Etait-ce elle ou mettait-elle trop souvent les pieds au Kenkyujoo ces derniers temps ? Il semblerait que non car la personne à l’accueil la reconnut bien vite et enchaîna immédiatement en demandant qui elle souhaitait voir.

Voilà une très bonne question. Elle-même ne le savait pas. Pouvait-elle faire appel à ce fameux Notsuu ? Elle y pensa un court instant et secoua la tête. Il était trop jeune, et –même si doué – sûrement pas un expert dans le domaine qui l’intéressait actuellement. Il lui fallait soit le meilleur expert en explosif, quel que soit son âge, soit le Saibogu le plus polyvalent avec beaucoup d’expérience.

Cependant, si les termes étaient déjà assez clairs, elle n’osait pas le dire à haute voix. Elle ne souhaitait pas hurler sur tous les toits qu’elle recherchait telle ou telle information sur la mort des conseillers. Elle souhaitait s’adresser directement aux bonnes personnes, sans intermédiaire. Par contre comment y avoir droit sans trop en dire à la « standardiste ».

- Pour une mission, j’ai besoin du plus haut gradé disponible actuellement.
- L’ordre de mission ?
- J’enquête sur les explosions de Suna, leur cause … Le chef du Kakumeigun souhaite un rapport complet.
- Saibogu Rantan est disponible. C’est un Jonin avec de l’expérience. Il saura aider pour la mission. Je vais vous y conduire.
- Merci.

Aussitôt elle s’enfonça dans le labyrinthe du laboratoire. Elle tenta de mémoriser le parcours mais oublia bien vite au bout de cinq détours, deux étages montées et ainsi de suite. La dame de l’accueil entra d’abord, l’annonça, invita la jeune fille à entrer et quitta les deux. C’était la deuxième fois qu’elle rentrait dans un laboratoire d’un Saibogu, et comme la première fois, chaque instrument ou plan ou modèle lui semblaient étrange, sans queue ni tête.

« Fort dommage qu’ils ne quittent pas leur laboratoire … Tout cela pourrait aider Suna. On pourrait surprendre l’ennemi qui n’y connait rien aux inventions des Saibogu … ». Une pensée qui s’interrompit quand elle croisa le regard du Jonin. Il n’avait pas un air extrêmement avenant, et il avait la dégaine parfaite du soldat.

- Bonjour …. Kawaguchi Tsukiko, j’aurais besoin de votre aide pour une mission assez importante et urgente. Je vous ai dérangé … je pense. Je ne serais pas longue du tout, c’est surtout des renseignements dont j’ai besoin.

Elle tentait de sourire mais elle avait du mal. L’endroit était vraiment … intimidant et intriguant. Elle n’arrivait pas à se concentrer, ses yeux se portant sur tel ou tel point du laboratoire.

« Concentration, concentration … ! » s’ordonna-t-elle.

- J’aide pour l’enquête sur les explosions qui ont eu lieu à Suna il y a quelques temps. Certains ninjas ont tenté d’établir des hypothèses mais … j’avoue qu’elles me semblent incomplètes actuellement, et je souhaiterai faire appel aux connaissances des Saibogu pour deux ou trois informations complémentaires. Peut-être éviter de futurs événements aussi tragiques.

Enquête sur les explosions ou enquête sur la mort des conseillers, à la fois différent et similaire. A chacun son interprétation …

- Auriez-vous quelques connaissances … dans le domaine des explosifs ?

Commençons par les bases.

Saibogu Rantan détournait la tête, indiquant clairement qu’il ignorait les dires de Tsukiko. La demoiselle n’était pas spécialement offusquée par ce geste mais elle ne pouvait l’ignorer non plus. En effet, elle était habituée à ce qu’on l’ignore constamment – son père, sa belle-mère, son clan …-, gagnant une certaine insensibilité à cette attitude, mais dernièrement … elle ne supportait plus. Elle existait, elle parlait et surtout, dans ce cas-ci, elle parlait d’un sujet extrêmement important. Pourquoi ce haut gradé se fichait de l’événement ? Un Suna à moitié explosé comme la mort de trois conseillers ne valaient rien ? Le plus important était quelques tests d’expériences ?

Il semblerait. C’était un Saibogu. Jonin ou non, il restait le bricoleur impulsif.

- Oh-oh...

Elle n’eut guère le temps de comprendre ou de réagir. Elle ne faisait que subir. Soudainement, elle était accroupie derrière un bureau avec le Jonin … en attente de quelque chose. Elle vit que le Jonin avait fermé les yeux et ne les ouvrait que maintenant, une paupière puis une seconde. Elle ne put qu’arquer les sourcils, cherchant à comprendre pourquoi il avait fermé les yeux. S’était-il attendu à un gros événement ?

- Les explosifs ne se sont pas activés cependant.

Elle ouvrit grand les yeux en entendant le mot explosif. Elle venait de le déranger dans une expérience « explosive » et sa seule protection en cas d’explosion était un bureau ? Elle préférait ne faire aucun commentaire pour deux raisons : les Saibogu étaient des êtres incohérents et spéciaux et elle avait en face celle un Jonin dont elle avait besoin. Elle avait totalement intérêt de ne pas le blesser dans son orgueil.

« Cela commence bien » conclut-elle suite à la dernière phrase du Jonin. Il termina le tout en posant ses mains sur les hanches, en attente d’une réponse.

