« La vie d'un shinobi est ponctuée de combats. »
Art. I-II

Certains seraient venus ici sans la moindre hésitation, persuadés d’agir pour le bien ou parce qu’ils avaient suffisamment pesé leur plan. Mais Hôritsu n’était pas de ceux-là. Il agissait, et ça s’arrêtait là. Qu’importe l’action qu’il menait, tant qu’il le faisait en suivant sa table de lois, ça lui allait. Bien entendu, le tout était guidé par une ligne directrice qu’il avait façonnée quelques temps avant sa désertion de l’alliance, devenue récemment un empire tyrannique.

Il aurait pu mener une action coordonnée avec d’autres shinobis qui comme lui, partageaient le désir de changer les choses, et rien ne lui interdisait de le faire à l’avenir. Mais c’était bel et bien seul qu’il s’était avancé discrètement mais sachant pertinemment qu’il ne pourrait pas empêcher un village shinobi, certes affaibli, de le repérer bien avant qu’il n’arrive plus ou moins près de l’entrée. Le Sentier Perdu, il n’en voyait même pas la fin qu’il s’arrêtait, mais l’avait traversé d’une façon qui lui paraissait étrange… Comme s’il était déjà venu ici, sachant pourtant que ce n’était pas le cas.

Pourquoi Kumo ? Tsuhiro n’était pas si différent des autres hommes sur certains points, mais il n’était et ne serait jamais un vulgaire criminel : pour autant ce terme était encore plus lourd de sens pour lui que pour quiconque, considérant de nombreux méfaits comme des crimes. Par exemple, la moindre insulte voire même le tutoiement intentionnel d’un soldat à un gradé était qualifié de crime pour lui lorsqu’il était au Shûkai. La table de lois de celui qu’on surnommait comme ce qui la composait était aussi opaque et longue que la liste de raisons qui avaient soufflé le vent de la lame du déserteur vers le village caché des Nuages.

Il avait besoin de réponses, et Kumo aussi. Bien entendu, le moment était opportun et il savait que les défenses de sa cible étaient faibles, ayant déserté le Shozaichi qui avait lui aussi des effectifs réduits car combattant l’armée de Kumo dans les terres reculées de Mizu no Kuni. Oui Kumo était faible, mais cela faisait longtemps qu’il en était ainsi. Et là, assurément, Tsuhiro ne pensait pas qu’aux rangs de leur armée…

« Croyez-bien que je ne sois pas là par hasard, et que je ne suis pas un de ces illuminés qui croit pouvoir venir à bout d’un village shinobi tout seul… Armez-vous, je vais engager le combat. »

Prévenir l’adversité de s’armer au lieu de lâchement attaquer par derrière. Le manche de son katana était visible, mais il ne dégaina pas. Son regard azuré scruta l’opposition. Les Kumojins, même en faible nombre, avaient-ils conscience qu’ils n’avaient pas en face un fou ? Se rendaient-ils compte que l’homme qui leur faisait face semblait bien calme et avait tout fait pour ne pas les « brusquer » ?

La Loi attaquait selon certaines règles… mais pourquoi ?

Spoiler:

J’étais pénard dans mon lit, mais j’avais complétement oublié que j’allais devoir surveiller les portes du village aujourd’hui. En effet, les membres du village aussi gradés qu’ils soient étaient partit combattre Shukai et donc nous, Genin, nous étions réquisitionnés pour surveiller les portes du village. Nous avions donc eu un emploi du temps avec des horaires bien précis à respecter. C’était comme aller à l’école, mais c’était un peu plus dangereux. En effet, l’académie était sans risque. Surveiller les portes d’un village shinobi n’était pas chose aisé et c’était plutôt dangereux car en cas d’attaque, les ninjas chargés de surveiller les portes étaient en première ligne. C’était la première ligne de défense du village. Malgré tout ça, c’était pas par peur que j’avais du retard. Loin de là d’ailleurs. J’étais un shinobi plutôt courageux et je n’avais pas peur de mourir quand il y avait une raison derrière. J’étais prêt à aller au ciel pour mon village. Donner ma vie pour protéger les hommes et femme du village, c’était ça être un kumojin fier et courageux. Enfin bref, j’allais devoir me lever de mon lit et bouger assez vite si je voulais arriver aux portes avant d’avoir une heure de retard. Il fallait donc que je me dépêche car le temps jouait contre moi. Surtout que je devais prendre la relève du shinobi qui me précédait-il y a dix minutes déjà …

C’est ainsi que je sortis chez moi, trente minute plus tard. Vous en connaissez beaucoup des ninjas qui arrive en retard aux missions qu’on leurs confie ? Non, il n’y a que moi ! Ca démontre bien que je suis le seul, l’unique. Qu’il n’y en a pas deux comme moi. Enfin bref, j’étais enfin arrivé aux portes. Le shinobi avant moi criait dans tous les sens, mais rien n’y faisait. Je préférais ne pas l’écouter, trop perdu dans mes songes. Regardant un peu sans les environs, j’aperçu au loin une silhouette qui avançait doucement vers le village. Un homme, avec une épée. Déjà, ça sentais pas du tout bon. Comme par hasard, un gars bizarre qui approche le village alors que c’est moi de garde … Il ne pouvait pas attendre que ça soit un autre aux portes ? Bordel, j’avais vraiment pas de chance il fallait l’avouer. Depuis tout petit de toute manière, je manquais cruellement de chance. A chaque fois qu’il y avait une couille quelque part … C’était pour moi. Comment j’ai fait pour ne pas devenir homo avec tout ça, je me le demande. (Je devais la sortir cette vanne vous m’excuserez xDDDD) Enfin bref, l’homme en question s’avança tout près avant de s’arrêter à environs une vingtaine de mètre de moi. Il était plutôt bizarre et dégageait une certaine aura … Puis il prit la parole et là, on sût pourquoi il était présent devant nous.

Une attaque ?! D’après les dire de ce ninja, s’en était une vraie. Malgré ça, j’avais gardé mon calme. Il fallait rester calme de toute manière. C’était moi qui était chargé de la surveillance des portes et c’était donc à moi de donner les ordres. Je ne connaissais pas les capacités de cet homme et engager le combat sans connaitre au mieux mon adversaire allait être handicapant. Et vu mon niveau assez faible, j’allais seulement devoir gagner du temps pour laisser le temps à un membre du Satoru ou deux de venir l’intercepter.

« Toi, va prévenir le village. Sonne l’alerte, dis leurs qu’on est attaqué et qu’un shinobi inconnu, sûrement un sabreur au vu de l’épée qu’il porte, nous attaque. Dit leurs de bien surveiller le village, il n’est peut-être pas seul. Allez, dégage. »

Comme dit plutôt, j’étais prêt à donner ma vie pour mon village. Si c’était une vraie attaque, il fallait prendre en compte toute les situations possible et inimaginable. Il n’était peut-être pas seul aussi et vu la faible activité à Kumo en ce moment et le nombre de ninja envoyés combattre Shukai, il ne restait pas grand monde au village. J’espérais sincèrement que mon sensei allait le savoir et qu’il viendrait m’aider, mais je ne me faisais pas d’idée. J’allais devoir me débrouiller. C’était une vraie situation dangereuse et j’allais devoir faire attention si je voulais m’en sortir.

« Hoy l’ami … Avant d’attaquer un village, on se présente je crois non ? C’est quoi ton nom ? Et ne me dis pas la folie, car ça fait nom de gonzesse. Quoi que, avec des cheveux aussi lisse que les tiens, on peut se demander ce que t’es réellement … »

Je venais de m’adresser à l’assaillant du jour. Une petite pique pour l’énerver, mais surtout pour dégager cette pression qui était sur mes épaules. J'étais prêt a en découdre et j'étais sur mes gardes. Le combat allait sûrement commencer bientôt et je n’étais plus à l’académie aujourd’hui et c’était un vrai combat. J’allais devoir assumer jusqu’au bout, malgré le résultat final.

Hier encore, Akogare rendait visite à son Chef de Clan Kadoria Sho, retenu à l'Hopital de la Foudre suite aux blessures qu'il avait reçu lors de sa précédente sortie du village.
La discussion qu'avait échangé le Genin Kadoria avec son Chef avait été variée, et de nombreux points avaient été évoqués. La santé du Jônin d'abord, "l'évolution" d'Akogare ensuite. Le Clan Kadoria, la Politique. Bref... Beaucoup de mots avaient circulé dans la plus grande intimité qui puisse exister.

Akogare se posait beaucoup de questions, et ceci depuis un certain temps. De l'avènement des Furyous, il avait à mainte reprise essayé de s'impliquer dans la vie du village sans recevoir les moindres louanges par ailleurs.
Il s'était essayé aux missions, il avait escorté le Sandaime Raikage revenu mystérieusement au village. Il s'était battu au nom de Kumo dans la base Kumojin où les Serviteurs étaient retenus prisonniers.
Mais malgré toutes ces petites choses il n'avait jamais reçu la moindre distinction. Mieux encore il pensait à fait ses preuves pour intégrer une équipe lorsqu'un mystérieux courrier lui était parvenu.
Un courrier qui lui avait donné la possibilité de faire une brève rencontre avec Seki Zennosuke, le Godaime Raikage de Kumo. Le brun avait alors pensé que ce dernier serait son Sensei, mais il avait été brusquement ramené à la réalité par le Chef du Village, prétextant l'erreur du Kadoria. Pourquoi tant de Genin avait été rassemblé ? et surtout pourquoi aucun autre Jônin était venu ce jour là ?
Ako' suspectait que le Raikage tente de mettre à l'écart les Kadoria... Si c'était le cas, il en était la preuve et sans doute bien d'autre viendraient ensuite. Mais cependant, là n'était pas le sujet du jour.

Des troupes kumojin avaient quitté le village pour se rendre à Mizu no Kuni. Les affrontements ne s'étaient pas encore terminés et beaucoup de shinobi de valeur était absent de Kumo. Pour Akogare, ces combats étaient stupide. Un conquête ? Kumo avait-il vraiment besoin de territoire alors que les effectifs du village ne cessaient de chuter ? Pourquoi avoir beaucoup de terres si on ne peut pas les protéger ensuite ? Cette décision du Raikage était étrange, tout comme celle qu'il avait prit en quittant le village subitement pour se rendre à Yu no Kuni après la venue d'un konohajin au village. Beaucoup chose se passait, et beaucoup n'était pas en adéquation avec le point de vue du Kadoria.

Toutefois comme son nom l'indiquait ce dernier était un Kumojin qui en l’absence des grosses pointures avait été réquisitionné pour protéger le village. Ce qu'il ferait assurément.
En ce jour qui avait l'air tout à fait normal, il se baladait dans les ruelles prêt des portes du village.
Les passants allaient et venaient et tout semblait se dérouler normalement.
Marchant les mains dans les poches de sa tenue de combat, bandeau kumojin autour du front il continua sa ronde de surveillance.
C'est alors qu'il croisa un Genin courir dans sa direction l'air visiblement "effrayé". Il ne chercha même pas à aborder Akogare qui pourtant lui fit signe de la main plusieurs mètres avant qu'ils ne se croisent. C'était plutôt louche, et le Manipulateur de la Gravité devait en avoir le cœur net. Il rattrapa donc assez rapidement le coureur afin d'obtenir les informations qu'il désirait. L'heure était plutôt grave.
Il sauta sur le toit le plus proche et continua sa route le plus rapidement possible en direction des portes prêt desquelles il arriva bien vite.

La scène qu'il découvrit fut des plus suspecte, un Kumojin se tenait là, un Genin du Clan Kadoria que Akogare connaissait par rapport au Clan. Pas vraiment un ami, Pas vraiment un inconnu, une simple connaissance de "famille" si on pouvait dire. Saito était son prénom il se tenait à vingt mètres d'un homme possédant un Katana. Des cheveux lisses et un regard azuré. Qui était-il ? Qu'est ce qu'il venait foutre ici à Kumo.
Plusieurs idées traversèrent l'esprit du Kadoria, laisser cette homme passer et faire quelques dégâts afin de laisser à Zenno le soin d'apprendre de ses conneries ? Ou bien agir en tant que Kumojin et défendre les nombreux civils qui n'avaient rien à voir avec les prises de décision hasardeuses de celui qui était plus ou moins désigné pour les protéger.
Il décida finalement d'opter pour la deuxième solution. D'un bon, il atterrit aux côtés de son frère Kadoria.

