Après plusieurs longues semaines de voyage passée à traverser tout le continent Yamada Kioshi arriva enfin à Yuki dans la ville d'Hakunin située à l'extrême nord du pays dans la région de Mirune qui était sans doute l'une des plus froides de tout le continent.

Pour le chef du Kakumeigun le dépaysement était total. L'immense désert de sable qu'il avait toujours connu laissait désormais place à une étendue neigeuse sans fin. Cette dernière tombait de ciel en abondance et de façon continue tant et si bien qu'il devenait parfois difficile de voir devant soit. Son arrivé dans la province se fit discrètement. Il lui fallait ne pas se faire remarquer.

Arrivé par bateau peu de temps avant l'aube, il lui restait encore toute la journée pour apprendre à explorer les environs ainsi que la grande ville. Cette dernière s'était enrichit au fil des décennies grâce à ses exploitations minières, notamment du cristaux récoltés dans les nombreuses cavités souterraines qui traversaient les sous-sol de la région.

A l'est se trouvait le port, en bordure de mer. Le vent y était glacial, mais cela n'empêchait pas au marin de regorger de vigueur face à l'effort. Des navires embarquaient sans cesses des cristaux tandis que d'autres débarquaient des denrées alimentaires venu des autres nations issu de l'alliance des pays neutres. Le long de la côte se trouvait de nombreuses tavernes recelant d’informateurs zélés avide de ryos.

A l'ouest se trouvaient les quartiers résidentiels là ou la plus grande partie de la ville était concentrée. Humbles artisans et ouvriers y vivaient. On pouvait y trouver des auberges offrants à loger et nourrir à de bon prix.

Au sud se trouvaient les quartiers commerçant parfaitement accueillant pour les nouveaux arrivants. Il y avait de nombreux ouvrages, et autres sculptures de cristal faites mains. Il s'agissait probablement du meilleur endroit pour se familiariser avec les us et coutumes locales.

Au centre ville se trouvaient les quartiers chic, là ou vivaient les familles les plus aisées. Les rues étaient somptueusement ornées de pavés et d'imposantes sculptures reproduisant de sublime effigie d'antique divinité lié à la mer et aux montagnes. Ici l'agitation était de mise plus que dans toutes autres parties de la ville car c'était sur la grande place principale qu'aura lieu le carnaval de l’Éclipse. Tous ne parlaient plus que de cela. Nombreux étaient ceux s’affairant dans les préparatifs des festivités.

A nord se trouvait l'imposante chaîne de montagnes de Yodaï cerclée par une immense forêt majoritairement composée de pin. Le long de la façade de la montagne étaient disséminée de nombreuses exploitations minières. En hauteur, lové à même le cœur de la falaise se trouvait le somptueux manoir de la famille Hélios. Sa voûte cristalline brillait de milles éclats sous les lueurs du soleil chantant.

Enfin, à l'extrême nord du pays sur l'autre versa des montagnes de Yodaï se trouvait un autre manoir depuis longtemps tombé en ruine. L'ancienne demeure de la famille Aozora désormais déchue. La bâtisse faisait face au désert de glace se profilant sur la toundra qui s'étendait à perte de vue. Nulle vie, nulle chaleur. Il s'agissait d'une des régions les plus hostiles au monde où seule peu d'hommes aguerrit osaient s'aventurer. Nombres de légendes faisaient états de créatures antiques arpentant ces plaines glacières.

Tout un nouveau monde recelant de secret s'offrait à Yamada Kioshi. Il lui incomberait d'apprendre à le connaître s'il ne voulait pas finir consumé par le mystérieux mal qui sévissait en ces terres...

Il ne restait plus que quinze jours avant l'éclipse.

Résumé:

Kentori en avait vraiment marre de sa vie. Depuis toujours la chance n'avait jamais été de son côté. Sa mère l'exploitait, sa grande sœur l'exploitait, son petit frère l'exploitait et même sa femme avait finit par l'exploiter avant de le jeter dehors à coup de pied dans le derrière.

Là il se retrouvait désormais réduit à mendier sur le port tentant parfois de gagner quelque sous en aidant au débarquement des navires. Adossé contre un mur, le regard perdu dans le vide, mais aussi et surtout dans sa bouteille de saké, il attendait que la fin vienne le chercher, ou plutôt la faim tout court.

Alors une pièce virevolta et dans un réflexe quasi surhumain il l'attrapa au vole entre des doigts crasseux. Il coinça sa dernière entre ses dents, histoire de s'assurer qu'elle n'était pas en toc. Une de ses dents manqua de céder. Ce faisant il rangea le précieux dans une de ses poches.

