Musique:

Je venais à peine de prendre la sortie, on m'avait une nouvelle fois convoqué dans un bureau pour me donner un ordre de mission, quelque chose de plutôt banal; Quoi que cette fois-ci c'était légèrement différent, j'avais pour ordre d'accompagner une personne lors de son séjour à Suna. Cette personne se nommait Oge Gin, une personne importante provenant du Shukai. Cette même personne était d'ailleurs accompagnée par une femme importante de l'alliance. Enfin, alliance révolue, j'avais appris cette information lors de mon voyage retour. Un jeune homme m'avait alors abordé pour discuter avec moi pendant quelques minutes, il se disait être un Chûnin et j'avais eu du mal à le croire en vu de son âge. Il y a quelques mois, je n'avais rien à faire du monde m'entourant mais peu à peu j'avais pris conscience que je ne devais plus penser de la sorte.

L'objectif était la paix, on se battait et même vivait pour ça, il en était bien sûr de même pour moi. Je me battais pour une paix, j'espérais pouvoir l'amener d'une façon ou d'une autre. Il y a encore un moment, j'aurais volontiers sacrifier des innocents pour le bien de mon village. Ce n'était plus le cas dorénavant, je voulais apporter la paix à l'extérieur comme à l'intérieur de mon village. Ceci était un peu comme la volonté de mon maître, il me l'avait transmise et j'avais mis malheureusement du temps à l'assimiler correctement.

J'avais de la chance d'avoir un maître comme lui, il n'y en avait pas deux à Suna et pour preuve il était le bras droit du Kazekage. Un poste honorifique à responsabilités, j'étais fier de pouvoir l'annoncer comme mon sensei à autrui.

Avant de débuter, j'avais décidé de rejoindre Samui Yuki ou plutôt l'attendre à la sortie d'un établissement de Suna. Elle devait peut-être signer une formalité, régler un problème avec l'administration de mon village-.. Je n'en savais rien. Pour ma part, j'allais lui présenter mes salutations et lui poser quelques questions concernant son fiancé. J'avais rencontré à plusieurs reprises la femme à mon maître et la dernière fois était la plus importante pour moi. J'avais exprimé mon envie de retrouver le rêveur, le dirigeant du Midorhato et son caractère bien à lui. Seulement, malgré l'information dont je lui avais fait part sur la position de mon maître il n'était pas rentré en meilleure forme. Je voulais quelques explications même si cela pouvait paraître osé de ma part.

J'étais vêtu un peu comme toujours, un kimono noir me recouvrait le corps tandis que ma lame Azura était toujours à mes côtés. Le bandeau de mon village plutôt souple se situait à mon bras droit. Mes cheveux étaient aussi attachés à l'aide d'une petite ficelle noire. J'attendis quelques minutes de plus avant de la voir, je m'avançai donc vers elle doucement en esquissant un petit sourire. Il était amusant de se rappeler que j'aurais très bien pu l'affronter lors de notre dernière rencontre.

« Bonjour Samui Yuki, je suis très heureux de vous revoir. »

Dis-je en abaissant légèrement le haut du corps en signe de respect. J'ajoutai alors quelques mois en me redressant doucement.

« Je suis venu vous voir en raison de ma nouvelle mission, j'ai pour ordre de protéger et de surveiller la personne qui vous a accompagné. Par courtoisie, je voulais vous prévenir et même en profiter pour vous poser quelques questions. »

Je caressai "la garde" de ma lame du bout de mes doigts en me remémorant de ce fameux jour au Pays de la Foudre.

« Je souhaite comprendre certaines choses en ce qui concerne Kibo, mon maître. Je pensais le voir redevenir l'homme qu'il était après notre rencontre. Pourquoi ce n'est pas le cas Madame? »

Musique:

La jeune femme était devant moi sous mes yeux, étant plus petite que moi j'abaissai légèrement mes yeux à sa hauteur. Il y avait eu un changement depuis notre dernière rencontre, un changement que je ne pouvais expliquer mais en se concentrant un tant soit peu on pouvait le remarquer sur son visage, je le remarquai. Seulement elle ne me laissa pas la possibilité de l'observer correctement, ses yeux étaient baissés tout comme sa tête. Cela me laissait perplexe, je me doutais de la raison qui la poussait à agir de la sorte mais pour être honnête j'étais un peu gêné qu'une femme de son envergure baisse la tête devant moi. Je ne laissai rien transparaître mais j'étais en effet gêné, je me grattai la tête avec ma main droite en me demandant comment je pouvais arranger cela. Finalement je n'eus pas besoin de le faire, la conversation se suivait et elle remarquait que j'avais grandi. J'esquissai un sourire avant qu'elle n'ajoute que sa suivante était précieuse à ses yeux. Mon travail était de la protéger et en tant que fier Shinobi de Suna elle pouvait en effet compter sur moi, il ne pouvait rien lui arriver.

