Sister Complex | Yell

Cela faisait deux jours que Kihran était resté coincé à l’hôpital de Suna suite aux premières épreuves de l’examen Chunin. Deux jours où il avait été chouchouté par les infirmières, où il avait du prendre plusieurs médicaments pour soulager sa douleur et surtout resté tranquille pour aider ses côtes à se rétablir. Bien sûr, elles n’étaient pas tout à fait guéries à la sortie, sans doute qu’il allait encore avoir quelques douleurs ces prochains jours, mais il pouvait néanmoins commencer à reprendre une vie normale. C’était le milieu d’après-midi lorsqu’il put sortir rejoindre le quartier où résidaient les membres de son village. Il avait pu sortir plus tôt que prévu, son retour serait donc une surprise de taille pour ses amis.

Maoh était plutôt calme sur son épaule. Ce dernier avait dû se faire des soucis pour son maître. Il devait également sentir que Kihran n’était pas totalement rétabli et préférait donc le laisser tranquille. C’est donc dans le silence et le calme que l’Hayashi put rentrer dans le bâtiment. A sa grande surprise, il n’y avait pas spécialement beaucoup de monde. Au final, et sans réelle surprise, le rouquin se dirigea droit vers la chambre où devait se trouver sa meilleure amie : Yell. Il fit signe à Maoh de rester silencieux, la porte entre-ouverte, il se faufila discrètement dans la chambre. Celle-ci était bien là, dos à lui…. Parfait ! Il s’approcha à pas d’un pas de loup, puis d’un coup, la prit dans ses bras.

« COUCOUUUU ! »

Sans doute que celle-ci venait d’avoir la peur de sa vie… et Kihran en était plutôt fier, assez pour se mettre à rire joyeusement en tout cas. Il la relâcha pour la laisser se tourner puis la détailla avec un immense sourire. Maoh s’était également jeté sur elle pour venir frotter sa frimousse à sa tête et réclamer sa dose de caresses.

« Comment vas-tu ? »

Demanda-t-il alors un tantinet inquiet pour la condition un peu spéciale de son amie. Cette dernière avait dû souffrir durant ce voyage et surtout durant l’examen. Il avait appris que son groupe n’avait pas réussi, malheureusement. Sans trop de gêne, Kihran commença à s’installer dans la pièce, se posant sur des coussins en tailleur tout en observant son amie. Comment ça il se tapait l’incruste ? Un parasite ? Lui ? NON ! JAMAIS ! C’était pas avec Yell en tout cas qu’il allait se gêner, pas après toutes ces années et elle le savait très bien, elle était pas mieux après tout.

« Oh… J’y pense… Tetsui m’a dit de te saluer de sa part… »

Lança-t-il en fixant longuement Yell. Son visage ne le montrait pas mais, ce petit détail l’avait beaucoup travaillé. Depuis quand Yell connaissait-elle Tetsui ? Et surtout assez pour que ce dernier veuille la saluer… Mmh… Les yeux verts détaillèrent plus précisément les formes de son amie. Il était vrai que Yell avait bien grandie… L’avait-il dragué ? Ou comptait-il le faire ? Toutes ces questions commençaient sérieusement à rendre Kihran curieux. Et elle dans tout ça, que pensait-elle faire ? Le rouquin devenait de plus en plus curieux à force que son esprit laisse travailler son imagination.

Le verdict était tombé quelques jours auparavant : l'examen chuunin s'arrêtait pour moi... J'étais déçue en mon fort intérieur mais cela ne m'avait pas vraiment surprise : j'étais persuadée que descendre ces escaliers n'étaient pas la bonne solution mais puisque Hachi s'y était engouffrée je ne pouvais simplement pas attendre avec Ema et voir ainsi notre équipe voler en éclat sans même savoir ce qui attendait notre camarade dans les profondeurs... Et s'il se trouvait exposer au danger ? Nous devions rester ensemble au cas où et unis, qu'importe la solution... oui mais voilà la fin avait été annoncée et j'en tirais une leçon : celle de penser d'avantage à moi et de suivre mes convictions. Enfin ça c'était sur le papier parce que dans la même situation j'agirais sans doute exactement de la même manière : je ne pouvais me résoudre a abandonner un coéquipier.

Kihran et Tetsui avaient quant à eux réussi et mon meilleur ami avait dû passer un long moment à l'hôpital pour diverses fractures : du moins c'est ce que je croyais jusqu'à ce qu'il me file la frousse de ma vie en hurlant un « coucou » à réveiller les morts tout en m'enserrant dans ses bras alors que je lui tournais le dos ! J'eus un sursaut et laissait échapper un petit cri de stupeur m'apprêtant à riposter en ma qualité de shinobi avant de reconnaître ses bras qui m'enlaçaient et cette voix qui me parlait.

Il me relâcha pour que je puisse lui faire face, le traitant d'idiot au passage en retrouvant passablement mes esprits avant de laisser la joie prendre le dessus sur l'agacement.

« Kihran !!! »

Je lui sautais dans les bras à mon tour avant de le voir grimacer quelques peu, prenant le pas sur mon interrogation :

« Tu es sorti de l'hôpital plus tôt ?! Tu sembles encore douloureux... »

Lui demandais-je, de l'inquiétude dans la voix. Après tout, il avait très bien pu filer en douce de l'établissement médical, ne supportant plus d'être enfermé : cela aurait tout a fait pu être probable !
Maoh me sauta dessus en frottant sa frimousse contre la mienne en quémandant avidement des caresses que je lui donnais. Il avait eu l'air touché de voir Kihran en sale état, jamais je ne lui avais vu une mine aussi triste que quand j'étais venue rendre visite à Kihran durant son hospitalisation. Il était tout penaud et tout sage mais nous savions que cela n'allait pas vraiment durer...

« Toujours l'impression que je vais mourir d'évaporation la journée ici mais oui ça va ! »

Expliquais-je dans un fin sourire, contente de le revoir à peu près sur pieds.
Son combat débuterait dans quelques jours et moi je n'avais plus qu'à attendre les résultats pour savoir si j'avais malgré tout pu faire mes preuves ou si je pouvais oublier la promotion... Le stress montait mais je ne me laissais pas abattre : je serais dans les tribunes pour encourager mon meilleur ami et Tetsui...

Mon meilleur ami s'installa sur l'un des coussins de ma chambre d'emprunt, se mettant à l'aise sans même que je ne relève ce détail : il était le bienvenue, il le savait. Pas besoin de s'encombrer de politesses entre nous, nous nous connaissions depuis suffisamment longtemps.