- Un coup de main ? dit-il simplement. Il a l'air d'être du genre difficile à cuire, on essaye de se l'embrocher en attendant que les renforts arrivent ?

Aussi, il fallait que les renforts viennent un jour ... Car si les doutes du Kadoria s'avéraient exact alors il n'était pas impossible que les deux Kadoria y passent.

Sautant de toits en toits, je parvenais, secondes après secondes, à me rapprocher de l’entrée du village. Je vois en contrebas ce Genin qui s’enfuit apeuré. Il manque certainement d’expérience pour paniquer au moindre risque. Un seul homme aux portes annonçant la destruction et la fin du monde et voilà que la termitière s’agite. Pathétique. Je stoppe ma course et m’arrête devant lui l’obligeant bien malgré lui à en faire de même. Ma main sur sa tête, un regard et j’essaye de l’apaiser.

« Calme-toi petit. Tout est sous contrôle. »

Une petite tape amicale et me revoilà sur les toits du village à filer vers ce curieux inconnu. À mesure que le vent frappe mes oreilles, me sifflant ses craintes, je ne peux m’empêcher de repenser au contexte actuel dans lequel baigne le village. Une guerre sur les bras, de potentiels conflits internes et à présent cet assaut sur Kumo. Si la guerre à venir est assumée, je me serai bien passé de ces problèmes avec Sho et cette intrigante venue. Le ciel me teste en grandeur nature. Comment comprendre autrement cet enchainement d’événements en un délai si… réduit.

Je hâte le pas. J’y suis presque. Moins d’une minute encore. Cheveux au vent, uniforme du Satoru, j’ai depuis peu rangé au placard cette tenue d’apparat, ma toge et mon Kusa de Kage. Non. En conformité avec la période actuelle, je suis sur le pied de guerre. Prêt à toute éventualité, surtout celle d’être en première ligne dans l’intérêt du village. Comme avant. Comme lorsque je n’étais encore qu’un simple shinobi du Satoru.

Me voici arrivé. J’atterris. Deux bruits distinctifs de sandales qui heurtent le sol. « Clac. Clac. » Le Kazai est en alerte, là aux portes. Je les ai vu s’agiter en les dépassant une seconde plus tôt. Mais plus intriguant aujourd’hui, c’est bien ces deux bonhommes proches de celui que je devine être l’intrus. Je dévisage les trois protagonistes tout en m’avançant vers l’inconnu. Voyons voir. Kadoria Saito et Kadoria Akogare... Je me laisse aller à un petit sourire. La vie est pleine de petits signes, de matérialisation de la nature espiègle du destin. Moi qui venais de quitter le Satoru a la suite d’une discussion sur le chef du clan Kadoria, me voilà aux portes, probablement sur le point d’engager un combat en leur compagnie. Non. Futur improbable. Ce serait trop risqué pour eux.

« Salutations messieurs. Tout est sous contrôle, reculez-vous. Je ne tiens pas à ce que vous soyez blessés. D’autant plus… »

Mon regard se pose sur l’inconnu. Cheveux blancs, sourcils blancs. Visage neutre, impassible. Même annonciateur du chaos, ce gars se paie le luxe d’être on ne peut plus serein. Il est plutôt grand, même si j’ai encore une tête de plus que lui.

« …Qu'il est plus puissant que vous. »

Je m’arrête à quelques mètres du quidam. Je suis le plus avancé du trio kumojin, même si j'espère que les deux Kadoria s'exécuteront. Ont-ils seulement le choix d'ailleurs ? Sourcils froncés, yeux plissés, visage neutre, je suis prêt à riposter à la moindre attaque. Cependant, dans un premier temps, une toute autre logique m’anime.

« Salutations étranger ! Je dois avouer que de ma vie, je n’ai jamais vu quelqu’un, aux portes d'un village et seul, menacer de l’attaquer et de le réduire en poussière… »

Une courte pause et d'un ton taquin, je lance une petite pique.

« Si c’est une entrevue avec le Raikage que tu souhaites, il existe des moyens plus soft tu sais… »

Un petit sourire amusé. Un silence. Probablement le calme avant la tempête.

« L'intérêt national doit avoir l'ascendant sur l'intérêt international. »
Art. III-I

Deux jeunes shinobis s’étaient montrés, mais seul l’un d’eux avait utilisé la carte de la provocation. Inutile, car le manque de sociabilité chez la Loi était aussi flagrante que son inaptitude à rire de façon sincère. Au final, on pouvait percevoir Tsuhiro comme quelqu’un qui savait parfaitement se garder maître de ses émotions, mais la vérité était qu’il n’en ressentait plus de fortes comme avant. Là où l’insouciance avait parsemé la jeunesse de beaucoup d’hommes et de femmes, l’enfance d’Hôritsu avait été le pilier de la personne qu’il était devenu. Droit, fier, agissant sans jamais faire un pas en dehors de ce qui lui dictait sa table de lois… mais tout ça au prix d’une partie de son âme, sans doute.

Les yeux azurs du Nukenin plongèrent dans ceux du provocateur, mais le ton neutre ne s’envola pas, au contraire il persista de plus belle. Finalement, son regard tarda à s’intéresser au dernier arrivant, qui état pourtant un invité de marque. Il reconnut le Raïkage, Seki Zennosuke, mais là encore ne démontra pas le moindre signe émotif. Pourtant, certains sentiments s’entremêlaient à cet instant précis dans les entrailles de la Loi.

« Vous venez vous occuper de moi en personne, Seki Zennosuke… N’apprendrez-donc jamais des erreurs que vous ou vos prédécesseurs ont commises ? »

Il scruta ses adversaires du regard, avant de comprendre que malgré les ordres de leur chef, les deux soldats des Nuages ne partiraient probablement pas. Le désir de partager, les envies suicidaires, l’amour de la patrie… Qui pourrait savoir à leur place laquelle de ces nombreuses raisons leur dicterait de rester ? Les erreurs d’une poignée d’hommes ne devraient pas faire oublier l’honneur de tous les autres.

Etrangement, Hôritsu ne dégageait pas la moindre aura. Là où certains auraient envoyé des répliques cinglantes en plus de faire sortir un amas de chakra pour démontrer leur force, la Loi ne faisait rien. L’homme aux longs cheveux d’or restait là, droit.

« Durant l’ère de vos Nidaime et Sandaime, Kumo a voulu imiter les autres nations dans leurs conquêtes idiotes, le résultat fut un échec cuisant face au Kazekage qui était en réalité l’Homme Masqué. Votre plus récent prédécesseur, Karasu Tsumei, tenta de se servir de Konoha et fut l’un de ceux qui donnèrent naissance au criminel Sabakyô Seitô… »

Personne ne pouvait se méprendre : les vrais criminels étaient l’Homme Masqué et Sabakyô Seitô… Mais Hôritsu considérait que ceux qui avaient été responsables de leur avènement étaient également coupables.

« Et vous voilà, préférant vous voir concernés par une bataille à Mizu no Kuni, terres qui ne vous ont jamais appartenues et qui ne vous appartiendront jamais. Quand bien même vous auriez un besoin insatiable de vous faire connaître à l’étranger, vous auriez pu dénoncer l’empire naissant au Shûkai aux autres nations, mais non. »

Ses yeux bleus semblaient pour la première fois dégager un minimum d’obscurité mentale. De toute façon, cela ne faisait aucun doute : le combat était inévitable, malgré des raisons encore floues.

« A force de vous mêler des affaires des autres sans jamais obtenir de résultat, c’est votre village qui s’est affaibli d’année en année. Regardez le résultat, vous le Raïkage, obligé de venir à ma rencontre empêcher la mort de deux de vos rares soldats encore présents dans votre village. »

Lentement, les mains du jeune homme se rejoignirent pour composer un signe incantatoire. Mais ses pupilles ne quittaient pas l’adversité.

« Vous avez accumulé les erreurs, et là encore vous en commettez une en pensant que je suis venu ici pour réduire en cendres, selon vos mots, ce village. »

Sous les pieds de chacun, le sol commença à frissonner.

« En vous affrontant, je ne vais pas détruire Kumo… »

Le tremblement s’accentua de façon soudaine.

« … je vais le sauver. »

Une multitude de morceaux de roche et de terres sortirent du sol avant de s’écraser, remodelant le terrain. Une image forte.

Spoiler:

Le moment était historique, peut-être même grandiose. J’en savais très peu, mais cet homme en face de moi avait l’air plutôt fort. Il avait l’air aussi coincé qu’une vieille porte de voiture dont la sérure était complétement rouillé. En effet, après que je lui avais lancé ma pique, il ne prit pas la peine de me répondre. Il ne prit même pas la peine de montrer une réaction quelconque d’ailleurs. Non, il ne s’en foutait pas, seulement qu’il savait garder son calme en toute circonstance. Chose qui faisait de lui soit quelqu’un de très expérimenté, soit quelqu’un de très sûr de lui. L’un ou l’autre signifiait que cet homme était un danger de toute manière et qu’il fallait être très prudent pour en venir à bout, mais surtout pour ne pas perdre la vie dans cet affrontement.

C’est alors que j’allais prendre une deuxième fois la parole pour lui balancer une autre petite pique, qu’un homme arriva pour m’épauler. Son nom, je le connaissais déjà vu que c’était le même que le mien. C’était un Kadoria lui aussi et il avait le même rang que moi. Il prit la parole pour me signifier qu’il était là, avec un peu d’humour, chose que j’aimais bien. Il fallait quand même détendre l’atmosphère quoi, c’était trop pesant cette situation. Et quelques secondes plus tard, c’était un grand homme qui apparut avec un uniforme du Satoru. L’homme était reconnaissable entre mille puisque c’était bien-sûr le Raikage. Il était assez grand, il me dépassait de plusieurs tête il fallait l’avouer. Enfin bref, il arriva et prit la parole lui aussi directement, mais ces paroles ne m’avaient pas plus du tout. Bon ok, il était le ninja le plus fort du village, mais qui sait si ce ninja en face de nous ne l’était pas encore plus ? Je ne savais pas qui il tentait de protéger en me demandant de rester en retrait, mais je n’allais sûrement pas laisser un homme seul, Raikage ou non, affronter un inconnu dont on ne connait rien.

Mon but était de devenir un des ninjas les plus puissants que Kumo n’est jamais connu et si je reculais à la moindre forme d’adversité, je n’allais pas aller bien loin. Pire encore, si tous les ninjas du village reculaient alors qu’il y avait une once de danger, le village ne ferait pas long feu. C’est pourquoi, avec un sourire en coin, je m’étais avancé en direction du Raikage qui était quelques mètres devant moi avant de lui tapoter le dos et de lui dire clairement, mais calmement qu’il pouvait toujours courir s’il voulait que je le laisse seul.

« T’inquiètes pas pour moi va, essai de suivre mon rythme et tout ira bien. »

Bon, je n’étais pas sérieux il fallait le dire, mais j’avais une bref idée derrière la tête, surtout que mon chakra n’était pas resté inactif. Je savais pertinemment qu’après ce combat, il allait m’en faire voir de tous les couleurs, mais je préférais ça que de le laisser affronter seul cet homme mystérieux. Il allait sûrement m’apprendre les bonnes manières … Beaucoup ont essayés avant lui, personne n’avait réussi. Et pour ce manque de respect … Je ne connaissais seulement pas le respect. Ou si, je le connaissais, mais dans le cas présent, il fallait lui faire comprendre que je n’avais pas l’intention de l’abandonner. Il était quand même le maitre ici à Kumo et l’abandonner serait abandonner ma patrie et ça, jamais de la vie. Il y avait des gens a Kumo qui n’avait rien demandés, des villageois qui ne comprenait pas pourquoi un homme attaquait le village et qui n’y était pour rien. C’est pour eux que je me battais aujourd’hui et rien de ce que le Raikage pourrait dire n’allait me faire reculer.

C’est alors que l’assaillant pris la parole, plusieurs fois de suite. Je n’avais pas tout compris de ce qu’il venait de dire, il avait parlé du passé, des anciens Kazekage et Raikage. Il semblait connaitre le Raikage actuel … Mais qui ne le connaissait pas me direz-vous. Ces dernières paroles m’interpellèrent, mais c’est avant que je n’ai eu l’occasion de dire quoi que ce soit que le sol se mit d’un seul coup à trembler. Putain, encore un mec qui contrôlait le Doton. Pourquoi tous les méchants maitriser la terre ? Enfin bref, j’avais eu le temps de réagir avec instinct puisqu’il avait commencé ses signes incantatoires depuis longtemps. C’est pourquoi sans perdre une seconde, alors que le sol était en train de trembler, je m’étais envoler. T’avais un Kadoria devant toi, je pouvais combattre sans pour autant avoir pied à terre.

