La journée avait été longue, très longue. Je ne comptais même plus les heures que j'avais passé à rédiger un seul rapport. Celui-ci devait contenir des informations précises, classifiées correctement sur une enquête effectuée par une équipe et moi-même. Si c'était plutôt plaisant d'être sur le terrain, le côté administratif ne m'intéressait guère. J'avais eu l'idée de déléguer cette tâche mais étant assez nouveau dans l'organisation je n'avais pas encore la possibilité d’exploiter une personne afin d'effectuer ce pénible travail. D'un pas lent, je m'étais décidé à rentrer chez moi ; J'étais fatigué et en même temps lors d'une descente je ne pouvais m'empêcher d'observer ce si beau village. Une fois rentré, je pris mon repas pour finalement me coucher après une bonne douche relaxante. En y repensant, à mon domicile je faisais toujours les mêmes choses sans me procurer aucun plaisir, c'était mon travail de Shinobi qui me permettait de m'épanouir au quotidien -en oubliant les papiers-. Les missions, les enquêtes, les entraînements, j'adorais effectuer tout ça au nom de ma passion...
Lors de cette nuit, je sentis comme une douleur violente et pénétrante dans mon abdomen. Automatiquement mon corps s'était recroquevillé et les yeux écarquillés je souffrais en silence. Je ne savais pas d'où pouvait bien venir cette douleur, il n'y avait eu aucun prémices à celle-ci. Quelques perles de sueurs glissaient le long de mon visage témoignant de la virulence de ce qui m’atteignait à ce moment précis. Avec difficulté, je me traînais à la salle-de-bain pour tenter de trouver quelque chose afin de me calmer. J'arrivais finalement au lavabo, le haut de mon corps était à moitié sur le lavabo et mes mains étaient fermement accrochées au mobilier. Je tombai finalement à la renverse en n'entendant qu'un son strident avant de tomber dans l'inconscience.
Le lendemain, j'étais confortablement allongé sur mon lit. Avec un mal de tête affreux, je me levai tout en m'étirant en laissant un petit bâillement émaner de moi. Ce n'était qu'un rêve, un mauvais rêve donc ? Je ne ressentais plus rien, je n'avais pas mal. Pour me toiletter, je me dirigeai alors vers la salle-de-bain. Tout se déroulait correctement quand je vis des traces de griffures sur le lavabo. Elles s'étendaient jusqu'à l'extrémité de celui-ci-.. Un flash survint tout à coup, je me voyais comme dans mon rêve souffrant et après un bref regard je pus voir mes pupilles se teinter en doré, le miroir en était témoins. Je me passai la main sur la tête en réfléchissant quelques instants, étais-je dans un rêve à nouveau ? Non ce n'était pas possible. Ce n'était pas non plus une blague, je passai un doigt sur les marques pour m'assurer de leur réalité et de leur profondeur. Je soupirai de désespoir, je ne voulais pas faire le lien avec Yuki no Kuni. Non je réfutais toutes ces idées, j'imaginais mon inconscient se jouer de moi étant donné que j'avais encore beaucoup de remords d'avoir attaqué mes confrères au pays de la neige.
Je ne voulais pas accepter le fait d'être à nouveau possédé, le fait d'être dirigé par une puissance obscure. C'était même inacceptable en vu de mon métier, de mes fonctions. Non, non ce n'était pas possible. Comme tous les jours, j'allai accomplir mon devoir en tant que Shinobi et membre du Kakumeigun.
Le soir arriva et même si j'avais des appréhensions, je ne pouvais m'empêcher de dormir pour vérifier des hypothèses. Sans même que je ne m'en rende compte, je m'étais lâchement endormi sur le canapé.
Quelques instants -à mon sens- plus tard, je sentis comme quelques chose couler le long de mon bras. Peu à peu je m'éveillais, je vis avec stupeur que je me trouvais adossé à un mur et torse-nu. Il faisait froid et j'étais dans une ruelle sombre et étroite. Des traces de griffes étaient encore présentes sur les murs, des poubelles étaient déchirées et ce qui coulait le long de mon bras était mon sang. Désemparé, les deux mains sur la tête j'observai ce spectacle qui avait le don de me faire tout peur. Comment avais-je atterrit ici ? Pourquoi ? Des questions auxquelles je n'avais aucune réponse. Mon sang n'était plus visible et je n'avais aucune plaie, superficiellement du moins, j'étais tout de même remué par les événements. Il faisait froid, très froid ; Dans ma torpeur, je tentai de répondre tout de même à une interrogation. Je créai alors un miroir Shôton pour observer la couleur de mes yeux.. Ils étaient dorés, comme à Yuki no Kuni, comme le soir dernier. Était-ce le signe de cette possession ? Ce soir-là, j'étais rentré chez moi discrètement pour finalement passer la nuit à résister pour que le sommeil ne m'emporte pas. J'étais assis sur le canapé, mes coudes sur mes genoux et ma tête à peine soutenue par mes mains.
Ce pouvoir était dangereux pour moi, pour les autres. Je pensais évidement à Yami, à mon équipe, à Kibo-.. Que devais-je faire ? En même temps je ne pouvais pas en parler, si quelqu'un l'apprenait je pouvais être démis de mes fonctions, destitués.
