Vous ne connaissez pas le Vagabond Blond!? (Mikami)

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Mahiro Jio:

« C’est une belle journée! »

Le jeune Jio, tout comme son mentor, Takusanken, prend un longtemps moment à méditer au sommet du Dojo « La Voie Zen ». Il observe, les jambes croisées, le soleil qui doucement prend en altitude. Le jeune habitant de Gio se lève promptement et saute du toit, carrément, de l’édifice possédant deux étages au-dessus du rez-de-chaussée.

Sitôt ses pieds frôlent le sol qu’il se propulse vers l’avant. Il amorti sa chute grâce à ses mains, une roulade et un timing parfait. Se haussant, vers la fin de son mouvement, sur ses jambes, il prend en main un long brin d’herbe. Fier de lui, il dépose ses mains sur ses hanches, bombe la poitrine et regarde le grand monument à la paix qu’est le Dojo.

« J’ai hâte de vous revoir, maître Taku! »

Il rigole pendant une seconde et entre dans l’établissement. Il coure jusqu’au dernier étage et réveille les hommes et femmes qui y dormaient encore. Tout en riant, il saute d’un lit à l’autre en prenant soin de bien secouer les têtes lourdes.

« Aller! C’est l’heure de se lever! »

Une fois la majorité de sa classe en train de se réveiller, il pointe deux personnes et leur dicte de l’aider à aller chercher de l’eau. Il demande aux autres que les chambres soient en ordre et que le repas soit servi lorsqu’ils seront de retour du grand fleuve. Dès qu’il a prononcé ses paroles, il dévale rapidement des escaliers, attrape son Katana, Perte, et se lance à la plus petite salle où se trouvent les sceaux. Il sort le nécessaire et, quand ses compagnons arrivent, propose qu’ils se dépêchent pour surprendre les autres.

Avec les autres apprentis maintenant réveillés, ils se mettent à la course jusqu’au cours d’eau. Le Dojo se trouve stratégiquement à environ cinq kilomètres dudit fleuve et à environ une vingtaine de Gio. Jio est le seul habitant qui y réside sous la requête du Vagabond Blond. Il y accueille les nouveaux et les voyageurs et enseigne ce qu’il connait des arts de son mentor.

Une fois arrivés à la rive, ils remplissent les contenants. Plus loin, sous les bruits des canards effrayés, une barque s’avance, descendant le fleuve. Momentanément, l’élève du Katsuo s’arrête, observe et, finalement, envoie la main au marin qui se trouve encore loin. Souriant, il laisse son fardeau et se met à courir dans sa direction.

« Les mecs, occupez-vous du reste! Je reviens dans un instant! Je n’ai jamais vu un bateau comme celui-là! »

- Et donc vous appelez ça comment ?

- Une gondole. C'est charmant pour se balader en amoureux, vous avez quelqu'un avec qui voyager ?

- Je suis amoureux de voyages. J'aime découvrir de nouveaux endroits et me faire surprendre par ce que l'on peut trouver sur sa route...

- Ah, bon ben ça devrait aller alors.

Ainsi se scella l'échange et une heure plus tard son embarcation était à flot. Shozaichi était tout juste derrière lui, il avait le monde ninja à traverser avant de se retrouver au pays de la foudre. Autant dire que le moral était au beau fixe et que le temps était loin d'être compté. Le marchand lui avait expliqué que ça s'orientait en se tenant debout et en usant de cette longue rame comme ceci, comme cela. Boah débrouillard comme il était il aurait vite fini par trouver un moyen de naviguer, Mikami avait du mal à se concentrer sur les paroles de son vis-à-vis et voyait derrière le mouvement de ses lèvres et ses gestes démonstratifs la houle des vagues et les virages du fleuves. Ses yeux s'étaient mis à briller quand il lui avait dit de faire attention aux zones de fort courant.

