La matinée était déjà bien amorcé et je me trouvais encore chez moi, dans mon pantalon pyjama, une paire de pantoufles moelleuses et un tasse de café chaude à la main. Le café était particulièrement bon les matins d’hiver comme aujourd’hui. Je portai le liquide à mes lèvres puis le sirotai doucement tout en regardant par la fenêtre le tapis immaculé qui recouvrait l’ensemble du paysage. Je fis demi-tour après quelques gorgées puis je me dirigeai vers le petit salon où un journal m’attendait sur la table à café. Déposant alors mon café sur ladite table, je saisi le journal à deux main puis le dépliai avant de me mettre à le lire. Des faits divers en majorité, avec une section sur la délégation Konohajin de l’examen. Parmi les articles de l’éditorial, une publicité attira mon attention. Mon regard s’attarda sur une publicité annonçant une vente de liquidation dans une boutique d’articles variés. Lisant une brève liste d’objets à vendre, il y avait des instruments de musiques : guitare, piano, djembé. Je me remémorai aussitôt mon père qui jouait souvent de l’harmonica sur le toit de la maison, les nuits chaudes d’été. Je savourai le souvenir puis repris ensuite ma lecture, n’oubliant pas mon café sur la table.

Pendant ma lecture, un deuxième souvenir me revint à l’esprit, un petit peu plus récent celui-là. Je revoyais Natsuki-senpaï, lors de notre souper avec Kibo-san, qui disait qu’il n’était pas sain pour un shinobi de ne vivre que pour son métier et que tout être humain devrait avoir quelques chose pour se distraire ou du moins se changer les idées. Ce que je n’avais pas. J’avais initialement prévu prendre cette journée pour me reposer, ayant voyagé et travaillé la veille, mais je crois que j’étais plu que dû pour une journée vraiment pour moi, en dehors des missions et de tout cela. Terminant alors mon café, je m’habillai chaudement puis je sortis dehors pour constater qu’il ne faisait pas particulièrement froid aujourd’hui. Avec mon manteau et mes bottes rembourrés, j’étais juste bien. Je marchai donc tranquillement dans le quartier Gekei, croisant et saluant les visages familiers qui se faisaient de plus en plus nombreux. Je n’étais pas de nature très bavarde, mais avec les membres de mon clan c’était autre chose. Ils étaient les seuls qui pouvaient vraiment me comprendre et je ne sentais pas le besoin de me restreindre. Je dois admettre que depuis que je suis à Konoha, je ressens de moins en moins l’envie de restreindre mes paroles. C’était toutefois un sujet pour une autre fois. Je fini par quitter le quartier pour ensuite faire mon chemin vers la boutique en question.

Je dû à plusieurs reprises consultés la petite annonce que j’avais déchiré du journal pour pouvoir enfin trouver la boutique en question. Pas étonnant que ce soit en liquidation, personne ne devait réussir à trouver cette boutique. Je secouai mes pieds avant d’entrée dans le magasin, faisant tinter une clochette à mon entré puis une seconde fois lorsque la porte se referma derrière moi. Je jetai un premier coup d’œil rapide à l’endroit pour le trouver assez achalandé, comme quoi la publicité avait porté fruit. J’étais là moi aussi après tout. Un vieillard vint à ma rencontre, probablement pour m’accueillir, mais je ne compris pas un seul mot de ce qu’il me dit, autant à cause de son élocution quasi inexistante que de sa voix elle aussi quasi inexistante. Une jeune homme arriva dans le portrait quelques secondes plus tard.

Pardonnez-le. Mon grand-oncle est, comme vous pouvez le voir, plus qu’âgé. Nous vous saluons et nous vous invitons consulté tout notre inventaire en stock qui, comme vous le savez déjà, est en liquidation. Si nous pouvons faire quoi que ce soit, n’hésitez pas.

Je le remerciai puis hochai la tête au doyen puis ils s’éloignèrent, approchant le prochain potentiel client. J’ignorais pourquoi il n’avait cessé d’inclure son grand-oncle avec le « nous », doutant qu’il puisse faire quoi que ce soit, mais j’avais appris à ne pas sous-estimer les aînés. Je m’enfonçai donc dans la première rangé, ignorant ce que je pourrais bien y trouver, ou qui je pourrais bien y trouver.