L'inconnu qui se tenait devant lui avait une tête du coin, mais de bons airs de touriste. Sa question était assez vague, mais vu qu'il était payé pour répondre, il s'y plia.

-C'est une sacrée ville vous savez. Il y fait bon vivre quand on est pas un clodo comme moi. On y voit de tout, mais surtout du cristal tirés des mines qui se trouvent au nord. Là-bas, les montagnes vous voyez ?

Il pointa un doigt en direction de ces dernières.

-On y trouve le manoir du boss de la région. Le comte Hélios. Beaucoup de gens l’apprécient parce qu'il est soit-disant généreux. Moi j'en ai un peu rien à foutre vu qu'il ne m'a jamais rien donné. Au fait, je vous ai dit que j'avais une sœur tyrannique ?

L'homme lui fit comprendre qu'il en avait également rien à faire de sa sœur. En même temps, elle faisait peur à tout le monde.

-Sinon pas grand chose. Si vous voulez profiter du coin je vous conseil d'aller vers le centre ville. C'est bientôt le carnaval de l’Éclipse. Ça a lieu tous les dix, quinze, douze, vingt-deux... heu... trente ans je crois ! Certains disent que ça va être la fin du monde. Moi j'y crois pas et vous ?

Le pire dans cette histoire étant que Kentori n'avait même pas conscience qu'il était devenu l'archétype même du clodo ivrogne qui avait raté sa vie.

Y croire ou non n'y changerait rien. Voilà des paroles un peu trop réfléchit pour le pauvre Kentori qui n'avait plus vraiment le sens des réflexions depuis qu'il avait bu la moitié de sa bouteille. Il lui fallut une bonne douzaine de secondes, en arborant un air interdit avant de comprendre le sens profond (ou pas) de la phrase de l'inconnu qui se trouvait devant lui. Heureusement une gentille pièce eut l'amabilité de se glisser dans sa poche afin de lui rappeler le sens des réalités. Il fallait bien cela afin qu'il daigne s'intéresser à son interlocuteur.

-Le carnaval ? Bah... J'sais pas trop. Il a lieu durant l'éclipse pour commencer. Le pays se retrouve en partie plongée dans le noir. Tout le monde porte des masques. Parait que ça a une signification particulière, mais je sais pas trop pourquoi. Ça à un rapport avec la déesse Ewa, une vieille légende du coin, mais j'y connais pas grand chose en légende.

En réalité il ne connaissait pas grand chose de façon général.

-La fête est organisée par la ville. Je sais pas si le comte y sera, voyez je suis pas sa mère. Par contre je sais que les mines lui appartiennent.

La capacité cognitive du petit Kentori commençait à atteindre ses limites. Il n'était certainement pas le plus lettré des habitants de la région, mais l'homme devant lui avait une bonne tête de lecteur.

-Vous savez, si vous cherchez encore des infos dans le coin. Le mieux pour vous et d'aller à la bibliothèque au centre ville. Y'a plein de livre sur la région.

Le clodo le regarda avec des yeux pétillants. Enfin il ne le regardait pas lui exactement, mais plutôt l'endroit ou devait se trouver sa bourse. Il n'aurait pas été contre une autre pièce.

A cet instant Kentori eut un monumental cas de conscience. Il se demanda s'il devait ou non lui acheter son fameux masque ou bien partir avec l'argent sans demander son reste. Avec cela, il aurait certainement de quoi se refaire et peut-être même pour un bout de temps. Cependant, comme il n'était pas un salaud complet, mais aussi et surtout parce qu'il savait que le meilleur moyen de s'enrichir étant justement de sympathiser avec eux qui avaient de l'argent, il décida d'aller faire cette petite course pour l'étranger. Allant jusqu'à la grande place, il a acheta le masque le moins cher pour le rapporter. Suite à quoi il indiqua l'emplacement de la bibliothèque qui se trouvait au centre ville.

Entre temps Yamada Kioshi avait prit la peine de créer deux clones qui prendrait la direction des ruines au pied de la montagne. De nombreuses cavités traversaient cette dernière. L'effervescence était toujours de mise. Les mineurs s'activaient en permanence pour extraire le cristal directement issu des profondeurs de la terre. Le Sunajin avait volontairement choisi un lieu assez éloigné du manoir de la famille Hélios afin de ne pas éveiller l'attention. Malheureusement pour lui, les lieux étaient bondé de monde. Qu'il fasse diversion ou non, qu'il use d'une technique de camouflage ou non, il serait certainement repéré.

