Yuki no Kuni...

Après en avoir reçu l'ordre de la part de son Maître, Samui Kakeshuou, le Passeur, le bras droit de l'Ôda et deux membres du Shukai c'était mis en route en direction du pays des Neiges. Pour deux d'entre eux au minimum, c'était leurs pays d'origine. Mais pour le Passeur, c'était une nouveauté. Il ne connaissait pas les terres gelées, où du moins que de nom. Il en avait vu en souvenir, mais jamais il n'avait posé les pieds là-bas.

Naturellement, Aokiji c'était imposé chef de cette mission. Est-ce que le petit chat en avait quelque chose à redire ? Peut-être, peut-être pas. Avec son nouveau regard sur la vie, le petit blondinet n'avait qu'une envie : jouer ! Et il fallait dire que cette situation allait être amusante ! Assassiner une petite grand-mère pacifiste, quoi de plus normal pour un gamin de 16 piges ?

Mais même s'il avait quelque chose à redire, le jeune Len était un Membre à part entière du Jôho. C'est pourquoi, avant même d'arriver sur les terres de froid, il avait informé Aokiji et les autres de son plan.

« Aokiji nee-san, j'ai un plan ! »

Il disait ça d'une voix légère, avant d'annoncer d'un ton clair et heureux, totalement décalé avec la situation...

« Je me transpose dans le corps d'un des responsables capable de rencontrer la grand-mère et vous, vous êtes mes gardes du corps du Shukaï. Je trompe les personnes grâce à mes pouvoirs, et on passe les postes de garde jusqu'à elle... Puis là, tu lui marave la tronche ! »

Il souriait, c'était un bon plan non ? A vrai dire, il savait que personne n'y trouverai grand-chose à redire. Après tout, l'infiltration était le domaine du Jôhô non ? Et ce n'était pas pour rien que le petit chat était dans cette section. Tout ce qu'il fallait, c'était un des responsables... Hors, Len ne connaissait personne ici. C'était donc à eux de décider.

« Nee-san, tu connais quelqu'un qui peut faire l'affaire ? Parce que personnellement, je ne connais personne... »

Les ordres venaient d’être donnés et chacun des groupes prit immédiatement la direction du Pays qui leur avait été attribué. Leur mission : Assassiner les Daimyos. Aokiji fut tout d’abord très surpris par l’extrémité des ordres de Kakeshuou, mais il comprit très vite que la diplomatie n’avait pas, ou du moins, plus sa place dans un tel contexte. La nouvelle du renversement allait bientôt arriver aux oreilles des divers Seigneurs Féodaux et en agissant de la sorte, le vieux Samui comptait prendre les devants afin d’anticiper une quelconque rébellion contre son autorité.

Le groupe composé d’Aokiji, Len, Ando et Akio fut donc envoyé dans une contrée très familière au Jônin, le Pays des Neiges. En effet, il y avait passé pas moins de quatre longues années et un autre point non-négligeable, il s’agissait du QG du clan Samui. Y envoyer deux membres du clan était donc une manœuvre plutôt maligne du nouvel Empereur.

Les Shukaijins prirent le premier bateau pour Yuki no Kuni. Pas besoins de bagages superflus, uniquement un équipement shinobis adéquate pour une telle tâche. Durant le voyage, le petit Yamanaka approcha Aokiji afin de lui faire part de son plan. Le jeune Samui avait été en quelque sorte désigné chef d’équipe par défaut et comme à son habitude, il valorisait les idées de ses coéquipiers. Ce fut pour cela qu’il accueillit sans problème le plan de Len qui, il faut le dire, n’était pas bête du tout. Le jeune Samui lui sourit afin d’acquiescer à sa proposition et lui frottant amicalement le haut du crâne. Le jeune garçon semblait avoir muri. Lui qui il n’y avait pas si longtemps de ça ne pouvait supporter l’idée d’avoir à ôter la vie d’une personne, le voilà embarqué dans une mission d’assassinat de haute importance. Aokiji pensa au début que le Yamanaka faisait tout cela à contrecœur, contraint d’exécuter les ordres de leur senseï. Mais à en juger par son récent comportement et son dévouement pour Kakeshuou et son Empire, le Jônin finit par en venir à la conclusion que le petit Len qu’il avait connu l’année dernière n’était plus le même.

« Le palais de la Daimyo se trouve dans la capitale, Gyamda. Je connais très bien cette ville, de nombreux Samui y vivent. Nous arriverons surement dans la nuit, ce qui veut dire que nous devrons faire attention aux nombreux gardes patrouillant dans les rues. Les haut-gradés de cette garde possèdent un uniforme particulier afin de les différencier des officiers lambda. Je pourrais facilement en identifier un que l’on pourrait utiliser. »

Le quatuor finit donc par arriver à Dhartsedo, le port principal du pays, puis après une longue traversée de la banquise, fit face à la ville fortifiée de Gyamda, capitale de Yuki no Kuni. Aokiji demanda alors au groupe de les suivre, il était évident qu’ils n’allaient pas entrer par la grande porte. Dissimulé dans les bois environnant, le quatuor se plaça sur côté latéral de la cité. Face aux groupes, le jeune Samui leur expliqua alors comment il comptait s’y prendre.

« Nous allons passer par les toits. Les patrouilleurs sont peu vigilants en général mais on ne sait jamais. Restez prudent. Avec la neige, vous pourrez facilement perdre appui et vous faire remarquer. N’hésitez donc pas à user d’un peu de chakra pour vous stabiliser. Nous prendre une formation en file indienne, ne vous dispersez pas et garder une distance de sécurité entre vous. Une fois le responsable trouvé, Len prendra possession de son corps et nous fera entrer dans le Palais. Est-ce clair ? »

Aokiji passa son regard sur chacun des shinobis présents. Cette équipe était composée que des personnes en qui il avait confiance. Son ami/frère, son élève et un frère de sang, il n’y avait donc aucune raison que cette mission ne soit pas un succès.

Tout avait tellement changé aux shukai depuis le dernier assaut dont le shozaichi avait été victime que même moi, je n'étais pas sûr de tout avoir suivi. Mais c'est récemment que les événements avaient prit une tournure que je n'aurais pu prédire : la prise de pouvoir par l'un des membres du clan, maitre Kakeshuou. Dans un sens, j'avais trouvé ses termes et ses arguments juste et je ne pouvais que soutenir ce Samui sur tous les points de vue c'est pourquoi parmi cette foule d'homme et de femme, je ne m'étais pas révolté bien au contraire. Cependant, je ne pensais vraiment pas avoir à participer à l'un des premiers événements majeurs pour l'Empire : assassiner une vieille femme, Damyo de Yuki No Kuni Aux côtés de trois autres shukaijin.

Une fois passé l'étonnement d'avoir été sélectionné pour une telle mission, je me posais alors énormément de question. Pour la toute première fois j'allais tué, pas juste pour me protéger mais bel et bien dans un but strictement militaire si je puis dire et même si ce n'est ls de mes mainsque cette femme ppérira j'allais contribué à sa mort et honnêtement, cela me posait un léger problème de conscience. J'allais bien-sûr devoir passer outre ce sentiment car je ne comptais pas me défiler mais bel et bien y participer. C'est ça aussi être shinobi.

C'est ainsi que je m'étais mis en route aux côtés de mes trois nouveaux équipiers ne m'étant pas tellement inconnu. En effet, Aokiji qui était aussi le chef de la mission était en effet un membre de mon clan mais aussi ma toute première rencontre ici, au shukai. Len quand à lui m'avait "sauvé" d'un incapable me faisant perdre mon temps aux portes et Ando quant à lui, était simplement devenu un ami au fil de nos rencontre. Rien ne présageait donc, pour ma part, une mauvaise entente avec quelqu'un et j'espérais qu'il en était de même pour tous le monde. Notre destination était donc le pays de la neige que j'allais découvrir pour la toute première fois. En effet, je ne faisais pas partie de ses Samuis envoyé la bas, par le passé et j'avais donc toujours vécu à Mizu no Kuni avant de rejoindre l'Alliance enfin l'Empire. Je savais cependant que de nombreux Samui y vivaient encore et donc que d'envoyer deux membres du clan n'était peut-être pas une si mauvaise idée au contraire.

Le trajet semblait s'être déroulé assez calmement pour moi, je m'étais fait assez discret me contentant de suivre me rythme sans prononcer le moindre de mot tant qu'on ne me parlait pas. Je me posais bien trop de questions sur la tournure des événements qu'allait prendre cette mission. C'est alors que Len voulu nous faire part d'un plan. Intéressant, je me doutais bien qu'on allait pas foncé tête baissée mais nous n'avions pas encore discuté plan. Je me disais que les ordres viendraient au fur et a mesure. Le plan était en soi assez simple, Len allait se transposer dans le corps d'un haut gradé et nous aidera à pénétrer les défenses pour pouvoir approcher simplement la vieille femme. Un plan assez simple et ingénieux j'espérais que tout se passerait aussi simplement. Aokiji donnait alors quelque directive, connaissant très bien Yuki No Kuni il devait savoir mieux que personne comment l'infiltrer.

