L'amitié sans confiance, c'est une fleur sans parfum | Riba Yell

L'amitié sans confiance, c'est une fleur sans parfum.

La main exaspérée de la mère venait d’atteindre la joue de son fils. Le silence s’installa alors dans la pièce où les tons venaient de monter. Le jeune garçon resta d’abord figé, sa joue rosie sous l’impact. Puis il glissa ses yeux humides remplis de reproches avant de se mettre à quitter soudainement la pièce en courant. Néanmoins, il ne s’arrêta pas là, non. Il avait besoin de partir, s’enfuir, loin, sortir de cette maison, de ce quartier, de cette atmosphère pesante.

Ainsi, de ses jambes encore courtes, il courut loin du domaine des Hayashi pour aller finalement se réfugier dans un parc. Là, il rejoignit son point de refuge, un buisson. Là, bien dissimulé, il se recroquevilla sur lui-même, quelques larmes coulant silencieusement sur son visage. Ce n’était de loin pas la première fois que le jeune Kihran se disputait avec sa mère et en arrivait à venir se réfugier ici-même. Il faut dire que c’était une période difficile pour le jeune garçon. Il avait du mal à gérer la pression que les membres du clan lui infligeaient, ce qui le freinait dans son entraînement, ce qui aggravait encore la pression… Ainsi, il était entré dans un cercle vicieux dont un enfant de neuf ans n'arrivait pas encore à s'en sortir. C’était dans ses moments-là que son père lui manquait le plus. Ce dernier avait toujours été plus chaleureux et doux que sa mère. Chose qu’il reprochait donc souvent à sa mère, devenue alors froide et distante depuis la mort de son mari.

« Si papa était là »

Voilà ce que Kihran avait pour habitude de dire dans ses moments de colère et de tristesse. Chose que bien entendu sa mère ne supportait pas et donc répétait à son fils, que son père ne viendra plus. Parfois le jeune roux était si en colère qu’il lui arrivait de penser qu’il aurait préféré que cela soit sa mère qui périsse plutôt que son père. Mais bien entendu, au fond, il n’en pensait rien. Il aimait et aimerait toujours sa mère quoiqu’il arrive.

Perdu dans ses pensées noires, il mit du temps à remarque la présence d’une seconde personne à ses côtés. Sa tête cachée dans ses bras, il releva légèrement son visage pour apercevoir son amie, Yell. Il détourna son regard, boudeur et ronchon avant de demander.

« - Quoi… ? Qu’est-ce que tu veux ? »

Ronchonna-t-il n’aimant pas vraiment qu’on le dérange dans ce genre de moment.

L'amitié sans confiance, c'est une fleur sans parfum | Riba Yell Yell_p10

Music ♫:

C'était une journée comme une autre pour moi. Du haut de mes dix ans, je flanais dans le village et m’entraînais par mes propres moyens puisque je n'allais pas à l'Académie. Comme à mon habitude depuis près d'un an désormais, je me rendais au parc de Konoha en espérant y trouver Kihran comme très souvent depuis notre rencontre en ce lieu. Il était mon ami, mon unique ami.

Étant fille unique, j'avais a cœur de le voir comme mon frère, avec lequel je pouvais tout dire et me confier, tout comme lui pouvait en faire autant avec moi. Je l'avais vu arriver au loin comme une furie ce jour là, se dissimulant derrière un buisson, visiblement attristé et rongé par l'énervement.

Moi si joviale à m'exercer, je me stoppais net dans mon activité, la mine soudainement préoccupée par l'état de mon ami. Sans plus attendre, je me rapprochais de lui au petit pas de course, l'étui de mon violon en main, me postant a ses côtés sans rien dire, ne sachant guère comment m'y prendre alors que son corps tressautait de soubresauts dû à sa tristesse.

