Cela devait surement faire deux mois déjà. Oui, deux bons mois, voir plus, qu’Aokiji s’entrainait secrètement au maniement du sabre. Ses nombreuses expériences en tant que Genin du Shûkai lui avaient fait prendre conscience qu’il devait rapidement développer des compétences en Taijutsu s’il voulait affronter des adversaires de rang supérieur. De plus, Kakeshuou lui avait implicitement fait comprendre lors de leurs entrainements que malgré ses aptitudes évidentes en Ninjutsu, le jeune Samui ne devait pas se limiter à cet art. Un bon ninja se doit de posséder plusieurs cordes à son arc, et pour le nouveau Chûnin, le Kenjutsu était cette nouvelle corde. Il contacta donc un de ses collègues épéistes, afin que ce dernier puisse lui enseigner le maniement du sabre. Durant plusieurs semaines, Aokiji s’entraina donc dans le secret le plus total, il voulait surprendre son entourage avec les nouvelles techniques qu’il avait pu développer. Aujourd’hui, il présentait un plutôt bon niveau en la matière mais il lui manquait l’essentiel, un katana. Même si l’armurerie du Shûkai en mettait des centaines à la disposition des shinobis, le Samui ressentait le besoin d’avoir sa propre lame.

Après avoir rendu visite à un relativement grand nombre de forgeron, le Chûnin ne semblait pas trouver la perle rare. C’est donc, par pur hasard, en parcourant un livre traitant de mythes et autres légendes qu’il tomba sur cette étrange histoire. La Lance Céleste, Ame No Nuhoko. Bien entendu, la lance en elle-même ne l’intéressait guère. A vrai dire, cette relique serait en fait qu’une carte menant à un trésor ancien. Et c’était d’ailleurs ce point qui attisait la curiosité du Samui. Parmi les richesses que comportait ce trésor, se trouvait un ancien katana qui aurait appartenu à un grand combattant du passé. C’est exactement ce genre d’aura qu’Aokiji recherchait en une arme. Il contacta alors un spécialiste des histoires mythologiques du Shûkai, un certain Yuuryo Fuushi. Il s’agissait d’une nouvelle recrue et de ce fait, le jeune homme n’avait pas encore eu l’occasion de le côtoyer.

L’homme répondit favorablement à la demande de l’officier de l’Oda, au grand plaisir de ce dernier, et tous deux se donnèrent rendez-vous dans un établissement thermal à Tori no Kuni. Aokiji fut le premier à arriver sur les lieux. Après avoir lutté pour se faire comprendre par le maître des lieux, il finit par avoir accès aux bains. Il décida alors de s’y rendre afin d’y attendre son nouveau compagnon de voyage. D’ailleurs ce dernier ne tarda pas à se manifester.

« Oui ? Oh ! Yuuryo-san ? Je vous en prie appelez-moi Aokiji. Merci d’avoir fait aussi vite. J’espère que l’établissement que j’ai choisi vous convient. Le voyage a surement dû être éprouvant. Prenons un peu de repos avant de nous mettre en route. »

Le Samui invita donc son nouveau compagnon à le rejoindre. Il voulait en savoir plus sur cette fameuse lance ainsi que sur le trésor.

« Encore merci d’avoir accepté ma demande. Mais dîtes-moi plus sur cette Ame no Nuhoko ? Êtes-vous certain qu’elle existe vraiment ? »

Quelle histoire passionnante mais également très mystérieuse. Ce Fuusho semblait en savoir long sur les légendes et mythes en général. Aokiji avait bien fait de faire appel à lui dans sa quête du sabre perdu. Selon le trentenaire, la lance pourrait être en possession d’un clan de marchands nomades se déplaçant souvent aux abords de la frontière que partageait Tori no Kuni et Ame no Kuni. Le Samui comprenait maintenant pourquoi l’homme voulait qu’ils se rencontrent au Pays des Oiseaux. Mais le plus dur allait être de trouver ces marchands. Selon Fuusho il y aurait de grande chance qu’ils se seraient arrêtés dans un village local afin de se ravitailler. L’homme fit donc appel aux connaissances du jeune Samui sur la géographie du pays. Il est vrai que grâce à ses nombreuses missions au sein de l’Oda, Aokiji connaissait désormais plutôt bien les différents pays de l’Alliance.