L'original quant à lui parti en quête de connaissance, dans cette imposante et somptueuse bâtisse qui renfermait plusieurs milliers d'ouvrages. La grande bibliothèque était un des lieux réputés de la région, tant pour la finesse de son architecture que pour l'incroyable savoir qu'elle renfermait. De nombreux érudits venant des quatre afin d'enrichir leur connaissance. Pour le Yamada il s'agissait d'une aubaine pour en apprendre davantage sur l'histoire, les mythes et légendes de la région. Il cherchait des informations concernant deux sujets précis, à savoir le carnaval de l'éclipse et la déesse Ewa. Par chance il trouva un ouvrage qui parlait des deux.

Ewa, la déesse de l’Éclipse

Les légendes concernant des divinités issues du grand nord sont nombreuses, mais la plus populaire dans la province de Mirune n'est autre que celle de la déesse Ewa.

Il est dit qu'elle serait apparut sur cette terre suite à une éclipse solaire il y a de cela plus d'un millier d'année. Apparut au cœur même de la toundra, seule et perdue, elle se serait alors dirigée vers le sud en quête d'une famille. Malheureusement son apparence inhumaine effraya la population local qui en vint à la considérer comme un monstre. Obligée de s'exiler dans le nord, elle fit la rencontre d'un jeune seigneur au grand cœur appelé Intername. Ce dernier lui offrit un masque pour lui permettre de cacher son visage aux yeux de tous, lui permettant ainsi de se mêler à la population local en se faisant passer pour une magicienne guérissant les maladies d'autrui à l'aide de ses pouvoirs divins.

Le temps fit son œuvre, la déesse apprit à se faire aimer de la population et n'eut plus à porter son masque en publique. Elle et Intername finirent pas tomber amoureux l'un de l'autre. De leur unions naquit trois enfants qui, respectivement, furent les fondateurs des trois grandes familles de la région.
Cependant, jalousant les pouvoirs de leur parents, les trois enfants se retournèrent contre eux. Intername fut tué par son premier fils. La déesse bouleversée, n'eut d'autre choix que de s'enfuir quelque part dans les montagnes de Yodaï, mais ses deux autres enfants la rattrapèrent. Incapable de la tuer, ils se contentèrent de l'enfermer à jamais.

Depuis cette époque, il est de coutume de porter des masques pour célébrer la venue de la déesse en ce monde lorsque survient le jour de l’Éclipse. La tradition veut également que, une fois le festival terminé, tous les masques soient déposés au pied de la montagne du Yodaï afin de les brûler d'indiquant ainsi au fantôme d'Intername où se trouve sa bien aimée. Telle est l'origine de la fête.

Sans doute était-ce du au poids des pièces dans sa poche qui commençait à s'alourdir, toujours était-il que Kentori trouvait cet étranger fortement sympathique. Ce fut pourquoi il n'hésita pas un seul instant à aller lui chercher les ouvrages qu'il commandait. Il n'en avait pas l'air comme cela, mais il savait lire. Malgré tout, la recherche fut assez fastidieuse et il mit un certain temps à trouver les bons livres.

Le premier concernait la famille Hélios très humblement nommé « La lignée des rois »

Qu'aussi loin que remontent les archives et les contes de Mirune il a toujours été question de ces deux familles nobles qui dirigeaient avec force et sagesse la région. Aozora et Hélios. Ces noms sont si anciens qu'ils semblent faire partie intégrante du passé de la région, mais il est difficile de déterminer leur origine, ni comment ils ont put accéder au pouvoir.

Toujours fut-il que les deux familles ont toujours gouvernées avec équité et entente mutuelle ce qui a toujours permit de maintenir la situation géopolitique de la région dans un état stable et ce malgré la montée en puissance des barbares Suzurane issus des terres du nord. Les mémoires relates des siècles de conflits contres ces clans de sauvages. Les deux familles sont finalement parvenue à les repousser et à instaurer un climat de paix stable.

Concernant leur hiérarchie, chaque maison est dirigée par un comte qui transmet ce titre à son premier aîné à sa mort. A ce jour, il n'est pas rare de voir des mariages avoirs lieux entres les membres de ces deux familles.

Fait pourtant troublant, certaine rumeurs laissent à penser qu'elles auraient toutes les deux des origines communes. L'histoire mentionne l'existence d'une troisième maison qui aurait jadis existé dans les temps anciens, mais dont le nom semble avoir disparu.

Le second concernait les Henka Akuma qui était un livre de recherche sur le chakra appelé « Les démons de l'homme »

Il est particulièrement difficile de donner une origine fixe à ces êtres fascinants que sont les Henka Akuma. Il semble en effet exister autant de variantes de race que de sujets porteurs de cet étrange pouvoir. Néanmoins, après de nombreuses années de recherche il à été reconnu deux principaux types, tous définis par la façon dont le pouvoir est reçu.