« En effet, elle n'a rien à craindre car je vais la protéger. »

Finalement, je pus voir ses yeux se planter dans les miens tout à coup. Je n'en ressentais rien, je ne voyais rien. De temps en temps même si j'avais encore du mal avec les codes sociaux et les humains, j'arrivais à comprendre certaines émotions. Cette fois-ci, je ne voyais rien. Ses mots disaient autre chose cela dit, elle m'informa ne pas avoir réussi sa mission. Je l'avais remarqué au retour de mon maître et de la première mission à ses côtés, il était vrai qu'elle n'avait pas tenue sa promesse. C'était donc pour cette raison qu'au début de notre conversation elle était comme gênée? C'était sûrement la seule possibilité. Ses autres mots me touchèrent, la puissance d'un Shinobi ne permettait pas toujours d'accomplir les missions. Venant d'une illustre Kunoichi, ses mots me remuèrent, moi qui voulais tant de puissance pour arriver à mes fins. Voilà qu'elle me disait que le pouvoir ne pouvait tout apporter? le sujet évoquait l'amour mais est-ce que cette réalité s'appliquait à toutes les missions ou n'était-ce qu'une phrase humoristique?

« Je vois-... »

Dis-je simplement en ne quittant pas ses yeux si vides, Kibo l'avait rejeté et il fallait du temps pour panser ses blessures. Le temps, quelque chose n'étant pas éternel mais combien de temps est-ce que ça allait prendre? La mort de sa compagne avait causé en lui un désordre et je pensais que le retour pouvait quant à lui apporter l'ordre-.. Finalement ce n'était peut-être pas la solution aux problèmes. Peut-être que la Samui n'était pas la personne pouvant l'aider et peut-être aussi qu'aucun de nous pouvait l'aider. Cela renvoyait alors au temps, comme elle le disait si bien.

« N'en soyez pas gênée, ne le soyez pas devant moi. C'était en effet une promesse mais c'était écrit comme ça, ce n'était peut-être pas le moment. »

Je regardai le ciel quelques secondes, j'avais déjà évoqué le sujet de l'amour avec Yami. Je ne trouvais pas ça utile d'avoir une femme à mes côtés pour le moment, ce n'était que des tracas et un encombrement à mes yeux. Cet amour là était aussi destructeur et pouvait changer un homme en bien comme en mal. Il apportait aussi son lot de faiblesses et de forces si j'en croyais certains. Tôt ou tard, je devrai bien m'y essayer pour reformer mon clan. Cela dit, j'avais encore du temps devant moi si la mort n'avait pas décidé de m'emporter.

« L'amour c'est quelque chose de spécial n'est-ce pas? Que ça nous tombe dessus ou non c'est quelque chose d'idiot de s'encombrer d'une personne et même si votre relation était un peu comme un exemple pour moi, je ne me vois pas être avec une femme et je ne veux pas l'être. J'ai des objectifs et pour les atteindre, il ne faut pas que je regarde ailleurs. »

Je posai à nouveau mon regard sur elle en laissant un sourire se dessiner aux coins de mes lèvres.

« Il est peut-être anormal de penser de la sorte? Je suppose. »

J'entendais les mots de la Samui, ils étaient pleins de sens et je pouvais lui faire confiance, après tout elle avait connu ce qu'on appelait "L'amour". Elle le partageait ou l'avait partagé avec mon maître, je ne savais pas actuellement ce qu'il en était. Selon elle pour son amour, on pouvait être prêt à abandonner ses desseins, ses projets? J'écarquillai les yeux à l'entente de cela, il n'y avait rien qui pouvait me détourner de mes projets. Justement, je ne voulais pas d'une relation de ce genre aussi pour cette raison.

Non seulement la dame du Shukaï savait de quoi elle parlait mais aussi je sentais à travers ses mots qu'elle me faisait part de son expérience et que celle-ci n'était pas facile à évoquer. Je me sentais d'autant plus gêné, au début de notre conversation elle avait baissé la tête et voici maintenant qu'elle me parlait de sa relation avec le dirigeant du Midorhato. Elle avait fini avec des mots justes, la dame de glace reconnaissait Kibo comme un grand Shinobi; J'étais tout à fait d'accord avec elle et au fond de moi je le pensais capable d'apporter quelque chose à ce monde. Je croisai les bras en affichant un sourire à la Samui.

« Je ne voulais pas que cela vous ramène à votre expérience et donc-..»

Oui qu'elle soit blessée en quelque sorte, je voulais en venir là.

