J'avais prévu cette rencontre depuis quelques temps, mais je ne m'étais pas imaginée que cela arriverait si facilement. Le Daimyo était à Suna depuis quelques jours, il avait assisté à tous les combats de l'examen chuunin et en fut ravi. Il était, à première vue et selon nos quelques échanges, content de voir la formation des ninjas du village qu'il finançait. C'était un homme me semblant compréhensif, sympathique et joyeux restant néanmoins d'un sérieux à toute épreuve. En effet, sur ces quelques jours jamais il ne s'était autorisé la moindre consommation d'alcool, même cet alcool exclusif à notre région, des plus rares et inaccessibles d'ailleurs. Aujourd'hui ne faisait pas exception, et ni lui ni ses conseillers n'avaient touché le moindre liquide dépassant le volume zéro.

Cette réunion dans mon bureau n'était pas anodine. Je ne sais par quel moyen, le seigneur du vent avait apprit qu'un Sunajin avait proposé un plan de développement pour le village; ce qui prouvait que nous n'étions pas sans surveillance. Mais cela me montrait aussi que personne ne savait exactement ce qui s'était passé pour les conseillers, surveillés ou pas. Enfin, nous étions ici pour discuter du pays, rien de plus. Malgré leur abstinence vis à vis des boissons fortes, je n'avais pas laissé le bureau sans ornements. Des boissons locales et quelques victuailles agrémentaient nos champs de vision, personnellement je ne toucherai à rien, je n'avais pas vraiment d'appétit ces derniers temps, mais bon, je savais recevoir les hôtes de marque, comme les plus discrets.

Notre conversation commença alors...

"Alors, j'ai entendu dire qu'une de vos protégées avaient émis des projets pour notre pays ? Vos hommes avancent plus vite que mes propres conseillers dans ce domaine..." Dit il en regardant ses conseillers.
"Je suppose que nos contacts avec le monde shinobi et ses différentes parties nous donne une autre vision des choses. Mais je ne doute pas que vos conseillers soient tout de même très talentueux. Accepter l'aide de ses paires n'est en rien un déshonneur."
"Vous avez raison Habashi Zanshi, Kazekage-sama. J'espère que nous tirons tous avantage des idées de cette jeune..."
"Kawaguchi Tsukiko, et vient d'être promue Chuunin. Et sera probablement l'une des futures conseillères de Suna."
"Oui, en espérant que la tragédie arrivée à ses prédécesseurs ne se reproduise pas. Bien, quand arrivera-t-elle ?"
"J'y veillerai personnellement mon Seigneur. Elle devrait arriver d'un instant à l'autre."

Je fis signe du regard au Jônin en attente au coin. Il quitta la pièce, ayant pour mission simple d'aller chercher la jeune femme. J'avais pourtant précisé à Tsukiko qu'il était important de faire bonne impression à ce genre de personne, néanmoins, elle avait la change d'avoir affaire à un homme juste. J'avais bon espoir quand à la poursuite du plan de développement. Comment le Daimyo pouvait il refuser de lier son nom à un tel projet. Tout le monde serait gagnant cette fois-ci. Il n'y avait aucune entourloupe, qu'une volonté : rendre le pays du vent et Suna plus puissants que le reste du monde. Et tout se décidait aujourd'hui.
Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit et la Kawaguchi apparut...

"Tsukiko, tu peux t'avancer, nous t'attendions."
"Bonjour Kawaguchi Tsukiko. Je suis impatient de voir ce dont on me parle depuis tant de temps."

Sa tenue :

Le réveil était rude et elle serait encore restée au lit bien longtemps si un messager ne lui avait pas apporté une missive. D’ailleurs cet homme avait lancé un regard bien critique tantôt au lieu d’habitat de la demoiselle – pile au-dessus du bazar, dans les quartiers pauvres de Suna – tantôt à l’allure bordélique de la Kunoichi.

- De la part de la Godaime Kazekage. Sur un sujet extrêmement … important.

Il termina en souhaitant une bonne journée et s’éloigna. Tsukiko s’étira, se gratta longuement le haut du crâne et regarda autour d’elle avec un air bien hagard. Elle s’assoit dans l’un des rares coins d’ombre de la pièce et ouvrit la fameuse missive. Ce qu’elle lit lui fit avaler de travers sa propre salive.

- QUOI ?! AUJOURD’HUI ?!

Aujourd’hui allait avoir lieu la rencontre avec le Daimio. Ce n’était pas le sujet de la réunion ou la rencontre avec cet éminent personnage qui la choquait mais la date même. Elle ne s’était pas attendue à ce que qu’on la prévienne à la « dernière minute ». Ou alors l’avait-on prévenu mais elle l’aurait oublié avec l’examen chunin … Toujours est-il que cette lettre eut le don d’éradiquer toute somnolence.

Elle s’activa dès lors à rassembler ses affaires ou encore à se préparer. Ce dernier fut d’ailleurs une vraie source de surprise et de questionnement. Sa longue chevelure rose avait laissé place à une couple plus courte en dégradée blonde. Ses coiffures habituelles ne tenaient plus et il fallait imaginer un style bien plus différent. Las, elle opta pour un simple chignon. A peine avait-elle réglé ce léger souci, venait la question de la garde-robe. Elle avait réalisé certains achats dernièrement mais aucun n’était réellement adapté à une réunion avec un seigneur du vent.

- Militaire ou élégant ? RAAAAH ! Je suis une Kunoichi … Pas une bimbo !

Elle opta pour sa nouvelle combinaison. Ce n’était que des vêtements amples en tissus blanc, serré à la taille par un bandeau de couleur rouge ainsi que serré au niveau de la poitrine par un corset brun. Le tout ajusté avec des bottes en cuir souple, des gants en cuir également – voire en métal pour les bras afin de se protéger – et une petite capuche et foulard au cou pour se protéger des vents de sable du pays.

Sans plus tarder, elle récupéra sa gourde de sable et se dirigea tout droit vers le palais de la Kazekage. Etait-elle trop militaire dans cette tenue ? Peut-être bien. Cependant il ne fallait pas oublié qu’elle était habituée à ce genre de tenue depuis trois à quatre ans et on lui avait appris que le danger pouvait se manifester à tout moment. Si d’autres explosions avaient lui, ce n’est pas en dentelle qu’elle pourrait s’y déplacer.

Elle restait une Kunoichi, que cela plaise ou non au Daimio.

Lorsqu’elle arriva devant les portes un tantinet rouge – encore peu habituée au poids de la gourde -, elle récupéra son souffle, tenta de calmer cette rougeur due à l’effort, se râcla la gorge, enleva sa capuche puis dévoila son visage.

Un Jonin finit par approcher, presque en courant, lui indiquant qu’on l’attendait. Tsukiko grimaça. La ponctualité était un point qu’elle venait éventuellement de perdre …

« J’ai à me rattraper sur la suite. Mon dieu, j’aurais voulu un second entretien au préalable avec le Daimio. Elle le connaît bien plus que moi ! ».

Elle finit par entrer dans la pièce et détailla rapidement les différents participants ou le décor. Entraînée pour avoir une vue assez aiguisée, elle ne mit guère longtemps pour remarquer les différents aliments et se notaient deux ou trois choses : l’alcool n’était pas touché, ni aucun met. Soit c’était le début, soit cela ne servirait que d’ornement.

Dès que le Daimio termina, elle salua lui et ses conseillers selon les coutumes de Kaze No Kuni – une des premières choses que le clan lui avait appris à son arrivée –.

- J’ai effectivement quelques idées pour palier à certains problèmes récurrents propre au pays. Suite à plusieurs discussions avec différents experts, Shinobis comme non Shinobis, j’ai pu savoir si certains projets étaient réalisables ou non.

Elle se dirigea tout droit vers un tableau pour y épingler un plan du pays à jour. Elle allait commencer par introduire son argumentaire en présentant les différents problèmes identifiants lors de sa dernière mission ou encore en travers de ses récentes expériences personnelles dont l’une avait failli couter à sa vie.

- Actuellement, le Pays du Vent a plusieurs problématiques qui l’empêchent de s’étendre d’un point de vue économique, sociale et même militaire. La capitale comme le village caché partagent, consciemment ou inconsciemment, les mêmes problèmes malgré la différence de richesses, d’activités ou de populations. Ainsi, je ne me limiterai pas à proposer des idées améliorant seulement le village mais peut-être bien le pays si vous acceptez d’y apporter votre soutien. Quels sont ces fameux problèmes et comment peut-on y palier ?

Les problèmes étaient nombreux mais avaient un même point commun : les ressources. Quel que soit ses projets, tout était question d’augmenter les ressources naturelles et gagner en indépendance. Par exemple, les Saibogu étaient extrêmement inventifs mais étaient très limités ! Bien dommage.

- Notre plus grand problème est les ressources. D’un point de vue économique, lorsqu’il faut négocier certaines ressources nécessaires à notre pays comme les fruits et légumes par exemple, nos fournisseurs ont un plus grand pouvoir de négociation. Ils savent que le pays a besoin de cette ressource et qu’il ne peut pas s’adresser à d’autre et donc … les prix ou les négociations sont très rudes. Je suppose. D’un point de vue militaire, il suffirait qu’un village caché mette en place un siège aux frontières même ou empêche certaines transactions pour que le pays du vent, une ville ou un village soit réduit à la famine. On perdra sur la durée. A ce jour, nous avons eu la chance qu’aucun village n’ait utilisé cette faiblesse à grande échelle mais cela reste un grand risque.

Les ressources manquaient et fragilisaient plus d’une population.

- Cependant … Les ressources actuelles et futures peuvent être une force également. Un des premiers projets peut être l’exploitation des ressources d’eau à disposition du pays. Nous avons un lac qui traverse une partie du village, sans parler de nombreux oasis et puits disséminés dans tout le pays. Je ne doute pas une seule seconde qu’une nappe phréatique doit se cacher quelque part, une nappe qui alimenterait chaque point d’eau. Nous n’avons pas assez de pluie en une année pour maintenir des eaux si claires à de tel niveau.

Aussitôt après, elle amena sa gourde de sable et commença à faire quelques signes pour reproduire la carte du pays grossièrement.

- Nous pouvons imaginer dévier certaines sources d’eau vers des villages. Ou, dévier l’eau vers des serres artificielles. Chaque serre pourrait abriter de véritables agricultures, et ainsi permettre au pays et à ses habitants d’acquérir un peu d’indépendance, et avoir plus de chance dans ses futures négociations. Nous avons actuellement une serre médicinale qui fonctionne merveilleusement bien. Il suffirait de reproduire le modèle à plus grande envergure. S’il nous faut une expertise supplémentaire, nous avons des Saibogu experts dans la technologie. S’il nous faut une chaleur particulière, nous avons des Yamada qui pourraient suppléer le temps de créer une chaleur artificielle. S’il nous faut de l’eau, on peut faire appel à certains ninjas experts dans l’art du suiton pour nous créer assez d’eau le temps de dévier nos différentes sources. Ce dont nous aurions besoin seraient de ressources comme les premières graines, ou encore des matériaux. Ainsi que votre accord pour un projet d’assez grande envergure.

Elle fit une pause.

- L’utilité des serres peut ne pas se limiter à se réapprovisionner mais à produire davantage de produits dits luxueux ou prisés par les autres pays et marchands, et donc faire plus de vente et apporter plus d’argent au pays.

En somme, il déboursera beaucoup en premier lieu mais aura un retour sur du long terme tant en terme économique qu’en terme de bien-être.

- Sans parler que si nous arrivons à convaincre ou à lier de solides accords commerciaux avec d’autres pays, Les Daimio peuvent faire une pression sur les villages cachés afin qu’ils n’attaquent pas le pays du Vent sans raison solide. C’est gage un gage de paix et un gage de richesse à la fois.

Il y aura sûrement des imperfections que le Daimio et les conseillers soulèveront mais ça, c’était leur rôle. Le sien se limitait à ne présenter que les avantages et à obtenir ce projet. Elle ne cachait pas, elle n’occultait pas. A eux de la surprendre, de tenter de la convaincre.

- Avant de continuer sur le second projet, je vous écoute pour vos avis. J’espère avoir été clair, dit-elle respectueusement en gardant un sourire bienveillant.

Au fond d’elle ? C’était la panique totale. Une panique qui se reflétait dans ses petits yeux. On voyait bien qu’elle était préparée mais qu’elle restait encore débutante. Elle était une enfant devant tous ces diplomates aguerris par les années et l’expérience.

Quant à la carte 3D sablée du pays ? Des sillons s'étaient creusées, sous-entendu les différents systèmes pour dévier les eaux, et des petites serres s'étaient érigés un peu partout. Au Daimio de décider s'il souhaitait une grande serre pour tout le pays ou plusieurs petites serres selon les régions. Voire aucune serre si le projet lui semblait stupide et inutile. Au final, elle ne connaissait pas tous les accords commerciaux et la façon dont les négociations avaient lieu. Elle supposait, et elle espérait bien supposer.

Le Daïmio demeurait mon seul supérieur hiérarchique que ce soit ici ou dans le reste du monde et son avis sur cette question comme celui des mes ninjas m'apportait énormément. Je l'observais alors que la jeune Kunoichi exposait son plan. Il était mieux construit, élaboré et présenté que la première fois. Malgré le peu de temps que je lui avais laissé, et la surprise de cette réunion que je n'avais moi même pas prévu; Tsukiko avait su produire quelque chose davantage convainquant. Une preuve qu'elle était capable de supporter des responsabilités, et pas des moindres.

Le Seigneur du vent semblait conquit à première vue, mais ses quelques haussements de sourcils, et autre froncements me laissaient deviner que quelque chose posait problème. Quand la Kawaguchi se tut, les conseillers alors présents échangèrent à voix basse et avant que je ne puisse apporter mon avis des plus positifs, le Seigneur parla. Je ne pris pas le risque de l'interrompre, lui vouant une attention particulière. Les mots qui quittèrent ses lèvres ne m’étonnaient pas, j'avais pensé à ce cas de figure.

"C'est un plan très ambitieux que vous nous présentez là Kawaguchi Tsukiko. Et très intelligent. Mes paroles seraient empreintes de mauvaise foi si je disais que les gouvernements précédents n'y avaient pas pensé. Cependant, nous n'avions jamais établi un plan si détaillé, nous arrêtant à la contrainte économique. En effet, vous n'êtes pas sans vous douter que ce genre d'entreprise demande des ressources autres que celles dont vous disposez déjà, à savoir vos arts Shinobi. D'une part l'argent, d'autre part les matières premières."

Il continuait d'observer la maquette mouvante.

"Mais cela ne veut pas dire que c'est impossible de le mener à bien. Je souhaiterai en effet que notre nation s'étende sur tous les plans. Aujourd'hui, je suis assez content des résultats obtenus par Suna dans toutes ses entreprises; mais il est temps, je pense; de changer de voie. Je vous parle d'expansion. Même si nous avons toujours prôné la liberté des nations, il faut aujourd'hui que nous entrions sur cette scène."

Je fus étonnée par cette dernière phrase, et comprenais parfaitement ce que sous entendait le Daïmio.

"Vous voulez dire, conquérir de nouveaux territoires ?"
"En effet. Cependant, nous n'emprunterons que la voie diplomatique. Nous devons donner l'image d'un pays moderne, et surtout établir clairement que la Nation du vent et son village shinobi ne forment qu'une seule et même entité."

J'observais Tsukiko un court instant, et reportai mon attention sur l'homme en apparat.

"Je sais, Kazekage-sama, que vous prévoyez une rencontre avec Konoha. Je suppose que vous parlerez aussi de ce sujet. Lorsque les accords seront passés avec le pays du feu, vous vous accorderez avec le Shukai; puisque vous êtes aussi en communication avec ce dernier. Et, une fois que ces deux premières étapes seront validées, vous prendrez contact avec Ki no Kuni. Leur proximité avec nos terres, et leur production de bois pourraient nous aider dans ce projet."

Il marqua un courte pause lui aussi, laissant le temps à chacun de bien comprendre ce qu'il était en train d'être dit dans cette pièce, ce jour. Et il reprit.

"J'approuve la décision de la Kazekage à vous nommer conseillère de Suna. Il ne faut pas avoir peur d'évoluer et de dépasser vos paires, au contraire. Je sais que vous vous estimez, comme beaucoup, trop jeune pour accéder à un tel poste; c'est bien le problème des nouvelles générations. Vous avez peur des responsabilités, mais les responsabilités font les grands Hommes. Vous en avez la preuve ici même."

Dit il en effectuant un signe me désignant. Je me redressai subitement, passablement gênée. Je n'avais jamais vu la chose de cette façon, mais il était vrai que depuis mon plus jeune âge je portais sur mes épaules des responsabilités plus pesantes les unes que les autres et croissant d'année en année...

"Bien, je suis d'accord pour vous apporter le soutien de la nation dans cette aventure. Vous transmettrez une copie de vos documents à mes conseillers, nous étudierons tout ceci une fois de retour à la capitale. Souhaitez vous tout de même présenter d'autres points, Kawaguchi Tsukiko ?"

Le Daïmio et ses conseillers finirent par parler à voix basse. Leur chuchotis, leur air grave et la durée de cette petite réunion « isolée » avaient le don de la rendre nerveuse. Avait-elle mal expliqué un point de ce premier projet? Avait-elle réussi à convaincre de l’urgence de développer et moderniser Suna et le pays du Vent en général ?

Lorsqu’il prit la parole, elle sentit clairement le « mais » flotter, annonciatrice des contraintes du projet. Effectivement, il y avait une contrainte économique ainsi qu’une contrainte matérielle. Le second projet allait récolter le même avis. Comment choisir : celui qui apportera très vite un retour sur investissement. Ou alors celui qui répondrait immédiatement à un problème urgent et, ou, récurrent.

Le mot « expansion » étonna Tsukiko et l’obligea à lever les yeux, interrogateurs. La Kazekage apporta une explication claire et précise à ce mot. Le Daïmio était désireux de conquérir de nouveaux territoires, et bien entendu par voie diplomatique – le tout dans le but de préserver les idées et l’image du pays, libérateur et défendeur des libertés des nations.

Elle retint son souffle lorsqu’elle entendit « Konoha ». Ainsi donc une rencontre était prévue. En fera-t-elle partie ? Si non, pouvait-elle demander à joindre l’équipée ? Accepterait-on à ce qu’elle rende visite à d’anciens amis, et à ce qui restaient de sa famille ? A peine se demandait-elle comment les choses se passeront au pays du Feu, que l’homme évoqua le Shukai. Voilà un lieu où Kibo serait fort à l’aise se disait-elle. Aussitôt après, le Daïmio indiqua le pays neutre avec qui « prendre contact ». Et Kumo ? Pourquoi était-il en reste ?

« Nous nous entendons pas avec ? » se demanda-t-elle avec curiosité.

Cependant, elle ne put vraiment approfondir sa réflexion. L’homme enchaîna sur une possibilité de devenir conseillère. Il y a quelques semaines, un tel poste lui aurait fait grand plaisir – elle pourrait apporter sa voix peut-être pour une ou deux décisions sans avoir à prendre les armes forcément – mais maintenant, une telle fonction serait davantage une épée de Damoclès. Que se passerait-il si Zanshi ou un tout autre Sunajin apprenait qu’elle avait un cousin adoré Nukenin ?

Elle préférait ne pas savoir. Ne pas penser. Hormis pâlir, elle ne gagnait rien, et il était hors de question de perdre contenance devant un tel groupe.

« Fais le vide dans ta tête. Ne réfléchis pas » s’ordonna-t-elle, souriant au groupe et à la Kazekage. Elle se contentait d’acquiescer devant les propos. Effectivement, Zanshi restait jeune mais cela ne l’empêchait pas de diriger Suna d’une poigne de fer ou se faire entendre dans les grandes nations.

- Actuellement … Il y avait deux projets. Le premier que j’ai présenté est celui auquel j’ai pensé depuis quelques temps. Celui que je vais vous présenter est une idée qui a émergé suite à une discussion avec quelques Shinobis. Dans l’optique d’optimiser la sécurité des civils et mieux les évacuer en cas de danger, nous avions pensé à un tunnel. Une jeune Shinobi du clan Saibogu a pensé à étendre ce réseau pour des usages plus « civils ». Par exemple, faciliter les transports de marchandise d’un bout à un autre du pays, à l’abri du soleil ardent ou encore de la difficulté à traverser les dunes.

Un tout autre projet ambitieux.

- Un projet qui nécessitera également des fonds, je l’accorde. Je promets de vous envoyer la copie des deux projets rapidement avec une estimation de nos besoins.

Que pouvait-elle dire d’autres ? L’idée de Ki no Kuni ou les besoins de fond ou encore les alliances, c’était avant une affaire de Kage et de Daïmio. Pour le moment, elle ne restait qu’une Chunin fraîchement promue et qui ne savait pas ce qui se passait en dehors de Suna. Enfin si, elle en entendait des échos.

Elle attendit la fin de l’entretien et le départ de ces hôtes de marque pour poser des questions à Zanshi.

- Pensez-vous qu’ils sont réellement convaincus ? demanda-t-elle plus pour introduire le reste qu’autre chose. Ki no Kuni … un lieu proche et avec beaucoup de ressources. Nous pouvons également utiliser les plantes pour les planter dans nos serres également, médicinales comme "agricultures". Cependant, j’ai entendu dire qu’il n’y avait pas vraiment de civilisations. Avec qui allez-vous prendre contact ?

Elle était effectivement assez curieuse.

- Pour les alliances avec Suna … Ainsi nous allons nous entendre avec Konoha et Shukai en travers d’accords? Quel type d'accord?


Une alliance militaire ou commerciale? Ou est-ce les deux?

Mais je n’ai pas entendu un seul mot au sujet de Kumo ? Ne nous entendons pas avec ?

Elle avait toujours pensé que Suna était assez neutre avec autrui. Elle s’était donc attendue à ce que Kumo fasse partie également de la liste des futures alliances … à moins que cela n’a été fait ou ne soit en cours.

Maintenant que la délégation du daïmio s'était éclipsée, nous pouvions reprendre une discussion à peu prés normale. J'aimais bien cet homme, mais il était trop bavard. Cela ne m'étonnait pas à vrai dire. Même s'il semblait proche de son peuple, ouvert d'esprit etcétéra il restait un politicien, et c'était connu, les politiciens aimaient beaucoup blablater. Enfin, je n'allais pas lui reprocher ça non plus. J'observais le bureau alors que Tsukiko me parlait, et je me levai pour aller prendre quelque chose sur la table basse qui était disposée proche des assises des conseillers. J'attrapai ce qui semblait être une boulette de viande, et la croquai. Finalement j'avais faim. Après avoir englouti de morceau de viande et avalai un verre d'eau, je répondis à la Kawaguchi.

"Ki no Kuni... Il n'y a pas de grandes villes comme dans beaucoup d'autres pays, néanmoins ce territoire n'est pas à l'abandon. Nombre de clan et de tribus y vivent. C'est avec l'un d'entre eux que nous négocierons. Nous ne les contraindrons pas à s'allier à nous, mais je ne vois comment ils pourraient refuser. Pour un pays tel que le leur, se rapprocher d'une nation comme la notre... C'est plus que bénéfique. Enfin, nous reparlerons de ceci en temps voulu. Hum... Si tu as faim, n'hésites pas."

Je pris une autre boulette. En fait, je me rendis compte que ce n'était pas spécialement moi qui avait faim, mais plutôt mon résident. Il semblait pouvoir sentir le goût des aliments... Alors je la reposai. Je n'allais pas lui faire se plaisir. Il se contenterait de mon habituelle salade du soir... Bref. Je retournai m'asseoir et continuai.

