Les remparts de Suna. Dernier avant la voie illusionnée qui entoure la ville du sable. C'est là que je me suis réfugiée, là que j'observe en silence le désert qui s'étend à perte de vue comme si toute la surface de la terre était recouverte par cette mer de sable.

De ci-de là, j'aperçois un mirage, une légère ondulation à l'horizon me laissant penser qu'il y a de l'eau au loin, mais je sais bien que ce n'est qu'une illusion d'optique.

Le conseil a eut lieu hier et j'ai malgré tout obtenu l'autorisation de rester quelque temps de plus à Suna histoire de me changer les idées. Ce soir, nous irons dans le lieu de recueillement d'Habashi Zanshi pour que je puisse lui porter mon offrande. Kioshi m'accompagnera.

Les rituels concernant les morts sont-il différents d'un pays à un autre ? Voila une bien curieuse question que je n'ai jamais eut le temps auparavant de me poser. Je sais que l'ancienne ombre du vent était très appréciée. Cela doit rendre l'épreuve encore plus dure pour Kioshi et je pense que ma présence ici n'est en rien bénéfique pour sa position.

L'empire, voilà le sujet de beaucoup de discussion, mais aussi de beaucoup de suspicions. Je n'ai pas encore choisi mon camp pour l'heure même si j'œuvre pour l'heure pour ce regroupement de nation.
Je ferme les yeux et j'écoute le vent souffler doucement à mes oreilles alors que mes mains labourent doucement la roche poreuse sur laquelle je suis installée. Une véritable éponge prête à recueillir la moindre goutte d'eau… Mais j'ai moi-même assez pleuré depuis que je suis arrivée ici. Il est temps de passer à autre chose désormais. J'ai l'impression que je ne pourrais pas revenir en arrière, il est dans ce cas peut être mieux d'oublier le passer. Toujours étant qu'à force de réflexions diverses, je finis par somnoler, puis m'endormir dans cette position. Recroquevillé sur moi-même pour me protéger du soleil alors que le sable voyage doucement au gré du vent.

Quelqu'un s'approche alors en silence sans même que je m'en rende compte.

Une main posée doucement sur mon épaule et qui malgré tout me fait sursauter. Je tourne vivement la tête dans sa direction, prenant un risque inconsidéré de torticolis, tout en m'éloignant d'un petit bond avant de reconnaitre un shinobi du vent. Je frémis, me frotte les yeux, puis pose ma main derrière ma tête tout en rougissant de gêne :


"Oh ... Je ..."


Je regarde autour de moi comme pour m'assurer que je n'ai pas bougé de ma position puis je murmure :


"Je crois que je me suis endormie ..."


J'avais de la peine à ouvrir les yeux et mes paupières se refermèrent alors que je posais une nouvelle fois la tête entre mes jambes, prête à me rendormir dans l'instant avant de me souvenir que je n'étais plus seule désormais. Je devais me secouer et c'est avec un tremblement général, une secousse de mon corps, que je parvenais à redresser le dos pour finalement m'étirer avant de regarder une nouvelle fois le shinobi du vent. Visiblement, je lui bloquai la route. Je me relevais en toute hâte pour faire place net :


"Oh excusez moi, je vous empêche de passer pour continuer votre ronde."


Au milieu du gouffre sous lequel s'étendait la cité du vent, j'aurais pu être prise de vertige, de l'envie de m'envoler. Une vision de folie, aussi synonyme de suicide quand on ne pouvait utiliser son chakra. Pourtant ici, je me sentais bien, le vent soufflait dans mon dos, me retenant vers la terre alors que j'observais toujours d'un œil curieux, les shinobis de Suna passer devant moi, mon regard s'adressant courtoisement au jeune homme qui avait eut la délicatesse de me réveiller. Je m'inclinais légèrement à son passage tout en lui souriant timidement :


"Merci encore de m'avoir réveillé !"


Ce a quoi je n'avais pas pensé, c'était le déséquilibre provoqué par ma courbette ainsi que le violent coup de vent qui me balaya vers l'arrière, me précipitant dans le vide sans que je ne puisse faire quoi que ce soit.