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 L'oiseau quitte son nid

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Suna
Meïka A. Oniri
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Message(#) Sujet: L'oiseau quitte son nid L'oiseau quitte son nid EmptyDim 2 Aoû 2015 - 21:02

Nous avions ainsi passé le restant de notre journée ensemble. Mais également toute la nuit à dormir côte à côte. Son dernier geste, celui qu'elle avait apporté à mon œil, bien que dérisoire était empli de sens. Cela m'avait beaucoup touché. Ceci prouvant qu'elle tenait toujours à moi. Quelque fois je me disais que notre histoire était bien étrange, sans doute tout autant que les liens qui nous unissaient. Elle ne m'avait jamais aimé d'amour, mais s'était toujours montrée particulièrement possessive à mon égard.

Et je me disais que si je devais un jour trouver quelqu'un, chose en laquelle je ne croyais plus un seul instant, la jalousie de ma rose noir serait à redouter, bien plus que celle que j'avais éprouvé le jour où j'avais eux connaissances des sentiments qu'elle nourrissait envers Kioshi. Cette même jalousie que je continuais encore d'éprouver malgré-moi. J'avais beau vouloir y mettre toute la volonté du monde, chose me faisant de plus en plus défaut, je ne parvenais pas à éradiquer cette notion de mon esprit. Au font elle serait toujours là, cette petite aiguille me picorant le cœur à chaque fois où je les verrais passer du temps ensemble.

Le matin précédent cette fameuse nuit venue. Je restai éveillée, légèrement relevée sur elle, de sorte à prendre le temps de la regarder dormir, laissant mon visage signer d'une expression attendri. Quoique que je souhaite, quoi que je fasse, j'éprouverai toujours en sa présence cet étrange sentiment de bien être mêlée à cette insouciance juvénile. Je passai ma main sur son visage pour renvoyer quelques unes de ses mèches de jais sur le côté. Ce petit geste suffit à la sortir lentement de sa torpeur. Ses prunelles s'ouvrirent et je lui adressaient un regard plein de compassion.

-Bonjour princesse. Il est temps de se lever et de déménager.

Je déposai un baisé fugace sur sa tempe avant de sauter hors du matelas. Sitôt fait j'entrepris de m'habiller, revêtissant une tenue simple qui n'avait plus grand chose avoir avec la complexité de ma garde robe datant. De son côté la fameuse petite princesse prenait son temps pour se relever, l'esprit encore embrumé par les affres du sommeil. L'idée sournoise d'ouvrir brusquement les volets pour laisser office à la clameur matinal d'achever son éveil me traversa l'esprit. Hors, je réprimais cette envie, jugeant qu'il ne serait pas avisé de lui infligé un tel tort, tout du moins pour cette fois.

Mes pieds nus enjambaient avec légèreté la multitudes d'ustensiles d'outillages et divers objets épars aux quatre coin de ma chambre. Les prémices de mon futur déménagement avaient engendré un sacré désordre. Ma nyctalopie naissante était plus que bienvenue en une pareil circonstances tant et si bien, que je parvenais à m'orienter avec autant d'aisance que si l'éclat diurne baignait entre ces murs. Tant de questionnement se profilait dans mon esprit à ce sujet. Qu'étais-je ? Qui étais-je ? Des mots qui me revenaient régulièrement sans que je n'ai malheureusement le temps de leur accorder crédit. Je ne pouvais hélas en faire part à qui que ce soit, et encore moins à mon amie qui, déjà, devait quotidiennement lutter contre un fléau plus pernicieux.

-Allez ! Debout là dedans ! Tu sais, de toute façon à un moment où à un autre je vais être obligée de retirer le matelas...

Le ton de ma voix venait de monter d'un timbre sans pourtant perdre ce ton mi-mielleux, mi-malicieux. J'enfilai mes spartiates avant de filer directement dans la salle de bain. Une fois de plus il était question d'un désordre sans nom, ce qui ne m'empêcha pas pour autant de me préparer convenablement en nouant ma plus belle tresse. De retour dans la chambre je me retrouvai avec une Yami à demi affalée sur le martela tandis que l'autre moitié de son corps s'était échouée sur le parquet. Je croisais les bras, à la fois agacée et amusée par son comportement.

-Et voici la Chef du Kakumeigun dans toute sa splendeur !

J'avais voulu mon ton autoritaire, mais ce dernier avait finalement viré à la moquerie tandis qu'un sourire réprimé se transforma en une moue amusée.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'oiseau quitte son nid L'oiseau quitte son nid EmptyLun 3 Aoû 2015 - 10:24

Je dormais profondément, comme cela ne m'étais pas arrivé depuis bien longtemps... Un sommeil réparateur et revigorant dont j'avais perdu la notion avec le temps. Cela ne pouvait pas être un hasard si celui-ci s'était manifesté justement la nuit que je passais chez Oniri, avec elle.

J'étais si bien, cela était si salvateur que je ne voulais pas vraiment y mettre fin. Pourtant, ma meilleure amie cajolait ma joue et me susurrait de me lever... J'étais chez elle après tout... Les convenances voulaient que je l'écoute non ? J'étais pourtant tellement sereine... Quelle torture d'y mettre fin et de replonger dans les affres de la banalité quotidienne... Finalement je ne faisais pas ce qu'elle me demandait, préférant opter pour la carte de la têtue. D'autant plus qu'elle déménageait donc ce n'était même plus vraiment chez elle ici... Je pouvais donc continuer de dormir encore un peu sans que cela ne gêne quiconque...

J'entendais ses pas de félins fouler le sol de la pièce, dans le noir complet, prête à m'esclaffer si jamais elle trébuchait sur l'un des bazars jonchant le parquet pour s'étaler de tout son long. Mais finalement rien d'amusant dans ce genre ne se produisait alors je me rendormais sur mes deux oreilles tandis qu'elle s'éloignait. Dans un effort de volonté, je voulu me lever mais m'arrêtait à mis chemin, si bien de la moitié de mon corps se retrouvait sur le sol frais tandis que l'autre s'enfonçait un peu plus dans le matelas posé à terre. Oniri clamait justement qu'elle devrait le retirer à un moment ou à un autre... eh bien soit je resterais jusqu'à ce moment fatidique !

Finalement après quelques temps elle revenait et usait même de mon titre. C'était vrai que ça faisait retord mais bon... Depuis quand n'avais-je pas passé une vraie nuit ? Ne serait-ce que sur un matelas et non sur la chaise de mon bureau au Kakumeigun à traiter des affaires jusqu'en plein milieu de la nuit...

« Blablabla »

Me contentais-je de marmonner avant de m’asseoir encore groggy par le sommeil. Je me frottais les yeux et observais les alentours, dont Oniri qui me fixait en croisant les bras.

« Ben quoi ? Je suis réveillée maintenant. »

On progressait ! Il n'y avait pas le feu.
Je me levais même ! Me dirigeant à mon tour vers la salle de bain avec une vue a peine acclimatée à l'obscurité environnante si bien que ce fut moi qui trébucha et me retrouva étalée sur le sol de tout mon long sans que je n'y puisse absolument rien. J'aurais pu me réceptionner autrefois, j'aurais pu faire en sorte de rattraper ma chute : mais plus maintenant.

Je tentais tout de même de plaisanter sur le sujet alors que ma fierté en prenait un sacré coup, me rappelant à quel point j'étais désormais diminuée :

« Je crois que le sol non plus ne veut pas que je me lève... »

Plaisantais-je. Toutefois, je me redressais bien vite, ne voulant voir Oniri m'aider à me relever : j'avais encore un semblant d'estime envers moi même.
Une fois sur pieds je me rendais a la salle de bain et me débarbouillait tout en me préparant. J'étais bien plus présentable lorsque j'en ressortais.

Il nous fallait encore prendre un petit déjeuner avant de nous affairer à la tâche. Les serviteurs de la maisonnée venait à la rencontre d'Oniri pour lui souhaiter un bon déménagement, une bonne installation et tout ce genre de chose. Beaucoup d'éléments avaient changé ici... Je me souvenais du temps où j'étais venue m'installer chez elle et que j'avais vu certains des servants et servantes la regarder avec mépris en réponse à son caractère de l'époque. Aujourd'hui, tout le monde semblait s'être adouci.

Miria, la servante d'Oniri, semblait particulièrement affectée par le départ de mon amie et ne manquait pas de souligner qu'elle avait l'impression que c'était comme avant, le fait que je me réveillais moi aussi entre ces murs.

Le petit déjeuner était, pour l'occasion sans doute, monstrueux. Cependant, je ne parvenais pas à avaler grand chose. C'était toujours la même chose, ce n'était pas de la nourriture que réclamait mon organisme...

Je passais cela sous silence, comme d'habitude, et me contentais d'être heureuse pour ma meilleure amie qui prenait un nouveau départ. Elle allait s'éloigner encore un peu plus de son père mais je doutais que leur relation ne puisse s'arranger un jour... Cela faisait bien trop longtemps que les choses étaient ainsi pour espérer un changement, les deux étant aussi bornés que l'autre.

Après cette interlude matinale, nous retournâmes à la chambre et commençâmes à porter des cartons contenant ses affaires. C'était à présent à elle de me guider jusqu'à son nouveau chez elle !
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'oiseau quitte son nid L'oiseau quitte son nid EmptyDim 9 Aoû 2015 - 15:07

Passez le repas matinal nous entremîmes de préparer les cartons. Pour le transport de mes affaires, j'avais prévu d'attacher une remorque à ma moto. Oui, rien que cela. J'aurais tout aussi bien pus faire apprêter un calèche, mais c'était infiniment plus drôle de déplacer le tout à vive allure en projetant d'importantes gerbes de sables dans mon sillage. Le temps de la petite princesse pourri gâtée me semblait désormais si lointain. J'avais tant changé en devenant une Kunoichi, mais aussi de part les nombreuses rencontre que j'avais pu faire et qui m'avaient amenée à devenir celle que j'étais aujourd'hui. Malgré cela, Yami avait été la première surprise en constatant cette imposante remorque sur laquelle les cartons s'empilaient dans de multiples tintements mécaniques.

