Musique:

La chaleur me poursuivait où que j'aille, je la trouvais trop lourde à mon goût et je sentais peu à peu mon corps s'épuisait. Il n'était pas conseillé de courir de la sorte et sur une longue distance en plein désert -surtout avec un problème de provisions-.. J'espérais la rattraper avec peut-être un peu de chance, l'avantage du terrain était considérable et je pouvais m'en sortir de ce côté-là. Je l'avais donc utilisé en usant d'ailleurs d'une quantité non négligeable d'énergie. Finalement, une silhouette se dessina à l'horizon une nouvelle fois, la position était différente mais cette scène me semblait familière. Je l'avais trouvé de la même façon, à toute hâte je m'élançai sur elle pour m'arrêter à quelques mètres. Entendant mes pas, elle se retourna aussitôt. Quant à moi, je posai mes mains sur mes genoux pour reprendre ma respiration quelques secondes. Mon rythme était soutenu et pour réussir à gagner du temps, j'avais puisé dans mes réserves. Mira ne semblait pas impressionnée, elle était même déçue? Comment pouvait-elle l'être?

Elle n'avait pas tort, j'aurais très bien pu façonner un autre pendentif de sorte à duper l'examen, dont ma sœur. Je ne voulais pas lui mentir et je voulais aussi pouvoir garder une certaine fierté et de l'honneur. Un homme de valeurs, voilà ce que mon père me disait souvent. Il voulait que je devienne un homme bon. Je me redressai, plantant mes yeux d'un air sérieux dans ceux de mon ancienne partenaire.

La chasseuse de trésors n'en avait pas terminé, elle disait alors ne pas avoir envie de se battre contre moi. Ce n'était peut-être pas son but premier mais elle avait tout de même croisé le fer avec moi pour récupérer une de mes créations. Mon regard s'obscurcissait à l'entente de ses mots car même après m'avoir planté un couteau dans le dos elle continuait à me tromper.

« Est-ce un honneur que de réussir en trichant? Si tu es dénuée d'honneur et de bon sens, je ne le suis pas. En toute honnêteté, je pense que tu es une des rares personne auxquelles j'ai pu accorder une certaine confiance aussi rapidement. Tu m'as trahi, tu es donc une traîtresse à mes yeux. »

Je montrai alors Azura de ma main droite au soleil et à mon interlocutrice.

« Et tu sais ce qu'on fait aux traîtres depuis la nuit des temps? »

En avais-je le droit? Je n'en savais trop rien, elle s'était battue contre une force Shinobi d'un village et en plus pour un objet. Ce n'était pas comme déclarer une guerre mais il n'était pas aisé de s'en sortir après avoir engagé un affrontement et avoir menacé un membre de Suna. Mon grade pouvait peut-être ajouter un grain de sable sur la balance mais cela n'était pas vraiment important.

« Tu sais moi aussi je n'avais pas envie de me battre contre toi mais ton attitude m'a fait changer d'avis. »

De ces mots je frappai le sable avec mon Katana de manière à soulever du sable. Je voulais qu'elle pense à une nouvelle tentative pour obstruer sa vue -comme fait précédemment avec la poussière- sauf que ce n'était pas le cas, je profitai de ces quelques secondes pour la déstabiliser réellement; En apposant une main au sol, je créai sous ses pieds une plaque de Shôton pour la mouvoir de façon aléatoire pour désorienter momentanément Mira. De l'autre main, je créai cinq senbons.

J'envoyai les trois premiers au niveau du torse de la Samouraï, je voulais à nouveau qu'elle pense à une attaque directe sauf que les deux derniers furent envoyés sur sa gourde. Si je ne pouvais la battre, je pensais alors à lui couper ses vivres et donc ses chances de survie. Je profitais aussi de mes techniques pour créer un double-piège, les diversions faisaient parties de l'art de la guerre et je ne m'en privais pas. Le sable puis le choix d'utiliser les senbons de la sorte, en soit je doublais mes chances de réussite. Les senbons originaux n'étant pas très épais, j'avais crée ceux-ci légèrement plus gros pour pouvoir perforer correctement sa gourde et laisser le sable aspirer l'eau.

Je terminai mon attaque d'un bond arrière pour me positionner correctement. Suite à ça, je bus rapidement le reste de ma gourde. Sous ses pieds se trouvait le désert, du sable, si mon action avait réussi, sa vie dépendrait de moi.

Mira se trouvait être une fille des rivières et quant à moi : Un fils du désert.

Son regard devenait plus noir alors qu'il déblatérait des phrases au sens incompréhensible pour Mira. L'honneur ?

« Qu'importe l'honneur tant que ton objectif est atteint. Je suis seule, je n'ai que faire des autres : là est ma différence avec toi. Ce monde est régit par la loi du plus fort. Si tu fais tout pour sauver les plus faible alors c'est à ta propre perte que tu cours... »

Parlait-elle d'expérience ? Sans doute. Après tout, son père était un gardien épéiste dévoué de son village, n'hésitant pas a croiser le fer pour protéger les membres de ceux qu'il considérait comme sa famille. Mais alors qu'il aurait pu s'enfuir et sauver sa vie en partant avec Mira et sa mère lors d'une attaque qui les avaient trop acculé, il s'était tout de même jeté dans la mêlé sans réfléchir pour sauver la vie d'une femme et son bébé. S'il avait atteint son objectif, il en avait pourtant perdu la vie. Pour Mira cette leçon était claire : ce n'était pas avec l'honneur que l'on survivait.

Toutefois, la fille des rivières sentait une boule se nouer dans sa gorge alors que le Toshiro, fou de rage, exultait qu'elle avait été l'une des rares personnes à laquelle il avait accordé sa confiance si vite. Baissant le regard, elle lui répondait d'une voix morne.

« La confiance c'est comme l'honneur : autant ne pas en avoir si on ne veut pas mourir ou se faire poignarder dans le dos. »

Elle releva son regard azuré dans celui du garçon du désert :

« J'espère que notre rencontre t'auras permis d'apprendre la leçon... »

Mira avait appris à se battre pour survivre mais elle ne voulait pas tuer ou blesser pour le plaisir : elle le faisait qu'en cas de nécessité. Et puisque le Toshiro ne semblait pas lâcher le morceau pour un minuscule bout de cristal, elle n'avait d'autre choix que d'en finir.

Il clamait la trahison, évoquant les peines exécutées envers les traîtres. Des mots bien durs dont Mira avait peine à voir la portée. Elle ne pensait pas avoir si mal agit au vu de ses actes.

« Quelle trahison ? Je suis celle que j'ai toujours été. C'est toi qui ne t'es pas montré assez méfiant. Je t'ai aidé contre le ver, je t'ai soigné tes blessures pour qu'elles ne s'infectent pas. Est-ce qu'une vraie traîtresse aurait agit avec tant de bonté ? »

Ils n'avaient pas grandi dans le même monde. Mira n'avait vu que barbarie et trahison de ses yeux frêles d'enfant. Il n'était pas question de se laisser intimider par une quelconque affection. Après tout, le regard d'Ogami en disait long : il était prêt à la tuer alors que sa posture à elle indiquait clairement que si elle le pouvait, elle ne le voulait pas.

Il souleva du sable avec son katana et Mira, hallebarde en main, recula instinctivement pour ne pas être aveuglée, tendant son arme droit devant elle pour avoir l'avantage de l'allonge. Toutefois, elle n'avait pas pensé a regarder le sol qui devenait glissant et mouvant sans qu'elle puisse y garder l’équilibre, la déstabilisant totalement. Il fallait croire que sa hargne était telle qu'il parvenait plus aisément à utiliser le peu de chakra qui lui restait et cela faisait peur à Mira. Elle ne pouvait rien contre les shinobis sur le long terme. N'étaient-ils pas des défenseurs de leur nation après tout ? Mira était une étrangère, voleuse de surcroît, son châtiment n'allait sans doute pas tarder.

Pour la première fois depuis sa rencontre avec Ogami, elle douta et craignait. La mort lui faisait peur même si elle ne pouvait s'empêcher de caresser l'idée qu'elle y rejoindrait son père.
Les attaques s’enchaînèrent et trois projectiles fusèrent sur Mira qui parvenait à les bloquer avec son arme tandis que les deux derniers vinrent perforer sa gourde. Elle posa un instant le regard sur sa chance de survie qui s'évaporait sur le sable bouillant, les yeux écarquillés d'horreur tandis que la peur se renforçait dans son esprit.

Il bondissait en arrière pour se repositionner. Mira n'avait aucune idée de là où se trouvait les points d'eau dans le désert même si elle savait qu'il suffisait de suivre la végétation lorsque l'on en trouvait. Toutefois elle ne pourrait pas s'attarder ici. Sa seule chance était de rentrer au pays des Rivières pour y puiser de l'eau. Comme pour la narguer d'autant plus, le Toshiro se mit à boire son contenant. Folle de rage, elle fonça sur Ogami, le frappant avec sa hallebarde qui ricochait que la lame du Toshiro dans un bruit assourdissant. Un coup bien placé réussi a entailler la joue du manieur de cristal, si bien qu'un mince filet de sang rendu bien liquide par la chaleur environnante, s'écoulait le long de son visage.

Le combat se poursuivait un temps comme ça alors que la morsure du soleil se montrait toujours plus impitoyable. Soudain, reculant quelque peu, Mira attrapa le pendentif du bout des doigts et le lançait dans la direction du Toshiro.

« C'est ce que tu veux non ? Alors prend le ! »

Lui rendait-elle par crainte de mourir ou par peur de devoir tuer ce garçon pour lequel elle s'était attaché ? Seule elle le savait.
La décision revenait à Ogami désormais. Il avait le pendentif, il avait ruiné les chances de survie de Mira en détruisant sa gourde... Discuterait-il avec elle ? La laisserait-il partir ? L'aiderait-il une nouvelle fois ? Tout était possible et rien n'était à prévoir...

De son côté, Yami observait toujours les images de temps à autre en poursuivant son travail bien que son regard ne s'était pas détaché du dispositif depuis que le Toshiro devait se battre contre cette fille que la Ketsueki n'avait jamais sentie digne de confiance. Elle pestait intérieurement devant la situation. Ogami s'était montré bien trop conciliant et en cela elle aurait une petite discussion avec lui à son retour. S'il revenait.