L'acquis :
Lorsqu'une personne ne née pas Henka Akuma, elle le devient par un procédé indéterminé. Nombreux sont ceux ayant acquis ce pouvoir suite à des expériences. Les patients sont généralement profondément instables, et finissent par succomber suite à des dégénérescences cellulaires.
Il existe également le cas d'une possession démoniaque suite à une malédiction ou une possession lancé par un Mamoru. L'hôte se retrouve alors parasité par la présence qui l'a corrompt depuis l'intérieur le conduisant à perdre peu à peu toute individualité.

Dans ces deux cas cela se solde généralement soit par la mort du corps, soit par celle de l'esprit du sujet concerné.

L’inné :
Ce deuxième cas de figure est beaucoup plus complexe, car le mode de transmission se fait de façon héréditaire. Il n'est pas vraiment possible d'en déterminer l'origine car certaine lignée de « démon » sont aussi vieilles que le monde. Cependant, il en résulte des sujets beaucoup plus stable sur les plans physiologies et psychologiques que leur confrère de « l'acquis ». Leur espérance de vie est par ailleurs de loin supérieur à celle des humains. Certain spécimen aurait vécu plusieurs siècles avant de s'éteindre.

Sous leur forme humaine, il est impossible de différencier une personne normal d'une porteuse du gène. Cependant, chez les souches génétiques les plus anciennes, il est possible de retrouver certains traits prédominents. A savoir des cheveux blancs et des yeux dorés qui sont généralement les conséquences d'un croisement entre un démon et un humain.

Acquis ou Inné il demeure toujours un point commun entre ces deux types, a savoir qu'ils n'usent pas d'un chakra tiré de leur corps, mais, à l'instar des Gekei et des Gogyou, d'un aspect environnement précis que l'on appel chakra Senin.
Les Henka possédés tirent directement leur force des limbes par exemple tandis que d'autres absorbes continuellement l'énergie issue de la nature. Cela peut provenir des courants d'eaux, des arbres, du ciel, de la chaleur ou du soleil même.

Le troisième document est une cartographie des mines parcourant les montagnes du Yodaï. Cette dernière semble très anciennes, est n'est sûrement plus d'actualité. Néanmoins, fait étrange, elle semble indiquer que les tunnels s’engouffrent dans les profondeurs de la terre.

Pendant ce temps, dans la mine, le clone de Kioshi continu d'explorer les profondeurs. Cependant, tous les chemins se ressemblent et il finit par se perdre. Sa capacité de senseur ne lui permet de détecter aucune forme de chaleur dans les environs. Plus il avance dans les tunnels abandonné et plus l'atmosphère se refroidit.

Lorsqu'il fut questionné au sujet de la famille Aozora, le petit Kentori devint légèrement blême. Il se gratta le haut de son crâne dégarni, quelque peut mal à l'aise. Il ne s'agissait pas vraiment d'un sujet que l'on aimait aborder dans la région.

-Il ne reste plus rien. Un jour les Hélios et les Aozora sont entrés en conflit on ne sait pas trop pourquoi. Ces derniers ont tous étés exterminés. Il ne reste plus que les ruines de leur château de l'autre côté des montagnes du Yodaï, devant la toundra. Enfin entre nous... Il s'approcha, pour lui murmurer de façon plus discrète. Vous devriez peut-être restez en dehors de cette histoire. C'est vraiment pas sûr de s'aventurer là dedans.

Le clodo l'avisait avec un regard plutôt sérieux. Dans la région, on le plaisantait pas avec cela. Tous préféraient éviter d'en parler pour ne pas avoir de problème. Lorsqu'il lui demanda de lui trouver un connaisseur sur la déesse ou quelque chose comme étant un temple pouvant lui être dédié, il eut un ricanement assez gras.

-Vous êtes du genre curieux hein ? D'accord, on va voir, mais y'a pas grand chose à montrer.

Et après avoir rangé les livres à leur place ils s'en allèrent pour prendre cette fois-ci la direction du centre ville. Dehors il neigeait toujours autant, et il faisait toujours aussi froid. Kentori s'étonnait de ne pas voir l'homme qu'il guidait frisonner un seul instant. Lui qui pensait que les étrangers étaient particulièrement sensible au froid. Durant le trajet, il lui posa une drôle de question concernant des personnes aux cheveux blancs. Plus cela allait et plus il trouvait cela bizarre, mais tant qu'il le payait bien, il en avait un peu rien à faire.