Une fois le tout solidement harnaché et recouvert d'une bâche nous pûmes nous mettre en route. Je trépignai d'impatience comme une gamine s'apprêtant à recevoir un cadeau, sauf que cette fois-ci il était question d’emménager dans un appartement pour y mener une parfaite vie d'adulte. L'humeur de Miria s'était profondément détériorée depuis qu'elle avait apprit mon départ ce qui me pinçait le cœur. Je me sentais presque coupable de partir. Elle suggéra d'elle-même de quitter la demeure familial afin de trouver un autre travail en ville. Je n'avais jusqu'à présent réalisé à quel point je comptais pour elle et inversement. Ainsi, avant de partir je lui demandai de venir me rendre visite autant qu'elle le souhaiterai. Que désormais elle ne serait plus officiellement ma servante, mais bel et bien mon amie. Je fus également surprise par l'attitude des autres habitants de la maison qui me souhaitèrent tous au revoir sans une once d'hypocrisie. Leurs mots et leurs regards étaient honnête envers-moi ce qui parvint à me faire monter les larmes aux yeux.

Nous montâmes ensuite sur ma moto pour nous mettre en route. Cela causa un sacré désordre et fit énormément de bruit sur notre trajet. Nous quittions les quartiers Saibogu pour nous diriger vers le centre-ville, non-loin du Palais du Conseil souverain, pour être au plus proche de notre Kazekage mais aussi de mon lieu de travail. Par ailleurs je ne serais plus si éloignée du manoir des Ketsueki. Nous arrivâmes finalement destinations après un petit quart d'heure de trajet. En réalité il n'était pas question d'appartement. Il s'agissait davantage d'un ancien petit entrepôt transformé en loft par mes soins. J'étais certes devenue plus indépendante, mais je ne serais jamais contre un peu de confort. Et puis, il me faudrait pas mal d'espace afin de bricoler.

Ainsi, passé le portail, nous nous retrouvâmes dans un immense pièce de vie tout ce qu'il y avait de plus moderne. Divisé en plusieurs parties, le salon principal était carrelé au sol et s'ornait de nombreux fauteuil de velours très confortable surplombé d'un ventilateur. Face à cela se trouvait imposant écran d'ordinateur qui serait le bienvenu. Ce dernier me permettait de commander toutes la technologie présente dans mon loft à distance. Le long d'un mur s'alanguissait une large bibliothèque n'attendant plus qu'à recevoir les nombreux ouvrages enfermé dans les cartons. Juste à côté se trouvait une baie vitrée érigée en deux parties sur quatre mètre de hauteur. Le verre avait été spécialement conçu pour ne pas emmagasiner la chaleur et contraire la renvoyer, ce qui me permettait ainsi de profiter d'un espace très lumineux sans souffrir de l’ardeur du climat du désert.

Sur la droite était présente une cuisine aménagée encadré d'un bar tandis qu'en face d'elle sur la gauche, dans le font de l'ancien entrepôt, se trouvait une alcôve, plus sombre, dans lequel était présent large plan de travail ainsi que de nombreuses étagères en bois. Ici se trouvait mon futur atelier. Et pour finir, ma chambre était une mezanine placé en hauteur au-dessus de touts les autres pièces. Un escalier ouvert permettait d'y accéder. Je posai les premier cartons au milieu, puis écartait les bras tout en tournant sur moi-même.

-Et voilà !! Qu'est-ce que tu en dis ?

Je m'arrêtai alors pour aviser sa mine pâlichonne. L'inquiétude me gagna soudainement. Et sans plus attendre je levai le bras afin de lui présenter mon poignet.

-Tu as soif ?

Un geste anodin emplit de signification.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'oiseau quitte son nid L'oiseau quitte son nid EmptyLun 17 Aoû 2015 - 9:27

J'écarquillais les yeux de surprise devant l'imposant conteneur qu'Oniri avait attaché a son véhicule. Je me demandais presque pourquoi j'étais étonnée finalement car rien n'était commun et fait de manière traditionnel lorsque l'on était Saibogu. Ce n'était pas la première fois que ma meilleure amie me surprenait avec ses inventions ou ses idées.

Lorsque la remorque fut remplie a ras bord et solidement harnachée pour ne rien perdre en route, nous nous rendîmes jusqu'à ses nouveaux appartements. Il n'y avait pas a dire, je n'aimais toujours pas la sensation de vitesse que procurait sa moto... C'était quelque chose pour laquelle je ne m'habituerais sans doute jamais... Heureusement qu'elle était là pour que je puisse me cramponner à elle de toutes mes forces pour ne pas chavirer.

Finalement, après une quinzaine de minutes de torture, nous parvînmes à destination. Il s'agissait là plus d'un entrepôt que d'un appartement, ce qui ne m'étonnait qu'à moitié. Oniri souhaitait son indépendance en quittant la demeure familiale mais elle voulait également plus d'espace pour façonner ses inventions.
Pour autant, le tout faisait très moderne, on remarquait à peine qu'il s'agissait d'un ancien hangar plutôt qu'autre chose tant cela avait bien été aménagé. L'intérieur de l'habitacle correspondait parfaitement à Oniri selon moi : dynamique, jeune, épuré... Le mobilier choisi était très beau bien que peu dans mon style : nous étions là bien loin de la décoration du manoir.

Ma meilleure amie semblait heureuse et c'était bien là tout ce qui comptait. Je lui adressais un fin sourire alors qu'elle tournait sur elle même en me demandant comment je trouvais cela.

« Il te ressemble. »

Me contentais-je de lui répondre.
A peine avais-je répondu qu'elle me demanda si j'avais soif : ce genre d'interrogation qui vous fait répondre par oui ou par non or dans ce cas précis, ce n'était pas de rafraîchissement dont il était question... Avais-je si mauvaise mine pour qu'elle s'inquiète de la sorte ? Cela dit, ça me faisait plaisir qu'elle se soucie de mon état malgré ses sentiments avortés à mon égard.

Ma meilleure amie savait ce que représentait pour moi, pour mon clan, de prendre le sang de quelqu'un. Elle m'offrait, à travers ce geste, sa confiance, son dévouement, et une part de son existence. Ce même acte qui renforcerait notre lien établi et qui me la graverait un peu plus dans la chair.

J'observais longuement son poignet avant de redresser mes yeux écarlates dans l'ambre des siens, esquissant de nouveau un sourire avant de rétorquer :

« J'ai toujours soif. »

C'était d'autant plus vrai maintenant au vue de mon état. Je ne pouvais pas vraiment refuser pareil cadeau, surtout venant de sa part. D'autant plus que je la connaissais suffisamment pour savoir que même si je répondais pas la négative, elle s'ouvrirait pour me forcer à en récolter.
Je posais donc deux doigts emplis de mon chakra médical sur son poignet afin d'anesthésié la zone et plantais mes canines effilées dans ce dernier.
Son fluide écarlate afflua bien vite dans ma bouche, son arôme, si caractéristique, m'avait manqué... Je m'en délectais tout en me retrouvant peu à peu submergée par les propres émotions d'Oniri. Je sentais son inquiétude et sa frustration ainsi que sa joie, tout cela alors qu'il émanait d'elle un calme Olympien. Je pouvais également ressentir un fragment, vestige de ses sentiments pour moi, qui me faisait me baigner dans un halo de chaleur apaisante et réconfortante. La sensation demeurait étrange car c'était moi qui drainait son hémoglobine et pourtant c'était comme s'il s'agissait de mon propre mal qui s'étiolait, me laissant plus sereine et presque sans douleur, le temps de ma morsure. Je fus happée par cette sensation, si bien que lorsque je me retirais, je me retrouvais haletante, le souffle court sous ce pseudo état de choc. J'avais comme l'impression qu'Oniri aussi était parvenue à ressentir quelque chose.

Le regard un peu perdu, je l'interrogeais :

« Qu'est-ce que c'était ? »

Peut-être n'avait-elle rien remarquée, peut-être était-ce uniquement moi qui avait été touché par ces étranges sensations de … bien être ? Cela devait sans doute s'apparenter à cela... J'avais même oublié ce que cela faisait de ne plus rien ressentir, de ne plus être tourmentée par l'affliction au quotidien...
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'oiseau quitte son nid L'oiseau quitte son nid EmptyDim 23 Aoû 2015 - 17:15

Ses crocs se plantèrent dans la chair de mon avant bras. Je sentais mon sang se faire aspirer par la plaie qu'elle venait de me causer. La douleur était si lointaine, si dérisoire. Et je restai impartial tandis qu'elle continuait de s'abreuver de mon être, l'avisant non pas avec indifférence ni froideur, mais plutôt sans laisser paraître le moindre sensation de mal-être inhérente à ce type d'échange. Ce n'était pas difficile. Plus grand chose ne pouvait me surprendre où me déranger. J'avais connu tellement pire qu'à présent ce qui pourrait constituer une gêne pour un individu lambda était pour-moi quelques choses d'insignifiant ne méritant pas que j'y prête attention. Pourtant cette dernière parvint à être attirée par une étrange sensation. A défaut d'avoir mal, des fourmillements se répandirent le long de mon bras. J'eus durant un instant l'impression que mon esprit s’égarait avant de me faire violence pour reprendre aussitôt pied. Des images et des émotions défilèrent dans ma tête. Cela recommençait, cette même sensation qu'au pays des Rizières. Hors la différence était certaine. Le passé de Natsuki était rempli de rêve insouciant, ces mêmes rêves soudainement corrompues par l'affliction qu'il portait en lui.

Yami était toute autre. Porteuse d'un lourd passé, elle tentait d'avancer vers la lumière sans se rendre compte que les ténèbres la rattrapaient inexorablement. Elle avait peur, elle était égoïste, elle était jalouse, elle était cruelle, elle était aimante, elle était protectrice... J'étais étonnée de constater à quelle point j'avais déjà côtoyé chacune des facettes de sa personnalité. En somme je ne faisais que constater ce que je savais déjà. Hors un doute subsista. Dans un éclat de lucidité qui fendit en deux cet océan de sentiments, je me demandai ce qu'elle pouvait alors voir en moi. Cela m'effraya, tant et si bien que je dégageai mon bras de sa brise qu'elle lâcha sans opposer de résistances avant d'effectuer un léger mouvement de recul. Suite à cela j'apposai la paume de ma main sur ma plaie. Le sang se mit à suinter depuis la commissure de mes phalanges pour glisser jusqu'à mon poignet. Je baissai les yeux un instant, levant la paume pour constater les dégâts et la surprise me saisi bien que je ne laissai rien paraître.

La peau tout autour de ma plaie avait prit une teinte couleur acier. Sans plus attendre je me dirigeai vers la cuisine d'un pas précipité, ouvrait le robinet et passait mon bras sous l'eau. Le sang se répandit sur ma peau diaphane en un épais filet, mais cela ne dura qu'un court instant. Ma blessure commençait déjà à cicatriser à vu d’œil. Ne laissant toujours rien paraître tandis que l'horreur et la panique me saisissait, je me penchai légèrement en avant de sorte à ce que Yami, en face de moi de l'autre côté du bar, ne puisse rien voir. J'enfonçai alors mes ongles dans les deux trous laisser par la morsure de la Ketsueki pour y déchirer la chair encore fragile laissant ainsi le sang se répandre à nouveau. Cette fois-ci il n'y eut pas de guérison et le fluide écarlate continua de couler. Suite à cette scène Yami me demanda ce qui s'était passé. Je levai les yeux dans sa direction pour constater son expression d'égarement, elle semblait sereine. Beaucoup plus que moi. D'un geste nerveux je renvoyai les quelques mèches de cheveux qui me retombaient devant le visage.

-Rien... enfin... Je ne sais pas... Est-ce que c'est ton pouvoir de Ketsueki ?

Il était déroutant de voir à quel point j'avais apprit à ficeler des mensonges en un rien de temps. Ce dernier était plutôt convaincant, tout du moins je l'espérai. Dans tous les cas il aurait été ridicule de tenter de simuler l'indifférence après ce qui venait de se passer. L'eau continuait de se déverser et le sang également, bien moins abondant cette fois. Je coupai le tout, mais je maintenais bon bras au-dessus de l'évier, la paume ouverte vers le plafond, les doigts crispés. Un silence gênant s'installa. Goutte à goutte le clapotis cyclique de l'eau se fit entendre.

-Tu savais que ton clan pouvait faire cela ? Dis-je d'un ton redevenu calme.

Mes yeux naviguèrent tantôt vers les deux trous de mon avant bras, tantôt vers mon amie. C'était assez mauvais de ma part, lui faire croire que tout ceci venait d'elle, mais je n'avais pas d'autres choix. Nos vies étaient déjà assez compliqué comme cela, il était inutile de rajouter davantage de problèmes pardessus d'autres.

Tant faut-il encore ? Si non, tu pourrais me soigner ?

A mesure que je parlais je recouvrai mon assurance. Aussi le fait d'aviser son visage serein et non un teint livide et maladif avait quelque chose de rassurant. J'ignorai ce qui s'était réellement passé. Toujours fut-il que cela semblait lui avoir fait du bien et je devinais d'avance qu'elle n'aurait pas besoin de boire davantage de mon sang pour aller mieux. Suite à mes paroles elle me rejoignit dans la cuisine tandis que je lui présentai ma plaie afin qu'elle fasse le nécessaire, le tout en arborant un sourire gêné. Il fallait vraiment que j'apprenne à me contrôler.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'oiseau quitte son nid L'oiseau quitte son nid EmptyLun 24 Aoû 2015 - 9:57

Oniri semblait paniquée par les événements et puisque je lui avais déjà pris du sang à maintes reprises, je doutais que cet état soit lié à la sensation étrange que cela procurait mais bel et bien à autre chose, cet autre chose que j'avais moi même ressenti.

Elle lavait sa plaie, le dos tourné à moi et ne se retourna légèrement que pour me répondre. Elle ne pouvait pas affirmer que rien ne s'était passé, et elle ne se contenta en effet pas de dire cela mais d'ajouter que cela était sans doute dû à mon appartenance clanique dans une interrogation.

J'arquais un sourcil, dubitative.

« Je peux effectivement ressentir les émotions des autres si j'ai créer un lien avec eux et j'ai déjà vu mon père parvenir à voir dans les souvenirs par ce procédés mais je ne pense pas que cela soit lié à moi... C'était plutôt moi qui était mise à nue pendant ce laps de temps... J'ai perçu tes émotions et drastiquement cela a changé pour me laisser constater que mon affliction s'évaporait... Une sensation d'intense bien être comme je n'en ai pas connu depuis bien longtemps, s'est offert à moi... »

Cette sensation c'était montré salvatrice et grisante... Au fond, je voulais ressentir cela de nouveau si bien que mes pupilles luisaient d'une intensité nouvelle. Je ne savais pas pourquoi cela c'était produit avec Oniri, et j'ignorais si j'étais capable de délester mon affliction à d'autres personnes pendant un échange sanguin mais si tel était le cas, je le découvrirais bien assez tôt... Il me fallait ressentir cette quiétude et cette sensation de puissance de nouveau...

La convoitise se lisait expressément dans mon regard alors que je lui répondais et qu'elle me demandait par la suite de la soigner.

« M'en faut-il encore... »

Commençais-je à dire dans un ton faussement détaché, presque dans un semblant de transe.

« Je crois que je n'en aurais jamais assez... »

Je m'approchais d'elle d'un pas lent, le regard perdu dans le vide. Elle devait sans doute éprouver une certaine appréhension de me voir dans cet état. Pourtant, parvenue à sa hauteur, mes doigts se posèrent sur sa plaie et se portèrent à ma bouche pour goûter une dernière fois à son fluide écarlate. Dans un fin sourire, ma main venait se plaquer contre sa blessure et émit un halo chaleureux verdoyant tandis que j'usais de mon chakra pour la soigner.
Bien vite, les deux trous n'y parurent plus, aucune marque n'étaient laissée : comme si rien ne s'était passé. Mais je savais pertinemment que ce n'était pas le cas...

Reprenant peu à peu mes esprits pour quitter cet état de transe extatique, mon expression dévoilait mon air désormais perdu.

« Je... Je vais aller dans la salle de bain pour me débarbouiller un peu... »

Je laissais mon amie dans la cuisine et rejoignais la dite pièce, m'avisant dans le miroir. Mon teint avait retrouvé quelques couleurs et le carmin de mes yeux étaient animés d'une lueur d'espoir et de désir. Il fallait que je ressentes cela à nouveau...

J'ouvrais le robinet et passais mes mains diaphane sous l'eau fraîche avant d'en recueillir en leur creux pour m'humidifier le visage. Pourquoi cela s'était-il produit avec Oniri ? Etait-ce lié à elle ou bien était-ce mes pouvoirs claniques qui avaient franchi un nouveau stade alors que je venais de récolter le sang de la personne que j'avais le plus bu au monde ? Tant de questions et si peu de réponses... Mon père aurait sans doute la réponse...
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Message(#) Sujet: Re: L'oiseau quitte son nid L'oiseau quitte son nid EmptyDim 30 Aoû 2015 - 12:50

Son regard était imprégné de désir. Mais ce n'était pas moi qu'elle cherchait, ce ne le serait jamais. Le goût de mon sang venait d'éveiller cet étrange appétence laissant miroiter d'éclats flamboyants ses yeux couleurs rubis. J'ignorai comment aborder ce regard. Cela me ramenai à une étrange époque que je voulais depuis longtemps révolu. J'arborai un petit sourire mal à l'aise à son encontre, tandis qu'elle prélevait une dernière goutte de mon élixir avant d'utiliser ses paumes mystiques pour guérir ma blessure. De ce que je pouvais comprendre, cet échange lui avait fait le plus grand bien. Elle avait même indirectement exprimé son envie de s'en délecter à nouveau. J'avais failli céder à lui accordant son souhait pour finalement me résigner.

Ce n'était pas nécessaire de compliquer davantage les choses. Suite à cela elle parti dans la salle de bais, me laissant seule dans la salle principal d'une loft qui baignait dans la lumière. Sitôt eut-elle refermé la porte derrière elle que je me laissai retomber sur le canapé poussant un profond soupir. Légèrement prostrée je renvoyai machinalement en arrière les mèches de cheveux qui retombaient devant mon visage. Celles-ci même qui retombèrent rendant ainsi mon geste totalement fut-il. Mes pensées étaient partagées entre l'altruisme et l'égoïsme. D'une part je venais certainement de découvrir une façon d'alléger le fardeau de mon amie et de l'autre je ne voulais pas que l'on découvre ma nature a part. J'ignorai ce que j'étais, d'où je venais. A dire vrai je n'étais même pas sûre d'être humaine. Il était impossible de prévoir ce qui pourrais se passer si Yami continuait de s'abreuver de mon sang.

Que devais-je faire ? Aucune de ces décisions ne se révélaient bonne à prendre, mais il me faudrait en choisir une et m'y tenir. Contemplant le revers de mon bras tout en laissant courir sur ma peau deux doigts qui s'arrêtèrent à l'endroit où se trouvait précédemment les traces de morsures. Je restai un instant dubitative poussant un nouveau soupir avant de me relever brusquement pour aller la rejoindre dans la salle de bain. Alors qu'elle était face au lavabo j'arrivais dans son dos sans faire le moindre bruit puis l'entourai avec mes bras. Je posai mon menton sur son épaule et ma joue contre la sienne tandis que je la serrai affectueusement contre-moi. Suite à quoi je lui adressai un sourire tendre qu'elle pouvait apercevoir dans le reflet du miroir.

-Si cela peut t'aider à aller mieux alors n'hésite pas à te servir. J'ai promis d'être là pour toi et ce qu'elle qu'en soit la façon.