Je me contentais d'attendre qu'il se calme par lui même, jusqu'à ce qu'il relève la tête vers moi, les yeux rougis et la mine boudeuse, détournant son regard du mien en me demandant ce que je voulais. Je le toisais de mes yeux azurés, inquiète à son égard, et me jeta sur lui pour venir l'entourer de mes bras. S'il voulait pleurer, il pouvait le faire, mais il n'avait pas besoin de se cacher, il pouvait même le faire sur mon épaule : je voulais lui prouver que quoi qu'il se passait il n'était pas seul et que j'étais là pour lui.
Je lui murmurais alors :

« Je veux que tu ailles mieux... »

Je laissais ainsi retomber quelques secondes de silences avant de poursuivre :

« Tu t'es disputé avec ta famille ? »

Simple intuition. Il m'avait souvent parlé des tensions qui régnaient entre lui et son clan car ils lui mettaient bien trop la pression pour qu'il s'améliore. C'était une chose que je ne connaissais pas... Mes parents étaient des civils, doués d'aucune maîtrise particulière et sans vraiment vouloir se mêler de la dure vie de shinobi. Puisqu'ils ne s'en préoccupaient pas et que seul leur travail sans entraînement accaparait leur temps, ils en passaient beaucoup avec moi. Ils étaient aimants et chaleureux... A cause de moi et de ce que j'étais, nous avions tout trois connus des périodes plus sombres nous obligeant à souvent déménager mais depuis que nous étions à Konoha et que j'avais grandi, j'avais appris a maîtriser mieux mon pouvoir et à limiter mes ennuis ce qui, en plus de me satisfaire, donnait du répit à mes parents qui n'avaient que trop soufferts à cause de moi alors... je tentais de faire le moins de bêtises possibles pour ne plus leur attirer d'ennuis.

Puisque son silence persistait, j'insistais de ma voix juvénile :

« Que s'est-il passé Kihran ? Tu sais que tu peux tout me dire... »

Bien sûr qu'il le savait. Cela faisait presque un an que nous passions presque toutes nos journées ensembles.

Il n’était jamais facile d’exposer ses faiblesses à autrui. Pour être franc, le rouquin détestait cela. Il aimait sourire, rire et passer de bons moments avec ses amis. Malgré son côté ultra-social, il n’était pas assez ouvert aux autres pour montrer ces côtés. Il se confiait également très peu, n’aimant pas parler de lui. Et donc, tout naturellement, cela était le cas avec Yell. Il se maudissait souvent de se montrer ainsi devant elle. Pas qu’il veuille l’impressionner, simplement car il ne voulait pas l’embêter avec ça et puis, il avait honte.

Pour le coup, sa présence ne renferma un peu, le stoppant dans son élan. Il se sentait mal à l’aise, embarrassé et réagissait donc plus froidement que d’habitude. Bien sûr, il savait que cette dernière ne lui voulait aucun mal, au contraire. Elle était prête à l’aider, c’était certain. Ainsi petit à petit, dans le silence, Kihran se détendit.

Cependant, lorsqu’il finit par toucher la corde sensible, il se crispa à nouveau. Oui, disputé avec sa famille était le mot. Il ne comprenait toujours pas pourquoi ils étaient aussi dur avec lui, mais aussi avec sa sœur et certains de ses cousins. En y repensant, certains cousins semblaient bien mieux se débrouiller que lui, chose qui le rendait jaloux. Mais ça, il ne l’avouerait pas.

Yell semblait attendre qu’il lui raconte tout ce qui venait de se passer. D’un côté, Kihran mourrait d’envie de lui dire, de se soulager…. Mais de l’autre, il sentait qu’il allait nouveau craquer s’il le faisait, chose qu’il haïrait. Ainsi, le silence s’installa de nouveau, le jeune garçon bloquer sur ces deux directions à choix. Il n’y avait bien qu’elle capable de le faire hésiter ainsi. Avec quelqu’un d’autre, il aurait rapidement tout nié… Il faut dire que ce n’était pas exactement la première fois qu’il montrait ses défauts à celle-ci. C’était dur à expliquer, mais avec elle qui se sentait… moins sur ses gardes ? Plus à l’aise ?

Bref, il finit par poser ses yeux sur elle. Il put immédiatement lire son inquiétude sur son visage, vraiment pas besoin d’être devin pour le voir. Il s’en voulait un peu de lui faire faire une tête pareille. Lui qui tentait toujours d’oublier ses soucis lorsqu’il sortait du domaine des Hayashi. Finalement, il lâcha alors un soupire avant de se mettre à sourire très légèrement.

« - Mhm… je me suis disputé avec ma mère… »

Avoua-t-il alors enfin d’une voix timide. Ses yeux rouges et sa joue en étaient témoin. Il se frotta nerveusement la tête ne sachant pas vraiment s’il voulait développer plus. Il rebaissa son regard, repensant à sa dispute d’une mine triste.

« - Mon père me manque. »

Dit-il sans réfléchir. Ces mots étaient sortis hors de son contrôle. Il était d’ailleurs lui-même surpris d’entendre ce qu’il venait de dire à voix haute. Il finit donc par rougir un peu, embarrassé, tout en évitant de regarder la tête que pouvait alors faire son amie.

Finalement un maigre sourire apparaissait sur son visage rougi de larmes et du vestige d'une claque qu'il venait sans doute de recevoir. Je ne pouvais me soustraire à cette vision, d'autant plus lorsqu'il m'avoua que c'était avec sa mère qu'il s'était disputé. Mes parents m'avaient déjà grondé mais jamais frappé... En même temps s'ils auraient essayé de le faire, je me serais dématérialisée ce qui, sur le coup, aurait sans doute eu le don de les énerver d'autant plus...

Je ne parvenais pas a comprendre comment une mère pouvait agir de la sorte... Je ressentais un pincement au cœur pour lui alors même qu'il m'exprimait sa tristesse due à la perte de son père. Son propre aveux le fit rougir tant et si bien qu'il cherchait à fuir mon regard de gêne. Comment une figure maternelle pouvait-elle lui infliger une telle douleur alors même qu'il souffrait de la mort de son père ? Ce n'était pas ainsi que j'imaginais la famille … ni même la façon dont mes parents me l'avaient montré... Etait-ce ma famille qui était différente des autres ? Ou la sienne ? Etait-ce le fait que l'une était shinobi et l'autre simple civile ? Sans doute que cela devait jouer sur la pression et la vision des choses mais j'étais bien trop jeune pour véritablement comprendre tout ce que cela impliquait.

Je gardais le silence un moment, essuyant ses larmes avec mes doigts pour le faire cesser de pleurer. Pouvais-je dire que je comprenais ? Après tout je ne savais pas ce que cela faisait de perdre un parent...

« Je suis désolée... »

C'était là la seule chose que je trouvais à dire, avant d'ajouter :

« Mais tu sais, je pense que ton père serait fier du Hayashi que tu deviens ! Tu as eu une dispute avec ta mère mais cela rentrera dans l'ordre... Les parents ne peuvent pas nous faire la tête toute la vie ! Et nous non plus puisque nous nous aimons au fond... Pas vrai ? »

Bien sûr que Kihran aimait sa mère. Même s'il était en ce moment sans doute trop influencé par l'énervement pour véritablement l'avouer.

« Tu sais quoi ? Je vais te jouer un morceau ! Une mélodie qui pour moi représente la famille ! Tu me diras si toi aussi tu penses que cela la représente bien ou non ! »

Music ♫:

Aussitôt dit, aussitôt fait. Je tirais mon violon depuis mon étui. Ce n'était pas la première fois que Kihran m'avait entendu en jouer mais pour le coup c'était la première fois qu'il m'entendrait jouer ce morceau. La musique avait pour moi quelque chose de magique. C'était comme-ci elle entrait en résonance avec moi même... Avec mon élément caractérisé par la sagesse et l'harmonie. J'étais ailleurs lorsque je jouais, transportée par la mélodie...

Le violon calé, je laissais l'archet glisser sur les cordes pendant que mon autre main jouait les accords. Je fermais les yeux, debout devant mon ami, me mouvant doucement sous l'air de ma propre symphonie.

Cette musique transparaissait l'insouciance et l'affection, la chaleur d'un foyer et la liberté qu'offrait la vie : c'était ainsi qu'elle sonnait à mes oreilles. Puis finalement, les notes retombèrent et une dernière s'étira avant de clore le morceau. J'ouvrais de nouveau les yeux, souriante, et observais Kihran :

« Alors ? Est-ce que toi aussi c'est ça ta conception de la famille ? »

J'attendais sa réponse, espérant lui avoir remonté un tant soit peu le moral. Si cela ne suffisait pas j'allais sans doute devoir passer au plan B...

Les paroles de sa jeune amie ne l’aidaient pas à se sentir mieux. Fier de lui ? En quoi ? Il n’arrivait à rien ou presque.. Il n’était pas particulièrement doué dans l’art du mokuton… et n’arrêtait pas de se faire gronder par les anciens ou sa mère. Il n’y avait donc rien à être fier. Parfois il se demandait même si sa mère l’aimait. Elle paraissait si froide et distante depuis la mort de son père qui ne savait plus quoi en penser. Malheureusement, ou heureusement, sa sœur était dans le même cas que lui, plus ou moins.

Finalement, il observa Yell se mettre à jouer de ce violon. Il était toujours impressionné de voir, d’entendre, ce qu’elle arrivait à faire. Les sons qu’elle produisait via cet instrument étaient toujours magnifiques. La mélodie qu’elle avait choisie pour interpréter la famille était douce et chaleureuse, tendre aussi. De vieux souvenirs repassaient dans la tête du jeune Hayashi. Lorsqu’il était encore plus petit, entre des moments de peurs et d’angoisses, parfois son père revenait à la maison… le sourire aux lèvres. Il venait et prenait ses enfants dans ses bras, embrassait sa femme. Il jouait un air de guitare devant le feu afin d’apaiser ses enfants pour qu’ils puissent dormir.

Des larmes revinrent couler le long des joues du jeune Kihran. Ces moments lui manquaient énormément, tout comme son père. Bien sûr, il partageait l’avis de Yell concernant le concept familiale, mais il était obligé de constaté que sa famille n’était plus ainsi. Trop jeune pour comprendre ce que pensaient les adultes du clan, il trouvait tout cela injuste.

Lorsque le morceau s’arrêta, Kihran fit de son mieux pour faire arrêter ses larmes. Il s’essuya ses joues avant de forcer son sourire puis de regarder son amie. Il hocha la tête de manière positive comme réponse avant d’ajouter d’une voix faible.

« - Mh, oui mais…. Ce n’est pas comme ça qu’est ma famille. Pas depuis que mon père est parti... »

Il baissa ses yeux avant de soupirer tristement. Il aurait tellement aimé avoir une famille chaleureuse, douce, souriante… Une mère qui l’accueillait avec le sourire, des anciens qui lui offrirait des cookies… mais ce n’était pas là la façon d’être des Hayashi. Discipline et respect, voilà sur quoi se basait l’éducation de chacun des membres. Ils pouvaient donc se montrer durs, distants, froids mêmes, pourtant ils n’étaient pas particulièrement hostiles, mais ça le jeune garçon ne pouvait pas encore le voir ou le comprendre.

Kihran s'essuyait les joues en vitesse, signe que ma mélodie l'avait une nouvelle fois pleurer. Je mettais les mains devant moi et les agitais, gênée et paniquée de lui avoir fait ressentir de la tristesse alors que je voulais justement sécher ses larmes. Il souriait pourtant mais je savais que ce n'était pas un sourire sincère...

Il était cependant d'accord pour dire que sa représentation de la famille était comme la mienne et ce morceau, pour autant il ajoutait que la sienne n'était pas ainsi. En tout cas pas depuis que son père était parti. Je me refermais sur moi même, les bras ballants le long de mon corps avec mon violon. Je ne pouvais malheureusement rien faire pour ramener son père... Je ne pouvais qu'apaiser un peu sa blessure...

Je m'approchais de nouveau de lui, m'accroupissant pour me trouver à sa hauteur, laissant mon instrument reposer dans son étui, à côté de moi. Il avait besoin d'en parler mais cela ne ferait qu'accentuer sa peine non ? Je devrais sans doute donc changer de sujet... pourtant le mal serait toujours là et cela ne l'aiderait pas ou alors jusqu'à la prochaine dispute avec sa famille...

« Tu fais de ton mieux Kihran... Ils devraient le savoir. Ce n'est pas en te grondant qu'ils y changeront quoi que ce soit, au contraire, puisque toi tu te donnes déjà tout le mal que tu peux... »

En même temps que je prononçais ses mots, je comprenais à quel point sa famille et la mienne était différente... Peut-être avait-il besoin de soufflet loin de cette pression...

Une idée me vint alors. Je me redressais et attrapais la main de mon ami pour le guider, enjouée :

« Allez viens ! Suis moi ! »

J'attrapais l'étui de mon violon de mon autre main et ouvrais la marche, accélérant mes pas pour ne pas lui laisser vraiment le temps de réfléchir. Il devait sans doute se demander où je l'emmenais. Eh bien cela était simple : chez moi.

Nous arrivâmes devant ma maison, modeste et suffisante pour trois personnes. Je l'attirais à l'intérieur par le poignet pour ne pas qu'il se dérobe et veuille s'enfuir. Les pièces se succédaient : le hall, la cuisine et le salon... La décoration était sommaire mais de nombreuses plantes étaient exposées ici : en soit cela ne devait pas dépayser Kihran.

« Papa ! Maman ! Je suis là ! Kihran est avec moi ! »

Ils ne s'étaient encore jamais rencontrés mais je leur avais beaucoup parlé de lui : mon seul ami. Ils quittèrent leurs activités respectives pour venir nous trouver dans le salon, le sourire aux lèvres, chaleureux comme à leur habitude :

« Oh Kihran ! Enchanté de te connaître ! Soit le bienvenu ! Yell nous a beaucoup parlé de toi ! »

S'exclamait mon père.

« Tu veux boire quelque chose ? »

Renchérissait ma mère.

Mes parents étaient véritablement fiers de me voir inviter un ami à la maison. Après toutes les galères par lesquelles nous étions passées c'était sans doute comme voir au bout du tunnel même si je ne parvenais pas vraiment à comprendre toute la portée de leur engouement. Ils étaient sans doute curieux et auraient voulu poser des questions à Kihran mais pour le moment ils se faisaient discret pour laisser respirer mon ami qui se trouvait en terrain inconnu. Je l'attirais d'ailleurs à l'étage, jusqu'à ma chambre, pour être plus tranquilles. La pièce n'étaient pas non plus chargée en décoration bien que la teinte bleue pastel de mes yeux et mes cheveux ressortait sur le papier peint.

Je déposais mon violon sur mon lit et m'asseyait autour d'une petite table basse, invitant Kihran a en faire de même.

« Voilà c'est chez moi ! Ce n'est pas très grand mais c'est bien suffisant ! Tu te sens mieux Kihran ? »

M'interrogeais-je, inquiète.
A ce moment là, ma mère entra dans la pièce pour déposer des jus de fruits frais devant nous, se retirant après un nouveau sourire pour nous laisser de nouveau tout les deux.

Parents de Yell:

Qu’est-ce qu’elle avait encore en tête ? Le rouquin n’en avait pas la moindre idée… Tout ce qu’il savait, c’est qu’elle s’était décidée à l’amener quelque part et qu’il se faisait presque traîner de force. Il était assez réticent à se déplacer avec l’allure qu’il avait en ce moment. Il n’avait pas envie que tout le monde sache qu’il avait pleuré ! Du coup, alors qu’il se faisait tirer, il gardait la tête en bas, fuyant les regards pour ne pas se faire repérer. Bien sûr, ça avait plutôt tendance à faire l’effet inverse.

Néanmoins, plus ils marchaient plus Kihran commençait à se douter quelque chose. Il put d’ailleurs très vite confirmer qu’il avait bien deviné leur destination une fois en face de la maison de Yell. Oh, il n’y avait jamais mis les pieds, mais il avait parfois raccompagné son amie. Il avait d’abord qu’une envie : fuir ! Mais impossible, Yell avait vu le coup venir et ne lui en laissa donc pas l’occasion.

Ainsi donc l’Hayashi se retrouva à l’intérieur face aux parents de sa jeune amie. Il cligna des yeux un peu mal à l’aise avant de sourire poliment, puis s’incliner en signe de respect.

« - Enchanté, merci de m’accueillir dans votre demeure. »

Dit-il presque trop solennellement. On y voyait bien là l’éducation des Hayashi et l’appartenance à un clan noble du village. Aussi jeune soit-il, il devait se montrer digne. Et puis, il fallait bien essayer de faire bonne impression, il ne voulait pas se mettre les parents de sa meilleure amie à dos ! Il fut d’ailleurs un peu perturbé par cet accueil chaleureux. De plus, il se sentait détailler de la tête aux pieds, chose qui commençait à le faire rougir.

« - Avec plaisir, Madame. »

Répondit-il à la question de la mère de Yell, au sujet de la boisson. Puis, il finit par suivre Yell jusqu’à sa chambre. La maison était petite, mais agréable selon le rouquin. Les plantes semblaient bien entretenues ce qui rendit ce dernier ravi et en ce qui concernait la chambre de son amie. Et bien, il était un peu mal à l’aise de se retrouver là, mais sinon, elle correspondait bien à sa personnalité. Un peu gêné, il ne savait pas trop où se mettre, et finit donc pas s’installer assis au sol, jambe croisée.

« - Euhm… mh.. oui ? »

Pour le coup, oui, il faut dire qu’il était un peu chamboulé par son arrivé dans ces lieux totalement inconnus. Il sursauta un peu quand la mère de Yell vint déposer les jus de fruit avant de se détendre un peu. Il la remercia poliment puis observa un peu plus les alentours. Il finit par poser ses yeux verts sur Yell.

« - Tes parents ont l’air gentils… et ta maison… chaleureuse. »

Oui, elle avait beau être plus petite, plus pauvre que la sienne, elle restait une maison remplit de douceur, Kihran pouvait le sentir. Il se mit donc à sourire doucement, mélancoliquement, avant de boire tranquillement son jus de fruit, sans trop savoir quoi dire.

Kihran semblait visiblement se détendre peu à peu... Il ne pleurait plus et n'était plus en colère mais il semblait désormais gêné.

Mon meilleur ami trouvait mes parents gentils et ma maison chaleureuse : ce qui me fit étirer un sourire.

« Tu sais, tu es le bienvenu ici. Tu peux venir aussi souvent que tu le souhaites. Cela ne gênera pas papa et maman. Je leur parle tellement de toi que... »

Je marquais une pause, à mon tour prise par la gêne, les joues rougeoyantes et le regard fuyant :

« que... c'est déjà comme si tu faisais parti de la famille. »

Il était vrai que je parlais énormément de lui. Nos conversations tournaient souvent autour de mon ami. Mes parents étaient si heureux pour moi que je puisse connaître les joies de l'amitié. Il me demandait d'eux mêmes : alors qu'avez vous fait avec Kihran aujourd'hui ? Vous vous êtes bien amusez ? C'était comme s'ils le connaissaient avant même de le rencontrer.

Je me ruais sur mon verre de jus de fruit pour tenter de dissimuler mes joues empourprées tandis qu'un silence gênant s'imposa à nous. Heureusement, ma mère frappa a la porte et entra avec des parts de gâteau fait maison, apportant sa bonne humeur et sa jovialité.

« Voilà pour vous ! Fais comme chez toi Kihran. »

Dit-elle en gratifiant l'intéressé d'un sourire avant de repartir.
Je lui souriais timidement à mon tour, ne sachant guère si aborder la conversation était une bonne idée mais puisqu'il se sentait désormais mieux et plus calme, il serait sans doute plus à même de se confier.

« Alors... Que s'est-il passé ? Pourquoi tu t'es disputé avec ta mère ? A cause des performances du clan … encore ? »

C'était souvent de cela dont il s'agissait.

« Nous avons le temps de nous perfectionner dans ce que nous maîtrisons ! Tiens regarde ! Je suis sûre qu'un jour tu réussiras à créer l'arbre de notre première rencontre ! »

Cette pensée me renvoyait à l'époque. C'était drôle de pouvoir s'en souvenir. Est-ce que dans plusieurs années je m'en souviendrais toujours ? Sans doute.

« Dis... »

Commençais-je, la voix presque anxieuse en relevant les yeux vers lui :

« Tu ne m'oublieras pas hein ? Jamais ? Tu resteras toujours mon ami ? »

J'avais peur qu'un jour il finisse par m'oublier : lui, mon seul ami.

La déclaration de Yell ne faisait que rendre la tête de roux encore plus rouge qu’elle ne l’était déjà. Ainsi, elle parlait souvent de lui…. Il faisait partie de la famille ? Il ne savait pas trop quoi penser de cela. Cela le rendait un peu heureux, mais gêné et perturbé. Pour le coup, même son amie semblait gênée, ce qui fit rire Kihran intérieurement. Pour une fois que ce n’était pas que lui. Plus il y repensait, plus il se rendait compte que Yell était une vraie amie.

Détendu, il sut un peu mieux sourire à la mère de Yell et la remercia avec un peu plus d’enjouement. Elle semblait réellement affectueuse, ici Kihran sentait qu’il n’avait pas besoin de faire attention à chacun de ses gestes, c’était agréable.

