lui enfoncer ma main dans la gorge jusqu’à l’estomac, uniquement dans le but de lui arracher ses boyaux par cette grande gueule qui ne fait que parler. Oui. Oui. Oui. Oui. Tellement. Ce serait tellement bien. Un connard de moins dans ce village. Un ennemi de moins. J’inspire calmement en le fixant avec mes yeux, incrédule à ses réponses – combien même je note avec agilité et ardeur l’intégralité des mots qu’il me prononce afin de ne pas les perdre. Il a beau être aussi stupide que sa boisson de merde, je sais que ce qu’il dit peut être utile, même si ça reste extrêmement incomplet. Une fois qu’il termine avec ses poésies de petite fille, je range mon stylo et mon carnet – je n’en aurais plus besoin. Je lui adresse un petit sourire sincère en guise de remerciements.

« Le Département Espionnage et Renseignement existe pour récupérer des informations et les divulguer selon les ordres des autorités de ce village. Le Régent sait-il qui a tué le Raikage ? C’est une bonne question que tu te poses, et je te propose de lui demander directement si tu es si curieux. Moi, j’obéis à des ordres et je ne vais pas les transgresser en guise de remerciements. J’espère que tu comprendras également – j’ai déjà dit beaucoup trop de choses que je n’aurais dû. Tu sembles tirer d’intéressantes hypothèses de toi-même, mais je ne peux m’avancer plus sur ce terrain. »

Et puis quoi encore ? Il souhaite peut-être que toutes les informations confiées à notre département terminent publiées dans un journal afin que chacun puisse y accéder, seulement pour le plaisir de le faire ? C’est tout bonnement désolant à quel point ces putains de shinobis pensent qu’on leur doit tout – s’ils faisaient leur travail et des rapports de façon cohérente et précise, nous pourrions nous occuper de vraies tâches. Je porte ma main à ma poche et j’en sors un billet, suffisant pour couvrir les dépenses de sa petite boisson, puis je me baisse vers lui une fois de plus, le regard hagard et cherchant la complicité.

« Je n’ai jamais dit que tu as mal fait. J’essaye seulement de t’aider à ne pas t’attirer tous les problèmes du monde en hurlant ce genre de choses sur les toits de Kumo. Pour l’opinion publique, ça restera un fratricide et je doute hélas que quiconque cherche à amener tes témoins ici. Sur ce… Prends soin de toi, Shirudo-kun – j’espère que l’on se reverra dans d’autres circonstances. »

Sur ces quelques mots, je me lève et m’éclipse avant de réellement commencer à le combattre et lui trancher la gorge pour qu’il arrête de me regarder avec ses putains d’yeux de poisson frit.

HRP: