Kodama lui avait ramené de bien inquiétantes affirmations suite à sa rencontre avec Envizib. Elle n’avait pas initialement souhaité qu’il lui adresse la parole, étant elle-même bien au fait de bipolarité de l’ancien Messager de sa Majesté, mais était au final bien contente de la tournure de leur entretien. Enfin … contente … Un bien grand mot. Ces « Lui », « Ils », « Leurs » et autres n’avaient rien pour la rassurer. Fut un temps où le Messager était plutôt confiant en ses capacités même s’il courbait l’échine devant son maître dont il s’était révélé être l’Edo Tensei. Mais qu’il « Les » craigne … Il était temps pour elle de se décrasser et de quitter son bureau.

Les entraînements avec Kihran étaient certes amusants, mais elle n’y voyait que peu de challenge, l’Aburame retenant ses coups même s’il commençait à percer dans le domaine des illusions. Avec Envizib cela serait une toute autre affaire. Et ce même si elle ne serait pas seule. Avec qui ? Aucune idée, elle était censée le retrouver au même point de rendez-vous que l’Inuzuka et la gamine sunajin. Son mystérieux allié serait-il surpris de se retrouver face à l’Hokage elle-même ? Elle ne l’avait pas précisé dans sa lettre de rendez-vous. En même temps … Logique. Les Kages n’avaient pas pour vocations à s’exposer seuls à de tels risques si loin de leur village. Mais ainsi allait la vie.

Aucune envie de déléguer cette fois, d’autant que le sujet semblait plus que sérieux. Sans même parler de cette histoire comme quoi Envizib aurait été un membre de l’un des clans fondateurs de Konoha. Le clan Nara. Elle ne voyait que lui. Sa capacité à disparaître venait-elle de là ? Nara ou pas, Envizib restait un individu extrêmement dangereux et elle le savait pour avoir failli mourir contre lui à Kumo. Elle avait laissé les rênes à l’administration du Palais. Mizuki n’était même plus à Konoha pour s’assurer que ces Anciens ne tenteraient rien en son absence.

Bah … Si tout ça s’avérait être une faute, un excès de confiance, une erreur de jugement, elle ne pourrait que s’en prendre à elle-même, étant allée jusqu’à refuser toute escorte. En cas d’échec, elle n’aurait personne d’autre à blâmer qu’elle … Mais elle n’envisageait pas la défaite. Il était temps de libérer Envizib, mais avant, de lui soutirer ses derniers semblants d’information.

Ponctuel.

Lâcha-t-elle une fois arrivée au point de rendez-vous où se trouvait déjà une autre personne. Atterrissant à côté d’elle, l’Aburame arqua un sourcil. Cette tête, cet air un peu efféminé, délicat…

Enchantée Kioshi, je ne pensais pas que notre première rencontre s’effectuerait dans de telles conditions. Miko Aburame … Il faut croire que nous avons eu la même idée ...

L’idée de nous envoyer nous-même sur le terrain. Bien que lui avait un conseil derrière pour prendre la relève en cas de cassage de dents. Oui, les descriptions et le portrait-robot semblaient être fidèles à la personne qu’elle avait devant elle. Deux Kages hein ? Pour un Edo Tensei ? Elle se souvenait de l’époque où On’ et Meteora en avaient combattu un côte à côte … Mais à cette époque, Monwa était là pour quelque peu booster ses troupes.

Je suppose que votre « aspirante » …

Insistant sur le mot aspirante, car Suna s’était clairement moqué d’eux en leur envoyant une personne si peu qualifiée pour une mission d’une telle importance –déjà qu’une Genin …-, Miko enchaîna rapidement.

… Vous a briefé sur ce que notre bonhomme voulait et cette histoire d’interlocuteur imaginaire … J’avoue n’avoir aucun indice sur qui cela pourrait être … Cependant. Pour ce qui est de ses capacités, au vu de son aveu, il y a fort à parier qu’il soit du clan Nara. D’un niveau, cependant, dont je n’ai encore jamais entendu parler. Cela expliquerait sa vitesse éclair et sa possible inconsistance qui lui éviterait tout dommage physique. Une sorte d’éthérification peut-être … Sans compter qu’il a réussi à contrer et parasiter l’une des techniques de l’un des Nara les plus compétents à Konoha, pour la retourner contre son utilisateur…

Oui … Envizib … Un Nara … Probable. Très. Elle avait pourtant initialement cru à un Jisetsu …

Mais pas de quoi avoir les jambes qui flageolent, Kioshi. Je suis persuadée que nous arriverons à faire quelque chose de potable, n’est-ce pas ?

Petit sourire moqueur alors qu’elle dévisageait le Kazekage, l’Aburame attendit qu’il s’exprime sur le sujet. Et s’il en avait fini, ils pourraient se mettre en route et rejoindre la créature, pour peu qu’elle n’ait pas bougé.

Spoiler:

Lorsque les deux shinobis arrivèrent au point de rendez-vous, ils purent directement apercevoir leur cible au dessus d’une petite grotte. Etrangement, cette dernière avait vu son entrée bloquée par une avalanche. Est-ce qu’Envizib avait déjà combattu ? Ce dernier jaugea les deux personnes qui lui faisaient face. Sa tête pencha vers le côté, puis se redressa au bout de trois secondes. L’expression de son visage était terriblement sérieuse.

Aburame Miko, Hokage actuel… bonjour.

Sa tête rebascula et se remit droite avec le même intervalle. Il fixa l’homologue de la Konohajin.

Yamada Kioshi, Kazekage actuel… bonjour.

Les deux ninjas avaient donc respecté les consignes imposées. Le Furyou avait en face de lui les deux plus puissants shinobis de Konoha et de Suna. Leur condition de Kage semblait appuyer ce fait. En tout cas, Envizib n’avait rien à y redire.

Il se laissa basculer à la renverse, prit appui sur ses mains et se projeta en l’air pour retomber devant la grotte effondrée. Sur le côté, à une vingtaine de mètres, le cadavre d’une biche avait pourri. L’unique œil de celui qui, un temps, avait été lié au Pays du Feu et à un clan de Konoha, regarda les torches portées plutôt fièrement.

J'ai reçu l'ordre de vous affronter avec toute ma puissance. Mais je vois que vous avez pris ce que vous pensez être des « précautions ». Vous pensez donc que je suis un Nara…

Il fit quelques pas en avant. Sa marche était lente mais plus il se rapprochait, plus il s’exposait à un manque total d’ombre sur le sol. Son œil fixait les deux Kages.

Je vais vous laisser porter le premier coup. Après tout, selon vos estimations, avec vos torches, je ne pourrais pas disparaître, n’est-ce pas ?

Il était arrivé à moins de deux mètres des deux chefs de villages. Son expression était toujours à la fois neutre et sérieuse. Il ne plaisantait pas, comme à l’accoutumée.

Aucune ombre sur le sol. Voyons voir si c’est votre arrogance ou votre raison qui l’emportera aujourd’hui. Allez, frappez.

Non merci.

Soupirant profondément, elle avait refusé la torche que lui offrait son homologue. Était-il sérieux pour son kit anti-konohajin ou s’était-il trop chargé exprès dans le seul but de faire sa petite blague ridicule. Pensait-il véritablement que des torches basiques pourraient repousser les ombres d’un Nara ? Un Nara puisait sa force des ombres certes mais ses créations ne disparaissaient pas à la seule lumière d’un feu.

Un Dentô … Voilà ce qu’il aurait fallu ramener. Quant au reste des objets du kit … Mieux valait passer le tout sous silence. Il était temps d’y aller. Le lieu n’était pas trop loin d’après les indications de Takeo. En tout cas le Kazekage avait passé sous silence son irrespect d’avoir envoyé une simple aspirante là où elle avait risqué la vie d’un ninja parmi les plus prometteurs de son village…

Envizib.

Signe de la tête histoire de saluer son "bon ami". Assistant à sa petite galipette, elle savait le bonhomme bavard bien que visiblement schizophrène et à la patience très limitée. Qu’il parle. Après tout, il avait demandé à les voir non ?

Muette, elle le laissa parler et faire une fixation démesurée sur les torches du Yamada. Soupirant intérieurement, elle n’en demeurait pas moins tendue et prête à agir. Sa dernière entrevue avec l’edo tensei lui avait permis de s’apercevoir que l’animal était rapide. Accordant peu d’importance à la biche et la grotte –ils fouilleraient la zone une fois le bonhomme mis hors d’état de nuire-, Miko se craqua l’auriculaire avec son pouce, signe que le ton allait prochainement changer.

Quelle galanterie.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle avait formulé un semblant de plan avec Kioshi : il essaierait de l’immobiliser et elle se chargerait de pimenter les choses. Libérant ses différents types de nano-insectes sur deux plans différents, sa peau commença à virer au violet, alors qu’un nuage noir s’échappait de sous ses vêtements à une allure folle.

Nuage car oui, la consistance de celui-ci ressemblait plus à un gaz qu’à des milliers de minuscules organismes dont la vitesse était accélérée par son futon. Envizib était quoi. À deux mètres à tout casser ? Le nuage l’engloberait probablement à une telle distance, et ce d’autant plus si Kioshi jouait sa part. Et une fois recouvert d’insectes, elle ne comptait pas lui laisser la possibilité de s’en débarrasser.