Quittant alors l’étrange duo, je m’enfonçai tranquillement dans le magasin alors que j’examinais la première allée. Je commençais à me rendre compta pourquoi tout était en liquidation : ce n’était pas vraiment de la bonne qualité. La majorité était surtout usés pas le temps, datant des quelques générations déjà. Ils étaient pratiquement aussi vieux que le grand-oncle. Il y avait vraiment de tout, sauf ce que je cherchais. Je devais admettre que c’était une entreprise hasardeuse de venir ici, mais en même temps il fallait bien commencer quelque part. Je continuai alors mes recherches, portant plus attention aux étalages qu’au chemin devant moi mais regardant toujours du coin de l’œil le chemin, au cas où. J’avais toutefois perdu de vue l’allée lorsque j’arrivai dans la section pour les ninjas. La majorité de ce qu’il y avait été comme tout le reste : désuet. Je ne me laissai toutefois pas découragé. C’était souvent en fouillant dans ce genre de vieille d’endroit que l’on faisait les découvertes les plus intéressantes. Inspectant donc scrupuleusement le rayon, je ne vis pas du tout la personne dans qui j’entrai en collision. Me tirant aussitôt de mes recherches, je portai mon attention devant moi pour voir l’étendue des dégâts. Avec la carrure que j’avais, il était facile de bousculer quelqu’un.

Mon regard se posa alors sur une adolescente à l’allure rebelle, avec un anneau sous un œil et un regard qui avait quelque chose d’espiègle. D’un gris-violacé, ses yeux s’harmonisait en quelque sorte avec sa chevelure rose. Je mesurais facilement une tête de plus qu’elle, mesurant donc environ dans le mètre et soixante, soixante-dix. Nos regards se croisèrent et elle s’excusa aussitôt pour le trouble causé.

- Ce n’est rien, répondis-je simplement.

Je ne pu m’empêcher de l’examiner un peu plus dans son ensemble, au lieu de son simple visage. Elle était vêtue de façon… révélatrice, avec un petit chandail blanc court qui laissait non seulement voir son ventre, mais aussi son décolleté dont j’avais une très belle vue. Je reportai mon attention à son visage. Elle était agréable à regarder, certes, mais elle n’était encore qu’une adolescente, une enfant, et j’avais commencé la trentaine. Elle était sur le point de continuer son chemin lorsque je l’interpellai à la dernière seconde, réalisant quelque chose.

- Excusez-moi. Le bandeau que vous portez, là, signifie que vous êtes ninja. Votre visage ne m’est toutefois pas familier, alors vous devez sortir de l’académie, je me trompe? Je marquai une petite pause puis repris aussitôt, me doutant déjà de la réponse de toute façon. Je me présente, Senwashi Gekei, Chûnin de la Feuille, annonçai-je tout en m’inclinant légèrement, le poing fermé au-dessus du cœur.

Cela faisait quand même quelques mois que j’étais partie pour Suna et quand je revenais, je n’avais pas vraiment le temps de me balader et faire connaissance. Encore moins avec les nouvelles recrues. En fait, je n’avais jamais vraiment cherché à les rencontrés, j’accueillais toutefois leur aide lors des missions, ça je devais l’admettre. Kihran-san était un très bon exemple. Il y avait aussi quelque chose chez cette jeune fille, j’ignorais de quoi il s’agissait encore, mais je ressentais quelque chose de vaguement familier chez elle. Qui était-elle?

Est-ce que c’était cette attitude peu loquace que j’avais reconnu chez elle? C’était quelque chose que je connaissais bien aussi. Je m’étais présenter à elle en tant que futur collègue, pas pour le simple plaisir de faire sa connaissance. J’avais pu voir une petite lueur dans ses yeux lorsque je me présentai, comme si je la prenais de cours. Savait-elle qui j’étais? Je ne savais pour ma part pas qui elle était, mais je ne tarderais sûrement pas à le savoir. S’avançant alors d’un pas vers moi, nous nous serions retrouver nez-à-nez si nous avions été de la même grandeur. Dans notre cas, elle se tenait droit devant moi et leva les yeux, me fixant droit dans les yeux en se présentant à moi : Sawako, mais aucun nom de famille. Pourquoi éviter de mentionner son Clan, en avait-elle honte? Cela ne m’importait peu, Sawako était suffisant. C’est alors qu’elle fit allusion à mon Clan, les Gekeis, m’indiquant que je faisais peut-être parti des Gekei mais qu’elle ne me connaissait pas. Une Gekei, elle aussi!? Elle avait honte d’être du clan!? Non, j’en doutais. Quoique ça pouvait expliquer ce sentiment de familiarité.

- J’aurais été assez surpris du contraire. Est-ce mon affiliation au Clan Gekei qui vous fait croire que nous nous connaissons?