En effet, elle vit cette Mira porter un coup au Toshiro avant que l'image ne se brouille et finisse par totalement disparaître. Cette peste venait de ruiner son dispositif d'observation, dans le cadre d'un examen ! Rien que pour cela Yami pourrait la tuer et lui infliger bien pire que la mort si elle osait s'en prendre à celui qu'elle considérait comme son frère.
Les yeux rubis exultant de haine, la Ketsueki voulait se rendre sur place pour lui prêter assistance maintenant qu'elle n'aurait plus de regard sur ce qu'il se passerait. Toutefois... Elle savait que ce n'était pas ce qu'Ogami voudrait. Cela rendrait l'examen caduc mais Yami était prête a en prendre la responsabilité étant venue de son propre chef sans que lui ne la requiert. Cependant, Ogami ne voudrait pas de l'aide de la vampire, il voudrait finir cette épreuve seule, à la loyale, dans les règles établies : elle le connaissait suffisamment pour le savoir.

Un soupir prenait la Ketsueki. Il lui faudrait donc attendre encore un jour et demi devant le village pour voir s'il revenait avant l'heure convenue... Ensuite elle s'imposerait le droit de partir à sa recherche mais pas avant... Le cœur rongé d'inquiétude, Yami poursuivait ses tâches au Kakumeigun.

Musique:

Mon interlocutrice se fichait de l'honneur, je l'avais bien compris à sa façon d'agir, je l'avais comme qui dirait perçu. Mira avait une vision différente de la mienne, mon devoir étant de protéger mon village et les résidents de Kaze no Kuni, je protégeais en effet les faibles. Si j'en suivais sa logique, je courais à ma perte. Nos avis étaient différents sur la question mais je n'allais pas me tenter à lui faire comprendre ma vision des choses, je n'en avais ni le temps ni même l'envie. L'honneur m'avait été inculqué, une vraie valeur à mon humble avis. En ce qui concerne la confiance, c'était toute autre chose. Le temps m'avait amené à donner la mienne à autrui, à de bons êtres. C'était tout nouveau pour moi alors je manquais encore d'expérience, la preuve était devant moi. Je lui avais fait confiance et j'en avais payé le prix.

Merci Mira, en effet c'était une belle leçon qui se présentait à moi de la sorte. Une leçon intéressante mais je n'allais la suivre que partiellement. Il me semblait normal de continuer à accorder ma confiance, à mon équipe, à mon village-.. La méfiance par contre se devait d'être plus forte, je devais tout simplement me méfier de tous. La seule personne en qui j'avais entièrement confiance se trouvait être ma sœur, la dirigeante du Kakumeigun. Le reste de mon entourage comptait à mes yeux mais je n'éprouvais pas la même chose pour eux.

Mon regard perçait le sien et je voulais lui donner aucune réponse, je la laissai apprécier le doux son du désert. Une légère brise soulevait le sable à la hauteur de nos chevilles, mes yeux Azurés ne cherchaient qu'à rencontrer les siens pour la juger. Elle m'avait soigné, aidé, je ne pouvais le nier. Quant à moi je l'avais sauvé du désert, sauvé de plusieurs menaces et je lui avais apporté une chance de survie; Et dans mon ignorance je lui avais proposé mon aide et même l'asile, elle n'avait rien d'égal à me proposer. Je ne faisais pas quelque chose pour recevoir une autre chose en retour mais je n'appréciais pas sa façon de voir les choses. Ces gestes de bontés qu'elle m'avait présenté s'étaient soldés par un vol, un mauvais acte.

Sans l'ombre d'une parole, je m'étais élancé et avais tenté de la déstabiliser. Ma stratégie avait tout l'air de fonctionner, je pouvais le confirmer en observant ses mouvements. Le sol sous ses pieds se mouvait de façon à lui faire reprendre ses appuis mainte et mainte fois. Son expression avait changé, avait-elle peur? Moi non, j'étais tout à fait sérieux et j’enchaînais les actions afin de mettre ma stratégie en place. La première étape finie, je lançai une offensive en lançant des Senbons crées en Shôton sur son corps, je voulais lui faire croire qu'elle était ma cible sauf qu'au final les deux derniers projectiles s'étaient plantés dans sa gourde. Les traversant, quatre trous se trouvaient sur celle-ci. L'eau s'écoulait si facilement jusqu'à ne laisser que quelques gouttes glissant sur le conteneur.

Le visage de mon interlocutrice avait à nouveau changé, j'arrivais à le voir tout en me délectant de l'eau qui me restait. Il n'y avait plus aucune goutte dans celle-ci, ma façon de faire mit en colère Mira qui bondit sur moi avec son hallebarde. Sa hargne faillit de me découper, au dernier moment j'avais réussi à changer la trajectoire de son arme à l'aide de Azura. Ce coup donné sous l'émotion me taillada le visage en laissant mon essence couler le long de mon visage. Notre affrontement n'était pas pour autant fini, il continua quelques minutes avant qu'elle ne s'arrête. Mon Katana balayait ses coups et j'avais l'impression d'avoir pris l'ascendant sur elle. Mira se situait à quelques mètres de moi quand elle m'envoya le pendentif accompagné de quelques mots.

Je l'attrapai de ma main gauche avant de le glisser dans ma poche. Un sourire se dessinait sur mon visage, un sourire moqueur suivi d'un air des plus hautains.

« Je l'ai voulu, je l'ai eu. Tu as fait le bon choix Mira. Tu n'as plus d'eau dorénavant-..» Dis-je en me dirigeant doucement vers elle. « Je vais t'expliquer maintenant ce qu'il se présente à toi. Tu n'es pas du désert et tu ne vas sûrement plus trouver de point d'eau. Tu vas donc moins résister à la chaleur que moi, ton corps va s'épuiser et tu vas être assoiffée. »

Je lui tendis la main gauche tout en la pointant avec Azura de l'autre main.

« Prends ma main et je vais faire en sorte que tu vives, ça ne sera pas facile et il me reste du chemin à parcourir. Décide de trahir ma confiance à nouveau et je te découpe en plusieurs morceaux, Azura t'attend. Le combat ne fera que t'épuiser et tu auras besoin d'eau, cela reviendrait à se suicider. La dernière option est de prendre la route seule mais tu ne vas pas survivre, je le sais. »

J'étais en soit sa seule chance de survie, sa vie reposait entre mes mains et si elle faisait le mauvais choix, elle pourrait le payer très cher. Une vie est importante, j'espérais qu'elle fasse le bon choix. Je lui offrais la possibilité de vivre alors qu'à certains on ne leur proposait pas, ils étaient emportés par la maladie, la guerre, la vieillesse.

« Mira, fille du Pays des rivières, ta vie est mienne et m'appartient je suppose. Si tu fais le bon choix, jusqu'à que je le décide tu seras à moi. »

Je me préparais à tout, je prévoyais même de la tuer en ce désert même en cas de mauvais choix; Pouvait-elle comprendre ma façon de voir les choses?

Music ♫:

Il souriait. Hautain et fier d'avoir « gagné ». S'il avait récupéré ce qu'il voulait, c'était vrai, Mira s'estimait qu'il avait perdu au moment où il avait décidé de lui faire confiance. Elle aurait pu aisément le tuer ainsi dépourvu de son chakra, et quelqu'un d'autre qu'elle l'aurait sans doute fait sans une once d'hésitation. Mais si Mira était une voleuse, une dénicheuse de trésor, ce n'était pas pour autant une meurtrière. Personne n'avait le droit de se prendre pour Dieu et d'ôter une vie impunément...

Le Toshiro arguait que la demoiselle avait fait le bon choix, lui expliquant sa situation et les possibilités qui s'offraient à elle. Elles étaient minces, et conduisaient pour la plupart à la mort.

Ogami se rapprochait d'elle, lui tendant sa main tout en pointant Azura dans sa direction. Mira l'observait, l'attitude relâchée, elle n'était plus en posture de combat, elle se contentait d'observer ce que son pseudo ami lui disait. Il lui demandait de prendre sa main et ainsi accepter qu'il l'aide sans entourloupe sans quoi sa lame le fendrait. Mira ne put s'empêcher d'esquisser un sourire. Elle pourrait très bien le trahir une nouvelle fois et prendre l'ascendant sur sa lame jusqu'à disparaître sans le blesser, une nouvelle fois. Cependant, elle ne pensait pas agir ainsi....

La dernière option : prendre la route seule... Il disait qu'il savait qu'elle ne survivrait pas. Doutait-il de ses capacités ? Que ferait-elle a Suna ? Pourquoi irait-elle là bas ? Elle se ferait peut-être enfermée ou torturer : elle préférait encore mourir !

Ses paroles étaient belles, pleines de sagesse, Mira voulu presque y croire un instant. Elle souriait gentiment, sans une once de défiance désormais.

« Tu es brave et loyal Ogami. Mais que ferais-je à Suna ? Mon père était l'un des défenseurs de mon village et il a été tué dans sa tâche alors qu'il aurait pu s'enfuir avec nous pour se mettre à l'abri... Je ne peux pas vivre dans un village et voir des shinobis risquer leur vie pour moi, sans rien faire. Je ne peux plus... »

Elle baissa la tête un instant, se remémorant la scène qui marquerait à jamais son esprit.

« Qu'as-tu en tête ? Je ne suis pas une Kazejin. Je ne t'ai pas menti en disant appartenir au pays des rivières. Ma place est là bas, pas ici. Ton village n'aurait aucun intérêt à m'accueillir. Au pire ils me feront mettre en prison, au mieux ils n'accepterons pas que je rentre et je devrais marcher encore des jours avant de quitter le désert alors que d'ici, une simple journée supplémentaire me permettrait de rejoindre mes terres. »

Comprends-tu où je veux en venir ?
Mira voyait très bien où il voulait en venir mais elle avait ses propres raisons de ne pas vouloir. Toutefois, elle s'approcha de lui, déposant son hallebarde au sol, elle glissa sa main dans la sienne tout en l'observant dans les yeux.