« Après la leçon d’histoire, tu fais une leçon de géographie en faisant trembler le sol ? Regarde toi, la seule personne ici qu’il faut sauver, c’est toi. T’es vraiment aussi con que ça pour penser que tu vas gagner un combat contre trois ninja en même temps alors que tu es tout seul ? Réveil toi bon sang ! »

J’étais vraiment en hauteur, mais j’avais crié pour qu’il m’entende bien comme il le fallait. Le terrain avait complétement bougé, j’espérais que le Raikage et l’autre Kadoria avaient eu le temps de réagir eux aussi. Mais sinon, j’avais lancé en même temps que j’avais pris la parole deux kunais dans sa direction. Une distance d’environ 25 mètres me séparait du sol et j’étais toujours à environs vingt mètres de lui. Il fallait que je garde mes distance jusqu’à connaitre totalement ses capacités. En tout cas, il avait l’air puissant et c'est pour ça que je le lâchais pas des yeux. Ça promettait un beau combat.

Spoiler:

Il ne faisait pas l'ombre d'un doute que les deux Genin Kadoria auraient beaucoup de mal à venir à bout de cet inconnu qui venait attaquer Kumo. Dès lors, ces intentions étaient vagues, ils en apprendraient surement plus par la suite, toujours étant que le principal intéressé de tout ce bordel ne semblait porter aucune attention particulière aux deux kumojin qu’étaient Saito et Akogare.

Toutefois, l'arrivée d’un troisième protagoniste allait complètement changer la donne. Zennosuke s’était déplacé en personne. Cela témoignait bien du manque d’effectif crucial qu’il manquait à Kumo. Le Raikage était forcé de quitter son bureau pour venir arrêter un seul homme venu semer le trouble. Plus étrange encore, qu’est-ce que le Chef du Village foutait ici alors que des troupes kumojin étaient en train de livrer bataille à Mizu no Kuni. Mais Akogare n’avait pas vraiment le temps d’y songer, le Seki demanda aux deux Kadoria de reculer, voir de fuir. Mais aucun des deux n’aller se plier à cette exigence. Ako’ ne serait peut-être pas utile. Toutefois, si le Raikage venait à mourir alors il était certain que Kumo sombrerait dans le chaos. En tant que Kumojin, Akogare devait lutter. Et Saito adopta le même état d’esprit en prenant un ton très sur de lui avec le Raikage en personne. Ako’ ne put s’empêcher de sourire avant d’appuyer son frère de Clan.

- La même pour moi. Défendons notre village au péril de nos vies. Ce n'est pas ça être kumojin ?

Zennosuke avait entrepris une politique de “toute-puissance”, des Genin prêt à tout n’étaient pas ce qu’il désirait le plus ? Ou bien le fait que Saito et Akogare soit du clan Kadoria dérangeait le Seki ? Tant de mystères étaient cachés là encore, mais il n’était pas l’heure pour l’inspecteur Akogare de résoudre l'énigme complexe Seki Zennosuke.

D’autant plus que l’intrus se lança dans une suite d’explications historique qui excita la curiosité du Kadoria. Toutefois, l’état songeur qui emplissait Akogare depuis plusieurs mois ne pouvait que donner en partie raison à cet homme. Le Kadoria pensait également que Kumo s’était trop dispersé, que la Foudre avait entrepris des choses qui n’étaient pas forcément nécessaires et qui pire encore n’avait jamais apporté de résultat congrès. Kumo était faible, mais le village n’était pas mort et des clans valeureux le peuplaient encore. Chose que l’assaillant avait visiblement oublié, une petite nuance que'Ako’ n’allait pas se priver de rappeler, une fois son discours terminé.

- Ok, première chose que je note, c’est que t’es un sacré illuminé qui raisonne assez bizarrement. La deuxième, c’est que Kumo est loin d’être aussi faible que ça, tu peux peut-être à nous battre ici, mais il y a au sein du village un shinobi de mon clan qui te vaincra.

Il ne révéla en aucun cas l’identité du dis shinobi, histoire de laisser un peu de suspens. Mais ni Saito, ni Zenno n’avaient besoin d’un dessin pour connaître l'identité de celui qui se prénommait Kouga.

- Enfin, rien ne prouve que tu arriveras jusqu’à lui, mais si tu veux te sauver toi-même, je ne peux que t’inviter à rebrousser chemin.

Dès lors, le combat s’engagea, visiblement résoudre les problèmes de manière calme et civilisée n’était plus à l’ordre du jour de nos jours. Enfin… L’inconnu fit sortir une grande quantité de roche qui s’éleva dans les airs. Akogare ne pouvait pas l’éviter, il ne disposait pas encore de son sceau de vol et sa simple lévitation ne pourrait le sortir de ce pétrin. Il comptait donc sur le soutien de ses coéquipiers pour y parvenir.
Saito de son côté s’éleva haut dans les airs et parvint sans difficulté à éviter les masses rocheuses. Il hurla ensuite une sorte de nouvelle provocation qui avait du sens, bien que le nombre ne justifiait pas toujours la victoire.
Mais revenons à Akogare, qui ne parviendrait pas à esquiver cette attaque Doton. Enfin, rien ne prouve que tu arriveras jusqu’à lui, mais si tu veux te sauver toi-même, je ne peux que t’inviter à rebrousser chemin. Il jeta un kunai en direction de l’adversaire. Un kunai qui adopta un trajectoire bizarre et qui ne toucha même pas sa cible puisqu’il se planta trois quatre mètres derrière l’assaillant de la Foudre. Un coup désespéré ? C’était peut-être ce que tous penseraient pourtant, immédiatement après qu’il fut logé dans la roche, le Kadoria activa son sceau.

Un sceau puissant qui attira à une vitesse impressionnante la roche de l’ennemi dans sa direction. L’esquiver serait difficile. Akogare espérait simplement que cela suffirait pour créer une ouverture, car la véritable force de frappe du trio était le Seki est personne d’autre.

Action:

Validations d'hypothèses:

Prêcher le faux, exagérer ses propos pour susciter les réactions de l'inconnu et lui soutirer des informations. Telle a été l'astuce utilisée dès le départ. Le fait que cet homme ne se rende pas compte de cet état de fait, arrangeait mes affaires. Qu'il continue donc à croire tout savoir sur moi.

Dès les premiers mots, j’ai compris. J’ai su que l'une des hypothèses formulées concernant la venue de cet inconnu, s’avérait fausse. Du moins, potentiellement fausse. Sait-on jamais. Jusqu’au dernier acte, je me devrais de rester sur mes gardes et de constamment valider les fausses et vraies hypothèses. Ne laisser aucune place au hasard. Tel est mon leitmotiv.

Stoïquement, j’écoute et analyse les propos de cet égaré. Il accuse, il se place en juge, déversant sa bile avec un ton neutre, quasi désintéressé. Est-il réellement saint d’esprit ? Une question à se poser. D’autant plus qu’il semble être seul et que dans son délire, il imagine que le village est vidé de ses troupes. A mesure que cet individu se prononce, sans détours, sur des sujets qu’il ne maîtrise pas au fond, je perçois les contours d’un trouble de la personnalité. Pourrais-je dire schizotypique ? Pas totalement cela et pourtant j’aurais tendance à dire… Bingo ! Eureka. Les symptômes : l’anhédonie, des pensées bizarres, un comportement suspect.

Je note cette assurance qu’il a, sans me le dévoiler, qu’il était certain que j’allais apparaître à lui. Il croit me connaître de bout en bout, pouvoir probablement anticiper mes pensées et actes. Je laisse échapper un sifflement de dépit. Ses premières critiques, des propos sans queue ni tête. Des accusations toutes aussi superflues les unes que les autres. Critique de la politique de conquête, critique sur la gestion du cas Sabakyo Seito, critique sur l’intervention à Mizu no Kuni, critiques sur l’affaiblissement du village et pour couronner le tout : une série de piques sur ma personne en essayant de me faire passer pour un homme à la recherche de gloire ou de renommée. C’en est trop. Le tableau peint est trop éloigné de la réalité, de la simple vérité.

Alors que je remarque que le quidam s’agite à la composition de signes incantatoires, je vois que Saito se prépare tout autant qu’Akogare. Le sol commence à trembler sous nos pieds. Saito commence à s’envoler. Un rapide coup d’œil vers Akogare, lui ne semble pas prêt à contrer ce qui me semble être une attaque souterraine. Je le vois à son regard. A la fois empli de craintes et de douce envie d’en découdre au péril de sa vie. Akogare va attaquer, probablement au péril de sa vie. Il n’a certainement pas de quoi se défendre. J’ai du respect pour ces deux Genins. Quand bien même ils désobéissent à mes ordres. Ils ont compris que le village est plus important que moi. Ils ont aussi compris l’importance que le Raikage que je suis a au sein de ce village, de ce pays. L’esprit de sacrifice. Ces deux-là semblent en être dotés, car dans leur désobéissance, je décèle une envie de servir... servir loyalement l'Ordre kumojin. Ils seront cependant punis pour cet acte.

Je me projette légèrement en arrière exécutant à mon tour une série de mudra à vive allure. Mes pieds glissent sur le sol vers l’arrière tandis que ma main droite, sur le sol imprime une dose conséquente de chakra. Si cet égaré utilise l’élément Doton, il en va de même pour mon humble personne. Reste à savoir lequel de nous deux est le maître de l’autre sur cette spécialité précise. Je ne quitte pas du regard cet ahuri, tout en constatant que Saito s’est envolé dans les airs. Tout autour de nous, des blocs de roche s’envolent et retombent sur le sol modifiant toute la texture du sol environnant.

« Vous venez, jusqu'ici, accuser Kumo de tous les maux de la terre. Mais que savez-vous concrètement des Raikages et de leurs motifvations ? Vous avez la critique bien facile. Juger sans même écouter les arguments des parties… Juger à partir de connaissances superficielles… Quel piètre accusateur ! »

J’exécute à présent deux mudra ponctués du signe du tigre. Profitant de la contre-attaque de Saito et d’Akogare, j’y ajoute ma participation. Une technique téléguidée aux vertus transperçantes. Tel le Raikiri, le pouvoir foudroyant, la technique du katana de chakra, quittant l’index et le majeur de ma main droite, à une vitesse fulgurante allaient déjà probablement mettre fin à ce combat. Cet ahuri ne pourrait pas y échapper. C’est sa poitrine que je vise, le beau milieu du thorax !

*A priori, ce n’est donc pas détruire Kumo qui l’intéresse. Comme je l'avais imaginé c’est à moi qu’il veut avoir affaire . J’ai donc bien fait de venir. Reste à savoir s’il est seul ou s’il peut y avoir un quelconque traquenard dans cette affaire.*

Sans même y prêter attention j’observe du coin de l’œil les deux Kadoria. Serait-ce imaginable ? Aussitôt j’essaye de me retirer cette idée. Ils ne peuvent être liés à un quelconque coup fourré. Ce serait bien trop gros. D'autant plus que leur attitude première reste empreinte de loyayté.

Si ce bonhomme avait osé venir seul jusqu’ici, il paierait le prix de sa bêtise de sa vie. Ni plus ni moins. Car de ce combat, il ne sortirait pas vainqueur.

Spoiler:

Indice n°1:

« Au sein d'une nation, l'intérêt commun prévaut sur l'intérêt personnel. »
Art. III-II

Le passé - Premier extrait
Quelques mois auparavant…

Hôritsu ne faisait pas partie de ceux qui se réjouissaient des missions simples. Mais il fallait avouer que celle du jour l’était particulièrement : il devait simplement parler au gérant d’une boutique non loin du Shozaichi. Cela faisait néanmoins dix minutes qu’il attendait, pour que finalement quelqu’un entre.

Un homme si bien encapuchonné qu’il était impossible de déceler le moindre trait de son visage. Pour autant, sa prestance et son manque de formes féminines indiquaient à celui qu’on surnommait la Loi de connaître le sexe de son vis-à-vis. Mais cette part de mystère était gênante, faisant se lever le Shûkaijin.

