[Mission C solo] - Recherche d'un buveur désespéré

Ordre de mission:

Il se résolut finalement à toquer à la porte de la jeune femme que l’on entendait pleurer depuis l’extérieur, déchirée à cause de ce qu’il venait de se passer.

* toc toc *
Les pleurs s’arrêtèrent soudainement, et il fallut un certain temps à la femme avant de d’ouvrir à Seijaku qui attendait patiemment sur le perron.
En ouvrant la porte, la jeune femme lui lança acerbement :

« C’est pour quoi ? Je ne suis pas d’humeur.
- Pardonnez moi du dérangement, j’ai été envoyé par les autorités de Kumo afin de retrouver votre mari. »

Interpelée, la jeune femme dévisagea le Genin de haut en bas, faisant une véritable inspection de ce qu’il portait sur lui, elle s’arrêta longuement au niveau des hanches du Genin, quand elle vit son tatouage, puis sur ses mains couvertes par des mitaines noires. Puis soucieuse, elle lui dit :
« Vous… n’avez pas vraiment l’air d’un shinobi vous savez ? Je ne fais pas confiance à n’importe qui vous savez. »

Surpris que l’on puisse penser qu’il n’était pas digne de confiance, il sortit son ordre de mission de sa poche. Elle lui arracha et le parcouru rapidement. Elle devint furieuse :

« QUOI ?! On m’a assigné un Genin pour retrouver mon MARI ?! C’est une blague ?! »

Le jeune Genin se souvint de ce que l’on lui avait expliqué en lui remettant l’ordre de mission :
-Apparemment, l’homme buvait pas mal, ne supportant pas les crises de nerfs de sa femme, information dont on dispose grâce aux gérants et autres adeptes de la beuverie.-
Le Genin tâcha de garder une mine imperturbable.

« Quoiqu’il en soit, c’est mon devoir de rechercher votre mari ; avez vous une idée d’où est-ce qu’il aurait pu aller. Et comment s’appelle-t-il ?»

La femme explosa en larmes - quelle femme émotive, pensa Seijaku –

« Aucune idée… sanglota-t-elle, puis secouant la tête pour sécher ses larmes, elle reprit : Yuham, il s’appelle Yuham.
- Quand vous sortiez du village, aviez vous un endroit favori, où vous pouviez rester tous les deux, sans que personne ne vous dérange ? »

La femme ferma les yeux, et ses larmes se stoppèrent, une seconde fois.

« Nous nous sommes embrassés pour la première fois sur une falaise à quelques km d’ici, depuis laquelle on peut voir un immense lac.
- Je vais donc commencer par chercher autour de cet endroit, je vous remercie, je vous promets que je ferai mon possible pour vous ramener votre mari.
- Merci, jeune homme, comment dois je vous appeler ? »

Elle était redevenue étonnamment calme soudainement.

« Seijaku, madame, du clan Seki, répondit-il sans grande prétention.
- AH ! C’est pour ça que vous n’avez pas d’arme sur vous ! Ramenez moi mon mari, je vous en conjure. Faites ça pour moi, et pour "nous" » ajouta-t-elle en posant sa main sur son ventre.

Seijaku tourna la tête puis sourit, et s’en alla rapidement.
Il était temps de partir à la recherche de ce fameux Yuham.

Seijaku était maintenant à l’extérieur de Kumo, il avait franchi les portes d’un pas déterminé à retrouver le mari de la jeune femme. C’était sa première mission depuis son retour au village, il n’avait pas le droit d'échouer.

En l’espace d’une petite heure, il avait déjà fait le tour de la forêt la plus proche du village. Le mari était parti depuis une journée entière, alors il était probable qu’il ait déjà fait un bon bout de chemin. Ne trouvant rien dans la forêt, il se résolut à "visiter" le sommet des falaises afin de vérifier que Yuham ne se trouvait pas sur l'un d'entre elles.

Le problème était qu’il ne savait pas par laquelle commencer, il ne savait pas vraiment quelle falaise pouvait donner sur le lac, ou en tout cas, il ne s’en souvenait plus.
Après une petite heure de grimpe, il finit par arriver au sommet d’une falaise ne donnant malheureusement pas sur un quelconque lac dont lui avait parlé la jeune femme désespérée par la fuite de son mari.

Il resta là à contempler la vue quelques instants. Des nuages, des nuages, qui faisaient le tour des monts, des nuages et toujours des nuages jusqu’à perte de vue. Il se demanda alors ce qui avait bien pu conduire un homme à quitter sa maison sur un coup de tête. Après il ne se rendait pas compte ce que cela faisait de briser une famille.
Seijaku secoua la tête, et remis immédiatement ses cheveux en ordre, après tout, l’heure n’était pas à la réflexion sur son sort. Sa mission était de le retrouver, point barre.
Faisant un repérage des différentes falaises qui se présentaient devant lui, il décida finalement que la prochaine sur laquelle il allait grimper serait celle qui lui donnerait la vue la plus novatrice par rapport à celle qu’il avait actuellement.

Il descendit alors rapidement la montagne, puis ne tarda pas à rejoindre le pied de l’autre falaise qu’il s’empressa de grimper. Arrivé au sommet, il pouvait voir un lac ! Mais, celui-ci était partiellement caché par d’autres falaises en cours de route.
Il se mit alors à la recherche de l’homme en scrutant attentivement les différents sommets qu’il avait dans sa ligne de vue en direction du lac.

Si l’homme avait fui son foyer la veille, il n’aurait certainement pas pu passer la nuit au sommet, trop venteux pour y demeurer sans être tenté de retourner au pied de la falaise pour s’abriter du vent. Néanmoins, le lendemain, l’envie aurait pu lui prendre d’y retourner. Il avait peut être encore ses chances de trouver au sommet d’une des falaises.
Observant attentivement, il s’aida de son chakra pour se concentrer.
Soudain, il vit deux jambes pendre dans le vide ; ajustant son regard, il vit alors l’homme, assis au bord de la falaise, un objet – qui devait sûrement être une bouteille à en juger par la forme – dans la main.
Faisant en sorte de ne pas se faire voir, il retint la falaise sur laquelle il devait grimper et se précipita au sommet de celle-ci.

Il se trouvait maintenant derrière Yuham. Ce dernier, perdu dans ses pensées, ne vit même pas le jeune homme s’asseoir à un petit mètre de lui sur sa gauche.

Après deux ou trois minutes de silence, le mari, les yeux toujours rivés sur le lac en dessous de lui, ne l’avait toujours pas remarqué, afin de ne pas lui faire peur en le surprenant, Seijaku matérialisa une sphère de chakra dans sa main gauche qu’il fit doucement passer dans la ligne de vue du mari, afin qu’il remarque sa présence.
Il se déroula ce que Seijaku avait escompté, Yuham cligna des yeux, puis tourna la tête en sa direction.
C’est alors que Seijaku demanda calmement :

« La vue est magnifique n’est-ce pas ? »

Reprenant alors brusquement ses esprits, le buveur maintenant solitaire lâcha sa bouteille dans le vide. La regardant tomber d’une hauteur quasi incalculable, il se releva sec et recula du bord de la falaise, il ne fallait pas que cet étranger soit venu le jeter dans le vide.

Seijaku vit le regard effrayé du civil de Kumo puis lui décocha un grand sourire, ce qu’il pensait pouvoir le rassurer un peu.

« Du calme, je ne suis pas venu vous pousser dans la vide, je viens simplement discuter avec vous. »

L’homme, soucieux, lui répondit :

« Je ne vous connais pas, alors je ne vois pas ce que vous faites ici et pourquoi vous voulez discuter avec moi.
- Aussi méfiant que votre femme je présume, à vrai dire…

Les yeux de Yuham s’écarquillèrent quand Seijaku évoqua sa femme, il lui coupa promptement la parole.

- Ma femme… Ma femme… Il ne lui est rien arrivé j’espère ? Comment va-t-elle ? Comment savez vous que…

Seijaku leva la main pour demander au mari de se rasséréner, et de se taire.

« Je vous propose de me laisser terminer ma phrase afin de ne pas vous poser cinquante questions inutiles ; et si je peux me permettre, ce n’est peut être pas à vous de poser ce genre de questions alors c’est vous qui êtes porté disparu. Ce sont les autorités de Kumo qui m’ont envoyé vous chercher après avoir mené une enquête et signalé à votre disparition à votre femme qui se fait un sang d’encre pour vous. Et comme ma mission est de vous ramener sain et sauf chez vous, je vais vous demander de bien vouloir me suivre, afin de remplir mon devoir. »

Yuham écoutait attentivement. Son visage se crispa quand il compris qu’un shinobi avait été envoyé pour le chercher, et qu’il n’avait donc aucune chance contre le jeune homme qui se présentait comme celui devant le ramener.
Seijaku, remarquant la tête dépitée du jeune mari, lui demanda :

« Vous n’avez pas envie de rentrer chez vous, c’est cela ? »

Le mari acquiesça. A vrai dire, Seijaku s’en doutait. Ce n’est pas car il venait le chercher que Yuham changerait d’avis sur le champ.