« Je vois. La frontière entre Ame no Kuni et Tori no Kuni est plutôt hostile donc cela m’étonnerait qu’ils se soient arrêtés à proximité. A vrai dire, il y a très peu d’activité humaine dans cette zone. En revanche, s’il s’agit de marchands, il y a de grande chance qu’ils s’arrêtent au Grand Amphithéâtre près des Falaises Fukurou. Il s’agit d’un des principaux points touristiques du Pays des Oiseaux. D’ailleurs en ce moment même se tient l’un des plus grands festivals de l’année. Il dure plusieurs jours, il y aura de nombreux spectacles et donc une grande foule. Je pense que nous pourrons commencer par là. »

L’homme sembla agréer à la proposition du Samui. Tous deux profitèrent encore quelques instants du bain avant de se rendre dans leur chambre respective. Il avait une longue route avant d’atteindre le Grand Amphithéâtre. Il leur fallait traverser des plaines immenses qui semblaient paraître interminables. Le binôme partit donc aux aurores vers leur première escale, Haitaka. Il s’agissait d’un village se situant près des falaises mais également à proximité de la frontière avec Kaze No Kuni.

Sur le chemin, Aokiji désirait tout de même en apprendre un peu plus sur son nouveau compagnon de voyage. Son nom de famille ne lui rappelait aucun nom de clan renommé. Qui y était-il ? D’où venait-il ? Qu’est-ce qui avait bien pu l’emmener aux portes du Shoazichi ? Tant de questions qui attisaient la curiosité du Samui.

« Dis-moi Fuusho, qu’est-ce qui t’as fait rejoindre les forces de l’Alliance ? J’avoue que ton nom de famille ne m’inspire rien de particulier, tu es originaire de quel pays ? Je m’excuse si je me montre indiscret, ce n’est pas mon intention. Je suis juste un peu intrigué. »

Aokiji espérait ne pas avoir mis son partenaire mal à l’aise. Ce dernier avait tout à fait le droit de ne pas répondre aux interrogations du Chûnin. Mais le Samui voulait tout de même en savoir plus sur ce Fuusho.

L’homme accepta agréablement de répondre aux interrogations d’Aokiji. Fuusho était donc originaire du Pays de la Foudre. Intéressant. Le Samui ne l’aurait surement pas deviné. Son nouveau compagnon affirma n’appartenir n’a aucun clan particulier, visiblement issu d’une famille modeste. Sur le moment, le jeune homme se demanda ce que l’on pouvait ressentir lorsqu’on grandissait dans ce genre de cadre. Il avait été habitué à une ambiance très noble et guindée. Il se serait surement ouvert davantage aux autres et aurait eu une toute autre enfance s’il n’avait pas vu le jour dans un clan aussi prestigieux que celui des Samui. Bien entendu, son nom de famille n’avait pas que des mauvais côtés. Bien au contraire.

Pour revenir à Fuusho, il dit avoir rejoint le Shûkai par pur hasard. Cela pouvait paraître pour un comportement désinvolte, mais à vrai dire, cette réponse n’étonna pas Aokiji tant que ça. Depuis qu’il avait rejoint les forces de l’Alliance, il avait eu l’occasion d’assister à l’arrivée de pas mal de shinobi, eux aussi, par pur hasard. Le Shozaichi était devenu comme un aimant irrésistible pour les âmes errantes à la recherche d’un but dans la vie.

Le Yuuryo retourna alors la question au Samui. Pourquoi ce dernier avait-il rejoint le Shûkai ? Bonne question. On la lui aurait posée il y a plusieurs mois, il aurait surement répondu sans hésiter. Or, il vivait dans la capitale depuis relativement longtemps. De plus, il avait vécu tellement de choses en tant qu’officier de l’Oda, que sa vie au Pays de l’Eau, puis dans celui de la Neige, lui paraissait à des années lumières d’aujourd’hui.