Sur ces mots et en continuant de l'enlacer je passai mon avant bras à hauteur de ses lèvres. A nouveau je pus voir cette lueur de désir briller dans son regard. Elle avait reprit des couleurs, cela faisait plaisir à voir. Puis sans laisser paraître l'ombre d'une hésitation elle plongea de nouveau ses crocs dans ma chair. Du sang se mi à couler le long de son manteau et de mon bras pour venir ruisseler par gouttelette directement dans le vasque. Tout le restant était directement aspiré en elle. A nouveau il y eut cet étrange sensation de vertige. Les émotions dansaient, jouaient et s'entremêlaient dans mon esprit malade. Je fermais les yeux. Saisi par les vertiges je perdis pieds. Cela ne s'arrêtait pas. Tout cet amour, toute cette haine. Ce n'était plus Yami. A qui cela appartenait-il ? Je me sentis blêmir. Les forces me quittèrent. Le monde chavira. La pression de mon étreinte se relâcha, mes jambes se dérobèrent. Je sombrai dans l'inconscience.
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Message(#) Sujet: Re: L'oiseau quitte son nid L'oiseau quitte son nid EmptyVen 4 Sep 2015 - 14:53

Music ♫:

Qu'est-ce qu'il m'arrivait ? Pourquoi parvenais-je à ressentir toute ces choses à travers une simple morsure ? Je me trouvais malade, aux portes de la mort et voilà que mon pouvoir clanique s'intensifiait ? C'était à ne plus rien y comprendre... Je n'aurais pas dû être en mesure de progresser vu mon état...
Pourquoi mon père mettait-il tant de temps ? Il était venu le moment d'en finir... Je n'avais plus la force de supporter le poids de l'affliction ni tout ce qui en découlait. Je voulais que tout cela cesse, que l'on me laisse enfin en paix sans souffrance constante.

Je tremblais face au lavabo, comme grisée par une énergie que j'avais caressé de façon bien trop éphémère. J'avais senti cette adrénaline et ce complet bien être durant quelques instants : je voulais le revivre. Si cela pouvait me permettre de me sentir mieux, pleine de puissance et aux frontières du réel je voulais y accéder de nouveau. Pourtant, j'avais l'intime conviction que cela ne marcherait qu'avec Oniri et je ne voulais pas lui prendre autant de sang. Je ne voulais pas la blesser. Mais je voulais aller mieux. Il me fallait essayer auprès d'autres personnes pour voir si j'en étais aussi capable. Des personnes auxquelles je ne tenais pas et dont la vie m'importait. Ce ne serait que des sacrifices supplémentaires pour mon propre intérêt, mon bien être. Je n'éprouvais pas une once de remords à cette idée. Les forts se servaient des faibles pour survivre et en cela, les faibles étaient utiles et leur mort n'était pas vaine.

Je fus tirée de mes pensées par des bras qui vinrent m'enlacer tandis que je sentais la présence d'Oniri dans mon dos. Je tournais la tête vers sa direction, posant un regard rubis énigmatique dans son œil ambré. Son menton se posait contre mon épaule et sa joue se collait contre la mienne, elle se montrait affectueuse... Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas agit de la sorte.

Nos reflets se présentaient dans le miroir, face à moi. Ma meilleure amie... Ce tableau durerait-il toujours ? Ou bien, comme un simple reflet cela ne tarderait-il pas à disparaître ? Son sourire avait le don d'étirer le mien alors que ma main venait cajoler son visage tandis que je renforçais l'étreinte de sa joue sur la mienne en m'appuyant vers elle.

Elle proféra des paroles pleines de sens, empruntes de toute l'affection qu'elle avait pour moi. Je souriais de plus belle par cette marque d'attachement.

« Ton sang à quelque chose d'apaisant que je ne saurais expliquer... Peut-être est-ce parce que tu es la personne avec laquelle j'ai la connexion la plus forte, puisque tu es celle dont j'ai le plus bu l'élixir de vie... »

Je marquais une pause avant de reprendre tout en écartant des mèches de cheveux ivoire qui tombaient sur son visage :

« Il me fait en effet aller mieux. Je ne ressens plus la douleur qui m'étreint pourtant constamment. Mais je ne veux pas te blesser. Autant ne plus en prendre pour ne pas succomber à la tentation d'en vouloir un peu trop... »

Pourtant, mes paroles ne l'empêchèrent pas de glisser son bras devant mes lèvres pour que je me serves à ma guise. Je sentais croître cette excitation lié d'avance à ce bien être qui m'appelait et me tendait les bras... Pourquoi vouloir me tenter de la sorte Oniri ? Tu joues à un jeu dangereux... Ma parole est d'or mais mon envie est plus forte encore...

Je plongeais dès lors mes canine effilées dans sa chair de nouveau, laissant son hémoglobine s'écouler généreusement de sa plaie. J'aspirais son contenu avec véhémence et délitescence, comme si mes maux s'envolaient par la même occasion. Ma respiration se faisait haletante sous le poids de l'excitation et de l'euphorie.
Je fermais les yeux, m'imprégnant de son arôme et me délectant de cette sensation de bien être que je parvenais à ressentir de nouveau. Il m'en fallait plus.
Cette myriade d'émotions qui me submergeaient étaient bien trop alléchantes pour que je parviennes à garder pieds. Je sentais la noirceur de mon cœur s'évaporer avec toute cette souffrance tandis que mon existence n'était, pour la première fois, plus que bonheur et exaltation.

Cette euphorie s'arrêta pourtant promptement alors qu'Oniri retombait mollement contre moi comme une poupée de chiffon. Je la tenais fermement pour ne pas qu'elle s'effondre au sol mais cette perte de conscience me rappelait à la raison : j'étais allée trop loin.
Ma bouche immaculée se retira de son bras, mon regard désireux était transformé en crainte alors que je constatais les dégâts que j'avais causé.

Prise d'un élan de panique, je portais ma meilleure amie jusqu'au canapé où je l'y déposais en veillant à surélever ses jambes pour stabiliser sa tension. J'usais ensuite de mon chakra pour faire circuler son sang normalement. Je le voyais à travers ses veines bien taries : j'en avais pris beaucoup trop.

Je la couvrais de mon manteau ensanglantée pour ne pas qu'elle ait froid et parti précipitamment pour fouiller les cartons à la recherches de nourriture pour la faire aller mieux. Je trouvais quelques pâtisseries chocolatées ainsi que du sirop : du sucre et du fer c'était ce qui lui fallait.
Je revenais alors vers elle, surelevant sa tête sur mes genoux alors que je m'asseyais à mes côtés, pour lui faire boire de l'eau agrémenté de sirop.
Plus sereine tout en restant inquiète, je caressais ses joues.

« Qu'est-ce que je te fais subir... Pourquoi as-tu croisé ma route ? »

Ma vie avait changé à partir du moment où je l'avais rencontré et que je m'étais ouvert aux autres pour la première fois, grâce à elle. Mais qu'est-ce que cela lui avait apporté de me connaître si ce n'était affliction et perte incommensurable ?

Tandis que je soignais son bras mutilé de mon fait, une larme de sang roula le long de ma joue avant de venir s'écraser sur la sienne... C'était mon rayon de lumière dans toute l'obscurité que composait ma vie... Je me servais de son halo de bienfaisance pour aller mieux alors qu'elle se faisait elle aussi, peu à peu, imprégner par mes ténèbres...
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Message(#) Sujet: Re: L'oiseau quitte son nid L'oiseau quitte son nid EmptyJeu 10 Sep 2015 - 11:50

Je reprenais peu à peu contenance malgré cette sensation de vertige et de nausée qui me retournait les entrailles. Les forces me manquaient tant et si bien que j'avais l'impression de n'être qu'une poupée de chiffons. J'ignorai ce qui se passai, le décor oscillait trop rapidement autour de moi. J'imaginai Yami me porter pour m’emmener sur le canapé. Du moins je ne pouvais que le deviner. Elle sembla s'absenter durant un instant au cours duquel cette sensation de flottement ne me quitta pas. Blême que j'étais je tentai de tourner la tête afin de voir ce qu'elle faisait. Peine perdue mon corps était devenu beaucoup trop lourd.

La présence de la Ketsueki se fit de nouveau sentir et ses mains se posèrent sur mes joues. Ces dernières étaient si douces et chaudes. Elle suréleva ma tête pour la poser sur ses genoux puis continua de me cajoler. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Je poussai un léger soupir de satisfaction devant cette démonstration d'affection. C'était bête à dire. Jamais que l'on prenne soin de moi. Yami était en voie pour n'être définitivement plus qu'une amie à mes yeux, mais à cet instant précis je n'aspirait à rien de plus que ce qu'elle me prodiguait. Se sentir importante. Compter aux yeux des autres. Cela comptait tant pour moi.

Elle me tendit quelque chose j'avais du mal à discerner ce dont il s'agissait. Certainement un gâteau ou une pâtisserie. Je l'attrapais d'une main molle pour le porter à ma bouche. Cela contenait du chocolat. Le fait de mastiquer et d'avaler un aliment m'aida à retrouver un peu contenance. Le son de sa voix s'éleva dans le loft encore vide. Ses paroles firent échos sur les parois des murs. J'eus un nouveau sourire, cette fois-ci plus ironique.

-Que serions-nous devenu s'il en avait été autrement ?

Le tableau n'était guère plus glorieux. Bien au contraire. Hors, j'étais incapable de dire si une issueétait plus enviable que l'autre. J'avais tant donné pour elle en lui offrant tout mon corps, toute mon âme, toute ma dévotion. Elle... Qu'avait-elle fait pour-moi ? Qu'en avais-je tiré en retour ? De belles choses parfois, mais que valaient-elles devant toutes ces pertes incommensurables ? Le plus étrange dans cette histoire étant que je ne pouvais lui en vouloir. Tout ce qu'elle m'avait fait subir, s'était fait contre sa volonté. A cette pensée ma main vint se poser machinalement sur mon bas ventre. Je me demandai alors : « Avait-elle culpabilisé ne serait-ce qu'une fois pour tout cela ? ». Demeurer dans l'ignorance était certainement la solution la plus raisonnable. Au final je me moquai de savoir car cela ne pourrait jamais rattraper ce qui était fait. Et puis, vivre dans le passé ne m’apporterait rien.