Elle avait choisi d’agir de concert avec le Sunajin. En espérant que cela jouerait en sa faveur. Ils ne tarderaient pas à savoir de quel bois était fait Envizib. Si sa dématérialisation était chakratique … elle en faisait son affaire. Et s’il n’était que rapide … Et bien, il serait tout autant dans de mauvais draps. Sur le qui-vive, elle avait reculé quelque peu d’un bond en arrière bien que pouvant amortir les attaques.

Tu es plus bavard d’habitude, mais ne t’en fais pas, nous te délierons la langue bien assez tôt.

Spoiler:

Le Kazekage paraissait bien plus décontracté que sa coéquipière, jugea leur adversaire. Son œil gauche tarauda chaque Ombre, sans qu’il ne rajoute le moindre mot à ce qu’il avait déjà dit. Après tout, c’était pour Lui qu’il en disait autant. Si Envizib avait été chargé d’éliminer les deux Kages sans leur avoir donné le moindre indice, il ne lui aurait suffit que d’un coup, voire deux. Mais aujourd’hui, les choses étaient différentes. Mesurer l’étendue des pouvoirs de deux des plus puissants shinobis du monde et les voir donner un spectacle des plus divertissants : voilà ce qu’Il voulait.

Envizib n’eut pas besoin de baisser les yeux pour ressentir ce qui sortait du sol. Pourtant, ses pieds furent bel et bien pris au piège. Au même instant, un nuage à la composition inconnue fut immédiatement dirigé vers le Furyou, qui regarda son corps se faire infecter. C’était étrange, car il n’avait pas vraiment ressenti ces insectes – car il était difficile pour Envizib de penser que cela pouvait être autre chose – traverser ou se poser sur son corps.

Il ne put également rien faire pour éviter le contact à la tête qui, soudainement, lui ôta la vue. L’homme à la peau mate soupira. Ses mains étaient liées, ses pieds étaient tirés vers le bas et il était désormais aveugle. Incapable pour lui d’exécuter le moindre mudra ni même de voir ce que ses adversaires allaient pouvoir faire.

Je suis un Nara.

Envizib ferma son unique œil libre. Etait-il dans un Genjutsu ou y avait-il eu une astuce pour que ses adversaires aient réussi à le priver de sa vue ? Il ne pouvait pas le savoir, pas pour l’instant.

Et il semblerait que vous ayez raison concernant mes capacités. Mais, laissez-moi vous donner ce qui sera peut-être mon dernier conseil. Personne ne peut faire une action parfaite : si vous attaquez, il vous sera impossible de défendre durant ce laps de temps. Alors faites attention, peut-être faudrait-il vous préparer à défendre plutôt que d’essayer d’en finir avec moi, car il se pourrait très bien que, même en ayant cerné l’origine de mes capacités…

Il esquissa un sourire. C’était quelque-chose d’assez singulier pour ceux qui avaient pu rencontrer Envizib. En réalité, il approuvait ce qu’Il avait décidé. Ce combat, avec ces conditions si particulières, était bien plus intéressant.

… vous ayez pris votre problème à l’envers.

En apparence, l’ancien soldat de sa Majesté était tout sauf disposé à sortir ces paroles audacieuses. Ses quatre membres étaient serrés et immobilisés, rendant tout mouvement de sa part à priori impossible. Sa voix et son attitude restaient posés, mais il avait toujours été réputé pour garder son calme en toute circonstance.

Alors Envizib avait-il encore le dessus ou s’agissait-il là d’un coup de bluff semblable à une ultime tentative pour survivre ?

Il avait … tout évité. Non. Au contraire. Il semblait avoir tout encaissé. Dans quel but était-il si sûr de lui ? Se pensait-il à l’abri à l’aide de ses déclarations passées sur une puissance supérieure auprès de Takeo et de l’apprentie ? Cet edo-tensei était vraiment une énigme à lui seul. Elle était résolue à croire en sa schizophrénie mais de là à ne pas le voir attaquer alors qu’il était souvent bien trop rapide à sortir son épée de son fourreau …

Nara ? Hmmm … Son hypothèse qu’elle partageait avec Takeo s’avérait donc juste. Mais jusqu’à quel point poussait-il ses talents de Nara ? N’était-il qu’ombre, ou avait-il également les possibilités d’immobilisation du clan des manipulateurs d’ombre ? Natsuki lui avait assuré fut un temps qu’il n’y avait pas moyen pour lui de bloquer la totalité de ses insectes via ses jutsus de par leur multitude. Était-ce le cas d’Envizib également ? Les monstres de laboratoire dans son genre avaient des propriétés étranges après tout. Il n’y avait qu’à voir Obli l’anguille percé de toute part par ses insectes et qui avait pourtant réussi à dominer Daken…

L’Aburame écouta néanmoins la suite de son discours. Il était toujours recouvert de la masse d’insectes et à mesure qu’il parlait ceux-ci rentraient pas ses différents orifices. Son ton était toujours aussi arrogant. Laissant certains de ses insectes s’enfoncer dans le sol sous ses pieds, elle arqua un sourcil. Coup d’œil à Kioshi qui était toujours immobilisé, pour maintenir sa technique. N’avait-il pas mieux en stock ? Vraiment ? Tant pis pour lui. « Le problème à l’envers » ? C’est ce qu’ils allaient voir … Boum.