-Aucune idée. Ou pas que je sache en tout cas. La plupart des gens on tous les cheveux clairs dans le coin, mais pas de blanc. En tout cas pas avant l'âge.

Finalement, ils arrivèrent devant la place central ou se trouvait une grande fontaine circulaire. Sur celle-ci trônait deux statues. L'une représentait un homme à genou, qu'une femme aidait à relever. Une femme pas si humaine que cela. Deux cornes dépassaient du haut de son crâne, ses doigts étaient semblable à des griffes et ses yeux n'avaient pas d'iris. Elle portait une tenue légère semblable à un kimono de soie blanc.

-C'est une histoire vieille comme le monde. On a pas grand chose dans le coin qui parle d'elle a par ça.

Plus loin, dans la mine, le décor commençait à changer. Des cristaux étaient visible à même les parois rocheuses. Il y faisait de plus en plus froid. Le clone n'en était nullement affecté. Cette partie de la mine, malgré qu'elle fut abondante en minerait semblait avoir été totalement déserté. Il y faisait sombre. Les capacités de perceptions du double lui permirent alors de ressentir la chaleur de petits être rampants arrivant vers lui par centaine depuis toutes les directions. Cependant, avant qu'il n'ait le temps de faire quoique ce soit, de réagir, il fut soudainement touché par une attaque indétectable à ses facultés sensoriels. Le clone disparu, allant transmettre les informations à l'original.

A l'extérieur, le journaliste voulait interroger les ouvriers qui, eut, se montraient assez peu coopératif. Lorsqu'il demanda à visiter les mines, il reçu alors un non catégorique. L'accès n'était autorisé qu'au personnel y travaillant. Suite à quoi, l'un des mineurs allât prévenir un garde.

La tournure que prenait la situation ne lui plaisait guère. Kentori n'aimait pas se mêler de ce genre d'affaires. Cependant, et comme il en venait à éprouver un tant soit peu de sympathie pour l'étranger, il décida de lui répondre, dans la mesure de possible. Cette fois-ci, ce serait gratuit.

-On ne parle pas de ce genre d'histoires dans le coin. Il paraît qu'il a été question d'un complot ou de trahisons. Les Hélios et les Aozora étaient très respectés. C'est pas le genre d'affaire qu'on ébruite par crainte de...

Avec son pousse il traça une ligne le long de son cou pour mimer une entaille. A cela il tira une grimace pour imité la tête d'un égorgé.

-Quand à leur cheveux... Kentori trouvait étrange le penchant de cet homme pour les délires capillaires des gens du coin. Peut-être était-il une sorte de fétichiste ? Je ne sais pas trop. Ils ont les cheveux assez incolores, plutôt grisonnant je dirais-même. En vous savez, ils étaient du genre à se mélanger entre ces deux familles peut-être un peu trop si vous voyez ce que je veux dire...

Puis il lui demanda où étaient enterré la famille Aozora, rien qu'à cette question le clodo se senti frémir. Comptait-il réellement se rendre là-bas ?

-Heu... sur le versant nord de la montagne. De l'autre côté de là ou se trouve le manoir des Hélios. Près des ruines... Mais je vous déconseille d'y aller. Paraît que des choses bizarres s'y trame, que les esprits des défunts enteraient encore les environs.

Lorsqu'il lui demanda s'il pouvait l'accompagner, Kentori blêmi. Évidemment que les richesses l'intéressaient, mais tout l'or du monde ne servait à rien si l'on était mort. Et puis, il n'y avait plus froussard et lâche que lui.

-Désolé mon pote, mais ce sera sans moi pour cette fois. On plaisir de revoir, tu sauras où me trouver.

Et s'éloigna a pas de course, craignant que l'autre ne lui pose de nouvelles questions ou pis encore, qu'il ne l'incite à le suivre malgré tout.

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Ce fut ainsi que Kioshi parti pour un périlleux voyage, là où aucun Sunajin n'était jamais allé, à l'extrême nord, là ou les terres neigeuse de Yuki était remplacées par une mer de glace s'étendant à perte de vue. Nul vie, nul chaleur n'émanait de cette contrée hostile. Peu d'homme en ce monde avait jadis eut le courage de parcourir cette immense étendue gelée, seulement peu d'entre eux étaient revenus. A mesure que le Yamada franchissait le Yodaï la température baissait drastiquement. En effet la chaîne de montagne formait une barrière naturel qui protégeait la population d'Hakunin du froid, mais une fois passé la frontière cette même nature laissait clairement comprendre que les hommes n'avaient pas leur place. Pourtant, une famille était parvenue à la dompter.

