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![Sur les traces... [PV;Howaito] Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) | | (#) Sujet: Sur les traces... [PV;Howaito] Dim 8 Fév 2015 - 20:03 | |
| Ça avait commencé il y a quelques jours par la rencontre inopinée des pieds nus de la Gekei et d'étranges traces. Le profane aurait misé sur un félin, l'expert sur un frère. Vous aurez compris que les odeurs et la couleur immaculée des poils laissés avec elles conduisirent le singe à s'interroger sur cet "animal" qu'il savait connaître. On se gratte la tête puis la seconde d'après on abandonne ses projets pour se lancer à la poursuite d'un fantôme. Fantôme qui prenait un malin plaisir à disparaître puis réapparaître. Normal pour un Gekei, me direz-vous, mais le singe était perspicace, le singe avait la déduction facile, pas besoin de l'avis du public. Cependant, l'esprit pratique ne fait pas tout, il y a des terrains sur lesquels on ne saurait s'aventurer sans préparation théorique, et la traque était pour Saru l'éternel "x", l'inconnu de la pénible équation. Se reposer sur l'odorat était instinctif chez la kunoichi, mais là où les Inuzuka et les tigres savaient lier les odeurs, elle peinait à analyser l'odeur de l'homme et de la bête, l'un devenant tantôt l'autre et inversement. Sans l'humidité du début de printemps, il y a longtemps que ce récit serait arrivé à son terme.
Aussi, la Gekei ne s'accorda que très peu de répit; l'animal étant visiblement beaucoup plus rapide qu'elle, elle ne pouvait se rabattre que sur de très courtes nuits pour pallier à de longues et pénibles journées de chasse. Comme tous les prédateurs doués de l'esprit humain, le tigre était habile dans ses déplacements, léger dans le pas et incroyablement complexe à anticiper. On aurait dit qu'il savait se fondre dans les traces des troupeaux divers et variés peuplant la surface du globe, laisser ses poils à l'opposé de sa direction. L'algorithme infernal avec lequel il dissimulait sa trace était sans cesse changeant, renvoyant plus d'une fois le singe sur de fausses pistes, le forcant à rebrousser chemin, à zigzaguer interminablement, en bref, de partir de A pour arriver à B en passant par A', C, C' et D. On lui attribuerait tout de même une certaine volonté, volonté qui le mena jusqu'à la forêt du feu.
Ici encore, Saru perdit énormément de temps, car en plus de devoir se montrer précautionneuse à l'égard des hostiles Konohajins, elle dû se frayer un chemin à travers une forêt qu'elle ne connaissait pas, et on aurait dit ici encore que le tigre jouait avec elle, qu'il l'accompagnait dans ses feintes tordues, que son souffle propulsait sans cesse le pauvre singe sur des chemins douteux. C'est sans doute là une idée totalement fausse, et, à vrai dire, le singe était bien trop occupé à assimiler les faits tangibles qui s'offrait à lui plutôt qu'à essayer de penser en félin. C'est dans ce genre de situation qu'on reconnait à la nature son talent de metteur en scène: au combat de la chasse le singe n'a pas sa place. Le désespoir grandissant s'évapora cependant à la sortie des frontières du feu, à l'arrivée sur les terres de Mizu.
Et pourtant... alors que la connaissance du terrain, l'accoutumance à la traque et la liberté totale de mouvement pourvoyaient un rythme tout à fait convenable au singe, c'est à cette frontière de la libération que l'obscurité devint la plus totale. Arrivée au bord d'un bras de rivière, dans la continuité de l'épaisse forêt du feu, les traces auparavant de plus en plus fraîches, les odeurs de plus en plus récentes s'évanouirent pour laisser place à l'effrayante normalité d'un point d'eau entouré d'arbres. En général, l'habile prédateur explique cela, mais le singe, bien loin d'entrevoir ses erreurs ou même d'imaginer un piège, reste planté là, à découvert, ayant pour seule protection un gilet chunin déchiré à la mode du temps de Kiri, un pantalon de camouflage bleu et noir, et les pieds nus.
-... tchip... |
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