« Dépêchons-nous, je n’ai pas beaucoup de temps…
─ Qui êtes-vous ? »

Un court rire essoufflé sortit de la bouche invisible de l’inconnu tandis qu’il s’approchait.

« Kyoshi Rei. »

Sous sa capuche, les courbes d’un masque blanc se dévoilèrent.

***

« Ton clan ? »

Ne pas y penser.

Le provocateur s’envola juste à temps pour éviter le petit cataclysme créé non loin de Kumo sous les yeux plats d’un Nukenin qui se retenait de ne pas se rappeler des souvenirs trop émotifs, même pour lui. Maîtrisait-il le Fûton ou était-ce un…

Ne pas y penser.

Il y avait un endroit où la terre ne remuait pas, et c’était forcément du côté du Raïkage et de son deuxième soldat. Pour l’information à récupérer, ce n’était pas bien compliqué : l’un d’eux maîtrisait forcément le Dôton. Sans sourciller, il écouta le Godaime répondre, mais ses mots résonnaient comme un tas d’immondices aux oreilles d’un homme qui était jugé comme extérieur, fou et se basant sur des mensonges. La Loi en était réduite à être jugée comme étant un « piètre accusateur ».

Le soldat resté au sol lança un kunaï. Sur ses appuis, Hôritsu ne put manquer la grossièreté du jet, qui même pour un Genin, représentait une honte totale. C’était si flagrant qu’il ne fut pas difficile d’en déduire que la cible était ailleurs. Aussitôt, l’homme repensa aux mots de ce jeune soldat et de son clan. Son clan… Ce kunaï lancé ailleurs… Au moment où le projectile se planta derrière lui, le déserteur du Shûkai lança à visage fermé des mots à l’intéressé.

« Tu es donc un Kadoria ? »

L’expression de son visage devint encore plus sérieuse – et ce fut surprenant de voir que c’était possible – alors qu’il composait un mudra visant à le faire s’envoler. Pourtant, il se sentit attiré vers l’arrière aussitôt, à l’instar des morceaux de terre de sa technique qui accompagnaient cette trajectoire.

Basculant à l’avant, sa main droite tenta de s’accrocher au sol, mais ne réussit qu’à gratter des grammes de terre. Sa main gauche s’étira avant de se poser sur le kunaï, sur lequel l’homme apposa une barrière autour du sceau déjà présent. Aussitôt, l’attraction qui était exercée ralentit drastiquement, tandis que Tsuhiro pouvait plus facilement s’envoler. Cela lui était doublement profitable car un projectile, vraisemblablement envoyé et dirigé par le Raïkage, se dirigeait vers lui.

Il était arrivé à la même altitude que le soldat des airs, mais son regard n’avait pas quitté le sol. Sur ses gardes, Hôritsu vit le projectile changer de trajectoire pour pointer à nouveau dans sa direction. Le poing droit serré, il envoya son œil droit – l’autre se battant avec ses cheveux libres – sur Seki Zennosuke.

« Tu crois que je ne sais rien sur toi, tes prédécesseurs ou sur Kumo ? »

Son bras gauche s’étira. Sa paume s’ouvrit vers le soldat qui était toujours dans les airs. Même si ce projectile était téléguidé, son envol lui avait permis de prendre un peu d’avance.

« Encore une erreur de ta part. »

Soudain, le soldat de Kumo se retrouva attiré à pleine vitesse vers Hôritsu… et donc vers le projectile.

Spoiler:

Le combat faisait rage et malgré la différence de niveau flagrante, je tenais bien le rythme face aux deux monstres que j’avais sous les yeux. Il fallait le dire, ce combat était excitant. J’étais peut-être un Genin, mais j’aimais combattre. J’adorais ça. Montrer que j’étais plus fort que quelqu’un était et que j’arrivais, même lorsque j’étais plus faible, à le dominer, était un sentiment que peu de personne connaissait. Il fallait le vivre pour savoir ce que c’était vraiment. Tout comme il fallait combattre pour connaitre le vrai but du combat. Bref, il y avait tout qui s’enchainer très vite. Je m’étais envolé grâce à mes dons héréditaires pour esquiver ce qui semblait être une technique Doton de haut niveau au vu de la dégradation du terrain. Cet homme était peut-être fou, mais il savait combattre et il était fort. Son sérieux voulait tout dire de toute manière. Attaquer un village seul était vraiment con, mais il fallait quand même reconnaitre que cet homme avait des couilles. Et pour ça, rien que pour ça, j’avais un peu de respect pour lui. Enfin bref, Akogare ne s’envola pas. Zennosuke fit quelque pas en arrière vers lui pour le protéger tandis que le Kadoria en avait profité pour attaquer l’assaillant. Moi, en étant en l’air, je pouvais voir le terrain en entier. J’en profitais pour discrètement, m’apposer un sceau Kadoria sur la hanche juste avant de dégainer mon épée. En effet, c’était mon issue de secours. J’avais profité du début de combat calme pour apposer un sceau sur le Raikage en lui tapotant le dos tout à l’heure et là, je m’étais apposer le sceau contraire sur le corps histoire de pouvoir le sauver ou me sauver la peau en extrême recours.

L’homme en face de moi esquiva assez difficilement la technique d’Akogare. C’était un Kadoria après tout, mais bon, l’assaillant fou maitrisait lui aussi le fuinjutsu. Sinon, comment aurait-il put contrer le sceau de gravité d’Akogare et surtout, comment aurait-il put être aussi à l’aise avec son corps alors que ce dernier subissait une attraction ? Plein de question qui fusaient dans ma tête tandis que le visage de l’homme changea du tout au tout alors qu’il prononça le nom de mon clan. Il nous détestait ? Il était mal tombé car devant lui, il avait un Kadoria et un Seki. Trois membres des deux clans les plus influents de Kumo. Enfin bref, ce gars-là n’était pas net et la suite de ce combat n’allait faire que confirmer ce que je pensais de lui. En effet, pour esquiver la technique de chakra bizarre du Raikage, il s’envola. Oui, il s’envola, tout comme moi d’ailleurs. Le fils de … Je savais qu’il était bizarre, mais s’il volait, ça voulait dire qu’il était lui aussi un Ka … Non ! Je ne voulais pas que ça soit vrai. Les membres de mon clan n’étaient pas des déserteurs et surtout, ils n’attaquaient pas le village qu’ils avaient eu même créé. N’oublions pas que c’était un Kadoria qui avait fondé Kumo. C’était le village des nuages fondés par la gravité. Mais ce mec se rendait-il compte de la gravité de ses actes ?! Mon visage se décomposa complétement. Il était devenu inexpressif, froid et sérieux. Si c’était vraiment un Kadoria, cet homme, j’allais devoir le châtier moi-même.

Il était donc en face de moi, mon épée dégainé et allégée j’avais dans l’optique de lui foncer dessus. Mais après y avoir réfléchit, la différence de niveau était sûrement trop grande. Rien qu’a en juger sur sa technique Doton de tout à l’heure, je pouvais dire qu’il me surpassait largement. Mais je devais profiter du fait qu’il ne me regardait presque jamais. En effet, son seul œil visible était complétement accaparé par le Raikage. Logique quand on savait que seul le Raikage aurait le pouvoir de le toucher si jamais il était un vrai ninja de haut rang avec une bonne défense. Mais c’était complétement con, car il avait oublié qu’en face de lui, il avait Kadoria Saitô et qu’il allait le baiser tellement fort qu’il allait en redemander après.

Bref, il est en face de moi. Je me demandais si c’était vraiment un membre de mon clan, quand pendant qu’il parlait au Raikage, il avait tendu sa main vers moi. Une technique ?! Merde, j’allais devoir être prêt. Sa paume était ouverte dans ma direction alors que j’avais senti mon corps tout entier attirer dans sa direction … Bordel de merde, c’était quoi ce gars ?! Et bordel, c’est quoi cette technique ?! C’était la confirmation que c’était belle et bien un Kadoria. Pour avoir été entrainé par Kouga et pour m’être entrainer sur l’attraction / répulsion toute mon enfance, j’avais reconnu cette force entre mille. Il ne s’agissait aucunement d’une technique futon, loin de là. Ce gars savait contrôler la gravité. Mais, une question persistait. Il ne m’avait pas touché, et donc pas apposé de sceau … Alors comment pouvait-il m’attirer aussi fort que ça … C’est alors que j’avais senti mon épée dans mes propres mains être attiré elle aussi.

Bordel, c’était ça. Alors que j’avais activé mon sceau Kadoria qui me reliait au Raikage et donc, avait ralentie considérablement la vitesse de mon attraction vers lui, j’avais lâché mon épée alléger qui partit à une vitesse folle dans sa direction. Rappelons qu’une distance de vingt mètres me séparait de lui et lorsque j’avais lâché mon épée, j’étais a environs 15 mètres, elle allait rapidement se retrouver planter dans son propre corps car en plus d’être légère de base, ma technique avait permis de l’alléger encore plus. Au même moment, la technique du Raikage, la lame de chakra fonçait dans la direction de l’assaillant, mais par en dessous de lui. Car il venait de s’envoler, la technique de Zennosuke arrivait donc par en dessous. Bref, quant à moi, je ne restais pas inactif. Je travaillais sur une contre-offensive si cette double offensive était un échec. Toujours le visage fermé et sérieux, je ne le lâchais pas des yeux tandis que je me faisais encore attiré vers lui. Le combat était intéressant, que demander de plus ?

Malgré ça, je voulais savoir une chose. A la fin de ce combat, j’allais lui parler. Je voulais connaitre sa véritable identité et comment cela faisait qu’il maitrisait la gravité sans pour autant apposé de sceau. C’était bizarre tout ça, ça n’inaugurait rien de bon.

Spoiler:

Akogare fut agréablement surpris de voir son Raikage le défendre, il put grâce à cette intervention terrestre contrant la première ajuster son lancé médiocre en toute sécurité. Le Seki remontait légèrement dans l'estime du Genin. Cependant, un seul signe de protection ne suffirait pas pour étouffer les inquiétudes du Kadoria vis-à-vis de son Chef de Village.
Le combat était cependant palpitant, l'action était présente et les deux parties se rendaient coup pour coup. L'Ennemi lui était redoutable, pour l'instant, il tenait très bien la distance face aux trois kumojin, il était peut-être temps que ces derniers passent le deuxième, voir la troisième vitesse. Le répertoire de technique d'Akogare n'était pas encore assez volumineux pour en finir avec cet homme, mais en combinant son pouvoir avec Saito et Zennosuke, il était supposé que l'affrontement finirait par tourner à leur avantage. Deux choix se présentaient à eux... Attaquer et en finir le plus rapidement avec cet inconnu ? Où bien attendre que la fatigue ne le gagne et en profiter à cet instant pour conclure l'affrontement.
La patience ? Ou la Sécurité ? Toutefois, il n'était pas dans la mentalité Kumojin d'attendre... le choix allait donc rapidement s'imposer de lui-même par les trois combattants de la Foudre.

Le Sceau du Kadoria avait fonctionné, c'était la conclusion à laquelle Akogare était arrivé lorsqu'il avait constaté la difficulté que l'adversaire du jour avait eu à s'envoler, cependant, il s'en était sorti et plutôt bien même en annulant les effets du Fuinjutsu Kadoria par un autre Fuinjutsu. Akogare pouvait donc se rassurer. Il connaissait à présent un peu plus les facultés de l'adversaire. Le Ninjutsu et la Fuinjutsu étaient ses spécialités, et son chakra semblait affilié à la Terre tout comme celui du Raikage. D'autres surprises se cachaient certainement tout comme les mystérieux pouvoirs dont-il allait faire état de grâce.

Il avait néanmoins son attention figée sur le Godaime et n'accordait que peu d'importance aux deux Kadoria présent. Excepté lorsqu'il ouvrit la paume de sa main en direction de Saito attirant alors ce dernier brusquement vers lui ou plutôt de l'attaque de chakra du Seki. Mais le Kadoria semblait doué puisqu'il parvint à ralentir la vitesse à laquelle il se faisait attirer vers une mort presque assurée. L'issu allait être déterminant pour la suite de l'affrontement, Akogare n'avait toutefois pas les armes nécessaires pour apporter plus de pressions à celle qui s'exerçait déjà sur l'ennemi. User de son chakra bêtement n'était pas une solution de qualité surtout que l'ennemi était déjà menacé par une épée aiguisée ou par une sorte de laser de chakra bien perforant. Il n'y avait pas lieu à en rajouter.
Le Kadoria préférait réfléchir à la suite, c'est pourquoi il focalisa d'un œil attentif la scène qui allait bientôt se dérouler sous ses yeux. Il se décala de quelques mètres du côté de l’œil masqué par les longs cheveux de l'ennemi.
Afin de disparaître de la focalisation que faisait ce dernier sur Zennosuke.