Pour le moment c'était plutôt calme. Il s'allongeait, et posa la rame perpendiculaire à la ligne de la barque de façon à pouvoir reposer sa tête dessus. Ses jambes croisées avait trouvé appui sur un des deux rebords et ses bras vaquaient de la surface de l'eau à contre sa nuque. Le jeune homme était décidé à se laisser porter, profiter pleinement de ces instants de calme et de plénitude en regardant défiler nuages vagabonds, lisière de forêt les pieds dans l'eau, collines surplombant le fleuve. Bercé par les mouvements et la rupture des vagues sur la coque voûtée, perdu dans un coucher de soleil et enveloppé d'un toit scintillant de mille étoiles découvrant une voie lactée à trop peu d'endroits dévoilée. C'était pour ce genre d'instants de paix qu'il n'avait pas hésité à s'esquiver de ses fonctions, au-delà du but qu'il poursuivait en entreprenant cette aventure. S'accorder du temps, pour lui ça avait beaucoup d'importance.

Apparemment le temps capricieux du pays de la pluie l'était plus que ce que la rumeur le disait et ces averses interminables ne l'étaient pas tout le long de l'année. Mikami n'avait pas pu fermer l'œil de la nuit. Peut-être l'instabilité de sa couchette improvisée ou l'intention de ne rien rater. Le soleil s'était levé sur un garçon qui avait oublié un temps qu'il était un shinobi, alors que ce même jour le shûkai devait sûrement se lever sous un nouveau régime.

* Bon c'est pour quand les rapides ? *

Une bonne dose d'adrénaline l'aurait sûrement réveillé. Comme si ça les aurait fait venir, et parce qu'on ne sait jamais se satisfaire longtemps de ce que l'on a - le paysage n'avait rien d'exceptionnel mais dans son ensemble il était très agréable à contempler - il tendit l'oreille pour intercepter un quelconque signe d'accélération de courant. ... Des voix. Donc des gens. Ouais, voir du monde serait tout aussi bien accueilli, si tant est qu'il ne tombe pas au mauvais endroit. Il se redressa pour se tenir assis, scrutant au loin ces silhouettes qui se dessinaient sur les bordures du fleuve.

Un jeune garçon lui tendit la main, ou le salua. Il était un peu loin mais pouvait entendre le son de leurs voix. Devait-il l'interpréter comme un « Ramène-toi » ? Ce qui était prévu de toute manière, au mois pour les saluer et s'enquérir insouciamment de leurs activités. Il se leva, sûrement trop brusquement, surestimant la facilité à se tenir en équilibre sur ce genre d'embarcation. * Oh misère ! * Il entrevit le moment où la gondole le déposait à la surface de l'eau. Réflexe de shinobi : rééquilibrage instantané. C'était moins une...

- Les mecs, occupez-vous du reste! Je reviens dans un instant! Je n’ai jamais vu un bateau comme celui-là !

Et le voilà qui se rapprochait... Il marchait sur l'eau ? Voilà un shinobi bien avenant. À moins qu'il ne longe la rive... Mikami allait avoir besoin d'un bonne boisson matinale, peu importe laquelle car peu importe l'heure de la matinée qu'il aurait pu être, ses yeux avaient besoin de s'écarquiller. Son ventre commençait à crier famine aussi, une escale s'imposait, de toute façon.

- Ça s'appelle un... une gudule ! La classe non ?! Attends, j'arrive !

Entre temps il s'était installé droit sur ses jambes et stabilisait sa route avec la rame, puis bifurquait en direction du rivage.

- Huum ? Ça m'a l'air d'être un bien joli sabre que tu portes là... Enchanté, jeune homme !

La gondole toucha terre.

Moi c'est Mikami. Et... mon dieu j'ai grand faim, vous êtes du coin ? Il faut que je trouve un endroit où me ravitailler....

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L’enfant qui a l’espoir de devenir un homme qu’est Jio accoure sur le rivage. Le fleuve qui sépare la nation de la pluie en deux qui provient du Lac Sennyo est profond en son centre, mais il a une forme, à plusieurs endroits, permettant aux gens de courir sur la rive en ayant les pieds dans l’eau. C’est exactement ce que le jeune doyen du Dojo fait en ce moment en bougeant sa main pour attirer l’attention du voyageur. Celui-ci, finalement, prend la direction du disciple de Takusanken et arrive à sa hauteur en moins de quelques minutes.

Il lui explique que le nom de son bateau est « Gudule ». Jio, quand à lui, prend une expression très impressionnée et laisse glisser le mot « classe » hors de ses lèvres. Il s’approche et aide l’arrivant à tirer son embarcation sur la rive pour éviter qu’elle soit tirée par les vagues. Le navigateur complimente l’arme de l’apprenti. Le jeune combattant répond directement.

« Oui, c’est mon maître Takusanken qui me l’a donné. Il se nomme Perte! »

Quand le voyageur débarque, il lui explique que son nom est Mikami. Jio acquiesce comme le fait son mentor, en hochant de la tête et en souriant. Ensuite, l’homme demande où il est possible de se procurer de la nourriture.

« Venez avec moi, monsieur gudule. Nous allons apporter de l’eau au Dojo et ensuite manger! Je vous invite à la condition que vous aidez! »

Jio attrape ensuite le bout du petit navire et le tire au-dessus de son épaule. Ensuite, il le traine et se met en direction des autres élèves.

« Dites-moi, monsieur, qu’est-ce que vous faires ici? Vous venez apprendre au Dojo, c’est ça? Takusanken n’est pas là aujourd’hui, mais je peux vous montrer des choses! »

Caché sous la gondole, Jio lui souris et lui fait un clin d’œil. Il le cache, mais pour lui, l’embarcation n’est pas nécessairement légère. C’est surtout qu’il n’a pas pensé à la résistance du sol lorsqu’il la traine. Cependant, il refuse de montrer au nouvel arrivant qu’il force, présentement.

Pendant que la petite troupe au loin semble poursuivre la collecte de l'eau, le jeune homme s'empare de la gondole et ouvre la voie sur ce qu'il dit être un Dojo. Cette région du monde n'est pas une de celle dans laquelle Mikami s'est assez attelé, du moins aussi loin que ses souvenirs ne lui permettent de remonter. Mais ce genre d'endroit, au-delà d'être un simple lieu d'entrainement, porte le plus souvent ces qualificatifs de zen, de serein, de clairvoyant... Un lieu où l'on apprend à se battre comme à se défendre, à lutter contre soi-même comme à défendre autrui. Un enseignement dont il ne pouvait se faire une idée précise et qui de toute façon dépendait de chaque succursale et maître d'arme, ou sensei. Mais un enseignement qui alliait à la foi la forme que le fond à la pratique. Ça lui suffisait pour se dire que ce ne serait pas là seule fois qu'il y mettrait les pieds, y être conduit s'avérait une bonne surprise.

Le fond pour donner un sens à l'énergie qui se dégage, la forme pour le mettre en valeur et la communiquer à travers les âges et les esprits. Si la manière atteint un équilibre et une harmonie avec l'idée, la puissance dégagée n'en est que décuplée. Un principe de base que le jeune rônin, tel qu'il aimait se voir ces derniers temps car il s'était exfiltré indépendamment de Shozaichi, s'évertuait à respecter. Agir comme on le pense, joindre les actes aux paroles. Un chemin long et périlleux qu'il avait entrepris de suivre sans se rendre compte de tous les obstacles qui se dresseraient sur sa route.

Mais dans la vie il n'y a pas que des obstacles. Ils marchaient depuis quelques minutes, un repas lui avait été annoncé. Décidément, les bonnes surprises allaient bon train en cette fin de matinée et son estomac dansait déjà la salsa entre deux grognements endiablés et en provoquant la sudation de ses papilles gustatives. Et il regardait le jeune garçon faire fi des contraintes que lui imposaient les efforts mis dans la traction de sa barque. Depuis le début il observait son abnégation et sa persévérance avec un léger sourire en coin, clignait longuement des yeux avec piété à chaque fois qu'il changeait de bras ou d'épaule comme si cela avait été un geste naturel.

Sans prévenir il finit par s'emparer de la seconde extrémité de ce qui était au final sa propre gondole pour la hisser jusqu'à son épaule. Mikami n'était pas du genre à mettre les pieds sous la table et attendre. Le partage, et ce à tous les niveaux, il ne considérait que ça de vrai entre quelques autres valeurs qui faisait, malgré tout, de lui quelqu'un d'imprévisible.

- Tu m'as parlé d'un Takusanken, c'est ça ?

Cette sonorité ravivait vaguement quelque chose dans sa petite mémoire, il revoyait une auberge du shûkai ouverte sur la rue et entendait quelques voix qui se perdaient dans un jovial et léger brouahaha. Bingo. Ces voix qui disaient chercher une nouvelle épée et avoir vu un marchand de sabre aux portes de Shozaichi, un homme faisant porter deux énormes carquois à sa monture. Il avait été intrigué mais n'avait pas bougé, comme retenu par un amour tourné envers un seul sabre en particulier et n'étant pas du genre à se déplacer aussi spontanément pour quelques rumeurs entendues dans la rue - quoi que.

Et puis un autre jour, au croisement d'un couloir du QG, "Takusanken le marchand de sabre".

- Est-il du genre à s'encombrer de beaucoup de choses durant ces voyages ?

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Lorsque l’étranger prononce le nom de son maître, Jio est pris au dépourvu. La surprise s’affiche aussitôt sur son visage. Aussitôt qu’il le réalise, il fait apparaître un sourire plutôt gêné et rigole pendant une seconde.

« Oui, monsieur Gudule, c’est bien Takusanken, mais ne dites pas que je vous l’ai dit. Il se fait appelé Zento, maintenant. C’est un secret, d’accord? »

Il hoche de la tête trois fois tout en transportant l’embarcation avec le nouvel arrivant qui, lui, prend aussi une partie du poids.

« Ah, mon mentor traînait toujours deux gros étuis avec plein de Katanas, mais il nous les a laissé au Dojo pour que nous puissions nous entraîner! En fait, Perte est un de ces sabres-là! »

Le jeune regarde l’arme à sa ceinture en cuir. Une aura de fierté apparaît aussitôt autour de lui tellement il est heureux de sa lame.

« Si vous voulez, je vous la montrerai lorsque nous serons au Dojo! »

La marche prend une bonne vingtaine de minutes parce que les membres de cette petite expédition ont tous quelque chose à transporter. Une fois arrivés, le gondole est laissé prêt de l’entrée alors que tous les élèves s’élancent à l’intérieur pour apporter leurs sceaux à la salle d’eau.

Un doux fumet se lève du second étage. Jio fait signe au voyageur de la suivre et, à la course, se dirige vers l’extrémité droite de la salle d’entraînement. Il y escalade les marches et pénètre dans la grande pièce commune où trois grandes tables sont préparées. Le jeune pointe une place à son invité et se rend directement aux cuisines.

Tous les membres du Dojo s’entraident à apporter les plusieurs mets et différents breuvages. La table se replie rapidement et, dans les dix minutes qui suivent, tous les apprentis ont commencés à dévorer leurs repas respectifs. Certains font des prières, d’autres non, certains mangent de la viande, d’autre non. Une ambiance de respect règne sur le repas.

Après un moment, Jio se rapproche du voyageur.

« Alors, ce repas, monsieur gudule? C’est bon, non? Ce sont ces trois-là qui ont chassés hier! »

Le jeune fougueux montre trois autres membres avec ses baguettes.

« En passant, comment vous vous appelez? Moi c’est Jio! Vous voulez que je vous présente tout le monde? »

Le repas se déroule dans une atmosphère joviale sans que ça ne vire au banquet de foire, quelques rires éclatent mais ne couvrent jamais les conversations des autres. Les personnes présentes ici semblaient pour la plupart être de passage, les personnes échangeaient, faisaient part de leurs idées, de ce qui leur passait par la tête. Mikami y compris. Malgré son tempérament et sa « fougue » il avait une bonne capacité d'adaptation et se reconnaissait à travers cette ambiance qui petit à petit, s'instaurant dans le calme et la patience, dans le partage et la sérénité, se faisait chaleureuse.

Si l'on demandait à certains pourquoi ils venaient ici, ils répondaient qu'ils cherchaient à se ressourcer, repartir en étant une autre personne ou tout du moins quelqu'un de mieux, quelqu'un de plus fort. D'autres disaient qu'ils ne savaient pas, qu'ils étaient là, c'est tout. Mais il était évident qu'eux aussi avait besoin de se ressourcer, pour un temps quitter le monde, y retourner en pouvant y apporter quelque chose de bon. Du moins c'était ce que le shûkaijin percevait. Aussi était-il curieux de connaître les motivations du jeune homme l'ayant accueilli ici, et de son maître dont l'évocation lui arrachait un sourire si tant était qu'on ne le surprenait pas à l'appeler par son vrai nom. Où était-il d'ailleu... * Ouah ! *

- Alors, ce repas, monsieur gudule? C’est bon, non? Ce sont ces trois-là qui ont chassés hier !

* Putain je me la régale ! *

- Sapristi c'est sacrément bon !

Il ne connaissait pas les limites du respect qui planait autour de la table et n'était pas encore assez familier avec cette endroit, qui lui-même n'était pas encore assez familier avec lui. En revanche il avait discuté avec deux d'entre les trois personnes que Jio lui avait désigné, il les salua tous avec un sourire amicale et une joue joyeusement gonflée. Au passage, ils chassaient... mais cueillaient-ils ? Cultivaient-ils la terre ? Ce serait intéressant ; qu'il rendent à la nature ce qu'elle leur donne.

- Je m'appelle Mikami, c'est un honneur Jio.

...lui confessa-t-il en joignant ses deux mains et en inclinant la tête alors que ces baguettes tenaient perpendiculairement à ses doigts, coincées entre ses pouces et ses index.

Dis moi Jio, même sans être expert en sensorialité, un shinobi peut vaguement en détecter la présence d'un autre quand il n'est pas loin... pourtant, je ne ressens pas une énorme masse d'énergie chakratique ici, mais j'ai cru comprendre que la majorité d'entre vous étaient des élèves de ce dojo et de, Zento-san ?

Il marqua une pause, prit une bouchée, médita à sa question en mâchant, avala.

- Êtes-vous des samourais ?

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Jio regarde Mikami, surprise, avant de se mettre à rire pendant une seconde. Il avale en vitesse une gorgée d’eau avant de reprendre la parole.

« Ah, je veux, monsieur! Ça serait trop bien! Mais, non, je ne suis pas Samuraï, les autres non plus, je crois. Je viens de Gio, c’est un petit village à l’Ouest. Certains viennent d’autres villages d’Ame no Kuni alors que les autres viennent d’ailleurs. »

Jio se lève brusquement lorsqu’il entend les assiettes commencer à s’empiler.

« Zento nous a montrer à utiliser les sabres et d’autres trucs, il nous montre aussi comment méditer ou aller puiser une force supplémentaire au fond de nous, mais il nous a expliqué que ce ne sont pas tous les êtres humains qui peuvent maîtriser l’Aura ou le Chakra. »

Jio lève la main devant son visage et la ferme en un seul mouvement, déterminé.

« Chakra ou pas, Aura ou pas, nous sommes ici pour apprendre à nous protéger et nous aider à nous défendre. Nous ne sommes pas aussi faibles que les Shinobis pensent! On peut combattre les bandits et même les envahisseurs tout seul! »

Il baisse le bras et regarde Mikami, souriant comme au début. Les bruits augmentent parce que les élèves commencent à desservir la table et à ramasser le nécessaire alors que les autres plis les tables et bougent les bancs et autres sièges.

« Mais, comme Zento nous l’a appris, si nous arrivons à ne pas nous battre, ça vaudra mieux, non? »

Il rigole pendant une seconde. Quelqu’un prononce son nom sur un ton autoritaire plus loin. Il tourne la tête, fait signe du doigt et revient à l’invité.

« Bon, je dois aider avec la vaisselle, mais vous pouvez vous rendre en bas! Nous allons commencer l’entraînement! Vous pouvez y participer, si vous voulez! »

Il fait deux pas et se retourne.

« Oh, j’oubliais! Personne n’aime le café ici, mais Zento en raffole. Je sais comment en faire si vous le voulez! Alors? »

Mikami écouta le discours empli de volonté et de vitalité qu'émet le jeune garçon et ne peut s'empêcher d'esquisser de discrets sourires qui se trouvent être adressés à un jeune garçon à l'intérieur de lui plutôt qu'à une personne de l'assemblée. En revanche il sourit à celle qui lui débarrasse son assiette. Occupé, il n'aura finalement était qu'un invité pour ce repas mais pourrait se rattraper sur la séance d’entraînement annoncée, lui qui avait toujours eu une certaine affinité et aisance à manier un sabre... dont il était dépourvu ce jour-ci. Au passage il constata la qualité récente de l'établissement. La fraîcheur de la peinture, l'éclat du parquet, la vigueur des poutres... tout lui portait à croire que ce projet restait relativement jeune et que la construction s'était bouclée il y a peu.

L'amnésique aurait bien porté sa pièce à l'édifice matérielle, histoire de s'imprégner des espoirs de ce qui le montait, entrevoir l'horizon lumineux que tous semblaient regarder. Remarque, l'édifice spirituel en était à peu près à la même phase et cet horizon se dessinait à travers les yeux du jeune Jio et de son poing qu'il serrait entre leurs regards ; et était une chose qui ne cessait de se bâtir, de se reformater à travers des impacts destructifs, renforçant les convictions de l'Homme où les en détournant en frappant sur ses doutes.

- Mais, comme Zento nous l’a appris, si nous arrivons à ne pas nous battre, ça vaudra mieux, non ?

- Encore faut-il considérer que tout le monde soit capable d'entendre raison ou de changer sa façon de voir les choses...

Son air pensif fut coupé par l'appel du devoir, Jio devait aller faire la vaisselle. Au passage il l'invita à se rendre à l'étage inférieur où il pourrait commencer à s'exercer, auprès des autres, donc le laissant en marge. Il rattrapa alors le jeune garçon et marcha à côté de lui en direction de la cuisine.

- Tu frottes et poses dans l'eau. Moi j'essuie et je range. Comme ça tu finiras plus vite, et nous pourrons descendre nous entraîner ensemble. Et tu me montreras la collection de sabre de ton maître aussi...

[Désolé j'aurais voulu faire plus long mais il va falloir que j'aille bosser, enjoy !]

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Jio accepte l’aide de l’étranger au bateau loufoque. En arrivant, il lui explique la logique derrière le rangement pour lui faciliter la tâche et, ensuite, ensemble, ils complètent tout le nettoyage en la moitié du temps. Jio profite de l’occasion pour conter quelques bonnes blagues dont lui seul a le secret.

Avant de prendre part à l’entraînement, utilisant le temps qu’ils ont gagné grâce à leur coopération, l’apprenti amène Mikami dans la grande salle au rez-de-chaussée et lui montre les lames de celui qui, avant, se nommait Takusanken. Il prend soin de tenter de se souvenir des noms de chaque lame. Il explique à l’étranger que Zento offre un sabre à quiconque réussissant à ne pas l’échapper après trois assauts et que, jusqu’à présent, il n’y avait que Jio qui avait réussi.

Il prend aussi un moment pour lui montrer la salle des trésors où se trouve le chapeau du Shinobi assassin de Tetsu no Kuni nommé Kurasa, la pierre qui avait changé le Ronin trouvée à Kawa no Kuni maintenant désactivée, un morceau de l’Occulteur qu’il a volé de nouveau et détruit et d’autres objets divers que le blond originaire du Pays du Fer a accumulé au cours des mois.

« Alors, c’est chouette ou non? Taku, euh, je veux dire, Zento a voyagé beaucoup et il laisse plein de trucs ici! Les Katanas, mais aussi des objets qu’il trouve dans ces aventures. Il m’en parle, des fois. »

Ensuite, l’élève retourne dans la grande salle avec Mikami et lui explique comment se déroule l’entraîne. Il doit mettre l’emphase sur le fait qu’il faut l’écouter même si l’étranger connait d’autres méthodes, puisqu’en l’absence de Zento, c’est lui qui se charge de l’enseignement des techniques de sabre.

« Par contre, une fois qu’on aura terminé, si vous voulez montrer des trucs, vous pouvez! Ici, les gens veulent apprendre de tous et c’est possible d’enseigner, si ça vous dit! »

L’entraînement dure deux heures durant lesquelles Jio montre les bases, quelques techniques plus avancées et explique des façons d’augmenter sa force et sa vélocité. Ce n’est rien de bien compliqué pour un Shinobi, mais c’est particulièrement intéressant pour un civil. Il faut dire qu’ici, rare sont ceux qui manient le Chakra ou l’Aura ou quelconque autre forme d’énergie. Ce n’est que force pure et détermination. Inversement, le niveau de jeunes et moins jeunes s’approche lentement à un académicien d’une village Ninja malgré le manque de cette puissance chakratique.

Une fois le temps passé, Jio, encore essoufflé et en sueur, s’approche du nouveau qu’est Mikami. Il rigole pendant une seconde avant de prendre la parole.

« Alors? Qu’en pensez-vous? Cool, non!? »

Il pousse un long souffle.

« Vous voulez montrer quelque chose? »

Un temps à l'écoute et attelé à une exécution appliquée des mouvements indiqués par le jeune garçon, un autre distrait par les pensées virevoltant à travers son esprit, inspirées par la philosophie que ses propres yeux entrevoient en cette salle, Mikami redécouvrait le labeur d'un entrainement sans artifice énergétique et renouait avec son plaisir à manier un sabre. Les passes s'exécutaient sans précipitation, avec prompteur et précision, en un temps qui se synchronisait avec sa réception de l'ordre plutôt qu'avec la globalité de la salle. Salle en laquelle il voyait un jardin fait de semences jetés avec autant d'espoir qu'une bouteille à la mer, une idée qui germe et un arbre qui pousse, laissant les fruits de son enseignement à disposition de qui passera au bon moment. Au bon moment ou saura s'installer un temps et patiemment dans la fraîcheur de l'ombre que proposait ce verger florissant, sous le soleil cuisant des plus grandes nations ninjas dont l'échelle à laquelle elles livraient leur combat les avait déconnectés de ces personnes de tous les jours, soumis aux décisions de petits groupes dont ils ne pouvaient que constater l'éloignement que forçait tant d'intermédiaires plutôt que de relayer une communication proche et efficace.

Une seule initiative avait suffit à ce que ce dojo pousse et n'abrite quelques hommes et femmes du quotidien qui par plaisir ou par foi, s'exerçaient à se renforcer pour conserver cette indépendance qui faisait d'eux des Hommes libres et se détachant de la merci et du bon vouloir de ces institutions aux objectifs aussi instable que des envies passagères, relativement à leur échelle. Son point de vue. Peut-être était-ce aussi un moyen de rendre cette terre un peu plus brutale. Sa nuance. Le sourire qui s'était affiché sur son visage se nuança aussi sous le poids de cette raison, malgré le manque d'autres options possibles pour que des villages faibles ne soient plus soumis. En revanche,

- Alors? Qu’en pensez-vous? Cool, non!?

L'intervention du jeune homme le coupa radicalement de ses pensées et le ramenèrent sur terre en même temps que les murs du dojo et le mélange des voix et mouvements autour des deux garçons.

- Ça l'fait ouais... il y a un grand potentiel en ce genre d'endroit.

S'il voulait montrer quelque chose ? En somme, s'il avait quelque chose à laisser derrière lui à la disposition de ce petit monde avide de nouveaux secrets. Il hocha des épaules avec un sourire, pourquoi pas après tout. Prendra qui prendra, et enjambera qui verrait une autre optique. Aidé par Jio, il se plaça au centre de l'attention, s'introduisant d'un salut général en remerciant de l'accueil et adressant quelques regards à ceux qu'il avait côtoyé pendant le repas, tout comme à ceux qu'il avait simplement croisé du regard. Puis sa présence se marqua, son aura courait entre les jambes de ceux qui l'avaient imités en se mettant en garde alors qu'il n'avait pas encore commencé à parler, jusqu'à recouvrir l'ensemble des tatamis et du parquet et que chacun soit à l'écoute.

- J'ai toujours pensé qu'en situation de combat, il fallait être le plus agressif. Toujours avoir un coup d'avance sur le conflit, se débarrasser des mouvements amples et inutiles, frapper précis, frapper pour tuer.

Il illustrait ses pensées en quelques allongements du bras marqués de légers mouvement en U ou entièrement circulaire qui frôlaient la lame de son adversaire imaginaire et jouaient de sa défense, puis en une fente explosive qui transperçait la faille ainsi ouverte et par la même occasion, son cœur. Et on se remettant en garde puis normalement debout :

- Ce sont les paroles d'un homme qui a passé sa vie à être un ninja, dont les bacs à sable étaient terrains d'entrainement et dont la créativité était stratégie militaire.

Ou comment substituer la naissance d'une arme de mort à l'épanouissement d'un enfant.

Ce n'est pas ce que nous devons être. Si jamais vous êtes attaqués et que l'affrontement devient inévitable, devenez l'attaquant. Prenez le contrôle de la situation en prenant les devants malgré la surprise, le choc ou la crainte de l'amertume de la fin des hostilités. Car à moins d'être insensible le constat est toujours amer.

Cette amertume, frein au déroulement prévu de la suite des opérations, qui poussait les dirigeants shinobi à faire de leurs hommes des êtres insensibles qui ne voyaient plus que l'objectif et non le chemin ensanglanté qu'ils prenaient sans recul d'esprit. Mikami fit miroiter le plat de la lame qu'on lui avait prêté, pointe pourtant vers le sol, en des orientations pernicieuses qui semblaient viser tour à tour chacune des personnes présentes sans aucune logique ni démarcation, comme si elle pouvait les cibler et s'abattre sur eux à tout moment... et peut-être parce qu'ils étaient là.

- Cette amertume que nous souhaitons soustraire à notre environnement, à nos proches. Pourtant pour exceller il faut être plus fort, plus agressif, peu importe la sérénité dont on pourrait faire preuve. On s'entraîne à se battre, on devient une part de cette violence contre laquelle nous luttons. Protégeons, prioritairement...

Il montrait alors quelques parades, une horizontale qui protégeait la tête comme ses cousines verticales, l'une pointe vers le haut pour protéger les attaques au cou ou au flan et la grande sœur, protégeant les mêmes zones mais pointe vers le bas telle la lame sortant tout juste de son fourreau.

- ... mais malgré tout...

Riposte perçante et instantanée, réponse logique, réponse obligatoire. Transpercer l'ennemi, rendre le coup, pour ne pas être acculer. Seul moyen ?

- ... au bout de votre sabre, est-ce la porte de sortie que vous voyez ?

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L’auditoire est intriguée par ces nouvelles notions. Ce sont des points que le Vagabond blond avait expliqué différemment ou par-dessus lesquels il avait passé. Défaire l’ennemi avant qu’il ne puisse blesser. Voilà là des idées biens sombres et réellement tristes. Jio faisait des mouvements montrant son désaccord, mais ne disait rien puisque ce faisait partie des règles, au Dojo de la Voie Zen, de respecter les opinions et les cultures des autres.

Un bruit de clappement, plus loin, retentit.

Toute la salle se retourne pour me faire face. Mon visage, cerné, mes muscles endoloris, mon moral à terre, je suis vraiment dans un lamentable état. Je n’ai dormi que trois heures la veille, avant ma rencontre avec Yanosa. Depuis le choix que j’ai dû faire à Taki no Kuni, je ne veux qu’une seule chose, me retrouver chez moi, dans l’archipel.

« Je vois que nous avons un nouveau professeur! »

Je laisse ces mots quitter ma bouche ave difficulté. Ma voix trahis ma fatigue et mon manque d’énergie. Mes vêtements déchirés et mon état général, pour le reste, trahissent mon épuisement flagrant et total. Je dépose bruyamment ce qu’il me reste de mes Katanas, dans l’énorme carquois qui tombe sur le côté. Je soupire longuement.

« Pardonnez mon, comment dire, l’état dans lequel je suis! Disons que j’ai eu une aventure plutôt étrange et éprouvante. »

Je fais quelques pas, m’approchant du centre de la salle. Je tends la main à l’homme qui se tient au centre de mes élèves. Ceux-ci réalisent à peine que je suis arrivé et se mette à courir dans ma direction, Jio le premier. Je caresse la tête des plus jeunes, tapote les épaules des plus vieux et tape dans les mains des rebelles.

« Je suis Zento. Vous êtes ici dans mon Dojo et, comme on vous l’a certainement déjà dit, vous êtes le bienvenu! Appelez-moi Taku comme tout le monde! »

Je tente un sourire douloureux.

« Jio, reste-t-il de la nourriture? Je suis affamé. »

Le jeune hoche vivement la tête et se met à la course jusqu’à l’étage. Je le regarde aller.

« Les autres, reprenez l’entraînement, je vais me reposer un peu et nous discuterons plus tard! Je suis fier de l’état dans lequel vous avez conservé le Dojo, bon travail! »

Je marche jusqu’au coin de la grand salle et m’y laisse tomber.

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