L'entretien entre Satochi et le Kadoria s'était bien déroulé, il avait répondu à toutes ses interrogations et remplis les pages de questions que lui avaient confiées le Yamanaka.
Puis le tuteur et le bras droit se séparèrent, Satochi avait expliqué qu'il allait s'absenter quelques temps au pays du bois qui avait été secoué par des tremblements de terre.

En attendant le Kadoria devait encore obtenir son bandeau du village ainsi que quelques renseignements sur le fonctionnement du village, mais son sensei était occupé, il ne connaissait pas son coéquipier et l'Hokage ne le recevrait pas pour si peu. Sho se rappela alors de la jeune fille qui avait assisté à sa conversion avec l'ombre et devait être l'assistante de celle ci. Elle avait d'ailleurs communiquer son dossier à Satochi mais comment s'appelait-elle déjà. Sho réfléchit quelques secondes puis se rappela que la jeune fille s'appelait Mizuki. Elle devait sans doute encore etre au bureau du kage, peut être pourrait-elle l'aider.

Le nouveau genin se rendit donc en direction du grand batiment qui surplombait toute la ville, le Palais de l'Hokage était à la mesure de son influence. Et changeait par rapport à celui du Raikage.
Sho arriva au bout de quelques minutes puis passa l'entrée de l'édifice et se dirigea vers quelqu'un qui pourrait l'aider.

- Bonjour, excusez moi je cherche Aburame Mizuki, elle doit me donner quelques papiers etc, pourriez vous me dire où est son bureau ?

L'homme le regarda bizarrement, en même temps Sho était un inconnu aux yeux de quasiment tout le monde donc il ne fit pas attention à cela et écouta la réponse de l'homme qui avait fini de le regarder de haut en bas pour le dévisager.

- Elle est derrière vous monsieur...

Spoiler:

Jamais elle n’avait été aussi jolie. Dans sa robe bustier noire, lui tombant jusqu’au-dessus des genoux, le dos ouvert et plongeant, elle souriait face à la foule. Des milliers de personnes, venues la voir elle et les cinquante personnes sous sa direction. Ses yeux étincelants ce soir brillaient, soulignés par de longues boucles d’oreille d’argent et de diamants. Dans quelques instants, ce serait son moment. Un tonnerre d’applaudissement retentit. Elle se mit dos au public. Devant elle, tous attendaient. Derrière elle, tous admiraient. Elle leva sa baguette, et la salle trembla.

La musique que je décris – T’as intérêt à la mettre ♫:

La musique flotta dans les airs, puissante. Les différents groupes d’instruments firent leur entrée. Le thème, une mélodie noble et majestueuse, est joué six fois. Une première fois, l’orchestre en entier le joue. Puis ce sont les bois, aux sonorités claires et douces. Suivi des cuivres, aux timbres éclatants, puis des percussions avant de terminer sur une nouvelle harmonie générale. Treize variations viennent compléter ce morceau. La splendide jeune femme fait jouer son bâton à gauche, à droite, en haut, en bas, pour faire faire voltiger librement et avec légèreté les flûtes qui babillent avec le piccolo. La variété des modes d’expression du hautbois et les nuances dont il est capable, le son moelleux et velouté des clarinettes, les marches miniatures héroï-comiques, la chaleur et la gravité des violoncelles, l’élégance de la harpe… Tout est passé en revue dans ce chef d’œuvre qui va bientôt se conclure sur une des plus belles choses que la musique a eu à donner à ce jour : une fugue des plus spectaculaires, qui terminera sur la reprise du thème de départ. Un bijou musical, une pierre précieuse.

…

Je fais vraiment des rêves bizarres, hein. Ma mère venait de me réveiller, m’extirpant avec difficulté de la chaleur et la douceur de mes draps en ce mois d’Automne, et j’avais encore en tête ce rêve où j’étais une… Chef d’orchestre. La musique était sympa, cela dit, je dois le reconnaître. Et, fait rare pour être noté, je m’étais trouvé… Vraiment belle. Enfin tu me diras, j’avais en comparaison ce truc difforme devant moi dans le miroir : les yeux éclatés, les cheveux qui partent dans tous les sens… Quand on se souvient de la splendeur dans laquelle j’étais dans mon rêve… Je m’habillai tout de même, enfilant un long manteau noir et une écharpe blanche, et prenant mon sac en bandoulière. Je partis dix minutes plus tôt pour commander une boisson chaude sur le chemin. Un café avec des touches de vanille, un délice. Le demandant à emporter, je me dirigeai vers le palais de l’Hokage. L’heure matinale faisait que peu de gens se trouvaient dans la rue. J’osais pouvoir espérer qu’il en serait de même au Palais… Mais non.