Plus j’y pensais, plus je me disais que la connexion était là. Je ne pouvais toutefois pas encore mettre le doigt dessus. J’allais devoir continuer la conversation pour en apprendre plus, lui tirant les vers du nez s’il le fallait. Ce n’était toutefois pas ma tasse de thé, la conversation. Encore moins avec une pure étrangère que je venais tous juste de rencontré et ce, par pur hasard. Un petit silence s’installa entre nous avant que je ne brise finalement le silence.

- D’où connaissez-vous le Clan Gekei, exactement? Nous avons plutôt tendance à faire profil bas, habituellement.

J’avais baissé les yeux pour lui parler, ne bougeant pas d’un pas. Je ne savais pas à quoi m’attendre d’elle, mais son air belliqueux ne me laissait rien présager de bon. De toute façon, si jamais elle refuse de me dire quoi que ce soit, je pourrai toujours aller consulter son dossier de shinobi. Le clan Gekei avait une certaine réputation à travers le pays, et il n’était pas de plus courant d’en entendre parler. Konoha était sûrement différent, nous accueillant après tout parmi les leurs. Cette jeune fille avait définitivement piqué ma curiosité. Restait qu’à savoir comment elle allait me répondre, si elle comptait me répondre en premier lieu.

J’aurais dû m’attendre à ce qui allait passer, du moins dans un sens. Nous qui avions habitude de faire profil bas, une des seules explications logiques était qu’elle faisait partie du clan. Saisissant un kunai de sur l’étagère, elle le fit tourner quelques instants dans ses doigts avant d’aussitôt le lancer dans les airs. Suivant le projectile des yeux, car elle avait bel et bien mis une emphase sur celui-ci, pour être rattraper non pas par les doigts d’une main mais par des griffes. Baissant mon regard rapidement sur elle, je vis ses yeux changeant non pas seulement de couleur mais de formes. Des crocs apparurent derrière un sourire derrière lequel je sentais un petit peu d’animosité. Me trouvait-elle trop intrusif? Je ne prenais toutefois pas ce qui avait rapport au Clan à la légère. Une habitude de mon séjour à Mizu que je n’avais pas perdu. Elle me tira alors de mes pensées, me révélant être du totem du loup ainsi que d’être du Clan Gekei, ce dont je me doutais après avoir vu sa transformation partielle. C’était maintenant la moindre des choses de montré à mon tour mon animal totem. Je clignai alors d’un œil pour faire apparaître mon distinctif œil d’aigle : tout noir avec un anneau jaune vif ressemblant fortement à la couleur de mes yeux humain. Je montrai à mon tour ma main, maintenant transformé en serre.

- Aigle royale, annonçai-je en faisant jouer mes doigts griffus.

Ma main repris alors sa forme humaine, ainsi que mon œil l’instant suivant. Regardant la jeune Gekei, une question me revenait toujours en tête : pourquoi ne pas dire qu’elle était du Clan Gekei? Nous n’étions plus les persécutés que nous étions autrefois dans l’Archipel. Konoha nous avait accueillis et, avec un peu de temps, avait appris à nous apprécié à notre juste valeur.

- Pourquoi ne pas vous annoncez en tant que Gekei, si vous êtes une Gekei? Avec tous les clans shinobi dans le village, les gens ont coutume de donner aussi leur affiliation clanique. Il en va de soit dans la majorité des autres villages caché, en fait, ajoutai-je après une petite pause.

Nous n’avions plus à nous cacher ni nous justifier de quoi que ce soit à qui que ce soit. Attendant la réponse de la jeune Gekei, je portai mon regards un peu plus loin dans l’allée, espérant repérer ce que j’étais venu chercher en premier lieu. Apparemment la rangée entière était dédié au métier de l’ombre, même si les étalages étaient soient vides ou pleine de vieux matériel. Je ne voulais pas la forcer à me suivre dans mon magasinage, nous ne nous connaissions pas après tout et la conversation n’irait peut-être pas très loin, qui sait, alors aussi bien resté ici.

Apparemment, elle ne jugeait pas plus important que cela de me répondre. Pour moi, pour qui le clan était tout ce qui me restait, ce l’était. Elle me souriait, les mains dans les poches, mine de rien. C’était à en croire qu’elle avait été littéralement élevé par des loups. Quoi que je n’étais pas vraiment mieux placé pour parler, n’étant pas non plus le plus bavard, mais au moins je répondais. Perdu dans mes propres pensées, je n’avais pas vu l’œil scrutateur qu’elle avait posé sur moi. Lorsque je le remarquai, je me demandai ce qu’elle pouvait bien me vouloir. Décidemment, le manque de tact était un trait courant chez les Gekei. Sans même avoir répondu à la mienne, elle se permit de me poser à moi une question : si j’entrainais les jeune shinobis. Je ne pus retenir un petit sourire en coin, sachant immédiatement quoi répondre.

