Le procès [Clan Samui]

HRP:

Le gong du conseil Samui sonna à plusieurs reprises, résonnant dans la vallée et loin par-delà cette dernière.
C'était l'annonce d'un conseil exceptionnel, un conseil ou seraient réunis tous les membres de la famille, mais avant toutes choses, un conseil qui comme celui s'étant déroulé trois jours plus tôt, déciderait de l'avenir du clan.

C'était aussi ma première fois en tant que chef de clan. Un nouveau titre et une épreuve pour ma personne. Je devais tenir le conseil et être la décisionnaire, la juge concernant les accusations portaient à mon oncle.

J'entrais donc dans la salle en dernier pour me positionner en tête de l'assemblée qui s'était réunie en ce jour.
Masayuki était à mes côtés, comme toujours et pour quelques mois encore afin de peaufiner ma formation même si j'avais déjà une autre idée de comment fonctionner.
L'heure n'était pourtant pas à discuter de choses pareilles et il était temps de donner la voie à nos membres, aussi, je me levais en faisant face à l'assemblée :

"Mes amis ... Mes frères ! Nous sommes aujourd'hui réunis en conseil extraordinaire pour juger des actions de l'un de nos membres !"

Mes yeux se portèrent sur l'ensemble des membres du clan en balayant la salle de droite à gauche pour englober l'ensemble de l'assistance avant de finalement se poser sur l'accuser en question :

"Kakeshuou Samui ! De par vos actes et votre coup d'état, vous avez délibérément mis en danger le clan Samui ! Vous nous présentez à tous comme une menace que les autres races pourraient bien vouloir éliminer ! Votre manigance nous met dans l'embarras le plus profond, car au-delà, du prestige qu'elle pourrait nous apporter, c'est aussi la destruction de notre peuple qui risque d'en découler !"

Je marquais une courte pause, juste histoire de reprendre ma respiration avant de poursuivre :

"En ne parlant pas de vos projets à nos pairs, vous nous avez volontairement caché une information capitale pour notre famille ! De ce fait, vous serez aujourd'hui jugé pour vos actes, car bien que désormais, vous êtes l'empereur des pays neutres, vous êtes toujours soumis à nos propres lois !"

Je refaisais un tour de l'ensemble de l'assistance avant de me rasseoir et de joindre mes mains :

"Si vous êtes jugez coupable de trahison envers nous, la sentence que nous avons jugée adéquate à la situation dans le but de nous protéger sera la suivante : le bannissement ! Vous serez exclus du clan Samui, rejetez de nos terres ! Vous y perdrez votre grade, votre honneur et surtout votre nom !"

Mes yeux cristallins croisèrent ceux de mon ainé. Je n'appréciais pas cette situation, mais j'avais choisi d'endosser le rôle. Je cachais mes émotions, et je me tournais à présent vers les autres membres du clan :

"Les plaidoiries peuvent commencer ! La parole est ouverte à tout à chacun !"

Dernière édition par Samui Yuki le Sam 20 Juin 2015 - 9:23, édité 1 fois

Samui Hideaki

Le gong sonné, alors qu'il fut enfin l'heure pour moi de prendre place dans un jours marqué d'une pierre noire... Celui qui du précos de l'empereur en personne, celui qui avait mit en danger l'équilibre de notre clan de part sa soif de pouvoir, il avait mit en danger son propre sang pour satisfaire sa soif personnel, et pour cela, il était temps qu'il soit jugé. Tout comme moi, Kakeshuou était la depuis longtemps... Plus que moi, il était un ancien de cette famille, mais si la sagesse vient avec l'age, alors Kakeshuou avait rajeuni d'une dizaine d'années d'un coup.

Plus que de la colère, j'étais déçu par un homme qui avait tout mon respect... Et c'est en cela que ça faisait mal, je m'étais préparer par une longue réflexion avant de me rendre dans la salle dans l'un des premiers, assez impatient de voir le dénouement de toute cette histoire, cela serait aussi une très bonne occasion pour moi de constater de mes propres yeux des faculté de leader de Yuki, Oui, je l'attendais fortement, je voulais voir si elle se montrerait digne de cette place qu'il lui a était donner au seins de notre clan.

Pour être franc, je n'avais pas totalement approuver cette décision de part le jeune age de Samui Yuki... J'étais cependant prêt a attendre la fin de cette assembler afin de faire mon jugement définitif sur les compétences de la nouvelle chef de clan, toujours plongé dans ma réflexion, j'observé la salle se remplir petit a petit... Mais, une chose rentrerait en compte... Est-ce que l'idée d'avoir un empereur Samui pourrait-être a notre avantage ou non?... Est-ce que cette idée ne m'a pas traverser l'esprit qu'a moi? Certaines personnes moins scrupuleuses que moi pourrait avoir cette pensée...

Dans cette assemblée, ca n'était pas que le nom de Samui Kakeshuou qui serait mis en jeu... Ca n'était pas que les compétences de la jeune chef de clan... Cela était la mentalité global de notre clan, c'était notre détermination a faire ce que l'on croit juste, et non pas uniquement agir pour nos intérêts... Tuer un criminel soigne le monde d'un certain sens... Mais est-ce que abattre un criminel ne fait pas de nous ce même criminel a abattre? Tout cela était une question de mentalité, est aujourd'hui, c'est cette mentalité qui allait être mit a l'épreuve.

Le grand moment, la salle était pleine, vint le moment de l'arriver de la jeune Samui... Il est vrai que Kakeshuou était son oncle, est-ce que ce détail allez finir par influencer Yuki? Cela restait une question en suspens... Celle-ci se leva et commença enfin a parler, pour commencé, elle semblait parler comme une vraie chef de clan, mais allait-elle être capable de tenir ce rythme la tout au long de l’audience? Je n'étais certainement pas le seul a être curieux de voir si Yuki flancherait ou non, et je pense honnêtement qu'elle avait la naïveté de ne pas en être consciente, alors qu'il fut l'heure pour tout le monde d'ouvrir la bouche, je fini par prendre la parole:

- Avant d'accusé, ou de parler de sanction... Je pense qu'il serais bon d'entendre ce que Kakeshuou a a dire, car malgré ses manigances dont il ne nous a pas tenu au courant, n’oublions pas que Kakeshuou a souvent servit les intérêts du clan, et malgré le fait que je n'approuve personnellement pas particulièrement ses actes, c'est grâce a Kakeshuou que nous avons eu un nouveau foyer après la destruction de Kirigakure no Satô, il serait bon de ne pas l'oublier.

Pour le moment, c'est tout ce que j'avais a dire... Mais, malgré mes paroles, j'étais très loin de déclaré Kakeshuou innocent... Je souhaiter simplement savoir de quel façon Kakeshuou compté ce justifier... Voir jusqu'à quel point, il pourrait ce chercher une excuse.

Spoiler:

Samui Tae

Et bien, ce jours tant attendu était enfin arrivé. Voyez vous, c'est à la fois pour le clan Samui un jours sombre et un jours faste. Enfin oui enfin la justice sera rendue. Du moins je l’espère du plus profond de mon être. Entrant dans cette immense salle lorsque le gong sonna je pris place non loin de cette espèce d’abruti qu'est Hideaki. Non mais regardez moi celui-la. Toujours calme et réfléchi, se donnant de grand aire. Mon œil ! Il est surtout naïf et fait preuve d'une empathie frisant avec la débilité profonde essayant de courir sur sa gloire du passé. J'allais encore devoir l'écouter parler et ressasser sa bonne clémence autant vous dire que j'aurai préférée être sourde ! Histoire de passer un moment plus amusent. Aujourd'hui il fallait être intransigeant. Aujourd'hui plus qu'avant je devais me montrer autoritaire, prompt et efficace. Ma place de conseillère au seins de ce pauvre clan meurtris par les événements récents. Samui Kakeshou, Empereur mégalomane avaler par sa malice et rongé par sa soif de pouvoir. Cette fois t'es petites magouilles ne passeront pas inaperçue. Tu verras biens de quel point se chauffe la petite vielle.

La voilà, la petite est rentrée en scène c'est qu'elle a bien grandi cette satané Yuki. Ô mon seigneur si jamais vous avez une once de pitié pour sa personne faite qu'elle ne se laisse pas dévorer par la pression et le charisme de l'homme que l'on juge aujourd'hui ! Blablabla, encore des paroles Samui, dans les formalités je t'attribuerai une bonne note, tu représentes bien le clan Samui cependant tu laisses du temps à l'autre scélérat, tu luis laisses du répits et ça, oui cela pourrait nous porter préjudice ! Tien, voilà que l'autre aussi zen qu'une cascade prend la parole qu'avait-il d'intéressant à nous dire ? Rien de bon, et bien drôle de poisson tu nages comme a ton habitude à contre courant. Que fais tu ici à coté de moi en tant que conseiller. Les Samui sont en perpétuel danger depuis que Kakeshou est gouverné par ses grands idéaux. Il va falloir que je vienne parler à mon tour. Que feraient-ils sans moi ? Parfois je me le demande, heureusement que les vieux sont là et vu le déroulement des choses je ne suis pas prêtes à laisser ma place de conseillère avant ma mort !

- Miséricorde ( tout doucement )... Moi Samui Tae, membre du conseil Samui me lève à présent pour prendre la parole. Vous qui assistez à ce procès sous forme d'assemblé extraordinaire. Mes chers membres. Il est aujourd'hui question d'une chose, d'un choix ! En effet, la pérennité de notre clan est en danger. Il risque la menace des grandes nations de ce monde. Et tout cela grâce aux agissements de l'Empereur et membre du clan Samui, j'ai nommée Samui Kakeshou. Vous Kakeshou, misérable vermisseaux. Par vos actes vous avez bafouer l'honneur et l'héritage de nos ancêtres. Fuyant également vos responsabilités vous avez tout simplement violer plus d'un principe du clan Samui ! Soyez pour une fois bon et faites preuves de discernement en ne salissant pas d'avantage votre et notre image.

Je me rassis en jetant un regard perçant à Hideaki, s'il souhaitait prendre la défense de Kakeshou, il allait tomber face à un adversaire de taille. Il fallait mettre de l'ordre dans tout ce brouhaha et frapper un grand coup. J'ose encore espérer que Kakeshou est une once d’intelligence, même si d'après ce que j'ai pus voir c'est peine perdue. On verra bien ce qu'il adviendra de cet immense spectacle pour le moment, je vais me contenter d'écouter les dires des autres acteurs, j'ai encore du temps et puis, mamie n'est pas très loin pour donner un coup de bâton si jamais l'un d'eux divague.

Spoiler:

~ Silence, vieille schnock.

Jusqu’à présent, l’homme se trouvant au centre du Cercle Clanique était resté calme. Ses membres cachés derrière ses amples pans de vêtements, notre homme avait du s’habituer à une nouvelle posture, après avoir perdu son bras. Patient, silencieux, il savait qu’il devait passer par cette procédure des plus ridicules ; même s’il ne lui accordait aucun crédit. Certes, il avait accompagné une action risquée, qui aurait pu mener le Clan dans une situation des plus complexes et dangereuses. Et il était commun de condamner une personne qui avait commis une erreur grave, ayant des répercussions monstrueuses sur l’avenir d’une Race ou d’une Nation.

Mais en l’occurrence, la prise de pouvoir avait été accomplie. Plus encore : elle avait trouvé un important soutien populaire, qui avait validé ce nouveau régime par plébiscite militaire. Avec cette majorité, non seulement Kakeshuou Samui, mais l’ensemble de son Clan se trouvaient alors protégé par cette réussite. En fin de compte, ce tribunal n’était que conventionnel, basé sur de vieilles traditions qui exigeaient que les plus Anciens aient leurs mots à dire dans la décision de leurs membres. Alors qu’il avait depuis quelques jours soixante ans, notre homme ne pouvait-il pas prétendre à ce titre ? N’était-il pas digne et légitime de s’asseoir parmi leurs rangs ?

Peu importe les reproches qui pesaient sur lui, et les défauts qui étaient les siens. Il les assumait pleinement, et comptait bien s’en revendiquer devant cette Assemblée. Celle-ci avait entamé sur des accusations des plus classiques : la mise en danger du Clan, la prise de décision seule, le danger que l’échec de cette prise de pouvoir représentait pour l’ensemble de la Race Samui. De la peur ? Sans doute. En vérité, ce procès portait davantage sur un autre thème – que certains, voire tous, n’oseraient aborder ici : la crainte de ce Pouvoir Suprême détenu par un seul, et pouvant éventuellement avoir une incidence sur le reste du Clan. Avec son statut de Kamui, l’homme menaçait directement l’ordre clanique et le nouveau Chef de Clan ! Ce vieux briscard aurait-il prévu de renverser le Clan et d’en prendre les commandes, comme il l’avait fait pour l’Alliance ?

Les propos du dernier intervenant partaient dans ce sens ; raison pour laquelle notre sextagénaire s’était permis cette intervention brusque, et certainement non adapté pour la situation actuelle. Lorsque l’on est en procès, et qu’on se voit menacé d’être privé de ses droits et de son titre au sein du Clan, on ne s’amusait pas à se mettre en avant et à rejeter les opinions de ses attaquants.
Hélas !! Trois fois hélas. Qui connaît vraiment cet homme. Une décision, une réussite : et voilà qu’on le taxe de tyran, d’apprenti dictateur. La masse pleure et s’inquiète ; pendant que les Grands planent au dessus de tout ça et se débattent seuls contre le reste du monde pour prôner leurs idéaux et défendre leur Foi.

Notre homme se décidait donc à prendre la parole, comme certains l’y avaient invité. Ne quittant pas sa posture, gardant son regard droit et ne quittant pas du regard la nouvelle Chef du Clan, il savait qu’il devait davantage s’expliquer devant elle que devant les autres. Car il espérait bien que ce procès ne serait pas le temps d’une scission ; mais celui d’un renouveau qui jouerait en sa faveur.

~ La prise de pouvoir qui est la mienne au sein de l’ancienne Alliance des Pays Neutres est – plus que tout autre – une décision afin de lui garantir le salut. Depuis déjà plusieurs mois, les Daimyos de l’Alliance complotaient dans leurs coins, agissant dans leur unique intérêt en délaissant les intérêts du Shukaï. En tant que force militaire, nous étions les premiers à être impliqués ; et à nous sacrifier pour leur bon plaisir ! En intégrant cette Alliance, nous nous sommes jurés, moi autant que vous, de protéger cette création unique afin qu’elle apporte la Paix ! Mon action n’a donc eu aucun autre but, et n’en connaît pas d’autres encore aujourd’hui : sauvegarder la paix au sein de l’Alliance, désormais devenu Empire. Le Triumvirat, malgré ses efforts, étaient voués à l’échec. Notre honorable Chef de Clan saura certainement s’exprimer sur ces faits, et apporter la preuve de ce que j’avance, affirmait le vétéran en présentant une main ouverte en direction de la Juge du Tribunal Samui.

~ Je tiens également à souligner que, même si je suis l’instigateur de ce changement de régime, à aucun moment notre illustre Clan n’a été mêlé à cette action. Aokiji s’est certes joint à mon entreprise ; mais chacun des autres participants et soutiens étaient des membres de l’Alliance, preuve que mon opinion et ma décision étaient partagés par des compatriotes. Les Samui n’avaient rien à craindre des retombées de ce coup d’État.

Notre homme tournait enfin son regard en direction de Tae Samui, vieille harpie depuis longtemps à la retraite et connue pour un caractère que mêmes les cochons ne voudraient pas adopter. Sa présence au sein du Conseil restait presque incompréhensible. Elle était certes grande gueule, mais ses actions restaient des épisodes plus hilarants que retentissants. Pas de quoi avoir à la ramener en public et lors d’un évènement aussi important. Les mots à venir lui étaient donc – dans un sens – directement adressés.

~ Je finis, avec un avis personnel, pour déclarer que je suis certainement celui qui ai le mieux rendu hommage à nos ancêtres ces dernières années. Contrairement aux accusations mensongères et ridicules qui sont ici portés, je n’ai jamais fui mes responsabilités, et les ai portés plus loin que quiconque lorsque j’étais Gouverneur de Yuki no Kuni ou encore Capitaine de l’Ôdâ. Vous avez en revanche la chance aujourd’hui d’être l’un des Clans les plus puissants du Shukaï, qui fait honneur à nos prédécesseurs comme Mahan Samui. Plus aucune menace ne pèse sur le Clan ; et si une opération devait être menée contre l’Empire, ce serait avant tout sur ma personne et non sur notre Race. Je me permets donc de dire que mon acte est à l’origine même d’une renaissance du Clan, que je place sous vos auspices … pour peu que la jalousie de certains ne les étouffe pas avant qu’ils attestent cette réussite de leurs yeux.

Voilà donc que les hostilités étaient lancées. J'y assistais impassible, bien qu'attentive à toutes les discussions, tout ce qui s'échappait de ses échanges qui commençaient déjà à devenir houleux. Tae San fut la première à agresser l'empereur qui lui, ne me quittait pas des yeux, comme s'il ne devait rendre de compte qu'à moi seul. Ce qui d'une certaine façon était le cas…

J'observais les joutes verbales tout en notant des commentaires sur chacune des interventions et des intervenants. Cependant, je n'en oubliais pas mon rôle dans cette histoire et je rappelais bien vite à l'ordre les participants :

"Merci de garder votre calme et de continuer ces discussions dans le respect qui est dû à chacun…"

J'observais l'assemblée d'un mouvement circulaire, mes yeux se posant alternativement sur Tae et Kakeshuou avant de m'attarder sur ce dernier.
Je posais alors mon menton entre mes mains tout en jouant avec mon crayon contre ma joue :

"Kakeshuou Sama, une question m'interpelle, puisque vous y faites vous-même allusion…"

Je m'arrêtais quelques secondes avant de poursuivre :

"Vous parlez des Daimyos et de la menace qu'ils représentaient pour le Shukaï et l'alliance dans son ensemble ! Vous faites également fit de ce que nous subissions, nous, les shinobis par ses actes… Vous avez-vous même pris la décision de les éliminer ! Hors, cette prérogative n'aurait-elle pas nécessité plus ample réflexion ?"

Je croisais alors mes mains sans pour autant le lâcher du regard :

"Pensiez-vous qu'il était de nécessité public d'éliminer TOUS les Daimyos des pays neutres ? Tous y compris Oge Akeko, le seigneur du pays de la neige qui a toujours était respectable, humble et très dévoué à notre famille ?"

Je m'arrêtais quelques secondes pour observer l'assemblée. Nous étions avant tout ici pour soulever des questions, des interrogations que nous avions besoin de formuler. Des craintes qui pesaient sur nous. Il n'y avait rien de futile la dedans n'en déplaise à certain :

"Là ou nous devons trouver un accord, c'est bien que vous pensiez que vos actions ont été faites pour la bonne cause, elle n'en donne pas moins du tort à notre famille ! Nous risquons en effet d'y avoir des répercussions, des attaques ! Hors, la capitale du pays des neiges et le pays des neiges en lui-même est… Isolé… Loin du continent et de Shozaïchi ! Si une attaque survient, comment pourrez-vous nous assurer protection, autant à nous, votre clan, qu'aux habitants de Gyamda qui pourraient subir le contre coup d'une intention mal intentionné à notre encontre ?"

Je décroisais les mains, pour les poser cette fois-ci sur mes genoux…

"Bien que vous pensiez être la seule cible en cas d'attentat, nous n'en restons pas moins un objectif potentiel pour les ennemis de votre nouvel empire…"

Samui Hideaki

Des paroles bien épineuse que celle de Kakeshuou, sa justice est bien celle que s'il ont tue quelqu'un qui a fait couler le sang, cela fait de nous un Justicier, et non pas un homme tout aussi condamnable que lui... Non content de ne montrer aucune forme de repentir pour avoir fait couler le sang, celui trouver même encore une logique a ses actes pourtant d'une nature que nous avons tous bien connu il y a plusieurs années, alors que je regarda kakeshuou droit dans les yeux:

-... Si ta justice est jonché par le sang, alors tu finira par tomber. Kiri la sanglante ne t'a donc rien appris? Celui qui trace sa route dans une marre de sang, finira tôt ou tard noyé dans son propre bain couleur pourpre.

Peut être que je prenais un risque a dire haut et fort ce que je pensais, mais après tout, je m'en moqué complètement... Tel le manieur de glace que j'étais, je savais rester froid face a se genre de situation, alors que je repris a nouveau a parlé:

- Tu justice est celle de la Justice absolu... De part ton choix délibérer d'être vindicatif au lieu de faire preuve de grandeur, ce que tu attiré sur le clan n'est que du respect éphémère suscité par la peur, et lorsqu'un chien a peur, il fini tôt ou tard par mordre...Tu n'a pas su garder ton sang froid et réfléchir a ce que tes actes risque de nous coûter dans le futur, de plus, je vois une forme d'arrogance dans ta manière de cité de cette façon feu Samui Mahan, aurait-tu donc y compris oublié les vertus de notre clan?

Rester de glace... Garder son sang froid... Voila des choses qui font partie intégrante de la façon de vivre des Samui, mais, il y avait peut-être un peu trop de feu hardant dans le corps ainsi que dans l'esprit du guerrier qu’était Kakeshuou... Pour ce qui est d'une attaque massive, cette terre glacé en elle même nous offre une certaine protection, de plus, Kakeshuou s'est montré impétueux... Mais, cela ne fait pas de lui un traître non plus, alors que je repris a parlé:

- Pour ce qui est d'une éventuelle attaque... Cela va sans dire que le Shukai se devra de nous offrir sa protection, et ceux des a partir du moment ou les colères des opposants a l'empereur finira par se faire ressentir, chose qui je le crois finira par arrivé tôt ou tard.

Voila qui aurait certainement de quoi faire rire cette harpie de Tae, mais après tout... je me fiche éperdument de l'avis de cette sorcière... Voila tout ce que j'avais a dire pour le moment, cela était peut-être bref, mais cela résumé bien de manière rapide l’ensemble de mes pensées du moment... a voir ce qu'allait encore répondre ce lion de glace de Kakeshuou.

Spoiler:

Samui Seijiro

Et bien, et bien, moi qui pensais que j’allais passer une journée bien tranquille, il semblait que mes devoirs me rattrapèrent de plus belle afin de me ramener à l’ordre. Une affaire, que dis-je, l’état d’urgence avait été déclaré dans l’enceinte du temple de notre bien beau clan. Une assemblée exceptionnelle, rien que cela. Nous étions tous convoqués afin de décider du sort d’un de nos membres les plus influents à l’heure actuelle. En effet, le dénommé Kakeshuou avait été nommé Kamui, l’empereur de l’Alliance des pays neutres, ce qui en soit était une très grande nouvelle. Le problème était qu’il fallait remplacer « avait été nommé » par « avait organisé un coup d’état et renversé l’ensemble des Daimyo des pays de l’alliance, afin de s’autoproclamer par la suite ». Oui, ça faisait beaucoup de mots à changer. Soupirant légèrement, après avoir enfilé mes vêtements de cérémonie, je me dirigeai donc vers la fameuse salle du conseil, dans laquelle se tiendrait ce procès.

Une fois à l’intérieur, j’observais les alentours, me demandant comment allaient évoluer les choses et comment j’allais devoir intervenir. En effet, en tant que Gardien des règles ancestrales du clan, je serais sans doute amené à intervenir pour mettre en avant les traditions des Samui, ainsi que de donner un avis des plus impartiaux, uniquement basé sur les textes. Cette idée en tête, je ne faisais ainsi qu’attendre que l’ensemble des protagonistes soient présents pour commencer, en observant l’accusé ici présent. Au centre de la pièce se trouvait l’homme à la chevelure hérissée d’ivoire qui attendait « sagement » que nous décidions de son sort. Du moins, en apparence. J’avais eu écho des quelques sautes d’humeur de l’albinos, ce qui n’allait pas l’aider dans son argumentation, j’en ai bien peur. Enfin, voilà que le procès commence.

Nous attendions l’arrivée de la dernière représentante, la nouvelle chef de notre clan adoré, Samui Yuki. J’étais triste que sa prédécesseur ait décidé de démissionner de sa fonction. Masayuki était une bonne leader, il ne restait plus qu’à croire que celle qui allait prendre sa place de manière aussi digne. Pour le moment, de par sa manière d’agir, elle me prouvait que je n’avais pas tort, ce qui me donna le sourire aux lèvres. Après son discours sur le déroulement de cet évènement, elle invita les différents membres du clan à s’exprimer. Personnellement, je préférais être le dernier à prendre la parole, toujours avec une volonté de n’exprimer que mon opinion qu’une fois avoir étudié les avis de chacun. Parmi les interventions marquantes, il y avait celle d’Hideaki, qui avait souligné que malgré les actions plutôt controversées de Kakeshuou, c’était grâce à lui que nous avions trouvé refuge à Yuki no Kuni. En soit, il n’avait pas tort, et ça faisait marcher les méninges des autres.

Cependant, cela commença à se gâter pour ce qui allait arriver ensuite. En effet, c’était la dénommée Tae qui enchaîna sur ses mots. Bien connue pour son franc parlé et ses mots perçants, je ne fus pas surpris de son intervention plutôt fleurie. Elle remettait en cause la légitimité des actions de Kakeshuou, et surtout, mettait en avant les répercussions éventuelles que ces dernières allaient entraîner. Sentant bien la tension monter, je me demandais s’il n’était pas temps pour moi d’intervenir. Hélas ce fut par trois petits mots que mon tour fut sauté, prononcés par l’accusé-même. Ces paroles manquant totalement de respect envers Tae ne passèrent pas inaperçu, faisant réagir assez rapidement d’autres personnes. Il commença alors son exposé, prétendant que ses actions ne sont en aucun cas une atteinte au clan et à ses traditions, bien au contraire, qu’il était sans doute la personne la plus honorable depuis feu Samui Mahan. Énoncer un tel nom avec tant de facilité n’allait pas l’aider, je le crains.

Le retour fut immédiat de la part notre nouveau chef. Dame Yuki hélas ne semblait pas avoir pris l’habitude de se tenir de manière distinguée. Je lançais un regard à sa prédécesseur qui comprit rapidement ce que je voulais dire, il lui faudra lui apprendre une certaine tenue dans ses mimiques… Mais je m’éloigne. Dame Yuki soulève alors un point intéressant. Ce n’était pas tant les actions de Kakeshuou que nous condamnions, mais plutôt son abstention à nous informer de ses actes. Elle enchaîna en lui demandant quelles seraient les mesures du nouvel empire quant à la protection de nos terres si isolées du Shozaichi. Comme elle le soulignait si bien, la nature humaine ne pouvait être aussi prévisible que voulait bien le croire Kakeshuou. Hideaki reprit la parole, répondant directement à Kakeshuou, lui disant que le « respect » qu’il avait gagné se rapprochait plutôt à la crainte des sujets. Il enchaîna en disant que l’empereur avait plutôt intérêt à nous apporter sa protection. Cela allait de soi, même si je doute que l’accusé n’eût pas cette idée en tête. Il était peut-être impulsif, mais pas non plus idiot.

Il était ainsi temps pour moi de prendre la parole, je m’étais tue suffisamment longtemps, je pense. Toussant dans mon poing afin d’indiquer aux autres membres de l’assemblée que j’allais parler, je me tournai donc vers Kakeshuou.

« - Comme nous l’a énoncé Dame Yuki, plusieurs questions se posent au sein du clan. Ce que nous condamnons en premier ne sont pas vos actes, Kakeshuou, mais plutôt le fait que vous ne soyez pas venu nous consulter, ce qui, est une faute grave selon nos traditions. »

Je me doutais bien, en l’observant rapidement, qu’il n’en avait rien à faire de mes dires. S’il était plus humble et moins orgueilleux, cette assemblée extraordinaire n’aurait aucune raison d’être. Enfin, je me devais de faire un nouveau rappel à l’ordre.

« - Bien que je sois ouvert à écouter votre récit et autres explications, je me dois de vous rappeler qu’en la présence du conseil, vous devez mesurer votre langage. Malgré les écarts de ma collègue, fis-je en lançant un regard en direction de Tae, avant de revenir vers Kakeshuou, vous devez respect au conseil des Samui, que vous soyez Kamui ou non. Merci d’être moins familier à l’avenir. »

Je ne faisais qu’énoncer des évidences pour le moment, mais tel était mon devoir de faire respecter les lois des Samui. Prenant une simple inspiration avant de récupérer un visage plus amical, je décidai d’enfin exprimer mon avis sur la question.

« - En ce qui me concerne, je penses que les actions sont en effet une bénéfices pour le clan. Je suis conscient des risques que cela entraîne, parce que, soyons honnête Kakeshuou, pensez-vous réellement que personne ne voudra appliquer le dicton « Si tu veux blesser quelqu’un, attaque-toi à sa famille » ? Je n’ose espérer que vous nous portez en haute estime dans votre cœur, mais je doute que la populace soit au courant de votre état d’esprit. »

Voyant que je m’étais perdu dans ma narration, toujours à cause de mes envolées lyriques, je repris la parole après une nouvelle toux dans mon poing.

« - Tout cela pour dire que ce à quoi je voulais en venir est simple : oui, votre accession au trône est une bonne nouvelle. Mais c’est de par la manière dont vous y êtes arrivé qui peut porter atteinte à notre clan. Comme l’a souligné Hideaki, nous attendons de votre part une protection avancée s’étendant sur tout le pays des Neiges. »

Prenant une pause, j’observais alors une nouvelle fois l’ensemble des personnes présentes, surtout la jeune Yuki et l’accusé, car ma dernière parole les concernait directement. Cette question allait sans doute mettre beaucoup de monde mal à l’aise, mais il me fallait avoir une vision claire là-dessus.

« - Enfin, j’aimerais parler du rapport que vous entretiendrez avec Dame Yuki, Kakeshuou. Nous savons qu’au sein de l’empire, elle se trouve techniquement sous votre commandement. Mais êtes-vous prêt à suivre ses directives, si elles ne concernent que le clan Samui ? »

Oui, j'osais aborder ce sujet assez controversé. Beaucoup avaient comme moi cette interrogation, mais très peu osaient l'exprimer, tant par crainte envers la réaction de l'empereur, mais aussi de celle de la nouvelle chef de clan. Question bien délicate dont j'estimais qu'il lui fallait une réponse à la fois franche et claire, qualités que je pensais que le Kamui possédait, malgré ses nombreux défauts.

Spoiler:

Samui Netero - Doyen du clan (hé ouais maggle)

L'impassibilité du vieux Netero reflétait-elle le calme naturel d'un centenaire ? Ou dormait-il, tout simplement...? Quoiqu'il en fut, le vieil homme sortit de son apathie en se redressant lentement sur son siège. Telle une véritable ombre silencieuse, somnolente ou non, il capta chacun des mots prononcés, l'intonation avec laquelle il le fut, les arrières pensées qui les portaient et les idées qu'elles soulevaient. Le silence n'était pas assez valorisé dans ce genre de débat, au grand damne du doyen.

La jalousie d'Hideaki, la colère de Tae, l'orgueil de Kakeshuou, l'indolence de Yuki et l'ingénuité de Seijiro. Et Netero dans tout ceci ? Oh... il côtoya au moins une fois chacun de ces défauts dans sa longue existence. Et il comprenait mieux que quiconque les erreurs commises à travers ces maladresses, comme leurs conséquences. Mais avant toute chose, ce fut la complémentarité qu'il décela dans ce conseil. Car à jamais, les Samui resteraient forts⁽¹⁾.

Pour les avoir connus au berceau, tous sans exception, Netero voyait en eux la postérité du clan. Comme à son habitude, ses pensées appartenaient à l'avenir, portées vers l'avant, vers un ailleurs resplendissant pour ses semblables. Le buste droit, le menton légèrement relevé, à aucun moment il ne laissait son regard retomber en arrière. Chaque inspiration abandonnait la précédente au passé.

Alors quoi ? Ne fut-il pas hâtif, lui aussi ? Ne fut-il pas aussi impatient qu'eux dans sa jeunesse ? Haletant, prêt à tout pour les siens, à l'image des jeunes membres qui composaient ce conseil, il avait eu le sang chaud, aussi chaud et pur que pût l'être celui d'un Samui. Cautionnait-il pour autant les actes du jeune⁽²⁾ Kakeshuou ? Pour l'heure, il ne révèlerait pas son jugement et préféra poser au Kamui une question aux apparences simplistes, d'une attitude posée.

-"Dès lors que l'obscurité aura étouffé le souffle de ton ambition, lequel du clan ou de l'empire choisiras-tu ?" Il le tutoya d'un ton calme, comme il l'aurait fait pour n'importe quel autre Samui plus jeune que lui, ici se trouvait l'un des privilèges d'être l'aîné de tous.

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⁽¹⁾ Ca me fait mal de l'écrire T_T... .
⁽²⁾ 104 ans le Netero, tu peux pas test !

Spoiler:

Les premiers échanges n’avaient pas tardés à donner le ton. Et la cohue n’était pas loin. Plusieurs avaient mordus leurs lèvres pendant les propos aggressifs de la vieille Tae ; mais beaucoup avaient fait entendre leur indignation et leur mécontentement à la réponse de l’accusé. Ce dernier ne savait-il donc pas tenir sa langue ?! Il était ici non pas comme entendu, mais comme accusé, voire même comme coupable ! En vérité, le Clan n’avait-il pas déjà décidé de son sort ? Ce procès n’était-il pas une mascarade ? Pouvait-on vraiment s’attendre à ce que notre homme en ressorte blanchi … .

Pour notre homme, aucun doute possible : ce procès était une bénédiction. Il ne faisait aucun doute qu’il était déjà condamné aux yeux des membres du Conseil Samui. Pour eux, sa « faute » était grave, et méritait châtiment. On lui en avait déjà fait voir la couleur, en lui listant les sanctions possibles à son encontre. Y compris être radié du Clan ! Mais notre Ninja n’y prêtait guère attention. Si tout était déjà joué, cette audience était une aubaine ! On lui laissait la possibilité de défendre son opinion, de faire connaître son jugement et le raisonnement qui l’a conduit à agir de la sorte. Avec un peu de chances et beaucoup de confiance dans ses capacités d’orateur, il parviendrait peut-être à convertir la majorité des avis rassemblés ici même. En tout cas, au moins de quoi lui éviter les pires sanctions.

En revanche, notre Empereur était prêt à admettre que la chose n’était pas aisée. S’entendre dire que l’on avait trahi les intérêts de ce pour quoi on se battait le plus sur cette Terre, accepter les élucubrations de certains qui parlaient ouvertement de trahison, rester ferme et droit lorsque l’on vous accuse de faire passer vos « ambitions » avant votre propre Race ; il y a de quoi devenir fou. C’est justement dans ce genre de situation que l’homme est capable d’apprendre de lui-même. Rester impassible, juste, sans faille et défaut. Ne pas répondre aux injures, ou au mieux les rejeter comme si elles n’avaient jamais été proférées. Au centre de ce théâtre qui espérait voir sa déchéance en fin d’acte, le Kamui ne sortait pas de ses gons et affrontait – solitaire mais téméraire – la vague qui déferlait sur lui.

Par l’intervention de la nouvelle Chef Clanique, la discussion reprit son calme initial. De nouvelles questions passaient sur le devant de la scène ; pour une fois, des questions légitimes. Et même si certains ne pouvaient pas s’empêcher de grogner et de montrer les crocs, le tout restait sur un ton neutre et avisé. On mettait en avant des situations spéciales ; la relation future que devrait entretenir le Clan avec l’Empire ; la place de ces mêmes Samui au sein de ce dernier, et les risques compris. Il y avait tant à dire, tant de questions auxquelles il fallait des réponses. L’Ancien était assurément disposé à y répondre ; mais il devrait les prendre dans l’ordre.
Dans son esprit et sa tête, la sélection des mots et des réactions était déjà en phase de calcul. Comme dit auparavant, cette audition était bien plus qu’un simple procès pour annoncer une sanction. C’était un moment décisif, où les Samui prendraient acte de ce nouveau Régime, et décideraient de leur façon de s’y accommoder. Il allait falloir agir avec tact et montrer de l’aplomb. Aussi, et dans un premier temps, notre homme inclinait légèrement la tête en signe d’approbation, lorsque Seijori lui fit remarquer les règles de bienséance. Désormais, il tâcherait de s’y tenir et de faire attention.

Les questions sur le sens de sa loyauté et de ses ambitions revenaient. Autant y mettre un terme le plus tôt possible, afin que personne n’en doute. Décidant d’agir plus ouvertement, Kakeshuou Samui quitta du regard sa nièce, et tourna son corps en direction de Samui Seijiro et Netero. Son poing droit vint fermement frapper sa paume gauche, face à son visage – salut et signe de respect envers les Anciens du Conseil.

~ Ces dernières cinquante-neuf années ont été dévouées intégralement et exclusivement au Clan. Ma soixantième année de vie ne saurait être autrement. Avant d’être Empereur, je demeure naturellement un Samui. Et toute affaire concernant le Clan verra l’autorité de notre Chef Yuki Samui prendre le dessus. Et pour aller à l’encontre de vos dires, Seijiro, je tiens toujours ce Conseil en très haute estime – et ce, malgré ce qui s’y déroule actuellement.

Cela fait, l’homme reportait son buste et son attention vers la fameuse Chef de Clan qui s’observait de sa place privilégiée.

~ S’il va de soi que mes préoccupations pour l’Empire l’emporteront lors de questions concernant l’ensemble du Shukaï, je n’en demeurerai pas moins votre Serviteur le plus fidèle. Mon ambition est nulle et non avenue : je ne vis que dans cette détermination de porter les Samui plus loin, plus haut, afin que notre Race ne s’éteigne jamais et que le sacrifice du plus petit nombre soit pour le Bien du plus grand.

Désormais, les choses à ce titre étaient statuées. Les affaires d’Empire resteraient sous son contrôle, mais son loyalisme envers le Clan ne serait jamais à douter. Comme il l’avait fait jusqu’alors, tout serait fait pour que les deux cohabitent et développent leur puissance. Et s’il devait en être ainsi … l’Empire ne vivrait que pour mieux grandir ce Clan éternel.

L’intérêt se déplaçait maintenant vers d’autres questions ; et pour la première fois, notre vétéran des guerres kiriennes effectuait un cercle sur sa position, laissant son regard de glace se balader entre les rangs, les spectateurs et les attentifs. S’il s’arrêtait quelques secondes supplémentaires sur ses principaux accusateurs, ce n’était que pour montrer la force qu’il incarnait, et la certitude dans ses propos.

~ Si j’en viens maintenant aux autres propos et questions qui m’ont été tenus … . Mon action était certes déterminante, mais vos craintes restent dans l’ensemble injustifiées. Certes, on pourrait s’attendre à ce que notre Clan soit davantage pris pour cible, en particulier de par la distance avec le reste de l’Empire. Mais cela ne change rien à la situation précédente, où les Samui restaient le premier rempart de cette île de l’Alliance face aux puissances étrangères. Votre situation – et l’éventuel danger pesant sur vous – ne change donc pas. Et il va de soi que l’Empire viendra en aide à ces terres lorsqu’elles seront dans le besoin. Ca n’a jamais été une obligation, mais un Devoir ; que ce soit sous l’Alliance ou sous l’Empire !

On pouvait maintenant en venir au dernier point, qui était sans doute l’un des plus importants. En vérité, Kakeshuou se doutait bien que ce serait la chose la plus difficile à faire passer. On verrait certainement cela comme une provocation, bien qu’il n’en n’était rien … . Ce serait certainement l’instant le plus crucial de ce procès. Si la chose n’était pas assez délicatement formulée, on pourrait considérer l’affaire comme entendue … .

~ Si je dois finir mes explications sur ce dernier point … ne pas vous consulter a fait intégralement partie de mes choix. Dans un premier temps, vous consulter aurait été trop décalé par rapport aux évènements. Rares sont ceux d’entre vous plongés au cœur des affaires du Shukaï, et cette consultation aurait pris trop de temps, sans promettre de solution viable en retour. Par ailleurs, dès que les guerres privées des Daimyos ont commencé à se condenser et que la situation ne semblait plus viable, il me paraissait évident que vous ne deviez pas être informés. Si je vous avais informé de mon projet, et si j’étais condamné à échouer, alors le Clan entier aurait été soupçonné et accusé. C’est donc en connaissance de cause que j’ai pris cette décision … d’autant que certains auraient sans doute préféré me voir tomber … .

Était-ce une accusation sur l’intégrité de certains membres du Conseil ?? Il osait, alors qu’il était dans un moment des plus délicats de ce Conseil Clanique ? Comment comptait-il s’en sortir maintenant ?!
Un regard de nouveau vers la jeune Chef de Clan.

~ Je n’oublie naturellement pas votre question quant à la nécessité d’éliminer l’ensemble des Seigneurs féodaux, Ma Dame. Mais je ne pourrais vous répondre en toute sincérité que si ce Conseil est tenu au secret sur les révélations qui pourraient être faites … .

Tiens ! Une dose de mystère ? C’était ainsi qu’il comptait s’en sortir ?

Ils étaient là à chahuter sous mes yeux, Kakeshou de son vice parvint tout de même à gagner pendant quelques instant les ferveurs de la foule. Il m'insulta même moi de vielle schnock, quel goujat ! Alors qu'un rictus se dessinait au moment même sur mon visage je ruminais tel un bœuf en plein près ma mauvaise langue afin de ne pas finir exclu du procès. Il fallait pour le clan que je l'arrête que je parvienne à le faire perdre et pour cela j'étais prête à faire tout ce qui était en mon pouvoir.

La petite pris la parole nous montrant bel et bien sa montée en puissance, j'étais peu fier sur le moment qu'une femme de notre clan se montre aussi poignante. Elle représentait notre avenir j'en étais persuadé. Cependant elle laissa pendant un court instant paraître son manque flagrant d'expérience.... Ô ma pauvre gamine ne te laisse pas avoir par ce vieux manitou dont les effluves de sa noirceur s'échappent par les ports de sa peau ! Enfin je souhaitais voire d'avantage des arguments de mes semblables et ceux du coupable. Avant d'ajouter un nouveaux coup à mon compte au seins de cette joute verbale.

Contre toute attente, Hideaki semblait peut à peut changer de bord, il suivait maintenant le sens contraire de sa pensée initiale, et vlan, voilà qui ne doit pas te réjouir Kakeshou... Quant à toi Hideaki, je ne suis pas partisane des retournements de kimono mais là,exceptionnellement je vais pas dire non face à ce vautour assis face à nous ton apport ne serait pas de refus. Voilà que Seijuro prenait place... Parfois et même chaque jour je ne peux comprendre cet homme. Si simple, si naïf, à croire que face à moi se tient un gamin qui vient tout juste d’émettre son premier pet dans ce monde... Il défendait Kakeshou avec corps et âme, l'idiot...

Netero le doyens, tiens il est encore en vie celui-là ? Aussi vieux que le monde c'est à peine si ses guibolles peuvent tenir son poids et ce n'est pas les trois poils bien dressés qu'il à sur le bout de son crane fripé qui allaient dire le contraire. Comme il fallait s'y attendre pour un vieux grimoire ses paroles étaient sage, et doté de bon sens. Bien qu'il aurait pu évité de parler en énigme cela m'aurait grandement arrangé. Enfin ce n'est pas tout face à tout ça Kakeshou repris la parole alors que je m’apprêtais justement à lui en flanquer une entre les deux yeux.

Encore et encore il radotait, cette fois il faisait jouer sa culpabilité dans cette histoire, sentait-il la crainte soufflant dans son cou ? Où avait-il quelque chose derrière la tête ? Je serai près à l'écouter s'il le fallait mais il fallait que j'ajoute il fallait que je le fasse qu'il soit acculé au plus profond de l'angoisse.

- Baliverne. Vous Monsieur Samui Seijuro parfois je demande au ciel comment se fait-il que vous ayez pu arriver jusqu'ici en étant aussi simplet....

Je croisa légèrement mes bras, l’étreinte de mes mains sur mes avant bras était forte, preuve de mon impatience qui commençait à pointer le bout de mon nez, et de ma colère et ma passion envers le clan. Prenant un grande inspiration je lâcha alors avec autant de sévérité que mon nom inspire au plus jeunes ninjas de notre famille.

- Kakeshou volontaire ou non, comprenez vous que en agissant de la sorte vous n'avez pas qu'entravé l'empire. Au contraire en portant le nom Samui vous êtes susceptible de part vos actes de porter préjudice au Clan duquel vous faites partie ? Mais en plus de cela vous laissez planer la menace sur nos descendant et cela est à mon humble avis une grande faute !Je suis cependant prête à ouïr vos dire.

Qu'allaient-ils faire ? Yuki, Netero, Hideaki, Seijuro et surtout toi Kakeshou.

Masayuki s'était penché vers moi pour me demander d'avoir une posture plus correcte pendant que l'ensemble des protagonistes continuaient à faire évoluer la discussion. Je m'exécutais immédiatement avec un petit sourire de gratitude à son égard avant de poursuivre mon écoute et ma prise de note sur tous les échanges verbaux plus ou moins houleux qu'il y avait parmi les membres éminents du clan. Agressivité, questions diverses, inquiétudes. Voilà qui était un vrai branle bas de combat, mais kakeshuou ne semblait pas en reste et se défendait bien.

Pourtant, une part de mystère subsistait et lorsqu'il demanda a ce que le conseil soit maintenu au secret, c'est avec une certaine méfiance que je regardais l'ensemble des protagonistes du conseil Samui en faisant un tour de table rapide des yeux avant de me plonger une nouvelle fois sur le regard profond de l'accusé, puis sur celui de ma grand-mère et de ma mère avant d'enfin me tourner vers ma tutrice.

Elle hocha positivement de la tête et moi-même, j'avais envie de faire confiance à mon oncle. Peut-être était-ce de la curiosité, mais nous avions besoin d'en savoir plus sur cette histoire. Je me levais donc, attirant tous les regards sur ma personne avant de déclarer :

"Je demande un Huit Clos ! Les membres éminents du clan sont priés de rester et seront soumis au silence le plus total sur ce qui suivra dans nos discussions. Les autres membres sont priés de quitter les lieux et nous les feront revenir pour la suite de ce procès dès lors que le huit clos sera levé !"

Une approbation générale s'en suivit et les trois-quarts de l'assistance quittèrent la pièce dans un ordre et un silence religieux alors que nous n'étions à présent plus que huit dans la pièce. Autant faire en sorte de se rapprocher. Une petite manipulation plus tard, nous nous étions désormais en cercle, assis sur des chaises, à observer Kakeshuou alors que je reprenais la parole :

"Tout ce qui sera dit à partir de maintenant sera soumis à silence par le sceau que vous allez signer !"

Je fis passer dans le cercle, à chacun des convives le parchemin en question sans pour autant perdre des yeux Kakeshuou. Maintenant, c'était à lui de prendre la parole :

"Nous vous écoutons !"

hrp:

Suite à sa demande, et sur exigence de la nouvelle Chef de Clan, les rangs se dressaient et les membres quittaient la pièce. Ne resteraient que les plus Anciens, les plus à mêmes de juger des faits relevant des affaires du Clan ; tout en gardant la plus grande confidencialité. Ils seraient un cercle restreint, à huis clos, afin d’entendre, d’accepter et d’évaluer les propos que leur tiendrait l’Empereur. De son côté, toujours corps couvert, notre homme attendait que tout ce petit monde soit sorti et que le calme s’installe.

On lui avait intimé l’ordre de prendre la parole, afin qu’il justifie la raison de ce huis clos. Il n’avait pour l’instant rien dit. Il restait là, debout, à observer les derniers présents. Bon, il y avait toujours cette vieille chieuse de Tae, « prête à écouter » alors qu’elle passait au dessus de toutes les réponses sans rien prendre en considération, mais les autres qui restaient ouverts à la compréhension étaient restés. C’était un avantage pour notre homme. D’autant qu’il avait lui-même à leur parler ; ce moment permettrait peut-être un retournement de situation à son avantage … .

Puisque cet instant devait être le sien, autant en profiter. Notre homme attaquait donc des informations secrètes, connus du nombre le plus restreint au sein de l’Empire. Cette nouvelle allait certainement être un retournement dans ce procès … .

~ Je commencerais donc en allant droit au but. Akkeko Oge, ancienne Seigneur Féodale de Yuki no Kuni ainsi que sa famille, sont saufs et à l’abri dans le nord du Pays. Tenus au secret. Nous avons effectivement dépêché une équipe composée de Len, Ando Mamoru, et deux membres de notre Clan : Akio et Aokiji. Ils se sont rendus sur place dans un but précis : convaincre la Daimyo de céder ses pouvoirs et de se retirer avec sa famille pour continuer à vivre paisiblement. Ce genre de marché n’était pas inenvisageable, puisque les Daimyos de Yuki no Kuni sont élus, et non pas dignitaires de Sang et donc Seigneurs par hérédité … .

C’était une première en bien des sens ! Tout d’abord, savoir que cette vieille folle était encore vivante allait contre toutes les informations que le Clan avait pu acquérir jusqu’à présent. Ensuite, savoir que c’était un projet déjà porté par Kakeshuou Samui devait en surprendre beaucoup ! Après tout, cela remettait en cause l’image d’un homme accomplissant son Coup d’État dans le Sang et la violence ! Il avait donc prévu d’autres alternatives !

~ L’élimination théorique de l’ensemble des Seigneurs Féodaux de l’Alliance était une nécessité. Certains ont trop fauté, et mettaient en dager le Shukaï. Leur assassinat était une priorité si l’on voulait préserver nos forces contre des ennemis bien plus redoutables à l’époque : je pense notamment aux Furyous et à leurs serviteurs … . Les Seigneurs de Tori no Kuni et de Taki no Kuni étaient particulièrement fautifs. La Dame du Pays du Pays de l’Herbe était tyrannique ; il y avait une mauvaise graine dans les racines mêmes de cette Alliance, ce qui appelait à un nettoyage. Afin d’éviter par la suite une guerre civile et une levée d’armée par des Seigneurs ne comprenant pas cette nécessité, il fallait impérativement tous les écarter du pouvoir et les « éliminer » … pour le Bien de tous. En revanche, certains – de par leur droiture et leur neutralité – se sont vus offrir des portes de sortie, qu’ils ont accepté. Leurs pouvoirs et les richesses de l’État ont été confisqués, mais ils ont conservés leurs vies et une terre afin de prospérer de leur côté. En ce qui concerne Akkeko Oge, son assassinat n’était qu’une couverture … qui doit demeurer pour éviter que tout autre soulèvement ne s’opère.

En soi, l’explication était tout ce qu’il y avait de plus logique. En orchestrant un assassinat généralisé de l’ensemble des Daimyos, l’homme s’était assuré que rien ne pourrait empêcher l’assainissement du Shukaï et sa réorganisation en puissance impériale. Une puissance vertueuse qui se battrait pour la Paix, lutterait contre toute corruption et n’aurait pas à subir les désagréments et pleurnicheries de gens de l’extérieur. Mais cela n’avait pas privé l’ancien Kirijin de toute vertu et de toute appréciatoin. Il avait donc épargné la vie de ceux qui s’étaient résignés à comprendre cette nécessité et l’avaient accepté.

Maintenant, ce Conseil était-il prêt à accepter ces faits ? Certes, cela prouvait ouvertement que l’ancien Capitaine du Triumvirat n’avait pas oublié les principes qui fondaient cette unité Clanique. Il s’en était tenu à trois principes majeurs, que la Race Samui devait toujours honorer : toujours protéger le Clan, minimiser les pertes, savoir être magnanime. En cela, on ne pourrait plus l’accuser. Mais qu’en était-il des secrets ?! Ce Conseil était-il prêt à accepter que certaines décisions lui échappent, et que certaines choses demeurent secrètes ?

Kakeshuou voyait bien cette crispation, ce dérangement dans le regard de chacun. Ils auraient bien du mal à l’accepter. Il fallait sans doute leur rappeler que cette mise au secret restait quelque chose d’hélas bien souvent pratiqué au sein du Clan … .

~ Je conçois que cette mise à l’écart et ce secret puissent vous paraît difficile à accepter. Cependant, et je suis navré si je peux paraître sec, mais il me semble que la pratique du secret est une chose bien entretenue au sein du Clan. Me parler des valeurs et du préjudice que j’aurais causé au Clan : suis-je donc le seul à qui on peut se permettre de reprocher ses erreurs et ses décisions secrètes … !

Le regard maintenant dur, le Kamui effectuait un mouvement rapide. Sa main valide venait saisir l’épaule de la manche gauche désormais vide, afin d’en arracher le tissu. Sous le déchirement, le corps se révélait, meurtri dans sa chair, le bras manquant … . De cette épaule allégée, la chair avait été soigneusement nettoyée ; mais c’était sa pâleur et son aspect crystallisé qui était le plus étrange ! On eut dit … que de la Glace en sortait ! Seuls les plus anciens membres du Clan devaient certainement réaliser bien assez tôt ce que cela représentait ! …
D’ailleurs, le vieux quinquagénaire portait son regard sur trois membres bien particuliers, sans animosité mais assurément sans amitié.

~ Parmi les plus anciens secrets, nous pourrions parler de ce procès contre Hokkyoku Samui, alias le « Hikaïjuu » ; mon grand-père paternel, que vous avez exilé dans les Montagnes du Nord afin d’endiguer le Mal qui le prenait, en chargeant mon frère de l’isoler sans pour autant que ce procès ne soit connu du reste du Clan … . Tae-dono, Seijiro-dono, Netero-dono … . Vous étiez présents à ce Conseil ; c’est pourtant moi qui ai du l’éliminer … .

Cet épisode resterait gravé maintenant dans sa mémoire, mais aussi dans sa peau. Car en éliminant le dernier « Hikaïjuu », il était lui-même devenu un « Démon des Glaces ». Certes, il jouait une carte dangereuse ici ; ils avaient exilé le dernier « Démon », ils pourraient très bien tenter d’en faire de même. Mais pour dire la vérité, Kakeshuou espérait noyer ce petit comité sous les informations nouvelles. La nouvelle de la survie de l’ancienne Daimyo, puis ce mystère sur un membre du Clan Samui exilé sans que personne ne soit officiellement au courant, autant dire qu’il y aurait certainement bien plus de questions que de méfiance à l’égard de Kakeshuou.

Mais ce regard dur ne disparaissait pas. Il devenait même de plus en plus sombre, alors que ces pupilles glacées glissaient doucement vers un dernier membre du Conseil jusque-là resté muet. Braquant sa férocité muette sur Chifumi, l’Empereur tentait tant bien que mal de taire sa rage, sans pour autant adoucir ses mots.

~ Mais quel pire secret que celui de cacher une naissance … . De cacher à un homme qu’il est père, et de ne jamais lui révéler qu’il a une famille ! Alors que je me suis entièrement dévoué au Clan, à ses Enseignements et à mon Devoir, pourquoi n’ai-je appris qu’il y a deux ans que j’étais père d’une fille nommée Yuko, secret qui m’est restée caché pendant près de trente ans ?!

Visiblement, le Clan Samui était lourd de secrets ! Sans doute la raison pour laquelle il était condamné à exploser à chaque occasion entre ses membres lors de ce genre de réunions !
Mais plus que cela … le vieux combattant ne venait-il pas de lâcher une double bombe sur ce Conseil ? Quels en seraient les conséquences ??

Bien que la nouvelle concernant l'ancien seigneur du pays de la neige, soit en soit une bonne nouvelle, la suite de ce huit-clos n'était visiblement pas du goût de tout le monde et surtout pas du goût de Chifumi.

Silencieusement ancrée dans sa chaise depuis le début du conseil, elle n'avait pas dit un mot, elle n'était même pas intervenue une seule fois pour essayer de tirer les vers du nez de Kakeshuou comme l'avaient pourtant fait tous les autres conseillers. Qu'est-ce qui l'a poussé à agir ainsi ? Rien ! Elle le détestait, mais pas au point de le faire exclure du clan et de lui retirer son nom comme l'avait demandé sa petite fille… Elle se devait de rester silencieuse pour le préserver de tout cela.
Pourtant, lorsqu'il braqua ses pupilles noires sur les siennes, elle soutint son regard comme jamais auparavant. Elle savait ce qu'il allait faire. Elle l'avait deviné au moment ou ce regard chargeait de haine s'était posé sur elle et lorsqu'il lâcha la bombe. Moins d'une seconde s'écoula avant qu'il ne se prenne une claque magistrale de la part de la femme avec qui effectivement, il avait eut un enfant, il y avait bientôt quarante ans.
Le regard furibond et les paroles acides de Chifumi brisèrent le silence alors qu'elle faisait désormais face à Kakeshuou, debout comme lui, à seulement quelques centimètres de sa personne :

"Je te rappelle que c'est toi l'accusé ! Pas moi ! Pas ma fille ! Je t'interdis de la mêler à cette histoire ou encore d'essayer de déstabiliser ma petite fille de cette façon ! Tu as beau être empereur désormais, tu n'es pas ici en territoire conquis ! Maintenant rassis, toi et répond à nos questions !"

La révélation que venait de faire Kakeshuou Samui avait le pouvoir d'une bombe nucléaire sur la planète Samui. Mais avait-elle vraiment sa place au sein d'un conseil qui devait décider ou non de son exclusion du clan ? Étais-ce en soit vraiment judicieux d'avoir faire de telles révélations si ce n'était pour nuire à d'autre personne en définitive ?
Chifumi n'arrivait pas à quitter son regard de cet être abject qui venait de briser sa famille à son profit. C'était donc jusqu'à là qu'était capable d'aller Kakeshuou Samui ! Briser les siens pour porter sa voix plus loin.

Chifumi se risqua un regard vers la chair de sa chair pour voir sa réaction face à cette annonce qui la concernait directement. Elle se devait de conserver son calme.

Le claquement frappa les murs de la salle, comme une onde sonore. Notre homme avait vu ce rapide mouvement, et le mouvement de main qui lui était destiné. Il avait accepté de le prendre ; pour deux bonnes raisons après tout ! Dans un premier temps, c’était une réaction logique à laquelle il était préparé. Nul doute que cette nouvelle était une bombe atomique dans le Clan Samui. Et Kakeshuou avait bien conscience que ce jeu qu’il venait de jouer aurait d’énormes répercussions … . Mais il se devait bien d’avouer un deuxième point : cette révélation était purement stratégique ! En restant passif, il montrerait qu’il savait garder son calme en toute circonstance ; ce qui n’était pas le cas de tout le monde ! C’était donc quelque part une façon de prouver sa bonne foi et sa détermination dans cette épreuve.

Restant sous l’effet de la claque alors que Chifumi lui crachait ses mots de haine, notre homme attendait que cet éternel sermon prenne fin. Mais ce n’était pas un abandon, loin de là. Dans ce procès, il était évident que l’Empereur était en danger. En avouant ces failles et ses faiblesses, Kakeshuou Samui savait bien qu’on risquait de lui soumettre l’enfermement. Bien évidemment, il était hors de question que cela ait lieu. Et en sa qualité de membre du Clan ainsi que de Kamui, le vétéran des guerres passées avait bien assez d’éléments dans son sac pour se défendre et ne pas connaître le châtiment que certains rêvaient de lui imposer.

Reposant son regard toujours aussi hargneux sur celle qui l’accusait, le quinquagénaire n’en démordait pas. Il comptait bien tenir tête à celle qui n’avait jamais cessé de penser qu’elle lui était supérieure. Tu m’as parfois aidé par le passé ; mais tu t’apprêtes à me condamner alors que tu m’as infligé mille mensonges par le passé ! Il était hors de question que je sois le seul puni alors que l’ensemble du Clan avait ses propres fautes ! Les choses ne se passent pas comme ça ! Celui qui condamnerait Kakeshuou Samui devrait y déployer tout son art ; car le personnage comptait bien vendre son âme pour conserver son autorité, son bon droit et ses prérogatives !
Les propos qui suivirent étaient donc contrôlés, mais toujours sous l’emprise de la colère … .

~ Ne viens pas te plaindre maintenant. Je t’ai laissé bien assez de temps pour prendre ta décision. Il est hors de question que je sois vu comme le seul à blâmer au sein du Clan. En attendant, et comme tu le dis si bien, je suis Empereur ; et si je ne suis pas en terre conquise, les Samui ne sont pas ici sur des terres qui sont les leurs ! Disposant moi-même de droit des Samui, j’estime avoir le droit de me défendre comme je l’entends ! Tu n’as pas plus de droits et de valeur que moi, Chifumi : ne l’oublie pas !

Voilà déjà de quoi en remettre certains en place. On ne tarderait pas à le rappeler à l’ordre, il devait donc finir vite son speech avant qu’on ne le lui reproche … encore une fois ! Pas facile de se défendre face à tous !

~ J’ai bien voulu te concéder cette claque ; car je regrette moi-même de devoir en arriver là. Mais si tu venais à tenter de me giffler de nouveau, je ne resterais pas passif comme je l’ai été jusqu’à présent ! … J’obéis aux attentes de ce Conseil, n’oublie pas de t’y plier toi aussi !

Des menaces ?! Là, c’était sans doute trop. Mais notre homme étati déterminé. Il comptait bien résister aux attaques du Conseil et sortir d’ici blanchi. Au pire, un blâme lui serait porté. Mais perdre son nom comme sa place … c’était inutile d’y penser !

Samui Hideaki

Le huit clos fut prononcé, alors que de mon côté, je me demander franchement ce que Kakeshuou-san pouvait avoir de si crucial a expliqué, ma curiosité fut assez suscitée par ce qui allait suivre, je restais silencieux, complètement de glace devant tout ce qui allait être dis... Des histoires de famille pas vrai ? Une Justice absolue ? Mais quelle était cette démence qui semblait s'être emparé du cœur du lion de glace que j'ai connu ? Alors que je me retrouver rapidement lassé par tout ce manque de sang-froid.

De plus, alors comme ça, Yuki était la petite fille de Kakeshuou ? Cela était certes un détail qui ne manquerait pas de ravir cette vielle pie de Tae, alors que pour ma part, je ne voyais aucune différence avec la précédente situation, hormis une situation qui montré que le jugement de l'empereur était altéré par de la colère, par une envie de vengeance... Alors que pour ma part, je repris enfin la parole, alors que j'expliquai de manière assez calme :

- Est-ce là tes arguments ? ... Tu justifies ton manque de sang-froid... Tu apportes la honte sur notre famille en te comportant comme un vulgaire assassin... Uniquement par rancœur ? Une simple histoire de vengeance ? De plus, je trouve ton attitude des plus basses, tu tentes de déstabiliser ton propre procès par des révélations, en sachant pertinemment que le manque d'expérience de Yuki peut la rendre plus sensible ?

Je marquai un temps de pose, alors que je repris enfin la parole afin d'expliquer quelque chose d'assez sec, mais de néanmoins véridique :

-.... Jusqu'à il y a, a peut-prêt cinq minutes... J'AVAIS du respect pour toi, mais ton attitude des plus pitoyable à te justifier d'acte qui n'ont rien à voir me force a reconnaître l'évidence... Je ne reconnais plus le Kakeshuou d'il y a une dizaine d'années... À cette époque-là, tu aurais su garder ton sang-froid et non pas agir comme un vulgaire adolescent rempli de colère.

Je fermai à nouveau la bouche, alors que j'expliquai à nouveau :

-.... Pour ma voix... Je vote coupable pour haute trahison envers notre clan, et je demande a ce que le nom de Samui soit retiré a Kakeshuou.

Cela était dit... Ma voix était donnée, mon vote serait définitif... Kakeshuou n'avait visiblement agir que par colère, et ne semblait montré aucun signe de remords à l'atteinte porté au clan, cela faisait de lui un homme d'autant plus coupable.

Samui Seijiro

Les interrogations étaient enfin lancées, il ne leur restait plus qu’à être associé à une réponse. Je me rendais bien compte que ma déclaration précédente pouvait être qualifiée d’utopique, voire naïve, qu’on me croirait fou de penser que Kakeshuou avec bien agis en faisant ses actions. Pour cette dernière remarque, ce n’est pas le cas. À mes yeux, et surtout, selon les lois claniques, il était coupable pour avoir entrepris une action aussi risquée envers les Samui. Mais même moi je sais qu’il faut parfois observer au-delà de l’enfreinte d’une seule règle si cela permet d’en honorer beaucoup d’autres. Mais bon, il nous fallait tirer les choses au clair.

Une fois l’intervention de notre bien-aimé doyen faite, il était temps pour le nouvellement empereur d’enfin répondre aux questions. Il commença ainsi en affirmant être dévoué depuis ses soixante dernières années au clan, qu’il ne nous tenait pas en rancune pour ce qui se passait aujourd’hui. Il enchaîna alors pour répondre à ma question, non pas envers ma personne, mais directement envers la chef de clan. J’appréciai cette action. On pourrait croire que c’était un manque de respect, mais après tout, cette question devait se régler entre Dame Yuki et Kakeshuou. Enfin, il aborda la question concernant toute cette opération menée dans le plus grand secret, mais demanda un huit clos, ces informations étant des plus confidentielles. Je pouvais comprendre sa demande, un empereur se doit de conserver quelques secrets. La salle maintenant vide, il était temps d’en finir avec cette histoire.

Et pour dire… Il venait tout simplement de larguer deux puissantes bombes en plein milieu de la pièce. Après avoir expliqué son ressenti sur l’état de l’alliance et la relation entretenue avec les ex-dirigeants, il commença à ressortir parmi les plus noirs secrets du clan, tout en clamant qu’il n’était pas le seul à cacher des choses au clan tout entier. En somme, il vint nous parler du fameux « Hikaijuu » et grand-père de Kakeshuou : Samui Hokkyoku. Mais ce n’était pas là le principal problème, c’était plutôt le lien direct avec l’accusé qui était plus qu’inquiétant : il était devenu le nouveau démon des glaces. Pour la première fois depuis plusieurs années maintenant, mon visage était devenu beaucoup moins détendu. Il m’arrivait souvent d’être sérieux, mais je conservais quand même une pointe de paix intérieure… Là non. Je me souvins du jour où j’avais ordonné au frère de l’accusé de se charger de cette affaire, ce fut un jour bien sombre… Et voilà qu’il nous revient comme un fantôme.

La seconde explosion, elle… Avait clairement pour but de nous déstabiliser. Je voyais très bien qu’en révélant une telle information devant les conseillers, mais surtout, devant la chef de clan qui était venait de perdre sa relation de d’oncle et nièce pour devenir celle d’un grand-père et sa petite fille. La première à réagir ? Chifumi, celle avec qui Kakeshuou s’était unie pour concevoir Yuko, et par conséquent Yuki. Le son si particulier de cette gifle résonna à travers la salle, alors que je détournai légèrement le regard avec un sifflement singulier. Elle était la première à tomber dans le piège de Kakeshuou, il fallait voir si les autres en feraient autant, et surtout, si cela allait influencer Dame Yuki. Heureusement, Hideaki vint ramener les choses à l’ordre. En effet, il souligna bien le fait que ce flot d’informations était déballé juste pour nous y inonder. Il déclara par la suite qu’il souhaitait son retrait de l’appartenance au clan. Je pris un certain temps pour réfléchir à la situation. Les doigts s’entremêlant les uns entre les autres, je reposais mes coudes sur ma table afin de prendre le temps d’analyser la situation. Après quelques secondes, le temps de calmer le jeu, je pris enfin la parole.

« - Kakeshuou-san. Vous devriez savoir autant que nous trois le danger que représentait votre défunt grand-père. Je suis le premier à être désolé d’apprendre la malédiction qui vous gagne, croyez le bien… Mais je suis désolé de vous dire que cela ne change en rien le fait que nous devons faire en sorte d’empêcher un second Hikaijuu de naître. »

Mon ton était calme, je voulais bien mesurer mes mots, puisque ce que j’allais proposer allait très certainement causer encore plus de désordre qu’il n’y en avait déjà.

« - Afin d’éviter cela, je pense que nous allons éviter de faire les erreurs du passé, mais sans pour autant laisser tout ceci, vous laisser impunie. Aussi, je vais proposer, afin d’éviter tout problème à venir… À ce que Kakeshuou rejoigne le conseil des Samui. »

Alors que certains pensaient s'êtres débarrassés de Kakeshuou lors de son ascension au Triumvirat, voilà que je demandai à ce qu'on lui rende sa place, comme une fleur. Sentant bien la discorde arriver à la suite de mes paroles, je levais une main à plat en l’air pour bien signaler que je ne voulais pas être interrompu.

« - Avant que vous ne commenciez à me traiter de fou, je vais vous demander de m’écouter jusqu’au bout. Oui, le clan Samui pour pouvoir conserver sa grandeur a dû agir dans l’ombre via des actes que l’on pourrait qualifier d’odieux. De ce fait, puisque vous nous accuser de vous cacher des choses, j’aimerais vous offrir la possibilité d’assister à nos décisions… »

Alors que je sentais les tensions monter, je repris la parole en ne gardant que mon index et mon majeur levés.

« - En revanche, il y aurait deux conditions pour cela. La première, est que même si vous faites partie du conseil, vous n’aurez absolument aucun droit de décision ni influence sur nos directives. Vos fautes sont trop graves pour qu’on puisse justifier une telle nomination, nous la justifierons tout simplement par votre rôle d’empereur. »

Reprenant ma respiration, j’enchaînai.

« - La seconde condition est beaucoup plus audacieuse… Je demanderais l’apposition d’un sceau sur votre personne, sceau qui ne sera utilisable uniquement par les membres du clan Samui, ainsi que Dame Yuki. L’utilité de ce sceau ? C’est simple… Si jamais nous estimons que le fantôme du Hikaijuu plane sur vous, nous pourrons activer le sceau qui arrêtera les battements de votre cœur, et donc, vous tuera. »

Voilà, je venais moi-même de larguer une bombe en plein milieu de la pièce. Il ne nous resterait plus qu’à voir comment ils allaient le prendre.

Samui Tae

L'embrasement qui m'habitait laissa place à la consternation, Kakeshou tels un katana aiguisé usa d'un subterfuge brillant pour déjouer ce que nous mettions en avants afin de gagner sa déchéance... Il est vrais que part le passé nous avons agis dans le secret le plus profond. Il est vrais que nous avons comme lui la fait mentit à un membre de notre clan. Hélas c'était à mon sens pour protéger le clan Samui. Et aujourd'hui si nous n'aurions pas tenue cette décision nous ne serions peut être plus de ce monde. Kakeshou ton attaque était belle, tout était quasiment parfait, maîtriser jusque dans le ton de ta voix. Cependant ton image est ternis à jamais et notre clan ne peut te laisser agir à ta guise.

Voilà que les sanctions pleuvent à présent. Et pas des moindres, entre la radiation du membre et le contrôle absolue sur sa vie, mes sots de confrères font preuves d'une imagination sans limite, allant d'un extrême à une autre. De toutes manières la personne qui tranchera sera la gamine en espérant que son choix soit le plus adapté et le plus judicieux possible. C'est maintenant petite que tu dois montré ta poigne et maintenant qu'il faut montrer que tu es digne des plus grands Samui ! J'allais à mon tour émettre l'idée qui fleurissait dans ma boite crânienne pour la sanction qui devait être attribué à cet abrutit de Kakeshou et j’espérai de tout mon âge que La miene retiendrai ma proposition au détriment des vieux séniles et jeune hurluberlus qui siégeaient à mes cotés :

- Ô toi grand Kakeshou ( le caressant dans le sens du poil, ou tendant la carotte à une âne pour qu'il avance ) regardes toi, tu étais déstiné à autre chose mais la puissance que tu as accumulées jusqu'à aujourd'hui a eu raison de ton être.

Je me tus un instant histoire de parler clairement et intelligemment à contrario des mes congénères :

- Hélas, ton grand père fut une menace pour le clan Samui, cette malédiction l'ai aussi, nous savons tous deux que tu ne voudras pas être contrôler par un sceau, tu es bien trop fier et ton image en prendrait un coup si jamais cela s'ébruite hors de nos murs sacrés. L’exile ? Je ne suis pas partisane de cette idée, ta fierté et ta colère te changeraient en une arme contre le Clan Samui et le Shukai. Cependant nous ne pouvons outrepasser les faits accomplis par ta personne. Nous ne pouvons pas tout effacer afin de te laisser une énième chance que je le sais tu ne saurais saisir que pendant un cours laps de temps avant de remettre en place tes idées malsaines.

Je baissa légèrement la tête et ferma les paupières afin de prendre conscience que mes paroles allaient être irréversible et qu'elles seraient à jamais gravées en ces murs. Mes ancêtres pardonnez moi...

- Je te demande des à présent d'agir en agent double toutes les actions que tu entameras devrons nous être communiqués tous projets que tu dessineras, tu nous remettras tu devras posséder notre avales à nous membres du conseil et celui du chef du clan avant d'entamer ne serait-ce qu'un pourparler. Dans le secret le plus profonds sans que d'autre membres hors de notre clan sache ce que tu accomplis à la faveur de la famille Samui. Ainsi tu démontreras ta loyauté envers nous même, et ainsi ta peine seras la culpabilités puisse-t-elle te ronger pour que tu prennes conscience de l'ampleur de tes actes.

J'en avais finis, le regard fiers tels un aigles avec la malice d'une vipère j'attendais la décision des autres membres du conseil.

De discussions en discussions et de révélations en révélations, je devenais doucement aussi blanche que les murs. Ainsi donc était la face cachée du clan lunaire des Samui. Ainsi donc, je découvrais petit à petit tout ce que l'on m'avait caché depuis ma naissance.

Un premier regard d'incompréhension après les révélations de celui que je considérais comme mon oncle fut lancé à son encontre. Puis un autre, à l'intention de ma grand-mère désormais. Étais-ce moi ou elle semblait vouloir noyer le poisson dans l'eau ? Je regardais une nouvelle fois les deux personnes qui pour moi s'affrontaient réellement dans ce conseil. Après une telle révélation, Kakeshuou semblait emprunt d'une rage sans pareille. La claque qu'il avait reçue de ma grand-mère ne semblait pas apaiser le moins du monde les tensions qui avaient envahi son cœur. Et moi dans cette histoire ? Je regardais grand-mère sans savoir quoi penser. Rage, perdition et incompréhension. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? Non plutôt, pourquoi nous avoir caché tout cela a moi et maman ?
Je sentis la main de Masayuki sur mon épaule et je me retournais discrètement, lui jetant un coup d'œil à la dérober alors qu'elle me murmurait discrètement à l'oreille :

"Nous pouvons interrompre le conseil si tu veux… Tu dois sans doute avoir besoin d'un peu de temps…"

Du temps ? Ce n'était pas du temps qu'il me faudrait pour accepter que ma famille n'était qu'un tissu de mensonges. Que tous ceux à quoi je croyais jusqu'à ce jour n'était que tromperie. Il me fallut un peu de temps pour parvenir à formuler une réponse compréhensible à l'intention de ma tutrice :

"Non … Je préfère que nous en finissions maintenant…"

Pourquoi étais-je aussi ferme dans mes propos ? Peut-être parce que j'avais compris ce que l'on attendait de moi à présent.

Alors que Tae finissait une nouvelle fois de donner son avis, comme à son habitude de façon franche et directe, moi, je me levais, pour rassembler en une seule voix, ce que j'avais entendu du conseil.
Mon regard se posa alors dans celui de mon grand-père donc les pupilles aussi profondes qu'un puits sans fond, me fixèrent, attendant le verdict alors que désormais, je regardais l'ensemble des présents de façon circulaire :

"J'ai entendu chacune de vos paroles et chacune de vos requêtes. Pour ma part, je vais trancher en son centre le gâteau afin que chacun obtienne une part de ce qu'il a demandé ! Kakeshuou Samui, vous êtes jugés coupable de mise en danger de notre fratrie, à cet effet, vous allez vous engager à tout mettre en œuvre pour que le clan Samui ne soit impliqué en rien dans vos agissements, de même que vous mettrez à ma disposition tous les moyens nécessaires pour que la pérennité de notre espèce ne soit pas entravée. J'exige une escouade de vingt hommes qui agira dans la discrétion la plus totale et qui sera entièrement dévouée à la cause de notre clan."

Silence, puis, je reprennais mon souffle avant de poursuivre :

"Afin que le clan Samui ne soit pas impliqué de prêt ou de loin dans vos agissements, je recommande un bannissement temporaire de nos terre et de notre conseil ! A compter de ce jour et pour une durée de 450 Lunes, vous ne pourrez plus pénétrer en ce palais, n'y même siégé au conseil. Votre retour en ce dernier passera par un vote à l’unanimité ou par votre défection."

Je me tue quelques secondes, me laissant encore un peu de temps avant de prononcer la suite du verdict qui elle serait, sans aucun doute, différente. Beaucoup plus douloureuse qu'elle n'y paraissait pour moi :

"Pour finir, concernant le mal qui vous atteint. Bien que les propositions de mes congénères semblent respectables en connaissance de cause, je souhaiterai moi-même observer l'évolution de ce dernier afin d'envisager une solution médicale. Vous serez dans l'obligation d'effectuer un contrôle médical avec moi tous les trois mois. Je ne veux pas que vous soyez mis à l'écart, car c'est selon vos dires l'un des facteurs qui fait croître la maladie… Si jamais le mal devient trop fort, trop puissant, et entrave votre perception et vos agissements je…"

Ma voix se tue et je fermais les yeux, les plissant douloureusement :

"Je ferais mon devoir comme vous avez fait le vôtre… Je prendrais votre vie."

Mes yeux ne quittaient plus mon grand-père dévoilait désormais. J'hésitais un peu, mais finalement, je déclarais :

"Si cela devait arriver, conformément à la règle 1.3 de la constitution impériale, je prendrais votre suite à la tête de l'empire, car, il semblerait que visiblement, je sois votre descendante légitime !"

Silence désormais.

"Est-ce que cela vous convient monseigneur ?"

J'avais dit cette dernière phrase avec une voix emprunte de dégoût, car je savais qu'au fond de lui, c'était ce qu'il souhaitait depuis le départ. Il avait gagné.

Dernière édition par Samui Yuki le Dim 21 Juin 2015 - 12:47, édité 1 fois

Encore cette condamnation à mort … les Anciens n’avaient vraiment que ce mot-là à la bouche. L’exclure du Clan ? Comme si cela était possible. Ces gens ne le réalisaient sans doute pas, mais Kakeshuou était bien plus en position de force qu’ils ne pouvaient le penser. Avec le soutien de l’ensemble de l’Empire par plébiscite militaire, sa position était désormais incontestable et irrévocable. Ils pouvaient toujours prendre la mesure symbolique de le bannir et de le « priver » de son nom, ce dernier continuerait à l’arborer et à en être fier. On ne peut refaire Sang qui coule dans les veines. Par ailleurs, si son idéal impérial de Paix Universelle finissait par s’imposer, comment ces Anciens se justifieraient-ils d’avoir exclu de leurs rangs l’homme qui mènerait le Monde Ninja vers une Paix perdue depuis des lustres … ?

Ce vieux Hideaki, de quoi pouvait-il bien parler ? Lui, avoir du respect ? Cet homme n’avait jamais respecté qui que ce soit. Contrairement à Kakeshuou, il n’avait passé que très peu de temps sur les champs de bataille ou à travers les missions. Il avait été tôt recommandé au Conseil et y avait siégé. Il demeurait l’un des principaux garants du Conseil Samui. Mais était-il toujours capable de discernement objectif ? Que savait-il encore des missions qu’enduraient les hommes chaque jour ? Comprenait-il qu’en acceptant le Shukaï tel qu’il était auparavant, tout ce qui en aboutirait serait davantage de sacrifices et de pertes sans la moindre compensation ? Trop avide de sa position, trop inquiet de voir quelqu’un la lui voler, il oubliait trop rapidement ses responsabilités pour ses intérêts personnels … . Comme beaucoup ici qui tenaient davantage à la chaleur de leur coussin aux fesses qu’à la survie d’un plus grand Nombre … .

Les demandes excessives s’enchaînèrent les unes après les autres … . Emprisonnement, sceau de contrôle. L’idée absurde de jouer « agent double » contre l’Empire fut même évoquée ! Bande de fous … . Il est tellement facile pour vous de dénigrer tous les actes d’un homme vieux d’une cinquantaine d’années sur une addition revenant à 1+1. Adieux, les cicatrices héritées des nombreuses guerres, la vague reconnaissance obtenue après tant de sacrifices. Désormais, Kakeshuou se devait d’être un Ennemi du Clan, si ce n’était un Ennemi d’État. Qu’étaient-ils prêts à faire pour se mettre ens sécurité ? Depuis quand la Race était-elle aussi craintive des éléments extérieures ? Cette histoire de « protéger le Clan » en était la preuve : les Samui avaient toujours été exposés au danger, et ce depuis qu’ils avaient intégré un Village Ninja. C’était avec votre fidèle serviteur qu’ils s’en rendaient compte ? Puéril … .

La décision devenait de plus en plus évidente. Non pas celle du Conseil, qui avait décidé bien avant cette figuration de procès, mais bien celle de l’Empereur. Il se demandait s’il devait en arriver là ; mais il était plus que clair qu’il devrait faire un choix difficile. Était-ce le signe d’une scission qu’il avait espéré ne jamais voir arriver ?
Bien malgré elle, les derniers mots de Yuki Samui, désormais chef de Clan, seraient des plus utiles pour rebondir.

~ Je dois les refuser.

Oser prononcer ces mots devant l’ensemble du Conseil était certainement quelque chose auquel personne ne devait s’attendre ! Refuser une décision finale venant du Chef de Clan : était-ce une déclaration de guerre ouverte de cet homme contre l’ensemble de son Clan ?
Le regard était toujours aussi dur, toujours aussi froid. Était-ce de la haine ? Pas vraiment ; juste de l’exaspération, mêlée d’une forte conviction. Droit dans ses bottes et dans sa tête, Kakeshuou Samui n’entendait pas voir le procès s’achever de la sorte. Il avait été au service de cette communauté et lui avait rendu les plus grands services pendant de longues années de dévotion. Il n’entendait pas se faire traiter comme un moins que rien par des Anciens depuis trop longtemps retirés de la vie de Ninja. Il avait bâti sa réputation, son Clan, son avenir. Il était hors de question de se laisser piétiner et de se faire promener en laisse comme un toutou après tant de sacrifices.

Mais il ne comptait pas faire face avec un seul « non ». Même si ce Conseil restait sourd et idiot, il conssentait à leur faire part d’un peu de réflexion et de sagesse partagée par tout être humain ; sans doute dans l’espoir que cela puisse en réveiller quelques uns, même cela restait dur à croire.

~ Bien que cela me soit proposé, je ne veux pas d’une place au Conseil. J’apprécie cette proposition, mais je me suis moi-même retiré du Conseil pour occuper des fonctions au sein du Shukaï, pour y représenter le Clan. D’ailleurs, certains y verraient un pouvoir supplémentaire dont je ne veux pas. Contrairement à certains ici qui ne pensent qu’à leur confort et à leur sécurité, je n’ai jamais failli à mon Devoir et j’ai toujours consacré mon existence et mon être à la sauvegarde de notre Race. Non pas dans un but personnel et totalitaire, comme certains obtus semblent incapables de le concevoir … .

Une attaque directe, et non cachée. On avait trop rapidement prêté à Kakeshuou Samui d’être un opportuniste avide de pouvoir. Lui qui avait tout donné, et tout sacrifié pour le Clan avait du mal à entendre ce qu’il avait entendu. Certains membres de ce Conseil ne doutaient vraiment de rien ; encore plus révoltant de voir qu’ils se pensaient au dessus des Lois et des Règles les plus élémentaires. C’était lui que l’on traitait de despote ? Et ceux qui souhaitaient le manipuler dans l’Ombre, que cela faisait-il d’eux : des Dieux ??

~ J’ai du mal à concevoir que certains d’entre vous voient à travers moi un pion que l’on pourrait balader aussi facilement. Jamais je ne jouerai le rôle d’agent double que certains d’entre vous me demande. Je suis maintenant Empereur par plébiscite militaire et volonté de l’ensemble des Combattants ; tout en restant Samui au plus profond de mon cœur, jamais l’Empire ne sera confié à des personnes aussi éloignées de ses activités et de son Idéal.

Un regard vers Seijiro, à présent. C’était probablement celui qui s’était le plus impliqué dans ce procès et avait souhaité donner une chance à l’ancien membre du Conseil. Le seul à ne pas parler de « condamnation » et à saisir l’intérêt du Clan lors de ce Coup d’État. Certes, il y avait eu danger, mais il était désormais passé ! Et nombre de possibilités à obtenir !

~ Même si vous êtes nombreux à le penser, je ne suis pas un homme avide de pouvoir. Comme l’aura certainement remarqué Yuki-Dono, me placer un sceau contre le « Hikaijuu » est inutile. J’ai déjà pris les devants, et me suis fait apposer un Sceau de contrôle par quelqu’un d’important et de confiance au Shukaï. Je suis donc déjà « sous contrôle », et j’avoue préférer être sous la surveillance d’un homme serein que d’un Conseil orgueilleux … à l’exception de certains.

Il y avait là un léger signe de tête envers les deux hommes du Conseil qui étaient restés ouverts et attentifs aux différents points. Et avec cela, la crainte serait peut-être un peu dissipée. Même si ce n’était pas garanti … . En ce qui le concernait, Kakeshuou Samui avait toujours pris l’entière compréhension de la situation. Il savait bien qu’un contrôle était nécessaire, même s’il s’y révoltait. Mais que le Clan soit à l’origine de chacun de ses actes, de chacune de ses décisions était juste impossible. Il était hors de question qu’il se soumette à une telle contrainte, lui qui oeuvrait aujourd’hui pour une Liberté universelle … .

De retour vers celle qui se révélait être sa petite-fille. Elle avait annoncé son jugement. Un jugement qu’il pouvait comprendre, et qui lui semblait correct. Le bannissement du Conseil était en soi une évidence – et ne l’importait que peu, tant que son Parti resterait représenté dans ces murs – et l’examen médical aurait une nécessité claire. Encore fallait-il voir si la jeune Chef de Clan serait capable d’analyser un corps fait essentiellement de glace. C’était sans doute quelque chose de difficile ; mais elle saurait mettre chaussure à son pied.

Notre homme mit donc un genou à terre, le poing contre le plancher des lieux.

~ Je ne peux vous fournir la vingtaine d’hommes que vous demandez pour votre protection. Je me dois d’attribuer les troupes de l’Empire en fonction de ses besoins prioritaires. Et malgré sa position, aucun danger immédiat ne pèse sur Yuki no Kuni, ni sur notre Race. J’ai cependant prévu de replacer le Clan dans sa fierté passée, afin de lui rendre sa grandeur. Vous-même, Yuki-Dono, et Aokiji, aurez un rôle à jouer au sein de l’Empire des Pays Neutres. Un rôle qui vous donnera bien assez de pouvoirs et de responsabilités pour que les Samui ne se sentent pas « trahis » par mes choix … . En revanche, j’entends bien votre jugement et je l’accepte. Je me tiendrais malgré tout entièrement disponible au Clan auquel je reste éternellement fidèle ; comme l’a montré ma vie … . Je me permets donc dès à présent de me retirer … . Roujuu … Hanshu … .

Avec ce salut, notre homme se redressait, récupérait son vêtement pour le jeter au dessus de son épaule meurtri et prenait le chemin de la sortie. Bientôt, les membres du Clan seraient informés de cette décision.
C’était une bonne chose : il n’était pas exclu – la pire condamnation qui aurait pu lui tomber dessus – et sa petite-fille avait pris une décision juste qui répondait aux attentes prioritaires du Clan, sans se mettre en danger. Elle entrait pleinement dans la fonction. Espérons qu’elle serait à la hauteur, et qu’elle gagnerait de la grandeur dans cette fonction si importante. Elle pourrait déjà, malgré le choc de la nouvelle, compter sur le soutien d’un vieux briscard toujours aussi déterminé à se dévouer à son Clan et aux Siens.

# Nihihi tu t'en sors à bon compte, bien joué ..

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