Une nuit. Une simple nuit. Et pourtant, rien n’allait plus.

Un mal grandissait, et se développait. Mon corps entier me faisait souffrir. Cela avait commencé par une douleur interne, et une étrange sensation qui ne m’était pas vraiment inconnue. Le mal se propageait, jusqu’à l’extérieur. Ma peau même me faisait souffrir, surtout au niveau de mes tatouages. Transpirant, la respiration saccadée, je me tordais de douleur dans mon sommeil, pendant de longues minutes. Un instant, et la crise se termina. J’expirais longuement, mais successivement. Mon corps sombra de nouveau dans le sommeil, complètement épuisé...

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Le réveil fut dur. Un mal de tête horrible, les muscles faibles. Mes membres tremblaient même légèrement. Rien n’allait plus. Cette nuit... ce n’était pas la première fois. C’était la troisième nuit d'affiler, ou ce phénomène étrange se produisait. Quelque chose clochait. Mais quoi ? Je n’en savais rien. Il y avait quelque chose d’étrange avec mon corps. Il y avait quelque chose qui se développait en moi... progressivement. C’est ce que je sentais. Je le sentais grandir. À vrai dire, par moment, j’avais cette vague sensation depuis quelques mois. C’était extrêmement faible, sauf que cela commençait à prendre des proportions inattendues.

En tout les cas, mon corps dysfonctionnait. Et surtout... mon pouvoir était devenu incontrôlable. Je n’étais plus capable de le maîtriser... cela ne me rassurait vraiment pas.

Comme si un poison se propageait, et m’affectait après plusieurs mois de développement. Un poison qui agirait après tant de temps ? Ce n’était pas logique. Si je devais situer le débuts de ces maux... je dirais que cela remonte à quelques jours après mon combat contre mon frère. Au départ, je n’avais pas fait le lien. Sauf que depuis le début de ces crises, cela se confirmait... je ressentais... quelque chose. Pas de chakra, seulement une sensation à la fois désagréable, mais familière. Et cette sensation me le rappelait, étrangement.

... Qu’a-t-il fait ?

Toi...

Il était clair qu’il était derrière tout ça. Pourtant, ses dernières paroles, son dernier souffle... il m’avait l’air sincère. Il m’avait même confié une dernière volonté... sa dernière. Alors pourquoi ? Que de mystères.

Ne pouvant garder ça sous silence, je m’étais résolu à communiquer mon état à quelques médecins de l’organisation. Depuis que Nozomi n’était plus là, ce n’était plus aussi simple. La dernière fois, j’avais demandé de ne la voir qu’elle, et de ne laisser personne d’autre me toucher. Seulement, je n’avais plus le choix, et je devais faire avec... les médecins autorisés à me prendre en charge étaient néanmoins d’un nombre assez restreint, tout simplement car je n’acceptais que rares d’entre eux. Et encore, la confiance n’y était pas. Ceux-ci s’élevaient au nombre incroyablement élevé de... deux. Tous deux du clan Hyô, en plus. Eux seuls pouvaient m’aider... surtout au niveau de mes tatouages. Et de mon pouvoir défaillant.

Je leur avais communiqué tout ce que je savais à ce sujet. Ce que je ressentais, les symptômes, la durée, et l’origine. Je répondais comme je pouvais à cela. Ils étaient tout d’abord parti sur la piste de Miko, avec son insecte qui était présent dans mon corps. Ce n’était pas ça. L’ancienne Uma m’avait prise en charge, et plus aucune trace de l’Aburame ne persistait dans mon corps. Ce n’était pas elle, l’origine. C’était lui...

Ils me gardèrent alors en observation, durant la nuit. Les crises y débutaient toujours, lorsque je dormais. Sûrement, parce que c’était le moment où mes défenses étaient le plus franchissables. C'était le moment où j'étais le plus vulnérable, ou les barrières étaient abaissées. C'était inconscient. Et cette chose ne me manquait pas, à chaque fois. Elle profitait de cette faiblesse, pour continuer à me persécuter...

Et ça ne manqua pas. Après m’être endormi, une bonne heure à peu près, la douleur revenait. Je ne me réveillais pas, mais mon corps se crispa une nouvelle fois, les muscles tendus. Une grimace de douleur, de nouvelles gouttes de sueur... l’histoire se répétait. Comme inconscient malgré ce qu’il se passait, je voyais mieux l’origine de tout cela. Une présence, un visage... c’était bien lui. Comment c’était possible ? Il était mort pour autant, alors pourquoi ? Pourquoi est-il là ?!

Un réveil en sursaut, qui surpris les deux médecins, qui tentaient de calmer cette douleur. Celle-ci se calmait... mais mes tatouages réagissaient bizarrement. Beaucoup trop bizarrement. La douleur y était beaucoup plus forte, à tel point que je manquais de perdre le contrôle à chaque fois... et d’activer inconsciemment ma rage runique. Ce n’était pas ce qu’il y avait de plus conseillé, au vu de ma condition physique qui se voulait de plus en plus déplorable, à chaque nouvelle crise.

Essoufflé, je regardais les deux Hyô médecins, à qui j’avais confié cette affaire.

Il va falloir qu’on te fasse passer quelques tests plus poussés. On ignore l’origine de ces crises.

Attendre ? Avec tout ce qu’il se passe en ce moment, il me demande d’attendre ? Je frappais du poing le matelas, contenant ma colère du mieux que je le pouvais. Soit. Il allait falloir m’armer de patience, sans savoir ce que mon satané frère me faisait subir depuis quelques jours. J’avais l’impression que mon corps était devenu son jouet. Le jouet d’un décédé, c’est triste. Je redoutais d’apprendre ce qu’il m’arrivait exactement. D’autant plus que... cette nuit avait été encore plus douloureuse. Et j’avais l’impression... de clairement le ressentir, depuis que j’avais vu son image. Était-ce un rêve, ou était-il réellement là ? Il l’était. Mes dons ne me trompaient pas sur ça.

Réalisant cela, je me retournais dans mon lit, allongé. Je ne dormais pas pour autant. Pas question que ça recommence. Même si c’était dur... mes limites commençaient à se faire sentir sérieusement. Je manquais terriblement d’énergie, de vitalité. Je n’arrivais même plus à dormir, passant des nuits chaotiques depuis quatre jours. Je devenais de plus en plus irritable, mais je sentais également qu’une simple brise pourrait me faire vaciller. Je n’étais vraiment pas au plus haut de ma forme. Comme si j’avais besoin de ça, après tout ce qu’il se passe actuellement... c’était une véritable malédiction.

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Les heures passaient, alors que je n’avais toujours pas trouvé le sommeil que je recherchais. Par crainte de perdre le contrôle, une fois de plus. J’attendais les tests, et les résultats. Ils m’avaient prélevé de mon sang, étudiaient mon corps à la recherche d’une quelconque substance qui serait à l’origine de tout ça. Mais rien.

Absolument rien. Hormis... un seul petit détail. Je voyais leurs visages afficher une mine assez étrange, et indescriptible.

C’est... il y a une erreur ? C’est...

Gloups. Une erreur ? En analysant mon sang ? Je commençais à m’inquiéter un peu. Seulement, sans que je ne puisse en placer une, ils me demandaient de garder mon calme, et me prélevèrent une nouvelle fois un peu de mon sang, sans mot.

Après plusieurs heures, ils revenaient. Leurs mines ne m’annonçaient rien de bon...

Kôhei... il y a quelque chose qui cloche. Ton corps... le problème vient qu’il ne supporte plus le pouvoir de notre clan.

Hein ? J’étais devenu incompatible avec mon don héréditaire ? C’est quoi cette connerie, franchement ? Qu’est-ce qu’il avait foutu pour en arriver à un tel point ? Ce n’était pas possible... mon sang ne fit qu’un tour, lorsque j’entendais ces mots. Mais dans un sens, cela pourrait expliquer la raison de la perte de contrôle de mon pouvoir, et de ma douleur au niveau des nombreux sceaux présents sur mon corps.

Pouvait-on... guérir de ça ? Je n’en savais rien.

J’ai mené des recherches, en prenant en compte d’anciens dossiers médicaux que j’ai sur toi et les membres de notre clan. Et j’ai découvert quelque chose d’assez surprenant... tu es devenu incompatible avec le pouvoir de notre clan. Et... ça m’a tout l’air d’être irréversible.
Quoi ? C’est quoi cette merde ?!
Je ne sais pas... je ne sais pas encore ce que t’as fait ton frère, mais en tout cas les faits sont là. Mais tout laisse à penser que ses pouvoirs ont parasité ton organisme. Il a finit par le prendre complètement d'assaut. Il a bien préparé son coup, la finalité de votre affrontement était peut-être prémédité... en tout cas, on va continuer d'étudier ton cas. Mais... ne te fais pas trop d'espoirs.
Tsch...il n’y a vraiment rien à faire... ?
C’est d’un tout autre niveau pour nous...

Il y eut un moment de pause, avant que le second prenne la parole, subitement.

Le seul qui pourrait te soigner serait ton père.

Il ne parlait pas beaucoup, mais pour dire de la merde, il y allait bien lui. Je l’observais un moment, d’un regard noir. Mon père, hein. Pourquoi me parle-t-il de lui maintenant ? Même son frère ne comprenait pas de quoi il nous parlait. Je sais qu’autrefois, il était proche de lui, mais c’en était séparé après avoir compris quel type d’homme il était. Il avait préféré me suivre, et avait montré sa bonne foi depuis. Alors, de quel droit pouvait-il lui accorder encore le moindre crédit ?

Il soupira un moment. Avait-il compris sa connerie ? Ou bien, il y avait autre chose ?

Pourquoi tu me parles de lui ?

Mon ton se voulait sec. J’étais curieux d’entendre sa réponse.

Oublie ce que je viens de dire...

Hm. Je le regardais un instant, sans trop comprendre. Il me semblait fébrile sur le coup. Mon regard se posa en silence sur chacun d’eux. J’avais un mauvais pressentiment... un certain malaise. Comme si l’on essayait de me cacher quelque chose. Mais sans avoir le temps d’en savoir plus, une nouvelle douleur commençait à naître. Même éveillé... ? Une nouvelle grimace de douleur, alors que les deux Hyô m’allongeaient sur le lit. Et un phénomène étrange se produit...

Les sceaux sur mon torse semblaient s’animer, prendre du relief même, légèrement. Une douleur fulgurante me lançait, alors que cela se propagea sur toutes les autres marques. Et seules les sceaux de mon clan étaient affectés par ce phénomène... la peau autour commençait à rougir, et même quelques gouttes de sang apparurent. C’était donc vrai... mon corps rejetait mon pouvoir, sans doute à cause de mon frère. C’était même sûr.

Ils n’avaient plus le choix. Pris au dépourvu, ils utilisèrent une technique spécifique du clan pour me retirer toute l’encre présente sur mon corps, et y comprit les tatouages qui contenaient toutes mes créations. L’extraction fut encore plus douloureuse, mais il n’y avait plus de temps à perdre. Mon corps ne supportait plus ce chakra, qui était devenu étranger...

L’opération terminée, je sombrais dans l’inconscience... pour un repos bien mérité. Pendant mon sommeil, ils finissaient le travail...

