Quel accueil pour un revenant ? [Ft. Zanshi]

(#) Sujet: Quel accueil pour un revenant ? [Ft. Zanshi] Jeu 22 Jan 2015 - 19:11

L'avancée avec Kibo arrivait à sa fin, nous avions traversé le village jusqu'au Palais et il me laissait désormais seul, m'annonçant que je devais le prévenir à ma sortie pour qu'on puisse aller manger quelque chose tout les deux. Je lui répondis par l'affirmative, il me salua puis s'en alla en me laissant seul face à mes responsabilités. Je fixais le palais, appréhendant le face à face avec ma Sensei. Je me demandais comment elle allait prendre mon retour après un départ sans aucun motif valable. Je prenais mon courage à deux mains et entrais dans le bâtiment avec comme première destination le bureau de la secrétaire. Cette fille m'avait vu tellement de fois que de la revoir me raviva un immense sourire et pour cause.

Dès qu'elle m'aperçut, elle ne pu s'empêcher de me sauter dans les bras, laissant quelques larmes couler. Elle aussi me croyait bel et bien mort et c'est ce qu'elle me confia de suite :

- Eichi je te croyais disparu... Quel bonheur de te revoir ! Ne nous refais plus ça !

- Je te le promet. Dis moi, Zanshi-Sensei est dans son bureau ?

- Oui et elle sait que tu arrives, les shinobis de la Voie Illusionnée l'ont prévenu...

- Forcément.

Je la laissais avant de progresser vers l'étage supérieur. Les portes défilaient à toute vitesse alors que les gens croisés me saluaient tous au passage avec humilité. Sauf que la fin de mon trajet approchait et je voyais le bureau de la Kazekage se rapprocher. Je fus bientôt très proche, au point que je pouvais déjà y toquer. Mais au moment où mon poing allait frapper, je fus pris d'un doute. Allait-elle être agréablement surprise de me voir ? Franchement j'avais encore des doutes ? J'allais en prendre plein la figure mais je devais assumer. Je frappai à la porte et entrai.

Le bureau n'avait pas changé, hormis les piles de dossiers qui se réduisaient et qui augmentaient ci et là. Elle et sa chevelure si particulière étaient assises derrière la table. Je la fixais sans rien dire, tout nos sentiments transparaissaient sans avoir besoin d'un mot. Tout au plus je m'avançais à la saluer en me pliant en avant. Je me sentais tout tremblant, comme lors de notre première rencontre.

- Zanshi-Sensei... Ça peut paraitre idiot de dire ça mais vous m'avez manqué. Je suis simplement désolé.

Je ne savais pas quoi dire d'autre et de toute façon que pouvais-je dire en plus ? Je n'étais pas en position de force du tout, ici j'étais faible et j'étais face à celle qui m'enseignait à devenir meilleur, celle qui m'instruisait sur comment bien diriger, car c'était à ça que j'aspirais, diriger. J'espère qu'elle comprendrait mon départ, le pourquoi de mon acte. Je n'avais pas fuis, je m'étais ressourcé. Elle savait mon attachement au village, je savais qu'elle savait que j'allais revenir, et c'était le cas désormais, je me tenais debout, face à elle avec encore la poignée de porte dans la main, je me tenais prêt à sortir pour éviter un lancer de dossier possible.

A Suna, selon votre position, les informations pouvez vous parvenir plus ou moins rapidement. Pour moi, c'était le summum. Il ne s'écoulait en général pas plus de cinq minutes avant qu'on ne me prévienne de l'arrivée d'une personne, quelle qu'elle soit avec cependant un ordre d'importance ou de priorité assez flagrant en fonction de la teneur de la visite. Ce fut donc ce matin ci, en milieu de matinée, qu'un chuunin, toujours le même; vint m'avertir de l'arrivée d'un ninja que je n'attendais plus. Je ne sus trop dire si j'étais étonnée, surprise ou dépitée par cette annonce. Beaucoup l'avait considéré comme un déserteur, et moi aussi, avec le temps; je m'y étais résignée. Alors, venait il expier ses fautes, ou demander le pardon ? Aucune idée.

Le temps passa, quelques minutes tout au plus et le jônin parvint. Je le laissai entrer, se présenter à moi. J'avais clos le dossier que je lisais, et lui prêtais maintenant toute mon attention. Je m'attendais à une explication, une justification valable mais rien de tout ça ne sorti de sa bouche. Un simple désolé à la fin d'une phrase tout ce qu'il y avait de plus banale. Enfin... Il me revenait donc la tâche de demander des comptes au revenant. Même si j'avais tendance à contrôler mon entourage, ou tout au moins savoir ce qui se passait, pour lui c'était différent.
"Eichi... Cela fait bien longtemps... Que nous vaut le plaisir de te revoir à Suna ? Une grande partie des Sunajin pensent que tu es un déserteur, est ce que je devrais penser la même chose ?.. Alors, quelles sont les raisons de ton absence ? Essayes au moins de me convaincre de ne pas t'envoyer à l'Ergastule, sans mensonge bien sûr."
Dis-je plutôt froidement. Je n'éprouvais envers lui aucune animosité, mais je ne pouvais non plus dire que j'étais ravie et heureuse de sa présence dans mon bureau. Mon rôle et mes responsabilités m'empêchaient de l'accueillir à bras ouverts. La loi était la même pour tout le monde, ami, famille, élèves... J'étais vraiment curieuse d'écouter son récit, en espérant qu'il soit valable. Je devais déterminer s'il était bel et bien là en tant que Sunajin, et non pas en tant qu'espion. Nul ne pouvait vraiment savoir ce qu'il avait en tête et si le doute persistait je n'hésiterai pas à agir en conséquence.

Merde, aucun autre mot ne me venait à l'esprit alors que j'écoutais la réaction de la Godaime. Je lisais dans ses yeux que le bonheur de mon retour ne l'alimentait pas comme toutes les personnes que j'avais croisé pour arriver jusque ici. Elle me demanda des explications, laissant au passage le soin à ses mots de me faire passer pour un menteur. Le risque ? L'Ergastule, ou même la mort je n'en savais rien. Puis quoi lui dire ? Après tout je n'avais rien fait de spécial durant cette année écoulée, tout au plus du vagabondage... J'approchais doucement de son bureau, recouvrant la distance nous séparant et la fixant dans les yeux constamment, elle me connaissait, elle savait que je ne mentirais pas.

Je sentais tout de même une certaine pression sur mes épaules à mesure que mes pas me rapprochaient d'elle. Je recouvrais aussi la distance me séparant d'une réaction violente de sa part, avec toujours moins de chance de m'échapper... Je savais bien que le village me croyait déserteur ou mort, mais ce n'était pas le cas, à moi de le montrer, montrer que j'étais toujours le même.

- Quelques fois, l'être humain à besoin d'un repos plus que physique, c'était mon cas et à dire vrai, j'ai visité le monde ni plus ni moins. J'ai rencontré des gens, j'ai visité les autres villages, sous la couverture d'un ermite. Mais tout cela dans un seul but : comprendre le monde et son fonctionnement, ses rouages, pour mieux savoir le diriger et savoir vous servir. Regardez-moi, je respire l'air de ce désert depuis ma naissance, jamais je ne pourrais me tenir dans la peau d'une menace pour ce dernier.

Je pensais avoir réussi à la convaincre dans un premier temps, ou en tout cas à me donner un peu de temps de vie avant qu'elle m'écrase comme un insecte. Je tirais donc un siège, prenant rapidement la place qu'il m'accordait face à la Kazekage, seulement séparé par un bureau. J'étais à présent à sa hauteur, les yeux dans les yeux à un petit mètre de distance. Je le fixais longuement alors que j'attendais ses premières réactions.

Je devais encore favoriser l'acceptation de ma fuite du village par de nouveaux arguments, en essayant de jouer sur la corde sensible, sur les souvenirs de nos premiers discours comme celui où j'étais venu demander son aide alors que je n'étais qu'un Genin insignifiant. Je laissais doucement tomber mes mains sur le bureau, mes yeux les accompagnant, c'était la première fois depuis que j'avais passer la porte que je fuyais le contact visuel.

- Quand j'étais venu demander votre enseignement, j'espérais l'obtenir pour que vous m'appreniez les ficelles de ce monde, le commandement pour un jour devenir important pour ce village, j'ambitionne toujours ça, mais ça passe par le fait de revenir ici, d'obtenir à nouveau des responsabilités. Je suis prêt à beaucoup de chose pour Suna, pour vous. C'est ma vie, c'est ça que j'ai compris durant ces seize derniers mois.

Voilà, ma plaidoirie était terminée, désormais je pouvais tranquillement attendre sa réponse. Mais tranquillement était un bien grand mot, on savait pertinemment que la Habashi était dangereuse, autant pour ses ennemis que pour ses amis, et je n'en étais même pas un, pire j'étais un de ses élèves. Et je me rappelais alors parfaitement pourquoi elle avait hésité à m'accepter en tant qu'élève : ce qui était arrivé aux anciens...

J'avais écouté ce que mon ancien élève avait à me dire. Ce n'était pas la réponse la plus satisfaisante que j'ai eu l'occasion d'entendre au cours de ces dernières années, mais c'était déjà ça. Je le croyais lorsqu'il disait vouloir reprendre du service au sein de Suna, et encore plus lorsqu'il jurait ne pas vouloir causer de tort au village. Cependant une question se posait, est ce qu'accepter son retour de la sorte sans enquêter davantage était possible ? Cela ne serait il pas vu comme du favoritisme ? Lorsqu'il s'était agit de Goren, ce dernier était passé devant le tribunal, et fut jugé pour désertion. Bon, il fallait bien avouer que ses arguments étaient autrement plus agressifs, et il n'était pas revenu de lui même mais avait été capturé.

Je poussai un léger soupir en pensant à ce dilemme, mais finalement la solution était plus simple qu'il n'y paraissait. J'allais le laisser arpenter les rues du village à sa guise, reprendre une activité normale; mais je le ferai aussi surveiller par l'unité. Pourquoi ce groupe plutôt que le Kakumeigun ? A vrai dire les liens qui unissaient le Wada avec certains des membres de l'unité officielle de Suna ne pouvait garantir une impartialité totale, alors que mes agents, eux, ne se poseraient aucunes questions lorsqu'il faudrait passer à l'action. Je savais donc quoi lui répondre, mais avant ça j'avais des remarques, ou des questions d'ordre plus personnel ou tout au moins plus... pointilleuse.
"Donc, tu es parti pour voir le monde, et comment il fonctionnait ? Ce n'aurait pas été plus simple d'apprendre en restant à Suna ? Je ne veux pas empêcher les Sunajin de découvrir le monde, mais dans ce monde; il n'y a pas de place pour les faibles. Le monde regorge de dangers, et de ninjas animés d'attention peu louables. Certains d'entre eux pourraient même me battre..."
Je ne savais pas si c'était vraiment parce qu'ils voulaient découvrir le monde, ou encore jeune et insouciant; ou alors juste stupide; mais j'avais l'impression que peu d'entre saisissaient les enjeux de leurs actions. Tomber aux mains d'un ennemi pouvant obtenir d'eux de précieuses informations, être retournés contre leur village ou simple être abattu. Il y avait donc un certain manque de phase avec la réalité...
"Kibo est venu me demander s'il pouvait voyager à travers le monde. Il pensait que s'il me battait, il pourrait s'en sortir. Je ne sais pas si vous vous rendez compte du danger que ce soit pour Suna ou pour vous même, que représentent ce genre d'escapades. S'il y a des règles établies dans ce village, ce n'est pas pour rien. Enfin, pour maintenant..."
Achevais-je.
La remontrance était presque finie, je n'avais plus qu'à voir ce qu'il ajouterait.

Mon discours n'avait pas plu visiblement, et les réponses cinglantes pleuvaient sur ma figure. Elle avait raison sur toute la ligne oui, je n'avais pas été prudent, je n'avais pas réfléchi. Mais n'avait-elle jamais agi sur une pulsion indescriptible ? Et puis à quoi bon me juger maintenant alors que j'étais revenu ? De toute façon je connaissais les méthodes du village dans pareil cas : je serais sans nul doute suivi par des shinobis experts dans ce domaine, par le Kakumeigun par exemple, même si je trouvais ça débile d'axer nos forces vives sur une personne d'honneur comme moi. De plus il n'y avait pas de place pour les faibles ? Tant mieux je n'en étais pas un.

Et je suppose que Kibo a perdu... Enfin, je suis sincèrement navré mais si je suis de retour après une si longue absence, c'est que je ne suis pas aussi faible que cela non ?

Que m'arrivait-il ? Parler ainsi à la Kazekage, qui plus est ma Sensei était passible d'une forte réprimande, néanmoins me laisser presque insulter de faible ne passait pas, j'étais persuadé d'avoir prouvé par de nombreuses occasions ma force, mon courage, ma loyauté. Sans doute ne lisait-elle pas les dossiers shinobi aussi souvent qu'elle voulait nous le faire croire. Puis j'étais revenu, jusqu'au bureau du dirigeant du village, pour prouver cette loyauté, comment pouvait-il en être autrement ? Je le fixais dans les yeux, alors que ses soupirs voulaient tout dire. Elle n'avait pas besoin de mots pour se faire comprendre. Les lois du village ? Si je les avais outrepassé, qu'attendait-elle pour me juger et m'envoyer à l'Ergastule ?

Je ne savais pas trop sur quel pied danser désormais, je m'étais sans doute attirer ses foudres avec ma dernière remarque, désormais si je donnais un mot de travers, j'allais avoir un nouveau chez moi. Je ne lâchais pas le contact visuel jusqu'à avoir un tic nerveux qui m'arracha quelques rires très mal venus.

Excusez moi Kazekage-Sensei, c'est juste que j'étais heureux de revenir mais... Si je vous ai causé autant de tort que vous le dites par rapport aux lois, jugez-moi coupable et n'en parlons plus, mettez-moi aux arrêts je n'en ai cure tant que je suis à Suna. Je suis là, et je le répéterais autant qu'il le faudra, pour vous servir et servir Suna, les explications sur mon départ ne sont absolument d'aucune utilité ici... Je n'ai jamais eu l'envie de m'en aller pour de bon. C'est tout.

Je finissais mes paroles en me levant doucement, en étirant mes vêtements pliés par le fait d'être resté assis. J'avais fini, désormais, sauf si elle m'interpellait pour m'ordonner le contraire, je m'en irais de son bureau l'esprit tranquille. Je savais qu'elle prendrait une décision forte ou bien qu'elle me laisserait sous surveillance, mais dans les deux cas je resterais à Suna. J'avais finalement cette boule de stress à l'estomac qui avait disparu, j'étais revenu à la maison. J'exécutais une révérence sommaire en direction de la Habashi, puis restant vouté je me retournais vers la porte, me relevais et approchais ma main de la poignée.

Si cela est tout, je demande à prendre congé, sauf si vous avez d'autres projets pour moi.

**Contenu sponsorisé** Informations

» Un kit pour un revenant ?
» 2.3. Quel avenir pour le Shoraizen ?
» Informations intéressantes pour traquer (Zanshi)
» Quel Avenir pour nos Frères ? [Ex-Kirijins]
» Quel chemin pour nous désormais ? [feat Yusuke]

Quel accueil pour un revenant ? [Ft. Zanshi]

Quel accueil pour un revenant ? [Ft. Zanshi]

Sujets similaires

Sujets similaires