Alors qu’il grignotait joyeusement le bout de gâteau, il s’arrêta net lorsque son amie finit par lui poser la question. Il baissa ses yeux l’air pensif tout en finissant d’avaler la pâtisserie. Il ne répondit pas, laissant alors Yell finir de parler. Il se rendait compte que sa vie ici était tout autre que la sienne, elle ne pouvait donc pas comprendre, mais il ne lui en voulait pas.

« - J’ai refusé d’aller m’entraîner, aujourd’hui. »

Dit-il simplement pour lui donner suffisamment d’indice sur ce qu’il s’était passé. En effet, Kihran n’avait pas voulu aller s’entraîner. Il en avait marre, il se sentait frustré de ne pas y arriver… Il avait besoin de repos, d’une pause… de jouer, rire et s’amuser. Bien sûr, sa mère ne le prit pas bien… et encore moins quand il recommença à parler de son père devant elle. Ça avait été la goutte de trop qui lui causa une bonne claque.

Au fond, Kihran était déjà assez grand pour comprendre qu’il l’avait entièrement mérité. Sous la colère, il pouvait parfois dire des choses cruelles à sa mère. Cependant, il lui en voulait toujours de se comporter ainsi, d’être froide, distante.

« - Comment oublier une folle pareille hein ? »

Fit-il finalement dans un sourire taquin afin de détendre l’atmosphère. Il savait bien que Yell avait aussi ses moments difficiles. Il ne comprenait pas toujours très bien pourquoi, mais bon… Tout ce qu’il savait c’est qu’il n’aimait pas la voir triste non plus. Il espérait sincèrement qu’elle se fasse de nouveaux amis… Dans ce sens, il avait déjà essayé de la faire rencontrer d’autres jeunes, sans succès. Bon, d’un autre côté, être son seul ami avait aussi son côté agréable, mais bon… Il ne pouvait pas se permettre d’être aussi égoïste.

« - Tu verras, je réussirais cet arbre ! »

Fit-il avec motivation. Depuis son échec et sa promesse, Kihran avait déjà essayé de mieux maîtriser le mokuton… ce n’était pas encore ça, mais il se disait qu’il y arriverait bien un jour ! Il le fallait.

Il n'avait pas voulu s'entraîner ? C'était là la raison de leur dispute ? J'avais dû mal a comprendre comment on pouvait vouloir nous forcer à faire quelque chose... Mais je connaissais assez bien la famille de Kihran pour savoir à quel point elle était strict. Au moins, ici, il pouvait faire ce qui lui plaisait et se reposer comme bon lui semble.

Il tenait des propos dur à l'encontre de sa mère toutefois...

« Tu ne penses pas ce que tu dis. Nous le savons très bien tous les deux... Peut-être veut-elle que tu te surpasses pour que tu sois en mesure de te défendre si jamais tu tombais dans une situation délicate... »

Et que tu reviennes, contrairement à ton père... Sa mère avait peut-être seulement peur de le perdre lui aussi... Je n'étais pas sûre de cette idée et je ne pouvais pas le lui dire véritablement en face par crainte de lui faire de la peine en évoquant la disparition de son père.

L'atmosphère devint plus légère avec la réplique de Kihran. C'était plaisant de le voir plein d'espoir et sûr de lui quant à notre promesse.
Le sourire aux lèvres, je m'approchais de lui et enroulais mes bras autour de sa nuque, posant ma tête contre son épaule pour le câliner.

« Je n'en doute pas ! »

Il avait peut-être besoin d'entraînement pour se perfectionner comme le suggérait les siens mais il pouvait tout aussi bien le faire à son rythme. Personnellement je n'étais motivée d'aucune façon pour faire quelque chose dont je n'avais pas la moindre envie. Se forcer n'aidait pas en soi à progresser.

« Merci d'être mon ami »

Lui disais-je.
J'aimais bien me retrouver, là comme ça dans ses bras protecteurs. Aujourd'hui, c'était moi qui le consolait mais lorsque ce serait à mon tour de broyer du noir, je savais qu'il serait là pour m'aider à m'en sortir...

**Contenu sponsorisé** Informations

» PNJ Riba Yell
» Riba Yell
» Le soleil ne se lève que pour celui qui va à sa rencontre | Riba Yell
» Riba Yell - Aptitudes
» Riba Yell - Aptitudes

L'amitié sans confiance, c'est une fleur sans parfum | Riba Yell

L'amitié sans confiance, c'est une fleur sans parfum | Riba Yell

Sujets similaires

Sujets similaires