Quelques paquets de nano-insectes qui s’étaient regroupés en paquet au niveau de l’intérieur et l’extérieur de la tête de la créature explosèrent, alors qu’elle-même renforçait sa protection. Un coup en chakra certes, mais aussi magique que leur adversaire était, il aurait du mal à éviter ceci et à contre-attaquer efficacement.

Désolée s’il en ressort un peu abimé … Mieux vaut ne pas mourir qu’obtenir des informations sur une personne tirée de son imaginaire...

Même si pour le coup, elle-même n’était pas convaincue de l’inexistence de ses fameux supérieurs. Au cours de ces dernières années, elle avait vu et assisté à des choses qu’elle n’aurait jamais soupçonné possibles… Alors … Qui sait. En faisant sauter la tête d’Envizib, peut-être les avait-elle sauvé tous les deux … Peut-être que non. Et surtout peut-être cette tête était-elle toujours là.

Spoiler:

Envizib était pris au piège. Physiquement, le moindre de ses mouvements était devenu impossible à cause des entraves du Kazekage. Visuellement, il ne voyait tout simplement plus, sa vue lui ayant également été retirée par l’Ombre du Vent. Les insectes invisibles à l’œil nu – et c’était un doux euphémisme pour le Furyou – étaient sans doute prêts à le dévorer de l’intérieur comme à l’extérieur. Qu’importe la situation où l’on pouvait présenter les choses, Envizib était dans une position qui dépassait le cadre du délicat… il était fait comme un rat.

Même aveugle, son œil gauche était resté ouvert. Il continuait de fixer les deux chefs de village comme si sa vue n’avait pas changé. D’ailleurs, cela pouvait peut-être mettre le doute à ses adversaires. Mais en toute honnêteté, c’était bel et bien le calme olympien du Nara qui laissait supposer que la situation était à une apogée. Soit il savait qu’il pouvait s’en tirer, soit la situation lui paraissait tellement perdue qu’il savait que paniquer serait inutile.

Et c’est dans cette indécision que soudainement, le corps d’Envizib se décomposa petit à petit. Des petites explosions venaient pimenter un spectacle humainement horrible. Le Furyou tomba à genoux. Plus que sa tête, c’était son cou qui était désormais grignoté.

Pourtant…

Je n’ai jamais sous-entendu être invincible. Preuve en est, me voici.

A côté du cadavre en décomposition, un être identique était apparu. Mais c’était différent. Cet Envizib là était l’original. Car contrairement à l’accoutumée, il dégageait de la chaleur – relativement faible vu sa condition d’ancien cadavre – de l’odeur et surtout… un chakra puissant.

Vous avez vu juste, Kazekage. Sa Majesté ne nous a pas choisi, nous ses soldats, par hasard. Et nos mort ne sont pas naturelles… car tous les Furyous de sa Majesté que nous sommes sont morts en essayant de mettre au point des techniques interdites. Elles portent le nom de techniques immortelles, car ce n’est qu’en ayant ressusciter qu’on a pu les achever.

Il regarda le corps sans vie qui lui ressemblait parfaitement. Ce dernier commença d’ailleurs à perdre en opacité. Comme s’il... disparaissait.

Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi j’étais le seul à n’émettre aucune signature de chakra ? Même sa Majesté Monwa n’en était pas capable. Moi, plus puissant que mon ancien Maître ? N’y pensez pas.

Le corps sans âme avait finalement totalement disparu. Pourtant, il n’avait laissé derrière lui aucune fumée. Ce n’était donc pas un clone.

Les ombres n’ont ni chakra ni trace. Je suis mort en essayant de leur donner une forme parfaite… Et ce n’est qu’en ressuscitant grâce à sa Majesté que je suis capable de voir l’accomplissement de mon œuvre. Voici ma technique immortelle : Kage. Pendant que je peux me cacher dans la lumière, je suis capable de modeler les ombres comme je l’entends.

Son regard tutoya le ciel.

Avant, je pouvais me dissimuler dans les ombres, mais j’ai du me priver de ce pouvoir pour créer Kage. Mais c’est assez ironique, car désormais, c’est partout où il y a de la lumière que je peux disparaître pendant que vous, vous combattrez mes ombres.

Le spectacle allait être à son apogée. Et maintenant qu’il avait dévoilé ses cartes, il ne pouvait plus faire machine arrière. Tout allait bientôt se jouer. Sa pupille retomba se poser sur celles d’Aburame Miko et de Yamada Kioshi. Il posa sa main sur le manche de son katana.

Utiliser Kage quand je suis dissimulé était facile, car je n’avais pas à me soucier de moi-même. Mais maintenant que je vous ai tout dévoilé… mon chakra, qui n’est plus infini, m’est compté. Préparez-vous pour l’ultime assaut.

Sa Majesté lui avait offert un chakra illimité comme à tous ses autres soldats. Mais depuis qu’elle n’était plus là, Envizib avait retrouvé une réserve immense, mais délimitée. Utiliser ses ombres maintenant allait lui coûter énormément de concentration et de chakra. S’il gagnait le combat, sa connaissance inconnue pourrait le sauver, mais s’il perdait… c’en serait terminé.

Qu’importe le chakra qu’il allait consommer, ce n’était plus une question d’énergie en réalité, mais une question de temps.

Les ombres du Kage d’Envizib ne possédaient pas de chakra ni d’aucune autre trace ou signature.
Envizib lui, était repérable tant qu’il ne disparaissait pas dans une zone de lumière – c'est-à-dire dans une zone où il n’y avait aucune ombre – mais ne semblait plus se soucier de sa consommation de chakra.

Mais aussi bien lui que ses ombres pouvaient frapper.

Envizib dégaina, et courut en direction de ses adversaires du jour… sans penser qu’ils pouvaient être les derniers.

Spoiler:

Il était … Non. Ce n’était pas lui depuis le début. Tout simplement. Ils avaient puisé dans leurs réserves chakratiques pour rien. Mais leurs efforts avaient été récompensés en partie. La langue d’Envizib s’était déliée d’elle-même. Du moins … Sur un sujet. Une technique interdite ? Quelles étaient celles des autres ? Elle y songerait plus tard si elle le pouvait encore.

La torche !

Une théorie folle basée sur les propos d’un fou. S’il leur avait menti, ils étaient faits. Mais elle avait décidé de faire confiance en l’arrogance plus que poussée du cadavre. S’il leur avait révélé tout ça, c’était car il était toujours aussi persuadé d’avoir l’avantage sur eux. Après tout n’étaient-ils pas en pleine clairière ? Les seules ombres étaient celles des arbres assez loin autour et celles de la grotte pourtant fermée … Ou pas.

Faisant surgir ses insectes du sol tout autour d’eux, elle leur ordonna de créer un gigantesque dôme qui cacherait la lumière extérieure. La force de leur ennemi était à l’opposé de celle des Nara. Concentrant son chakra, elle huma l’air ambiant avant de relâcher ses insectes paralysant qui fusèrent en direction du vrai corps et non des ombres. Les cadavres avaient une odeur bien à eux. Et elle se doutait que depuis que Monwa le furyou nécromant n’était plus, la fraîcheur de ses serviteurs n’était plus la même qu’avan.

Pour ce qui était de Kioshi, il lui avait révélé être senseur sur le chemin qui menait à leur opposant. Il s’y retrouverait dans la pénombre. Le dôme se fermait enfin. Un pari risqué. Il ne disparaîtrait plus à la lueur du jour. Quant à ses doubles … sans la moindre lumière, les ténèbres. Mais pas d’ombre possible … Non ? Est-ce que la totalité de ses talents étaient maintenant inefficace dans les ombres ? Ou seule sa disparition ? Son « Kage » était un tout mais ce tout, avait-il la même faiblesse ? Si Envizib était mis KO avant, il n’y aurait pas de soucis. Mais dans le doute, elle maintenait sa protection, tout comme elle se préparait à renforcer celle du dôme au cas où l’original tentait de passer outre la paroi.

Spoiler:

Envizib courait à une vitesse qui n’avait rien à envier aux habitués du Taijutsu. Pourtant, il savait que charger à pleine puissance aurait pu lui coûter la vie : certes il aurait été plus rapide, mais dans le cas d’une astuce de la part de ses adversaires, sa proximité avec ces derniers aurait été fatidique. Alors il s’approchait, purement et simplement, en restant sur ses gardes.

Les insectes sortirent tout autour de lui. Sans lâcher son épée de la main, son unique pupille fixa l’Hokage. A sa main gauche, son pouce s’attacha à son annulaire et auriculaire. Un unique signe incantatoire pour une technique d’un répertoire qu’on lui pensait inconnu.

Fûton, Seisei (« Purification »).