Celle des Aozora. Leur ancienne demeure se situait au pied de la montagne, sur le versant qui faisait face à la plaine gelée. Là-bas, le vent soufflait avec violence et la neige tombait en abondance. Cette tempête continuelle avait jadis été leur lot de vie. Kioshi ne devait sa survie en ces lieux antagoniste qu'à sa maîtrise de la chaleur, auquel cas, il serait sans doute mort avant même d'arriver à destination. Il ne lui était point permit de voir à plus de quelque mètre devant lui, néanmoins, une vague forme obscure dans le lointain laissa comprendre qu'il touchait bientôt à son but.
Malheureusement, du ce qui faisait le glorieux châteaux des Aozora, ne restait que des ruines. Une partie toute entière de la façade semblait avoir été arraché laissant le vent et la neige s'engouffrer à l'intérieur. Malgré la lente décadence qui imprégnaient ses murs, on pouvait malgré tout deviner que ces derniers étaient d'un autre âge, d'un temps plus ancien. Imposante et somptueuse, son architecture témoignaient d'un grand savoir faire. L'intérieur demeurait cependant assez étriqué de sorte à conserver la chaleur. De nombreux couloirs s'entrelaçaient pour mener dans différentes pièces. Il y avait peu de fenêtres, mais ces dernière étaient brisées depuis longtemps.

Usant de sa capacité de senseur, Kioshi ne détecta aucune forme de vie dans le château. Pourtant, alors qu'il s’approchait en toute discrétion de la façade éventrée, un craquement attira subitement son attention. Une planche de bois à l'intérieur venait de se briser. Il put alors la voir, elle était en train de ranger des livres sur une étagère, là, seule, au milieu de la tempête et de cet hiver éternel. Elle ne dégageait aucune chaleur et était enveloppée d'une cape blanche. Ses cheveux immaculés retombaient devant ses yeux d'or. Elle ne l'avait pas encore remarqué et et tentait de remettre en place l'étagère qui avait craqué.

Spoiler:

Était-ce vraiment elle?

Elle sursauta légèrement en entendant le son de sa voix. Ici même, non loin du toit du monde, dans une contrée reculée hostile à tout homme, elle ne s'était jamais attendu à rencontrer quelqu'un. Le nom qu'il venait de prononcer sonnait étrangement à ses oreilles. Elle ne se serait jamais attendu à cela. Surprise, elle fronça les sourcils, tentant de reconnaître celui qui lui faisait face.

-Yamada... Kioshi ?

Oui, c'était bien lui, il n'y avait guère à se leurrer. Sa venue était assez imprévue. Elle se sentait quelque peu décontenancée par la tournure que prenaient les événements. Néanmoins, il lui était possible de s'adapter en toutes circonstances. Tel était ce qui avait permit à la jeune femme de survivre jusqu'à présent.

-C'est plutôt moi qui devrait demander ce que vous faites ici.

D'une démarche gracile, elle se rapprocha du Sunajin. Ses pieds nus laissaient de délicates empreintes dans la neige. La tempête continuait de débattre tout autour deux, mais aucun ne semblait s'en soucier. Alors, elle se retrouva juste devant lui, levant les yeux pour mieux le regarder. L'homme mesurait facilement plus d'une tête qu'elle. Sa longue chevelure immaculé dansait dans le vent...

Puis elle se risqua à tenter quelque chose. Simplement, bêtement, elle leva les bras, lentement, avec douceur pour les enrouler autour de la nuque du Yamada et se blottir contre lui. Puis dans un soupir elle plongea son visage dans le creux de son cou.

-Vous ne devriez pas être ici. Mais ce n'est pas grave. Je vous pardonne pour cette fois.

Elle releva alors la tête pour rapprocher ses lèvres de son oreilles en arborant un sourire bien étrange.

-Le comte Hélios sera ravi de vous rencontrer...

De ses bras qui l'entouraient, la glace se propagea progressivement sur le corps du Sunajin afin de tenter de l'immobiliser. La jeune femme en profita pour le rejeter en arrière et, d'un bond agile, s'éloigna d'une dizaine de mètre. Elle débuta alors une rapide série de signes ; Suite à quoi trois loups de glace émergèrent de la neige pour foncer sur l'étranger.

-La réunion va enfin pouvoir commencer...

Dit-elle d'un ton énigmatique tandis qu'elle détachait sa cape révéla ainsi les quelques rares monceaux de tissu qui cachaient sa peau diaphane. Écartant les bras, elle commença à déverser son chakra dans les environs afin d'amplifier la puissance de la tempête de neige qu'elle utilisa pour se cacher.