« Pour être franc, je pense avoir rejoint le Shûkai pour la même raison que la majorité d’entre nous. J’étais à la recherche d’un point d’attache mais également de changement. Et je voulais surtout me rapprocher de mon clan. »

Le binôme poursuivit alors leur discussion, échangèrent diverses banalités, et au bout de quelques heures arrivèrent enfin à destination. Le Grand Amphithéâtre du Pays des Oiseaux. L’impressionnant monument avait été redécoré pour l’occasion. De nombreux stands s’étaient attroupés autour de l’édifice. Des magiciens, des acrobates, des danseurs, dans chanteurs mais surtout des marchands. Comment allaient-ils pouvoir trouver leur fameux clan dans une telle foule ?

« Whoa ! J’avais déjà entendu parler de ce festival, mais c’est la première fois que je m’y rends. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de monde. Nos marchands nomades doivent surement se trouver ici, mais comment mettre la main sur eux ? Ont-ils un signe distinctif qui pourrait nous permettre de les distinguer ? »

En effet, car s’ils devaient interroger chaque exposant, ils ne finiront sans doute pas de si tôt. Avait-il peut être une couleur de peau ou de cheveux particulière ? Un accent ou une manière atypique de s’exprimer ? Aokiji espérait que son compagnon possédait ce genre d’informations afin qu’ils puissent se mettre sérieusement à la recherche des gardiens de la lance.

Spectacles de fortune, parades d’espérance qui chantent et qui dansent, la vie éclaire les lieux de sa plus vieille coutume : la joie. Belles et curieux exultent au fil de ce son qui entraîne, ce boum boum dans les oreilles qui attire, qui aspire, qui rythme les jongles et les flammes des cracheurs. Au travers de la fantasmagorie opèrent les marchands, leurs ventes s’intercalent dans le cortège des bohèmes et atténuent de peu l’aspect théâtral de la rue.

Du monde, oh ça oui. La question d’Aokiji se justifie face à une épaisse foule des plus animées. « Ils portent comme emblème une grande fleur de cerisier à cinq pétales. Une façon de se considérer comme éphémères par rapport à ce qu’ils protègent… je présume. » Loin d’être officielle, l’explication sur la symbolique se veut pure hypothèse.

La nuit est tombée depuis plusieurs heures déjà. Ils déambulent au gré des chants, à la recherche des pétales blancs. Alors que Fuusho grille ses clopes les unes après les autres, il profite des stands les plus offrants, ceux qui lui réservent chaque gorgée, une petite goutte ou un verre de trop, pas de quoi faire déborder l’ardoise. Mais simplement de quoi siffler sans fausse note jusqu’à la vingt-cinquième heure. Fumeur, buveur, joueur, le trentenaire tousse, rit et se laisse emporter par la foule. Tiré d’une main, il agrippe Aokiji de l’autre pour qu’ils embrassent tous deux cette ambiance, l’instant d’une ronde⁽¹⁾.

Bercés par la cadence infatigable du festival, ils progressent en sautillant, main dans la main, à travers les sentiers d’une disgrâce toujours plus grande mais ô combien éphémère. Car demain, tous redeviendront de vulgaires personnes désœuvrées. Des individus forçant l’amnésie pour effacer les liens qu’ils pourront –voire pour certains, qui ont déjà– tissés ce soir. Le fumeur balaye l’idée d’un rire sincère et monte encore d’un cran son abandon à cette soirée, les yeux clos il ressent l’instant et se laisse transporter. Un aveugle aux idées claires vidant son sac pour qu’il se remplisse d’ailleurs. Comme animé d’une soif de nouveautés il laisse son cœur battre la mesure et cale son pas sautillant sur celui de son voisin de devant.

Pour un soir, la rue leur appartient.

