Kadoria Kuroba, la dernière rencontre que j’eu à faire avant de quitter le pays de la Foudre. Une rencontre fort intéressante qui me permit d’obtenir quelques confirmations au sujet de choses très utiles. Avant lui, bien d’autres kumojins ont eu à croiser ma route. Je dois dire que dans l’ensemble, toutes ces rencontres que l’on pourrait qualifier de fortuites ont été fort utiles. Cependant, je suis parvenu à un point où je ne crois plus au fortuit. J’en suis à un point où je tire pleinement profit de tout ce qui entre dans mon quotidien. Plus aucun plan plongeant trop loin dans un futur incertain. Plus aucune attache par rapport à de quelconques attentes pouvant résulter de mes actes. J’ai pris conscience que le monde est injuste et que le cours des choses l’est tout autant. Dès lors, il faut apprendre à vivre tel le tigre. Repus rester sagement dans sa tanière. Affamé, courir le monde à la recherche de sa proie. Le tigre que je suis marche vers sa proie future. Je sais que sur mon chemin, indéniablement, Dame Fortune ou son époux Monsieur Hasard mettront sur ma route des alliés et des ennemis. Je composerai avec eux comme il se doit !

Me voilà en plein dans le pays du Givre depuis plusieurs heures. Un pays que je connais bien pour y être passé moult fois, au gré de mes pérégrinations à travers le monde. J’y ai également vécu des moments difficiles. Comme cette mission m’ayant opposé, pendant la guerre de libération des pays neutres, à de vils shinobis en proie à la destruction. Avec le soutien d’un kumojin aujourd’hui disparu, du nom de Kizuato Itami, j’ai combattu ici, mettant ma vie en jeu plus d’une fois. C’est aussi ici, au cours d’une mission, que j’ai subtilisé des documents fort importants au pays de l’Eau. Des documents m’ayant apporté quantité d’information au sujet de Taki no Kuni, lorsqu’elle était encore possession de Kirigakure no Sato ; avant qu’elle ne devienne possession du Shukai. Bon nombre de ces informations, aujourd’hui sont certainement obsolètes. Pour sûr. Mais, en ce temps-là, je suis parvenu à avoir des accointances avec un groupe Mamoru particulièrement sanguinaires. Un groupe avec qui, j’avais à l’époque fomenté une rébellion… Le temps et les événements ne m’ont guère permis de le mettre en œuvre. Je souris à cette pensée. Au fond… Je ne suis qu’un dangereux shinobis aux pratiques plus proches du nukenin que d’un quelconque loyaliste membre d’un village shinobi.

J’arrives à la ville de Touketsu. Une bourgade en réalité, guère plus peuplée qu’une ville telle que Unkei, dans le pays de la Foudre. J’y arrive, tel un simple voyageur venant de loin et dont l’identité, est préservée par cette tenue me couvrant le corps et le visage. Je ne suis guère inquiété plus que cela par les quelques gardes, Kinzoku, à l’entrée de la ville. Quel mal y a-t-il à porter une longue cape grise surmontée d’une capuche couvrant la tête contre ce soleil aux rayons parfois si… insistants.

Je prends mes aises dans cette ville. Je cherche une auberge pour la nuit. Une chambre dans un quartier mal famé de préférence. Ici, on ne fait guère attention à la mise et aux gens douteux. Quoique, tout est relatif. La chambre est à la limite de ce que l’on peut appeler « convenable », mais j’y passe la nuit volontiers, payant la facture avant même de profiter des services. Je sais que je m’en irai aux aurores. À l’aube, je délaisse ma capuche dans cette chambre miteuse et quitte ces lieux sous les traits d’une jeune fille de modeste condition, tout ce qu’il y a de plus commun. Ma destination ? un bar, un lieu où je pourrais trouver quelques informations et pourquoi pas, faire une rencontre fort intéressante. Et je n’y manque pas. Au détour d’une bifurcation, je tombe nez à nez sur une scène des plus… extravagante. Un homme en train d’abuser le plus sauvagement possible d’une femme. J’observe la scène un peu plus, moi qui était prêt à m’en aller, quasi certain qu’il ne s’agissait là que d’un client usant des largesses d’une fille de joie. Mais il n’en est rien. Je le comprends au regard de la victime, à la main de l’agresseur sur la bouche de celle-ci pendant qu’il la besogne avec une bestialité repoussante.

Un kunai glisse du manche de mon habit. Je m’approche de cet homme. Cheveux longs et gras, yeux rouges, traits fins. Un bel homme n’ayant rien à envier à la gente masculine. En clair, quelqu’un pouvant aisément trouver une demoiselle consentante pour satisfaire ses besoins primaires. Je le surprends. Par derrière, posant la lame sur son cou, menaçant sa vie et de fait stoppant net sa basse besogne. Je le tire vers l’arrière, le faisant relâcher sa victime qui s’écroule dans des sanglots. L’homme pâlit. Il sait qu’il est mal barré. Je sens en lui monter, prendre de l’ampleur son chakra. Pour lui faire comprendre qu’il n’a aucune chance contre moi, je laisse-moi aussi s’échapper ma puissance toujours beaucoup plus grande que la sienne. Un concours d’aura chakratique dans le silence. Oui, cela peut attirer des shinobis, mais je prends le risque.

« Tu n’auras aucune chance à ce petit jeu… Quel est ton nom dis-moi ? »

_ Dai... Daisanji !!!

« Ah vraiment ? »

Et sans nulle autre forme de procès, je lui tranche la gorge d’un coup sec et précis. J’oriente sa tête, quasi séparé du tronc par ce coup à moitié ouvert, vers le sol, laissant le sang gicler sur la terre mère. Je fais attention à ne pas salir sa mise. Elle me plait et je vais m’en approprier. Tout comme je vais m’approprier de l’identité de cet illustre inconnu.

Mon regard se pose sur sa victime. Elle a compris. Toute tremblante elle se rhabille et file à travers les ruelles. Quant à moi, je viens de trouver une nouvelle identité pour me promener incognito à travers le monde, ainsi qu’un nouveau nom : Daisanji. Je serai donc… le Daisanji !