Le jour se lève sur la cité cachée par la feuille. Ô ma belle patrie, que puis-je te reprocher toi qui m'offre le toit, et la sérénité de voir ma famille vivre heureuse? Mon esprit encore dans le vague, endormi, je remarque rapidement l'humidité de mes draps. Il semble que ma nuit fut agitée. L'aiguille tourne au dessus de mon armoire, face à moi. Le temps passe. Un vide grandissant s'installe en moi, je comprends déjà et regrette sans cesse que je suis malheureux. Le petit miroir posé sur ma table de chevet scintille sous le reflet d'un rayon de lumière extérieure. Il fait particulièrement doux d'après mon thermomètre. J'étreins le réflecteur et observe mes cernes sombres sous mes yeux. Suis-je le reflet de mon esprit? Suis-je le miroir de mon coeur? Comme toujours, je peux distinguer le bruit des ustensiles de ma mère, la cuisine, encore. Je n'éprouve pas l'envie d'aller lui sourire, car j'aime la franchise. Mais ma raison me rappelle combien un sourire peut guider une vie, un simple regard lumineux pour cacher tout ce qui ne va pas. Je m'habille, doucement, je laisse mes draps en vrac, car ça n'a pas d'importance après tout. Fatigué, je pose mon crâne sur le mur de bois, comme si j'avais envie de tout lâcher. -Courage.
Ne sois pas triste tu as les tiens, ne sois pas triste tu as toujours quelqu'un pour compter sur toi. De plus en plus, j'imagine ma vie de solitaire orphelin. Comme si j'avais déjà perdu alors qu'en fait, ils sont là près de moi. Si ma vie de shinobi n'était qu'une erreur? Depuis mon entrée dans le cercle des brutes, des combattants, je sentais de plus en plus les chagrins m'envahir. Qu'est-ce qu'un shinobi si ce n'est un tueur instruit? Les armes et équipements, je les laisse dans ma chambre, cette fois. Je sors en kimono blanc simple, un habit de classe pur et léger comme je les aime.
Flottant à travers les pièces, j'embrasse la joue de ma mère puis me retire sans dire un mot. Parfois, ils sont de trop. La rue est belle, le temps est frais tout juste comme il le faut. Dans les allées, on peut distinguer de belles couleurs, des roses et des moineaux jouent ensembles. Des cerisiers apportent au décor la touche la plus idyllique qui soit, je t'aime tellement Konoha.
J'étais de garde hier, je dois remplir une mission demain, c'est la journée post-garde donc, je me dirige vers les grandes portes de fer. Là bas, je remettrai mon rapport. En route, je prends encore quelques beignets chez Hisemiake. Ces friandises grasses ne me procurent même plus de sensations, une, deux. Non, c'était résolument dégueulasse alors j'attends de passer devant cette éternel clochard de Shinjiaki, jeune et accro aux pratiques masochistes, représentation d'un monde qui dérape. Une fois que son regard aura croisé le mien, je lui tendrai ce paquet et passerai pour un gentil garçon tandis que, hypocrite, je sais en moi même la raison pour laquelle il aura le droit à sa barquette infecte. Je l'imagine me regarder de dos, majestueux, tandis qu'en face j'ai toujours cette dégaine affreuse et ce faciès sans émotion si ce n'est le chagrin syndrome d'une dépression dont je suis pauvre victime. Enfin les portes, j'aperçois le garde de la journée, juunin. Quelle curieuse façon de varier les grades, si j'étais un déserteur, je me renseignerais sur les journées de garde et attaquerais un beau jour de genin. Je remets le papier, simplement gratté d'un RAS. C'est alors que je remarque une chevelure bien ordonné sur un portrait robot d'époque, je plisse les yeux encore fatigué et secoue la tête comme pour réveiller mon être. C'est Haku.
-Excusez-moi, j'ai escorté cette personne jusqu'ici il y a quelques jours. Pourquoi a-t-on son portait?
Le rustre personnage en face de moi, à l'haleine fétide et au visage peu agréable, me répond alors de sa voix forte et décomplexée:
-C'est Amaterasu, bon sang.
Mon silence le mit mal à l'aise, je baissais les yeux et entamait l'ongle de mon pouce machinalement. Un vilain tic de pensée chez moi, elle m'avait menti, c'est peut être une piste.
-Qui est elle?
- Une ennemie de Konoha!! S'écria le bougre, puis il reprit son affichette et énonça fièrement les crimes commis par cette Amaterasu. Cette dangereuse shinobi a participé à la Guerre entre Konoha et Suna aux côtés du Sandaime Kazekage et a tué Hyō Misory pendant cette guerre, elle était chef de l'An'tei, dangereuse organisation Nukenin, Amaterasu a aussi choisi le camp de Makka durant la Grande Guerre ce qui en fait une ennemie pour tout le monde ici jeune genin!
Son discours sonnait faux, elle respirait une bonté naturelle, un calme plein. M'avait-elle berné? Je dois me reconnaître désabusé, un peu dans le vague après les mots de ce patriote qui la détestait visiblement. Le monde se dessine de manière de plus en plus vague, fait de faux semblants. Je refuse de m'arrêter là, qu'est-ce que le An'tei et qui est elle réellement? Pourquoi la désertion et pourquoi les villages? Je dois trouver les réponses, peu importe la boite dans laquelle je devrai les trouver.