Je m'affairais a ranger un livre que je parcourais un peu plus tôt lorsque je m'arrêta dans mon geste lorsque Kihran m'apprit que Tetsui me saluait... Grave erreur. Il allait forcément relever mon temps d'arrêt et il s'en suivrait une inquisition perfide de la part de mon meilleur ami aka grand frère protecteur... Peu de temps avant notre départ pour Suna nous avions déjà eu une conversation similaire qui avait eu le don de me mettre extrêmement mal à l'aise. Cette fois-ci c'était différent parce que je ne regrettais aucunement cette rencontre et ce qui en découlait même si j'avais franchement envie de lui dire de se mêler de ce qui le regardait...
Je tournais finalement la tête vers lui, surprise.

« Oh … ? C'est vrai que vous étiez dans la même équipe pour l'examen ! »

Me contentais-je de dire alors que je savais très bien qu'une ribambelle de questions traversaient sa petite tête ! J'anticipais donc dans un soupir, venant m'asseoir face à lui en sachant éperdument que je n'allais pas y échapper. Cependant cela me surprenait de ne pas voir son habituel air moqueur. Il était curieux mais semblait plus préoccupé que autre chose comme si l'inquiétude le gagnait. J'arquais un sourcil avant de reprendre.

« J'ai rencontré Tetsui peu de temps après notre arrivée a Suna. Tu n'étais pas encore passée au point de contrôle et je mourrais de chaud – c'est cas de le dire -, donc j'ai décidé d'avancer a l'ombre pour rejoindre nos quartiers et je suis tombée sur Tetsui alors que j'étais en train d'agoniser à cause de la chaleur. Il m'a secouru en m'achetant des bouteilles d'eau et on a sympathisé. »

Le courant était même plutôt bien passé dès le départ...

« Il est très gentil, intelligent et... mignon. »

Disais-je tout en baissant le regard, légèrement gênée pour ne pas affirmer totalement canon.
Ce n'était pas vraiment mon habitude de rougir et cela aussi Kihran ne manquerait sans doute pas de le remarquer.

« Je... Je crois que je l'aime Kihran. »

Avouais-je finalement en le cherchant du regard malgré mes joues empourprées. Je le connaissais depuis quoi... une semaine environ et j'affirmais cela malgré tout...

« Tu es déjà tombé amoureux toi... Ne t'es-tu jamais aussi bien sentie qu'avec elle ? »

Je n'avais aucune expérience dans le domaine et Kihran savait qu'hormis lui et mes parents je n'avais personne d'autres de proches et puisque tout le monde en général m'évitait comme la peste à cause de ce que j'étais, j'avais tendance à faire confiance facilement et m'attacher avec tout autant de facilité... Pourtant j'étais certaine que ce n'était pas une erreur d'agir ainsi envers Tetsui. Je me sentais bien auprès de lui. Auprès de mon meilleur ami aussi bien sûr mais l'attachement que je lui portais, inconditionnel et infini, n'était pas du même ordre que celui que j'éprouvais envers le Yamada.

« C'est fou non ? »

Disais-je en esquissant un sourire.
Cela était encore un peu tôt pour vouloir lui en parler de moi même mais maintenant que le sujet était lancé cela ne me gênait pas. Il était le seul auprès de qui je voudrais parler de ces sentiments étranges et à la fois grisants, lui raconter à quel point j'aimais cet homme sans moi même en comprendre la portée...

Son entrée avait fait son effet ! Yell avait eu la peur de sa vie avant de venir lui sauter dans les bras. Geste un peu maladroit qui tira une grimace de douleur à Kihran. Il n’était pas encore totalement remis et il devait éviter justement de porter du poids. Pas que Yell soit particulièrement lourdes… quoique avec ces formes grandissantes, ils commençaient à avoir matière mais bon ! Instantanément, celle-ci se mit à le suspecter tout en s’inquiétant pour lui. Sortir de l’hôpital contre les avis des médecins ? Oui, c’était tout à fait son genre, mais pas cette fois ! Il vint doucement lui ébouriffer les cheveux.

« J’ai encore des antidouleur à prendre et je dois faire attention, mais sinon c’est tout bon. »

Lui fit-il pour la rassurer avant de prendre place sur les coussins. Très vite, Kihran voulut commencer à mener son enquête sur la relation que son amie entretenait avec Tetsui. Il faut dire que l’Hayashi était du genre curieux, mais aussi protecteur envers Yell. Elle était sa meilleure amie et aussi un peu comme une seconde petite-sœur, hors de question de la laisser se mêler à des affaires douteuses ! Comment ça Tetsui n’était pas douteux ? PFFF Ne ne jouons pas sur les mots ! Ce n’est qu’un détail ! Fin bref, très vite Yell commença à tout lui expliquer sans que Kihran n’ait besoin de poser d’autres questions. Après tout, elle avait sans doute très bien compris qu’il n’allait pas la laisser s’en tirer sans explication.

Silencieux, l’Hayashi écouta alors le récit de cette dernière. Le sunajin semblait l’avoir aidé lors de son arrivée catastrophique et avaient donc ensuite fait connaissance…. Rien de bien spécial quoi, Kihran se sentit soulagé quand soudain……

« Il est très gentil, intelligent et... mignon. »

Le rouquin s’immobilisa complètement. Ses yeux écarquillés il fixa sa meilleure amie alors qu’elle commençait à complimenter Tetsui avec une voix mielleuse et les joues rosies Il rêvait hein ? Il avait mal compris ? Ce n’était pas ce qu’il…..

« Je... Je crois que je l'aime Kihran. »

La bombe atomique venait d’être larguée. La tête de l’Hayashi était soudainement vide. Il y avait comme une espèce de court-circuit. Il ne s’était pas du tout attendu à pareille déclaration… ! Surtout pas aussi… vite… aussi…. Sorti de nulle part quoi ! Elle quoi ? Nah, mais c’était une blague, non ? Le regarda de celle-ci exprimait malheureusement que non… Hahahaha…. Fuck. Le rouquin baissa les yeux encore sous le choc alors qu’il écoutait même plus la suite des paroles de cette dernière. En temps normal, ça ne l’aurait pas autant touché mais là….

Doucement, il se releva avant de s’approcher de Yell et de soudainement attraper l’un de ses poignets. Ses yeux rivés dans les siens, sourcils froncés, inquiet, il demanda.

« Tu es sérieuse ?! »

Se rendait-elle seulement compte de la situation ? Non seulement, elle connaissait à peine Tetsui, tout comme lui, mais en plus les deux shinobis ne vivaient pas dans le même village. Et ce n’était pas la relation à distance qui inquiétait le plus Kihran dans ce cas-là. Non, il était juste hors de question qu’il la laisse commencer une relation aussi périlleuse et dangereuse. Kihran se mit à déflutit avant de se mordre les lèvres. Il savait pertinemment qu’il allait la blesser et cela lui brisait le cœur, mais… il le fallait.