La chaîne humaine dansante s’achève finalement par la plus inattendue des coïncidences. Le hasard faisant bien les choses, l’emblème d’une fleur de cerisier flotte sur leur tête. «… trois… quatre… cinq ! Semblerait qu’on y soit. Comment on la joue pour récupérer... tu sais quoi ? » Le stand n’est pas loin, pas loin du tout, alors Fuusho préfère éviter de laisser les soupçons peser sur leur personne.

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⁽¹⁾T’as pas le choix, mouhahaha !

Malgré l’ambiance festive, toute cette agitation et l’attroupement de festivaliers, le binôme du Shûkai finirent par tomber sur le stand du fameux clan qu’il recherchait. Leur emblème était fièrement arboré, tout comme la légendaire lance. Cette dernière était vraiment le trésor de ce groupe nomade, donc une question se souleva tout naturellement : comment allait-il mettre la main sur cette arme ? Le larcin semblait être l’option la plus envisageable. En effet, ces marchands n’allaient logiquement pas prêter leur héritage familial à des inconnus. La carte d’officier du Shûkai ne leur servirait également à rien étant donné que ces voyageurs ne répondaient à aucune autorité. Le duo allait donc devoir user de méthodes dont la morale était discutable mais ils étaient des ninjas après tout. La fourberie faisait partie du métier en quelque sorte. Aokiji invita donc son partenaire à le rejoindre dans un endroit où il ne pourrait pas attirer l’attention. Il avait un plan.

« Nous allons déclencher un bagarre juste devant le stand des marchands. Je vais créer des clones qui se chargeront de faire diversion. En tant qu’officiers du Shûkai, toi, accompagné d’un autre de mes clones, vous chargerez de dissiper l’agitation. Et de me mon côté je me chargerais de subtiliser discrètement la lance. Mais il faut être très prudent. Dès que tu mettras fin à la bagarre, tu devras t’en aller sur le champ, car dès que les nomades s’apercevront de la disparition de la lance, ils se tourneront certainement vers nous. Nous allons donc nous séparer et on se retrouvera à l’Est, au pied des Falaises Fukurou. Compris ? »

L’homme adhéra au plan et chacun se mit donc en position. Aokiji créa tout d’abord cinq clones. A l’aide du Henge, trois d’entre eux prirent l’apparence de trois individus distincts. Celui chargé d’accompagner Fuusho garda l’apparence d’Aokiji, tandis que ce dernier se para d’un manteau à capuche noir et d’un masque de démon qu’il trouva facilement sur l’un des stands du festival. Une fois tout le monde prêt, le Samui laissa son partenaire s’occuper de sa partie du plan. C’était la première fois qu’ils travaillaient ensemble du coup le Chûnin devrait lui faire confiance.

Les clones jouèrent donc leur rôle créant ainsi une altercation en face du stand de clan à l’emblème de fleur de cerisier. Un cercle se forma alors dans la foule, complètement surprise par un tel élan de violence. L’agression était dans un premier temps verbal afin d’attirer l’attention. Aokiji comptait donc sur Fuusho et son clone pour respecter le plan. Le Samui quant à lui s’était faufilé derrière le chapiteau abritant les marchandises du clan ainsi que la fameuse lance. Les propriétaires, intrigués par l’agitation. Aubaine pour Aokiji qui n’eut aucune difficulté à récupérer discrètement le fameux trésor. Ce fut sans compter sans l’arrivée d’un autre marchand juste dernière le jeune homme.

« Mais qu’est-ce que... Qui êtes-vous ?! »
« Et merde… »

Une fois l’objet en main, Aokiji effectua un rapide bond sur les épaules de l’homme puis sauta en l’air afin d’atterrir sur la branche d’un arbre se situant non loin de là. Il se précipita donc dans les bois en direction des falaises et espérait que tout s’était bien déroulé pour son acolyte.

Une diversion, un classique qui fonctionne à chaque fois. Alors que l’attroupement se densifie autours des clones déguisés d’Aokiji. Un peu en retraits, Fuusho et la dernière copie de son compagnon attendent le moment adéquat pour intervenir, moment qui apparaît dès que le premier coup fuse.