-Les choses sont faites ainsi. Il n'y a rien à regretter, sans quoi il est impossible d'avancer.

J'ignorai si je parlais pour-moi, pour elle, ou pour nous deux. Ce faisant, je pris appuie sur la housse épaisse du canapé pour me redresser et sans plus attendre je venais déposer un long baisé sur son front comme si de rien n'était, comme si toute ces remises en questions ne m'avait jamais traversée l'esprit. Un sourire ce dessina sur mes lèvres, ni honnête, ni menteur. Un sourire qu'il aurait été impossible de qualifier au vu de mon état d'esprit. J'attrapais mon verre de sirop et en bu quelque gorgée. Mes forces me revenaient rapidement. Trop rapidement. A un point où cela n'était pas naturel au vu de la faible quantité de sang qui circulait encore dans mes veines. Le mal-être s'estompait peu à peu à mesure que je sentais les couleurs me revenir. Je pris une nouvelle gorgée avant laisser tomber ma tête contre l'épaule de mon amie.

-Désormais cela nous fera un prétexte pour nous voir plus souvent... Tentais-je de plaisanter.

Car malgré tout elle restait ce que j'avais plus de cher au monde. Peut-être même la seule chose que j'avais.

-Il faudra fêter mon aménagement. Tu crois qu'on pourra inviter les garçons ? Et tu crois réussir à habiller Kioshi convenablement ? Essai au moins de lui mettre des chaussures. Je ne voudrais pas qu'il commence déjà à tout salir alors que je suis à peine installée.

Je continuais sur le ton de l'humour afin d'alléger l'atmosphère. Sans vouloir dénigrer qui que ce soit, je me demandai malgré tout ce qui pouvait attirer ce qui, chez le Yamada, attirait la Ketsueki. Tous deux étaient tellement différents. Autant que le jour et la nuit, ou encore le ciel et la terre. J'imaginai qu'il s'agissait d'une de ces nombreuses énigmes dénuée de sens qu'on appelait l'amour. J'étais bien placée pour le comprendre.
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Message(#) Sujet: Re: L'oiseau quitte son nid L'oiseau quitte son nid EmptyVen 11 Sep 2015 - 12:10

Elle mangea avec difficulté pour reprendre quelques forces. Je ne savais pas vraiment si cela allait suffire... Elle avait perdu beaucoup de sang et il lui serait peut-être obligatoire un passage à l'hôpital pour une transfusion... Malgré tout elle gardait le sourire, répondant même à mes paroles.
Que serions nous devenues si nous ne nous étions pas connues ? Cela était difficile à dire... J'aurais peut-être croisée une autre personne voulant me faire découvrir ce qu'était l'amitié et s'ouvrir sur le monde ou peut-être pas. Je serais peut-être toujours la Ketsueki recluse dans son manoir, n'adressant la parole a aucun individu, ne voulant décidément pas me mêler aux autres parasites sans importance... J'aurais peut-être commis des massacres et désertée le village, rattrapée par ma nature profonde qui sommeillait toujours en moi.

Personne ne pouvait le dire... Mais ce chemin là m'aurait fait poursuivre mon chemin dans les ténèbres et le bonheur et la joie n'aurait jamais fait partie de ma vie comme cela arrivait à être le cas aujourd'hui. La solitude m'aurait empêché de m'en faire pour les autres et je me serais cantonnée a ne me soucier que de moi, me rendant plus forte d'une certaine façon puisque je n'aurais pu compter que sur moi même et sur aucun appui extérieur. J'avais bien plus changé que je ne l'aurais cru et tout cela parce qu'Oniri avait croisé ma route. Qu'avait-elle tiré de cette rencontre elle ? Si ce n'est de la désillusion, des sacrifices et de la peine ? Pourtant elle m'affectionnait toujours et il ne pouvait en être autrement... Sans quoi ce serait comme une part de moi même, de mon équilibre, qui s'effriterait avec sa décision. Le supporterais-je ? Non.
Elle avait signé un pacte avec moi au moment où elle s'était vantée de pouvoir faire d'elle une amie pour moi. Elle n'avait pas un droit de rétractation sur ce souhait où tout redeviendrait comme avant : en pire...

Elle arguait que le passé était le passé et que c'était ainsi, qu'il fallait pouvoir avancer... Pour qui parlait-elle ? Pour elle sans doute... Personnellement je ne regrettais aucunement notre rencontre et tout ce qui en avait découlé. Pour autant, j'aurais préféré ne pas avoir a la faire souffrir : c'était là mon seul regret. Je savais, au fond de moi, que je ne pourrais faire autrement et que notre amitié instaurait la peine et l'affliction : nous continuerions à en souffrir sans ne rien pouvoir y faire, j'en étais persuadée...
Nous étions si semblables et si différentes à la fois...

Elle se redressa en prenant appuie sur le canapé, déposant un baiser affectueux sur mon front, l'air de rien, alors que je me demandais comment elle faisait pour récupérer si vite... Son hémoglobine ne pouvait pas s'être régénérée si rapidement et pourtant, même si elle était encore mollassonne, elle parvenait a parler distinctement et même a se relever... Je l'observais d'un œil sceptique. Cela était sans doute lié à tous ces faits étranges qui l'entourait depuis quelque temps... Ses yeux ambrés fendus à la verticale dans la pénombre... Oui ses yeux alors qu'elle n'en avait pourtant plus qu'un... Elle me cachait quelque chose... Devais-je la forcer à m'en parler ? Nous étions amies... Je n'avais pas a le faire, elle devrait m'en parler d'elle même.

Sa tête reposa sur mon épaule alors qu'elle clamait que cela nous ferait un prétexte pour nous voir plus souvent, ce qui me fit étirer un maigre sourire tout en dégageant les mèches de cheveux qui retombaient sur son visage :

« Nous n'avons pas besoin de prétexte pour nous voir... Et cela ne se produira plus. »

Il n'était pas question que j'attente à sa vie à chaque fois. Je lui avais fait suffisamment de mal et causé suffisamment de peine... Pourtant je devais avouer que ressentir ce bien être inespéré m'alléchait... Je devais toutefois me contenir, il s'agissait de ma meilleure amie, ben d'une personne dont je n'avais rien à faire et à laquelle je pouvais drainer la vie jusqu'à plus soif sans une once de remords.
Elle parlait ensuite d'une note plus légère : fêter son aménagement. Ses paroles eurent le don de me faire esquisser un sourire plus franc alors que j'imaginais Kioshi sur son trente et un, des chaussures aux pieds, complètement mal à l'aise par la faute de cette tenue.

« On peut les inviter à se joindre à nous oui. Mais il faudra alors qu'il y ait des scorpions grillés ! »

Disais-je en levant l'index comme pour souligner l'importance de mes paroles :

« C'est le plat préféré de Kioshi et sans ça, ce n'est même pas la peine de penser le forcer à changer de tenue... »

Je grimaçais comme si cela était décidément inconcevable.

« Je suis désolée mais cela semble perdu d'avance... Tu connais Kioshi, impossible qu'il enfile des chaussures sous peine de ne pas sentir le sable qu'il aime tant sous ses pieds ! Pour la tenue je devrais pouvoir m'arranger... »

Peut-être concéderait-il a s'habiller de façon plus présentable pour nous faire plaisir...
Oniri avait choisi le ton de l'humour pour alléger l'atmosphère mais j'avais besoin de revenir sur un sujet plus sérieux puisque cela la concernait et m'inquiétait quelque peu...

« Oni... »

Mon ton avait changé et il était d'autant plus rare que je l'appelle ainsi pour qu'elle se doute que j'avais quelque chose à lui dire ou lui demander.

« As-tu des soucis particuliers ces derniers temps ? Je veux dire... qui remonteraient à plusieurs mois ? »

Elle avait indéniablement changé depuis cette période sans que je ne parvienne a comprendre réellement pourquoi... Il y avait aussi et surtout cette remise sur pied rapide qui m'intriguait en ma qualité de médecin et de ce regard que je lui avais vu au manoir après être sortie d'un puissant genjutsu...

« Est-ce justifié pour moi, d'avoir l'impression que tu ne me dis pas tout ? »

Je lui parlais de façon avenante : ce n'était pas une question piège simplement une interrogation de la part de son amie inquiète que j'étais.
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Message(#) Sujet: Re: L'oiseau quitte son nid L'oiseau quitte son nid EmptyLun 14 Sep 2015 - 22:36

Elle parlait de scorpions grillés pour appâter Kioshi. Cette petite tirade aurait du m'amuser, mais il n'en fut malheureusement rien. Au lieu, cela eut pour effet de me rappeler quelques mauvais souvenir. Des moments auxquelles je préférai ne pas penser. Toujours fut-il que je ne pourrais certainement plus jamais en voir de ma vie sans repenser au moment où le Yamada m'avait frappé. Quand mon amie s'amusait de sa tirade, je répondais par un sourire pincé qui se voulait convainquant, mais aucunement sincère. Je m'efforçai de passer outre cette histoire, chose que je fis étonnement sans trop de difficulté.

Mais comme si cela ne suffisait pas, elle relança la conversation vers un sujet d'autant plus gênant, se doutant certainement de quelque chose. De toutes les personnes de mon entourage Yami était certainement la personne à qui je pouvais le moins cacher de choses. Nous nous connaissions beaucoup trop. Malheureusement nous avions déjà tant de problèmes dans nos vies respectives, il était inutile d'en rajouter davantage avec mon cas.

-Ne t'inquiète pas. Ce n'est rien que je ne puis résoudre par-moi même. Il ne s'agit que d'un léger contre-temps auquel cas je t'en aurais déjà parlé.

Inutile de lui mentir cela n'aurait fait qu’accroître sa suspicions à mon égard. Portant mon verre à mes lèvres, je me pressai sur surenchérir en espérant la rassurer.

-Et puis j'ai déjà quelqu'un pour m'épauler...

Je manquai de m'étouffer dans ma propre boisson. Pourquoi avait-il fallut que j'évoque le Nara ? Il me fallait détourner l'attention de Yami afin qu'elle ne me pose davantage de question à son sujet. Je tenais à ce que toute cette histoire d'Akuma demeure dans le plus grand secret.