« A vrai dire Monsieur, ce ne sont pas vraiment mes affaires, mais il reste de mon devoir de vous ramener sain et sauf chez vous.
- Vous ne comprenez pas… rétorqua Yuham, les yeux baissés, vous ne savez pas, je ne peux pas rentrer chez moi.
- Pourquoi cela ? demanda Seijaku.

Yuham soupira, il semblerait qu’il soit obligé de lui dévoiler les véritables raisons de son départ, de sa fuite.

« Ma femme, elle ne l’acceptera jamais. Il y a de cela quelques soirs, j’ai perdu au jeu dans une taverne, alors que j’avais un peu trop bu, comme à mon habitude, ce qui a pour habitude de mettre ma femme hors d’elle quand elle me voit rentrer le matin, avec la gueule de bois, et les poches vides. Je ne me souviens même pas contre qui j’ai perdu ce soir là, mais je sais que je leur dois désormais de l’argent, et je ne peux pas me permettre de rentrer et de la mettre en danger si jamais ils découvrent où je vis. »

Seijaku écouta le récit de Yuham avec attention. Après tout, il s’était rendu compte qu’il avait commis des actes pouvant mettre sa famille en danger, alors il avait préféré s’en aller pour que sa famille ne soit pas mêlée à cette histoire. C’était à demi une noble cause.
Seijaku reprit :

« Cependant, permettez moi de vous demander, mais comment comptez vous régler vos problèmes en vous exilant, alors qu’ils ne sont pas si graves que cela. Vous laissez votre femme seule, sans défense, alors qu’elle aura dans quelques mois fort à faire, et qu’il sera probablement difficile de tout gérer seule. »

Le regard perplexe de Yuham le poussa à expliciter un peu ses propos.

« J’en déduis que si vous avez des dettes de jeu, c’est que vous n’aviez pas d’argent sur vous au moment des paris. Sachez cependant que les jeux d’argents non encadrés ne sont pas autorisés dans des tavernes lambda et que par conséquent, les joueurs comme les organisateurs sont « hors la loi ». Ces dettes ne sont alors pas officielles. Vous êtes en tort, il est vrai, mais ces personnes risquent plus en venant vous réclamer de l’argent qu’en vous laissant tranquille. Si quelque mal vous est fait, sachez que vous pourrez porter plainte aux autorités, et ce même si vous avez été en tort auparavant. »

Yuham hocha de la tête au fil du discours du jeune Seijaku, qui en savait beaucoup sur les lois du village et paraissant pourtant si jeune.

« Ce qui m’a vraiment interpelé dans ce que vous m’avez dit, c’est « ma femme aura fort à faire dans quelques mois ». » annonça Yuham.

Seijaku comprit alors que sa femme ne lui avait pas encore annoncé qu’elle était enceinte. Ceci dit, il ne l’avait pas remarqué non plus avant qu’elle pose sa main sur son ventre.

« Je vous propose de rentrer chez vous, et vous saurez par vous même ».

Dans ce genre de situation, confronté à un dilemme, la curiosité l’emporterait peut être sur la peur après ce que venait de lui dire Seijaku.
Dans un dernier échange, les deux hommes décidèrent de l’escorte de Yuham jusqu’à sa demeure.

Quand la porte du foyer s’ouvrit, et que son épouse ouvrit la porte, Yuham ne put s’empêcher de pleurer de joie. Seijaku, les regardait, les bras croisés, à l’ombre, adossé contre un mur, un genou replié.

« Ma chérie, tu es… ravissante aujourd’hui ».
- Oh Yuham tu es sain et sauf ! Mais qu’est ce qui a pu te passer par la tête bon sang ? hurla-t-elle en larmes.

Leur discussion continua jusqu’à ce que le mari demande à sa femme, toujours les larmes aux yeux, ce que Seijaku avait évoqué lors de leur échange sur la falaise.
Elle fit les révélations, et son mari la prit dans ses bras, la faisant tournoyer de bonheur.

Puis Seijaku leur lança un dernier sourire, avant de s’éclipser, et de retourner au bureau des missions pour valider cette première depuis son retour à Kumo.

**Contenu sponsorisé** Informations

» Mission de rang B, Recherche du duo [ solo ]
» La recherche des braconniers [Mission Solo Rang C]
» [Mission Rang C]A la recherche du lapin sacré [Pv : Solo]
» Recherche [Solo]
» À ta recherche [SOLO]

[Mission C solo] - Recherche d'un buveur désespéré

[Mission C solo] - Recherche d'un buveur désespéré

Sujets similaires

Sujets similaires