Saluant les employés que je croisais, je me dirigeais vers l’accueil quand j’entendis les bribes d’une conversation qui me concernait apparemment. Arquant un sourcil, je m’avançai un peu plus en buvant une gorgée du café chaud, pendant que l’homme qui me recherchait apparemment se retournait. Kadoria Sho, si je ne m’abuse (et je ne m’abuse jamais, je suis toujours consentante). Un déserteur de Kumo arrivait très récemment au village. Et s’il voulait me voir moi, je suppose que ça devait être à peu près important. Je lui indiquai donc de me suivre à l’étage après l’avoir salué.

Montant dans le bureau de Miko, je déposai mon sac sur un fauteuil à l’entrée et me dirigeai vers le bureau, le Kadoria sur mon talon. Enlevant mon écharpe et mon manteau devant la grande vitre qui donnait sur tout le village, je m’adressai à lui avant de boire une nouvelle gorgée de mon café.

- Alors, Monsieur Kadore, que puis-je faire pour vous ?

L'ancien chef des manipulateurs de la Gravité se retourna rapidement sur les mots du réceptionniste pour voir la personne qu'il recherchait. Mizuki le salua et Sho lui rendit donc la pareil puis prit le pas de la jeune fille après avoir remercié l'homme de l'accueil.

Elle le guida jusqu'au bureau de l'Hokage ou s'était déroulé son dernier entretien avec Miko, se débarrassant de ses affaires face à la grande vitre qui donnait une vision complète du village de la Feuille, elle s'adressa à lui.

- Kadoria, je sais que le nom peut paraître dur à prononcer mais bon.

Le jeune homme retira sa veste qu'il posa sur son avant bras gauche avant de reprendre la parole.

- J'aurais besoin de votre aide pour plusieurs choses. Tout d'abord, mon entretien avec Satochi s'est bien déroulé, j'ai répondu à ses questions, remplis des fiches de Databook et appartient maintenant à son équipe. Ce qui, si j'ai bien compris, valide mon statut de genin non ? Il me faudrait le bandeau du village en ce cas.

Une première étape, il pourrait bientôt porter haut et fort le signe de sa nouvelle patrie, de son nouveau village. Mais avant ça il avait d'autres questions.

- Cependant, mon tuteur a du se retirer en mission à Ki no Kuni d'après ces dires, je n'ai donc pas pu lui demander de me faire visiter le village que je connais pas très bien, je ne sais même pas ou vit le clan de mon coéquipier ou comment s'organise le village. Pourriez vous m'aider ?

Sho savait qu'il dérangeait sans doute la jeune fille, mais il lui fallait bien quelqu'un pour lui servir de guide, à l'heure actuelle des choses, il ne connaissait que les remparts, quelques rues et le Palais du Hokage, pas grand chose en somme.

- Et pour finir, pourriez vous m'expliquer comment fonctionne la hiérarchie du village, sa diplomatie avec le monde, qui sont nos amis ou nos ennemis ect … ?

J’avais vraiment dit Kadore ? La fatigue. Littéralement. J’avais l’impression de ne pas avoir de minutes à moi. Je restai plus tard au Palais, j’arrivais plus tôt. Le départ approchait à grands pas et je devais faire en sorte de tout boucler avant que je ne parte. Mes yeux devaient d’ailleurs être cernés comme jamais.

- Kadoria. Désolée.

Je lui adressai un sourire, aussi chaleureux que je le pouvais même s’il allait sans doute être plus triste que joyeux. Mais je ne me plaignais pas, j’aimais ce que je faisais. Je touchais à tout, c’était toujours inédit. Cela nécessitait des compétences, de l’adaptation, d’être toujours dans l’urgence et la diplomatie. L’adrénaline n’était pas le même qu’en mission, ou votre vie est en constant sursis (même si la mienne l’est aussi si on considère Miko comme un bourreau), mais les réunions diplomatiques, les échanges avec les habitants, les obligations que le « rôle » impose confère également sa dose d’adrénaline quotidien, lié au pouvoir et à l’importance. Je n’étais qu’une enfant, encore, et je savais que ma motivation n’était liée qu’à ma découverte du système des hautes sphères. Mais tant que j’aimais ce que je faisais, autant en profiter.

Jécoutai Sho tout en m’asseyant et en sortant des dossiers. Rien d’impoli là-dedans, rien ne laissait paraître que je me moquais de ce qu’il me disait, au contraire. Kadoria Sho était un membre imminent de notre village, bien que Genin, il ne fallait pas oublier ce qu’il était et d’où il venait. Je ne pouvais me résoudre à le considérer comme un vulgaire ninja nouvellement arrivé. Chef d’un clan aussi prestigieux que Kadoria, Jônin de Kumo : le CV était bien plus impressionnant et bien plus rempli que le mien. Et pourtant, une fois de plus, c’est moi qui devais lui venir en aide, tout comme j’étais venue en aide à beaucoup de ninjas importants de la Feuille. Je suppose que c’est le moment où un shinobi accède à sa spécialisation : il y aura toujours un moment où quelqu’un d’autre aura besoin de vous.

Ses demandes étaient néanmoins légitimes. Satochi était effectivement parti en croisade dans le Pays du Bois au secours des arbres et des forêts, il serait donc compliqué pour lui d’inculquer tout ce qu’il avait à inculquer à son nouvel « élève » - même si le terme est un peu prétentieux, car entre Sho et Satochi, nul ne pouvait dire lequel surpassait l’autre. Mais dans les faits, le Rakuzan était le senseï de l’équipe à laquelle le Kadoria appartenait, donc… Je me levai, me dirigeant vers une salle annexe en parlant avec Sho.

- Je regrette que vous n’ayez pas pu profiter de vos premiers jours en compagnie de votre référent pour faire tout cela… Malheureusement certains impératifs ne peuvent attendre. Je suppose que vous comprenez.

Sho derrière moi, j’ouvris une armoire d’une salle un peu éloignée du bureau, duquel je sortis un bandeau de Konoha, que je tendis à celui qui était désormais un shinobi officiel de la Feuille. Je lui adressai un sourire.

- Bienvenue parmi nous !

J’aurais bien voulu lui faire visiter le village et l’aider à s’intégrer du mieux qu’il le pouvait – d’autant que les Kumojins n’étaient pas des plus adorés au village en ces temps. Mais le travail qui m’attendait était énorme, et je ne pouvais m’accorder une matinée en claquant des doigts. Miko n’est plus tellement sur mon dos, mais je doute qu’elle apprécie me voir m’éclipser pour faire guide touristique.

- J’adorerais vous aider, mais ce matin ça risque d’être un peu compliqué, j’ai pas mal de travail… Mais vous n’avez qu’à venir sur les coups de midi. On mangera un morceau et je vous ferais visiter le principal. Ça vous convient ?

Spoiler:

La jeune Aburame s'était détachée des dossiers qu'elle avait étudiée en écoutant d'une oreille attentive le Kadoria. Sho comprenait et cela ne le gênait point, il était tout à fait logique que les responsabilités inondent Mizuki et que chaque minute compte.

Une fois qu'il eut fini, la demoiselle ese dirigea vers une salle annexe en lui expliquant que des impératifs l'attendaient autre part. Et Sho comprenait, il avait entendu parler, ci et là, sur sa route d'un possible examen chuunin inter village, si c'était le cas il ne pourrait sans doute pas participer. Malheureusement sa tête devait être recherchée à Kumo, et si il tombait entre les mains de Zennosuke, rien de sur que cette tête reste avec son tronc.

- Je comprend parfaitement.

Dit-il alors qu'elle dévoilait, à la sortie d'une armoire, un bandeau du village de la Feuille. L'Aburame le lui donna en lui souhaitant la bienvenue. Sho garda le bandeau quelques instants en main, une nouvelle vie allait commencée sous une nouvelle bannière, et le futur s'annonçait éclatant.

- Merci beaucoup, c'est un honneur !

Enfin Mizuki lui expliqua que, malencontreusement elle ne pouvait l'aider le matin même, elle devait d'abord s'occuper du travail que l'Hokage lui avait donné. Cependant elle invitait le Kadoria à se revoir sur l'heure de midi, pour manger et visiter le principal du village. Cela convenait parfait au manipulateur de la gravité qui prit la parole :

- Parfait, c'est très sympa de m'aider.

Le Kadoria pouvait laisser la jeune file  à son travail, il enfila donc sa veste et remit son bandeau parfaitement droit sur son front, comme ça tout le monde verrait qu'il était bien des leurs, qu'il était bien devenu un konohajin.

- Je vais vous laisser, bon courage et à tout à l'heure.

Puis il sortit du bureau, content de sentir à nouveau cette masse sur son front, ce bandeau représentait beaucoup pour un shinobi, sa fierté d'appartenir à son village, ainsi que le moyen de reconnaître les siens. Sho espérait juste que cela n'aiderait pas de sitôt à reconnaître son cadavre, comme cela était tant de fois arrivé.  En attendant, il devait s’entraîner, son voyage puis son lot d'interrogatoires l'en avait un peu empêché.

- Un corps sain dans un esprit sain - disait-il non ?