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Quelques jours venaient de passer. J’ai passé une journée complète, alité et à dormir, à me reposer. Mon pouvoir était perdu, sans pour autant que je comprenne pourquoi. Pour quelle raison... j’aurais la réponse, lorsque j’en saurais plus sur celui qui dormait en moi. Je le ressentais de plus en plus. C'était même pire que ça. J'avais l'impression que nous ne faisions plus qu'une personne, et que ce phénomène s'accentuait de jours en jours. Ce n'était peut-être pas qu'un simple parasite... je connaissais ses pouvoirs. La nécromancie, et le pouvoir du clan Ketsueki de Suna. Etait-ce lié à cette substance qu'il avait injecté dans le sang, avant de rendre l'âme ? Oui, il avait bien fait quelque chose avant de sombrer. Et si c'était le cas, je n'en étais pas encore débarrassé donc.

De nouveaux résultats tombèrent, après des examens bien plus élaborés, et menés par les deux membres de mon clan. Celui qui avait pris le plus en charge la situation me tenait en permanence au courant de l'évolution. Il avait remarqué qu'un problème persistait depuis mon plus jeune âge... d'anciennes données ne semblaient pas naturelles. Il y avait là un mystère de plus... il manquait des pièces à ce puzzle. Je repensais à ce que m'avait dit le second médecin... mon père ? C'est vrai qu'il n'avait pas été clair à ce sujet. Avait-il quelque chose à voir avec cette affaire ? Possible... seul lui pourrait me fournir cette réponse. Ha. C'était juste hors de question. Mais je commençais à sérieusement douter de mes origines...

Malgré cette mésaventure, il fallait reprendre du service. Ce qu’il s’avérait bien plus compliqué que prévu. Oui... mon pouvoir représentait beaucoup pour moi, et j’avoue que le perdre me laisser un arrière goût assez amer. Il me restait néanmoins quelque chose à faire, pour continuer à progresser... partir sur une nouvelle base. Et celle-ci, je pouvais l’avoir. Partir sur un art similaire, fonctionnant sur un même principe. Je pouvais. C’était moins esthétique, mais je sais que dans la chambre de Seitô que j’avais récupérée, se trouvait des documents élaborés sur l’art nécromant. À vrai dire, cela ne m’était jamais venu à l’esprit, mais je pouvais très bien tenter d’apprendre cet art à partir de ça.

C’est ainsi que je m’entraînais, jour après jour. Pour rattraper le retard que je venais de prendre. J’assimilais les principes de la nécromancie, puis je renforçais également mon corps avec un entraînement acharné. J’avais besoin de me remettre à nouveau, et quelques membres m’avaient aidés à ça. Il fallait que je devienne encore plus fort, pour arriver là où je comptais en arriver. Pour récupérer mon niveau... et aussi, pour le surpasser. Un entraînement d’arrache-pied était nécessaire. Pas de soucis, ce n’est qu’une simple formalité. Je serai prêt avant la reprise des opérations. D'autant plus que... je progressais bien plus rapidement que je ne l'avais espéré. Pouvais-je dire que je l'avais dans le sang ? Ha, ce serait ironique avec ce qui était en train de m'arriver. C'était peut-être grâce à lui que je devais cet apprentissage rapide, bien que poussé. Il est vrai qu'il était, lui aussi un nécromancien. C'était peut-être ça aussi qui me poussait vers cette direction...

Je profitais des jours qui suivaient pour donc me former en nécromancie, mais aussi pour développer mon Taïjutsu. Un bon entraînement pour remettre à niveau ce corps qui avait rejeté mes capacités... je m'entraînais d'arrache-pied, pour remonter mon niveau. Mon ancien compagnon Suzurane y mettait, lui aussi du sien pour m'aider. Sauf que cette fois-ci, ce n'était pas pour son pouvoir, mais juste pour me perfectionner encore et toujours. Il le fallait. Lorsque le Shôraizen allait reprendre du service, je me devais d'être prêt. D'autant plus que prochainement... des missions de la plus haute importance étaient prévues. Le message venait de passer. Retrouver notre futur Tsugurike...

Il était temps de mettre fin à l'entraînement, et de repartir vers le sommet.