"D'accord..."

J'écoutais alors tout aussi attentivement les propositions que faisait Ando qui n'était en soi pas si bête si cela était possible. Pour le moment je n'avais rien à ajouter, j'allais donc suivre le mouvement. J'avais confiance en Aokiji et Len, ils savaient ce qu'ils faisaient. Inutile d'en douter, pour ma part j'étais prêt.

Un long périple nous attendait. Nous prenions la direction de Yuki no Kuni, Ozaï, Kurasa, Kiseki et moi, afin d'accomplir une mission dont on venait de recevoir l’ordre. Une demande de protection de la part de la Daimyo du pays de la neige, pourtant rattaché au Shûkai. La situation semblait louche, mais la proposition était quand à elle très alléchante. Une forte récompense pour un boulot de quelques jours, avec un risque qu’il ne se passe rien de grave. Cependant, il y avait de très grandes chances pour qu’on ne nous ait pas appelé pour rien, et que les risques étaient réels. Il était tout de même étonnant que ce ne soit pas à des forces shukaijin que le pays ait fait appel, mais bien à une organisation mercenaire aux penchants criminels. Nous devions conserver notre discrétion et éviter les coups d’éclats qui nous porteraient préjudices en terres plus ou moins ennemies. Car oui, Ozaï, et moi encore plus, étions devenus des figures nukenins, nos noms commençant à se faire connaître et à faire frémir les plus couards.

Nous avions quitté notre point de chute à Yu no Kuni, en y laissant la Gekei en surveillance, et nous avions directement mis les voiles vers notre destination finale. Mis les voiles, oui, c’était bien le cas de le dire, le pays de la neige étant au beau milieu de la mer. Chacun de nous ressentait la pression au fur et à mesure que le navire s’avançait vers l’horizon, jusqu’à y voir une terre, au loin. Pour Kurasa et Kiseki, cette mission était une première, et un test concernant leurs aptitudes. Bien qu’on avait pu les tester auparavant, la situation était là bien différente. Personne ne savait ce qu’on allait trouver là-bas, personne ne savait même si on allait revenir.

Alors que nous mettions enfin pied à terre, un homme s’approcha de nous. C’était un des proches du seigneur, qui nous guida jusqu’au palais où résidait la Daimyo. C’était une vieille femme à la prestance certaine, mais elle avait le regard soucieux, préoccupé. Notre arrivée eu l’air de la soulager quelque peu. J’inclinais brièvement la tête comme marque de respect, ou plutôt pour faire bonne impression.

« Daimyo Oge, Yamanaka Hiro. Mais vous devez certainement savoir qui je suis. Nous sommes chargés de votre sécurité jusqu’à nouvel ordre, nous désirons donc disposer de nos propres mesures. Sélectionnez et réunissez, s’il vous plaît, les principales personnes que nous autoriserons à entrer en contact avec vous tant que nous serons là. »

J’avais déjà un plan en tête. En tant que chef, je prenais les initiatives nécessaires au bon déroulement de l’opération. Nous étions pour le moment dans le flou, concernant les menaces qui pesaient, et des mesures d’ordre général devaient être prises. Quelques minutes après ma requête, une dizaine de personnes avait été réuni. Ils étaient disposés en ligne face à nous.

« Bonjour à tous. Désormais, vous seuls allez pouvoir entrer en contact direct avec le Daimyo. Pour éviter toute faille dans notre système, vous disposerez d’une procédure à suivre avant de pénétrer dans le périmètre de sécurité. Vous devrez frapper deux coups rapides, puis trois coups lents à la porte, ainsi que déclarer votre grade, et uniquement votre grade. Ne commettez aucune erreur, la conséquence pourrait se révéler sinistre, dans le doute. »

Je venais de mettre en place de procédure simple qui allait limiter grandement les risques d’intrusions, aussi généraux soient-ils. De plus, j’avais encore de la ressource en matière de sécurité, rien ne m’empêchait d’utiliser mes facultés héréditaires en cas de doute. Je laissais les quelques élus disposer, puis mes équipiers choisir un poste de surveillance au sein de l'énorme pièce où nous nous trouvions tous, dans ce somptueux château.

« Pourquoi pas le pays du Bois ? Pourquoi pas le Pays de la Brume ? Pourquoi pas le Pays de la Pluie ? Des lieux avec un potentiel scientifique et médical incroyable ! » S’insurgea-t-il mentalement en continue durant tout le trajet jusqu’au Pays de la Neige dans le cadre d’une mission de protection pour le Daimio en tête. Le jeune homme ne pouvait que se renfrogner davantage lorsque le froid mordant du pays commença à faire rougir les joues et le nez de tout protagoniste normalement constitué.

Yuki no Kuni, ou le Pays de la Neige, soit un véritable désert blanc dont le vent glacial était d’un froid mordant. Pour Kiseki, c’était également synonyme d’un lieu dépourvu de tout animal ou plante pouvant être utile à ses recherches sur les poisons ou encore les maladies virales. Il aurait voulu dire « non » mais c’était bien impossible. Le « contrat » prévoyait qu’il obéisse au doigt et à l’œil à Hiro afin de devenir un ninja suffisamment fort et autonome ou alors lui obéir jusqu’à ce que Goren ait l’idée de venir le « récupérer » et reprendre son « éducation ».

« Le seul avantage de ce pays est de tester la résistance de toute souche virale dans de telle condition climatique, tant à l’extérieur d’un corps humain que dans un corps humain ! » se disait-il, se morfondant davantage lorsqu’il se rappelait qu’il n’avait aucune souche test. Malheureusement, ses connaissances étaient encore trop limitées dans ce domaine complexe pour oser faire quoi que ce soit. La moindre erreur pourrait lui coûter de sa propre vie ! Or, il fallait qu’il vive pour écrire l’Histoire de la Médecine et de la Science.

Ils arrivèrent sans grand encombre jusqu’à destination. Le petit Kiseki ne fut que davantage scandalisé lorsqu’il vit que c’était une vieille dame.

« Pfffffff … Elle va crever de toute façon d’un moment à un autre. Et elle nous dérange à vouloir être dérangé. Raaaah les femmes, je te jure ! » se dit-il, lançant un regard énervé à la vieille. Malheureusement, aussi mature soit le petit dans sa tête, son expression faciale restait gamine et adorable pour plus d’une personne. Il était donc rarement pris au sérieux, même lorsqu’il lançait des regards noirs à autrui. Pire, il réussissait à attirer l’amusement et la douceur d’autrui sous forme de sucreries offertes, ou encore de petites blagues stupides et inutiles – à son sens.

Quelques minutes plus tard, une dizaine de personnes entrèrent dans la pièce. Hiro ne tarda pas à leur donner leur ordre. Aussi peu intéressé soit l’enfant sur ces histoires de mission, de stratégie ou de combat, il ne put s’empêcher d’admirer l’ingéniosité ou encore le sérieux du Yamanaka. Enfin, ce n’était une admiration qui ne dura que quelques minutes, se désintéressant bien vite pour se concentrer sérieusement sur les paroles, les enregistrer et être prêt à les appliquer.

Aussitôt après, tout le monde se dispersa dans différents postes de surveillance. Le jeune Kiseki était perdu dans ce soudain mouvement, se demandant où il pourrait avoir une place. Il suivit naturellement Hiro, gardant le silence tout le long, lançant des regards à droite et à gauche pour voir, découvrir et comprendre. Lorsqu’il pensait qu’ils étaient seuls, il se permit de prendre la parole.

- Dis Hiro, que vais-je faire ? Je peux administrer des anti-poisons! , termina-t-il en secouant sa besace pleine de fioles et de parchemins divers.

Voilà la question qui le taraudait depuis le début. Qu’était-il censé faire ? Quel sera son rôle dans toute cette opération ?

Les événements intéressants commençaient enfin à prendre place pour le Youhei no Sekai. Du moins, c'est ce que ressentait Kurasa, qui vivait sa première expérience en tant que mercenaire, responsable d'une mission plutôt importante. Le petit séjour à Ta no Kuni et la petite mission que le ninja masqué avait effectué, au Pays du Givre, avec un de ses camarades prirent fin. Il était rare d'user de cette expression pour son cas, tant il avait perdu l'habitude d'avoir des compagnons, d'ailleurs, il n'en avait jamais vraiment eu envie, mais l'opportunité lui était trop avantageuse pour qu'il la laisse filer sous son nez. Sa grande ambition, ce pourquoi il vivait, lui imposait d'obtenir une puissance qui serait crainte par le monde entier et qui pousserait certains individus à le rejoindre dans sa quête, et il était convaincu que, seul, ça lui prendrait un temps monstrueux et il n'était pas de nature très patiente. Par chance, il était tombé sur un groupe de personnes plutôt sérieux et qui n'avait d'yeux que pour accomplir leurs objectifs et respecter le code que les deux fondateurs avaient mis en place. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas accepté de faire partie d'une hiérarchie, dans laquelle deux hommes, Hiro et Ozaï, lui étaient supérieurs, mais, il les respectait et les estimait, pour leurs idéologies et leur force. Ce n'était pas tout, avec eux, il y avait aussi cette jeune femme, qui restait dans un silence de mort la plupart de son temps, une vrai bête dans l'âme, elle possédait le pouvoir Gekei, lui permettant de se transformer en un animal, le jaguar en l'occurrence. Il allait sans dire que le néo mercenaire appréciait son silence et son attitude bestiale. Enfin, il y avait un petit gamin d'une dizaine d'années dont il n'avait pas encore eu le temps de réellement faire la connaissance. Tout ce qu'il avait comme information était son prénom, Kiseki. Il avait un caractère assez spécial pour son âge et pouvait aller loin s'il parvenait à survivre, ne serait-ce qu'à la mission pour laquelle ils s'étaient tous mis en voyage.

En effet, la première partie du parcours devait se faire grâce à un bateau qui allait directement les ramener sur les terres où allait se dérouler leur mission. Des paysages que l'ancien ninja de Kiri connaissait plutôt bien puisqu'il y avait passé un peu de son temps il y a quelques mois de cela. Il y avait fait la rencontre d'une jeune esclave, qui détenait au fond d'elle toutes les capacités pour devenir une puissante kunoichi, si elle arrivait à s'extirper de son cachot, et il avait même eu la chance miraculeuse de retomber sur l'homme qui portait le rôle d'être le bourreau de son père. C'était une vengeance qui avait pris du temps à être accomplie, mais il avait finalement réussi à faire couler son sang sur les paysages totalement blanc. Ces régions enneigées constituaient le Pays de la Neige, Yuki. Ils n'étaient pas arrivés par la grande ville portuaire de Dharstedo, mais par le côté Ouest de l'île glacée, dans la ville de Nyingtri. Il ne leur fallut que peu de temps pour rejoindre la capitale, Gyamda, et se retrouver nez à nez avec la personne qui avait fait appel à eux. Si l'importance de cette mission, ou de ce « contrat » dans le langage des mercenaires, était si grande, c'est avant tout parce que le client avait un statut unique puisqu'elle était le Daimyo de Yuki ! Une vieille femme, du nom d'Oge Akeko, qui était en poste depuis une quarantaine d'années et qui tout à coup trouva le besoin d'employer des ninjas errants, voir déserteurs, pour assurer sa protection, cette situation semblait assez étrange aux yeux de Kurasa. Elle sentait qu'un risque se profilait et qu'apparemment, elle ne pouvait pas faire confiance au shinobi Shūkaijin, pourquoi ? Il n'en savait rien et à vrai dire, ce n'était pas ses affaires, sa seule obsession était de remplir avec succès la demande. C'est pourquoi il écouta attentivement les mesures de sécurité que voulait mettre en place son leader, seul un petit groupe de personnes pouvaient entrer en contact avec la Daimyo et pour éviter toute intrusion suspecte, il mit en place un système de mot de passe. Celui qui ne le respectait pas allait certainement voir sa vie lui échapper par la lame d'un des mercenaires. C'était une décision intelligente qu'avait prise Hiro, mais cela risquait de ne pas être suffisant, d'autres stratégies défensives devaient être décidées le plus rapidement possible pour que la cliente soit dans une totale sécurité. Les membres du Youhei no Sekai se cherchait tous un poste pour remplir leur rôle à la perfection, si Ozaï et lui étaient resté silencieux, le gamin n'hésita pas à demander à son chef ce qu'il pourrait bien faire. Même si ce n'était pas à Kurasa de répondre, il ne s'empêcha pas de prendre la parole et de donner une idée de consigne pour le mioche qui, mine de rien, était à prendre au sérieux. Il lui suggéra de rester auprès de la vieille dame et de l'occuper, selon la tournure que prendront la suite des événements, il se pourrait qu'il prenne le rôle de première ou dernière défense. De son côté, il sortit de la pièce et se posa sur le balcon qui bordait deux côtés de la pièce immense de la vieille dame. Il ne supporterait pas de rester dans une pièce à ne rien faire, attendant que les heures passent en espérant que rien ne viennent perturber leur client.

La nuit était maintenant tombée et le vent commençait à souffler de plus en plus fort. Le shinobi resta au même endroit et scrutait les alentours avec ses yeux rouge sang dans une ambiance trop calme pour ne pas attirer quelques suspicions. Une main était posée sur le manche de son katana et l'autre maintenait son sugegasa pour éviter qu'il s'envole. De son poste d'observation, et s'il prenait la peine de se déplacer, il avait presque vue sur tout ce qui l'entourait et surtout sur l'entrée principale du palais. Les soldats respectaient les ordres, leurs rondes et se relayaient comme si tout était normal, mais, la nuit allait être plus longue que ce qu'ils avaient prévu...

Passer par les toits ? C'était une bonne idée. Enfin, si l'on prenait en compte le fait que personne ne faisait vraiment attention aux toits sans le bruit de la neige. Après tout, c'était un membre du Jôho. Et de par ce fait, un vrai pro de l'infiltration, bien qu'il utilise des moyens moins... Ancestraux. Il fallait le dire, la transposition d'esprit était bien pratique dans de nombreuses situations lorsque l'on souhaitait rejoindre un endroit étroitement surveillé.

« Nee-san, faisons cela dans les règles de l'art. Ando, Akio, restait à une certaine distance du palais et veillait sur mon corps, nous resterons en contact par télépathie. Il n'est pas impossible que nos adversaires est des ninjas senseurs, je vais donc me projeter dans ton esprit Nee-san, mais te laisserai le contrôle et tu useras de tes dons en sensorialité. Seul, nous aurons moins de chance de nous faire repérer. Je me projetterai ensuite dans l'esprit du responsable que tu auras identifié, et puis vous me rejoindrez comme une équipe de surveillance supplémentaire. De là, je m'occuperai de vous faire rejoindre le Daimyo. »

Puis Len se plaça devant Aokiji, et juste derrière Akio. D'un sourire taquin, il lui annonça.

« Fais en sorte que je n'attrape pas froid ! »

Avant de tirer la langue à Akio, et de se projeter directement dans le corps d'Aokiji. Son corps perdit pied, tombant directement dans les bras du blond. Un corps inconscient et vulnérable. L'esprit dans le corps de son frère, il lui laissa prendre le contrôle, se réfugiant dans les méandres de son esprit. Mais avant cela, il prit la peine d'effectuer une connexion télépathique entre tous les participants.

Puis il observa son frère effectuer l'infiltration. Avec ces dons en sensorialité et sa connaissance du lieu, inutile de dire qu'il était quasiment impossible de le repérer. Et après quelques minutes de recherche , le Samui lui envoya un signal mental du fait qu'il avait trouvé. Reprenant son contrôle, il fit le signe de la transposition Yamanaka, et le tour fut joué.

Il se logea dans le corps du responsable, avant de continuer son tour de garde dans faire mine de rien. Plongé dans cet esprit, il lui fut aisé de récupérer un maximum d'informations concernant les plans, son attitude, et son identité. Après tout, c'était un exercice dont il avait reçu un certain entraînement au sein du Jôho. Enfin, il contacta ses complices, toujours grâce à la télépathie.

T : « Prenez mon corps, et attendez Aokiji. Faites comme si j'étais souffrant, trouvez-vous une excuse. Je vais prévenir les gardes aux portes de vous laisser entrer à votre arrivée. Le responsable de la garde est un homme qui se dit être un Yamanaka : Yamanaka Hiro. Faites attention... »

Et c'est ce qu'il fit. S'avançant vers les portes, il annonça qu'un pigeon voyageur annonçait l'arriver de troupe Shukaijin afin d'assurer une protection supplémentaire en raison des évènements survenaient il y a peu. Attendant ses alliées, il n'avait plus qu'à les guider jusqu'à la Daimyo, en toquant soigneusement deux fois rapidement, suivis de 3 coups lents.

Spoiler:

Une fois le briefing fait, Aokiji cherchait du regard ses coéquipiers afin d’être certain que chacun était sur la même longueur. D’ailleurs, s’ils avaient quelque chose à ajouter, c’était le moment. Ils allaient bientôt entrer dans le vif du sujet, et aucun faux pas ne serait toléré. Kakeshuou ne le lui avait pas dit personnellement, mais le jeune Samui savait que cette mission était, dans un sens, plus délicate que les autres. En effet, ils étaient sur les terres des Samui. Un point stratégique pour les projets à venir du nouvel Empereur. Cela mettait une certaine pression sur les épaules d’Aokiji, mais il souhaitant porter ce fardeau seul. Il ne voulait pas que cela affecte le reste de l’équipe, donc il garda cela sous silence pour le moment. De plus, Ando prit la parole juste avant le début des opérations. Il souhaitait créer une sorte de diversion afin de faciliter l’infiltration. L’idée en soi n’était pas du tout mauvaise, cependant, étant donné le contexte, il fallait mieux éviter de se faire remarquer.

« Je comprends ton idée Ando. Cela aurait pu nous être très utile. Cependant, mieux vaut éviter de susciter l’attention de trop de garde. Concentrons-nous sur le responsable pour le moment et nous aviserons après. »

Maintenant que tout le monde était sur la même longueur d’onde, la team pouvait enfin passer à l’action. L’infiltration dans la cité féodale se fit sans trop de difficultés. La plupart des gardes étaient à moitié endormis ou tapaient la discute, donc de manière générale, peu concentrés. Arrivée à une certaine distance du Palais, Len proposa de se séparer afin qu’Aokiji puisse se concentrer sur l’un des responsables de ces gardes. Le Yamanaka transposa alors son esprit dans celui du Samui, tout en laissant à ce dernier le contrôle de son corps. Le petit blondinet maitrisait de mieux en mieux ses dons, et cela ne pouvait leur être que bénéfique pour le reste de la mission. Ils se rapprochèrent donc du Palais alors que le grand blond dissimulait son chakra à l’aide de ses dons en sensorialité. C’est alors qu’il aperçut quelqu’un qui lui était plus que familier.

« T : Len ? J’ai trouvé quelqu’un qui pourra faire l’affaire. Il s’appelle Samui Kazuyuki. Il était l’un de mes supérieurs quand j’étais affecté à Yuki no Kuni. Il a un état d’esprit très conservateur, cela ne m’étonnerait pas qu’il se soit rapproché de la Daimyo. A toi de jouer. »

Le Yamanaka s’exécuta et prit le corps de cet officier. Cela lui permit de pénétrer à l’intérieur du Palais. Cela était une bonne chose de faite. Il ne restait plus qu’à faire entrer le reste du groupe. Aokiji rejoint alors Ando et Akio portant le corps de Len.

« Nous allons devoir mettre en avant nos talents d’acteur… Suivez-moi. »

Le Jônin prit alors Len dans ses bras, puis descendit du toit afin de se diriger avec les autres plus au moins sereinement vers l’entrée gardée du Palais. Des gardes leur barrèrent immédiatement la route.

« Halte là ! Vous comptez aller où comme ça ? »
« Je m’excuse messieurs, mais comme vous pouvez le voir, notre jeune frère est très malade. Nous avons entendu dire que sa Seigneurie Oge Akeko, en tant que doyenne de la cité, connaitrait un remède très ancien pour sauver notre frère. Pouvons-nous la rencontrer ? »

Les gardes, sceptiques, ne semblèrent pas vouloir adhérer à cette histoire. Mais forte heureusement, Len, sous l’identité du gradé Samui, leur donna l’ordre de les laisser entrer. Une fois à l’intérieur du Palais, les choses ne facilitaient pas pour autant. Selon Len, il y aura un autre Yamanaka, lui, faisant partie de la garde rapprochée de la Daimyo. Il s’agissait là d’un obstacle très délicat auquel le groupe allait devoir faire face.

La Daimyo se trouvait au sommet du Palais. Les envoyés de l’Empire allaient de voir atteindre le dernier palier s’il voulait mener à bout cette mission.

Les ordres d'Aokiji avaient été assez clairs,  et je ne voyais pour ma part aucune objection à les suivre. Après tout, il connaissait bien les lieux et devait sans doute savoir ce qui était le mieux pour l'infiltrer. Seulement cette stratégie ne semblait pas au goût du petit blondinet qui semblait vouloir offrir une infiltration bien trop simple. J'écoutais chacun de ses mots et il est vrai que tout ceci était nettement plus simple, puisque cela reviendrait à ce qu'un seul d'entre nous entre et devrait moins éveiller les soupçons. Je ne m'emballait pas et ne prenait pas mal le fait d'être de côté au début de la mission. Puis sans perdre plus de temps Len se plaça entre Aokiji et moi et m'adressa quelques mots taquin que je pris avec un léger sourire. Je veillerais donc sur son corps jusqu'à leur retour. Une fois la transposition effectuée, le corps du blond me tomba directement dans les bras et je le réceptionnais sans trop de mal. Je l'installais alors tant bien que mal sur mon dos avant d'aller nous mettre de côté pour attendre leur retour .

Ce n'est qu'un peu plus tard que nous recevions un message télépathique du Yamanaka qui nous donnait quelques instructions à Ando et moi. Je reprenais alors le corps du passeur que j'avais bien installé dans un coin et je me rendais près des portes aux côtés de mon ami. Ce fut finalement Aokiji qui nous retrouva au porte et celui-ci nous indiqua que nous allions devoir jouer aux acteur. Et bien soit. Le Jonin prit aussi Len dans ses bras avant de nous dirigé tous ensemble vers l'entrée du Palais et comme je m'y attendais, des gardes nous barrèrent la route en toute logique. Aokiji mit alors en oeuvre ses talents de comédien tandis que je restais silencieux mais pas impassible. Il ne fallait sans doute pas que nous ayons l'air désintéressé ou trop sûr de nous puisqu'il s'agissait de notre"frère". Cependant même malgré un bon alibi quant à notre présence ici, le garde ne sembla pas croire en cette histoire, par chance un homme plus gradé lui ordonna de nous laissé passer et j'en déduisait donc qu'il s'agissait de Len.

Le plus dur restait encore à faire mais nous avions déjà pu atteindre le Palais. Cependant je me doutais bien que franchir ce palais n'allait pas être de tout repos. À mesure que nous avançons, je redoutais le pire mais l'étage le plus habité semblait être le premier mais la présence de Len dans son nouveau corps fit que personne ne faisait réellement attention à nous ou du moins ne nous voyais pas comme une menace. Cependant je savais que nous n'allions pas tardé à faire face à une probable garde rapprochée et il fallait espéré que Len puisse nous faire passer cette ultime défense .

Tout était désormais en place. J’avais mis au point un système de code afin de détecter les intrusions les plus flagrantes et limiter ainsi les risques concernant le Daimyo. Une poignée d’habilités à rentrer, pas plus. J’avais pris garde à mémoriser chacun des visages qui m’étaient présentés, et j’observais mes coéquipiers faire de même. Chacun d’eux était déterminé et prêt à mener à bien cette mission, il en était de notre devoir de mercenaire. L’argent coulerait à flot en récompense, et la renommée suivrait. Avec elle, j’attirerai sûrement les foudres des villages voulant ma peau, mais après tout, c’était le jeu. Un jeu auquel je me prenais facilement à vrai dire, quitte à courir des risques démesurés.

J’avais posté chacun de mes gars à un endroit stratégique de la salle, qu’ils soient sur le qui-vive au moindre signe que j’allais faire. A tout moment un combat pouvait débuter, et l’erreur, aussi petite soit elle, pouvait nous coûter la vie, où celle de notre cliente. L’impatience du jeune Kiseki se fit rapidement ressentir, mais je m’empressais de le recadrer.

« Kiseki. Ce n’est pas le moment de jouer, tiens toi prêt à agir plutôt. Regarde, suis les conseils de la grenouille. »

Je mordais légèrement mon doigt, et dès les premières gouttes de sang qui coulaient, je plaquais mon pouce sur un parchemin, invoquant ainsi le jeune Gamaken, disciple de Gamabunta. Il allait me servir à épauler le gamin et canaliser ses capacités dans des choses utiles, tout en nous aidant grâce à ses propres pouvoirs. Les crapauds ninjas étaient d’habiles senseurs, dont les talents n’étaient plus à prouver.

« Occupe-toi du gamin, Gamaken. »

Le Kuchiyose alla se poster prêt de l’enfant, sans broncher. Alors que la situation était plutôt calme depuis une trentaine de minutes, on frappa à la porte. Trois coups longs, précédés de deux coups rapides. Et puis rien d’autre. J’attendais la suite, qu’on décline un grade, mais pour le moment rien. Je ne m’étais peut-être pas bien fait comprendre, mais la situation devenait potentiellement dangereuse. Rien d’avéré, mais de quoi se méfier, dès lors que tout ne se passait pas sans accroc. J’allumais un énième cigare, avant de prendre la parole.

« La suite ? Qui-est-ce ? »

Je me retournais discrètement vers l’animal shinobi. Il s’avança vers moi, et je lui glissais quelques mots à l’oreille. Les autres, quant à eux, devaient être prêt à agir.

« Dis moi combien de présence chakratique tu ressens derrière cette porte. Et préviens moi si tu perçois quelque chose de louche. »

Peut-être allait-il déjà y avoir de l’action ? Si c’était le cas, l’attente ne fut pas longue.

« Patron, ils sont… au moins quatre derrière cette porte, mais peut-être s’agit-il uniquement de gardes, je n’arrive pas à faire la différence... »

HRP:

- Kiseki. Ce n’est pas le moment de jouer, tiens toi prêt à agir plutôt. Regarde, suis les conseils de la grenouille.
- Chef, oui Chef ! répondit le petit homme avec sérieux, se concentrant soudainement sur son environnement, à l’affut de la moindre chose suspecte.

Malheureusement, il fut bien vite déconcentré. Hiro fit la démonstration d’un nouvel art ninja tout aussi fascinant que les autres : l’invocation d’un animal. Dans son cas, c’était une gluante grenouille ayant la capacité de parler et se nommant « Gamaken ». Kiseki ne pouvait s’empêcher de tâter le « bras », tentant de comprendre la raison de cette taille atteignant les deux mètres ou encore de cette capacité à réfléchir tel un être humain.

« Et si je le disséquais, il aurait la même constitution qu’une grenouille lambda ou alors le chakra a-t-il altéré certaines fonctions internes ? » se demanda-t-il, suivant, hypnotisé, l’invocation. Malheureusement, il ne pouvait guère parler avec la bête car celle-ci était entièrement concentrée à la mission du jour. Kiseki aussi l’était … il y a cinq minutes. Cependant, il suffisait qu’il voie une anomalie de la nature ou encore qu’il fasse face à un cas médical intéressant, qu’il en oubliait le monde autour.

Trente minutes passèrent où il n’avait cessé de tournoyer autour de la bête tâtant sans aucune gêne chaque centimètre de ce corps gluant, devenant de minutes en minutes bien plus impatients. Cependant, il dû s’interrompre suite à un premier événement qui eut lieu. Quelqu’un avait toqué à la porte, en respectant bel et bien le nombre et le rythme des coups, mais n’entra pas et ne fut pas autorisé ou invité à entrer par Hiro. Il attendait. La raison fut vite donnée : Le chef des mercenaires demanda la suite – et seulement à ce moment, le petit se rappela du code dans sa totalité –. En parallèle, il appela son invocation à ses côté et lui demanda quelque chose.

Kiseki pouvait palper une certaine tension dans la pièce. Il retint donc son souffle, et posa tour à tour ses yeux sur la porte et sur Hiro, attendant de voir ce qui allait se passer. Enfant un tantinet tête brûlé, il rejoignit son chef. Il était prêt à défendre ou à être brisant à l’égard de l’incompétent incapable de donner un simple code mais se ravisa bien vite.

Il était minuscule aux côtés de ce mercenaire. « Pire », il ne dégageait pas le même aura ni la même puissance. A nouveau, et à contre cœur, il comprit son « inutilité » et sa « faiblesse ». Et c’est à contre cœur qu’il rejoignit un des mercenaires les plus proches pour lui expliquer la solution. Si Hiro montait la garde et si nécessité d’une personne à ses côtés, autant que ce soit la bonne personne n’est-ce pas ?

- Enfin, s’il a besoin d’aide ! ajouta le gamin, en ayant rejoint Kurasa. Dis pourquoi on doit protéger un tel ancêtre ? Elle va mourir bien vite de toute façon. Trop vieille, conclut-il.

Entre temps, il avait rapidement raconté l’histoire des coups sur la porte. Naïf, il était encore loin de se méfier. Non, dans son esprit, ils étaient trop « forts » et surtout … qui voudrait se casser la tête pour une vieille dame qui pourrait mourir cette année ou la prochaine ?

« Si on s’en préoccupe, on est bien débile ! On peut tuer bien plus aisément. Un pied qui glisse sur du verglas, une toux violente … » la liste était longue à énumérer.

Spoiler:

Cet instinct animal, ce sixième sens dont sont dotés les ninjas, ils pouvaient sentir quand les événements problématiques allaient survenir et mettre en péril leurs plans, missions, ou encore, entraînements, pour passer aux choses sérieuses et mettre en application ce pourquoi ils vivent, c'est-à-dire mettre leur vie en jeu dans un affrontement, souvent, terrible. Kurasa avait ce pressentiment en ce moment, malgré le fait que tout restait calme depuis un bout de temps, alors que la lune continuait à remplir son rôle et offrait aux acteurs de la nuit un peu d'éclairage, en plus des nombreuses lanternes disposées à de multiples endroits dans le palais. Le nouveau mercenaire s'était trouvé un rôle d'observateur de la garde, il surveillait le moindre geste suspect que pouvait faire, pour leur plus grand malheur, un des soldats. Il voulait, comme le reste de ses camarades, mener à bien sa mission et il n'allait pas le moins du monde se montrer conciliant. Il était prêt à tuer s'il le fallait. Cette conviction lui venait à la fois de son attitude, mais aussi de cet instinct qui le poursuivait tous les jours, il sentait l'odeur du sang planer. Il avait déjà connu cela de nombreuses fois, pendant ses aventures au Pays de l'Eau ou quelques mois plus tôt dans ce même Pays de la Neige. Est-ce que la lune, et la nuit avec, allait une nouvelle fois avoir le teint sanglant ?

Après le sérieux de l'observation, l'ennui commença à faire son apparition. Il ne se passait rien et l'ancien ninja de Kiri devait se contenter de reprendre, en parallèle, ses activités habituelles qui consistaient à se plonger dans une profonde réflexion autour de la nature humaine et de son propre objectif. Quelques-unes de ses récentes aventures avaient poussé un peu plus loin ses pensées, ses buts à atteindre, sans pour autant dévier de sa voie, bien au contraire ! C'était un long travail que de trouver sa raison de vivre et elle ne pouvait pas être définitive, elle était, comme d'innombrables choses dans la vie, sujette au changement selon les expériences que vivra le protagoniste.
Si dans un premier temps, il s'était décidé à ne vivre que dans l'harmonie avec la violence, selon son expression, en attendant le moment où il sera suffisamment puissant pour commencer à passer au massacre des guerriers portant la bannière de la paix, il commençait à réfléchir à d'autres perspectives. Certes, il était arrivé à une conclusion sur l'Homme et sur l'idée de lutter contre ceux qui représentent le « mal » afin d'instaurer une ère de paix, il avait trouvé ses ennemis et donc son sens de la justice, mais, ne pouvait-il pas pousser sa logique un peu plus loin ? D'ailleurs, devait-il le faire ? Etait-ce réellement nécessaire ? Il ne pouvait pas s'empêcher d'y penser. De nouvelles ambitions poussaient dans son esprit, pourquoi ne pas faire en sorte que le Youhei no Sekai évolue avec des objectifs à la hauteur des ninjas qui le rejoindront par la suite ? Où devait-il créer sa propre organisation ? Son propre village ? D'autres idées continuaient jour après jour à lui venir en tête et elles n'étaient pas mauvaises, cependant, il avait l'impression d'agir comme ses ennemis et ça, ça lui déplaisait fortement. Il savait bien qu'il n'allait pas arriver à ses fins, seul, et un jour ou l'autre, il allait devoir faire un choix crucial concernant la méthode qu'il allait employer en faisant face à ce trouble de la personnalité idéologique...
Par un coup de vent, qui lui semblait plus violent que les précédents, il revint au moment présent, alors qu'il voyait maintenant son sugegasa, qui ne lui appartenait pas, s'envoler dans l'obscurité, laissant sa longue chevelure noire valser dans les airs, soufflée par le vent...

L'instant d'après, une petite silhouette apparue à ses côtés, c'était un de ses camarades. Sana Kiseki, un jeune garçon d'une dizaine d'années, en formation dans l'organisation de mercenaires. Il eut l'occasion de faire une mission avec lui, dans les terres de Shimo no Kuni, pendant laquelle son rôle principale fut de l'accompagner dans son enquête sur un étrange phénomène qui frappait un petit village et toute forme de vie qui traînait aux alentours. Kurasa était prêt à suivre, voir, aider, le petit ninja médecin dans sa formation, car malgré son attitude beaucoup trop agité pour lui, il croit en son potentiel. Il devait probablement autant s'ennuyer que le ninja masqué et il ne manqua pas de faire savoir son apriori sur l'idée de protéger une dame aussi vieille qu'Oge Akeko, la Daimyo de Yuki no Kuni. Avec son grand âge, elle pouvait, à l'image des shinobis, rendre son dernier souffle dur jour au lendemain et le Nukenin ne pouvait s'empêcher de partager l'avis du gamin.

« Il faut se contenter de penser à la mission plus qu'au commanditaire. Notre seul objectif est de réussir ce contrat pour montrer la valeur du Youhei no Sekai et par la même prouver notre valeur à tous les deux. Toi, dans le cadre de ta formation et moi en tant que nouveau membre de cette organisation. En faisant en sorte que cette mission soit un succès, nous aurons l'occasion d'avoir de nouveaux contrats, plus dangereux les uns que les autres, et je suis sûr que chacun d'entre nous y trouvera son intérêt. »

Par la suite, Kiseki indiqua à son camarade qu'un risque venait de s'immiscer dans le calme de la nuit, quelqu'un venait de frapper à la porte et le code n'avait pas été donné au complet. Il ne fallait pas que les mercenaires montent sur leurs grands chevaux, ça pouvait être une simple erreur de la part d'un garde comme cela pouvait être une tentative de la part d'ennemis de venir auprès de la Daimyo. Quoi qu'il en soit, tous les scénarios étaient à prendre en compte.
Sans plus attendre, Kurasa quitta son balcon et indiqua, par la même, d'une simple parole au mioche de l'accompagner rejoindre le reste de ses camarades dans la pièce où se tenait encore la Daimyo, accompagnée, elle, de ses conseillers. Le ninja masqué devait se montrer prudent, il observa la scène, restant silencieux pendant quelques secondes. Il s'avança doucement vers Hiro et son invocation, tout en ne lâchant pas, ne serait-ce qu'un seul instant, la porte du regard...