En position, il se campa sur ses jambes, prêt à agir en conséquence alors que l'épée et le laser rentreraient bientôt en contact avec la cible. Rattraper le coup en cas d'échec de la stratégie en cours, porter le coup de grâce ? Une chose était certaine, il agirait lors du prochain tour.

Action:

Aucune nouvelle hypothèse levée. Seulement, la piste du Raikage se précise chaque fois un peu plus. Dans mon esprit, la parade trouvée par cet homme, suite à l’attraction exercée par une technique d’Akogare, se déroule à nouveau continuellement. Il y a quelque chose qui cloche. S'extraire de la sorte d'une technique d'attraction... Je vois cet adversaire, à présent dans les airs, fuyant une technique qu’il comprend téléguidée. Il a pu éviter l’impact une fois en filant vers le ciel, il ne la réussira pas deux fois car cette fois ci, mon jutsu est tout proche de lui. Tout proche malgré ce nouveau tour de passe-passe qu’il exécute sous mes yeux. Tel un… Kadoria, alors qu’il lévite non loin de Saito, le voilà qui l'attire à lui, par cette paume ouverte. Deuxième fois qu’il agit ou réagit face à une technique d’attraction. Mes soupçons sont levés. Il s’agit bien d’un des membres de cet influent clan kumojin : notre adversaire lui aussi est un Kadoria. Plus que jamais je suis sur mes gardes. Un regard vers Akogare qui semble avoir gaspillé par mal de chakra. Yeux rivés sur cet adversaire, il temporise. Saito lui, plus que jamais est dans une sale situation, mais pas plus que ce Kadoria nukenin. Ce dernier est sur le point de se faire empaler par ma propre technique. Le nukenin joue une nouvelle carte, cet œil que l’on envoie vers moi.

Je me dois me concentrer un peu plus. Éviter que ma technique ne blesse Saito et me protéger de cet œil qui fuse sur Akogare et moi. L’épée de Saito, devant lui, le précède. Je sens la situation s’inverser. Si ce Kadoria n’arrête pas son attraction il se prendra l’épée en plein abdomen. Cependant, mon jutsu qui est plus proche de lui encore que ne l’est l’épée est déjà quasi inesquivable. L’impact est imminent, tout comme l’est celui entre cette technique que je prépare et cet œil. Je sens cette petite boule d’énergie remonter de mon abdomen jusqu’à ma bouche en passant pour ma poitrine. Mes joues se gonflent. J'exécute le signe du tigre tandis que dans le ciel je sais, je vois qu’il y a impact. Ma bouche faiblement entrouverte, comme si je m’apprêtais à chantonner, laisse siffler dans les airs, dix senbons de chakra. Dix senbons visant avec grande acuité cet œil de chakra à mi-distance entre ce nukenin de Kadoria et moi-même. Si c’est vraiment son œil qu’il a envoyé à moi, il risque d’avoir la surprise de devenir borgne. Prise de risque inutile.

Je me prépare au pire cependant, tout en jetant un regard vers Akogare, devenu plus un poids dans ce combat qu’un allié. Je n’ai pas le temps de le réprimander, mais il aurait pu au moins détruire cet œil dont on ne sait pas encore qu’elles sont ses capacités. Une explosion. Je saute légèrement en retrait tout en faisant attention de ne pas sortir de la zone de protection délimitée par ma technique initiale. Des mudras. Deux apparitions. Deux aigles de chakra assez grands pour supporter chacun un homme de ma taille. Les deux rapaces de chakra, sont près d’Akogare et moi. Sans quitter des yeux notre adversaire. J’intime l’ordre au Kadoria le plus près de moi de grimper sur un des oiseaux.

« Grimpe. Et fais-moi plaisir. Apprends à léviter. »

Car je comprends bien qu’Akogare ne sait rien des plaisirs du vol. Tout comme moi d’ailleurs. A la différence que lui est un Kadoria et que moi, ne suis qu’un Seki devant user de subterfuges pour goûter aux plaisirs aériens. Les deux aigles de chakra s’envolent à la verticale avant de prendre deux directions différentes. L’aigle d’Akogare s’en irait en dessous de la position de Saito, afin de le prendre au vol en cas de chute. Tandis que ma monture se positionnerait entre notre adversaire et le duo Kadoria. S’il s’en sortaient vivants, il devraient la jouer plus finement. Ou alors tout simplement, me laisser seul avec cet homme comme je l'ai demandé en vain depuis le début.

D’un ton neutre, je parviens à répondre à cet homme :

« Je l’affirme tu ne sais rien sur les Raikage. Cependant, je constate que ton clan est lié à Kumo. Qui es-tu ? »

Une affirmation on ne peut plus claire destiné à lui faire comprendre que je sais quel est son clan d’origine. Il ne me faudra pas de très longues recherches pour savoir qui il est si d’aventure il a vécu à Kaminari. Autant en ce cas qu’il coopère dès maintenant.

Spoiler:

Indice n°2:

« Tout shinobi doit tenir ses engagements. »
Art. I-IV

Le passé – Deuxième extrait

« Enfin, ce n’est pas en tant qu’ennemi que je me présente à toi, mais en tant que quelqu’un qui veut aider une connaissance commune. »

Connaissance ? Tsuhiro ne « connaissait » pas grand monde, à vrai dire. Sa rigidité comportementale et sa fixation sur les lois ne lui avaient pas fourni énormément d’amis et ça n’était d’ailleurs pas si important à ses yeux. Mais comment croire l’Homme Masqué ? D’un réflexe, l’homme du Shûkai avait posé la main sur le manche de son katana.

« Et de quelle connaissance parlez-vous donc ? »

L’homme enleva son masque blanc, et dévoila des cheveux de la même couleur accompagnant un visage presque aussi neutre que celui d’Hôritsu… mais comment oublier toute la cruauté qu’il y avait derrière ces traits ?

« De la part de Karasu Tsumei, voyons. »

L’hésitation ne fut que de courte durée chez l’un comme chez l’autre. A en regarder l’expression du visage de Tsuhiro, il était clair qu’il n’avait jamais connu personnellement le Yondaime Raïkage.

« Attends, tu ne le connais pas ? Après tout, ce n’est pas si illogique. Cet homme a passé une grande partie de sa vie à me chercher sans jamais me trouver… peut-être que ce fut pareil avec toi. »

Kyoshi Rei fit un mouvement de la main. Hôritsu l’attaqua aussitôt à l’épée, mais l’ancien Kazekage avait habilement esquivé. Il sortit un rouleau de parchemin scellé ainsi qu’une enveloppe qui semblait déjà avoir été ouverte.

« Cette lettre est de la part de Karasu Tsumei, et oui je l’ai lue… Quant à ce rouleau scellé, j’aurais bien voulu en connaître le contenu mais il semble que seul un chakra particulier puisse le faire… et je me doute que tu ne voudras pas essayer de le dérouler en ma présence ? »

Le regard azur du Shûkaijin se reflétait presque sur celui du criminel, qui posait les deux objets sans faire le moindre geste brusque mais sans non plus souffrir de la moindre peur ou hésitation.

« Ce parchemin, de qui provient-il ?
─ D’un ami commun, si je puis dire. Mais lui non plus ne te dirait rien si je te disais son nom. Le mieux serait que…
─ Je vous remercie de la commission. Maintenant, laissez-moi. »

Kyoshi Rei lui adressa un rictus sincère. Pour la première fois depuis leur rencontre, cet Hôritsu le lui avait rappelé… Et c’est presque heureux que l’Homme Masqué prit congé.

Tsuhiro regarda dehors et vérifia que plus personne n’était dans les parages, encore moins celui qu’il venait de rencontrer. Puis il rentra, et s’assit. Lorsqu’il regarda l’enveloppe, il vit qu’elle était adressée à « Tsuhiro ». Comment Karasu Tsumei, bien qu’ayant été le quatrième Raïkage, connaissait-il son véritable prénom ? Mais l’attention du gradé de l’Alliance des Pays Neutres se porta davantage sur le parchemin. Il tenta de le dérouler, mais le sceau le lui empêchait. Alors il déversa du chakra dans ses mains.

Puis le sceau disparut. Et le parchemin se déroula de lui-même…

***

L’attraction semblait opportune pour tirer avantage de la situation. Pour autant, le jeune soldat de Kumo semblait arriver bien moins rapidement qu’à l’accoutumée. Comment cela était-il possible ? Il était lui aussi dans les airs et il n’avait rien avec lequel s’accrocher… Mais les faits étaient là : il tardait à venir. Son épée lâchée arriva quant à elle avec une rapidité inattendue. Sans réfléchir, Tsuhiro arrêta son attraction et relâcha sa paume.

Le projectile de Seki Zennosuke arriva néanmoins quasiment au même moment. Dégainer son épée pour tenter de parer ? Impossible d’en avoir le temps. Composer les signes incantatoires pour créer de la terre pour se protéger avec un mur ? Il n’en avait pas le temps non plus… Mais il n’avait pas besoin d’en créer. Ses deux yeux bleus regardèrent son poing fermé.

Il relâcha son autre main, et la terre qu’il avait arrachée du sol lors du dernier assaut tomba à ses pieds. Adressant alors un regard au soldat dans les airs, Hôritsu joint ses mains pour un seul mudra, et un mur de terre se forma pour faire avorter l’assaut du Raïkage.

Pourtant, derrière l’Ombre de la Foudre avait enchaîné avec une autre technique : quelques projectiles moins rapides et moins imposants lui arrivèrent dessus. Stoppant sa technique de vol et de lévitation, Hôritsu perdit de l’altitude. Néanmoins, un des projectiles le toucha à l’épaule gauche, sans néanmoins l’handicaper à première vue. La douleur n’avait rien d’insurmontable, encore moins lorsque les enjeux étaient si importants.

Atterrissant au sol, il vit ses adversaires faire l’inverse. Deux oiseaux de chakra avaient aidé le Raïkage ainsi son autre soutien à rejoindre leur compère dans les airs. Les yeux d’un azur profond d’Hôritsu jonglaient entre ceux de ses adversaires, pour finalement s’arrêter sur celui du chef.

« Karasu Tsumei… vous a-t-il parlé d’une lettre importante, un jour ? »

Il s’en doutait. Seki Zennosuke était réputé pour avoir été l’élève privilégié de son prédécesseur. Si ce dernier occupait la place qui était la sienne, c’était uniquement parce que l’escrimeur de Kuchibashi l’avait souhaité. Et c’était justement parce que la parole d’un Raïkage avait de l’influence pour celle de son successeur que tout restait possible.

« Connaissez-vous ce sentiment, Godaime, celui d’avoir été choisi… et que votre aîné a placé tant d’espoirs en vous ? Moi je le connais… »

Aucun signe incantatoire, aucune technique, aucun mouvement. Juste des mots, bien plus puissants.

« … car je suis le Rokudaime Raïkage. »

Spoiler:

Le combat était vraiment très dur. Les deux camps se rendaient coup pour coup. La violence, la rage et le sérieux était présent. Il fallait le dire, pour une fois que moi-même j’étais sérieux. Oui, pour une fois que je prenais quelque chose au sérieux. Il fallait le dire, d’habitude, j’étais très tête en l’air et irrespectueux. Aujourd’hui, j’étais quelqu’un d’autre. Le gars en face de nous était un membre de mon clan. J’en avais la certitude au vue de ses techniques, c’était une assurance. Il avait le même don que moi et pourtant, il attaquait le village que son propre clan avait créé. Au vu de son âge, il était surement présent lors de la création du village alors pourquoi l’a-t-il quitté ? Pourquoi cet homme était-il devenu l’homme qu’il est aujourd’hui et pourquoi il tentait de détruire son propre village ? Ou peut-être, ne tentait-il pas de détruire le village. Peut-être était-il là pour quelque chose d’autre. Mais si c’était vraiment le cas, il était là pourquoi ? Plein de question fusaient dans ma tête. Une multitude de réponse allait sûrement m’attendre dans les secondes à venir.

Il fallait le dire, ce type était plein de mystère. Cet homme était lui-même une interrogation sur patte. Enfin bref, il esquiva notre contre offensif assez difficilement, mais il l’esquiva quand même. La technique du Raikage, il l’avait contré avec la terre qu’il avait pris tout à l’heure au sol en esquivant la technique d’Akogare. Et mon Katana, il avait arrêté sa course en arrêtant l’attraction. Malgré ça, il s’était mangé un bon petit coup de senbon. Et voilà ! Notre Raikage c’est le meilleurs mon gars, tu ne fais pas le poids contre lui ! Enfin contre nous, parce que faut l’avouer, j’avais un petit rôle à jouer la dedans. J’avais quand même faillit l’avoir ce type et sans technique, seulement avec un Katana. Et ouais, mais bon, j’aurais quand même tenté le coup. Enfin bref, il avait esquiver tout ça et était redescendu au sol. Il n’était plus en vol stationnaire et il reprit la parole pour lâcher une vraie bombe. Le bordel était … Le Rokudaime Raikage ?! Qu’est-ce qu’il racontait encore ce con ? Il osait manquer de respect au Raikage devant moi ? Bordel de merde, il méritait la mort. Enfin bref, il s’était plutôt calmé. Il en avait sûrement marre du combat et il avait sûrement comprit qu’il n’avait aucune chance dans un combat face à trois gars.

Enfin bref, j’étais descendu moi aussi de mon petit nuage. J’étais debout, juste en face du type qui venait d’attaquer le village. Bordel de merde, il était bien grand. Il était aussi blessé vu que le Raikage avait réussi à le toucher. Enfin bref, le combat était sûrement fini vu qu’il était redevenu calme et qu’il avait lâcher sa petite bombe. Rokudaime Raikage hein … J’allais devoir lui répondre, même si ce n’était pas trop mon affaire, j’avais l’intention de lui demander des explications. S’il était belle et bien un Kadoria, pourquoi il attaquait ce village ? C’était sûrement une façon de montrer sa puissance et de défier le Kage actuel … M’enfin, il fallait en avoir le cœur net.

« Tu sais que je t’aime bien toi ? Même si je pense que t'as oublié de prendre tes médocs ce matin ... C’est vrai, t’es du genre grande gueule, un peu comme moi. La différence entre nous deux c’est que moi je sais porter mes baloches quand il faut. Qu’on se le dise directement, je sais pas de quel asile de fou tu sors, je sais pas de quel village tu viens ni qui t’envoie, mais le gars devant toi qui a réussi a te blesser … Bah c’est lui le Raikage. »

Il fallait quand même lui faire comprendre. Le type se pointait dans notre village et s’autoproclamait Raikage ?! Ce gars est qui bordel ? J’avais plein de question dans la tête et franchement, il faut le dire, j’avais besoin de faire sortir tout ça. J’étais comme ça de base, quand j’avais un truc à dire, il fallait que je le dise. Je ne gardais rien pour moi, il fallait le dire j’étais quelqu’un de vrai. Et c’est pour ça que j’avais repris la parole quelques secondes après.

« Comme dit, je ne sais pas qui tu es, je ne sais pas qu’est-ce que tu fais là, et je ne sais encore moins qui t’envoie. Mais je vais t’expliquer quelque chose. Ici, t’es à Kumo et ce village, il appartient à tous les Kumojins. Rien ni personne ne peut se pointer là, attaquer le village et s’autoproclamer Raikage par la suite. Et ceux même si c’est les dieux qui t’envoie. Crois-moi, que tu sois un Kadoria toi aussi ou non, je n’hésiterai pas à combattre jusqu’à mon dernier souffle pour mon village et t'empêcher d'atteindre ton but. »

Fallait qu’il comprenne un peu. La vie c’était pas comme ça. La vie c’était pas facile, tu venais pas sur un coup de tête et décidais de prendre la place d’un mec important comme ça. Il est fou lui, il croit sûrement que c’est la fête du slip dans les montagnes Kumojins. Bordel de merde, faut qu’il se calme.

Spoiler:

Le trio Kumojin se défendait plutôt bien face à ce drôle d’étranger. Akogare avait l’impression de ne pas servir à grand chose, la faute notamment à la distance qui séparait le jeune Genin de la cible ennemie. Tant que ce dernier restait loin du Kadoria, ce dernier ne pouvait pas faire grand chose, ce qui avait le don de l’ennuyer au plus haut point. Mais en dehors de cela le combat était intéressant, et l’adversaire mystérieux. Il n’avait toujours pas lâché un mot sur ses intentions. Il était louche, très louche et il devait sans aucun doute cacher quelques choses. Après tout, il avait fait acte de technique similaire aux techniques claniques des Kadoria. Il y avait de quoi susciter de l’intérêt. Beaucoup d’intérêt même.
Et c’était la conclusion à laquelle tout le monde avait finir par concevoir. Mais comment cela était possible, et surtout qui était-il bordel !

L’ennemi était doué, il avait réussi de manière très habile à éviter la stratégie mise en place par le Godaime Raikage et Saito. Annulant l’attraction d’une part, utilisant la terre qu’il avait arrachée pour contrer la puissante attraction d’Ako’ ensuite. Il était sorti globalement indemne de cet affrontement. Mais Zennosuke avait déjà prévu la suite et avait crée des senbons que l’inconnu ne pu éviter totalement se blessant même à l’épaule dans sa chute tandis qu’un oiseau de Chakra venait tout juste d’apparaître sous les fesses du Kadoria avant de s’envoler légèrement.

Mais non !! Ako’ avait prévu de faire autre chose, il avait préparé son coup au tour d’avant en sortant du champ de vision d’Horitsu et en se préparant à agir. Pas question de cramer bêtement sa préparation. La pression devait être remise sur les épaules de l’assaillant quitte à se mettre en danger. Il n’avait pas froid aux yeux, et il n’avait pas peur des conséquences. En plus de cela, l’attaquant de Kumo n’avait pas encore tout à fait touché le sol. C’était le moment d’agir. Il sortit un Kunai similaire à celui qu’il avait déjà utilisé plus tôt dans la bataille et prenant appui sur l’oiseau, il se propulsa à la force de ses jambes en direction de l’adversaire.

Il activa alors le même sort qui avait donné du fil à retordre à l’étranger au début du combat pointant le Kunai vers l’adversaire. La force d’attraction n’avait pas diminué. Il était prêt à user de ses réserves de chakra pour protéger le village.
Il souhaitait profiter des blessures à l’épaule de ce dernier. La force d’attraction était déjà en action et Akogare était prêt à donner un coup de kunai en plein vol à son adversaire.
Un coup qui combiné à la vitesse d’attraction, serait sans doute préjudiciable pour cet ennemi, mais il souhaitait pousser le vice un peu plus loin.

L’action se déroula très rapidement. Il était difficile de savoir si son stratagème avait fonctionné. Il ne pensait pas avoir tué sa cible. Mais il espérait l’avoir blessé.
Lui était fatigué. Un genou à terre haletant de fatigue. Ce combat épuisé grandement ses réserves de chakra. Elles étaient presque à sec, il était temps d’en finir.
Pourtant, alors que sa vue devenait légèrement trouble et qu’il manquait de peu à chaque instant de vaciller. Il entendit les discours entre l’adversaire du jour et le Godaime.

Cela parlait d’une lettre, du Yondaime. C’était difficile en comprendre vu l’état de fatigue du Kadoria. Mais il capta nettement les dernières paroles du mystérieux personnage. Il était le Rokudaime Raikage. C’était quoi ce délire encore ? Quoi qu’en y réfléchissant un peu mieux, s’il était réellement un Kadoria alors sa prise de pouvoir pourrait être bénéfique au Clan. Mais l’identité de cet homme restait encore inconnue et la façon dont il venait réclamer le pouvoir était bien étrange. Il était peut-être un peu complexe d’y faire confiance.

Néanmoins Akogare voulait assister à cela. Il voulait être témoin de ce que cette situation allait donner, il devait résister encore un peu.

Action:

Je l’avais vu, cette nouvelle technique doton qui le protégeait in extrémis de mon attaque. Dès lors qu’il avait flairé la supercherie, j’étais certain qu’il trouverait la parade adéquate. Et il l’avait trouvée. L’avantage de toute cette situation c’est que Saito se tirait d’affaire. La situation changeait drastiquement du tout au tout. Le nukenin Kadoria descend à présent vers le sol à vive allure. Pourquoi compliquer les choses lorsqu’on peut faire simple ? Pourquoi ne pas tout simplement accepter que l’affrontement continue ? Non. Lui préfère nous éviter.

Il ne faut pas bien longtemps pour que je comprenne pourquoi cette petite pause en plein combat. Il avait besoin de se vider. Il avait besoin de se laisser à quelques « révélations ». Peut-être espérait-il me destabiliser ? Peut-être finalement n’était-il ici que pour destabiliser le village ? Pour quel but ? Certainement l'affaiblir un peu plus face aux menaces extérieures. Le fait qu’il évoque la lettre du Yondaime me fait tiquer. J’ai comme un petit mouvement de recul de la tête. Il remarquera probablement que j’ai été étonné par cette première révélation. Pour sûre, une victoire pour lui, car c’est exactement ce qu’il recherche. La question principale, cependant reste entière. Comment peut-il avoir connaissance de cette lettre ? Il n'y a que trois personnes qui savent... Hasaki, qui jamais ne me trahirai, Kadoria Kouga, qui venait de l'apprendre... et... ce shinobi qui me l'avais remise en mains propres.

Comme s'il flairait mes questionnements, je vois le nukenin poursuivre en tentant d’enfoncer le clou. Frapper là où ca fait mal, avec des mots savamment choisis : "Avoir été choisi… espoirs…" et pour couronner le tout ce nukenin m’annonce être le Rokudaime Raikage. Je reste malgré moi figé dans les airs, comme pris par une technique Kanashibarai, une technique d’immobilisation par genjutsu. Qui d’autre à ma place ne l’aurait pas été ? Je fronce des sourcils pour la première fois depuis le début du combat. Ai-je affaire à un véritable illuminé ou existe-t-il la moindre part de vérité dans ces propos ?

En dessous de nous, je vois Akogare tenter une attaque sur ce nuke avant même qu’il ne pose pied à terre. Et le fait de le voir s’agiter de la sorte me sort de la petite torpeur dans laquelle je m’étais laissé aller. Mon esprit combatif reprends le dessus, même si pour l’instant je ne me suis pas encore laisser aller à mon véritable style de combat : celui de dicter le tempo par des attaques puissantes savamment placées. Je tournois autour du Kadoria nukenin par cercles concentriques tout en m’adressant à lui :

« Tu as fait deux erreurs… Deux erreurs capitales qui laissent entendre, comme je te l’ai dit tantôt, que tu ne sais rien des Raikage, malgré ce que tu crois savoir. Mais dis m’en plus Rokudaime. Car je sens que tu éprouves le besoin de vider ton sac. Dis ce que tu as à dire, mais dis le vite, car après cela, il n’y aura aucune issue. »

Je vais voler le second aigle de chakra un peu en dessous de moi. Je n’ai toujours pas touché le sol, mais tout ceci ne devrait plus tarder. Pour l’heure je me rapproche lentement du nukenin et d’Akogare parti au clash au corps à corps.

Indices finaux:

« Un shinobi ne doit pas jouer avec sa vie inutilement.»
Art. I-VIII

Et il hurlait, le petit soldat. Hôritsu se demanda ce qu’il aurait fait en voyant un Kadoria avoir ce comportement et ce langage. Mais l’homme du Shûkai restait de marbre. Ce genre de futilités ressortait aussitôt de ses oreilles. Sa concentration ainsi que son regard n’avaient qu’une seule cible : Seki Zennosuke. Malheureusement, le deuxième Kadoria n’allait pas en rester là.

« Vous êtes loin de connaître l’ensemble de mes pouvoirs. »

Sous ses cheveux blonds, son oeil droit semblait d’un azur… doré. Etait-ce de la lumière, un changement de teinte ? Mais en tout cas sa pupille n’état plus aussi bleue qu’avant.

Le jeune Kumojin avait bondit et avait calé ses mouvements sur ceux du Nukenin. Le kunaï qu’il avait pointé vers lui avait tout de celui dont il s’était déjà servi pour sa technique d’attraction. Que ce soit pour le repousser, l’attirer ou toute autre chose liée à des mouvements, Hôritsu savait ce qu’il avait à faire. Il exécuta un mudra alors qu’il commençait à être attiré et soudain… il s’immobilisa totalement. Ses pieds tremblaient légèrement et il approchait un peu, mais c’en était loin de l’idée que le jeune Kumojin avait du se faire.

Pourtant, Hôritsu tarda à mettre sa main sur le manche de son katana. Sa main gauche vint chercher celles de celui qui avait bondi vers lui. Il dévia le coup, bien plus faible que prévu, et fut simplement légèrement entaillé à l’avant bras gauche. Mais avec tout ça… Tsuhiro serrait le poignet du petit soldat. Et il lui porta un regard hétérochrome.

« Un shinobi ne devrait pas jouer avec sa vie inutilement. »

Mais il lâcha le manche de son arme et relâcha le poignet de l’individu. Il cessa de le regarder et fit quelques pas en avant pour se rapprocher du Seki. Sa pupille était toujours étrange.

« J’aurais pu le tuer… en avez-vous conscience ? Mais je veux le bien de Kumo. Cette nation et ce pays qui m’étaient totalement inconnus jusqu’à lors… je veux les protéger. »

Il fouilla son habit d’une main sans lâcher le Raïkage du regard. Il en sortit deux feuilles de parchemin.

« Mais ce que vous faites conduira à la destruction du village. Avant de vous occuper des autres, c’est Kumo qui devrait vous intéresser. Il y a déjà trop de traitres et de problèmes internes pour que vous puissiez par exemple vous lancer dans un affrontement contre un empire puissant sur des terres qui sont éloignées et différentes des vôtres. Je connais le Shûkai… et leurs forces sont bien supérieures aux vôtres. »

Son regard ne vacillait pas d’un centimètre. Hôritsu fixait l’homme dans les hauteurs.

« Je le sais car j’ai fait partie de leurs rangs. Mais depuis que j’ai reçu ces deux lettres, que j’ai recopiées pour que vous les lisiez, j’ai changé de voie. Déserteur du Shûkai car haïssant en tout point l’empire qu’il est devenu, je suis devenu votre successeur. »

Il repensa à ses récentes découvertes ainsi que qu’à ses discussions… enrichissantes autant qu’inquiétantes.

« Plus que mon avis sur le Shûkai, mes pouvoirs ou les lois que je veux faire appliquer… je suis également au courant qu’une attaque se profile à l’encontre du village. Entre le Shûkai et cette troupe qui assiégera le Sentier Perdu… il ne restera plus rien. »

Son bras prit un peu d’élan, puis il lança les deux parchemins en l’air, à destination du Godaime.

« Je veux et je sais comment redresser le village. Mais vous ? Je vous l’assure, j’ai plus d’envie, de valeurs, de lois, de pouvoirs et de prévoyance que vous le croyez. Je serai votre successeur. Mais comme ça a été votre cas, nous pouvons peut-être trouver un compromis. Votre mort n’aiderait pas Kumo, elle est autant évitable et dommageable que la mienne… »

Il lui laissa le temps de lire la première lettre. Il n’y avait aucun doute qu’il reconnaîtrait la manière de choisir les mots de son maître.

« Je suis sûr que vous voyez ce que je veux dire, Zennosuke. Vous avez été dans l’ombre avant d’en devenir une… »

Le temps vint pour l’intéressé de lire la seconde lettre.

« Oui, je sais tout ça et davantage encore parce que je ne suis pas seulement un Kadoria… »

Ses yeux hétérochromes furent plus intenses, à la mesure de ses prochaines paroles.

« … mais le frère de Kadoria Uriô. »

Spoiler:

Le passé - Lettre de Karasu Tsumei

Cher Tsuhiro,

Peut-être liras-tu cette lettre en pensant qu’elle ne t’est pas destinée mais crois-moi, c’est la vérité. Je suis Karasu Tsumei et je suis le Yondaime Raïkage. Je t’écris ces lignes sans savoir si tu es toujours vivant – ce qui me fait me sentir un peu étrange – ni même ce que tu as pu devenir.

J’ai toujours été le disciple du Shodaime Raïkage, Kadoria Uriô. Il fonda Kumo pour apporter à notre pays la paix, et réussit à rassembler tant de clans qui encore aujourd’hui ont eux-mêmes du mal à croire qu’ils cohabitent. C’était un grand homme et si tu ne vois pas vraiment pourquoi je te parle de lui, je t’invite à lire le parchemin que tu auras probablement avec toi.

La vérité est que je t’ai longtemps cherché. C’était l’un des désirs de mon maître et alors que je t’écris ces mots, je ne l’ai pas encore exaucé. Qui es-tu devenu ? C’est une question que je me pose souvent. Après tout, même si on ne choisit pas où on nait ni de qui, ce sont nos actes et nos décisions qui construisent l’homme que nous sommes.

Je crois que Kadoria Uriô m’a choisi un peu par défaut parce qu’il t’avait perdu. Moi aussi, j’ai longtemps espéré t’avoir comme disciple ou même comme collègue. Et j’ai moi aussi choisi quelqu’un d’autre. Il s’appelle Seki Zennosuke et j’aspire à ce qu’il devienne mon successeur.

Les récents évènements me font me hâter à écrire, mais j’espère que quand je reviendrai de mon voyage je pourrai léguer cette lettre et cette recherche à mon disciple. Ainsi, trois Raïkages t’auront cherché et crois-moi, ce n’est jamais bon signe ! Mais toi tu es différent. Tu es un peu le caprice de mon maître, le mien et je l’espère… celui de mon successeur.

Vois-tu, je me prépare à laisser une seconde chance à un criminel notoire du nom de Sabakyô Seitô, tout comme mon maître l’avait fait avec le Kakumeigun qui avait enlevé une de ses kunoïchis. Et quel en fut le résultat ? Le village de Suna fut créé.

C’est de cette seconde chance dont il est question. Qu’importe ce que tu as pu faire, ce que tu es devenu, il est toujours temps de poursuivre le rêve de mon maître. Il m’a dit un jour que tu le surpassais déjà en Ninjutsu durant tes premières années et que tu ferais un excellent Raïkage. J’ai toujours cru que ce n’était qu’un caprice à la limite de l’égoïsme… Mais aujourd’hui je comprends ce qu’il voulait dire.

J’espère pouvoir te rencontrer un jour.

Le passé - Lettre de Kadoria Uriô

A mon jeune frère,

Lorsque nous avons subi une attaque de grande envergure durant la Grande Guerre, nos ennemis ont capturé certains membres de notre clan. Parmi eux… Il y avait toi, petit frère. Te souviens-tu de nos premiers entraînements sous la montagne ? Probablement pas, je sais que la guerre n’offre jamais de bonnes choses à la mémoire de ses combattants ou de ses victimes. Mais moi, je m’en souviens. Malgré le fait que tu sois mon cadet, tu me dépassais déjà grâce à tes yeux. Nous qui avons toujours maîtrisé nos arts via le Fûinjutsu, tu étais capable de le faire sans grâce au Ninjutsu et à ton Dôjutsu.

Je l’ai toujours su : tu aurais fait un plus puissant Raïkage que moi. Mais d’un côté, le fait que tu m’aies été enlevé m’a permis de prendre conscience jeune de certaines choses. L’amour que j’éprouvais pour toi, je l’ai transmis à mon clan, à mes proches et finalement à tout mon pays.

Je sais trop bien également à quel point faire connaître ta situation et ton identité aurait pu t’attirer des problèmes. Seules deux personnes sont au courant que je te cherche : mon disciple, Karasu Tsumei, qui disposera de cette lettre ainsi qu’un ami à moi… Kyoshi Rei, qui même s’il n’a pas choisi la même voie que moi, saura te retrouver grâce à son « Artefact ».

Toute ma vie, je l’ai passée à défendre ma nation. Et je l’ai fais sans jamais avoir à me forcer. Je crois qu’il y a des choses, comme la nature par exemple, contre lesquelles personne ne peut lutter. Et le fait de se battre pour sa famille, son pays et son entourage font partie de ces choses indomptables.

Le fait que tu ne sois pas là à mes côtés m’a fait remarquer qu’un shinobi ne peut jamais assumer tout seul. C’est pour ça que j’ai créé à Kumo l’unité du Shinobi de l’Ombre, qui n’a comme effectif que mon disciple. J’espère que cette idée traversera les âges. Vois en ceux qui auront été des Shinobis de l’Ombre des images de toi.

Malheureusement, nous ne nous reverrons jamais. J’écris ces mots en sachant bien que je mourrai bientôt. Il y a des jours où je me demande si en ayant laissé quelqu’un d’autre devenir Shodaime, je t’aurais retrouvé. Des fois je regrette ma vie qui m’a tenue éloigné de toi.

Défendre ma patrie, mes proches… ou retrouver mon frère. Y a-t-il pire choix au monde ? J’ai tenté de faire les deux, et j’aurais réussi à moitié.

Mais toi… tu n’auras pas ce choix cruel à faire. Je voulais que tu connaisses ton passé pour pouvoir être libre et serein.
Si tu veux poursuivre mon oeuvre, fais-le. Mais si tu veux suivre une toute autre voie, je serai également de tout coeur avec toi.
Mais n’oublie pas deux choses.
La première, c’est que peu importe de qui le sang coule pour Kumo, ce qui compte c’est pourquoi.
Enfin la seconde…

C’est que je t’aime, petit frère.

Ce gars se foutait vraiment de nous. Il pensait qu’attaquer un village était un un acte normal. Bah ouais, c’était rien voyons. Même moi chaque fois que je me lève le matin je me fais un petit village pépère et j’attaque le Kage et deux genins. C’était rien voyons, c’était banale. Petit con va, t’as cru c’était la fête ? Non mais faut qu’il se calme. Le mec en plus il faut trop le sérieux … Comment j’avais trop envie de lui mettre mon poing dans la gueule. Il avait de la chance d’avoir esquivé mon Katana, je lui aurais fait un joli trou dans le bide. D’ailleurs, c’était pour ça que je m’étais diriger vers mon Katana et que je l’avais ramassé. Je l’avais nettoyé avant de le remettre dans son fourreau dans ma ceinture. Le combat était sûrement terminé, mais j’étais toujours sur mes gardes. C’est vrai, on sait jamais que ce type nous la joue bombe humaine ou autre. J’allais devoir protéger le Raikage, c’était ma mission aujourd’hui après tout. Enfin bref, j’étais à environs dix mètres du type aux cheveux blanc avant de l’entendre reprendre la parole. Il avait lâché une bombe, une vraie quelques minutes auparavant … Mais il n’avait sans doute pas fini. En effet, il balança des phrases venues de nulle part. C’était sûrement de belle phrase dite comme ça, dans la bouche d’un gars qui avait tenté de me tuer en même temps que lui tout ça ne voulait rien dire.

Je restais sur mes gardes jusqu’au moment où l’assaillant commença à fouiller dans sa poche. Il en sortit … Des parchemins. Putain, des parchemins explosifs ! Sans plus attendre, j’avais pris appuie pour les intercepter puisqu’il avait tenté de les lancer sur le raikage. Mon geste était rapide et pure et j’avais réussi mon coup. Les deux parchemins en mains, j’attendais l’explosion pendant de grandes seconde … J’attendais. J’attendais. Et j’attendais encore, sans résultat. Se pourrait-il que je me sois trompé … Bordel de merde. Je jetais un petit coup d’œil aux deux parchemins que j’avais dans les bras et là … Bah j’avais l’air d’un con. J’étais même le plus grand des imbéciles. Je ne savais plus ou me mettre tellement j’avais honte, même si cette action partait d’une bonne intention. Enfin bref, je m’étais retourné vers le Raikage et lui envoya une des deux lettres. J’en avais gardé une pour la lire moi aussi histoire d’essayer de comprendre ce qu’elle disait. Et j’avais eu de la chance, car c’était une lettre de l’ancien Raikage, Kadoria Urio. L’homme qui avait bâti ce village, bâtit ces murs et fait réunifier ces clans. C’est grâce à lui qu’aujourd’hui, je me battais à côté d’un Seki. Il avait éradiqué la haine et la violence entre les clans pour transformer le village de Kumo en une grande famille, unie et soudé.

Enfin bref, cette lettre m’avait un peu touché, mais je n’allais pas le montrer en public. C’est vrai, c’était rare de voir un tel amour. On racontait que l’ancien Raikage avait un bon cœur et cette lettre en était la preuve. Mais franchement, je ne comprenais pas l’attitude de cet homme. Je ne comprenais pas pourquoi, alors qu’il savait tout ça, qu’il était venu jusqu’ici pour combattre. Il a bien attaqué le premier, nous n’avions fait que nous défendre. Enfin bref, je m’étais retourné vers le Raikage et lui avait lancé la lettre qui était en ma possession pour qu’il puisse lui aussi la lire. Malgré ça, j’avais envie de prendre la parole comme à mon habitude. Mais franchement, j’en avais ras le bol. Kadoria ou pas, il fallait lui faire comprendre que la vie c’était pas rose et qu’ici, dans les montagnes Kumojins, c’était pas les téllétubbies.

« Cool ta vie, mais maintenant que t’as fini de pleurnicher retourne au Shukai. »

Fallait bien lui faire comprendre que le monde ne tournait pas qu’autour de lui. Bordel de merde, il était vraiment sérieux dans sa démarche ? Ce type était complétement fou ? Il avait sûrement perdu la raison car attaquer un village et vouloir le rejoindre par la suite n’allait pas bien ensemble et il avait du mal à le comprendre je pense. C’était pour ça que je m’approchais de lui un maximum jusqu’à arriver a environ un mètre de lui. J’étais suicidaire ? Non. J’avais lu la lettre que son frère, le premier Raikage de l’histoire de Kumo, lui avait envoyée. Je savais pertinemment que s’il m’attaquait, il n’allait pas me tuer. Puis il était trop calme depuis le début du combat pour sortir de ses gonds maintenant. Il était bien trop patient et il voulait trop rejoindre le village pour attaquer un Genin qui tentait de lui ouvrir les yeux sur la gravité de son acte. Il allait donc devoir écouter de fermer sa grande bouche, car depuis tout à l’heure franchement, on entend que lui.

« Je pense pas que t’es compris le sens de la lettre de ton frère. L’ombre du Kage hein … Il n’y en a pas qu’une. Je veux dire, à partir du moment ou tu es un ninja, tu es censé être une ombre. C’est pour ça que ton frère se trompait. Faire confiance en une seule personne alors qu’on a tout un village derrière nous, c’est se tromper. Franchement, je te plains. Tu veux tellement devenir une ombre, tu veux tellement rendre fier ce frère que tu n’as jamais connu que tu oublies les autres personnes, tes autres frères … Mais un déserteur du Shukai comme toi ne peux le comprendre. Tu changes de patrie comme tu changes de slip, même si je pense au vu de l’odeur, que tu n’en a pas changé depuis longtemps. »

Une petite pique pour finir, j’étais obligé. J’étais comme ça après tout, mais malgré ça, mes mots étaient profond. Pour une fois me direz-vous. Ce combat m’avait changé. Je le sentais, il y avait ce petit truc en plus à l’intérieur de moi, cette flamme qu’il avait réussi à raviver après qu’il m’est donné l’occasion de lire ces lettres.

Spoiler:

Lorsque le coup de tonnerre éclate, il est trop tard pour se boucher les oreilles.
Sun Tzu

Il est des moments fréquents où un dirigeant se doit de trancher face une décision difficile. Il me semble que c’est à nouveau le cas face à cet énergumène sorti de la cuisse à Jupiter. Peu avant qu’il ne déballe son sac, j’éprouvais une envie, retenue, de le liquider. Mais… il en avait dit tant que je devais bien l’avouer, il avait fini de me laisser perplexe. A mesure qu’il me révèle ce qu’il affirme être son passé ou ses connaissances sur mon prédécesseur, je ne peux que le regarder avec plus de curiosité.

Akogare, puis Saito à nouveau tentent de le tuer. Il esquive, pare, se fait légèrement toucher avant de mettre Akogare dans une sale posture. Mais, même si je n’ai fait aucun mouvement pour protéger le Genin Kadoria, je l’ai pressenti que cet homme ne le tuerait pas. Surtout pas après avoir affirmé être le Rokudaime Raikage. Ce serait l’erreur finale à ne pas commettre par lui. Car après un meurtre kumojin, surtout dans ce contexte, nul autre shinobi de ce village n’accepterait de se soumettre à ses ordres quand bien même il serait le fils de Thor. J’écoute, en descendant chaque seconde un peu plus vers le sol, la suite des propos du nukenin. Il continue dans son non-sens. Des propos peu pertinent à mes yeux surtout lorsqu’il me critique ou critique mes actions. Je le sens. Cet homme crois savoir des choses, mais la réalité est tout autre. Il croit me connaître mais le fait est qu'il se berce d'une douce illusion.

Cependant dans le lot de ce que je considère être un tas d’inepties, il dit des choses qui en mon sens plaident un iota en sa faveur. Je veux parler de l’évocation de mon rôle de Shinobi de l’Ombre. C’est à ce moment que mon aigle de chakra touche le sol. Et c’est là que le nukenin, pour la première fois s’approche de moi. Il me tend des lettres. Des lettres que je lis seul. En reprenant mon envol dans le ciel. Ni Saito, ni Akogare n’en liront la moindre lettre. Car bien que je devine qu’il dispose de quelques pouvoirs héréditaires particuliers, il me semble que ce nukenin de Kadoria, par sa simple présence est une faille dans le dispositif de sécurité de Kumo. Surtout dans le contexte actuel. L'emprisonnement de Sho, la double traîtrise au front, les actes d'indiscipline au sein du village...

Scène surréaliste que celle offerte aux yeux des Kadoria et des membres du Kazai qui au loin, observent ce combat. N’est-ce pas incongru ? Un combat interrompu par une lecture. Et pourtant, je lis tout en prenant mon temps. Je garde bien entendu un œil sur le nukenin. Sait-on jamais ? A la fin de ma lecture cependant, je suis bien obligé de poser un regard particulier sur cet homme. Je le fixe tel un prédateur regardant sa proie. Je range les lettres. De ma position, encore dans les airs à une vingtaine de mètres du sol, j’apostrophe cette étrangeté de l’histoire shinobi.

« Ton histoire est bien poignante nukenin, mais tu remarqueras que tu ne nous as toujours pas dit quel est ton nom. »

Une première preuve de son indélicatesse. Une première preuve de son décalage vis-à-vis de Kumo. Je lève l’index. D’une.

« Je t’ai affirmé depuis le début que tu ne sais rien des Raikage, et tu ne dispose d'aucune information fiable en ce qui me concerne. Ces lettres en sont la preuve. Ton comportement et tes propos aussi. »

Je lève le majeur. De deux.

« Crois-tu que ce soit par désignation du Yondaime que j’ai été élu Raikage ? Apprends, jeune fou, que même si le Yondaime m’a suggéré, c’est bel et bien le Conseil du Daimyo et le Daimyo lui-même qui a fait de moi le Godaime. Je ne dois rien à personne si ce n'est au Daimyo. »

Je lève l’annulaire. De trois.

« Tu viens à moi, comme beaucoup d’autres, avec plein de critiques à la bouche. Mais la réalité est que tu ne sais rien des problèmes de Kumo, tu ne sais rien de ses règles, de ses lois. Et pourtant tu affirmes venir avec tes propres lois. Tu me sembles bien prétentieux. »

Je joins subitement mes deux mains l’une à l’autre.

« Il ne peut y avoir qu’un seul capitaine sur le navire kumojin. Je suis le seul garant de l’ordre kumojin, le seul garant du respect de ses lois. Je suis le seul garant de la stabilité de Kaminari no Kuni et des pays alliés. Voilà le pouvoir que m’a légué le Daimyo. Un pouvoir à vie. Un pouvoir que je ne partage pas… Rokudaime. »

A la vitesse d’un Raikage j’exécute une série de mudra. Un clone apparaît à mes côtés, et fonds directement sur le nukenin, pour sûr le Kadoria le regarderait. Comment faire autrement face à une "technique" qui fonce littéralement sur vous ? Ce regard échangé lui serait funeste. Car à la suite de mon clone, je m’étais laissé happer par le vide, la tête la première en direction du Kadoria. Mes mains, toutes seules exécutaient déjà une série de mudra. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire toute la zone était balayée par un souffle de chakra laissant sur place un énorme cratère. Même si ce nukenin, par un quelconque subterfuge était parvenu à se départir de la technique de paralysie que je lui ai fait subir, il ne pourrait, ni n’aurait le temps d’esquiver la technique suivante. Une technique à la zone d'action pouvait englober une dizaine de shinobis. Paralysie et illusion, puissance et rapidité d'exécution. Un enchaînement funeste.

KABOUM !:

J’espère que le duo Kadoria loyal s’est écarté. Autrement, je crains le pire pour eux. Mais à l’heure actuelle, c’est plus la survie de Kumo qui est en jeu face à un homme somme toutes dangereux. Un homme qui peut à la fois être une bénédiction ou une malédiction pour le village. A l'heure actuelle, et dans ce contexte précis, le Raikage que je suis préfère l'option de la sécurité.

*Tu es tombé dans la mauvaise période shinobi.*

Spoiler:

« Au sein de son village, le Kage est le plus haut responsable hiérarchique.»
Art. II-I

Dès lors qu’il avait noté que Seki Zennosuke avait lu les deux copies de lettres qu’il lui avait envoyées, Tsuhiro ne fit plus attention aux deux Genins. L’important pour lui était de cerner ce qu’allait faire l’Ombre, et comme il aurait pu s’en douter ce dernier n’allait pas le faire sans parler avant. Souvent, dans ce genre de situations, les combattants étaient pris dans une bataille plus que physique et ils y incluaient une question d’ego. Et aussi impartial et conscient qu’il avait un rôle à jouer, Hôritsu savait bien que quelque-part, il n’échappait que partiellement à cette généralité. Il voulait convaincre oui, mais pas pour les mêmes raisons.

La première phrase prononcée par l’expert en chakra n’indiqua rien et le Nukenin resta sur ses gardes. Quelle importance de donner son nom maintenant ? Sans trop s’y attarder, l’intéressé se douta que c’état pour effectuer des recherches. Malheureusement, ils n’auraient rien trouvé, Tsuhiro n’ayant aucun lien ni avec Kumo ni avec le Shûkai – du moins avec sa véritable identité – et cela démontrait peut-être l’assurance d’un Seki persuadé de finir le combat vivant.

Mais la seconde partie fut bien plus démonstrative. Sa façon de parler, de vouloir démontrer qu’il avait la raison et la vérité dans son camp… tout cela impliquait qu’il n’allait rien faire pour arranger la situation. Le combat allait-il se poursuivre ? Sans doute, mais l’hypothèse qu’il cherche alors à gagner du temps pour que d’éventuels renforts arrivent n’était pas à exclure. Hôritsu se tint alors encore plus sur ses gardes.

« Rokudaime »… Et il fallait s’en douter, c’était le moment. Alors que le chef du village caché des Nuages composa des signes incantatoires, son adversaire avait déjà laissé échapper quelques mots.

« C’est justement parce que je connais la triste situation de Kumo ainsi que ses lois que je me dois d’agir, Godaime. Mî. »

Un clignement de cil et Hôritsu réapparut au contact de l’un des deux Kadoria. Il lui avait apposé le sceau lors de son précédent contact, sachant pertinemment qu’il devait s’offrir l’assurance d’une porte de sortie. En analysant la situation, il savait que le combat – sans réellement tourner à son désavantage – n’était pas du tout gagné. Mais il avait eut ce qu’il voulait… et même plus encore.

En effet, il avait pris impulsion sur le premier Kadoria pour se retrouver au contact du second, « le provocateur ». ll prit le contrôle sur lui, et une fois qu’il l’eut en otage, il sut qu’il allait pouvoir partir tranquillement.

« Il vient avec moi. Soyez-en rassurés, si vous semblez n’attacher aucune importance à la vie de vos hommes les plus bas hiérarchiquement, ce n’est pas mon cas. Il reviendra en vie. »

Il tenait le jeune Kadoria de telle façon à ce qu’on ait l’impression que c’était lui qui parlait. Il était hors de question pour Hôritsu de prendre le moindre risque. Il savait que son départ scellerait sa victoire.

« Mais je ne pense pas que tu seras là pour le vérifier. »

Sur quoi ils s’enfoncèrent derrière une masse rocheuse du Sentier Perdu. Un combat intense qui avait scellé les ambitions de chacun. Promis à se retrouver dans un avenir proche ? Rien n’était moins sûr.

Spoiler: