Chose curieuse et inhabituelle que la venue d'un individu extérieur dans un village Shinobi et pourtant un petit oiseau était venu murmurer à mon oreille qu'un homme nommé Howaito semblait être apparu aux portes du village. Vous savez bien vous-même comme on sait ces choses là, un garde qui le dit à un autre puis à un autre et au final ça finit par tomber dans les oreilles d'un membre du Rinyuaru. Qui vient automatiquement me rapporter ce genre d'informations bien utiles. Il semblerait que cet homme soit un moine et c'est ce point précis qui motiva ma rencontre avec cette homme, mais pourquoi ? Laissez moi vous l'expliquer.

Lors de mes voyages dans les régions neutres, j'avais visité le pays de Ta et je fus impressionné par la splendeur du temple Maskine. Tout les moines ne sont pas forcément partisan de la lumière de Maskine mais les religions en elles-mêmes ont toujours quelque chose à apprendre. Je me rendrais bien compte de quel culte il s'agit lorsque je lui parlerai, non ? De plus, pour venir jusqu'ici, cet homme devait être un voyageur et une personne qui se déplace sait beaucoup de choses. Je pourrais le questionner un peu à propos des Mamoru savoir s'il en connaît, après tout je cherche toujours à rencontrer des gens de mon espèces. Bref, j'avais de bonnes impressions quant à cette venue.

Je ne connaissais pas vraiment sa localisation donc je décidais de me renseigner au seul endroit qui me donnerait une réponse directe quant à sa position. Le palais des Kazekage, mon ancienne demeure. Je m'y rendais sans perdre un instant. A l'accueil on m'informa que l'escouade chargée de le surveiller avait mentionné un établissement au milieu de Suna. Il gîtait donc à l'auberge, je pensais qu'on offrait un peu plus à un homme de culte en voyage mais soit. Je me rendrai donc à l'endroit indiqué.

Des minutes s'écoulèrent avant que je n'arrive en ce lieu. Je passais la porte, des éclats de voix se faisaient entendre, il s'agissait là d'une pièce bien animée pour une heure aussi matinale, après tout il n'était que neuf heures du matin. Je voyais enfin l'homme que je cherchais, c'était le seul qui dégageait assez de chakra pour correspondre au profil que l'ont m'avait donné. De toute manière, c'était le seul dans la pièce qui était surveillé par trois gardes qui camouflaient bien leur chakra, mais leurs âmes et elles je pouvais les sentir. Je m'approchais de l'homme et toujours debout je m'exclamais.


«  Il semblerait que ces gardes aient un regard très protecteur envers vous pour vous scruter de la sorte sans jamais défaillir. Mais laissez moi me présenter, monsieur. Je me nomme Araakoa Aare, Nidaime Kazekage de Suna. Puis-je maintenant vous demander votre nom ?

J'ose prendre la permission de m'asseoir , je n'ai entendu que peu sur vous, mais ce peu à suffit à intriguer un esprit curieux comme le mien et donc je souhaitais m'entretenir un peu avec vous ! »


Je m'asseyais donc et regardait mon interlocuteur avec bienveillance.


« Un petit oiseau m'a informé que vous étiez moine, vous venez donc d'un temple, où se trouve t-il quelle religion pratiquez-vous ? Vous n'êtes pas obligé de répondre, après tout ce n'est qu'une simple question d'une âme curieuse. »


Voilà la discussion était lancée, restait à voir comment cela évoluerait !

Se serait-il douté qu’en cette matinée pleine de tension et proche de révélations Howaito allait être abordé, et donc débordé par un homme qui viendrait le trouver ? Sûrement pas. La seule raison qui aurait pu motiver quelqu’un à venir à sa rencontre était son petit jeu d’hier avec Ketsueki Yami. Mais cet homme n’était probablement pas là pour ça. Quoique… N’était-il pas un envoyé de la Kazekage à propos de leur entrevue fixée cette matinée ? Qu’importe. Cet homme était là, et contrairement à ceux qui l’épiaient il s’était présenté.

Araakoa Aare, le deuxième de la lignée des Kazekage. Pourtant, son physique n’avait clairement pas l’âge adéquat. Son timbre de voix n’allait pas non plus dans le sens de celui qui était réputé pour être l’une des Ombres les plus âgées qui ait existées. Idiot était celui qui aurait crû à cette histoire.

Mais le moine lui, décida de le croire. La raison ? Se présenter ainsi dans une auberge alors que des hommes l’épiaient – et que cet homme en avait connaissance – voulait forcément signifier quelque-chose. Le faire dans Suna était tout aussi significatif. Et enfin, si jamais cet interlocuteur avait voulu dissimuler son identité, il aurait choisi un mensonge plus plausible.

Sans vraiment le regarder, Howaito s’accorda le plaisir d’une nouvelle gorgée d’un thé vert.

« Je ne vous demanderai pas quel est le secret de ce rajeunissement à tout niveau, monsieur. Quant à ces gardes, je comprends, ils font leur travail, n’est-il pas ? »

Nouvelle gorgée, cette fois décisive. Il reposa sa tasse et fit un signe assez explicatif à l’aubergiste qui lui adressa un hochement de tête avant de s’emparer du récipient.

« J’ai été un grand maître Kiezan, chez les moines de Ta no Kuni. Mais rassurez-vous, même si certains aimeraient me retrouver, je n’ai pas l’intention de retourner parmi les leurs pour le moment. »

Sur quoi il esquissa un sourire, peut-être dirigé à son interlocuteur ou alors à l’aubergiste qui venait de lui rapporter sa tasse de nouveau pleine de ce thé si apaisant.

C'est cela que j'aimais bien avec les hommes de cultes, ils n'étaient pas choqués d'apprendre des choses complètement invraisemblable. Comme tout homme dans ce monde il connaissait les traits grossiers du Nidaime Kazekage, par conséquent il savait que j'étais un vieil homme, mais malgré tout son visage restait impassible, cela forçait le respect. Il s'exclama même en affirmant ne pas demander le secret du rajeunissement dont j'étais « victime ». Je riais à cette phrase avant de répondre avec un brin de malice.


« De l'exercice et cinq fruits et légumes par jour. Plus sérieusement, disons que j'ai la capacité de mouvoir mon âme d'un corps à un autre.»


Quant à la question des gardes je répondis simplement comme cela.


« Leur travail est de protéger non d'intimider si vous voulez mon avis. Mais c'est un débat que nous pouvons avoir si vous le trouvez intéressant. »


Il m'indiqua alors faire partie des moines Kiezan et du fait qu'il avait été un grand maître du temple se trouvant à Ta no Kuni. J'esquissais un nouveau sourire avant de prendre à nouveau la parole.


« Le pays des rizières est certainement une de mes nations favorites. Pendant un moment, avant que je ne revienne à Suna, j'avais songé élire domicile là bas et même fonder un village en ce lieu. J'ai d'ailleurs toujours quelques projets de retraite le concernant. Même si la retraite, au vue de ma condition physique actuelle, ce n'est pas pour tout de suite.

Quant aux moines, j'ai toujours trouvé admirable de consacrer sa vie à sa foi. Après tout comment ne pas être touché par la lumière de Maskine. Cette divinité m'intéresse d'ailleurs. Comment est-elle représentée et quelle est son histoire ? »


Cela semblait curieux, mais j'étais réellement intéressé par cette connaissance, après tout l'ésotérisme des Moines Maskine, faisaient que les informations concernant leur foi n'était pas forcément disponible pour tous. J'allais enfin revenir sur la première parole du moine, en m'exclamant comme ceci.


« Je vous disais précédemment que je posséde le pouvoir de transférer l'essence de ma vie d'un endroit à un autre. Mais cela ne concerne pas que la mienne mais celle de toute chose. J'ai acquis cette capacité grâce à l'apprentissage des arts Mamoru. Je suis devenu l'un des leurs. On me nomme d'ailleurs Mamoru Lessa en fonction des contrées. Peut-être en avez-vous croisé un de mes homologues lors de vos voyages ? »


J'avais énoncé cette dernière question avec plus d'intérêt que le reste de mes paroles. Il faut dire que j'étais toujours à la recherche de mes pairs.

Le moine ne manqua pas de boire chaque mot que son interlocuteur si réputé pouvait partager, à l’image de sa boisson qu’il avalait gorgée par gorgée. L’histoire des cinq fruits et légumes par jour était assurément une farce, plutôt mal convenue de la part d’un Kage, mais moins lorsqu’il n’était plus en poste. Plus que son corps, son esprit semblait avoir lui aussi gagné en allégresse. Mais son pouvoir ne semblait pas avoir baissé. Car le plus intéressant, et ce fut une chose qui vint plutôt tôt dans la discussion, était qu’il maîtrisait un art de la mort. L’Edo Tensei, la nécromancie, les Mamoru et leurs esprits… Araakoa Aare avait plus d’un atout, mais la question de savoir depuis quand il avait pu disposer de telles capacités n’était pas la bienvenue : Howaito n’en savait que peu sur ce personnage énigmatique.

Il avait décidé de le croire, car les possibilités d’avoir réussi ce qu’il avait fait avec son corps n’étaient pas nombreuses. Et au vu de son influence, même si c’était une tierce personne qui l’avait aidé, c’était un peu comme si lui aussi disposait de ces pouvoirs.

Lorsqu’il soumit l’idée de parler de la surveillance et des gardes de Kaze no Kuni, Howaito posa sa tasse. Aucun sourire.

« Discuter à propos des gardes de votre cité m’intéresse approximativement autant qu’en savoir plus sur les crabes de vos plages ou encore sur la reproduction des dauphins. »

Il reprit une gorgée de thé et écouta ce que l’ancienne Ombre de Suna avait à dire sur les quelques informations que le moine lui avait laissées. Il connaissait la région et même le pays de Ta no Kuni. Il faisait d’ailleurs partie des nombreux shinobis qui aimaient s’imaginer en retraite là-bas. Chose moins banale, Araakoa Aare voulut en savoir plus sur Maskine. Il était mal tombé.

Cela dépendait en fait. Car Howaito n’avait jamais été un croyant. Oui il avait passé dix ans et avait même obtenu le rang de maître Kiezan, mais ça s’arrêtait là. Sa croyance avait été feinte, et ça avait été une des conditions nécessaires pour qu’il eu un jour décidé de partir. Jamais il n’aurait appris tant de choses si quelqu’un avait douté de sa foi et surtout, jamais il aurait pu avoir tout le temps nécessaire pour préparer son départ et ne rien laisser derrière lui.

« Maskine est sujet de discorde au sein même des plus éminents moines et maîtres Kiezan. Le seul point d’accord auquel ils se rattachent tous est que Maskine est une divinité qui n’a aucun visage. Certains le voient comme un Dieu présent partout où il y a de la lumière, d’autres comme absent et attendant qu’un jour quelqu’un soit assez méritant pour obtenir un quelconque message venant de sa part. »

Une dizaine d’années et Howaito avait commencé à ressentir des choses. Mais rien de bien concret pour que son intellect lui autorise d’intégrer une quelconque croyance. D’ailleurs – et c’était là tout le contexte contradictoire dans lequel vivaient les moines de Maskine – dans les rares occasions où le Gekei avait vu quelqu’un se « vanter » d’avoir eu un quelconque message ou une vision de Maskine, cette personne se retrouvait vite enfermée, internée ou exclue de leur ordre.

Croyance trop forte, divinité qu’ils voulaient inaccessible, manque de preuve : jamais les moines n’avaient eu dans leur rang le moindre « messie » ayant un lien réel avec Maskine en près de deux cent ans. Mais Howaito doutait fort que si jamais un tel homme existait, il aurait de quoi prouver les faits et rallier tous les moines dans une entente mutuelle.

« Oui. Je connais Mamoru. »

La discussion avait viré de bord aussitôt que le vieil homme aux apparences trompeuses avait donné l’identité de ses pouvoirs. Mamoru Lessa, un pseudonyme que le Gekei n’oublierait pas.

Pourquoi ne pas lui cacher l’existence et surtout le lien qu’il avait avec le « chef » des Mamoru ? Tout simplement parce que c’en était inutile, et parce qu’il y avait quelques raisons qui le poussaient à agir ainsi.

La première, c’était qu’il aimait bien taquiner sa vieille connaissance. Et dans le cas où le Kazekage en viendrait à vouloir le rencontrer, Howaito ne pouvait que prendre plaisir à imaginer Mamoru se torturer l’esprit avec « Lessa ». Et c’était peu dire.

Deuxièmement, la possibilité que le Nidaime ait des desseins noirs à l’encontre de Suna. Fervent opposant au système des shinobis et davantage des villages cachés, il ne pouvait pas y voir grand-chose de négatif. Et son lien – même s’il était difficile – avec Mamoru lui conférerait une certaine connaissance des plans du vieil homme ou du moins de ce qu’il pourrait dire.

Troisième, simplement en savoir davantage. Et si Howaito lui montrait une inutilité, ça ne marcherait pas. Ce fut d’ailleurs pour ça qu’il arrêta de parler, laissant ses sens le dicter pour savoir tout d’abord si oui ou non il connaissait ou savait qui était Mamoru.

Il s'exclama d'emblée afin d'affirmer que discuter des gardes de la citée ne l'intéressait pas. C'était certainement assez fort pour que l'un d'eux l'entende donc je me retournais vers celui-ci pour lui adresser un petit sourire narquois, signifiant, tu es insignifiant. On passait donc au sujet qui m'intéressait vraiment à savoir Maskine. Le moine m'apprit que le Dieu Maskine était vu comme une entité ne possédant pas de visage mais se trouvant là où la lumière se trouve, c'était plutôt intéressant comme concept, je devais bien l'admettre. Mais une question me brûlait les lèvres, une question que je ne pus réprimer.


« Avez-vous la foi ? Je me demande toujours comment croire quelque chose que je ne vois pas. Pour ma part je crois aux esprits et aux démons mais c'est parce que je les vois, que je peux les invoquer. Ma croyance se base sur des faits. Sur quoi vous basez-vous alors que vous n'avez aucune preuve d'existence ? »


La suite s'avéra être intéressant aussi mais sous une autre forme. Il déclarait connaître un individu de mon clan. Mais de la manière où il le disait, il semblait parler d'un prénom, hors le seul mot qui sortit de sa bouche était Mamoru. J'affichais un visage interrogateur. Après avoir réfléchi quelques secondes, j'en venais à la conclusion que le plus simple était de parler de ce que je ne comprenais pas.


« De la manière dont vous venez de présenter la chose, on pourrait croire qu'il s'agit ici du prénom. Cet homme se nommerait Mamoru Mamoru ? Une curiosité en plus dans cette discussion. Qui est-il ? Le connaissez-vous bien ? »


Il me semble qu'il était temps de parler de mon clan et de mes aspirations à ce jeune moine. Je ne connaissais après tout pas l'étendue de ses connaissances dans la matière donc j'allais tenter de partager quelques informations avec lui.


« Peut-être devrais-je vous expliquer pourquoi je recherche des Mamoru avant toute chose ? Alors par où commencer. Les Mamoru sont des êtres dont les dons se transmettent de maître à disciple et ce depuis des siècles. De ce fait il n'y a pas de figure emblématique du clan. J'imagine qu'il doit y avoir des chefs de sectes épars dans le monde. Mon ambition est de réussir à réunir le clan sous une bannière la plus grande possible et de nous installer dans un lieu de mon choix. En somme j'aspire à devenir un guide pour les miens et de nous offrir un havre prospère. Créer une plate-forme de partage pour tout ceux possédant notre art. »


Un instant de pause avant de reprendre.


« Si je parviens à réaliser mon souhait concernant mon clan, j'ai bon espoir de pouvoir m'établir dans un pays mineur en offrant la protection au Daimyo en échange. Enfin je vous parle de choses encore lointaines qui ne vous intéresse probablement aucunement. Mais dîtes moi, Moine, vous ne m'avez toujours pas donné votre nom. N'hésitez pas à mentir si vous le souhaitez, il s'agit juste d'une formalité pour m'éviter de vous nommer par des qualificatifs. »


Cette discussion devenait de plus en plus intéressante de mon point de vue, quand à mon interlocuteur, il en apprenait un peu plus sur mes projets, bien que je ne pense pas que cela l'avance à grand chose pour le moment.