« Hiro, je n'ai aucune idée de qui peut bien se tenir derrière cette porte, mais nous devons nous montrer extrêmement prudents. Si la Daimyo a préférée nous recruter, plutôt que de faire appel aux forces du Shūkai, pour la protéger, c'est qu'il doit y avoir une bonne raison. Quoi qu'il en soit, nous suivrons tes ordres. »

Dans le corps du Samui, Len avait fait pénétrer sans problème apparent les Shukaijin dans la forteresse du Daimyo. Toquant à la porte, Len connaissait parfaitement le code. Et lorsqu'on lui demanda qui c'était, il ne répondit pas par son prénom, mais par son grade, comme on lui avait explicitement expliqué lors de la réunion de défense.

« Capitaine de la Garde de Dame Oge. J'amène avec moi 4 personnes dont un enfant semblant très mal en point qui demande l'aide de la Daimyo. J'entre. »

Dans le corps d'un membre du clan de la glace, Len ouvrit la porte, puis laissa entrer les autres dans la pièce. Regardant le Yamanaka d'un air compris, il se dirigea naturellement vers la Daimyo assise dans son fauteuil, proche d'un feu de cheminée encore chaud. Enfin, il s'inclina devant la vieille Dame, simulant l'habitude du Samui, et continua.

« Dame Oge, ces personnes-là implorant votre aide, je les ai menés jusqu'à vous. Votre talent en médecine ancienne n'est inconnu de personne, et c'est pour cette raison que ces gens-là viennent vers vous. À première vu, je dirai que cet enfant souffre du « Mal-de-froid »... Je vous laisse prendre votre décision. »

La vieille femme acquiesça, et Len se positionna derrière la vieille femme. Tout ceci n'étant point suspect, étant donné la proximité et la loyauté habituelle entre le capitaine de la Garde et la vieille Samui. Derrière elle, il avait la vue sur toute la scène... De même lorsqu'il vit son petit corps faible et mignon d'enfant être placé en face de la Daimyô, sur le tapis encore chaud.

La vraie mission allait pouvoir débuter...

Sorry:

Les Shukaijins avaient finalement fait leur entrée dans le Palais. Aokiji comprit implicitement que la Daimyo avait répondu favorablement à la requête du jeune Samui, ce qui était déjà un bon début. Leur couverture était encore intacte, mais jusqu’à quand ? Le chef d’équipe gardait en tête sa mission officielle, assassiner le Seigneur du Pays de la Neige. Mais il n’oubliait pas non plus la mention spéciale, plus officieuse que lui avait confiné son cher Empereur… Enfin bref ! Les voilà face à la vielle femme, peu imposante par la taille mais au charisme incontestable. Len, toujours dans le corps du garde, présenta alors le groupe et la situation ô combien tragique dans laquelle ils se trouvaient. Aokiji remarqua que le petit Yamanaka se plaça juste derrière leur hôte. Toujours grâce à leur lien télépathique, le Samui donna à son coéquipier une nouvelle directive.

« T : Len, tu ferais mieux de retourner à l’extérieur et nous attendre à l’entrée. Quand ce sera le moment opportun, débarrasse toi de quelques gardes postés aux portes du Palais. Cela facilitera notre fuite et cela fera moins de témoins lorsque nous quitterons les lieux… »

Le jeune garçon n’était visiblement pas enthousiaste à l’idée d’être placé en retrait, mais il finit par accepter. Il quitta la pièce, laissant son corps inconscient dans les bras d’Aokiji. La pièce comportait désormais la Daimyo, deux de ses conseillers et des gardes beaucoup plus, comment dire, spéciaux. En effet, ces derniers ne portaient pas l’uniforme des autres officiers de la cité. Il y avait un barbu, un géant, un gamin, un homme aux cheveux grisonnant et, une grenouille ? Il s’agissait là d’une équipe pour le moins insolite. Il était quasi-évident qu’il s’agissait de mercenaire. Mais pourquoi Oge aurait-elle fait appel à ce genre de main d’œuvre ? Se sentait-elle déjà menacée ? Peu importe, les dés étaient jetés. Aokiji posa le corps de Len au sol. Enjambant celui-ci, il s’avança alors vers la vielle femme.

« Oge Akeko. Jouer la comédie plus longtemps serait inutile. Je me présente ici devant vous en tant que bras armé du nouvel Empereur de ces terres, Samui Kakeshuou. Vous êtes désormais destituée de votre titre de Seigneur de Yuki no kuni. N’omettez aucune résistance, votre sort est déjà scellé. »

La vielle femme resta muette, surement surprise par le discours du Samui. Ce ne fut cependant pas le cas de ses deux conseillers.

« Balivernes ! Comment osez-vous ?! »
« Que signifie cette folie ? »

D’un mouvement vif, Aokiji projeta alors deux kunais, chacun transperçant le crâne d’un conseiller. Le son de leur sang giclant dans tous les sens sonna comme le gong d’un affrontement qui s’annonçait déjà compliqué. Il était en infériorité numérique, ils allaient devoir donc se montrer très prudent.

« ANDO ! AKIO ! »

Les hostilités étaient lancées. Le jeune Samui effectua une série de mudra et fit apparaitre cinq clones autres de lui. Il savait que le chef ennemi était un Yamanaka, mais encore fallait-il déterminer lequel des quatre était l’homme en question. Aokiji utilisa ses dons de senseurs et discerna rapidement lequel des gardes avaient le chakra le plus imposant. Il s’agissait de l’homme aux cheveux grisonnant. Par précaution, Aokiji masqua son chakra afin de se fondre parmi les clones.

Quatre Samui chargèrent alors le supposé Yamanaka, alors que les deux autres se concentrèrent sur le barbu, qui lui aussi semblait assez menaçant. L’une des copies bomba ensuite le torse puis projeta un souffle glacial en direction du chef, tandis que dans l’autre groupe, une autre copie répéta la même action. Ando et Akio quant à eux avait pris les deux autres gardes pour cible.

Tout d'abord, je tenais à m'excuser pour le retard. Beaucoup de boulot irl.

HRP:

Finalement, j’ordonnais de faire ouvrir les portes. Il y avait du beau monde derrière elle, et un blondinet pénétra le premier dans la pièce. A peine avais-je eu le temps de réagir, que déjà il se montrait aggressif. Il en voulait à la Daimyo, et exécuta immédiatement d’un puissant lancer de kunai ses deux conseillers. Ils étaient ridiculement faibles, tels de réels bureaucrates dans un monde de shinobis. Leur vie m’importait peu, et la vieille avait été épargnée. On venait de la désister de son trône, au nom d’un empereur. Un empereur ? Samui Kakeshuou ? Son nom ne m’était pas inconnu, mais je n’avais jamais entendu parler d’un quelconque empire en ces terres. Cependant, tout concordait, du moins prenait un sens. Une garde rapprochée demandée à des mercenaires pour une seigneur d’un pays rattaché au Shukaî… Le monde politique était pour le moins… cruel.

Alors que j’allais observer la réaction de la future ex-Daimyo, l’offensive fut lancée par les intrus. Le plus téméraire, qui devait aussi être le plus fort, créa plusieurs clones de lui-même et se fondit dans le groupe. Je n’étais pas persuadé qu’il était au courant, mais il venait de trouver là une méthode on ne peut plus efficace de m’empêcher de faire de lui une marionnette. Il s’empressa d’ailleurs de me cibler principalement, puis Ozaï, en envoyant une flopée de clone et un souffle glacial. Si nous étions les deux cibles principales, l’ennemi devait sûrement être informé.

Juste après, ce furent le jeune Kiseki et le nouveau Kurasa qui étaient ciblés. Un habile enchaînement, certes, mais la consommation importante de chakra et ses effets pervers sur son utilisateur témoignaient d’une puissance relativement faible de celui-ci. J’avais confiance en ce duo qui allait s’en sortir à merveille et rebondir sur une offensive. Je me donnais la tâche de leur préparer le terrain, et ce, en beauté. Mais surtout en puissance.

« Gamabunta ! Montre leur ce qu’est la puissance d’un roi ! »

Avant même que les clones puissent m’atteindre, j’invoquais le grand Gamabunta, chef des crapauds. Un monstre d’une quinzaine de mètres de hauteur, prêt à balayer d’un coup l’ensemble de nos adversaires. J’avais abattu mon joker dès le début, mais par expérience j’avais appris que c’était parfois la bonne solution. Je me trouvais sur le crâne de la bête, et j’avais fais en sorte de me retrouver avec mon acolyte de toujours. Les deux autres étaient restés en bas, avec Gamaken.

« Crois-tu pouvoir nous faire un tel affront impunément ? Qui es-tu, jeune inconscient ? Parle, avant que la mort ne te frappes… »

Plus bas, mon attention fut retenue par le jeune shinobi qui avait attaqué mon duo protégé. Il était en train de tirer la Daimyo avec lui. S’il pensait pouvoir s’enfuir avec… Cependant, pourquoi ne cherche-t-il pas directement à la tuer ? Peu importe, avant qu’il n’aille trop loin, je le torpillais d’un puissant genjutsu. Un mal de tête insoutenable devait l’envahir. Une ouverture parfaite pour mes équipiers. Gamaken, quand à lui, envoyait deux séries de cinq bombes aqueuses sur cinq des six répliques de notre ennemi. De quoi le mettre à découvert…

Un rude combat s’engageait donc, tandis que Gamabunta par son imposante stature avait détruit la moitié du palais lors de l’invocation. Il ne resterait bientôt plus qu’un champ de ruine, et la dépouille de ses insolents…

HRP:

Blabla:

Tout paraissait plus logique maintenant. En quelques instants, la situation avait grandement dégénéré, mettant plusieurs vies en jeu et éclairant la raison de la présence des mercenaires à Yuki no Kuni, en compagnie de la Daimyo, Oge Akeko. Cette dernière avait été étonnamment clairvoyante dans le jeu politique qui risquait de secouer l’Alliance des Pays Neutres tout entier et elle n’avait pas eu tort quant au fait que sa personne pouvait être menacée par un quelconque renversement de pouvoir ! Le ninja masqué s’était posé les bonnes questions, il était tout de même étrange que la Seigneur du Pays des Neiges fasse appel à des hommes ressemblant plus à des criminels qu’à de réels protecteurs !

Quelques minutes auparavant, la situation restait calme et remplie de suspense, un code avait été mal donné par un garde et le groupe du Youhei no Sekai restait très attentif à la suite. Une erreur pareille représentait forcément une menace pour la protection de leur cliente et chacun s’était mis en position d’une éventuelle attaque, cependant le déroulement des événements étaient tous aussi surprenant les uns que les autres et le groupe de mercenaires semblaient assez surpris à tel point qu’il avait laissé faire.
Le garde qui n’agissait pas comme s’il avait fait une erreur, se permit de rentrer dès l'annonce d'Hiro d'ouvrir les portes, sous les regards pourtant menaçant de la troupe de ninjas, et fut suivit d’un petit groupe de trois shinobi appartenant au Shukai, en plus de leur ami inconscient. La raison de leur venue, qu’ils osèrent exprimer, n’était sûrement pas la vraie et pourtant, ils clamèrent que leur ami était atteint d’une maladie plutôt grave et qu’il comptait sur la Daimyo pour lui trouver un remède capable de le guérir. En tant que Seigneur de Yuki, elle avait sûrement autre chose à faire que faire appel à de vieilles recettes de grand-mère pour rétablir un garçon qu’elle ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve.
Kurasa observa encore la scène, attendant un quelconque ordre de la part de son leader, Yamanaka Hiro. La scène qui se déroulait sous ses yeux était surprenante et pourtant, toujours aucune directive n’était donnée. Un des ninjas du Shukai se permit d’ordonner au garde de sortir de la pièce pour les attendre à l’entrée, chose étonnante, il l’appela par son prénom, Len. Au vu de la situation, cela avait de quoi interpeller quelques suspicions ! Celui qui semblait donc être le chef, un homme plutôt élancé, portant une chevelure blonde et des yeux aussi rouges que ceux de l’ancien ninja de Kiri, eut, le moment d’après, des paroles plutôt surprenantes et inquiétantes ! Il fallait bouger avant qu’un drame ne se produise !

Les informations qu’il venait de révéler étaient capitales et provoquaient un changement plutôt majeur dans le fonctionnement politique de cette Alliance entre pays encore toute jeune. Samui Kakeshuou s’était proclamé, après quelques jeux politiques certainement, Empereur des terres qui appartenaient au Shukai, et son empire n’était pas destiné à reconnaitre le pouvoir des Daimyos. La raison de leur venue était maintenant limpide, le but était d’en informer la vieille dame et probablement de la réduire au silence à tout jamais !
Cette nouvelle avait cependant fait réagir ses deux conseillers qui, en haussant le ton, avait signé leur arrêt de mort ! Un kunai était venu se planter dans la tête de chacun, l’instant qui suivit, l’homme blond ordonna, d’un appel, ses camarades d’entamer les hostilités et ce fut à cet instant que tout parti en vrille. L’affrontement allait commencer !

Kurasa se tenait aux côtés du petit médecin de génie et comme le hasard fait bien les choses, ils avaient deux adversaires à combattre. Seulement, pris par surprise, ce fut leurs adversaires qui passèrent à l’assaut en premier et très vite, la situation devint légèrement mauvaise pour les deux mercenaires. Seulement un des deux opposants attaqua et, d’ailleurs, son pouvoir assez spécial ne disait rien au shinobi trentenaire, alors qu’un fantôme assez moqueur avait fait son apparition !
Ce dernier vint les transpercer et aussitôt, il sentit une partie infime de son chakra s’échapper. Cette étrange sensation l’empêcha de réagir et pour ne rien arranger à la situation, il vit une pluie de kunai équipé d’un parchemin atterrir tout autour de lui et une barrière plutôt puissante se dresser tout autour ! La suite était assez prévisible et avant qu’elle n’arrive, le Nukenin eut quelques paroles envers son coéquipier…

« Oï Kiseki ! Chacun se protège comme il peut. Par contre, je compte sur toi pour me créer une faille dans cette barrière. »

Ses propos ressemblaient plutôt à des ordres et à vrai dire, ça en approchait grandement. Il fallait agir vite et, heureusement, Kurasa parvenait à garder une certaine lucidité dans ces moments là. Il n’avait pas le temps de regarder ce qui se passait autour de lui, cependant il savait que l’organisation du Youhei no Sekai était en supériorité numérique et qu’il allait falloir en tirer avantage !
Une série de mûdra effectué rapidement, ses mains posées sur le sol et une grande quantité d’eau qui apparaissait, formant un mur protecteur avant que les détonations ne retentissent. Celles qui étaient devant lui n’avaient aucune chance de lui faire des dégâts, cependant, il devait compter sur son camarade pour s’occuper du reste…
Prenant les devants, il se mit à exécuter une nouvelle série de signes, cette fois-ci il était temps de mener une offensive, ou au moins d’essayer ! L’ancien ninja du village de la brume avait quelques techniques utiles dans son répertoire et il allait en faire la démonstration dans les secondes qui suivent !

Hydra, une de ses techniques Suiton les plus puissantes ! Il espérait qu’elle serait assez puissante pour détruire cette maudite barrière ! Ce qui l’embêtait le plus était le peu d’espace qu’il avait pour déployer toute sa puissance. Tant pis, il devait faire tout ce qui était en son pouvoir pour se sortir de cette situation et de se concentrer sur un objectif qui le motivait plus que la surveillance d’une vieille dame, l’élimination des assaillants !
Une grosse masse aqueuse se formait autour du ninja masqué, d’habitude, elle se formait en une bête géante, possédant trois têtes de serpents, avant de foncer sur sa cible, mais cette fois-ci, elle ne ressemblait à rien d’autre qu’une déferlante d’eau informe. Le choc fut violent et pourtant, la barrière tenait toujours, bien que significativement affaiblie. Cela allait vite devenir compliqué s’ils étaient condamnés à rester piégés à l’intérieur…
Tout à coup, une brèche fit son apparition ! D’un coup d’œil rapide, Kurasa pût se rendre compte que c’est grâce à son camarade que celle-ci s’était créé. Le petit scientifique de génie avait bien tenu son rôle de spécialiste des sceaux en absorbant une partie de cette cage de chakra, s’il pouvait la faire complètement disparaître ça serait encore mieux ! Voilà qui allait faire pencher la suite du combat en leur faveur !

