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 L'exil [Yanosa]

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Message(#) Sujet: L'exil [Yanosa] L'exil [Yanosa] EmptyJeu 14 Mai 2015 - 3:42

Mes pas sont lourds. Toute mon énergie est complètement disparue. J’ai assassiné un innocent. J’ai trahis Miyuki et Kennei. Je me suis allié avec cet homme aux cheveux pratiquement blanc, ce Shûkaijin qui a détruit toute la demeure. J’ai fait un choix difficile, un choix que je referais si la même situation advenait à se produire de nouveau.

Ma décision était prise, j’allais rejoindre l’archipel près de Mizu no Kuni pour retourner chez moi. En fait, je compte m’exiler dans une des multiples maisons qui m’appartiennent pour quelques temps. J’ai choisi celle dans les îles simplement parce que c’est plus simple. Là-bas, tout est si pur, si simple. C’est violent, c’est direct, mais c’est simple.

En cheminant vers le contré de l’Herbe dans l’optique de rejoindre mes biens dans ma demeure à Gio dans la contrée de la Pluie, je repasse dans mon esprit les images de l’affrontement. J’ai bien surveillé l’étage, j’ai accueilli les hommes, l’un d’eux à tenté de me manipuler alors que l’autre a tenté à ma vie. J’ai fait une entente avec le blond dans l’espoir de n’avoir qu’une mort : le Daimyo. Le barbu est disparu. J’ai ensuite usé de la garde pour retrouver le dirigeant qui s’était enfuit. Finalement, j’ai rattrapé le Daimyo, coupé sa tête et je l’ai apporté avec celui qui a tenté de me manipulé à celui qui m’a trahis. Cependant, un énorme Scorpion a tout détruit et mes amis n’ont pas pu comprendre, à ce moment-là, ce qu’ils faisaient et je n’ai pas eu le temps de leur expliquer.

L’élément déclencheur me revient subitement dans la tête.


*Yanosa.*


Je fais un tour sur moi-même. Sous le clair de lune, je peux voir une partie clairsemée de l’immense forêt qu’est Kusa no Kuni. En m’y rendant, je découvre que je me situe à l’endroit où le fleuve s’élargie pour devenir un lac. Ça me semble être un emplacement parfait pour communiquer à l’homme aux cheveux rouges. Je sors le parchemin unique que me lie à lui et y inscrit un message.

Message:

Je laisse tomber mes carquois au sol et m’allonge en accotant ma tête sur le plus gros. Je lance mon cure-dent dans les airs d’une pichenette et glisse mes bras sous ma nuque alors qu’il monte rapidement vers le ciel noir. Je regarde les étoiles pendant un moment. À la dernière seconde, j’attrape le bout de bois directement entre mes lèvres.

Je songe, bercé par le vent et le bruit des feuilles, aux répercussions de mes actes. Je pense au code du Zen’Ryou. Je révise chacune des règles intérieurement tout en observant le mouvement des nuages sous la lune et les étoiles ayant un accès visuel aux cieux.


*Un, toujours aidé celui qui en a besoin. J’ai tenté d’aider tous ceux qui en avaient le plus de besoin! Tous les gardes et les civils qui seraient morts si une guerre éclatait! Deux, ne jamais juger avant de comprendre l’histoire. Je suis le seul qui a pensé! Ils se sont lancés sans vraiment songer, une seule seconde, aux conséquences. Ils sont la cause de tous ces morts. Trois, n’utiliser les armes qu’en dernier recours. Je n’ai tué que le Daimyo. C’était le seul moyen! J’ai vu Miyuki battre des dizaines de gardes sans raison. C’était le dernier recours pour sauver toute la nation! Quatre, considérer chaque personne comme son égal. Kennei et Miyuki semblent avoir mis le Daimyo au-dessus de toute la nation. Moi, ce que je désirais, c’était sauver tous les autres au prix d’une seule vie. Si on met les choses en perspective, une vie contre des centaines, voire des milliers, c’est un échange sensé. Cinq, l’évolution du clan. De vouloir sauver toutes les vies cause nécessairement la perte de vies. De bien trouver la meilleure méthode pour en sauver le plus grand nombre, c’est là que se trouve la solution. Il faut qu’ils comprennent ça.*


Je soupire longuement en sentant le sommeil me tirer vers son monde.


« Je n’ai pas trahis le code... »


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Message(#) Sujet: Re: L'exil [Yanosa] L'exil [Yanosa] EmptyDim 17 Mai 2015 - 11:35

Les choses avaient été faites et bien faites. Yanosa n'avait pas ménagé ses efforts pour que l'issue ne dépende que de ses proies : un homme et une femme faibles, en apparence comme dans les faits, qu'il avait été avec Asuka chargé d'assassiner par sa hiérarchie, désormais résumée en une seule et unique entité, Kakeshuou Samui. Ce dernier se doutait-il -le pouvait-il seulement?- que l'un de ses plus fidèles collaborateurs et encore aujourd'hui en apparence son bras armé et tranchant, que celui-là œuvrait entièrement et sans retenue pour ses propres desseins ? Ou plutôt même, pour des desseins qui relevaient du positif collectif et du nouvel avènement d'une race entière pour l'instant coincée et étriquée dans ses carcans millénaires ? Probablement que non. Mais l'homme, s'il possédait bien des défauts depuis longtemps connus du guerrier rouge, avait à minima acquis au cours de sa longue vie une méfiance à l'épreuve de tout forme de naïveté ou de crédulité. Un trait de caractère que le jashiniste devrait surveiller ou éviter d'éveiller chez la tête du nouvel Empire shinobi... Mais alors que Yanosa se voyait déjà, prospectant à l'intérieur du pays, propageant de façon naturelle et directe sa vue, Sa vue, de ce que doit être l'homme et de ce à quoi il doit aspirer, une vibration ténue et éphémère se fit sentir à son ceinturon. Il faisait toujours nuit, et lui et Asuka avaient établi un camp de fortune pour se poser et réfléchir à leur prochain mouvement. Il leur faudrait très certainement retourner au Shozaichi, ne serait-ce que pour fourni le rapport d'usage, et bien paraître aux yeux du Kamui demeurait, pour le moment, d'une importance plus que capitale...

Et, alors que ses yeux se posaient sur le texte qui venait d'apparaître sur le parchemin qui le liant à l'épéiste Takusanken, le jashiniste vit l'impérieuse nécessité d'une rencontre avec ce dernier se présenter, même au delà de celle de rentrer rapidement à la capitale pour s'assurer de rester dans les faveurs du Kamui. Car si ne pas éveiller les soupçons du loup était nécessaire, s'assurer du positionnement d'un berger potentiel en devenir l'était tout autant, surtout dans ce contexte. Yanosa avait demandé à Takusanken de laisser ses « collègues » de feu l'Alliance disposer du Daimiyo de Taki... L'avait-il vraiment fait, comme stipulé dans son message ? S'était-il écarté pour laisser le cours naturel des choses se poursuivre ? Ou bien laisser un homme se faire ôter la vie lui avait-il été trop insupportable ? En l'état, impossible à dire, vraiment. De leurs entretiens passés, Yanosa avait retenu une logique de front chez l'épéiste, une logique pas dénuée de valeur, mais dont les cheminements pouvaient encore parfois lui échapper. Sa décision était de toute façon prise et bien prise, lorsqu'il finit par l'annoncer à Asuka.

« Hmm.. Nous avons quelqu'un à voir, Asuka. Nous partons avant l'aube, soit prête. »

Et ainsi, avant que les premières lueurs du soleil ne puisse se laisser deviner à l'horizon, le duo s'en alla vers la position détaillée par Takusanken dans son message. Inutile de l'avertir de leur arrivée, toutefois, car si piège il y avait, il était on ne peut plus inutile de donner un trop plein d'information à ses instigateurs. Le guerrier rouge emprunta dans le même but un trajet détourné pour rejoindre l'étendue d'eau laissée à son interprétation dans le message, y arrivant par le sud-ouest plutôt que par le nord et laissant à Asuka le soin de détailler les environs et de les garder sous surveillance, le temps de l'entrevue. Inutile pour elle de se cacher, mais inutile aussi qu'elle puisse se faire prendre dans un hypothétique piège en même temps que son sensei. Les sens de ce dernier ne flairèrent cependant rien qui puisse s'apparenter à un guet-apens, aussi finit-il par s'approcher de l'aura qu'il avait identifié depuis près d'un kilomètre, celle de l'interlocuteur auquel il s'attendait. Marchant simplement vers lui, un fin gilet sans manche marron sur les épaules, il n'attendit pas plus avant d'entamer le dialogue, tandis que de maigres rayons doux et lumineux commençaient à les frapper tout deux sur le côté.

« Takusanken-san. Vous avez une petite mine. Et vous êtes... seul. Autant qu'on puisse en juger en tout cas, rajouta-t-il en tournant la tête de part et d'autre avant de se recentrer sur l'épéiste. Ne vous en faites pas pour Asuka, elle est mon apprentie et une femme en qui on peut avoir confiance. Or, donc... Vous voulez comprendre, c'est bien ça ? Je vais vous y aider, si c'est là tout ce qui nous retient.

Les chefs sont des freins et des cancers, qu'il nous faut déraciner et recycler -quand c'est possible. Tous autant qu'ils sont. Et les Daimiyos de feu l'Alliance ne font pas exception. Parce qu'au fond, Takusanken-san, qu'est-ce qui fait que le monde est rempli d'Hommes faibles, hm ? Auriez-vous, vous, un début de réponse à cette question ? J'ai, moi, la réponse, simple et pourtant cachée aux yeux de tous, en pleine lumière : ce sont ceux qui s'arrogent le pouvoir contre-nature de dominer leurs semblables, souvent par la tromperie et la duplicité, qui sont à l'origine de cet état de fait.

Et nous allons régler ça. Vous me comprenez ?
 »

Noterait-il que dans le discours du guerrier rouge, rien ne semblait vouloir ou pouvoir rendre d'exception possible ?... Même pour le nouveau Kamui dont il était sensé porter l'étendard ? Oui ou non, peu importait, car il était toujours temps de retirer sa main du feu avant qu'elle ne commence à brûler...
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Message(#) Sujet: Re: L'exil [Yanosa] L'exil [Yanosa] EmptyLun 18 Mai 2015 - 17:30

Je me réveille en moment où un bruit de pas étouffé retentit non loin. Ne sentant pas d’hostilité, je bouge lentement, observant au loin le soleil qui se lève.


*Quelques deux ou trois heures de sommeil, c’est beaucoup plus que j’aurais pu espérer.*


Je force durement sur mes jambes pour le lever et faire face à l’homme qui vient tout juste d’arriver. Yanosa, celui qui m’a sauvé de l’île mystérieuse, celui qui m’a aidé à faire traité avec l’Alliance des Pays Neutres, celui qui m’a inspiré et qui m’a demandé, beaucoup plus tard, de laisser mourir le dirigeant du Pays des Cascades. Comme à son habitude, il arrive avec une certaine nonchalance et une présence grande et solide en plus d’une assurance qui m’impressionne toujours.

Je le salue d’un signe subtil alors qu’il souligne mon état ce à quoi je ne réponds que d’un mince hochement de la tête et d’un faible sourire. D’un même mouvement du crâne, je lui démontre qu’il a raison de croire qu’il n’y a que ma présence, ici. Les salutations complétées, je reprends place sur mon carquois, mais en position assise cette fois-ci. J’attrape le second et le laisse tomber plus loin, invitant Yanosa à y siéger s’il le désire. Par la même occasion, j’écoute les propos de l’homme aux cheveux rouges.

Je gratte l’arrière de ma tête.


« Les hommes faibles? »


Mes sourcils se froncent, une lueur apparaît au fond de mes pupilles, comme si je venais tout juste d’éveiller quelque chose profondément.


« Attendez, un instant. »


Je prends une longue inspiration tout en réfléchissant.


« Vous dites que parce que les hommes cherchent à avoir du pouvoir alors qu’ils n’ont pas la force de le faire physiquement sont nécessairement faibles? Je ne suis pas certain de suivre. »


Je secoue la tête.


« Je peux comprendre qu’il faille déplacer ou remplacer quelqu’un qui agit nécessairement que pour lui laissant derrière une nation ou une famille. Ça je comprends. Si quelqu’un trahis la liberté d’une autre personne pour étendre la sienne, ce n’est pas bien et c’est quelque chose qui doit être corrigé. Ça je comprends. »


Je passe une main lentement dans ma chevelure plutôt grasse et pleine d’herbe.


« Mais, vous croyez réellement que tous les Daimyôs et tous les dirigeants sont de mauvaises personnes? Quel est le plan, ici? Tuer tout le monde? Dites-moi, c’est ce que veux faire cet homme? Tuer tous les gens? Pourquoi? Dans quel but?»


Je tente de cacher ma rage et mon dédain de ces propos et mon état épuisé m’aide franchement, mais il est réellement possible de voir, dans le fond de mes yeux, cet étincelle de haine qui ne demande qu’à fleurir.
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Message(#) Sujet: Re: L'exil [Yanosa] L'exil [Yanosa] EmptyVen 22 Mai 2015 - 0:28

Il devait savoir. Il devait rapidement savoir. Takusanken... Allait-il comprendre, lire entre les lignes ? Allait-il s'horrifier, s'émerveiller, s'offusquer peut-être ? Quelle que puisse être sa réaction, son ressenti, il devait lui donner à lui, le guerrier rouge, pour que ce dernier puisse savoir sur quel pied danser la valse à venir. La duplicité était une plaie, une arme à double tranchant utilisée en tout lieu et en tout temps depuis des générations innombrables. Un mal millénaire que Yanosa désirait éradiquer... et qu'il était pourtant contraint de manier lui-même, tel un génie au milieu d'un asile, où le moindre mot de travers pouvait provoquer votre enfermement à vie et sans condition. Aussi guettait-il... Il attendit, ignorant l'implicite invitation à s'asseoir en se contentant de se placer accroupi, face à son interlocuteur, ses coudes appuyés sur ses genoux.

Il entendit alors l'épéiste, vraisemblablement fatigué, éreinté et sans doute encore chamboulé parce qu'il lui avait été demandé de faire la veille, fournir son interprétation saccadée, erratique et aux multiples trous logiques de ce que venait de lui exposer le jashiniste. Et aussi difficile que ce fut... Yanosa ne broncha pas. Il laissa Takusanken finir son exposé de questions, pour certaines presque rhétoriques, ne hochant la tête ni ne levant les yeux au ciel. Un parfait miroir de néant. Parce que le doute était permis, parce que tout le monde ne pouvait pas capter ses idées -celles de Jashin- et les faire siennes en un clin d’œil en les attrapant au vol, pour toutes ces raisons, il se tut et attendit avant de répondre avec une franchise redoublée. Et... si il fallait en venir à ça... Si Takusanken n'était pas prêt à entendre ces choses et si il voulait aller jusqu'à se faire un ennemi du guerrier rouge... Alors ce dernier prendrait les dispositions qui s'imposent dans ce genre de circonstances.

« Quand tu parles de « cet homme », je suppose que tu fais références à Kakeshuou Samui... mais je vais te demander, pendant au moins un moment, de l'oublier tout à fait complètement. Car ce dont nous parlons ici, Takusanken, c'est d'idéal, et de principe de vie.

Il n'y à qu'à voir... comment moi et mon apprentie nous sommes occupés de nos cibles, cette nuit. Nous leur avons laissé le choix... un choix chacun, à vrai dire. Des choix peut-être difficiles, mais qui étaient à leur portée, je pense, aussi bien intellectuellement que physiquement. Et ils sont pourtant morts tous les deux, par leur simple bêtise, leur incapacité à voir plus loin qu'eux-même. Ironique, non, pour des gens qui se disent capables -et revendiquent même le droit exclusif!- de régner sur tout un pays. Le bien... le mal... ces concepts ont assez peu avoir avec notre réalité, je te l'assure. Nous ne sommes que pensées et actes, tendant la main vers le divin dans un espoir d'accomplissement et de reconnaissance
, dit-il en se redressant de toute sa hauteur.

Tuer tout le monde ? Nan... tout à fait grotesque, hors de propos et hors de question. Enlever du paysage les éléments qui se dressent devant un avenir qui soit foncièrement meilleur... ? On se rapproche déjà un peu plus de la vérité -s'il en existe seulement une, pleine et entière. Toi et moi... nous connaissons notre force. Nous savons qu'elle est hors de la moyenne, qu'elle n'appartient pas au monde des masses, du peuple dans son entier. Elle nous donne du pouvoir... celui de faire... quoi ? Tuer ? Certainement mais encore... ? Se faire adorer, se faire obéir de nos prochains ? Aussi, oui. Ce sont pour ce genre de raisons, usuellement, que les individus courent après le pouvoir, et pourtant... si seulement ils se rendaient compte... à côté de quoi ils passaient.

Un autre monde est possible, Takusanken. Je ne te parle pas d'un monde sans violence -car elle est inscrite naturellement dans notre cœur, mais d'un monde de vraie prospérité à l'échelle de toute notre espèce. Alors... le veux-tu ? Hm ? Est-ce que tu veux pouvoir apporter ta pierre à cet idéal ? 
»
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Message(#) Sujet: Re: L'exil [Yanosa] L'exil [Yanosa] EmptyMar 26 Mai 2015 - 18:28


*Un avenir meilleur? Une nouvelle prospérité pour tous les hommes?*


Yanosa se relève aisément de sa position accroupie. Je le suis difficilement, mon corps complètement endolori, mon manque flagrant de sommeil évident. J’ai un petit effet d’étourdissement qui n’apparaît pas sur mon visage puisque mes sourcils sont froncés. Je suis passionné par cette conversation et ne trouve pourtant rien à répondre avec aisance.


« Donc… »


Je soupire longuement, déplaçant les plusieurs mèches devant mes yeux hors de mon champ de vision, avant de me tourner vers l’apparition de l’astre diurne.


« Si je comprends bien. »


Je me gratte la nuque quelques fois.


« Vous me dites, d’une part, qu’un monde sans violence est impossible et, de l’autre, que de tuer certaines personnes clés permettrait d’offrir un vent de nouveau à tous les êtres humains? C’est ça? »


Je me retourne lentement.


« Je n’aime pas tuer, Yanosa. Je ne le fais pas souvent et seulement si ça permet d’éviter beaucoup de blessures et de morts. »


Je souffle une autre fois.


« De quel idéal parle-t-on ici? De nouveauté? D’évolution? De changement? De révolution? J’écoute vos paroles et, pardonnez-moi si j’ai mal compris, et je comprends que vous désirez faire taire ceux qui retiennent toute l’espèce humaine de par leurs limitations. Je comprends très bien. Je ressens la même chose pour les miens, les habitants du Fer qui restent coincés dans leurs coutumes et traditions depuis aussi loin que je le sache. Cependant, je ne pense pas que prendre de force la place à la tête de la nation soit nécessairement la meilleure méthode. »


Je soupire encore, c’est peut-être de l’épuisement ou de la fatigue. Quoi qu’il en soit, mon esprit est lourd.


« Quel est l’idéal? Vers quel but travaillez-vous? Je ne vois pas l’utilité de… »


Une lueur apparaît au fond de mon esprit. Mon expression change en un seul instant, comme illuminé par quelque chose qui était resté profondément caché dans mon cerveau. Je comprends, maintenant, l’objectif.


*Pourquoi tuer les dirigeants? Tuer les Daimyôs pour prendre contrôle des pays juxtaposés. Une fois que c’est fait, faire adopter aux peuples des règles et des codes de la Capitale. Si les chefs sont faibles ou mauvais pour leurs peuples, les systèmes d’un autre peuvent être plus aptes. Voilà ce qu’est que l’expansion! Une fois que c’est fait, l’armée est agrandit et, donc, la force de frappe est plus grande. Ainsi, les coffres se garnissent et il est possible de se développer d’avantage!*


Un sourire apparaît rapidement et disparaît aussi. C’est comme si le but était intéressant, mais je voyais toutes les étapes entre temps. Je viens de regarder la finalité et je pèse le poids des moyens qui seront utilisés.


« C’est donc ça! Vous voulez mettre fin aux querelles des petites nations. Vous voulez réunir les gens sous un même drapeau; une grande nation dirigée par les hommes forts qui font les choix pour les autres, c’est ça? Comment savoir si ces choix sont les bons? »


Je secoue la tête de gauche à droite. Je ressens une seconde d’engourdissement après ce simple mouvement.


« Vous savez que j’ai beaucoup de respect pour vous, mais je ne suis pas certain que ce soit la meilleure approche. J’ai déjà voulu – ou je le veux encore, je ne suis pas certain – rassembler les gens sous une même bannière, celle de la paix et de la protection des siens. Ça n’a fonctionné qu’à moitié. Quelle est la vôtre? Que les gens abandonnent leur liberté pour la sécurité? »


Malgré le rapprochement entre ces paroles et mes idéaux et objectifs, je trouve néanmoins moyen d'user de terminologie qui permette de faire croire le contraire. Je suis révolutionnaire, oui, mais je ne veux pas me positionner derrière des gens qui le font pour les mauvaises raisons. Qui est réellement Yanosa? Quels sont ses objectifs? Et qu'est-ce que l'Empire? Quels sont leurs idéaux?
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Message(#) Sujet: Re: L'exil [Yanosa] L'exil [Yanosa] EmptyMar 23 Juin 2015 - 20:56

L'épéiste pense, il réfléchit, il mûrit les propos de l'ancien Nukenin à mesure qu'il les entend, qu'il les écoute avec attention. Et pourtant de ses réponses, il ne se dégage pas une pleine compréhension de l'exposé de Yanosa.

« Eviter la mort, éviter la souffrance, ce n'est pas une fin en soit, Takusanken, il faut que tu t'en rendes compte. Vivre en espérant ne pas être confronté à ces deux grandes Némésis est une chimère, un faux objectif. »

Mettre les points sur les -i-, préciser, affiner... Enseigner, aussi, en quelque sorte. C'était ce à quoi s'employait là le jashiniste, sûr de son fait, convaincu qu'il y avait quelque chose à retirer de ce dialogue, de ce contact prolongé avec un individu qui avait vraisemblablement l'esprit ouvert et était doué de réflexion. Si le guerrier rouge pouvait en effet espérer rallier ne serait-ce que tacitement le Katsuo à sa cause, il disposerait d'un appui qui, ponctuellement, pourrait se révéler vital. Tout aussi vital que le soutient continu que lui offrait désormais Asuka, plus par pure fidélité que par conscience idéologique pour le moment, mais dont les facultés et la fidélité n'avaient pas d'égales. L'intérêt que portait déjà Yanosa à Takusanken gravit en sus d'un échelon lorsqu'il mentionna « les siens », ceux du pays du Fer. Le pays des samouraïs ? Etait-il affilié à cette communauté aussi fermée que traditionaliste ? Il n'avait en tout cas pas l'air d'être tout à fait d'accord avec la façon dont se faisaient les choses là-bas, un point de discorde qui pouvait aussi être exploité, éventuellement...

La réflexion menée par l'épéiste sembla ensuite atteindre un paroxysme lorsqu'il coupa lui-même sa phrase, comme arrivant subitement à une conclusion... qui ne s'avéra correcte qu'en partie. Une interprétation des propos de Yanosa qui était à vrai dire aux antipodes du message qu'il avait voulu faire passer, et qui appelait donc encore une fois à davantage de précisions. Ses lèvres froncées sur le côté, le guerrier rouge croisa les bras, pivotant plusieurs fois sa tête de gauche à droite pour signifier son erreur à l'épéiste.

« Mettre fin aux conflits qui n'ont pas lieu d'être et qui sont menés pour des raisons aussi stupides qu'égoïstes, c'est pour sûr un but que nous poursuivons tous... Mais... laisse-moi te dire, Takusanken, et ce malgré mon appartenance à l'Empire... que réunir les gens sous une bannière... leur dicter leur conduite, faire leurs choix à leur place. Tout ça n'a aucun sens et ne devrait pas avoir lieu d'être, dit-il en décroisant les bras et en se tournant de côté.

Quand je te parlais tout à l'heure du pouvoir qui est le nôtre, de ce qu'il nous permet d'accomplir, nous, individus seuls et isolés parmi les populations... Je n'insinuais pas que nous devions en faire usage pour mener, pour contrôler et diriger. Non, tout le contraire, Takusanken, tout le contraire... Pourrais-tu imaginer, dit-il en faisant de lents allez-retour devant l'épéiste, ce que notre espèce pourrait accomplir si nous avions tous ma force ? Si tous avaient ta dextérité, ta précision, notre vitesse ? Si en lieu et place de simples citoyens asservis par les limites qu'ils se fixent eux-mêmes et que leurs dirigeants leur impose, nous pouvions compter sur autant d'individus non seulement éclairés, mais capables de prouesses qui sont pour l'heure notre apanage exclusif...?

Plus d'envie ou de jalousie qui tienne devant une égalité aussi glorieuse. Et les possibilités... Infinies, tu ne penses pas ? Et cette hypothèse, Takusanken... si elle était plus que ça ? Si elle pouvait trouver une réalité très tangible là, dans les mois à venir, qu'en dirais-tu, hm ?
 »

Yanosa s'était arrêté devant le Katsuo, une main tendue vers lui, ses doigts crispés sur une sphère invisible qu'il semblait pouvoir serrer aussi fort qu'il le voulait.
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Message(#) Sujet: Re: L'exil [Yanosa] L'exil [Yanosa] EmptyMar 30 Juin 2015 - 18:21

Un sourire apparaît sur mon visage. Il est rempli de cynisme. Je reconnais cette sensation, c’est celle que j’ai lorsque je me dois d’affronter un criminel. C’est ce pétillement qui crispe mes muscles et détend mon esprit. Je sens ce besoin d’être arrogant, je sens se désir d’être supérieur, d’avoir raison. Mon expression doit avoir changé, mais je secoue doucement la tête, chassant ce sentiment, ce besoin d’ordre et de calme.

Mon sourire se dissipe.


« Comme Goren… »


Je chuchote doucement ces mots, les laissant planer. Goren, le Vétéran, l’homme qui effraie toutes les nations, lui aussi il désire la liberté pure du genre humain. Lui aussi estime ce chaos. C’est ce que propose Yanosa, c’est ainsi que je le vois.


« L’Homme… »


Je me lève lentement. Malgré ma taille, je n’arrive qu’au nez de mon interlocuteur. Il est si grand, devant moi. J’ai l’impression que sa présence est plus grande, aussi, comme s’il trouvait moyen de m’alourdir, de me faire paraître moins léger.


« L’Homme devient fou lorsqu’il n’est pas encadré. »


Je secoue doucement la tête.


« Vous avez répondu à mes questions, Yanosa. »


Un fin rictus ressemblant à un sourire fait apparition sur mon visage pendant qu’une seule seconde. Je suis si fatigué, si épuisé, mentalement et physiquement et, aussi, émotivement.


« Je crois que sans encadrement, ce sera encore pire. Le chaos mènera qu’à plus de morts jusqu’à ce qu’une personne suffisamment forte prenne la tête et des rebelles feront d’autres légions. Au final, après quelques années, nous reviendront au même état géopolitique. »


J’attrape avec difficulté mes carquois, glissant avec délicatesse les ganses sur mes épaules.


« Certes, si l’Homme était essentiellement bon, de ce chaos pourrait ressortir de grandes choses! Malheureusement, pour chaque bonne personne, il y a un criminel et un fourbe. Sans l’ordre, ils mèneront le monde. Regardez Mizu no Kuni, regardez Nami no Kuni. »


Un tout dernier sourire triste apparaît sur mon visage.


« Au final, vous êtes plus idéaliste que moi de croire que, sans Maîtres, les Hommes puissent se diriger dans un chaos total, dans une belle anarchie fraternelle. »


Je recule d’un pas et commence à me retourner, mais stoppe net dans mon élan.


*Et s’il avait raison! Si c’était possible de réellement créer cette utopie! Si c’était possible que tout le monde connu puisse devenir cet idéal intriguant. Il est si effrayant et pourtant si attrayant.*


Mes sourcils se froncent légèrement.


« Comprenez-moi, cette idée utopique est évidemment intéressante. J’imagine bien un peuple physiquement, mentalement et spirituellement apte à de grandes choses. J’imagine bien tous les Hommes égaux, mais différents. J’imagine facilement la différence que ça pourrait faire techniquement, scientifiquement et technologiquement. Mais, je ne peux pas y croire! Ce serait trop dangereux… »


Je termine ma rotation, faisant maintenant dos à Yanosa.


« Si jamais cette situation se présente. Si cette réalité devient tangible. Nous aurons assurément à discuter de nouveau, Yanosa. Je me trompe? »


Je prononce ces mots avec un ton plus autoritaire. Je sais d'expérience que mon allié aux cheveux rouges pourrait être en danger simplement pour avoir ce genre de discours dans un autre endroit. Néanmoins, ses idées m'intriguent et me répugnent à la fois. Je ne sais quoi en faire.

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Message(#) Sujet: Re: L'exil [Yanosa] L'exil [Yanosa] EmptyMer 15 Juil 2015 - 13:11

Sa main tendue, son poing se resserra en faisant craquer ses os usés lorsque Yanosa observa ce sourire fugace, presque hors-sujet dans le contexte où s'étaient placés les deux hommes, sur le visage de l'épéiste. Un sourire qui n'en était pas vraiment un, une expression de façade, un mur, un rempart bâti pour empêcher... quoi ? Soit ce rictus lui avait échappé sans qu'il n'y prenne attention, soit il l'avait affiché sciemment dans un but précis, mais les mots qui sortirent ensuite de la bouche de Takusanken finirent de convaincre le jashiniste, avant tout autre discours de sa part, que ce dernier n'était pas prêt à comprendre sa vision, la vision du Dieu qui avait le plus à cœur le destin de l'humanité.

« Goren ? Goren ?! Es-tu vraiment en train de comparer sa dévotion au chaos avec celle que je voue à notre race toute entière ? »

Tandis que l'épéiste se relevait, le guerrier rouge resta immobile, droit comme un -i- après avoir replacé son bras tendu le long de son corps. Son regard était dur, quoique teinté d'un soupçon de compréhension. La compréhension de son incompréhension à lui, celle de Takusanken. Le jeune homme était en effet, malgré son état de fatigue évident, bien trop attaché aux fondations de son code de conduite pour pouvoir réellement entrevoir ce qui pouvait attendre au delà de ces principes, au delà de toutes les idées préconçues qui avaient pu prendre racine pendant les siècles et les millénaires passés. Yanosa l'écouta donc, campé face à lui, tandis qu'il exposait les raisons qui, selon lui, feraient tourner le monde en rond si l'on en venait à suivre l'idéal du guerrier rouge. Tout en parlant, le blondinet se prépara au départ, repassant son large carquois d'épées sur le dos. Takusanken, de son propre aveu, n'avait pas foi en les capacités de ses congénères, ce qui l'empêchait de facto d'adhérer aux principes exposés par son interlocuteur un peu plus tôt. Un triste constat. Presque aussi triste que le mince sourire qui finit par apparaître sur le visage de l'épéiste.

Pour l'heure, il n'y avait de toute façon plus rien à dire. Après son éclat outré de tout à l'heure, Yanosa s'était tu, vraisemblablement pour de bon, se contentant d'observer le quasi-départ de Takusanken sans piper mot. Mais celui-ci revint malgré tout à la charge, peut-être conscient qu'il était tout simplement en train d'écarter du revers de la main la plus glorieuse destinée qui puisse attendre le genre humain. Un sourire en coin apparut alors, sur le visage du jashiniste cette fois. Il voulait y croire, il voulait pouvoir penser à tout cela comme des réalités, mais ne pouvait s'y résoudre à cause du danger que cela représentait ? Idéologiquement pleutre, cette confession laissa planer un doute dans l'esprit de Yanosa quant à la possibilité qu'un jour, l'épéiste revienne sur ses paroles. Mais ce jour n'allait de toute façon pas arriver de sitôt.

« Dangereux... dangereux, car inconnu, peut-être... ? Chaque chose que nous ne connaissons pas, chaque expérience que nous n'avons jamais vécu, tout cela recèle une part de danger par nature. Devons-nous pour autant nous priver de ces choses, de ces expériences, Takusanken, je te le demande. La mort. La mort est un danger, si ce n'est même le plus grand. Pour autant elle nous attend tous au bout du chemin. »

Le jashiniste fit une pause, tandis que l'épéiste semblait lui prêt à partir pour de bon, son dos tourné et ses jambes en mouvement.

« Retiens au moins une chose jusqu'au jour où nous nous reverrons, Epéiste. Goren et ses sbires sont chaos, désordre et illusions de liberté. Ne fais pas l'erreur de les confondre avec l'âge d'or que j'essaye d'amener sur nous, au prix d'efforts harassants. Et non pas si, mais quand cette âge d'or arrivera, alors oui, tu seras libre de revenir me voir. Nul doute que tu sauras me trouver, si tu le veux vraiment. »
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