« Néanmoins je me dois de te raccompagner. Je te dois bien cela. Et puis avec ton chakra scellé mes talents de Samouraï pourraient t'être utile. Je reprendrais la route de mon côté ensuite. »

En agissant de la sorte, elle pourrait se racheter auprès de lui. Sa main était fermement ancrée dans la sienne, ce n'était pas négociable.

Musique:

Mira me semblait être réceptive, avais-je enfin réussi à l’aide de quelques bonnes paroles à faire changer d’avis une personne ? Bien sûr cela était accompagné d’une attaque bien placée mais une personne trop obstinée ne m’écouterait sûrement pas. Je ne prévoyais pas de la faire souffrir ni même de l’emprisonner, ce n’était pas dans mes projets. Elle m’avait aidé comme trahi dans un moment important, je n’avais plus à la blâmer pour cela. Sa vie était mienne et m’appartenait, cela n’était pas que des mots en l’air. Un corps pouvait survivre sans nourriture, sans eau cela n’était pas possible, ne pouvant plus être alimentée elle devait compter sur moi pour l’amener à bon port. Pour être honnête, son sourire me fit plaisir étrangement. Il m’amenait même à sourire bêtement-.. Pourquoi ? Seulement car cette fois-ci, je la sentais honnête.

Mon interlocutrice prit parole en faisant tout d’abord quelques éloges à mon sujet, brave et loyal disait-elle. Je ne pouvais les réfuter, c’était en effet le cas et si elle le reconnaissait je ne pouvais qu’en être honoré. Pour acquiescer, je ne fis que faire un signe de tête pour la remercier en fermant les yeux quelques secondes. Je faisais souvent cela en signe de respect ou pour remercier, une habitude que mon paternel m’avait fait prendre. Plus elle parlait, plus j’en apprenais sur elle et elle ne semblait pas vouloir risquer la vie d’autrui pour elle. Ces mots faisaient ressortir quelque chose en elle, de la tristesse ? Non, je n’appréciais pas ça. Je ne savais pas trop comment réagir dans cette situation. Je tournai la tête à gauche comme pour fuir son regard et par chance, elle avait quant à elle baissée la sienne. Je n’étais pas encore prêt à réconforter, je n’étais pas le plus efficace pour cela.

L’enfant des rivières marquait des points, n’étant pas une Kazejin il était difficile d’accéder à certains droits et elle pouvait être rejetée pour ses actes. Une journée pourrait lui permettre de sortir de cet enfer mais connaissait-elle la direction ? Connaissait-elle les dangers de ce désert aride ? j’avais des doutes à ce sujet-là. J’ouvris la bouche comme pour prendre la parole mais je fus interrompu par ses actions. Mon interlocutrice déposa les armes avant de glisser sa main sur la mienne. Ses yeux dans les miens, je ne pouvais me dérober à son regard.

Tout à coup, un sourire encore plus spontané se dessinait sur mon visage. J’étais heureux de sa réponse, elle allait m’apporter son aide et même me raccompagner à Suna. Je sentais que cette fois-ci c’était la bonne et que je pouvais lui faire confiance. J’avais retenu la leçon, oui je l’avais retenu ; Je savais seulement quoi faire en cas de dérapage.

« Merci d’avance pour ton aide. Je ne peux en effet te garantir une vie à Suna et j’ai l’impression que tu es attachée à tes terres en quelque sorte. »

Je lâchai sa main doucement avant de la passer à son dos pour l’inciter à prendre la route. Je marquai donc une pause de quelques secondes avant de reprendre la parole.

« Tu ne te feras pas emprisonnée, ne t’inquiète pas pour ça j’en fais mon affaire. Tu ne peux par contre repartir dans le désert les mains vides. Nous t’apporterons des provisions et je ferai même une partie de la route à tes côtés. Nous sommes des Shinobis, ne l’oublie pas ; Cela veut dire que nous portons des valeurs, nous aidons autrui et jouons nos vies tous les jours. »

De ces mots plutôt avenants, nous marchions côte à côte à nouveau et je ne sentais aucune animosité entre nous. Il nous restait à peu près un jour et quelques heures avant la fin du délai imposé par ma très chère sœur. Nos réserves d’eau étaient épuisées, les dernières heures de notre traversée allaient être insoutenables. Je pensais pouvoir résister un peu plus que ma partenaire et de ce fait pouvoir la transporter jusqu’au point de rendez-vous. J’allais aussi devoir être crédible devant elle pour qu’elle ne décide pas de mettre Mira dans les geôles. Je devais y réfléchir mais il me restait encore du temps, je remettais cela à plus tard.

Les heures passèrent et le soleil ne se calmait pas, quelques gouttes de sueurs se trouvaient glisser sur nos visages. Ce n’était en soit pas très agréable mais pas très important, l’hygiène m’importait peu, la survie m’importait beaucoup. Le soleil n’allait pas tarder à se coucher et nous devions trouver place entre quelques dunes. Je mis du temps avant de choisir un endroit où dormir pour la nuit. Le sable devait nous couvrir comme nous aider, un endroit me semblait correct et je fis signe à Mira de s’installer.

« Peux-tu nous faire un feu ? Je vais essayer de trouver quelque chose à manger. Cela sera sûrement plus difficile qu’à l’Oasis où une végétation existait. A toute à l’heure. »

Je m’éloignai d’elle au fur et à mesure à la recherche d’une quelconque nourriture, cela avait un air de déjà vu.

La main dans la sienne, leur regard azuré convergeait dans celui de l'autre tandis qu'Ogami étirait un sourire qui lui en fit esquisser un à son tour. Finalement tout était bien qui finissait bien... Du moins pour l'instant car ils étaient loin de se trouver dans une zone facilement praticable. Mais pour l'heure, ils devaient se dépêcher. Il ne restait qu'une journée pour faire le trajet en sens inverse et s'ils rencontraient des ennuis, ils auraient tôt fait de dépasser le délai imposé. Il n'y avait donc pas une minute à perdre dans ce désert effroyable où la mort semblait guetter derrière chaque dune.

La main d'Ogami quittait la sienne pour se retrouver dans son dos, l'incitant à prendre la route. Elle ramassa son hallebarde dans sa main opposée à lui, sans aucune animosité, juste pour s'équiper au cas où. Sa dague aurait pu suffire mais elle aimait avoir plusieurs armes à sa portée.

Le discours du Toshiro était emplit de sagesse. Malgré tout ce qu'il s'était passé, il jurait qu'elle ne se ferait pas enfermer et même qu'elle ne repartirait pas les mains vide pour son trajet pour lequel il l'accompagnerait. Ce qu'il disait sur les shinobis semblait juste pourtant...

« C'est tout à votre honneur mais... Je ne suis pas une Kazejin. Il doit être dans vos priorités de vous occupez d'avoir des vôtres plutôt que des étrangers échoués dans le désert. Surtout lorsqu'il s'agit non pas d'une civile mais d'une Samouraï en quête de trésors... »

Elle était presque une vaurienne sans doute à leurs yeux alors qu'elle ne chercher qu'à rendre sa vie confortable. Elle ne pillait que rarement, elle cherchait avant tout des artefacts oubliés ou de civilisations anciennes qui ne viendraient plus les réclamer.

Le soleil ne les épargnait pas de sa morsure implacable. Leurs visages perlaient de sueurs et se montraient rougis sous l'action des rayons de l'astre diurne. Mira avait dû mal à respirer, l'air qui englobait ses poumons était bien trop chaud pour être vraiment respirable. Sa bouche était sèche et pâteuse : sa gorge lui brûlait. Le poids de la chaleur alourdissait son regard qu'elle avait peine à maintenir ouvert, marchant par automatisme, presque comme un pantin désarticulé. Chaque pas était douloureux. Ses pieds ne s'étaient pas totalement remis de leurs blessures de la veille.

Heureusement, le calvaire s'atténuait peu à peu alors que le soleil se couchait. S'ils avaient trop chaud, bientôt ils connaîtraient son opposé, tout aussi effroyable. Ils avaient terriblement soif et leur réserve était à sec.
Ogami mit un moment à choisir l'endroit de leur bivouac pour la nuit mais ils se posèrent finalement. Il demandait à Mira de faire un feu pendant qu'il partirait chercher de quoi reprendre des forces. La fille de la Rivière s'exécuta. Elle cherchait tout ce qui pourrait faire office d'alimentation pour son feu. Brindilles desséchées, cadavre de lézard, du cactus... Tout ferait l'affaire lorsque la survie était de mise.

En découpant le cactus, elle y vit une eau qui lui donnait drôlement envie mais en tant qu'aventurière, elle savait que ce liquide bien que rafraîchissant contenait également des toxines mauvaise pour eux. Il fallait la filtrer pour parvenir à limiter les dégâts mais ils fallait qu'ils puissent boire de toute façon, où ils ne passeraient pas la nuit.

Mira ouvrit son pot à onguent vide et récupérait de l'eau de cactus qu'elle imbibait sur son mouchoir en tissu recouvert de poussière. Elle récolta ensuite le gouttes qui s'en échappait dans un autre petit pot vide. Finalement, elle parvenait a remplir les deux contenant en bois, pas très grands, mais qui serait mieux que rien. Elle retourna ensuite au campement avec tout ce qu'elle avait trouvé pour concocter le foyer en entrechoquant ses lames au dessus des brindilles. C'était un geste moult fois répété pour la Samouraï si bien qu'elle ne prit pas longtemps pour y parvenir.

Ogami revenait dans sa direction. Elle ignorait s'il avait pu trouver quoi que ce soit mais elle était contente, elle avait de l'eau ! Elle expliqua a Ogami son processus et lui tendit l'un des deux pot remplis.

« Bois ! Je l'ai filtré, le jus de cactus ne nous nuira pas. »

Au contraire, il ne pourrait que les requinquer.

En quelque sorte, je promettais quelque chose à Mira ; Etant un homme de parole, je m’apprêtai à tout faire pour tenir ces promesses. Il me semblait être bien trop sérieux pour ne pas répondre aux attentes de la damoiselle. Et puis je pensais possible le fait que Yami soit indulgente si je lui demande, une petite faveur en tant que frère n’est pas de trop. Cela dit les paroles de Mira étaient vraies, n’étant pas une Kazejin il était possible qu’on ne donne aucune ressource à une étrangère qui de plus est une chasseuse de trésors.

Je me fichais de cela, j’allais faire en sorte qu’elle puisse vivre à travers ce désert brûlant et même prier pour qu’elle arrive à rejoindre sa patrie. Suna est une organisation certes militaire mais nous avons des principes et des valeurs et on m’avait inculquées celles-ci. Mira pouvait avoir confiance en moi, l’heure n’était plus à la discussion donc je ne laissai aucune réponse à ses mots. On reprit la route côte à côte, je n’avais plus aucune crainte à ce jour. Je pensais avoir à mes côtés une alliée et non une étrangère en ce qui me concerne du moins. Le soleil s’échappant du ciel nous laissait profiter d’une brise bien plus forte et d’une température agréable.

Le lieu où nous allions passer la nuit était choisi et j’avais demandé expressément à ma partenaire de nous faire un feu. Un feu était nécessaire afin de se réchauffer et d’éloigner les parasites du désert. Certains animaux en avaient peur et c’est ce que je voulais. J’ajoutais à cela le fait de pouvoir se restaurer et cuire des « aliments » sur ce même feu. Je laissai donc Mira à cette tâche pour m’en aller trouver de la nourriture. Les dunes se ressemblaient toutes et je ne voyais aucune végétation. Je devais alors compter sur les serpents, sur les scorpions et avec un peu de chance de la viande de fennec ? Je ne pensais évidemment pas à un ver géant ou un scorpion géant, avec un peu de chance j’allais pouvoir éviter cela.

De mon point d’observation je vis au loin un serpent à moitié camouflé se hisser au-dessus d’une dune. C’était ma chance avant que celui-ci ne traverse la dune ou s’y enfouisse je me devais de l’attraper. En quelques sauts j’avais dévalé mon point pour tenter de récupérer ce serpent qui ne demandait qu’à être mangé. Il était rapide et avait sûrement ressenti les vibrations, sa vie était donc en danger d’après ses sens-.. Si tel était le cas, il avait raison de s’inquiéter. Alors que je l’avais enfin le sable glissa sous mes yeux et dans un dernier effort je réussis à me maintenir en plantant Azura dans le sable et par la même occasion à travers la tête de la bête. Quelques gouttes de sueurs glissaient le long de ma tête avant que je ne lâche un soupir. Ma position n’était pas bonne en cas de riposte.

J’entendis alors tout à coup des pas, mes yeux écarquillés je plaçai mon regard où je pensais avoir entendu ces sons. C’est alors qu’une gueule de bête grande ouverte se jeta sur moi, par réflexe je récupérai Azura pour bloquer les dents de celle-ci. La charge de l’animal que j’identifiais comme un fennec me fit dévaler la dune en arrière. Le sable s’infiltrait dans mes vêtements et j’étais secoué ; Cela dit je me relevai rapidement en glissant sur le sol pour me préparer à un combat. Le fennec tournait autour de moi tel un loup. J’avais su me battre contre un ennemi public, une bête de cette taille ne me faisait pas peur.

Dès qu’elle s’élança je sautai au-dessus d’elle pour lui taillader le corps. La bête se trouvait avec une marque tout le long de sa colonne vertébrale. Mes yeux azurs plantés dans les siens elle chargea à nouveau et j’esquivai sans mal. Après quelques essais et sans savoir pourquoi, le fennec prit la direction de mon serpent, je courrai donc à ses côtés pour ne pas qu’elle ne me prenne ma nourriture pour finalement voir à quelques mètres de mon serpent de petits fennecs. Les enfants sûrement de mon assaillante, je soupirai en ramassant mon serpent. La mère continuait à montrer les dents, elle défendait sûrement ses progénitures. Je ne comptais pas détruire cette famille, je n’étais pas comme ça. Je tournai le dos à ces bêtes avant de sauter pour qu’elle n’attaque pas à nouveau avec mon serpent. Sur la route et après une quinzaine de minutes j’en trouvai un autre. Un repas bien maigre mais suffisant en protéines, le goût n’était pas très bon ni même la texture ressemblant à du cartilage mais on était bien obligé de se restaurer d’une façon ou d’une autre.

Je revins enfin pour observer Mira en action, le feu était allumé et maintenant elle me tendit un pot rempli. L’eau provenait d’un cactus et elle avait ôté les toxines avec un processus bien spécial. J’écoutai avec attention avant de goûter à cette préparation. Il y avait un goût peut-être un peu trop agressif mais nous étions bien obligés de boire quelque chose. Je bougeai la tête de haut en bas avant de prendre la parole.

« C’est très bien, merci. Quant à moi je n’ai que deux serpents mais notre corps pourra se satisfaire de cela je pense. »

Dis-je en préparant le résultat de ma chasse, après quelques minutes au-dessus des braises je tendis la part de Mira et mangeai la mienne doucement.

« Pour en revenir à mon aide quant à ton retour, je sais déjà ce que je veux faire donc ne t’inquiète pas pour ça, pensons plutôt à survivre et à ramener le pendentif. »

Un pendentif dont elle ne connaissait pas vraiment l’histoire, ce n’était pas non plus nécessaire de tout expliquer à mon interlocutrice. Je lui expliquai par contre que j’allais, comme la nuit dernière nous protéger tout en nous reposant. Le même morceau de tissu avait été apposé à ses côtés pour éviter qu’elle ne meure de froid. Les heures passèrent et autour de nous je pouvais entendre toutes sortes de cris et de sons, je dormis à moitié quand le soleil commençait finalement à se montrer. Je me levai avec difficulté en m’étirant. Ce n’était pas agréable les nuits comme celles-ci. Je réveillai délicatement Mira.

« Nous allons profiter du matin pour parcourir une plus grande distance, il fait un peu moins chaud que lorsque le soleil est le plus haut dans le ciel. Allons-y ! »

Et nous primes la route, l’objectif était bientôt atteint ce n’était qu’une question d’heures et de chance.

Ogami était revenu de sa chasse. Plutôt satisfaisante puisqu'il avait déniché deux serpents. Comme il le disait lui même c'était peu mais cela serait suffisant pour leur faire reprendre des forces. Les reptiles furent délestés de leur peau avant d'être planté sur des racines mortes pour être braisées au dessus du feu. Le foyer crépitait via cette nouvelle alimentation et rapidement une odeur d'abord acre puis agréable, de viande, s'en dégagea.

Le Toshiro tendit l'un des serpent à Mira qui s'empressa de l'attraper et de souffler dessus avant de croquer dedans de bon cœur. Ce n'était pas fameux et même un peu rêche mais ils devraient s'en contenté. Elle avait si faim qu'elle se régalait tout de même de cette trouvaille particulière qu'elle n'avait pas l'habitude de manger.

Mira avait l'habitude de s'en sortir dans la nature avec les moyens du bord, il était rare qu'elle passe ses nuits dans une auberge même si elle se l'autorisait quelque fois, ne voulant gâcher plus que de raisons les maigres recettes qu'elle tirait le plus souvent de ses butins.

Ogami ouvrait de nouveau la discussion, expliquant qu'il l'aidera à sa façon, qu'il avait une idée et que la fille des rivières n'avait pas à s'en faire pour cela. A vrai dire elle n'avait aucune crainte sinon celle d'être enfermée ou capturée par Suna. Elle savait que, bien que cela serait ardu, elle parviendrait à survivre dans le désert le temps d'en sortir. Une chose était sûre : elle n'était sans doute pas prête d'y remettre les pieds. Le climat était bien trop chaotique et dévastateur, rien à voir avec son pays si empli de verdure et accueillant. Cette terre hostile ne lui avait apporté qu des problèmes et, bien qu'elle aurait cru pouvoir piller des tombeaux et d'en tirer une bonne somme, il n'en fut rien : a croire que même les ruines de ce genre était aussi stérile que le désert lui même...

Suivant les conseils du fils du désert, Mira s'allongea non loin du feu et du garçon, s'emmitouflant dans sa veste qui portait son odeur qui devenait si familière. Son hallebarde était contre elle, une main posée dessus, prête à la brandir en cas de besoin.

Finalement elle n'avait pas tout perdu durant ce voyage mais l'arme était émoussée et abîmée, elle ne pourrait pas la revendre...
Avant de fermer les yeux, elle s'adressait au Toshiro :

« Tu as besoin de dormir toi aussi. Réveille moi si tu veux que je prenne ton tour de garde. Je ne suis plus la fille frêle que tu croyais que j'étais la veille... »

En effet, elle était tout a fait capable de monter la garde, comme elle le faisait chaque nuit toute seule déjà. Toutefois, le Toshiro n'avait-il peut être pas suffisamment confiance en elle pour la laisser prendre ce poste sans se faire subtiliser ses affaires tout en ne revoyant plus jamais Mira... Pourtant la jeune fille avait été sincère dans ses paroles : elle l'aiderait.

Fermant les yeux, elle s'endormit rapidement, épuisée par cette nouvelle journée du désert et cet affrontement sous ce cagnard.
Lorsque le soleil refit son apparition, Mira fut réveillée par Ogami qui lui demandait de reprendre la route tant que l'astre diurne ne broyait pas toute vie de ses rayons insoutenables. Mira acquiesça.

« Nous ne devons plus être très loin... Du moins je l'espère... »

Il était hors de question qu'ils se soient perdus ou rallongés.

« Tu sais dans quelle direction se trouve le village ? Tu dois avoir hâte de retrouver ton chakra non ? »

Lui demandait-elle tout en souriant. Elle savait qu'elle aurait eu droit à un affrontement bien plus corsé s'il n'en avait pas été dépourvu. Mira tira une fiole minuscule de sa poche, dans laquelle se trouvait un liquide aux allures d'eau dont elle recouvrait son doigt avant de l'approcher de l’estafilade de la joue d'Ogami tout en lui expliquant :

« C'est un cicatrisant. Cela évitera que ta peau ne force trop à sa régénération tout en te faisant souffrir par la morsure du soleil agissant dessus. »

En soit ce n'était pas grand chose mais cela protégerait sa plaie des rayons tout en l'aider à cicatriser. Elle observait qu'il n'émette pas d'objection avant d'appliquer son doigt recouvert de liquide doucement sur la blessure. L'avisant de près, elle était attentive à ce qu'elle faisait.

« Voilà. »

Elle lui adressait un nouveau petit sourire avant de véritablement prendre la route. Ils marchèrent quelques heures de plus sous le soleil qui devenait de plus en plus harassant. Mira souffrait et n'observait plus vraiment ses pieds pour voir où elle marchait si bien qu'elle ne remarqua pas la structure du sable modifié à l'endroit précis où son pied se posait. Elle ne se rendit compte que quelque chose clochait que lorsqu'elle sentit sa jambe se faire progressivement attirer vers le fond. Prise de panique, elle essaya de le retirer mais bouger ne faisait qu'empirer la situation. Elle se ressaisissait rapidement pour garder son calme et ainsi éviter de s'enfoncer davantage, observant Ogami avec un regard suppliant.

« Je m'enfonce... »

Précisa-t-elle au cas où il ne l'avait pas remarqué.

Musique:

Le désert mouvementé malgré ses dunes laissait échapper quelques ra yons de soleil, ceux-ci vinrent se coller à mon visage me réchauffant quelque peu après cette nuit assez froide. C’était fort agréable, j’aurais très bien pu rester quelques minutes à profiter de cette douce chaleur sur ma peau mais le temps était un luxe dont je ne disposais pas. Je réveillai délicatement ma partenaire pour l’inciter à reprendre la route, c’était l’heure-..

Mira acquiesçait tandis que je scrutai l’horizon pour vérifier qu’aucune présence nuisible n’étaient dans les environs. La chasseuse de trésors espérait rejoindre l’objectif assez rapidement, je n’arrivais pas à estimer correctement la distance qui nous séparait du point de ralliement pour être honnête. L’allure, les obstacles, nos arrêts, le climat et le temps étaient des éléments à prendre en compte alors je ne pouvais donner aucun chiffre à la Samouraï. Cela me perturbait de n’avoir d’information précise, je préférai de loin œuvrer avec de bonnes bases ; Quoi qu’il en soit, il fallait suivre mon itinéraire. Elle posa à nouveau une question, cette fois-ci c’était concernant la direction, suivi d’une supposition sur mon envie de récupérer mon chakra. Je tournai la tête doucement vers ma partenaire en l’observant d’un air sérieux.

« Je suppose que c’est la direction à prendre. » Dis-je en pointant de mon index la direction souhaitée avant de reprendre « Les personnes pensent que le soleil se lève à l’est pour se coucher à l’ouest mais disons que ce n’est qu’approximation, il y a certaines choses à prendre en compte. J’ai fait avec ce quoi je disposais et je peux assurément donner la route à prendre. »

Je plaçai les deux mains derrière ma tête en fermant les yeux quelques secondes l’air perplexe.

« Cela dit, je t’avoue que je ne sais pas à combien de kilomètres se trouve le point de ralliement. Continuons simplement. Allons-y maintenant ou nous allons être retardés. »

J’emboitai le pas tout en demandant à Mira de faire de même. Nous faisions alors quelques pas avant de nous arrêter. Je n’avais pas répondu à sa question sur le chakra pour nous avancer, je pensais y répondre lors de notre trajet. Elle sortit de sa poche une petite fiole dans laquelle se trouvait un liquide translucide, je plantai mes yeux dans ceux de la guérisseuse pour tenter d’y voir une quelconque trahison. Cela dit, ma confiance –peut-être donnée trop vite à nouveau- me poussa à laisser la manieuse de sabres à s’occuper de ma blessure. D’après elle, il y avait un effet cicatrisant à ce remède sans oublier que le soleil pouvait me causer du tort. Je profitai de cette
application laissant quelques picotements sur mon visage pour répondre à sa précédente question.

« Tu sais, pour ce qui est du chakra.. C’est une partie de moi qu’on m’a ôté pour l’examen alors en effet je suis impatient de retrouver mes forces. Je m’efforce de devenir plus fort et ce chakra est une composante essentielle de ce projet. J’en ai besoin, c’est ce qui me maintient en vie. »

J’avais l’impression de parler à un médecin lors d’un soin, celui-ci était d’ailleurs fini. Je détournai le regard l’air gêné avant de lui demander de s’écarter. Un seul signe de tête avait suffit –pour ma part- à la remercier tandis que nous reprenions la route. Les heures passèrent, nous avions gagné en énergie à partir plus tôt mais le soleil se faisait lourd et j’avais l’impression de porter sur mes épaules le poids de la terre. Soudainement Mira vit ses pieds se prendre dans le sable plutôt humide, elle s’enfonçait. Je n’eus pas le temps de réagir qu’elle se débattit pour tenter d’y échapper. Ce n’était pas la solution et elle le remarqua bien assez tôt. Par réflexe, je dégainai Azura avant qu’elle ne prenne la parole, elle s’enfonçait en effet et je le voyais. Devais-je paniquer ? Non mais je me devais de réagir rapidement sans la rejoindre.

_____________

Père tenait alors un bâton fait de bois, ce type de bâton nous servait à l’entraînement. Habituellement, on devait en porter un dans chaque main afin dès les entrechoquer avec ceux de l’adversaire. Sauf que ceci c’était bien différent, mes yeux étaient bandés et je ne voyais rien.

« Ogami, si un jour tu es privé de quelque chose tu dois utiliser tes sens et ton cerveau afin de réussir. Est-ce que tu comprends ? »

Je ne voyais rien, je bougeais la tête de droite à gauche tant que je n’arrivais pas à trouver le point d’origine de sa voix.

« Père comment le puis-je ? »

Yakou, mon père s’employa alors à me taper sur le tibia avec cet outil d’entraînement.

« Si je t’enlève la vue, utilise l’ouïe, si je te coupe une main utilise l’autre-.. Comment vas-tu faire le jour où on te privera de quelque chose de nécessaire à ton activité de Shinobi ? Comment défendras-tu tes amis, les tiens ? »

Ces mots étaient suivis d’un autre coup mais cette fois-ci sur l’épaule, mon père savait être très persuasif lorsqu’on parlait d’entraînement et de leçons. Ils savaient très bien que je n’apportais aucune importance à l’amitié et je n’aspirais pas à tout cela. Ma famille me suffisait amplement, je n’apportais aucune crédibilité à ses mots.

« Des amis ? Inutile, je n’ai pas envie d’être gêné. »

_____________

Pourquoi pensais-je à cela tout à coup, en une seule seconde je me vis plonger dans mon passé. Toshiro Yakou avait toujours été de bon conseil...

Mon chakra n’était plus et était quasiment bridé ; Je ne devais donc pas paniquer et utiliser mon cerveau à bon escient. Aussitôt sans même répondre à mon interlocutrice je jaugeai a vu d’œil l’étendue du sable mouvant avant de me jeter au sol pour ramper quelques centimètres sur le sable mouvant. Je ne pouvais m’enfoncer de cette façon, le sable sec me protégeait en quelque sorte. Je tendis la garde de Azura en direction de Mira, quant à moi je la pris par la lame en apposant une légère couche de Shôton sur celle-ci.

« Ne bouge plus, tiens-toi seulement à la garde d’Azura. Je vais te sortir de-là je te le promets. »

Un air qui se voulait rassurant, je ne comptais pas l’abandonner ici même après ses actes. Mira prit mon arme et maintenant c’était à moi d’utiliser ma force afin de la sauver. Je reculai peu à peu en utilisant tous les muscles de mon corps. J’allais y arriver, je devais y arriver.

Mira ne cédait pas à la panique d'apparence mais au fond d'elle même, elle était paniquée. Elle n'avait jamais eu affaire aux sables mouvants... Encore une preuve que ce désert était difficilement franchissable seule.

Ogami se mit à ramper au sol, s'appuyant légèrement sur le sable pour tenter de lui prêter assistance sans se faire engloutir. Il tendait la garde d'Azura à la fille des Rivières qui ne se faisait pas prier pour l'attraper, tandis que lui se confectionnait une surface non tranchante de l'autre côté pour maintenir son appuie sans se blesser.

Mira s'accrochait fermement tandis qu'il tirait tout en reculant doucement. Elle sentait son pied remonter de la surface abyssale sans pour autant que cela soit flagrant. Tirer vers le bas n'était pas la meilleure solution et Ogami le compris de lui même en se redressant peu à peu. D'abord assis sur le sable sec, les bras tendus tout comme ceux de Mira, puis ensuite debout.

« Ma jambe remonte mais la pression n'est pas suffisante pour l'en sortir... »

Soupira Mira. Elle tandis alors le manche de sa hallebarde qui avait plus de portée à Ogami et tenait son arme après la lame d'une main tandis que l'autre maintenait Azura.
Le Toshiro la saisissait, répartissant les forces exercés dans les deux armes et non plus dans une seule en un point concentré. Mira avait l'impression d'être engloutie dans une sorte de pâte a gâteau très collante et bouillante : ce qui n'avait rien d'agréable. Elle n'avait plus tellement d’appui sur ses jambes puisqu'elle était engloutie jusqu'aux genoux et que plus elle forçait dessus, plus elle se sentait au contraire enfoncée. Elle ne pouvait donc que tenir fermement les armes tandis qu'Ogami devrait manifester de toute sa force pour la libérer.

Après plusieurs minutes fastidieuses, le Toshiro donna un coup sec et puissant qui réussi a extirper Mira de là, qui ne put arrêter sa course sous l'action du mouvement. Elle percuta Ogami de plein fouet et le fit basculer en arrière, tombant tous les eux à la renverse. Le choc les sonna quelques instants avant que Mira se rendit compte de la situation : elle était allongée sur le garçon du désert. Ses yeux azurés s'écarquillèrent subitement alors que ses joues s'empourpraient tout aussi rapidement, la moue gênée, elle se redressa bien vite tout en fuyant son regard avant de tout de même lui tendre la main pour l'aider à se relever.

Elle récupéra son arme et lui murmura un timide :

« Merci... »

Elle s'accroupissait ensuite dans le sable et frottait les résidus de sable humides du sable mouvant sur ses jambes avec du sec. Il était hors de question qu'elle conserve cette pâte gélatineuse une minute de plus.

« Euh... Nous pouvons nous remettre en route... je crois. »

Concluait-elle tout en prenant soin d'éviter le regard du Toshiro. Encore quelques heures difficiles et ils seraient à Suna... Toutefois il leur fallait trouver de l'eau ou du jus de cactus sinon ils ne parviendraient pas à destination à temps. Pour autant il ne devait pas dévier de trop de leur trajectoire sinon ils se rallongeraient sans doute.

Les sables mouvants n’étant pas à prendre à la légère, j’étais devenu très vite sérieux et avais réfléchi à une solution pour l’extirper de ce mauvais piège. Je ne pensais pas en trouver en cette zone et je n’avais malheureusement pu le desceller bien assez tôt pour éviter à ma partenaire de s’y embourber. Ma solution était donc de lui tendre mon arme pour la tirer en m’écartant peu à peu, ce n’était pas aussi facile que prévu et son poids était dédoublé à cause de la densité du sable. La pression de la matière et le poids était bien supérieure à celle que j’exerçai ; Il y avait donc un problème évident.

Ce même problème fût soulevé par Mira, elle affirmait mes propos et pour palier à cela me tendit son arme que je saisissais aussitôt. C’était à mon sens la meilleure solution, je pouvais forcer sur les deux armes et donc réussir à la sortir-.. Plus facile à dire qu’à faire en effet mais je sentis au bout de quelques minutes une certaine amélioration. Dans l’optique de la sortir brusquement, je me replaçai avant de tirer en un seul coup en ayant bien pris appui sur mes jambes. Je ne voulais que l’aider et n’avais pas pensé aux répercussions de mon action. Si bien que son corps vint heurter le mien, je me trouvai au sol légèrement sonné tandis qu’elle était positionnée sur moi. Je détournai le regard gêné avec quelques rougeurs sur mon visage. Je fermai les yeux quelques secondes en attendant que ce moment passe, j’indiquai à mon interlocutrice de s’écarter avec mes mains.

Mira me tendit sa main pour m’aider à me relever, je la récupérai avant d’observer le reste des sables mouvants sur mes vêtements. Elle me remercia d’un ton différent, c’était en effet spécial et j’étais aussi dans une situation embarrassante. D’un ton à peu près similaire, je répondis à la fille des rivières.

« Ce n’est rien, ce n’est rien… Si tu n’es pas blessée c’est ce qui importe. »

Nous n’étions par contre pas très propres, je profitai aussi de ce petit laps de temps pour comme ma camarade, ôter les résidus sur mes vêtements. Ce n’était pas agréable alors je n’osai pas imaginer ma partenaire, elle devait en avoir dans les moindres recoins et ça ne semblait pas très agréable. J’avais beau avoir l’habitude du sable ce n’était pas très plaisant d’en avoir dans le dos, les cheveux et ailleurs-.. Je tapai Azura sur le sable pour faire partir le reste avant d’acquiescer aux paroles de la Samouraï. Elle proposait de nous remettre en route, j’étais d’accord avec cela. Nous avions encore perdu un peu de temps mais je ne trouvais pas cela très préoccupant. Disons que les derniers kilomètres allaient être difficiles mais notre condition physique n’était pas au plus bas.

Les heures passèrent et le soleil montrait d’autant plus sa présence ; Un humain a besoin d’une certaine quantité d’eau, on peut donner approximativement un chiffre à 2 litres d’eau par jour. Il est difficile de le tenir en période normale à cause de nos activités mais ces indications prennent un sens au milieu du désert. Je ressentais de plus en plus cette envie, j’avais besoin de boire de l’eau et mon corps entier en quémandait. Mes pas devenaient lents et au fur et à mesure du temps, mon dos s’abaissait peu à peu. J’avais l’impression de me traîner dans le sable, pour éviter une perte de connaissance ou autre je m’arrêtai pour observer Mira. Le désert ne lui allait pas très bien et elle n’était pas habituée à le supporter comme moi. Certains problèmes étaient donc décuplés chez elle, je ne l’enviais pas.

« Il faut qu’on trouve à boire, si tu vois un cactus n’hésite pas à procéder comme hier soir. Nous en avons vraiment besoin. Tu boiras la première en quantité suffisante, je boirai ensuite. »

Il nous était nécessaire de trouver quelque chose, notre corps en criait tellement il désirait se déshydrater. La seule façon de procéder était pour moi d’arpenter les dunes et de trouver des points d’observations dit « correct » pour dénicher la ressource convoitée. Je répétai alors plusieurs fois l’opération afin de trouver, j’espérai réellement au moins que nous allions pouvoir récupérer de l’eau dans les cactus ; Dans le cas contraire, notre route allait être d’autant plus dure.

La traversée était rude : Mira n'en pouvait simplement plus. Son corps lui brûlait, comme si la chair à vif voulait se séparer de son corps, le moindre coup de vent était un supplice sur son corps mutilé par les rayons du soleil. Sa respiration était haletante et son souffle demeurait bouillant, sa bouche était sèche tant et si bien qu'elle ne parvenait que peu à produire de la salive et quand bien même, lorsqu'elle y arrivait, déglutir lui lacérait le gosier.
Il lui fallait de l'eau. Tout son corps en réclamait, chacun des pores de sa peau l'en implorait. Elle aurait sans doute tout donné pour un plongeon dans une oasis... Mais il ne fallait pas rêver. Les seuls qu'elle voyait apparaître devant elle n'était autre que des mirages.

Ogami aussi se traînait sur le chemin. Voir un habitué du désert dans cet état, laissait imaginer a quel point ce sentiment était renforcé pour Mira qui était une novice de ce climat. Au moins, elle en était certaine, les Sunajins et Kazejins n'avaient pas de tracas à ce faire : peu seraient nombreux à parvenir jusqu'à chez eux en un seul morceau, et même si c'était le cas, ils n'arriveraient pas à leurs murs dans la meilleure des formes.

Le Toshiro demandait lui aussi à Mira de chercher de l'eau. A vrai dire, malgré ses yeux rougis par la chaleur et la fatigue, elle ne faisait que ça. Pourtant, rien ne semblait se trouver à l'horizon. Ils marchèrent – ou plutôt se traînèrent – dans le sable encore presque une heure avant d'apercevoir une rangée de cactus. Chacun de leur pas était lent et dépourvu de conviction bien qu'ils se forçaient à continuer. Leur lenteur leur faisait perdre du temps mais ils n'y pouvaient rien. Croyant à un mirage supplémentaire, Mira ne prêta pas tout de suite attention aux cactus mais voyant qu'il demeurait, elle se prêtait à retrouver l'espoir.

Comme possédée par une force nouvelle qu'elle ne croyait plus avoir, du fait de la montée d'adrénaline, elle transperça un cactus de sa hallebarde. Récoltant bien vite le liquide avec son mouchoir tout en tendant les petits pots vides à Ogami pour qu'ils les maintiennent en dessous du filtre de fortune. Il fallait qu'ils boivent. Qu'ils boivent beaucoup pour se sustenter car ils ne pouvaient pas savoir dans combien de temps ils croiseraient le prochain cactus, ni même s'ils en trouveraient. Ils avalèrent le contenu des deux récipients avant de réitérer sur un autre cactus, puis encore un et encore un. Mira se servait également du contenu de l'un d'eux pour s'asperger les bras et la tête, ne voulant pas attraper une insolation. Elle trempa un foulard de la même façon et l'entourait autour de sa tête pour se créer une protection digne des nomades du désert. Elle se sentait déjà bien mieux et au frais. Elle réitéra l'opération pour infliger le même sort au foulard du Toshiro.

Après tout cela, ils se remirent en route. Leur situation était tout aussi catastrophique mais au moins ils avaient pu boire pour leur survie et même tenter de se maintenir au frais. L'odeur du jus de cactus était âcre mais Mira n'en avait que faire.
Leurs derniers efforts pour parvenir à temps à Suna résidaient en cet instant. La fille des Rivières avait fait perdre un temps présent au garçon du Désert, elle en avait conscience et voulait rattraper cela coûte que coûte. Elle ignorait ce qu'il l'attendait une fois devant les portes du village et commençait à ressentir une certaine appréhension quant à son sort. Il lui faudrait repartir très vite... A moins qu'ils lui concèdent l'hospitalité pour une nuit bien mérité au frais afin de panser ses blessures correctement mais Mira en doutait fortement... Aussitôt parvenue à Suna, il lui faudrait repartir dans le sens inverse, seule face à l'accablante épreuve de la morsure du soleil...

La fatigue, la faim, la soif, ces composantes nous empêchaient d’utiliser toutes nos forces. Nous avions marché encore et encore pendant un moment à une bonne allure mais toujours pas suffisante. Ce n’était que nécessité de boire, une obligation même à ce moment clef de l’examen. J’avais l’objet et j’étais en un seul morceau, quelques pièges pouvaient me ralentir mais je sentais me rapprocher du but. La seule barrière maintenant était seule du temps, il fallait que je rattrape certains de nos arrêts en imposant à ma partenaire un pas plus soutenu ou moins soutenu en fonction de l’état de nos corps.

Dans l’optique de se déshydrater et donc d’élever notre allure, j’avais demandé à Mira de nous trouver à boire ; Je pensais évidemment à la technique du cactus où elle filtrait l’eau avec un certain procédé. Après avoir rampé une quinzaine de minutes, nous étions tombés sur un cactus. Je soupirai de soulagement quand je vis la chasseuse de trésor planter son arme dans l’arbuste. Mon rôle consistait à récolter le liquide avec des pots vides donnés par l’experte. Un mouchoir était utilisé comme filtre. Ce ne devait pas être très efficace mais grossièrement ça devait ôter certaines toxines et bactéries, utile pour ne pas nous retrouver à terre avant notre arrivée.

J’attendis qu’elle ingurgite l’eau filtrée avant de faire de même, c’était comme une délivrance de sentir dans ma gorge de l’eau. J’avais l’impression de pouvoir décrire le chemin de ce liquide dans mon corps. Je fermai les yeux quelques secondes avant de soupirer en observant le ciel. Ça faisait du bien malgré la quantité, cela donnait des forces et la possibilité de continuer. La faim m’importait beaucoup moins-..

Je fis comme ma partenaire en me passant le reste sur mon corps et je lui laissai volontiers mon foulard afin qu’elle l’humidifie. Nous étions prêts à repartir, il était temps ! Cette petite pause nous avait fait perdre certes une quinzaine de minutes environs mais nous pouvions en gagner bien plus en utilisant nos forces pour trotter ou même courir jusqu’au point de ralliement.

« Très bien Mira, reprenons la route maintenant. »

Je pressai le pas, petit à petit j’étais plus rapide jusqu’à finalement même courir. Il était presque l’heure et je ne pouvais pas faillir. Être un membre des forces spéciales à mes yeux importait beaucoup, c’était comme faire un grand pas vers mes projets et donc tenir la promesse faite à mon défunt père. Le cactus ne m’avait pas pour autant revigoré, il m’avait juste permis de tenir quelques heures de plus avant de sentir à nouveau la masse du soleil sur mon corps. Il fallait que j’en profite, ce petit laps de temps allait m’avantager.

La fille des rivières se trouvait derrière moi, je ralentis légèrement l’allure afin d’être à ses côtés. Ses connaissances en onguent et en survie avaient été très utiles, je ne pouvais le nier et je ne pouvais même que féliciter ses actes.

« Il me semble-.. que… Fin tu vois, je dois t’avouer que ton savoir m’a été utile… Merci ? »

Dis-je avant de reprendre ma place en un petit saut, je n’étais pas trop habitué à remercier et à féliciter les actes d’une personne. Surtout si celle-ci avait tenté de me dérober un bijou et avait même levé son arme en ma direction. Heureusement, nous n’étions pas allés jusqu’à nous blesser grièvement mais il y avait bel et bien eu un conflit. J’espérais d’ailleurs que cela ne soit pas un problème, je souhaitais réellement la voir repartir en sa nation avec de quoi tenir la route. Yami avait le pouvoir de faire cela, le pouvoir de l’autoriser à rentrer à Suna et veiller à ce qu’elle ne fasse rien de mal. Elle me connaissait et me faisait confiance, peut-être pouvais-je utiliser la carte de la confiance afin qu’elle lui laisse la possibilité de passer la nuit.

Le moment tant attendu approchait, étais-je dans les temps ? à l’horizon un paysage familier se dessinait. Si ce n’était pas un mirage c’était bel et bel ma patrie.

Leur marche était toujours aussi pénible mais moins harassante depuis qu'ils avaient trouvé de l'eau pour se revigorer. Leur pas se permettaient d'être plus rapide, leur foulée plus allongées, ils faisaient en sorte de rattraper le retard qu'ils avaient pris.

Finalement, bien que le désert recelait de danger comme partout ailleurs : bêtes sauvages et potentiels nukenins, les deux compagnons purent aisément se rendre compte que la chose le plus meurtrier dans le désert était le désert lui même...
Le climat peu propice aux escapades, leur avait rendu la vie difficile, de jour comme de nuit. Ils avisent également eu affaire aux tempêtes de sables et aux sables mouvants sans compter le supplice psychologique qu'étaient les mirages, causés par hallucinations due à la chaleur environnante.

Même s'il avait été en pleine possession de son chakra, Ogami aurait dû affronter ces facteurs sans pouvoir les altérer. Ils auraient perdu moins de temps contre les vers géants, et peut-être qu'il aurait pu vaincre Mira mais finalement, en étant bridé par ses compétences, il avait dû davantage réfléchir à la manière de procéder. C'était tout cela que Yami voulait lui enseigner à travers cette épreuve. Réfléchir avant d'agir était l'une des capacités primordiales dont devaient user les membres du Kakumeigun.

Elle savait que son petit frère avait tendance à être une tête brûlée qui ne suivait que son instinct et elle voulait lui faire travailler cet axe de progrès. Grâce à cela, il avait pu prendre le recul nécessaire et même épargner une vie qu'il aurait très certainement prise s'il avait été en possession de son chakra.

La traversée était bientôt finie, du moins pour Ogami. Mira s'imaginait une nouvelle fois prendre la route en sens inverse pour plusieurs jours... sans ressources. Toutefois elle ne devait pas s’apitoyer, elle avait juré d'aider Ogami pour se faire pardonner. Le Toshiro s'approcha même d'elle pour lui adresser des remerciements timides qui l'étonnèrent en même temps de la faire sourire. Elle ne le connaissait que depuis deux jours mais elle comprenait à quel point cela était un exercice ardu pour lui, ce qui l'a toucha d'autant plus.

Après encore quelques heures de marches, Suna fut visible : ils étaient dans les temps. Ogami avait réussi à revenir avec « l'artefact » et à s'orienter dans le désert sans chakra dans le temps imparti.
Mira voyait deux silhouettes se dessiner à l'horizon mais elle ne savait pas s'il s'agissait d'une autre illusion ou le comité d'accueil. Elle déglutit, resserrant instinctivement sa prise sur son arme pour se rassurer, bien qu'elle ne comptait décemment pas s'en servir.

Ogami semblait ravi, il devait connaître ces personnes. Peut-être que l'une d'elle était sa future supérieure ? La fille des Rivières se sentait oppressée par le regard insistant et écarlate de la brune... Celle là même qui prenait la parole lorsqu'ils arrivèrent en face d'eux.

« Je suis contente de voir que tu es de retour Ogami. La connexion s'est interrompue et j'ai hésité à venir te chercher... »

Le regard de la brune se fit plus insistant encore avant de reprendre :

« Je n'imaginais toutefois pas que tu reviendrais au village aux côtés de celle que j'ai vu vouloir te taillader... »

Son regard était infiniment dur et perfide à l'égard de Mira.

« Que fait-elle ici ? Tu as décidé de nous la livrer ? »

Mira écarquilla les yeux d'horreurs. Non, elle ne pouvait s'imaginer Ogami la trahir de la sorte ! Pourtant... ce serait légitime qu'il le fasse après tout ce qu'elle avait elle même fait à son encontre... On commençait à parler emprisonnement et peines en tout genre, ce qui faisait tressaillir Mira, pendue aux lèvres du Toshiro... Lui seul pouvait dicter sa sentence mais encore faudrait-il que le village accepte la décision du Sunajin...

Musique:

Mon périple touchait à sa fin, ce fût comme une libération de voir au loin se dessiner des silhouettes. Surtout que parmi ces ombres, il y en avait une qui comptait beaucoup à mes yeux. Cette même personne m’avait invité à passer un examen, à survivre. J’avais beaucoup appris à travers de celui-ci, je connaissais certaines bases mais la pratique était en effet bien plus dure que la théorie. Mon corps avait enduré toutes ces épreuves, il était destiné à surpasser ces obstacles. Si je m’entraînai autant, ce n’était pas sans raison ; Ma quête était loin d’être terminée, ma survie m’incitait à continuer, à poursuivre mon chemin. Le Kakumeigun était la première marche de ce long escalier, j’en avais encore beaucoup à franchir afin de réaliser mes projets.

Pour autant, je ne savais pas si l’examen était réussi ; Je n’avais pas la durée exacte de mon trajet. Je ne faisais que des suppositions approximatives depuis le début. Yami allait devoir confirmer ou infirmer mes pensées-.. Dans tous les cas, j’étais revenu vivant et aux côtés de Mira. Cela m’importait beaucoup. Je pouvais ressentir la peur de ma partenaire, elle était comme à la merci de Suna et de ma sœur. Je plaçai ma main gauche à son dos pour l’inciter à déposer son regard sur moi. Une fois fait, je souriais de façon à la rassurer.

Quelques pas plus tard, je me retrouvais devant Yami et une autre personne du Kakumeigun. J’essayais de cacher avec un air sérieux le fait d’être très content de la retrouver. La dirigeante du Kakumeigun prit alors la parole. Ce que j’appréciais dans notre relation était la simplicité, une simplicité paradoxalement si complexe. Je savais à l’avance que je pouvais déposer ma vie entre ses mains, je lui faisais confiance comme elle pouvait m’accorder réciproquement la sienne. Ma vie ne représentait rien comparé à la sienne, j’étais prêt à sacrifier la mienne ainsi que d’autres pour ne serait-ce lui accorder une seule seconde supplémentaire sur son espérance de vie. Elle arrivait à me comprendre mieux que moi-même. C’était de loin ma plus belle rencontre-..

Enfin, cette confiance était soulignée par ses paroles. Elle avait hésité à venir me chercher mais elle ne l’avait pas fait. Je pouvais être reconnaissant, cela aurait pu signer la fin de mon examen. Son regard se déporta alors sur Mira, un regard bien plus sombre. La chasseuse de trésors m’avait attaqué, tailladé, je le savais mais à mon sens ce n’était rien.

Je n’étais pas venu pour la livrer non plus, je ne pouvais me trahir et trahir ma parole. L’honneur restait.

« Je suis aussi très content de te voir Yami. Tu as eu raison de me faire confiance, on ne peut me tuer si facilement. »

Dis-je en retirant le pendentif de mon cou. Je tendis alors de ma main fermé celui-ci en attendant que ma sœur fasse de même.

« Mira est ici selon mon souhait, elle a expié ses fautes et ne demande maintenant qu’à retourner chez elle. Si ce n’est une petite blessure sur mon visage, elle m’a apporté bien plus et mérite le pardon. Je ne demande qu’à lui laisser passer la nuit à Suna et fournir par la même occasion des provisions pour son voyage de retour. »

Je pris alors la main de Yami tout en déposant le pendentif dans la sienne. Elle devait me faire confiance à nouveau. J’avais pardonné à Mira le fait de vouloir de me dérober et même l’intention de m’éliminer. Ce pardon qu’elle avait pris en compte pour ensuite me donner une chance de survie supplémentaire. Son assistance m’était presque obligatoire, nous étions un binôme. J’affichai un air sérieux sur mon visage, je voulais à tout prix qu’elle accepte. Je laissai glisser mes doigts sur les siens avant de croiser les bras. J’avais ramené « l’artefact », j’espérais maintenant avoir une réponse à mon examen.

« Et en ce qui concerne mon examen ? »

Avais-je réussi ? avais-je échoué ?

J'attendais les explications d'Ogami avant de me prononcer. Voir cette fille ici, à ses côtés, après tout ce qu'elle lui avait fait endurer me faisait mal au cœur. J'aurais voulu pouvoir la tuer de mes mains, ici même, devant celui que je considérais comme mon frère, juste pour lui montrer que la clémence était davantage un défaut qu'une qualité.

Elle n'était pas Kazejin et visiblement une vaurienne chapardeuse, personne ne pleurerait sa mort et je n'avais que faire de sa vie. Oui c'était ainsi que j'aurais agis si la personne en face de moi n'était pas une personne chère à mon cœur. Je ne voulais pas voir s'afficher dans son regard une lueur de déception et de noirceur à mon égard, un rejet qui me ferait bien trop mal. Je n'aurais aucun regret en présence de quelqu'un d'autre. Pour ce qu'elle avait osé lui faire subir, elle aurait dû mourir et je contenais mon ressentiment à ce sujet, pour lui, qui semblait visiblement vouloir lui accorder une nouvelle chance.

Il m'expliqua qu'elle avait expié ces fautes et qu'elle ne demandait qu'à rentrer chez elle. Eh bien soit, qu'elle disparaisse alors, avant que je ne change d'avis sur son sort.
Il estimait qu'elle méritait le pardon et qu'elle avait su se rattraper par des actions qui lui avait été d'une grande utilité au cours de son périple. Je pouvais à la limite concéder à cela mais pas à toutes ses prérogatives. Il y avait des choses qui dépendaient de moi, d'autres non, qui plus est, je n'avais aucune envie de la laisser franchir nos murs qui aurait pu lui faire faire du repérage pour elle et sa bande de pilleurs.

J'observais la concernée tout en répondant à Ogami.

« Je concède à lui fournir de l'eau et quelques vivres pour sa traversée mais cela sera tout. Tu sais tout comme moi que la procédure de sécurité à évolué et si elle entrait elle devrait subir un interrogatoire et être surveillée de très près durant toute sa nuit. Nous n'avons ni le temps ni les moyens de servir d'auberge de passage à une étrangère telle qu'elle. »

Mon regard croisa celui du Toshiro, il était inflexible et ne laissait pas de place à la discussion. Il devrait s’accommoder de cette réponse et de cette déjà trop grande considération que je portais à cette fille bien malgré moi et uniquement pour le satisfaire lui.

Ogami pris ma main pour y déposer le pendentif que je portais toujours depuis le jour où il me l'avait offert. J'avais dû m'en séparer plusieurs jours le temps de l'épreuve et j'avais connu cette sensation de vide qui vous rappelle qu'il vous manque quelque chose. Ce pendentif faisait désormais parti de moi et il m'était précieux. Ogami le savait et en avait pris soin pour le ramener intact à Suna.

J'attrapais le bijou, ne quittant pas le regard de mon frère, et attachais le collier autour de mon cou pour lui faire retrouver la place qui était la sienne. Il m'avait manqué celui là aussi...

Lorsqu'il mentionna son examen, je fis signe à mon accompagnante du Kakumeigun de faire ce qu'elle avait à faire. Cette dernière s'approche d'Ogami et retira les sceaux qui entravaient son chakra. Il lui faudrait encore quelques minutes avant de pleinement pouvoir en jouir de nouveau.
Quant à moi, j'attrapais le dispositif cassé à son cou et le récupérais avant de lui répondre.

« Tu as respecté le temps imparti, tu as su t'orienter dans le désert et t'en sortir avec une quantité infime de chakra et de ressources. Cet examen avait pour but de te montrer que l'analyse est primordiale dans toute situation. Tu as dû faire preuve de plus de prudence du fait de ton chakra bridé et cela t'a permis de ne pas foncer tête baissé. En soit, il s'agissait là d'un examen personnalisé puisque c'était l'axe de progrès que je voulais te faire travaillé toi qui a tendance à suivre uniquement ton instinct sans prendre le temps de bien observer ton environnement. »

Je marquais une pause avant de reprendre :

« Pour cet apprentissage et cette épreuve relevée, je déclare officiellement que Toshiro Ogami fait désormais parti de l'unité spéciale de Suna. Vouant plus que jamais sa vie à sa patrie et sa nation, tu t'engages a exécuter les ordres de tes supérieurs sans sourciller, aussi bien pour réguler la sécurité de Suna même que pour partir en reconnaissance à Kaze ou à travers tout le Yuukan. L'acceptes-tu ? »

J'attendais sa confirmation avant de le gratifier d'une esquisse d'un sourire, satisfaite et heureuse qu'il ait réussi et finalement rejoint mes rangs.

« Ta première mission débute dès maintenant. Tu vas aller chercher quelques vivres et deux gourdes d'eau que tu rapporteras à la fille des Rivières avant de t'assurer qu'elle s'en aille sans fomenter quoique ce soit. J'attendrais ton rapport détaillé sur ce qu'il s'est passé suite à la destruction du communicateur. Des questions ? »

Mon ton s'était fait plus autoritaire. Il n'avait plus Yami en face de lui dans ce genre de cadre mais bel et bien sa supérieure hiérarchique, la Chef du Kakumeigun, en charge de veiller sur les affaires du village.

J'avais seulement demandé de la clémence, je voulais que ma partenaire puisse repartir sereine ; Sans même avoir à se soucier de s'hydrater, de se nourrir. On avait les capacités de fournir des provisions à Mira, j'étais même d'accord pour fournir moi même cela avec mes propres fonds. Cela ne me dérangeait en rien, je ne vivais pas pour l'argent, je trouvais cela même que très secondaire. J'arrivais à vivre sans avoir à m'en soucier, je ne faisais que de petites dépenses et celles-ci se rapportaient à de la nourriture ou à des fournitures Shinobi. Le cas de la chasseuse de trésors était en effet spécial mais compréhensible en quelque sorte, j'avais beau ne pas connaître son passé que je voulais tout de même l'aider « à repartir sur de bonnes bases ». Mon attitude avait peut-être réussi à lui inculquer un peu d'honneur et d'autres valeurs-..

Enfin, la réponse tant attendue de Yami tomba. La dirigeante du Kakumeigun acceptait de fournir à la fille des rivières de quoi se nourrir. Cela n'était seulement pour la traversée, elle ne concédait pas à lui donner un lit pour la nuit. Je comprenais tout à fait, le protocole, la sécurité-.. Je m'en doutais un peu à vrai dire. Il n'y avait qu'à écouter et seulement suivre les ordres. J'étais tout de même content qu'elle s'accorde à fournir de quoi survivre à la voleuse.

«  Bien. »

Dis-je seulement avant d’apercevoir le signe de Yami à son accompagnatrice. Celle-ci se rapprocha de moi afin de me retirer le sceau contenant mon chaka. J'étais content, le chakra se trouvait être une composante de mon corps très importante ; Je me battais chaque jour à l'aide de cela, en être privé fût une épreuve rude. Si l'autre était une réponse tant attendue, celle-là l'était davantage. Je voulais savoir si j'avais réussi ; Cette épreuve était en soit une torture, avais-je réussi à survivre pour pouvoir rejoindre l'Unité spéciale. Je jouais mon avenir à ce moment-là, j'aspirais de tout cœur à rejoindre le Kakumeigun. J'étais dans les temps et j'avais accompli ma mission, les objectifs étaient remplis. D'après ses mots, je voyais la bonne nouvelle arriver.

Peut-être était-ce la sensation de récupérer mon chakra mais je me sentais plus fort, je me sentais agréablement bien. J'en avais presque oublié le cas de Mira tant je me délectais de cette situation. Ma sœur marqua une pause, sans même savoir pourquoi je posai un genou au sol afin d'écouter la suite. L’intuition tout simplement, tout comme un chevalier elle me déclarait officiellement membre du Kakumeigun. J'étais dans le vrai, si bien que je devais prêter serment à la personne aux rennes de l'Unité spéciale.

«  Oui je l'accepte. »

Dis-je avant de me lever avec un sourire aux lèvres. En effet, je ne pouvais cacher ma joie. Je venais de concrétiser un de mes projets, je faisais un bond en avant non négligeable. Même si ma route allait être encore longue et semée d’embûches, le fait de rejoindre ses rangs représentait beaucoup à mes yeux. Un petit sourire s'était aussi dessiné sur les lèvres de Yami, je n'avais pas besoin de plus je savais transcrire ses émotions et ses gestes. Aussitôt, je reçus ma première mission. Celle-ci était en rapport avec Mira, je devais ramener des vivres à la fille des rivières. Bien sûr, ce n'était pas vraiment une mission mais une façon de m'exprimer un ordre et de confirmer mes précédentes demandes. D'un signe de la tête, je remerciai Yami avant de détourner mon regard.

Je plaçai une main sur l'épaule de Mira pour lui demander d'attendre avant de m’éclipser en ne laissant que du sable en suspension dans l'air. Je venais à peine de retrouver mon chakra et je me sentais bien, je comptais bien l'utiliser afin de décupler ma vitesse. Je m'arrêtai au premier commerce afin de récupérer de l'eau et de quoi se nourrir. Je préférai de la nourriture pouvant se conserver. Je remplissais un sac généreusement en pensant bien à ses conditions physiques. Son corps commençait à s'habituer au désert mais cela n'était pas encore suffisant. Elle avait de quoi tenir pour un bon moment et rejoindre aisément les frontières.

Je revins finalement aux côtés de Mira tout en tendant le sac à celle-ci.

«  Je ne peux t'accompagner cette fois, je te souhaite une bonne route et je pense que nos chemins se recroiseront un jour ou l'autre. D'ici là, veille à ne plus reproduire les mêmes erreurs et en cas de problème n'hésite pas à me contacter. »

Cela n'était pas un adieu, nous allions nous revoir alors je ne voyais pas l'intérêt de penser ne serait-ce qu'à un sentiment de tristesse. J'affichai seulement un sourire, un sourire bien plus prononcé que habituellement ; La bonne nouvelle venait de tomber après tout. Comme convenu, je l'observai s'éloigner avant de rejoindre Suna pour préparer mon rapport. Yami avait aussi sûrement besoin de moi afin de remplir quelques papiers administratifs et par ailleurs me montrer le quartier général du Kakumeigun.