- Oui, bien sûr, lui répondis-je sur le champ. Seulement ceux qui le mérite, ajoutai-je sur un ton on ne pouvait plus sérieux. Penses-tu avoir ce qu’il faut?

Je me doutais bien de la réponse, mais le simple fait de mettre la question sur la table ainsi allait sans aucun doute faire réagir la Gekei belliqueuse. J’allais pouvoir témoigner de son avancement dans le maniement de son pouvoir héréditaire. Je quittai donc la boutique avec la kunoichi sur les talons, nous dirigeant tous les deux vers les terrains d’entraînements. Le court voyage se fit dans le silence, ce qui me convenait totalement. Nous n’étions pas très bavard, respectant chacun le silence de l’autre. Sur ce point, nous nous entendions bien. Les terrains maintenant à portée de vue, je fis apparaître mes ailes pour m’envoler à toute vitesse vers les terrains d’entraînement. Premièrement, un petit test de vitesse. Je l’attendis donc une fois m’être posé sur la terre ferme, les deux bras croisés. Une fois la kunoichi devant moi, je décroisai les bras pour les ouvrir grand devant moi.

- C’est quand tu veux, simplement Sawako.

Malgré mes airs insouciant, j’avais tous les muscles tendus et mes ses en alertes. J’allais voir ce qu’elle avait dans le ventre en lui donnant tout ce que j’avais. Peut-être battre un peu de respect pour ses supérieurs par le fait même, surtout si elle prévoyait suivre la Voie du Shinobi. Il y avait toutefois moyen d’être obéissant tout en conservant ses convictions.

Hrp:

Les bras grands ouverts, j’accueillais Sawako-chan à faire les premiers pas. Nous étions ici pour voir de quoi elle était capable après tout. Son manque d’initiative me pris quelque peu au dépourvu, me faisant sentir qu’elle n’y sentait pas plus le cœur qu’il fallait. Elle voulait que je lui apprenne, oui ou non? Avait-elle vraiment l’impression d’apprendre de moi, ou avait-elle simplement à titre informatif? Elle avait amplement eu le temps de me faussé compagnie en se rendant ici si elle ne tenait pas un minimum à la réponse. Le regard qu’elle m’avait donné m’avait laissé croire qu’elle était prête à en découdre. Ce n’était malheureusement pas ce que je voyais. Elle haussa finalement les épaules, se résignant à son sort, puis fit quelques échauffements pour se préparer.

Elle mit le genou au sol, prenant une petite poignée de terre pour la presser entre ses doigts. Une affinité Dôton peut-être? J’allais bientôt le savoir. Elle se releva et commença finalement à bouger, pour simplement marcher vers moi lentement. Pensait-elle réellement m’avoir une avec une telle ruse? Je ne fus nullement étonné de la voir me sauté dessus soudainement. Dégainant un kunaï en plein vol, elle jeta son dévolu sur moi en m’envoyant des coups de poings et de pieds à la volée sans réelle coordination. Son kunaï amenait un certain élément e danger, mais il aurait été hautement plus efficace si utilisé à meilleur escient. J’évitai aisément chacun de ses coups, faisant pivoter mon troc de droite à gauche. J’utilisai mes ailes pour finalement m’éloigner d’elle en m’envoler d’à peine un mètre au-dessus du sol. Bon, les échauffements étaient terminés maintenant, du moins je l’espérais. J’avais effectivement reçu une missive qui me recommandait fortement de prendre une équipe sous ma charge. J’avais toutefois le champ libre quant à la sélection de celle-ci et j’étais plutôt sélectif. Je lui avais offert sa chance parce qu’elle était Gekei, mais pour l’instant elle n’en avait rien montré. Était-elle aussi conservatrice sur ses origines en combat?

- La louve va-t-elle sortir les griffes, ou ne fait-elle que montrer les crocs?

J’espérai qu’elle n’était pas trop susceptible. Je ne voulais pas la menacer, seulement la piquer un peu tout en lui faisant savoir que, malgré qu’il ne s’agisse pas d’un vrai combat en soi, elle ne devait pas lésiner sur les moyens. Je voulais non seulement voir ce qu’elle valait, mais ce qu’elle pouvait faire aussi. Je n’avais touché qu’au sommet de l’iceberg avec ce kunaï. Elle allait sans doute utiliser son pouvoir de Gekei ou sinon son affinité élémentaire. Malgré mes airs supérieurs, que je me donnais aussi intentionnellement pour provoquer la Genin, j’étais on ne pouvait plus concentré sur le combat et sur la Gekei.