Le résultat était sans appel. Malgré les quelques voix qui s’élevaient contre le régime impérial que comptait instaurer le vieux Samui, les partisans à ce dernier étaient bien plus nombreux. Debout aux cotés de Kakeshuou, Aokiji observait attentivement la foule. Certains étaient encore confus, d’autres acclamaient le vieil homme, et d’autres encore exprimaient vivement leur désaccord. Les officiers présents eux aussi ne savaient comment réagir. Eux aussi avaient été pris de court par cette nouvelle. Kakeshuou devait donc agir très vite s’il ne voulait pas que son rêve impérial meurt dans l’œuf, dans la confusion général et l’anarchie.

C’est pour cela que l’ancien Capitaine de l’Oda rappela les divers soldats présents à l’ordre. Il devait affirmer sa nouvelle autorité naissante dès les prémices de cet Empire. Il convoqua donc de nombreux shinobis. Parmi eux, des noms très familiers à Aokiji, notamment celui de son élève Ando. Le jeune Samui regardait les nommés se précipiter vers le palais. Puis ce fut au tour de Len et lui-même de recevoir leurs premiers ordres de la part de leur nouvel Empereur. Ces derniers étaient surement les deux shinobis les plus proches de Kakeshuou. L’atmosphère de confiance qui s’était installé dans leur trio était inébranlable. Du moins, c’était de cette manière que le jeune homme le percevait. Dès que les ordres furent émis, Aokiji jeta un rapide coup d’œil à son jeune frère de cœur puis leur chemin se séparèrent.

Le jeune Samui bondit afin d’atterrir la foule encore dense qui se dispersait peu à peu. Il se dirigea immédiatement vers un groupe de soldats qui avaient assisté à la scène. Ces derniers semblaient encore confus, mais l’heure n’était pas aux divagations.

« Ne restez pas là à rêvasser ! Nous avons du pain sur la planche. Vous avez tous assistez au discours de Kakeshuou-sama. Malgré les changements à venir, je reste encore votre supérieur hiérarchique. Suis-je assez clair ?! »

Le groupe acquiesça quasi immédiatement, se mettant en formation face au jeune Samui. Les ordres de son ainé étaient clairs, le calme devait revenir dans la capitale, quitte à employer des méthodes extrêmes.

« Je veux une équipe sur la Place du Palais. Faciliter la dispersion de la foule. Aucune agitation quelle qu’elle soit ne sera tolérer. N’hésitez pas à employer la force pour assurer votre autorité. »

Aokiji se tourna ensuite vers un officier en particulier.

« Toi ! Rends-toi au QG de l’Oda. Mobilise tous les officiers présents. Je veux des patrouilles dans toutes les artères principales de la Capitale. Mettez fin à tout rassemblement qui vous sembleraient suspects. Je veux également un groupe à l’entrée du Shozaichi. Renforcer la sécurité aux portes. Personne ne pénètre dans la capitale sans une autorisation impériale et ce jusqu’à nouvel ordre. »

Le Samui scruta alors le groupe, puis d’un ton ferme lança le début de l’opération.

« GO ! »

Aokiji regarda ces hommes s’activer alors que lui avait repris la direction du Palais de l’ex-Triumvirat. Kakeshuou l’avait demandé de le rejoindre une fois les ordres donnés. Sur place, le jeune homme retrouva donc les shinobis convoqués un peu plus tôt. S’avançant lentement vers son maître, il remarqua également la présence de l’homme encapuchonné, qui ne pouvait être cet homme qu’il avait rencontré à Konoha, Gekei Pô. Le blond resta cependant discret. Si l’homme s’était présenté de la sorte, cela voulait de toute évidence dire qu’il ne souhaitait pas dévoiler son identité, du moins, pas pour l’instant. De plus, il était le seul protagoniste présent n’appartenant pas au Shukai et il fallait avouer qu’Aokiji lui aussi était très curieux de connaitre son rôle dans les plans du vieux Samui. L’ex-Bras droit se plaça ensuite aux côtés de Kakeshuou et le regard tourné vers les convoqués, il s’adressa à son senseï à voix basse.

« J’ai fait le nécessaire, Kakeshuou-sama. »

Le jeune blondinet écoutait attentivement les paroles de son Maître. Aucun titre ? Mais il avait bien ajouté le "pour l'instant", connoté de nombreuses significations, et d'un lourd sous-entendu. Oui, quand les titres tomberaient du ciel, alors il serait le premier à attraper celui accompagné avec le plus de prestige, et surtout de pouvoir. Bien couvert par son Maître et propriétaire qui ne serait personne d'autre que l'Empereur en personne. Une place de choix donc...

Mais même avant d'acquérir son titre, son Maître se tourna vers lui. Le blondinet mit un genou à terre, avant de baisser la tête en signe de respect absolu. Il écoutait attentivement les directives, tout en réfléchissant et en assimilant la moindre information. Pour atteindre son objectif, il fallait qu'il soit le plus irréprochable et le plus fiable possible. C'est à cette condition qu'il atteindrait le titre qu'il convoitait avidement. Après tout, le jeune Len avait beaucoup changé depuis peu, hormis son dévouement pour son Dieu...

Dès que son Maître eu finis, le jeune blondinet lui fit un beau sourire, avant d'annoncer d'une voix respectueuse.

« Tout sera fait selon vos désirs, Maître. »

Et de disparaître dans un Shunshin, direction l'ancien Quartier du Jôho. A peine arrivé, qu'il usa d'un système de télépathie afin de rassembler les plus hauts-gradés du Jôho, ainsi que son équipe aux portes. Avec une rapidité surprenante, ils étaient tous arrivés à peine quelques minutes plus tard. Assis sur le fauteuil de l'ex-capitaine du Jôhô, le jeune Passeur souriait d'un air amusé, tandis que tous se demandaient pourquoi c'était l'élève du Samui qui était ici, et non le Samui en personne... Bien qu'ils fussent conscient qu'ils allaient recevoir des directives, ils étaient du Jôhô, de surcroît haut-gradé, ce qui impliquait une haute intelligence.

« Je suis ici sous-ordre de Samui Kakeshuou, nouveau et unique dirigeant de l'alliance. Mais avant tout, je suis ici parce que je suis votre Camarade du Jôhô. Et comme nous tous ici, nous n'avons pas abandonné notre poste comme ce lâche : votre ex-capitaine. Dans ces moments de troubles, et de par son échec, il a préféré fuir que de rester avec nous jusqu'au bout ! Contrairement à Samui Kakeshuou, qui lui, reste pour vous, pour l'alliance, et pour nous tous ! »

Est-ce que le blondinet pensait ce qu'il disait ? Peut-être, peut-être pas... En tous les cas, il explicita clairement les ordres du Samui, tout en s'assurant qu'il y avait eu une compréhension optimale. Dans ces moments de troubles, et de par son échec, il a préféré fuir que de rester avec nous jusqu'au bout ! Enfin, il s'installa, attendant patiemment son Maître. Tout ce qu'il avait demandé était désormais effectif dans l'Empire...

« De même ! ☆ »

Une demie réponse cause chez Fuusho l'amertume de ne pas être considéré. Mais la convocation pour une mission impériale le rassure. Mission impériale. Le ton est donné et le changement n'est plus qu'une simple idée. L'impression d'un enfer qui brule le ciel se fait réelle pour le trentenaire, d'autant plus lorsque l'Histoire montre que cela s'est produit quelque fois.

La question résonne dans la tête de Fuusho : à quoi bon lutter puisque le résultat souhaité se veut proche du sien ? Une paix durable. Qu'importe la méthode. Mais au fond, est-ce bien ce qu'il croit, pour se sentir si indispensable ? Seul ce nouvel Empereur lui apportera la réponse. Alors allons-le voir puisqu'il le réclame. Allons-voir qui tire les ficelles, puisque son appel le montre du doigt.

Sans revenir sur ses pas le barbu se rend à la convocation, le dos un peu plus voûté à chaque pas qu'il fait. Et pendant que la tribune se rassemble dans le bureau du vieillard, dans le torse son cœur se bât.

La chamade accélère tandis que le rideau se lève sur une nouvelle pièce. Un nouvel acte, d'où chaque acteur se doit d'être présent et de jouer son rôle à merveille. Qu'il soit le roi des haillons ou le metteur en scène, Samui Kakeshuou dicte et ordonne. Eux, obéiront. Quitte à incarner le mal aux yeux de tous, Fuusho se voudra être le remède. Car il s'imagine aux côtés du vieil homme, un pion de premier choix, un ange envoyé au diable. Être le démon que l'on attend, telle une vague déferlante initiée par la colère du Samui sur la population d'en-bas.

Et puis la réalité le rattrape finalement. Les yeux rivés dans le néant, il s'évite de croiser le regard des autres. Plus dans l'attente, comme chacun ici présent, qu'autre chose. Et si le silence aiguise les sens, son cœur est taillé comme un couteau. Alors il patiente, et laisse son imagination l'occuper, d'ici à ce que la raison de leur venue à tous ne leur soit révélée. Son esprit part loin du rivage, voguant sur une mer d'onirismes où il abandonne tous ses voyages passés. Dépouillé de souvenir, sur un bateau prenant l'eau, c'est dans ce vide irréel qu'il se perd puis se noie.

Une dernière question s'impose alors : doit-il rester dans cet errance ?

Ainsi donc le vieux Samui abattait ses cartes. Révélant aux convoqués leur vrai rôle dans tout ça. Loin d'être surprit par l'annonce de Kakeshuou, le Trentenaire resta sans réaction, un simple rictus en coin. Les bras croisés il était plutôt content de se retrouver en équipe avec Fuusho et Hiko. Les trois avaient l'habitude de travailler ensemble et le Hoheinheim ne doutait pas un seul instant de leur capacité respective... Le seul hic étant qu'ils n'écoutaient ses ordres qu'en de trop rares occasions...(salauds!) Une mission de ce rang ne tolérerait aucune marge d'erreur. Le moindre faux pas leur coûterait la vie en plus d'un échec cuisant.

L'enjeu était bien trop grand. Et cela Van le comprit. L'esprit de l'Empereur était une arme diabolique... Sans bouger de son trône le voilà qui envoyait ses sbires porter la responsabilités des meurtres des Damyos tout en s'assurant de leur fidélité. Un tour rondement mené si l'on considérait le fait qu'il ferait très certainement exécuter la moindre personne qui ne serait pas en accord avec lui. Ils en savaient trop à présent qu'ils étaient entrer dans cette pièce. Le seul moyen d'en ressortir vivant était d'accepter.

Hiko fut le premier à partir. Il souhaitait un départ rapide. Van aurait préféré plus de temps avant de quitter le Shukai... Vingt minutes lui paraissait être un délai extrêmement court pour ce genre de préparatifs. Le rouleau du vieux Samui, en main, Van prit soin de le ranger dans sa poche avant de quitter l'assemblée à son tour.

" Je me retire aussi dans ce cas. Nous vous ferons parvenir notre rapport une fois le Damyo mort Kakeshuou-Sama. "

Puis il tourna les talons et repassa les portes qui le séparait de la sortie du Palais. A nouveau sur l'estrade, l'homme s'empressa de gagner le sol puis couru jusqu'à chez lui...

Malgré tout ce qu'il avait pu imaginer, Van n'aurait jamais penser qu'un jour il serait le participant d'un crime aussi terrible que celui d'assassiner une personnalité importante. Pourtant ce rôle aujourd'hui lui incombait malgré tout. Tuer une famille, des héritiers... Sans scrupules par simple obéissance. Dans l'optique de voir l'Empire subsister et de leur garantir un avenir. Il ne pouvait enlever au vieil homme qu'avec son coup d'état, les Damyos ne chercheraient pas à le renverser comme ses shinobis.

Mieux valait-il encore accorder sa chance à Kakeshuou plutôt que de finir mort sans avoir même chercher à se battre pour sa vie. La Kaguya avait eut raison de comparer le vieil homme à une fouine. (èwé ) Une image qu'il ne comprit que trop bien en ce jour bien sombre...

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