Résumé:

Musique ♫:

La neige puissante et impétueuse venait caresser son doux visage. La nymphe tournoyait gracieusement au cœur de la tempête. Le froid ne pouvait l'atteindre. Capable de dompter les éléments, de jouer avec à sa guise, elle se complaisait dans cette félicité mirifique. Elle était l'ange des montagnes, le fantôme du grand nord, la reine de ce monde oublié.

La vie se présentait comme un jeu, alors que la mort n'était qu'un simple passe-temps. Et le Yamada était son nouveau jouet. Malgré ses maigres efforts pour lutter contre la toute puissante providence, il finirait inéluctablement piégé dans un tombeau de glace.

Il prétendait ne pas vouloir la combattre, ne pas vouloir l'aider. D'abord surprise, puis interloquée. L'impression d'étonnement sur son visage fut finalement remplacée par un sourire aussi froid que la glace qu'elle contrôlait. Que croyait-il vraiment ?

-Vous ne savez rien Yamada Kioshi. Vous n'êtes qu'un ignorant, incapable de se sauver soit-même. Pensez-vous vraiment être en mesure d'aider les autres ?

Les flocons se transformaient en goutte d'eau et un rideau de pluie se forma. Un soleil venait de naître. Enfant du désert, ardent défenseur de ses convictions. Sa lumière aurait put tant resplendir, mais c'était sans compter sur la venue de l’Éclipse. Lorsque certains honoraient la clameur du jour, d'autres se réjouissaient secrètement de la venue inéluctable de Mère Nuit.

-Vous ne me prendrez pas ma famille maudit Sunajin. Pas cette-fois.

Dissimulée dans son propre élément, la Nymphe joignit ses mains pour composer une première série de signes. Une dizaine de pieux de glace jaillirent du sol pour fuser en direction du fils Diurne.

Alors qu'il était occupé à les bloquer, une nouvelle série de mudra suivit. Un bloc de glace se détacha du sol pour rejoindre les airs. Continuant dans la même lancée. L'eau que venait de créer le Yamada s'éleva brutalement autour de lui pour le submerger. La seconde d'après le liquide congela, pour tenter de l'enfer dans une prison gelée.

-A présent, rencontrez-votre destin...

Une autre second et le bloc de glace retomba sur lui, écrasant tout sur son passage.

Les éléments continuaient de se déchaîner. La jeune femme au cœur de givre, restait en retrait, ses yeux d'ors perçant semblaient capables de voir au delà des intempéries. Elle attendait avec patience que le nuage de neige retombe pour si on hôte avait survécu.

Résumé:

Le Yamada se battait avec hargne, malheureusement pour lui ses jambes venaient d'être prise dans le gèle. Incapable de se mouvoir il entreprit alors de contre attaquer. Une pluie de tridents chuta alors depuis les cieux enneigés pour fondre directement sur la nymphe. Dans le même temps plusieurs pieux de terre aurait du jaillir du sol. Cependant, au lieu d'un champ de pointes effilées, ce ne fut que quelques maigres piques qui émergèrent de la neige.

La demoiselle arbora alors un sourire amusé, comprenant que ce pauvre homme issu de désert était incapable d'analyser le terrain à sa juste mesure. Depuis des temps immémoriaux, la neige recouvrait cette contrée glaciaire stérile de toute vie. La terre située à profondeur, sous plusieurs mètres d'épaisses couches poudreuses étaient complètement gelée. Tout ceci avait pour conséquence de rendre stérile toute tentative pour utiliser une affinité de ce type contrairement à celle de la glace, qui dans son élément, se voyait amplifiée.

N'ayant qu'un seul assaut à contrer, la nymphe aux yeux d'or composa rapidement des mudras afin d'ériger un dôme de glace autour d'elle. Cependant, son intervention fut tardive et guère assez résistante. Ainsi, la protection vola en éclat après avoir encaissé les premiers choc. Le restants des tridents la transpercèrent de toute part.

La tempête fut balayée...

Elle ne cria pas. Le sang venait brusquement de recouvrir sa peau diaphane jusqu'alors vierge de toute impureté. Des blessures gravissimes parsemaient désormais tout son corps, pourtant cela ne l'empêchait pas de tenir debout. Pis encore, elle se mit à avancer vers le Yamada, ses pas laissaient des traces sanglantes dans son sillage. Il fut en mesure de voir ces yeux d'or luisant aux iris fendus à la vertical. Une vision cauchemardesque alors que chacune de ses blessures se régénéraient à vu d’œil. Bientôt, en dehors du liquide carmin qui la couvrait, il ne restait plus aucune trace de la pluie battante qui avait ravagé son corps.