-Enfin, passons... Tu savais ? Une fois Kioshi est passé chez-moi et ne semblait pas savoir ce qu'était un fauteuil. Il a même regardé un cookie comme si c'était une chose extraordinaire avant de l'avaler.

J'espérai que l'image de son air bêta, soit suffisante pour détourner l'attention. En tant que Kunoichi je savais naturellement faire appel à la ruse pour manipuler autrui sauf que là, en l’occurrence, c'était une véritable catastrophe. Une enfant de cinq ans n'aurait pas été moins subtile.

-Et c'était après qu'il se fracasse la tête du haut de ma fenêtre. Quel imbécile ! J'ai parfois l'impression d'avoir affaire à un gamin qu'il me faut tout le temps baby-sitter. Son rôle de Kage n'a visiblement pas suffit à le faire grandir. Heureusement que nous sommes-là pour le recadrer.

Je parlais avec un certain détachement dans la voix, une certaine innocence. Sur ces mots je retournais jusqu'à la cuisine afin de ramener la bouteille de sirop ainsi que de l'eau glacée toute droit sortie du frigo. Ce dernier avait été installé et approvisionné la veille. Je me réinstallait sur le canapé pour tirer à nous la table basse, puis nous servis à chacune de nouveaux verres. De petits biscuits se retrouvaient également à portée de main. Il ne m'aura fallut que d'un instant pour dresser se petit goûté improvisé. Cette pause n'était certainement pas pleinement mérité alors que nous n'avions pas encore commencées à emménager mes affaires, mais après tout ce qui s'était passé j'avais besoin de prendre un peu de repos et de me restaurer avant de pouvoir bouger.

-D'ailleurs à ce propos... Je portais un biscuits à ma bouche que j'engloutis d'une seule bouchée. En sa compagnie je n'avais nullement besoin de paraître, seulement d'exister. Tu ne m'as toujours pas dis où cela en est avec Kioshi. Vous sortez ensemble ?

Ironiquement je priais au fond de moi pour que ce soit le cas, car j'aurais du mal à m'imaginer le contraire après l'horrible scène que m'avait présenté la caméra de surveillance sur cette fameuse ruelle. Un peu plus et elle aurait suffit à me faire replonger dans la cigarette. Le simple fait de me repasser le film en tête suffit à me donner des frissons. Et comme si cela pouvait me soigner, j’engloutissais un nouveau biscuit sans faire preuve de la moindre pitié à son encontre. D'une certaine façon j'étais assez mal placée pour les juger, d'autant plus avec ce que j'avais récemment fais avec Kibô.

-Ho ! Tu sais, c'est de la simple curiosité. Quelque part je me sens un peu concernée. Je me soucis de ton bien être même si je suis consciente que cela ne me regarde absolument pas !

Ce cas de figure était assez invraisemblable. Il était difficile de trouver sur quel file danser. J'avais une petite idée de ce qui devait lui traverser l'esprit. D'un point de vue sexuelle nous étions aussi insouciante l'une que l'autre, mais dès que l'on touchait au sentiment cela devenait une toute autre histoire. A ce niveau là j'étais certainement bien pire qu'elle... Ce faisant, j'étais curieuse de connaître sa réponse, en sachant qu'il y en aurait forcément une.
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Message(#) Sujet: Re: L'oiseau quitte son nid L'oiseau quitte son nid EmptyJeu 17 Sep 2015 - 10:47

Elle avouait qu'il y avait quelque chose, sans pour autant l'expliciter, jugeant qu'il s'agissait d'un léger contre temps qu'elle pourrait résoudre elle même. Je savais ce que cela voulait dire : c'était tout sauf léger, Oniri cherchait simplement à me rassurer et faire en sorte que je ne m'en mêle pas, je commençais à la connaître à force...

J'arquais donc un sourcil en me contentant de lui rappeler :

« Je suis là si tu as besoin. »

Elle le savait déjà mais c'était aussi pour lui souligner que je comprenais que ce n'était pas aussi peu important qu'elle le prétendait.
Mon inquiétude se changea en sourire mielleux lorsqu'elle me dit qu'elle avait quelqu'un pour l'épauler dans cette épreuve... Une personne si dévouée... Y'avait-il plus entre eux ? Elle avait beau vouloir changer de sujet en évoquant les tares de Kioshi. Je l'interrompais un instant en agitant mon index devant elle.

« Eh eh eh ! Si on oubliait Kioshi pour parler plutôt de ce mystérieux bienfaiteur ?! Raconte ! »

Je la charriais, m'approchant d'elle tout en lui adressant un regard taquin et enjôleur :

« Qui est l'heureux élu ? Kibo ? »

Il m'était venu tout naturellement. Après tout je savais pour leur escapade et elle avait proposé un dîner avec les garçons : Kibo et Kioshi donc. Pourquoi l'inviter si ce n'était pas lui ?

Puisqu'elle semblait vraiment vouloir changer de sujet je m'y pliais en l'écoutant, restant tout de même souriante après ces quelques révélations.

« Tu sais très bien que Kioshi est un nomade alors ce n'est pas si surprenant... Même si, depuis le temps qu'il a rejoint le village, il aurait dû s'y faire. »

Plus rien ne me surprenait de la part du Yamada.
Elle poursuivait en expliquant qu'il était tombé de son balcon... Cet épisode en revanche me parlait... Puisque nous nous étions même quereller à ce sujet...

« Oh oui... Le fameux jour où il t'a apporté la disquette... »

Je regardais dans le vide en prononçant ses paroles. Ça aurait dû me déstabiliser mais il n'en fut rien, j'étais au courant et elle le savait désormais. Je reprenais d'un air maussade :

« Nous nous sommes d'ailleurs disputés à ce sujet. Puisque la rumeur clamait une déclaration d'amour enflammée au petit matin et même si je n'y croyais pas je me demandais tout de même ce qu'il faisait chez toi à une heure si matinale... tout en passant par le balcon et non la porte d'entrée... »

Je lui adressais un regard emplit de scepticisme couplé à un soupçon de jalousie mais ne m'y attardais pas. Il s'agissait de ma meilleure amie et en cela je savais que je pouvais lui faire confiance. Je ne voulais pas commencer à croire que je ne pouvais pas la lui accorder à elle aussi...

Je partais dans mes réflexions alors qu'elle s'éclipsait un instant sans tituber, signe qu'elle allait déjà mieux... un peu trop rapidement d'ailleurs au vue de la quantité de sang perdue... Mais j'étais trop absorbée par mes pensées pour réellement le souligner. Qu'est-ce que je devais penser de ma relation avec Kioshi, si toutefois on pouvait appeler ça ainsi... ? C'était d'ailleurs la question que me posa mon amie en revenant avec de la boisson et de quoi manger. Je ne touchais ni à l'un ni à l'autre, tout cela m'avait coupé l'appétit...

« Où ça en est ? Si je le savais... »

Je soupirais avant de poursuivre.

« Je sais ce que tu vas me dire. Tu vas une fois de plus dire que les relations à sens unique sont nuisibles et douloureuses et que je ferais mieux de passer à autre chose. »

Elle parlait d'expérience mais pourtant...

« Je ne peux pas m'y résigner. Il a besoin de temps alors je le lui laisse et j'attends. »

Qu'est-ce que j'attendais finalement ? Peut-être que rien ne viendrait jamais mais qu'importe j'étais prête à en prendre le risque. Les sentiments étaient quelque chose de complexe pour moi et encore abstrait, pour autant lorsque je les éprouvais c'était intensément et véritablement. Si je me séparais de ma meilleure amie ou me détachais de celui que j'aimais, c'était une partie de mon âme et de mon cœur qui disparaîtrait.
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Message(#) Sujet: Re: L'oiseau quitte son nid L'oiseau quitte son nid EmptyLun 21 Sep 2015 - 12:23

Je manquai de m'étrangler avec mon biscuit lorsque, après m'avoir adressée la parole d'un ton suspicieux quant à l'identité de mon bon samaritain, elle avait énoncé le nom de Kibô. Je fus prise d'une légère quinte de toux et du me frapper le thorax afin que tout retourne à la bonne place. Le tout accompagné d'un petit verre de sirop et je parvins finalement à me remettre de mes émotions. Je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'elle évoque le bras droit de notre cher Kazekage.

-Hum... Non, ce n'est pas ça... Enfin, non !

Quel magnifique sens de la répartie. Je n'aurais pas pu mieux dire. Néanmoins, dans le doute, je préférai lui laisser croire une histoire sérieusement fictive entre Kibô et moi plutôt que de lui avouer que je n'étais pas humaine et qu'un Nara possédé par un démon vouant un culte au carnage m'aidait dans mes recherches afin d'en apprendre davantage sur mes origines. Le pire étant qu'il ne s'agissait pas de la moitié des problèmes auxquels je devais faire face au quotidien. Heureusement le sujet de la conversation fut redirigé sur Kioshi dont la logique particulière passée sous couvert de psychanalyse mériterait qu'on y écrive un bouquin en entier.

Cette fois-ci je fis preuve de prudence en gardant mon biscuit éloigné de ma bouche lorsqu'elle fit référence à cette fameuse histoire de disquette. Je crois que cette fois-ci, si je ne mettais pas préparé, je serais certainement morte étouffée au petit goûté.

-Ha oui, la disquette... J'eus un sourire gênée qui révéla mes dents blanches parfaitement alignées.

Je ne pouvais pas nier qu'une part de ces rumeurs étaient entièrement de mon fait. A dire vrai je m'étais presque autant donnée en spectacle que lui, simplement pour souligner le ridicule de cette situation.

-Pour tout t'avouer je me demande encore pourquoi est-ce qu'il est passé par là... Dis-je en laissant étouffer mes dernières paroles dans le font de mon verre.

Cet homme était gentil, mais tellement à côté de la plaque que je me demandai ce qu'elle pouvait lui trouver. D'accord ma Yami s'était certes radoucis, d'accord il leur était certainement arriver des événements les ayants rapprochés (que je préférai ne pas imaginer après l'épisode de cette fameuse disquette), mais tout de même. Ils étaient tellement différents. Elle me répondrait certainement une de ses phrases toutes faites comme quoi leur cœur avait ses raisons que la raisons elle-même ignorait et je ne pourrais malheureusement pas la contredire. En y repensant, j'ignorai moi-même ce qui m'avait poussé en tomber amoureuse de Yami. Cela m'était venu soudainement en la voyant, sans raison apparente. Dans un sens son attachement pour Kioshi était plus justifié que l'attachement que j'avais eu pour elle.

J'eus un léger soupir toujours dissimulé dans le creux de mon verre. A mes yeux, l'amour n'était plus qu'une source de faiblesses et de souffrances. Tant mieux pour elle ou pour eux s'ils parvenaient à trouver l'heure bonheur dedans. De mon côté j'avais assez donné.

-Je ne suis pas là pour te dire ce que tu dois faire ou ce que tu ne dois pas faire. Ce sont tes choix et ils dépendent entièrement de toi. Et qui sait, tu auras certainement plus de chance que moi...

Sur l'instant, j'aurais préférée m'arracher la langue plutôt que de prononcer ses dernières paroles. Elles m'étaient sortie toute seule certaine poussée par l'amertume. Ou plutôt était-ce de la jalousie ?
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'oiseau quitte son nid L'oiseau quitte son nid EmptyJeu 24 Sep 2015 - 17:21

Elle feignait l'ignorance alors que mon sourire goguenard s’amplifiait devant sa gêne flagrante. Ce n'était peut-être pas Kibo mais il y avait quelqu'un... Je me demandais qui cela pouvait être. J'éprouvais une étrange sensation devant cette révélation toutefois... J'étais heureuse pour elle mais en même temps blessée voir énervée de l'apprendre sans que je ne puisse réellement expliquer cette réaction. Je devais la partager... C'était sans doute ce qui me contrariait. Elle était ma meilleure amie, à moi, ma confidente, personne n'avait le droit de me la prendre... Si une telle relation s'instaurait pour elle, elle finirait sans doute par me délaisser et je ne parvenais pas à l'accepter.

Oniri semblait tout aussi mal à l'aise à l'annonce de la disquette. Finalement il y en avait eu une me concernant et une autre pour son propre cas...

« Hum... Nous devrions peut-être nous montrer plus discrètes... Je me demande comment les hauts gradés et membres du conseil pourraient être perçus si cela s'ébruitait... »

J'éclatais de rire en l'imaginant. C'était la panique au village, la sécurité était instaurée pour apaiser les mœurs et voilà que nous prenions du bon temps tout en nous faisant avoir par ce système renforcé... C'était risible.

Elle explicitait toutefois le fait qu'elle ne comprenait toujours pas pourquoi le Yamada était passé par son balcon pour l'occasion. Je reprenais un air un peu plus sérieux pour en avoir « discuté » avec le concerné.

« Il voulait faire preuve de discrétion et éviter que son « colis » ne tombe entre de mauvaises mains alors il a escaladé pour te le faire parvenir directement sans risque de ce le faire intercepté dans ta demeure... Mais il est le Kazekage... Il n'avait pas besoin d'agir de la sorte mais j'imagine qu'il n'y a lui même pas pensé... »

C'était stupide...

« Ne lui en tient pas rigueur... Il a traversé une période difficile de laquelle il n'est toujours pas sortie... »

Je ne savais plus vraiment si je lui répondais à elle où si je cherchais à pousser la réflexion pour moi même.

« Il lui faut du temps... »

Terminais-je sur un ton cassé, emplit de tristesse et d'amertume. Je ne l'avais entendu que trop dire cela... Pouvais-je lui en vouloir pour autant ? Non. Mais je me devais de faire comme si de rien n'était : la vie continuait... du moins pour le moment.

Ma meilleure amie ne souhaitait pas me dicter ma conduite, pourtant je prenais bonne note de ses conseils avisés.

« Plus de chance ? »

Soulignais-je.

« Je crains ne pas en avoir davantage que toi... »

Nos situations étaient différentes mais également similaires en de nombreux points. Pouvais-je encore parler de chance alors que ma vie était menacée et que quand bien même elle pouvait être sauvée, la solitude la remplacerait sans doute... Pouvais-je évoquer la félicité alors même que celui pour qui j'éprouvais des sentiments profonds ne daignait pouvoir me les rendre ? Qu'en était-il de ma famille décimée et de mon clan ravagé que je devais porter sur mes épaules encore frêles ? Non la chance ne faisait pas partie de ma vie.

« Penses-tu qu'il s'agisse de la chance de devoir survivre par le biais d'autrui ? Se sentir ainsi diminuée tant physiquement que psychologiquement ? De devoir faire des choix que tu regretteras sans doute mais qu'il te faut pourtant emprunté si tu tiens à ta survie ? »

Le rituel, les massacres pour prouver à mon père que j'étais digne de recevoir le salut de cette ascension privilégiée...

« Je n'ai pas seulement du sang sur la langue pour guérir, j'en ai également sur les mains... »

Le comprendrait-elle ? L’interpréterait-elle comme cela devait l'être ou jugerait-elle ? Si je ne pouvais en parler à ma meilleure amie alors je ne le pouvais auprès de personne d'autres, pourtant, je ne pouvais m'étaler sur le sujet plus que cela. Je pensais que ma confiance en elle était aveugle mais je venais de constater ce blocage qui m'empêchait d'avouer mes « fautes » par crainte du couperet ou de ce que cela entraînerait.

Ma fierté était entachée par ma maladie qui me contraignait à me montrer misérable malgré mes efforts de dissimulation. Je n'étais plus que l'ombre de moi même et ce symbole de faiblesse ne me quitterait pas tant que je demeurerais ainsi. Je savais que mon père pensait la même chose et cela me blessait d'autant plus de l'imaginer me voir comme une nuisance plutôt que sa fière relève.

Je soupirais et me levais tout en commençant à défaire des cartons.

« Nous n'avons pas terminé, il reste désormais à tout ranger. »

La tête ailleurs, perdue dans notre besogne, nous n'aurions plus à parler de tout cela.
Je farfouillais dans ce que je pouvais trouver, me rendant vite compte que je n'étais pas très utile puisque non seulement je ne savais pas où elle voulait disposer ses différentes affaires mais qu'en plus, j'ignorais l'utilité des trois quarts de ces objets technologiques ou outils farfelus.

« Peut-être devrais-je rentrer et te laisser tranquille après tout... Je doute de t'être encore d'une quelconque utilité... »

Je devais bien l'admettre, notre relation avait un quelque chose de changer. C'était comme si une distance s'était créée entre nous deux, nous laissant chacune avec des secrets inavouables et plus terrifiants les uns que les autres... Pouvions nous seulement nous considérées meilleures amies si nous ne parvenions même pas à nous ouvrir l'une et l'autre ? ...
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: L'oiseau quitte son nid L'oiseau quitte son nid EmptyVen 25 Sep 2015 - 15:17

Le cas Kioshi se poursuivait. Elle cherchait désespéramment à le défendre, ce qui témoignait de l'affection qu'elle avait pour lui. Comme quoi l'amour rendait bel et bien aveugle et je ne m'en rendais compte que maintenant.

-Je pense que, quoique nous fassions, il ne changera jamais. Il était le moins à même pour prétendre au post de Kazekage, mais il en a été décidé autrement lorsque le peuple l'a élu comme dirigeant. Cependant...

Je marquai une pause, me perdant un instant dans mes souvenirs à me rappeler cet instant fatidique dans le désert où Kioshi m'avait entraperçu sous mon autre forme et où nos deux esprits avaient pu communier. Ce que j'avais vu ce jour-là m'avait permit de mieux le connaître. A dire vrai, il y avait certaine chose que je savais sur le Yamada que Yami ignorait elle-même. Néanmoins ce que je m'apprêtai à dire ne la surprendrai probablement pas ou qu'à moitié. Prête à parler, je finissais mon verre pour me délier la langue avant de reprendre.

-Si tu veux mon avis il n'a jamais voulu être Kazekage. Ce titre n'est qu'un fardeau pour lui, d'autant plus parce qu'il succède à Zanshi. En fait...

Il me fallut quelques seconde pour énoncer cette conclusion.

-Je pense qu'il n'a jamais voulu être un Shinobi, ou plutôt que ce n'est pas ce à quoi il aspire. S'il reste ici c'est uniquement parce que nous avons besoin de lui, mais ce qu'il veut réellement c'est rejoindre sa famille dans le désert afin de reprendre sa vie de nomade.

La vérité était amer pour Suna qui se retrouvait avec un dirigeant qui n'avait jamais demandé à être là. Et d'un point de vu personnel, nous devions accepter le fait qu'un de nos proches vivait avec ce fardeau constant, lui qui n'avait jamais été totalement à sa place au près de nous.

-Cela doit être en partie pour cette raison qu'il demeure ignorant vis-à-vis de la civilisation après temps d'années passées dans ce village. Parce qu'il ne s'y retrouve pas en elle. Physiquement il est avec nous, mais son esprit continue de vivre dans le désert.

Je ne partageai pas mon point de vu sans raison, d'autant plus avec Yami. Il y avait un but à tout ceci. Devant mes yeux apparaissait cette image vue en rêve, où d'immenses remparts jaillissaient du sable pour encercler le Yamada.

-Il se sent prisonnier entre ces murs...

Kioshi n'avait pas l'étoffe d'un Kazekage et a dire vrai il n'avait pas l'étoffe d'un Shinobi tout court. Il se laissait trop influencer par ses sentiments. A mes yeux, il était quelqu'un d'égoïste, certainement bien plus que Yami et ne méritait pas qu'on lui confit de telles responsabilité.
Cependant cela ne voulait pas dire que je nourrissais de l'aversion à son égard, bien au contraire, je tenais énormément à lui. Au stade ou j'en étais rendu, il ne me restait plus qu'à leur souhaiter d'être heureux ensembles. J'ignorai ce que mon amie savait déjà sur son amant. En lui donnant mon point de vu j'espérai seulement lui permettre de mieux le comprendre afin qu'elle puisse l'aider en retour.

Le dialogue tourna ensuite autour d'elle qui prétendait ne guère avoir davantage de chance que moi. Ces paroles sonnaient assez mal dans mes oreilles. Je ne pus m'empêcher de rouler des yeux. Cela ne lui ressemblait absolument pas de se plaindre de son sort, surtout de cette façon là. Au moins n'avait-elle jamais eu la chance de se faire trahir au moins une fois par tout ceux qu'elle aimait ou avait aimé. La pauvre connaissait le malheurs d'être encore en un seul morceau. De ne pas être assez chanceuse pour avoir eut l'utérus retiré suite à une blessure grave. De ne pas être assez chanceuse pour avoir perdu la vue de son œil gauche, De ne pas être assez chanceuse pour se retrouver avec un encore mutilé couverts de multiples cicatrices dont certaines, immondes, étaient impossible à ignorer devant un miroir.

La liste était encore longue, mais je ne tenais aucunement à pleurer sur mon sort. Pas plus que je ne voulais jouer à qui de nous deux avait le plus subit durant nos courtes existences. Ses mots m'avaient pourtant énervés. Je le sentais car une boule s'était formée dans ma gorge. Et le fait qu'elle me dise que du sang se trouvait sur ses mains ne fit qu'accentuer ce pique de désagrément. Je n'osai imaginer ce qu'elle avait put faire au côté de son père Ketsueki dont j'ignorai le nom, préférant me plonger dans le déni plutôt que d'être partagée entre mon devoir de Kunoichi et l'amitié de Yami.

Elle avait certainement fait des choses qui la condamnerait de sorte à ce qu'elle n'ait plus jamais la possibilité de voir la lumière du jour. Et j'aurais été bien incapable de supporter le fait que cette sentence soit de mon fait. Aussi préférais-je rester dans l'ignorance en ne prenant pas cas de ses dires et en m'appliquant à détourner le sujet de cette conversation.

-Ne t'inquiète pas, les choses finirons par s’arranger. Il semblerait que mon sang puisse t'aider à aller mieux. Où alors, comme je le disais, il est probable que tes capacités de Ketsueki évolue et que tu sois a même de combattre ta maladie par mon biais. C''est une première avancée. Je t'ai dis que je trouverai une solution, ne t'en fait pas.

Il semblait plutôt que mon sang d'Akuma puisse accomplir des choses bien étrange une fois mêlé au pouvoir des Ketsueki. Je ne saurais comment l'expliquer, mais je savais qu'il n'était que question de temps avant que je comprenne pourquoi.

-Quant à Kioshi... Laisse donc un peu de temps à ce grand nigaud. Je ne serais pas étonnée qu'il soit déjà amoureux de toi, mais qu'il ne s'en soit toujours pas rendu compte. Dis-je en levant l'index, le tout avec une pointe d'humour dans la voix.

C'était tout a fait son genre. Même si je disais cela avant pour tenter de remonter le moral de Yami. Suite à cette discussion et à son air égaré en déballant mes cartons, elle demanda indirectement à s'en aller. Visiblement toutes ces discussions avaient fini par lui miner le moral et je devais avouer qu'il en était de même pour moi. J'aurais tout de même souhaitée qu'elle reste un peu plus longtemps ici, ne tenant pas à me retrouver toute seule dès maintenant dans ce grand loft encore vide.

-Soit, dans ce cas passe me revoir demain dans l'après-midi. J'aurais certainement finis de tout ranger et nous pourrons boire un verre.

Je m'approchai d'elle pour l'entourer de mes bras avant de déposer un baisé sur sa joue, profitant une dernière fois de sa présence avant qu'elle ne parte. Elle et moi avions toujours été très différentes et similaires sur bien des aspects. Aujourd'hui je comprenais que ces différences nous faisaient emprunter des chemins opposées qui, je le craignais, finiraient un jour par nous séparer.
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Message(#) Sujet: Re: L'oiseau quitte son nid L'oiseau quitte son nid EmptyVen 25 Sep 2015 - 19:20

Music ♫:

Sa réflexion sur Kioshi était juste et je me l'étais moi même faite depuis quelque temps déjà. Ce qu'elle soulignait je l'avais songé et imaginé en m'entretenant avec ses parents mais eux, qui le connaissaient bien plus que nous deux, m'avaient affirmé que certaines choses devaient rester inchangées sans quoi le problème ne s'étiolerait pas mais changerait simplement de direction.

« Je suis d'accord avec toi. Il n'a pas voulu être Kazekage. C'est même moi qui lui ai annoncé qu'il faisait parti des candidats alors qu'il était au plus mal. Il ne voulait pas en entendre parler : prendre la succession de Zanshi c'était quelque part se rendre véritablement compte qu'elle ne reviendrait plus et cela, il n'était pas encore prêt à l'admettre. »

Je soupirais.

« Toutefois, j'étais convaincue que cela l'aiderait à remonter la pente. Devoir faire face à ces responsabilités que les Sunajins lui confiaient en même tant que leur confiance, j'espérais que cela l'aiderait à avancer. Retrouver des forces en mangeant de nouveau, en sortant de nouveau, en arrêtant de se laisser aller. »

Je lui avais rendu visite chaque jour. Du moment où il avait été au plus bas pour lui prêter assistance et lui faire savoir qu'il était entouré pour lui éviter d'attenter à sa propre vie, jusqu'à aujourd'hui. Nous avions déjà eu cette conversation ensemble et malgré les quelques doutes, pas un jour ne passait sans que je ne lui rendes visite, ne serait-ce que quelques minutes.

« Son père m'a alors appris une chose. S'il est vrai que le désert et ses racines lui manque, Kioshi ne voudra jamais abandonner le village parce qu'il veille ici sur les Yamada attachés à Suna et que trop de personnes auxquelles il compte y ont élu domicile. S'il partait, il ne profiterait plus du désert en étant allongé dans le sable mais en se tenant debout, le regard sans cesse perdu en direction de Suna. »

Là était toute la complexité : il était pris entre deux feu et ne pouvait se résoudre à délaisser l'un des deux. Il avait fait le choix d'assumer ses responsabilités et de ne pas suivre ses parents car c'était le choix par défaut et son poste de Kazekage renforçait cet aspect.
Kioshi cachait un mal être profond qui se résumait à la perte de ses proches pour lesquelles il se sentait responsable. La culpabilité lui rongeait les os et c'était aussi pour cela qu'il peinait à s'ouvrir à moi : ma maladie était un facteur qu'il ne parvenait à contrôler et qui pourrait une fois de plus arracher une personne proche... Cela j'en avais conscience.

Les mots d'Oniri résonnaient en moi. Peut-être que ces sentiments étaient déjà là et qu'il ne le savait pas lui même : cela était possible. Mais plus encore je crois qu'il les ignore pour se protéger : ne pas souffrir davantage si je venais à partir. Le Yamada était protecteur dans l'unique but de ne pas nous perdre, pour ne pas faire éminemment les mêmes erreurs dont il se jugeait responsable.

« Il culpabilise pour la mort de Zanshi et de tout ceux dont le nom est gravé sur son pendentif. Il estime qu'il aurait pu faire quelque chose pour les éviter. Cela semble absurde et je me suis déjà entretenue avec lui sur le sujet mais il n'en démord pas, rien ne pourrait lui faire changer d'avis : il est ainsi. »

Le Yamada chaleureux et toujours à l'écoute de ceux auquel il tenait était également porteur d'une grande souffrance qu'il ne parvenait pas à outrepasser... Les tragédies et les noms qui venaient s'ajouter sur son pendentif étaient un poids supplémentaire à porter. Combien pouvait-il en supporter ?

Mon regard était perdu dans le vide alors que mes pensées se bousculaient. Ma guérison, c'était ce en quoi j'aspirais plus que tout, par égoïsme mais aussi pour le voir sourire de nouveau en le voyant réaliser, pour lui, qu'il était parvenu à défier la mort et que j'allais bien. Toutefois, je me rendais compte que cela ne suffirait pas. Cela l'aiderait d'une certaine façon mais le problème était bien plus profond que cela et il fallait que je l'aide à s'en rendre compte et s'en défaire.
Cependant, je n'avais aucune idée de la façon de procéder sans ne lui faire que davantage de mal en le confrontant à ses propres démons...

« Il n'est pas seulement prisonnier entre ces murs. Il est également prisonnier de sa culpabilité et de tous ces événements qu'il se reproche. »

Là était ma conclusion.
Mon regard luisait tandis que mon visage tremblotait imperceptiblement devant ce constat que j'avais pourtant déjà fait mais qui se précisait plus encore.

Le sujet entre moi et Oniri revenait finalement sur mon propre état et le fait que son sang semblait m'être bénéfique mais je ne parvenais même plus à y songer. Cette délitescence que j'avais ressenti, cette communion étrange avait certainement le pouvoir de m'aider mais il me faudrait probablement puiser dans l'essence même de ma meilleure amie : sa vie. Je ne pouvais et ne voulais m'y résoudre. Peut-être perdrais-je tout en échange de ma guérison. Tout ce que j'étais, tout ce que j'avais... Je ne serais plus l'ombre du Chef du Kakumeigun aujourd'hui Kazekage, je ne serais plus que l'ombre de moi même. Une ombre pourtant bien plus puissante que jamais je ne l'avais été mais dépossédée de tout.

Est-ce que c'était là la solution que voulait Oniri pour moi ? Est-ce que Kioshi sourirait de nouveau en me voyant ainsi ? Est-ce que mon père ressentirait enfin de la fierté pour sa progéniture ?
Le destin pouvait se montrer bien incertain, mais il était avant tout bien cruel et inégal...

« A demain. »

Me contentais-je de répondre tout en demeurant effacée et perdue dans mes pensées avant de tourner les talons et de laisser ainsi la Saibogu s'habituer à sa nouvelle vie tandis que je tentais de faire de l'ordre dans la mienne...
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