« Fin vous me comprenez, vous voyez là où je veux en venir je ne vais pas rentrer dans les détails. »

Dis-je en me grattant la tête légèrement perplexe. Cette nouvelle entrevue ne pouvait se finir ainsi, elle avait déjà visité Suna mais peut-être pouvais-je l'accompagner quelque part? Simple courtoisie pour ma part, de plus je me semblais redevant de lui avoir causé du tort. Je fermai les yeux quelques secondes en réfléchissant ce que pouvait faire deux personnes normales, on m'aurait sûrement dit de lui proposer de boire quelque chose dans un bar-.. Non trop simple et en même temps j'avais du mal à imaginer les goûts de la dame. Elle devait avoir des points en communs avec mon maître et donc en ce qui concerne la nourriture, peut-être aimaient-ils la même chose? Non ce n'était pas bon et en plus je ne voulais pas la ramener à ce sujet.. Décidément mon manque d'expérience se faisait ressentir.

« Dites moi, avez-vous quelque chose de prévu? Je vous avoue que votre présence m'enchante, au-delà de votre lien avec mon maître vous êtes une personne reconnue. Vos conseils pourraient peut-être m'aider. »

Je n'avais pas non plus la possibilité de l'amener dans un restaurant proposant de la nourriture à un prix déraisonnable, ce n'était pas dans mes moyens. Je me demandais si le clan Samui se comportait plutôt d'une façon noble? Ceci contrairement à un clan réputé de notre village, les nomades. La simplicité et le sable faisaient d'eux des êtres uniques, ils venaient du désert même.

« Je peux peut-être vous inviter à manger dans le village comme chez moi, c'est à vous de choisir et on avisera ensuite. »

Etant plutôt bon cuisinier, je pouvais apporter à la dame de glace quelque chose d'agréable. Mes plats étaient plutôt simples mais en principe bons, j'avais dû apprendre à cuisiner pendant mon enfance, j'en étais obligé. De puis, je m'étais même acheté un tablier et une malette contenant assez pour cuisiner pour un quartier.

« Bien sûr, on ne parlera pas de sujets fâcheux! Alors qu'en dites-vous? »

J’avais osé proposer à la fiancé de mon maître à manger à mes côtés pour discuter. C’était comme dit « osé » et j’avais du mal à quantifier mes paroles. Si ce n’était pas très grave en soit cela pouvait être en contradiction avec ses priorités. Lorsque je vis sa tête se mouvoir de droite à gauche je compris alors qu’elle ne pouvait pas m’accompagner. C’était dommage mais en soit pas très grave, il y avait bien plus important à faire et je le comprenais parfaitement. Etant émissaire du Shukai elle me disait avoir une réunion avec le conseil de Suna pour exposer la raison de sa venue. J’acquiesçais sans un mot, elle avait un devoir à accomplir. En tant que porte-parole, pouvait-elle donner des informations en ce qui concerne son peuple ?

Un jeune Shinobi nommé Hiko m’avait parlé des folies de « L’empereur » et à ses mots j’avais cru comprendre que c’était un homme avide de pouvoir ; il n’avait pas hésité à destituer ses homologues pour prendre le pouvoir et se nommer de la sorte. J’imaginais aisément le caractère de cette personne et l’égo surdimensionné de celui-ci. Cela intéressait sûrement Suna de comprendre les raisons de ses agissements, de plus les lunes rouges à répétition ne laissaient présager rien de bon en ce monde.

Enfin, j’affichai un sourire à mon interlocutrice avant de répondre.

« Je comprends, vous devez être pressée et cela est très important. J’ai aussi une mission, je vais l’accomplir de cas pas-.. »

Dis-je quand la fleur du Shukai s’avança vers moi en se penchant que très légèrement. Elle me proposait de boire un thé, un peu plus tard j’imagine ? C’était une très bonne idée, pouvais-je tirer de cette nouvelle-nouvelle entrevue des enseignements ? Les enseignements d’une personne renommée étaient bons à prendre selon moi. Si sa vie amoureuse semblait être mauvaise, sa vie de Shinobi était bien plus réussie.

« Avec plaisir. » Dis-je simplement en la regardant dans les yeux.

Son expression changea soudainement, elle semblait curieuse voir perplexe tout à coup. Cela me fit hausser les sourcils et j’écoutais avec attention ce qu’elle avait à me dire. Mon interlocutrice me sentait occupé, je l’étais peut-être en effet. Kibo n’était qu’une raison de plus, cela n’était pas très important en soit. Je n’arrivais pas à discuter facilement de ces choses-là, du moins il fallait que cette personne soit spéciale. Je m’étais confié entièrement à Yami et c’était bien la seule à qui je le pouvais. La Ketsueki était parvenue à desceller quelque chose en moi, nous étions liés par une relation très forte et bien sûr très solide ; Je pouvais confier ma vie à cette fille sans problème, je pouvais même me sacrifier pour elle.

Je levai mes deux mains en même temps pour réfuter cette idée.

« Tout va bien, je vous remercie de votre gentillesse. »

De ce fait et après avoir reculé, la dame du Shukai me salua avec respect. Je fis de même en abaissant légèrement le haut de mon corps. J’étais très attaché à ces marques de respect et aux coutumes. Elle avait fort à faire, c’était tout à fait normal.

« Je comprends, bonne chance et à une prochaine fois. »