Il était temps pour l’homme aux yeux rouge de passer à l’offensive, mais avant cela, il jeta un petit regard autour de lui pour connaître la situation. Elle était tout simplement devenue chaotique !
Le château tout entier commençait à s’effondrer à cause de l’invocation ultime de Hiro. Alors que le sol disparaissait en ruine sous leurs pieds, Ozaï en profita pour adresser un violent coup au ninja qui avait enfermé Kurasa et Kiseki, avant de s’en aller essayer d’emporter Oge Akeko, d’ailleurs, il y en avait deux comme lui à présent. Un Clone ? Un jumeau qui était caché jusque-là ? En tous les cas, c’était le moment idéal pour attaquer. D’autant plus que le deuxième Shukaijin contre qui il se battait n’avait fait aucune action, comme s’il était tétanisé par la situation !
De nouveaux mûdras, et maintenant, l’assaut ! Cinq corbeaux aqueux avaient fait leur apparition et n’attendirent pas une seconde de plus pour fondre à toute vitesse sur leurs cibles. La première fut le jeune shinobi resté immobile depuis tout à l’heure, trois bêtes liquides lui était destiné et venait le frapper de plein fouet ! Les deux dernières étaient parties s’écraser sur le clone qui explosa dans un nuage de fumée. Ce n’était pas terminé !
Les voir si mal en point faisait énormément plaisir à l’ancien ninja de Kiri. Sa créature monstrueuse allait faire une nouvelle apparition, Hydra ! Maintenant qu’ils étaient libres, elle pouvait se former à la perfection et déployer tout son potentiel destructeur ! Provoquant un bruit digne d’un rugissement bestial, elle fonça à toute allure sur ses deux adversaires !
Selon lui, il ne faisait aucun doute que son offensive porterait ses fruits. Le jeune blondinet inactif venait de se prendre trois corbeaux aqueux et n’avait pas de grandes chances d’esquiver la puissante attaque qui avait suivi. Tandis que l’autre shinobi, en plus d’un mal de crâne atroce, provoqué par le Yamanaka, et d’une charge puissante, porté par l’homme aux allures de noble, il n’avait pas non plus de grande chances de s’échapper…

Après s’être pris autant d’attaque, il était clair qu’ils devaient tous être bien mal en point maintenant. Et encore, le jeune Kiseki avait toujours l’occasion d’ajouter son nom à cette bataille en endommageant un peu plus les ennemis.
À l’image de ses camarades mercenaires, le ninja masqué sauta sur les quelques plateformes qui tenaient encore et atterri sur cette immense grenouille portant le nom de Gamabunta…
Hiro se tenait d’une manière victorieuse et avait tenu son rôle de chef à merveille en remettant les pendules à l’heure. Ozaï avait secouru la vieille Oge Akeko. Kurasa avait parfaitement combiné avec le petit génie et espérait avoir fait beaucoup de dégâts à ses adversaires. Il ne restait plus que Kiseki vienne les rejoindre et alors le Youhei no Sekai aurait une allure plus triomphante que jamais !

Spoiler:

La situation devint incompréhensible pour le jeune Kiseki. Soudainement les masques tombèrent, les annonces se firent et un premier jet de sang se répandit sur le sol si propre de la vieille Daimio. Aussitôt après, les différentes actions chaotiques s’enchainèrent, paralysant un tantinet de peur le petit homme. Jamais il n’avait été au cœur d’une telle bataille. Il a toujours été le petit fouineur et le petit coureur, jamais celui qui distribuait coups et poings. Incapable de bouger, il aurait pu rester ainsi encore bien longtemps si Kurasa ne l’avait pas interpellé, lui confiant une tâche importante.
 
- Evidemment que je sais me protéger ! Je suis un grand médecin ! La Science sous toutes ses formes n’a pas de secret pour moi ! Et la Science surpassera tout !
 
« Science » qui avait été mis sacrément à mal lorsqu’un « fantôme » les traversa. Les fantômes étaient des êtres intangibles, issus de la culture populaire afin de palier à la douleur de la perte d’un être proche … Ils ne « devraient » pas exister. Pourtant, quelque chose de « fantomatique » les avait traversés et, pire, avait enclenché des dégâts dans leurs corps. Si Kurasa ne s’en rendait pas compte, Kiseki le savait grâce à ses talents innés en médecine.
 
Une barrière d’eau se créa pour protéger les avants. Kiseki déploya pour sa part un parchemin pour l’arrière, afin d’absorber chaque explosion. Et il réussit avec brio. Un regard vers le coéquipier et il vit ce dernier tenter de détruire la barrière. Le petit brun ajouta son grain de sel en absorbant une partie de la force et de l’énergie de la barrière avec la même technique de toute à l’heure.
 
A force d’efforts et d’attaques et de drainage, ce « dôme » finit par disparaître, offrant au petit Kiseki le « plaisir » de regarder l’atroce champ de bataille. La Grenouille géante faisait des siennes, Ozai avait récupéré la vieille dame – il la tuerait bien, car elle était sacrément inutile la demoiselle, et elle ne méritait pas une quelconque mort surtout celle d’une star montante de la Science ! – et Kurasa continuait d’attaquer leurs deux opposants.
 
Un nouveau Kunai fut déroulé, qui fit apparaître un Kunai particulier. Sans plus réfléchir, il la lança vers le « blond », sur celui sur lequel Kurasa semblait apporter un tout autre acharnement. Même si le Kunai rata sa cible, ce n’était guère un problème pour la simple et unique raison que c’était un parchemin explosif amélioré, au rayon un tantinet plus grand et à la puissance bien plus décuplée. Cependant, et malgré lui, cela se limitait encore à une zone restreinte – soit un seul homme – et non plusieurs.
 
Et il resta toujours sur ses gardes, prêt à se défendre. Il tenta d’éviter de penser à ses jambes un peu tremblotantes. Non il n’avait pas le droit. Un regard vers le corps du prétendu malade, mis à l’abri, et il se demanda sincèrement s’il y avait moyen de le prendre en otage ou quelque chose comme ça. On racontait que les Shinobis étaient des êtres extrêmement unis et vertueux.
 
« Mais aussi sacrément à fond sur leur devoir et mission. Des Idiots, de parfaits Idiots ! » se disait-il.

Spoiler:

Aokiji avait donc vu juste. L’homme à la chevelure argentée était celui dont il devait se méfier. Face à l’assaut des clones, le Yamanaka riposta sans faire de détails. Il invoqua un imposant crapaud d’une dizaine de mètres de haut. Le toit du Palais s’effondra alors que tout un chacun tentait tant bien que mal d’éviter les débris. L’homme avait emmené son compagnon d’armes dans fuite, le protégeant lui aussi de l’assaut Shukaïjin. Le jeune homme se tourna alors vers ses autres compagnons. Akio semblait terrorisé par les évènements, tandis qu’Ando tenta de s’enfuir avec la Daimyo. Il fut stoppé en pleine course par ce qui ressemblait de toute évidence par une technique Yamanaka. Malheureusement, Aokiji n’était pas en position pour leur prêter main forte. Voilà que le Roi Crapaud lui balançait pas moins de 5 boules aqueuses, chacune visant ses clones et lui. Le Samui créa donc une barrière de glace afin de se protéger. Ses clones malheureusement n’eurent pas cette chance. Ils explosèrent, à l’exception d’un, non visé par l’assaut. Le Samui se retrouvait donc seul avec son clone face à une grenouille géante et deux ennemis encore en pleine forme. La partie était loin d’être gagnée. Il faisait face au Yamanaka et au barbu. Ce dernier leur faussa rapidement compagnie et prit le jeune Ando pour cible. Il fut bien trop rapide, et Aokiji ne put que constater l’assaut de son ennemi. Cependant, il ne devait pas perdre de vue sa mission. Le palais était en ruine, ce qui était déjà un bon point et il n’eut même pas à lever le petit doigt pour cela. Il ne restait plus que…

« Je suis Samui Aokiji… Disciple du nouvel Empereur de ces terres. Ton crapaud et toi ne m’impressionnez guère. Notre priorité est tout autre… ASCAROTH ! »

Un cercle luminescent d’une vive couleur pourpre apparut alors dans les débris. Un être mi-humanoïde, mi-cheval jaillit alors, faisant son apparition sur la zone de combat.

« Vous vous êtes mis dans un sacré pétrin, Aokiji-dono… »
« Ce n’est pas le moment de discuter, ramasse la vielle sur le sol et occupe-toi de nos ennemis au passage. »
« Très bien. »

Le centaure prit alors pour cible l’assaillant d’Ando. Il entama donc sa course vers la Daimyo, tout en visant l’adversaire. Armé de son arbalète, il chargé une flèche concentré en chakra Fûton qu’il décocha vivement vers l’ennemi. Profitant de l’explosion causée par le projectile, il ramassa la vielle sur le sol, la plaçant sous son bras non armé. Ascaroth avait désormais un léger avantage.

« Nous allons tous nous calmer, sans quoi j’ordonne à Ascaroth de briser la nuque de sa Seigneurie… »

Aokiji savait qu’en prenant la Daimyo en otage, leurs ennemis se montreraient beaucoup moins menaçants, de peur de blesser leur protégée. Entre temps, le Samui avait usé de ses nouvelles capacités de Mamoru pour synchroniser son âme avec celle des êtres présents sur la zone. Il savait qu’au vue de la situation, un affrontement de front serait du suicide.

« Je te conseille de rien tenter de stupide, Yamanaka. Ni aucun d'entre vous d'ailleurs. A la moindre fluctuation de chakra, s’en est fini de la Daimyo. Quant à vous votre Seigneurie, je vous laisse cependant une ultime alternative. Nous vous laissons la vie sauve et ne causons plus le moindre de dégât sur ces terres, et en contre partie, vous abandonnez votre titre de Daimyo de votre plein gré et disparaissez de la circulation jusqu'à nouvel ordre... Qu'en pensez-vous? Sachez que votre réponse aura de lourdes conséquences, aussi bien pour vous que pour vos alliés.»

Le blond avait usé d’une bonne partie de son chakra. Cela ne lui plaisait guère de faire preuve d’une telle bassesse, mais il savait qu’il devait en arriver à de tels extrêmes pour le bien de l’Empire. Le camp adversaire allait-il cependant se montrer coopératif ?

HRP: