Cela faisait maintenant un peu plus d'une semaine et demi que je m'étais installé dans le quartier des sabreurs. Je me plaisais bien ici. Certes, je n'avais fais la connaissance que de très peu de personnes en une semaine mais tout de même. Cette vision du duel à l'épée, ces gens avec qui je partageai une même passion. C'était la première fois depuis longtemps que je ressentis cette sensation. Cette impression d'être à ma place, de ne pas passer pour un étranger ou un original...Cette sensation d'être chez moi tout simplement.

En une semaine, j'avais pu faire beaucoup de choses. Une mission, tisser quelques liens d'amitié avec des habitants de Kiri et me familiariser à la vie au village. La question du jour était donc : Qu'allais-je bien pouvoir faire de ma journée ? Rester chez moi en ce beau temps était idiot. En effet le beau temps était tout de même quelques chose de rare à Kiri. J'eus donc l'envie de sortir. Pour allez où ? Je n'en avais aucune idée. Peut-être allais-je aller dans le centre ville, ou bien dans un lieux publique pour me promener ou bien peut être, trouverai-je une autre occupation. "Je verrai quelles activités je pourrai trouver et j'aviserai en conséquence" pensai-je.

Je me mis donc en direction de la sortie du quartier des sabreur pour prendre un peu l'air quand, en passant devant la demeure de Kiru je m’arrêtai. Il était là, sur son perron et semblait pensif. Je ne savais pas vraiment à quoi, ou à qui il pensait mais cela faisait longtemps que je ne l'avais plus vu. En fait, je ne l'avais plus croisé depuis la fin de notre mission. Peut être que le fait que je ne le voyais plus était dû aux blessures qu'il avait eu des suites de son combat avec le Kage. On m'avait en effet raconté les mésaventures que Kiru avait eu avec le Mizukage. Enfin, qu'importe. Il était là, c'était l'essentiel. Je pris donc l'initiative d'aller le voir pour le saluer.

Shinichi - Yo'. Ça fait longtemps. J'espère que ça va mieux. On m'a raconter pour ton combat avec le Mizukage. Enfin, visiblement t'as l'air d'aller plutôt bien ! Sinon, tu fais quoi assis comme ça ? T'attends quelqu'un ?

Au final, le destin avait peut être choisi pour moi. Je n'allais pas me balader. Je n'allais pas sortir en ville. Non j'allais tout simplement converser avec lui. Ce n'était pas plus mal. Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas vu et tisser des liens avec ses voisins et camarades sabreurs était une bonne chose.

D'après ses dires, Kiru n'attendait personne. S'il n'avait rien à faire tout comme moi, peut être que cela ne le dérangerait pas si j'abuse un peu de son précieux temps en conversant avec lui ? Visiblement, non, ça ne le dérangeait pas puisque ce fut même lui qui enclencha la discussion par une question, qui, bien qu'elle me gênait un peu était tout de même très pertinente. D'où venais-je ? C'était surement pour lui une question très importante. Connaître quelqu'un et pouvoir lui faire confiance passait surement par connaître son passé, savoir qui il avait été il y avait de cela quelques temps. Pour moi c'était différent, qui il avait été ? D'où il venait ? Je m'en moquais totalement. Après tout, si nous étions venu ici, c'était bien pour recommencer une nouvelle vie non ? Personnellement, je ne voulais garder aucun souvenirs du passé, et en parlait me gênais quelques peu. C'est pourquoi à chaque fois que quelqu'un abordait ce sujet je fis en sorte de répondre le plus brièvement possible .

Shinichi - Ça fait une petite semaine que je suis ici, mais oui c'est plutôt sympathique. Les gens, le quartier tout est agréable à vivre à Kiri. Pour ce qui est de mon village natal, Je viens d'une des îles du pays de l'eau. Mais le village en soi n'a pas vraiment de spécificité, ça m'étonnerait donc que tu le connaisses. Mais peu importe d'où nous venons, ce que nous avons fait ou autre. Le plus important c'est sûrement ce que l'on va faire maintenant à Kiri. Personnellement si je suis venu ici c'est pour faire parti du clan des sabreurs. Et si possible devenir quelqu'un d'important en son sein. Je suppose que pour toi c'est la même chose ?

Et hop ! Voilà comment changer très rapidement de sujet. Passer de mes origines, sujet qui me rendait mal à l'aise à un sujet moins délicat : Nos ambitions. Comme tout nouveaux arrivants. Nous aspirions à quelques chose en immigrant au village ici. Que ça soit la paix, l'appartenance à un clan, le désir de se forger une nouvelle vie. Nous avions tous en arrivant des ambitions plus ou moins avouables. Et pour moi c'étaient ces ambitions qui allaient déterminé nos actes, la façon dont nous allions nous comporter et c'étaient surtout, elles, qui allaient montré quelle genre de personne avais-je en face de moi. En somme, c'était la question parfaite pour faire plus amples connaissance avec quelqu'un.

J'avais écouté avec attention les paroles de Kiru. Il était arrivé ici à cause de ce qu'il avait vu, ce que je pouvais comprendre. Personnellement, au moment de l'attaque je me trouvai à des kilomètres du champ de bataille mais une chose était sûr, si j'avais été là, je n'en aurais surement pas garder de très bons souvenirs. Visiblement il avait été affecté, et éprouvait une sorte d'admiration pour cet homme, le Mizukage et c'était donc cela qui l'avait emmener ici. J'admirai en quelques sortes son altruisme. Vouloir participer à l'apogée de Kiri, aider les gens. J'aurai aimé être un peu plus comme lui. Moi, si j'avais atterris ici ce n'était pas pour d'aussi nobles raisons que les siennes. En réalité, si j'étais arrivé à Kiri, ce n'était que par pur égoïsme. Je voulais avoir une sorte de famille. Faire parti d'un clan. M'exercer et découvrir des gens ayant les mêmes passions que moi. En arrivant je n'avais seulement songé à ce que Kiri pouvait m'apporter, et non à ce que moi, je pouvais apporter à ce village pour le rendre meilleur. Peu après m'avoir fait part de ses motivations, je vis Kiru baisser les yeux puis reprendre :

Kiru - Tu dois me trouver étrange, non? Parler d'un homme comme ça, c'est plutôt rare. Mais bon... Je l'ai bel et bien rencontré, il m'a fracassé et j'lui ai dit merci, tu l'crois ça...

A ces mots, j'esquissai un léger sourire. Étrange ? Peut-être après tout. J'avais énormément de mal à comprendre comment il pouvait rire d'une défaite. Non pas que celle-ci soit honteuse. Loin de là, affronter puis perdre face au Mizukage n'avait rien d'honteux compte-tenu de nos niveaux. Mais moi, dans le cas auquel il avait eu à faire face, je doute que je puisse réagir ainsi. Trop fier certainement. Lui au contraire, semblait prendre ça plus à la légère. Ce garçon était vraiment spéciale, dans le bon sens du terme évidemment. Une fois tiré de mes réflexions je pris la peine de lui répondre.

Shinichi – Non, ce n'est pas si étrange que ça. Je n'aurai probablement pas agi comme toi mais je ne trouve en rien le comportement que tu as eu bizarre. Et ...Tu sais, tout à l'heure tu m'a demandé d'où je venais. Je t'ai répondu en quelques sorte. Mais ce que j'ai ommis de dire c'est que là-bas, les gens étaient tous très méprisant, je n'aime pas spécialement parlé d'eux, mais en tout cas sache que que ça me fait plaisir de voir qu'il y' a des gens comme toi ici, à Kiri.

Je ne savais trop pourquoi, je venais du lui parler des gens de mon village. Certes, je ne l'avait pas évoqué en long et en large mais tout de même, moi qui restait d'habitude très silencieux sur ce sujet, je me mis à lui en parler sans vraiment m'en rendre compte. Peut-être était-ce qu'il m'avait dit précédemment qui me mettait suffisamment à l'aise pour lui en parler.

Tenir mon sabre ? Pourquoi pas après tout. Ce sabre faisait, certes, parti de ces choses que j'avais énormément de mal à prêter. J'avais grandi avec et je ne le quittai presque jamais, en effet, il était presque toujours attaché sur mon dos. C'était devenu une sorte d'habitude pour moi de sentir sa présence. Comme si ce sabre faisait parti de mon corps...Oui c'était exactement ça, il était devenu au fil du temps une extension de mon corps, une partie de moi même. J'avais donc énormément de mal à le décrocher de son étui pour le lui tendre. Mais c'était ce que j'avais fait. Il m'inspirais confiance, alors après tout...Pourquoi pas ?

Shinichi (en tendant le sabre à Kiru) – Euh... J'préfère te prévenir par contre. L e sabre n'a de pouvoirs que s'il ressent ma présence. Dans des mains autres que les miennes, le sabre n'a aucun pouvoir particulier, il ne peut se liquéfier qu'avec moi. Ce n'est donc rien de plus qu'un sabre normal aux yeux d'autrui. Assez court, légèrement courbé, avec des dorures et tout...'fin bref, rien de très intéressant. Mais vu que tu y tiens. Fais-toi plaisir.

J'avais vu en lui un certain intérêt pour les armes blanches. C'est pourquoi, même si c'était douloureux pour moi de me séparer, ne serait-ce que quelques secondes du sabre, je lui laissait la possibilité de l'examiner et de le toucher. Cependant, même si je venais de lui passer mon sabre, je me mis à l'observer avec une attention très particulière. Au moindre mouvements suspect, je reprendrai immédiatement mon arme.

Alors qu'il continuait de regarder mon arme je continuai à aborder le sujet de nos armes. A la fois, car s'était un sujet qui l'intéressait et en même temps car j'avais moi aussi beaucoup à apprendre sur les armes et sur la sienne en particulier. Son sabre était-il comme le mien ? Comme je lui avais dis précédemment, mon sabre n'avait de capacité spéciale que s'il sentait ma présence dans le cas contraire ce n'était ni plus ni moins qu'un sabre comme un autre. Mais était-ce le cas du sien ?

Shinichi – Je suppose que pour toi c'est pareil ? Ton arme ne répond qu'a toi n'est-ce pas ?

J'attendais sa réponse avec impatience. En réalité, j'attendais deux choses avec impatience : La première était sa réponse bien évidemment, la seconde était qu'il me rende mon arme. Cela faisait maintenant quelques secondes qu'il l'examinait, mais je commençai déjà à sentir un léger vide en moi. Le poids du sabre sur mon dos, la sensation de frottement de la lame sur l'étui. Tout cela me manquait étrangement, et pourtant, je ne m'étais séparé du sabre que pendant quelques minutes, des minutes qui paraissaient pour moi incroyablement longue...

Une fois l'observation de Kiru terminée, j'attachai immédiatement mon sabre sur mon dos. Il n'y avait pas à dire, je me sentais bien plus à l'aise avec ça au dos. Et alors que j'attachai mon arme, mon jeune camarade sabreur, répondit à la question que je lui avais posé avec une grande sobriété.

Kiru:  Ma lame ne reconnaît que moi... Mais elle brûle en permanence. Elle porte bien son nom, la Lame de la Reconnaissance, je l'ai nommée ainsi. Je l'ai fabriquée de mes mains.  

Il l'avait créer lui-même ? J'avais donc en face de moi un forgeron ? Étrange, il n'en avait absolument pas l'air. Il devait donc vraiment y tenir à son arme. Personnellement je n'avais contribué en rien à la conception de mon arme et pourtant j'y tenais énormément. Alors que devait-il en être de lui ? Lui qui avait lui-même créer son arme...D'ailleurs maintenant que j'y pensais ; J'avais énormément de mal à visualiser comment il avait pu créer une arme avec des propriétés si particulières...Pouvoir donner à son arme le pouvoir de brûler ? Il devait pour cela avoir été un grand forgeron. C'est en réfléchissant à cela qu'une autre question venait à moi : Qui avait bien pu créer mon sabre ? Le Eiba Eki Kara...Ce sabre qui ne peut reconnaître que si peu de personnes, et qui peut se liquéfier au contact des quelques élus qu'il avait choisi. La création de ces armes si particulières que possèdent les sabreurs étaient sûrement dû aux travaux de ces forgerons si particulier comme devait probablement l'être Kiru.

Shinichi – Oh ? Tu forges...C'est peu banale comme situation, une forgeron qui utilise ses propres créations. A te voir je n'aurai jamais penser que tu puisses travailler dans ce genre de domaine. En tout cas, ça doit présenter bien des avantages d'avoir soi-même conçu son arme. Tu dois très certainement connaître parfaitement ton sabre : Ses fonctionnalités, ses pouvoirs, ses défauts, ses limites...Moi, en revanche quand j'y pense, je ne sais pas grand chose de mon arme. Le fait qu'elle puisse se liquéfier et son nom...C'est à ça que se résume ma connaissance de mon sabre : Le Eiba-Eki Kara. Ses origines, tout ce qu'elle peut, ou non, faire...Tout ça m'est inconnu. D'ailleurs si ça se trouve je n'utilise qu'un faible pourcentage de sa puissance et je n'en ai même pas conscience.

Je n'y avais que très rarement pensé mais après tout. Que savais-je de mon sabre ? Hormis son nom et quelques uns de ses pouvoirs je ne connaissais presque rien de lui. Ma marge de progression avec lui pouvait donc très bien être quasi nul, comme elle pouvait être infiniment grande...C'était un sentiment étrange que je ressentis à ce moment-là...Cette impression d'être totalement ignorant. De ne pas maîtriser pleinement les pouvoirs que me conférait la possession d'un tel objet. Qui sait ? Il y'avait probablement tant de techniques à apprendre. Tant de chose à faire avec ce sabre.

Shinichi – Enfin...C'est probablement en l'utilisant le plus possible que je verrai jusqu'où je pourrai aller avec lui.

A ce moment là, On pouvait voir comme une lueur pétiller dans mes yeux bleu. Était-ce de la motivation ? De l' espérance ? Ou bien les deux réunis... En tout cas qu'importe ce que cela pouvait être, à ce moment là, j'avais comme une irrépressible envie de m'entraîner. De travailler pour pouvoir aller le plus loin possible avec mon sabre.

Peu après la réplique de Kiru, je me mis soudainement à rire avec lui. Rire, cela faisait longtemps que ça ne m'étais arrivé. Depuis que j'avais emménager à Kiri, il y' avait de cela une semaine et demi je n'avais presque rien fait d'autre que travailler. Toujours et encore c'est pourquoi rire de cette manière...En réalité je ne pouvais pas vraiment dire depuis quand cela ne m'étais pas arrivé. La guerre, la solitude, toutes ces choses m'avaient enlevé l'envie de rire. Et pourtant, une trentaine de minutes de discussion avec lui avait suffit à passer outre toutes ces choses.

J'aurai aimé que cet instant dure une éternité et pourtant, ce ne fut pas le cas. En effet, le ciel de Kiri, aussi imprévisible soit-il en avait décidé autrement. Alors que quelques minutes auparavant le temps était relativement agréable celui-ci s'obscurcit soudainement puis il se mit à pleuvoir. C'était toujours comme ça à Kiri. Pensai-je. Les fluctuations du temps. Il fallait faire avec. Et puis, il ne fallait probablement pas abuser des bonnes choses, je n'avais que trop profité du temps libre de Kiru et du mien. Ce court instant de détente fini, il nous fallait reprendre nos entraînements respectifs, nos habitudes et donc nos demeures.

Shinichi – Bon, ce n'est pas tout, mais le temps commence à se gâter, je vais donc te laisser et rentrer chez moi. J'avais prévu de rester un peu plus longtemps dehors et de profiter du temps, mais visiblement le ciel n'est pas de mon coté. Enfin...On peut voir le bon coté des choses, ça me permettra de m'entraîner avec mon sabre. Car comme tu l'as si bien dit, c'est en forgeant que l'on devient forgeron. En tout cas, c'était sympa .

C'est sur ces quelques mots que je repartis de mon coté afin de regagner la petite maison dans laquelle je vivais depuis déjà une semaine. J'allai retrouver ma salle d'entraînement, seul comme d'habitude. Et alors que je continuai de marcher, je me mis alors à me remémorer tout ce dont j'avais pu parler, ce que j'avais pu faire avec cet homme. Toutes ces choses imprévues, que j'avais pu faire grâce au hasard... Tout simplement en errant dehors.

Shinichi – Décidemment, je devrais sortir plus souvent moi...


[Hrp : Fin ]