"Enfin, ne t'en fais pas; tu les as séduis. Le Daimyo est vraiment désireux d'améliorer son pays... Et surtout de nous garder sous son contrôle. Tu ne l'as peut être pas perçu, mais... Il n'avait pas vraiment le choix, finalement. Enfin, nous allons bel et bien renforcer nos liens avec le Shukai, ainsi qu'avec Konoha. En ce qui concerne Kumo... Pour le moment je n'ai pas de projet pour eux. Ils ont fait preuve d'un certain mépris vis à vis de Suna lors de la bataille de Tsushi no Kuni. Les Kumojin ne m'intéressent plus, tout au moins tant qu'ils n'auront pas prouvé leur valeur... Et pour le moment... Tu le sais peut être, un Kumojin a éliminé un Sunajin lors d'une mission diplomatique il y a quelques temps. Et à Tsuchi, une Kunoichi de notre village a éliminé un Furyou au péril de sa vie... Et Kumo n'a présenté aucun hommage, aucun remerciement... Je me doute que la situation était assez pressente, mais cela n'excuse rien."

Je me tus un instant, laissant à la jeune femme le temps d'ingurgiter tout ce que je venais de dire, le temps de faire la part des choses et je repris pour une dernière information.

"Les accords qui nous lieront à Konoha et au Shukai seront d'ordre commercial et militaire. Mais sur point aussi, je t'en reparlerai plus tard. Si tu as des questions n'hésites pas à me les poser, je vais être très occupée dans les prochains jours."

Le Daïmio et ses hommes quittèrent le Palais de la Kazekage - un titre bien plus adapté que le Palais du Conseil souverain. Il n’y avait plus vraiment de Conseil et les élections pour de nouveaux Conseillers prenaient du temps. Il y avait ceux qui étaient impatients de prendre le flambeau et d’autre bien plus méritants qui étaient assez récalcitrants, de peur de finir exploser à leur tour.
 
- Le Pays du Bois …
 
Effectivement, ce pays pouvait être une excellente source de ressources. Végétations à importer dans les serres, de l’eau à dévier pour des cultures en frontières éventuellement ou encore de la faune et flore exploitable pour l’élaboration de puissants médicaments comme poisons. Cependant, il valait mieux organiser les idées, les avantages et désavantages d’un tel accord et présenter le tout en temps et en heure aux bonnes personnes effectivement.
 
- Nous sommes déjà sous le contrôle du Daïmio, de quoi peut-il avoir peur ?
 
Le Daïmio était la vaine « financière » du pays et du village caché. Il était certain qu’ils avaient besoin de cette figure. Il n’avait pas à craindre une quelconque émancipation ou désobéissance. Cependant, à réfléchir, les projets risquaient de rendre Suna plus indépendante et forte.
 
Elle écouta ensuite les projets d’alliance. Elle était heureuse pour le SHukai et Konoha, l’un était lié à son coéquipier en travers d’un mariage et l’autre avait des origines communes avec la demoiselle. C’était d’excellentes nouvelles en somme. Elle réagissait donc à peine pour Kumo, comprenant un tantinet mieux la froideur de Zanshi à l’égard de ce village. Effectivement, Suna avait beaucoup donné et n’avait guère reçu en échange.
 
- Cependant, c’est … un mal pour un bien ? Nous aurons droit de demander quelque chose en échange si le besoin se fait ressentir n’est-ce pas ?
 
Un ninja tué lors d’une mission diplomatique, un autre contre un Furyou dont le corps a été récupéré par les Kumojins … il y avait de quoi prétendre vouloir « réparation » en travers de quelques demandes. Par contre c’était à Zanshi de gérer. Tsukiko ne formulait que l’évidence actuellement.
 
- Les accords qui nous lieront à Konoha et au Shukai seront d'ordre commercial et militaire. Mais sur point aussi, je t'en reparlerai plus tard. Si tu as des questions n'hésites pas à me les poser, je vais être très occupée dans les prochains jours.
- Non. Je vais vous envoyer d'ici peu le compte-rendu de la réunion sur les défenses de Suna.

Sur ces mots elle salua la Kazekage et quitta la pièce. Elle pouvait, enfin, à nouveau respirer. Mine de rient toutes ces émotions l'avaient creusé. Elle aurait du piocher tout à l'heure !

"Maudit ventre noué !"