Sous ses pieds, une rafale de vent s’installa tout autour du Furyou. Tout fut repoussé à chaque angle qui le séparait des deux chefs de village. Insectes, poussière : tout s’échappa vers l’arrière. Mais la charge de frelons était toujours compacte, bien que ralentie. Sous les pieds de l’homme aux ombres, le sol était clair.

Un pas sur le côté et le Nara laissa son talon dicter un tour sur lui-même qui lui permit d’esquiver un premier temps la nuée d’insectes qui lui était destinée. Il regarda le Kazekage, alors que sa main gauche – remise à hauteur de tête – pointait vers le nuage animal de l’Hokage.

Fûton, Jisshō iki (« Souffle empirique »).

Un jet de vent puissant et compact balaya totalement la technique de l’Aburame. Mais alors qu’il allait prendre impulsion sur son pied d’appui pour bondir et se rapprocher encore plus de ses ennemis, le Kazekage avait accompli un large mouvement de bras à la verticale.

Envizib s’arrêta, puis un trait presque invisible à l’œil nu parcourut son corps en diagonale. Puis tout le long de cette trajectoire, son corps fondit.

Mais Aburame Miko et Yamada Kioshi, ayant tous deux des techniques sensorielles actives pouvaient s’en douter, ils avaient échoué.

Cet Envizib blessé noircit avant de disparaître… tandis que l’original était apparu juste derrière la Nanadaime Hokage, le bras droit se préparant à faire abattre sa lame noire sur son dos.

Dākusutoraiku (« Frappe obscure »).

Non mais je rêve …

Lâcha-t-elle alors qu’il venait d’éviter d’un pas sur le côté et d’une grâce phénoménale des insectes qui pourtant auraient dû prévoir la chose étant des créatures vivantes et non de simples projectiles. Avait-il augmenté ses réflexes ou était-ce naturel ? Dur à dire. Quoiqu’il en était leurs attaques avaient fait chou blanc alors que Envizib s’effritait. Bien évidemment. Une ombre, encore. Et en parlant d’ombres, ils étaient enfin totalement dans le noir. Pas trop tôt, le dôme avait été plus lent que prévu, permettant à leur opposant de faire une énième esquive-pirouette. Mais plus maintenant. Ou il devrait casquer méchamment niveau chakra et vu comment celui-ci se vidait, il ne tiendrait pas indéfiniment.

Mais … Son propre chakra aussi commençait à côtoyer un niveau dangereux. Elle avait inutilement mis de l’huile dans le moteur beaucoup trop tôt, pensant qu’Envizib réagirait à leur coup de tête. Kioshi aussi avait vu sa réserve de chakra diminuer drastiquement. Comment ? Elle ne pouvait que supposer mais au hasard elle aurait dit des Genjutsus … sauf que bon … leur efficacité laissait quelque peu à désirer visiblement. Envizib n’était-il pas un maître de la sensorialité après tout ? Taijutsu, Sensorialité et maintenant également Ninjutsu. Fûton de surcroit… Comme elle.

Le sentant vivement bouger avant de se placer derrière elle, elle se prépara à encaisser l’attaque, durcissant sa carapace violette alors qu’il scandait le nom de sa technique comme s’il en avait réellement besoin pour l’exécuter à la perfection. Se retournant, elle se protégea avec son bras moignonné replié contre sa poitrine alors que l’autre se tendait en face d’elle. Elle ne voyait rien à cause de l’obscurité mais lui non plus. Enfin … elle ne voyait rien mais le percevait très bien grâce à son flair. Et même s’il avait détecté sa présence et su viser juste, il ne pourrait se substituer. Il aimait jouer avec le fûton ? Elle allait lui en servir.

Cette attaque avait déjà fonctionné sur un vrai Furyou à bout portant –Obli-, et même si elle ne l’avait pas tué comme elle l’espérait –ce qui aurait drastiquement changé la fin de toute cette histoire-, elle lui avait pas mal troué le corps avec des blessures béantes de la taille de balles de tennis. Qu’il tente donc d’esquiver ça comme il faisait depuis le tout début. Une dernière attaque, pour une dernière défense et surtout une dernière action. Que l’attaque d’Envizib la tranche en deux malgré tout ou non, elle ne pourrait plus faire grand-chose, car elle venait de brûler ses dernières réserves de chakra.

Intéressé pour redevenir Konohajin ?

Petit mot de la fin, elle s’avérait quelque peu dégoûtée. Pourquoi n’avait-elle pas de shinobi de son acabit chez elle ? Il était Konohajin non ? Il aurait pu laisser derrière lui quelques enfants ou petits-enfants qui auraient repris le flambeau familial et auraient hérité de ses talents … Tiens … Et s’il avait en effet des descendants ? … Peut-être Natsuki, qui sait. S’ils en ressortaient vivants et Envizib non, elle penserait à faire un test de paternité avec un échantillon du sang du Furyou.

Spoiler:

La chaleur… Sans doute une technique du Yamada. Envizib avait été à la fois le représentant et le puits de connaissances de l’armée de sa Majesté. Il connaissait tous les clans, tous les pouvoirs des familles de ce monde. Et il en avait facilement déduit que s’il sentait un changement climatique, c’était forcément le fait du Kazekage.

Quel était le but de cette technique ? Sans doute de rendre les mouvements banals difficiles pour la cible. La chaleur réduirait la facilité des actions, et la personne visée devrait ainsi compenser par des efforts plus importants, plus intenses…

Mais Envizib était déjà mort. Ses poumons étaient noirs, comme sa trachée. Il ne fut donc que trop peu affecté par le jutsu toutefois impressionnant de Kioshi. Son geste ne fut que ridiculement ralenti… mais ce risible retard permit aux insectes de l’Aburame de transpercer la jambe gauche du Furyou.

A cet instant précis, le Nara eut un choix crucial à faire. Il pouvait tenter d’esquiver, mais qu’est-ce qui lui permettait d’être sûr qu’il ferait mouche plus tard ? Est-ce qu’il pouvait avoir la certitude que ses ennemis n’avaient plus de chakra, comme lui ? Il s’était trop appuyé sur sa technique immortelle… Alors il tenta le tout pour le tout.

Ikite iru kage no ha (« Lame de l’ombre vivante »).

Une autre nuée d’insectes lui transperça le bras gauche. Mais son bras droit chuta. Sa lame noire, qui avait pris une dimension chakratique impressionnante, s’abattit sur le Hokage. Puis d’autres nuées vinrent lui briser le bras, l’abdomen et le crâne.

Le corps d’Envizib s’écroula, en morceaux. Sa lame redevint un simple katana et tomba au sol… au même moment que le bras droit d’Aburame Miko.

La technique de la lame de l’ombre vivante, visant à ne frapper que ce qui était organique, avait arraché un membre à l’un des deux chefs de village… mais ce n’était qu’un maigre lot de consolation pour le Nara qui s’était pourtant réjoui d’un véritable combat.

Son dernier flot de pensées retraça ses vies. Il était temps pour lui de rejoindre sa Majesté.

Spoiler:

Argh sa mère. Fronçant les sourcils sous la douleur, elle regarda son seul bras valide tomber à l’unisson avec Envizib. Forcément … Mais Envizib était KO/mort/hors combat. Victoire. Mais comme à chaque victoire importante de sa part, elle perdait des bouts … Relâchant l’arène et son odorat, elle tomba à genoux, à bout de souffle et blessée sans possibilité de se soigner si ce n’était désensibiliser ses nerfs au niveau de son épaule tranchée. Certains de ses insectes avaient le dard enduit de poison paralysant, cet anesthésiant ferait l’affaire pour le moment.

Un petit coup de main peut-être ? Il me semble que vous étiez médecin …

N’était-elle pas dans la situation de Seitô à l’époque où elle l’avait achevé ? Le phénomène se reproduirait-il cette fois ? Kioshi semblait un homme facile à déchiffrer. Mais peut-être s’était-elle trompée sur toute la ligne. Et pourtant … Il n’avait pas hésité à rester au corps à corps pour la première charge contre Envizib ce qui laissait suggérer que les positions auraient pu être inversées …

Mon bras … Y a-t-il moyen de le recoller ?

Serrant des dents tout en parlant, elle était habituée à la douleur, et même si celle-ci était grandement diminuée, elle sentait quand même ses forces la quitter petit à petit. Si Kioshi ne cicatrisait pas au minimum sa plaie, elle était foutue. Peut-être qu’en essayant de couvrir la plaie avec des insectes pour en faire un pseudo garrot … La vie était dure sans mains. Elle aurait pu cicatriser la plaie elle-même avec ce qui lui restait de chakra mais … En l’état c’était impossible.

Toujours à genoux, elle laissa quelques punaises kikai sortir d’elle pour s’enfoncer dans la foret. Elle leur avait demandé d’aller chercher de l’aide auprès de leurs pairs. Elle ne cherchait pas à communiquer avec n’importe quel type d’insectes. Mais avec ses nids d’insectes qu’elle avait disséminés au fur et à mesure de ses voyages afin de communiquer et traquer sur une longue distance en relayant les informations de réseaux en réseaux. Son Quadrillage. L’information arriverait à Konoha à vitesse grand V pour prévenir un médecin bien particulier en qui elle avait confiance et de qui elle avait déjà goûté le chakra : Nozomi.

Je viens d’appeler des renforts, une équipe Konohajin ne devrait pas tarder…

Pas dans l’heure qui allait suivre, c’était clair. Mais les insectes qui contacteraient Nozomi sauraient la guider le plus rapidement possible à elle. Ne restait plus qu’à espérer que Nozomi comprendrait qu’il y avait urgence et qu’elle ne déciderait pas de venir en calèche, mais ça Kioshi ne le savait pas … Peut-être se prononcer avec autant d’assurance sur un secours immédiat réduirait à néant toute idée de trahison de la part du Sunajin.

Spoiler:

Sous la charge du rhinocéros, technique Dôton du Kazekage, l'entrée de la grotte fut peu à peu brisée. Rochers de tailles multiples furent expulsés par endroits, jusqu'à laisser une ouverture assez grande pour que l'Ombre du Vent puisse y pénétrer.

A l'intérieur, l'obscurité native d'une grotte. Par terre, il y avait une fourrure posée au sol, signe quelqu'un avait sans doute dormi ici. Mais le plus intriguant était sans doute ce qu'il y avait sur une paroi. Cinq cercles tracés à la main, dans un sang froid, placés tout autour d'un rond encore plus grand.

Hormis cela, il n'y avait rien de notable dans la grotte, si ce n'est une certaine fraîcheur qui n'avait pas disparue malgré la condamnation passée de l'entrée.

Oui, ça va déjà mieux, merci.

Un merci dur à sortir après avoir imaginé qu’il profiterait de son état de faiblesse pour lui trancher la tête ou la laisser à son sort. Au lieu de ça il lui avait cicatrisé son épaule et glacé son bras pour le préserver. Un Yamada capable de refroidir son environnement ? Certaines informations sur sa personne étaient visiblement manquantes. Le regardant s’en aller, elle se perdit dans ses pensées. Nozomi serait à même de la rafistoler. Mais maintenant que la situation n’était plus si urgente, elle pourrait le faire à l’Hôpital de Konoha.

Infecter son bras … Oui. Kioshi n’avait peut-être pas spécialement tort. Normal qu’il ne veuille pas prendre le risque seul. Si reproches il y avait à faire à contrecoup, nul doute qu’elle les lui aurait adressés. Son regard tomba sur la dépouille déjà froide de l’Edo Tensei. Il était définitivement mort apparemment. Un petit regret la rongeait toutefois : non pas qu’il n’avait pas répondu à son invitation à rejoindre Konoha, mais … il n’allait pas être en mesure de déblatérer sur cette fameuse puissance supérieure. Et nul travail de Yamanaka ne pourrait obtenir quoique ce soit de son cerveau en toute logique. L’attaque de dernière mesure avait défoncé la boîte crânienne. Mais on ne pouvait pas toujours obtenir ce que l’on voulait. C’était déjà une chance d’avoir survécu à un adversaire aussi redoutable que l’ancien Nara …

Son flot de pensées s’interrompant alors que le Yamada revenait, elle garda son regard rivé sur l’Edo Tensei, repensant aux dernières paroles de son allié du jour. D’une certaine façon, Kioshi lui rappelait Onpu. Un gamin exubérant empreint de fausse naïveté mais qui pouvait occasionnellement devenir sérieux quand la situation le demandait. On’ … Où était-il maintenant ?

Qu’as-tu trouvé ?

Tutoiement en guise de tutoiement. Elle n’avait pas la force ni l’envie de le reprendre sur la bienséance pour cette fois-ci.

Si ça ne te dérange pas, j’aimerais garder Envizib.

Petite pause. Grosse décision.

Et ce pour différentes raisons. Le bonhomme était Nara et en plus de le présenter à son clan, j’aimerais vérifier quelques petites choses par rapport à sa possible descendance… Outre cela, mes Yamanaka et mes médecins légistes sauront peut-être tirer quelques informations du cadavre. De plus, une Konohajin a mené plusieurs expériences sur le sang d’Obli et a fait face à plusieurs Edo Tensei. En l’ajoutant au projet, peut-être que j’aurais des résultats convaincants dont je pourrais te faire part …

Arborant un semblant de faible sourire ironique, l’Aburame fixa le Kage vagabond.

Et puis… Je pourrais littéralement dire que sa mort m’a coûté un bras.

Badam tss. Bon s’il ne comprenait pas la blague, tant pis, elle, elle en avait jubilé.

Dans tous les cas, je vais rester ici. L’affaire de quelques heures à tout casser. Si vraiment un autre ennemi se planque dans le coin, j’aurais du mal à aller suffisamment loin pour le semer. Et j’avoue que je galérerais pas mal à transporter mes morceaux et les siens.

Nouveau sourire blasé.

L’examen étant pour bientôt, nous nous reverrons à ce moment-là. Et en parlant de Yamanaka plus tôt, je n’ai pas oublié ma promesse rassurez-vous.

Vous le Kazekage, vous le bon peuple Sunajin.

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