- « À toi l’honneur. » Murmure-t-il au clone en lui emboitant le pas. Tandis que le premier sépare les fauteurs de troubles le second les présente tous deux à la foule. Faisant preuve d’une certaine éloquence pour la situation, il encourage chacun à reprendre le train festif de la soirée et consommer sans modération chaque minute qui s’écoule en les rapprochant de la clôture du festival. Un privilège à chérir, un paradis à user tant que l’ombre du quotidien reste perdue au loin.

Alors que les gens se dispersent enfin, il garde avec lui l’un des bagarreurs et demande à Aokiji, enfin son double, d’emmener les deux autres plus loin. Se tournant vers les propriétaires du stand, il s’incline respectueusement. « Je regrette que cet individu vous ait importunés et fait fuir de potentiels clients. Soyez certains que Justice sera fa… » « Au voleur ! » Hurle l’un des marchands qui accourt dans leur direction. Persuadé d’avoir à faire à un membre intègre de l’Alliance, la victime lui décrit à l’aide de gestes affolés et décousus ce qu’il s’est produit. Avant de terminer par un rapide descriptif du voleur. « Grand, manteau noir, avec un masque d’Oni ! Un démon qui nous a dérobé l’héritage de nos ancêtres. »

- « Un démon dites-vous !? S’étonne faussement Fuusho, rassuré à l’idée que le Samui ait réussi sa partie du plan. Un sourire se dessine alors sur son visage, à l’image d’une idée qui germe. « Vous ne pouviez pas mieux tomber, honnêtes marchands. Avez-vous vu de quel côté il s’est échappé ? » L’homme acquiesce de la tête et lui pointe du doigt la direction demandée. L’artifice s’amarre dans l’esprit des nomades, le jeu s’installe pour le trentenaire et la diversion prend une nouvelle envergure.

- « Aok… » commence-t-il avant d’étouffer aussitôt le nom dans une toux forcée, « Toi. » Se reprend-il en interpellant la copie aux traits d’Aokiji, « Récupère ce dernier lascar. Je pars avec eux à la recherche du voleur, on se retrouvera au village plus tard. » Ce n’est pas le plan initial non, mais les évènements force à l’improvisation. Au moins, cela offre-t-il un peu plus de temps au Samui, son clone transmettra le message, lui permettant de rentrer au Shozaichi sans l’attendre indéfiniment. « Vous, suivez-moi ! Et que la chasse commence. »

* * *
* * * *

Deux jours de mensonges. Deux jours de course vers le Nord, à donner de fausses explications, sur des aptitudes de pisteur toutes aussi fictives Allant jusqu’à user de sceaux bidons pour émerveiller l’auditoire et appuyer ses démonstrations. Un imposteur évoluant avec aisance dans son art, il s’aide sans remord de la méconnaissance des nomades tout comme de leur crédulité. Nul doute qu’il devra le payer un jour, oui, mais pas maintenant. Là, ils sont siens, des pantins qu’il dirige et qu’il abreuve de toute sa sournoiserie, les aveuglant dans son nuage de fumée.

Deux jours ainsi écoulés, avant qu’il ne se sauve. Au détour d’une garde et après avoir vérifié que chacun dormait profondément, il se fit fuyard plutôt que guide. Et dans sa fuite, il rejoint le Shozaichi sans plus de précaution, persuadé de sa discrétion. Les quatre pupilles qui l’observent alors et ce depuis le festival de l’avant-veille, stoppent leur surveillance.

- « Il pourrait faire l’affaire d’après toi ? »
- « Suffisamment pour nous laisser une chance, oui. Après tout, nous ne cherchons ni un héros ni un sauveur, simplement un pion pouvant en drainer de plus puissants. »
- « Comme tu voudras Genjirō ⁽¹⁾. Rentrons maintenant, nous sommes absent depuis trop longtemps. Le reste du clan va se douter de quelque chose.»

Le vent souffle et les deux silhouettes s’évanouissent. Laissant là trois marchands nomades dont l’héritage restera volé.

⁽¹⁾Kosobayui Genjirō, sera assassiné plus tard cf.Une cigale dans la fourmilière (dans mon carnet de bord).