-Continuez de vous battre ainsi et je finirais vraiment par vous tuer.

Son visage ne laissait transparaître aucune émotion. On aurait dit une poupée vide et sans vie. Pourtant ses propos renfermaient une pointe d’amertume à peine dissimulée.

Cet homme était fort. Elle le reconnaissait. Mais il se trouvait sur son territoire, dans son monde à elle. L'issue de l'affrontement était déjà prédéterminée.

Après avoir effectuer une nouvelle technique, la colonne de glace qui enfermait Kioshi éclata, causant ainsi de nombreuses et graves blessures à ses jambes. Ainsi il s'effondra sur la neige. Et la nymphe continuait d'avancer. Un long pieux de glace se forma alors juste au-dessus, la suivant dans sa marche funeste. La main tendue vers l'avant, elle se tenait prête à l'envoyer pour mettre un terme à la vie du Yamada s'il tentait quoique ce soit.

-Je devrais le faire. Vous méritez de mourir, tous autant que vous êtes maudit Sunajin.

Pourtant elle ne le fit pas, car Kioshi la regardait avec des yeux bien étranges. Une grimace d'agacement déforma le visage de la demoiselle.

-Vous continuez de me prendre pour elle. C'est vrai, il y a cet air de ressemblance. Nous tenons cela de notre mère...

Et sa main tendu se ferma. La glace vint alors recouvrir le chef du Kakumeigun à terre. Lentement, elle ne lui laisserait aucun échappatoire.

-Vous qui semblez tant tenir à Oniri. Pourquoi n'iriez-vous pas la retrouver ?

Ses pupilles démoniaques continuaient de le dévisager. La tempête demeurait à l'écart, mais le vent soufflait encor, faisant danser sa chevelure dans son dos.

Résumé:

Le Soleil irradiait la plaine gelée. La glace fondait tout autour de lui. La nymphe, surprise, eu la peau brûlée. Elle bondit en arrière tandis que son pouvoir de régénération prenait l'ascendant sur ses nouvelles blessures. Sa peau était de nouveau d'albâtre. Encore une fois, aucune expression de douleur n'avait un seul instant trahit ses traits. A croire qu'elle était tout bonnement incapable de la ressentir.

Pourtant, pour la première fois, son visage laissa paraître une expression étonnée, lorsque, une fois tut, le jeune soleil se redressa pour se rapprocher d'une démarche chancelante. Ses forces ne tenaient plus à rien. Pourquoi continuait-il d'avancer ? Était-ce pour elle ?

La princesse du grand nord eut un léger mouvement de recul, comme si elle aurait put craindre un seul instant ce misérable. A cet instant, ce n'était pas tant sa force qui l'étonnait, mais sa détermination. Encore, il se bornait à la confondre avec Oniri.

-La rendre ?

Elle lui adressa un regard noir, plein de haine alors qu'elle tendait la main pour empoigner fermement le cou du Yamada.

-Oniri ne vous appartient pas. Vous nous l'avez prise, vous nous l'avez volé. Vous allez payer !

Ses doigts se refermèrent davantage, resserrant leur étreinte avec une force démesurée. Le Sunajin commençai à suffoquer. La nymphe leva alors la paume de sa main. Au milieu venait de se former une flocon de neige.

-Elle n'a pas besoin de vous...

Dit-elle froidement, comme si elle venait de prononcer la sentence d'une mise à mort. Le flocon s'envola, tandis qu'elle relâchait brusquement sa prise pour s'éloigner de Kioshi. L'éclat immaculé explosa littéralement, prenant en une fractionne de seconde une ampleur monumentale pour envoyer une multitude de pieux qui empalèrent le Yamada de face. Sous la violence du choc, il eut son bras droit arraché. Le sang jaillit de toute part. Il poussa un gémissement étouffé tandis que sa bouche laissait sortir un flot écarlate et cela avant de s'effondrer sur le sol, le regard vitreux, face a ce précipice sans fond qu'était la mort.

Le regard perçant de Soma l'avisait avec indifférence. Elle ordonna d'un geste de la main à ce que les pieux répandent leur glace sur ce qui restait du corps de ce fameux Yamada Kioshi. Celui-là même dont elle avait lu le rapport peu de temps avant que Hélios n’envoie ses invitations. L'état de ce Sunajin lui importait peu. Malachi serait en mesure de le sauver. Elle n'aurait ensuite qu'à lui geler le cœur une fois toute cette histoire achevée.