« Oublie-le. »

Lui ordonna-t-il d’un air très sérieux, ses yeux droits dans les siens. Kihran faisait clairement comprendre à son amie qu’il ne voyait pas cela d’un bon œil. Pire, il n’approuvait absolument pas cette relation.

Sa réaction ne se fit pas attendre et elle n'était pas des moindres... Les yeux écarquillés comme si je venais de lui faire l'aveu du siècle, il m'observa avec une nette incompréhension dans le regard. J'eus presque l'impression de l'avoir perdu un moment, comme si son cerveau s'était déconnecté sous la nouvelle... Cela ne voulait dire qu'une chose : la suite de la discussion n'allait pas vraiment me plaire...

Il se releva et s'approcha rapidement de moi pour me saisir le poignet. Il n'y avait là aucune agressivité dans son geste juste un moyen de pression m'empêchant de fuir la situation ou son regard : il voulait des réponses, il voulait comprendre et vite.

Kihran était inquiet, son expression en témoignait, si bien que je le fixais à mon tour tout en l'écoutant. Il me demandait si j'étais sérieuse alors qu'il savait pertinemment que ce n'était pas mon genre de plaisanter sur mes sentiments. Je soutenais donc son regard pour lui apporter l'évidence de la réponse à sa question qui n'en était pas vraiment une.

Finalement son expression changea, il déglutissait avec peine, observant même un instant le plafond tout en se mordant les lèvres avant de m'ordonner de l'oublier. Je commençais à ouvrir la bouche pour protester instinctivement, sauf qu'aucun son ne sortait tant j'étais abasourdie par ses paroles. A vrai dire je me doutais que Kihran n'approuverait pas cette relation pour la bonne et simple raison que Tetsui et moi n'appartenions pas au même village et que plus que la distance qui nous séparait peut-être qu'un jour l'alliance de nos pays céderait et nous opposerait... J'y avais déjà songé, je n'étais pas perchée dans mon nuage sans prendre en compte ces facteurs déterminants.

Je soupirais tout en observant les pupilles vertes qui me fixaient avec intensité.

« Je ne peux pas faire ça. »

Je ne le voulais d'ailleurs pas.

« Ecoute Kihran : tu crois sérieusement que je n'ai pas pensé à la complexité de la situation ?! Ça me torture l'esprit oui ! »

Déclarais-je en affichant mon angoisse tout en posant ma main libre sur son bras qui m'entravait toujours le poignet.

« Je ne préfère pas y penser pour le moment. Les choses évoluent rapidement, surtout pour des shinobis. Nous ne pouvons jamais anticiper quoique ce soit alors pourquoi devrais-je l'oublier sous prétexte que potentiellement l'alliance de nos pays sera un jour rompu ?! »

Ce n'était plus vivre à ce compte là d'anticipation...

« Tu sais comment je suis et ma nature m'y pousse : je veux suivre mon instinct et écouter mes sentiments. »

En d'autres termes :

« Tu pourras en dire ce que tu voudras, cela ne changera rien... »

Mon ton était monté d'un cran sans que je ne le contrôle vraiment. Je ne voulais pas que mon meilleur ami de toujours s'oppose à ce que je jugeais faire mon bonheur.

« Tu n'as pas le droit de dire ça Kihran ! »

Mon regard commençait à devenir noir.
Des petites amies lui en avait eu plusieurs, moi des hommes que je pouvais considérer ainsi... eh bien il n'y en avait pas ! Je l'avais vu plus d'une fois anéanti à cause d'une rupture, souvent occasionnée par ma faute sans que je n'ai eu besoin de faire quoi que ce soit : ma relation avec l'Hayashi suffisait en général à éloigner ses prétendantes. Je lui avais déjà proposé d'arrêter de me voir pour que ça marche avec elles mais il avait refusé, préférant me choisir à elles : cela m'avait évidemment touché mais n'avait pas vraiment su apaiser ma peine et ma culpabilité. Aujourd'hui, c'était lui qui ne voulait pas de la relation que j'entretenais avec Tetsui et contrairement à moi cela était de son plein gré même si je cautionnais que les situations n'étaient pas similaires : au moins ses copines à lui avaient été Konohajins...

Je ne parvenais toutefois pas à être fâchée contre lui si bien que je soupirais une nouvelle fois en passant une main sur mon visage avant de reprendre :

« Je sais que tu t'inquiètes. Je te remercie mais... laisse moi au moins essayer et y croire ! Ce que je ressens... je ne parviendrais même pas à te le décrire avec des mots ! Et il m'aime aussi ! »

Ce n'était pas à sens unique, il me l'avait dit ! Les gens qui m'appréciaient, ou pire encore, qui m'aimaient pouvaient se compter sur les doigts d'une main. Je ne pouvais pas écarter de ma vie une personne si précieuse alors que les trois quarts voulaient ma mort où me pointaient du doigt tout en ayant un langage fleuri à mon encontre. Je n'avais de toute façon pas à me justifier : je l'aimais un point c'était tout !
Finalement la conclusion était là :

« Peu importe si nos pays doivent se faire la guerre un jour où l'autre, je ne pourrais pas m'opposer aux Sunajin : la patrie de Tetsui, là où réside sa famille et ses amis... »

Il n'y avait donc plus de problème non ? …

Avait-elle seulement conscience de ce qu’elle était en train de raconter ? Kihran en doutait fortement… Jamais elle n’aurait entrepris une telle relation si elle avait conscience de tout ce que cela impliquait. Testui, quel idiot ! Il n’était pas mieux, de quel droit mettait-il la vie de sa meilleure amie en danger ! Cette relation était non seulement vouée à l’échec, mais également extrêmement dangereuse pour eux deux. Comment pouvaient-ils être aussi idiots pour prendre autant de risque pour une personne qu’ils venaient à peine de rencontrer ?! Non, Kihran ne comprenait pas et ne voulait pas car de toute manière, il voyait très bien la suite du tableau et ça ne lui plaisait pas. Il écoutait les paroles de Yell les yeux froncés, en colère et peiné de la voir ainsi. Pourquoi ne prenait-elle pas conscience de sa situation ?

Kihran allait la couper, mais elle fut plus rapide et lui déclara que ce dernier avait les mêmes sentiments envers elle. L’Hayashi devint un peu plus tendu. Il pensait Tetsui un peu plus malin que ça, mais il avait eu tort. Bien sûr, Kihran connaissait parfaitement le sentiment qu’était l’amour… cependant, il n’était pas convaincu que ces sentiments puissent arriver si rapidement… N’était-là pas qu’une illusion ? Yell devait simplement être touchée qu’une autre personne l’accepte et se montre gentil avec elle. Elle le connaissait à peine après tout.

« Peu importe si nos pays doivent se faire la guerre un jour où l'autre, je ne pourrais pas m'opposer aux Sunajin : la patrie de Tetsui, là où réside sa famille et ses amis... »

Kihran écarquilla les yeux. Pardon ? C’était avec un air choqué qu’il se mit à la dévisagé. Non, mais… elle réalisait ce qu’elle venait de dire ? Gentiment, le rouquin afficha un regard noir, ses muscles plus tendus que jamais.

« Est-ce que tu réalises seulement ce que tu viens de dire ? »

Demanda-t-il presque avec une douleur distincte dans la voix. Il déglutit à nouveau avant de la lâchée pour éviter de lui faire mal. Il tentait de garder son calme, mais c’était peine perdu. Il était furieux, peiné et surtout très inquiet par tout cette situation.

« YELL ! Si tu avais ne serait-ce qu’un peu conscience de la situation, jamais tu aurais eu l’idée d’une telle relation ! »

Son ton montait. Cette fois-ci, il n’avait plus l’intention de se montrer tendre avec elle. Il devait lui ouvrir les yeux et vite. Il était hors de question qu’il la laisse s’autodétruire pour un homme qu’elle venait à peine de rencontré et dont elle ne savait rien.

« Tu veux vraiment devenir une traîtresse pour un homme que tu viens à peine de rencontrer ?! Car c’est ce que tu deviendras si tu refuses de coopérer en cas de conflit avec Suna ! »

Et elle devait parfaitement savoir que le destin des traîtres à Konoha était bien pire que ce qu’elle avait enduré en étant une gogyou. Parfois leur sort était nettement pire que la mort. Torture, humiliation, ces derniers étaient rarement vu et traiter comme des êtres vivants. Kihran continua de fixer son amie avec un regard dur et sévère.

« De plus, même si tu refuses de t’attaquer à Suna, à Tetsui et à sa famille. Quelqu’un d’autre s’en chargera… peut-être moi-même. Et qu’est-ce que tu feras à ce moment-là, hein ?! »

Ajouta-t-il en lui saisissant la main, avec force mais sans réellement lui faire mal. Il voulait qu’elle comprenne. Les alliances ninjas étaient bien trop fragiles pour s’y fier dans le futur… et s’ils entraient en guerre, il se pourrait bien qu’ils soient tous les deux envoyés sur place. Kihran n’hésiterait pas à tuer pour protéger son village, que cela soit Tetsui ou non. Tout comme Tetsui serait forcé à tuer l’entourage de Yell.

« Et tu penses vraiment que Tetsui ne tuera pas les Konohajins en cas de conflit ? Même pour protéger les siens ? Il pourrait tuer ta mère, ton père, moi ! Si ce n’est pas l’inverse ! Oublie-le Yell. Cette relation ne mènera à rien et tu le sais ! »

Mes dernières paroles ne lui plurent pas du tout. Son regard était noir, son corps tendu à l'extrême : c'était bien simple s'il avait été Bakusho il aurait explosé...
Si je réalisais ce que je venais de dire ?

« Parfaitement. »

Toutes ces guerres m’insupportai et si d'aventures je devais me retrouver confronter au milieu de l'une d'elle que je ne cautionnais pas je n'allais pas aller tuer des innocents ! L'assassinat et la criminalité ne faisait pour moi pas parti du code d'honneur d'un shinobi. Il fallait une bonne raison pour verser le sang : j'étais plutôt une pacifiste.

« Bien sûr que je défendrais mon pays mais je ne tuerais pas aveuglément simplement parce que l'on me l'a ordonné ! Libre à toi si tu te vois comme un pion à la solde des supérieurs ! »

J'en étais un moi aussi, je le savais. Une exécutante de mission pour le bien de mon pays et de mon village mais j'avais encore le droit de penser et je ne comptais pas commettre des actes lourdement regrettés car sans fondement à mes yeux. Plus que quiconque je savais que la vie était précieuse. La mienne aurait dû m'être ôtée à la naissance, comme les autres de mon « espèce » et c'était d'ailleurs ce que les haineux me disaient toujours. Je connaissais l'importance d'une vie et ne pouvait me résigner à agir comme les bourreaux de mon passé. J'avais mes principes et ne m'exécuterais seulement si les raisons en étaient louables.

Mais nous nous éloignons là du sujet principal. Kihran me relâcha, pas détendu pour autant, bien au contraire. Sa colère était grandissante et sa main avait quitté mon poignet sûrement pour ne pas me faire mal par inadvertance.

« YELL ! Si tu avais ne serait-ce qu’un peu conscience de la situation, jamais tu aurais eu l’idée d’une telle relation ! »

« Avoir l'idée ? Je ne l'ai pas contrôlé figure toi ! Tu devrais pourtant le savoir que ce genre de chose tombe sans crier gare ! Et J'ai conscience de la situation ! Elle me torture assez l'esprit comme ça ! »

Je marquais une pause :

« Pour autant je ne veux pas y mettre un terme. Je suis heureuse avec lui ! Je me sens bien, aimée et vivante ! Il obsède mes pensées ! »

Me tuerait-il sur place s'il comprenait désormais où j'avais passée la plupart de mes soirées et nuits depuis le début de l'examen ? Finalement, heureusement qu'il avait séjourné plusieurs jours à l'hôpital car il ne pouvait du coup pas s'en douter et ce n'était pas sa sortie qui allait m'empêcher de continuer à voir Tetsui : j'avais besoin de passer du temps en sa compagnie...

La suite de la discussion était plus houleuse encore :

« Je ne veux pas trahir mon pays mais je ne veux pas tuer non plus des personnes qui me sont proches ! Peu importe s'ils appartiennent à un autre village et je sais qu'eux non plus ne me ferait pas de mal ! Je ne m'entoure pas de n'importe qui ni du premier cinglé venu ! »

Il fallait qu'il comprenne que je connaissais suffisamment Tetsui pour savoir qu'il n'était pas de ce genre là : lui aussi était plutôt pacifiste.
La suite de ses paroles me prirent en revanche au dépourvu... J'écarquillais les yeux, toujours emplis de colère à son encontre devant cette révélation. Si je ne le faisais pas quelqu'un d'autre le ferait et peut-être même Kihran. La voix tremblotante et presque les larmes montantes alors que sa main avait agrippé la mienne, je lui répondais :

« Je t'en voudrais toute ma vie si tu prenais celle de quelqu'un qui m'est cher... »

Et je ne le voulais pas.

« Mais tu ne le feras pas. Tu tiens à moi tout comme je tiens à toi et je serais bien incapable de faire du mal aux personnes que tu estimes. Peu importe si elles sont d'un autre village... »

Mon regard appuyé sous entendait presque un « n'est-ce pas ? » dissimulé. Non il ne le pourrait pas... Je n'avais en revanche, rien à répondre à la suite...

« Et tu penses vraiment que Tetsui ne tuera pas les Konohajins en cas de conflit ? Même pour protéger les siens ? Il pourrait tuer ta mère, ton père, moi ! Si ce n’est pas l’inverse ! Oublie-le Yell. Cette relation ne mènera à rien et tu le sais ! »

Mon regard se détacha du sien me laissant songeuse. Non... Tetsui ne le ferait pas, n'est-ce pas ? Tuer... mes parents ? Sans le savoir sans doute... Je ne voulais pas avoir a subir une telle tragédie dont je ne me remettrais pas : ils étaient tout ce que j'avais avec Kihran et maintenant Tetsui alors si ce dernier s'en prenait à eux... Je ne préférais même pas imaginer ma peine et ma haine...

« Je... Je le connais Kihran... Il ne pourrait pas faire ça. »

Pouvais-je cependant l'affirmer ? Notre relation était encore bien trop récente pour que je puisse confirmer le connaître sous tous ses aspects de sa vie et de son caractère... Non il m'avait aidé, nous avions passé des instants formidables et il y en aurait pleins d'autres ! Il ne pouvait pas être ainsi et il ne l'était pas : j'en étais intimement persuadée.

J'attrapais l'autre main de mon meilleur ami avec la mienne et le regardait dans les yeux avant de me réfugier dans ses bras. Il était énervé et me repousserait sans doute mais j'avais besoin de ce contact, de lui montrer que je comprenais tout de même son inquiétude et que au fond je ne lui en voulait pas pour cette discussion qui était, semble-t-il, loin d'être terminée : je voulais le rassurer.

« On se connaît depuis longtemps toi et moi... Nous avons grandi tu sais ? Je ne suis plus une petite fille. Je sais assumer mes choix désormais... »

Lui disais-je dans une voix plus détendue et sur le ton de la confidence.

« Tu sais à quel point je tiens à toi et à quel point ça me fait mal de te voir si torturé pour moi mais ne t'inquiète pas... J'ai envie de cette relation et j'aviserais pour les conséquences... Je ne dis pas que ce sera simple mais ce sera surmontable. Après tout, je suis bien parvenue à traversée le désert non ? »

Concluais-je en plaisantant pour détendre l'atmosphère.

« Je t'en voudrais toute ma vie si tu prenais celle de quelqu'un qui m'est cher... Mais tu ne le feras pas. Tu tiens à moi tout comme je tiens à toi et je serais bien incapable de faire du mal aux personnes que tu estimes. Peu importe si elles sont d'un autre village... »

Faux. Il le ferait s’il jugeait cela nécessaire à la protection de son village, de son pays ou encore de son entourage. Il ne le ferait pas par plaisir, mais il n’hésiterait pas à tuer Tetsui malgré sa relation avec elle si ce dernier se montrerait dangereux à l’égard de Konoha. Yell était bien naïve de penser le contraire… et cela prouvait bien qu’elle ne pouvait avoir conscience du danger. Si elle n’arrivait pas à croire ou penser que Kihran était capable de pire, alors elle ne pouvait absolument pas avoir la moindre idée de ce que ferait Tetsui. Elle avait parlé de ne pas vouloir suivre les ordres comme un pion et avoir ses principes. Mais personne ne tuait sans raison… personne de sain d’esprit en tout cas. Durant la guerre, plusieurs massacres ont eu lieu, des événements abominables que même les anciens n’osent exprimé se sont produites. L’humain est toujours capables des pires atrocités pour atteindre son but, l’Hayashi ne faisait pas exception.

Il allait donc lui répondre, mais celle-ci se colla soudainement à lui. Kihran la laissa faire, sans grande réaction. Cette discussion l’épuisait et le prenait par les tripes. Pourquoi Yell refusait de voir la réalité en face. Kihran ressentait une immense douleur dans sa poitrine… Était-ce ses blessures qui s’étaient réveillés ? Il ne le savait pas, mais il ressentait les larmes lui monter aux yeux. Aucune larme ne se fit pourtant voir. Ainsi, il écouta la suite des paroles de son amie dans un long silence. Cette dernière ne l’avait pas convaincu, non. Elle était têtue et Kihran était peiné de savoir qu’elle ne voulait rien entendre, même pas lui. Néanmoins, l’action de Yell l’avait bel et bien légèrement calmé. Il se mit alors à lâcher un soupire avant de repousser doucement sa meilleure amie. Il reposa son regard dans le sien. Ses yeux exprimaient toujours la même noirceur, mais sa voix était désormais bien plus calme.

« Sache que je n’hésiterai pas à le tuer… s’il se montre un jour hostile à Konoha. »

C’était un aveu des plus sérieux. Kihran ne plaisantait pas et cela pouvait se lire dans ses yeux et s’entendre dans sa voix. Elle avait raison, les deux avaient grandis et n’étaient plus des enfants qui pouvaient espérer naïvement que la paix persisterait. Ils vivaient tous les deux dans un monde cruel… Yell pourrait le haïr autant qu’elle veut, ces faits ne changeraient pas.

« Et je doute que cela soit différent pour lui. »

Ajouta-t-il d’un regard impassible avant de prendre ses distances avec celle-ci. Il jeta un regard à Maoh qui les avait observés, caché derrière une décoration. Il lui fit un signe de tête pour que ce dernier revienne sur son épaule.

« Maintenant, si tu refuses toujours d’entendre raison, je crois que nous en avons fini. »

L’Hayashi n’allait pas continuer de crier à une sourde. Il ne le montrait plus, mais ils restaient furieux et même légèrement déçus par l’attitude de son amie. De toute façon, elle allait très vite revenir à la réalité, dès leur retour à Konoha. Ce n’était qu’une question de temps pour que leur relation périsse. Le rouquin en était convaincu. Il détailla encore un instant son amie avant de passer à côté d’elle pour rejoindre la sortie dans un lourd silence.

(#) Sujet: Re: Sister Complex | Yell Sam 2 Jan 2016 - 23:21

Je croyais être parvenue à l'apaiser de part mes mots et mon étreinte mais ses paroles me prouvèrent le contraire... Après un soupir il m'affirma qu'il n'hésiterait pas a tuer Tetsui s'il se montrait un jour hostile à Konoha. Cette révélation me fit l'effet d'une douche froide sur le coup mais finalement je parvenais à me ressaisir. Bien sûr qu'il le ferait s'il devenait notre ennemi mais comme cela ne serait jamais le cas... Il n'aurait pas besoin d'avoir à le tuer donc finalement cela était parfait ! Kihran ne se rendait pas compte... Tetsui n'était pas ainsi. Il n'était pas du genre à obéir aveuglément à un ordre si celui-ci le désintéressait complètement ou était contre ses principes. Il l'exécuterait sûrement mais à sa manière avec flegme et de manière pacifique si cela était possible. J'avais confiance en lui tout comme j'avais confiance en Kihran : ils n'avaient pas de raison d'être un jour des ennemis tout comme je ne voulais pas qu'ils le soient par ma faute.

« Je le sais. Nous défendrons nos couleurs si nos pays devaient devenir ennemis mais je t'assure qu'il n'y a aucune raison pour que Tetsui s'en prenne délibérément à nous : cette situation n'arrivera jamais. »

Mon meilleur ami quitta mon étreinte en faisant signe a Maoh de revenir vers lui, annonçant indéniablement son départ comme le confirmait ses dires.
Le silence s'installa, lourd et pesant, avant que je ne saisisse sa main lorsqu'il passa à mes côtés. Ma tête était penchée vers le sol avant que je ne la redresse dans sa direction.

« Si cela devait tout de même arriver... je préférerais souffrir dans la torture de la trahison que de devoir le tuer... Je ne faillirais pas à mon devoir mais je me devrais de l'épargner lui. »

Je déglutissais avec difficulté.

« Et si... c'était lui qui projetterait de te donner la mort alors... je donnerais ma vie pour te protéger. »

Cela n'arriverait jamais : j'en étais persuadée car je connaissais le Yamada mais si tel devait être le cas alors coûte que coûte je serais prête à mourir pour sauver mon meilleur ami : le premier homme de ma vie.

Une fois de plus, je me réfugiais dans ses bras si familiers. Ceux dans lesquels je m'étais mise de nombreuses fois à rire ou à pleurer et cela depuis des années. Je voulais qu'il comprenne, malgré la difficulté de la situation et de l'espoir que j'y portais malgré lui, qu'il était important pour moi, que je tenais à lui de manière non qualifiable et que ma vie importait bien peu en comparaison de la sienne. Qu'importait mes choix et mes éventuelles erreurs : je saurais les assumer et voulais en prendre le risque.

« Je t'aime tellement Kihran... »

Exprimais-je en renforçant mon étreinte.
Il s'agissait là de l'expression la plus pure de l'amitié. Je voulais le rassurer sur le fait que malgré notre discussion houleuse je ne lui en tenais pas rigueur et au fond j'appréciais même ses réflexions qui prouvaient qu'il s'inquiétait pour moi même s'il n'avait pas de raison de s'en faire. Lui m'en voudrait encore un moment, je le connaissais, mais j'espérais que, comme d'habitude après nos querelles, il saurait rebondir pour mieux l'oublier et faire reprendre son cours à nos existences : sans haine et sans rancœur.

(#) Sujet: Re: Sister Complex | Yell Dim 3 Jan 2016 - 0:50

L’Hayashi s’apprêtait à partir. A quoi bon continuer ? Son cœur lui faisait de plus en plus mal à force d’entendre les paroles résolues et rêveuses de sa meilleure amie. Malheureusement pour lui, celle-ci était têtue… trop à son goût. Et lui était trop pris sur le vif, trop énervé pour parler calmement à celle-ci sans la blesser… Il avait donc préféré prendre congé pour la journée, mais, encore une fois, elle n’était pas de cet avis. Il sentit sa main l’agrippée et s’arrêta net. Elle tremblait, il pouvait le voir et le sentir… Cette conversation la mettait dans tous ses états… Kihran la regarda du coin de l’œil tout en l’écoutant parler. Ce qu’il entendit ne lui plaisait toujours pas…. C’était même pire qu’avant. Il dut vraiment prendre sur lui pour ne pas éclater mais il fut coupé court quand elle lui révéla être prête à donner sa vie pour lui.

N’allez pas croire qu’il ait été touché… Enfin si, mais ce n’était pas là le plus grand sentiment qui l’envahissait à cet instant. Non, c’était une tristesse, immense, autant que son inquiétude grandissante de la situation. L’imaginer dans une telle situation n’avait rien de réjouissant aussi, bien évidemment, elle passait avant à ses yeux. Doucement, il sentit celle-ci venir se loger à nouveau dans ses bras. Elle lui confirma à nouveau ses sentiments comme dans une voix suppliante. Elle semblait désespérée…

L’Hayashi soupira intérieurement alors que ses mains vinrent lentement rejoindre les joues de cette dernière. Il lui fit redresser le visage pour plonger son regard dans le sien. Il lui sourit doucement avant d’approcher, petit à petit, son visage du sien. Il s’arrêta un instant alors que son nez vint l’effleurer puis ferma les yeux avant de s'élancer. Après cet acte remplit de tendresse, il recula un peu son visage, son pouce caressant sa joue. Lui également l’aimait de tout son cœur et c’était bien pour cette raison qu’il ne pouvait pas accepter cette relation. Impossible. Il reprit un visage plus dur avant de lentement pousser celle-ci jusqu’à un mur où il l'emprisonna en plaçant soigneusement ses mains de chaque côté de sa tête. Son regard était toujours intense, une de ses mains revint chercher le contact de son poignet pour le saisir avec une certaine fermeté.

« Je t’aime, Yell. Tu es peut-être prête à prendre des risques pour lui, à te sacrifier pour lui… mais moi, je ne suis pas prêt à te perdre. »

Ses lèvres viennent alors gentiment au contact de sa joue. Un sourire, puis il s’écarta à nouveau pour la relâcher. Avait-elle comprit réellement ses sentiments cette fois ? Avait-il pu les transmettre comme il faut ? Il l’espérait de tout son cœur… mais serait-ce suffisant ? Il ne reste plus qu’à voir ses réactions…

(#) Sujet: Re: Sister Complex | Yell Lun 4 Jan 2016 - 11:33

Ses mains venaient encadrer mes joues dans un geste tendre, le regard intense, avant d'approcher son visage du mien. Sentir son front contre le mien, sa chaleur... toute cette proximité avait le don de m'apaiser comme il avait toujours su le faire. Pourtant, ce n'était pas moi qui avait besoin d'être rassurée mais bel et bien lui qui voyait dans ma relation avec Tetsui, la pire des idées. Il ne voulait pas que je souffres mais je n'y voyais pas là la souffrance, bien mince, en comparaison de tout le bonheur qui en découlait : il en allait de même pour le Yamada, j'en étais certaine. Tout couple connaissait ses moments difficiles...

« Le cœur à ses raisons que la raison ignore... »

Lui répondais-je simplement.
Ce n'était pas quelque chose dont nous pouvions décider : cela s'installait sans crier gare et lorsque l'on s'en rendait compte, nous avions déjà les deux pieds dedans. C'était à la fois effrayant et grisant ! Sans aucune envie de faire demi tour.

Le visage de Kihran passa de tendresse à dureté tandis qu'il m'entraînait contre un mur en plaquant ses mains pour encadrer ma tête avant de me saisir le poignet. Mes yeux ne quittaient pas les siens alors que je cherchais à y déceler les raisons de son empressement soudain. Il reprenait alors la parole, exprimant des mots que je ne voulais pas entendre. Dans la situation inverse, si lui s'était épris d'une femme étrangère en la connaissant depuis peu et en affirmant pouvoir mourir de sa main pour me protéger , bien sûr que j'aurais trouvé cela stupide et dangereux !

Je baissais le regard en comprenant où il voulait en venir. Serais-je heureuse pour lui et rassurée ?!

« Heureuse oui mais rassurée non... Du coup, je ne parviendrais pas à être heureuse pour toi... »

C'était vrai. Je comprenais ce qu'il cherchait à me dire désormais. Il était simplement inquiet mais ça, le l'avais déjà compris.

« Tu ne me perdras pas. »

Lui affirmais-je alors qu'il s'écartait de moi après avoir embrassé ma joue.

Pourquoi voudrait-il que ce soit le cas ? La question d'appartenance à deux nations différentes était-elle la seule à poser problème dans son esprit ? Après tout, il avait fait équipe avec Tetsui alors peut-être que ce refus catégorique était motivé par le fait qu'il n'appréciait tout simplement pas le Yamada... Qu'il le pensait pas assez bien pour moi !
Je fronçais les sourcils avant de le lui demander.

« Si Tetsui était un Konohajin, te serais-tu tout de même opposé à cela ? »

J'avais besoin de savoir tout ce qu'il pensait si bien que j'observais ses réactions pour les décrypter si jamais il tentait de me mentir...

« Je t'assure que tu n'as rien a craindre ! »

Tetsui n'était en rien le manipulateur qu'il semblait dépeindre de lui un peu plus tôt. Il ne se servait pas de moi ni de mes sentiments. Ce que Kihran pouvait être têtu...

(#) Sujet: Re: Sister Complex | Yell Mer 6 Jan 2016 - 14:24

Au moins Yell semblait avoir compris la vision de son ami. Elle pouvait voir à quel point, à ses yeux, la situation était dangereuse et inquiétante. Mais ça ne suffit pas au grand désespoir de Kihran. Ironiquement, il était la première difficulté du couple et sans doute la première raison de souffrances pour Yell dans cette situation. Mais ce n’était qu’une preuve supplémentaire pour lui qu’une telle relation ne devrait pas avoir lieu. Se serait-il opposé à leur lien si Tetsui était Konohajin… ? Kihran se mit à réfléchir sérieusement à la question, prenant un air pensif. Finalement, la réponse lui vint vite à l’esprit et ce ne fut donc sans grande hésitation qu’il répondit.

« Oui. Je me serais montré méfiant, mais bien moins que dans cette situation. Même Konohajin, tu .. nous ne le connaissons pas depuis assez de temps pour réellement prétendre savoir ce qu’il pense et ressens malgré tout ce que tu peux me dire, je reste convaincu sur ce point. »

Il l’observa un long moment avant de passa sa main dans sa chevelure bleu. Kihran était plus calme et arrivait à parler de manière plus douce tout en restant fermement opposé.

« Tu ne connais pas son passé et même si le peu que tu sais te conviens… Qui te dit que tu le connaisses sur son véritable jour ? Tetsui ne peut pas être parfait, impossible. Quels sont ses défauts ? Ses vices ? Ses secrets ? Car il en a, comme tout le monde… et deux semaines ne suffisent pas à se faire une vraie idée du personnage. »

Rien à craindre ? L’Hayashi était bien trop réaliste pour croire à ce genre de parole naïve. Elle disait aimer, prête des risques énormes, pour un homme qu’elle connaissait à peine… et pour un shinobi d’un village autre que le siens. Il y avait justement tout à craindre… mais… il était persuadé qu’au fond son amie le savait aussi. Elle préférait simplement se voilé la face, ignoré la réalité. Malheureusement, la chute risquait d’être dure lorsqu’elle se réveillerait de son petit rêve.

« Tu n’arriveras pas à me convaincre que cette relation soit une bonne idée… et encore moins qu’il n’y ait rien à craindre. N’oublie pas que nous ne sommes pas dans un monde aussi facile. »

(#) Sujet: Re: Sister Complex | Yell Jeu 7 Jan 2016 - 10:58

Il avait semblé réfléchir à la question mais la réponse ne tarda pas : oui il se s'y serait tout de même opposé. J'arquais un sourcil d'étonnement face à cette révélation et m'apprêtais à lui demander pourquoi lorsqu'il m'expliqua son raisonnement. Son inquiétude et sa méfiance aurait été moindre mais présent tout de même puisque « nous » ne connaissions soit disant rien de lui. Je soupirais sur cette dernière partie : il ne parvenait pas à faire confiance a Tetsui... Pourtant il avait fait équipe avec lui non ?! Il devrait donc savoir que ce qu'il décrivait de lui ne reflétait pas sa personnalité !
Cependant Kihran restait convaincu du contraire...

Il me dévisageait tout en passant une main dans mes cheveux, cherchant à s'accaparer mon attention pour que je puisse percevoir toute la portée de ses paroles mais j'avais moi même à y redire.

« Le problème n'est donc pas qu'il soit Sunajin puisque de toute façon tu te serais montré méfiant avec n'importe qui ! Je peux le comprendre mais Tetsui n'est pas un inconnu même pour toi ! Ce n'est pas comme si tu ne savais rien de lui ! Tu as appris à le connaître et à voir ses réactions en situation stressante alors que ce n'est pas mon cas ! Il n'a pas pu te mentir sur ce qu'il était car sous l'effet de la pression on ne peut que se montrer sous son vrai jour ! »

Tetsui ne pouvait pas être parfait comme il le disait mais personne ne l'était.

« Oui il a forcément des défauts et après ? Tout le monde en a ! Tu peux toujours espérer que je trouve quelqu'un qui soit parfait si cela te chante mais ça n'existe pas alors tu devras faire avec ! »

C'était encore l'inquiétude qui le faisait parler pourtant je ne savais quoi répliquer à ses questions. Les défauts du Yamada ? Je ne les avais pas remarqué. Ses vices ? Ses secrets ? Je n'en avais aucune idée...

« Tu ne parles que de ses aspects négatifs mais même si je les ignore pour le moment ce que je sais en revanche ce sont ses côtés positifs et cela me suffit ! »

Pourquoi chercher à savoir ce qui pouvait lui faire défaut alors que je lui voyais tant de qualités ?!

« Deux semaines ne suffisent pas je suis d'accord mais j'en sais pour le moment suffisamment. J'en apprendrais davantage sur lui au fur et à mesure lorsque l'on dévoilera entre nous des pans de notre vie voilà tout ! Et toi ? Tu connaissais tout de tes petites amies peut-être ?! »

Si c'était vraiment le cas, il ne se serait pas torturé l'esprit quelque fois pour leur trouver quelque chose qui leur plairaient pour leurs anniversaires ! Avec certaines cela n'avait tellement pas durer longtemps que cela m'étonnerait bien ! Il avait sûrement appris à les connaître au fil du temps pour celles avec qui cela avait duré plus longtemps ! C'était pareil pour moi ! Toutefois comme cela s'appliquait à moi Monsieur Kihran ne l'entendait pas de cette oreille alors que quand cela le concernait lui ce n'était pas grave !

Il ajoutait finalement que je n'arriverais pas à le convaincre que ce soit une bonne chose ni même qu'il n'y avait rien à craindre... J'aurais pu me moquer de son avis et continuer de mener ma vie comme je l'entendais malgré tout et c'était ce que j'allais faire mais son avis était important pour moi parce que je ne voulais pas qu'il s'angoisse par ma faute... Il était mon meilleur ami et je n'avais aucune envie de le faire souffrir... Mais que pouvais-je bien faire ? Je ne comptais pas renoncer à Tetsui pour autant ! Il me fallait trouver une solution pour que Kihran n'en soit pas affecter, qu'il comprenne qu'il ne fallait pas s'en faire mais cela me paraissait être mission impossible le connaissant...

« Je ne risque pas d'oublier que nous ne vivons pas dans un monde facile... »

Lui répondais-je avec une voix teintée d'amertume. Il le savait pourtant très bien, j'étais bien placée pour le savoir.
Je soupirais.

« Jamais je n'aurais pu croire que dans ma relation ce serait l'autre qui poserait « problème »... Je m'étais toujours dit que ça ne fonctionnerait jamais du côté de celui que j'aimerais à cause de ce que j'étais... »

Qui aurait cru que c'était l'appartenance d'une personne qui rendait si inquiet mon meilleur ami ?

« Kihran... Tu ne peux pas voir les choses comme ça... Pas alors que tu sais ce que je suis ! Je veux dire... Tu me demandes de l'oublier parce qu'il n'est pas Konohajin et encore que ce n'est pas le seul problème visiblement, mais imagine que lui son ou sa meilleur(e) ami(e) lui dise qu'il devrait m'oublier parce que je ne suis pas totalement humaine … Ce sont des paroles horribles... »

Et c'était pareil à mon sens. Je baissais le regard et croisais les bras sur cette pensée... En fait peut-être que cela serait le cas et qu'il allait avoir le droit à ce genre de propos... Je soupirais en me disant que je ne pourrais pas en vouloir à cette personne de le voir de cette façon tout comme je n'en voulais pas à Kihran pour sa propre vision des choses.

« Il faut se rendre à l'évidence... »

Je redressais la tête pour le chercher du regard.

« Je ne serais jamais humaine et lui ne sera jamais un Konohajin. »

Je dématérialisais alors mon bras en forme aqueuse comme pour appuyer ce que je venais de dire.
C'était un compromis que j'étais prête à accepter parce que je ne pouvais pas imaginer brider mes sentiments à cause d'une appartenance...

(#) Sujet: Re: Sister Complex | Yell Dim 10 Jan 2016 - 15:38

Au final, cette conversation tournait en boucle et ça commençait sérieusement à agacer l’Hayashi. Yell disait le comprendre et pourtant…. Ce n’était visiblement pas le cas. Son amie n’était pas prête à admettre, reconnaître les risques… ou plutôt elle s’en fichait et cela ne convenait bien entendu par à Kihran. Il était désolé de ne pas pouvoir la soutenir dans sa relation, mais c’était définitivement impossible. Le rouquin était réaliste, le monde dans lequel ils vivaient ne permettait pas d’imaginer une fin heureuse à cette relation entre deux shinobis de village différent. C’était un fait. Tout comme le fait de vouloir se contenter des bons côtés d’une personne n’était pas une bonne idée pour la suite. L’irritation se fit plus grande lorsqu’elle se mit à le comparer à elle avec ces précédentes petites-amies.

« Non, d’ailleurs tu ne te gênais pas pour me dire également tes pensées à leur sujet. Aussi, je ne te disais pas être prêt à me sacrifier pour elle. »

Avait-il répondu du tac-au-tac d’une voix sévère. Non, il n’avait pas apprécié cette remarque qui n’avait à ses yeux, rien avoir. Ses petites-amies ? Rares sont celles où il s’était montré sérieux. Et il ne mettait pas sa vie en danger pour elle. Mais ça, Yell ne le comprenait toujours visiblement pas, ou refusait de le comprendre.

La suite prit une tournure que l’Hayashi haïssait par-dessus tout. Yell s’était remise à faire une fixette sur sa condition. Elle se mit à comparer son cas à celui de Tetsui. Encore une fois, c’était deux choses totalement différentes pour Kihran et ça l’agaçait qu’elle culpabilise à nouveau en mélangeant tous les sujets. L’Hayashi vint masser son front, un mal de crâne commençant à apparaître. Il en avait marre de cette conversation, assez. Pour lui, Yell disait n’importe quoi et se voilait la face, refusant d’admettre qu’il avait raison.

« Si je comprends bien, j’ai des propos horribles, mh ? »

Son regard était froid. Bien sûr, que ce n’était certainement pas ce qu’elle avait voulu dire, mais c’était pourtant ce qu’elle avait fait. Un grand et long soupire se fit entendre de la part du rouquin alors qu’il continuait.

« Je crois que j’en ai assez entendu pour aujourd’hui. Tu sais très bien ce que je pense de tout ça. Cette fois-ci je te laisse, pas la peine de venir me voir si c’est pour encore sortir des conneries pareilles. »

Conclue-t-il froidement avant de cette fois-ci claquer la porte de la chambre. Ça avait été la bêtise de trop pour lui. Peut-être aurait-il dû la rassurer, la consoler ? Non, plus maintenant. Ils avaient déjà eu ce genre de conversation plus d’une fois et Kihran avait marre de se répéter. Il préférait partir que de continuer à enfoncer le sujet toujours plus loin et mélanger. Ainsi, finalement, Kihran alla rejoindre sa chambre pour se calmer et se reposer.

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