- Je disais donc que je suis Kawaguchi Tsukiko et que j’aide dans l’enquête sur les explosions de Suna et que j’aurais besoin des compétences et des connaissances d’un Saibogu avec de l’expérience. Vous étiez le plus apte, et le plus disponible actuellement.

Elle se doutait bien qu’il se fichait complètement de cette première partie. Son identité, sa fonction, sa mission ou la raison de l’avoir choisi. Cependant, elle préférait répéter par politesse et ne pas « risquer » de subir les foudres d’un Saibogu.

- Je suis là pour avoir quelques informations complémentaires sur les explosions.

Comment pouvait-elle présenter ses questions ? Avant de venir, cela lui semblait une bonne idée… maintenant elle hésitait grandement.

- Il y a eu des explosions dans les quartiers résidentiels ainsi que dans l’aile de l’hôpital. Il n’en reste plus rien, juste des gravats et de la poussière. Littéralement. Pas un lit, pas une machine de l’hôpital …

Ainsi que les corps des conseillers. Avaient-ils été réduit en poussière ou pas du tout ? La réponse pourrait être d’une grande aide.

- Il y a des chances que tout ceci a été préparé à l’avance donc, cela sous-entend que les appareils explosifs étaient posés à l’avance et qu’ils étaient « invisibles » aux yeux de tous. Je me suis dite, existerait-il une machine qui a une force d’explosion … importante de très petite taille ou facile à emporter, voire invisible, déclenchable à distance ?

Elle se sentait stupide. Cependant, elle préférait être stupide que de rester plus longtemps dans le brouillard. Enfin, elle posait la une première question et ne sortirait qu’au dernier moment son plus grand « indice » qui n’était peut-être pas un indice en soit … Comme le commerçant l’avait dit, cela pourrait être un simple bout de parchemin d’un livre …

Le souci était là même : était-ce un indice ou pas ? Elle se voyait mal présenter un bout de papier à son maître sans s’assurer de la source ou de l’utilité. Hormis un expert en explosif ou expert du « papier » … ou expert de la technologie, où pourrait-elle trouver sa réponse ?

- Si oui, est-ce que vous auriez des modèles … éventuellement ? Il y a des risques qu’il y ait encore des explosifs.

A savoir si l’avenir de Suna l’intéressait réellement. Si non, il faudrait donc qu’elle touche une autre corde.

Le Jonin finit par prêter une oreille aux paroles de la Genin. Cependant, au lieu de sauter sur cette occasion pour l’aider à percer un ou deux mystères, il se mit à donner une leçon de morale. Elle n’appréciait pas mais le cacha bien, ayant besoin du brun à tout prix.

« Parfait. Je n’ai plus rien à perdre de toute façon » se dit-elle à la fin de la première tirade de Rantan. Effectivement, qu’avait-elle à craindre ? Perdre des proches ? Son père l’ignorait, sa famille maternelle restante à Konoha l’avait oublié sûrement ou alors s’entre-déchirait entre des membres fidèles à la feuille ou désertant, elle était célibataire aux dernières nouvelles et ses amis se comptaient sur les doigts d’une main. Une seule main.

Une vie triste mais parfaite pour un ninja. Il pourrait se lancer corps et âme dans les missions sans en craindre les retombés sur des « proches ». Cependant, elle n’en dit rien au Jonin. C’était inutile.

Il enchaîna ensuite bien vite sur la mort des premiers dirigeants des mains de Makka. A cette époque, elle n’était qu’une civile « orpheline » traînant dans les rues de Konoha. En somme, les Furyous, Makka, les dirigeants et coup d’Etat… tout cela lui passait par-dessus la tête. A cette époque, elle pensait à son repas du soir et rien d’autre.

Enfin, le Jonin conclut, indiquant clairement qu’il ne comptait pas l’aider. Tsukiko secoua la tête, irritée, et fit un premier pas jusqu’à la porte de sortie pour s’arrêter. Ce n’était pas un choix qu’elle lui donnait mais un ordre pour le bien-être de Suna. Malheureusement, il était Jonin, elle était Genin… la hiérarchie n’était pas de son côté.

- Je ne vous demande pas vous embarquer dans cette enquête. Mais d’apporter quelques connaissances dans les explosifs. On m'a donné cette mission et je souhaite la remplir comme il se doit.

Elle mit instinctivement la main dans la poche et sentit rapidement le froissement d’un bout de papier. Elle se rappela aussitôt de son bout d’indice, pensa aux paroles de l’ingénieur et conclut une chose : il ne sera pas convaincu si aisément. Il fallait lui montrer quelque chose.

- Il y a des risques qu’il y a encore des explosifs dissimulés dans l’hôpital, et donc un risque qu’ils explosent et fassent cette fois-ci des morts civils par dizaine. Je ne sais pas, imaginez un court instant que vous vous rendez à l'hôpital pour x ou y raisons, ou qu'une personne de votre entourage s'y rend ... que l'explosif explose pour x et y raisons. Je pense que vous opterez pour un noir prochainement.

Elle sortit le bout de parchemin et le tendit à Rantan. Le bout était vraiment petit et la trace d’encre restante ne devait faire que 2 centimètres tout au plus. En somme, il était difficile de déterminer si c’était un vrai indice ou si ce n’était qu’un bout de parchemin lambda…

- Votre invention ... Il déclenche des explosifs quand un intrus rentre c'est bien ça? , demanda-t-elle avec une curiosité sincère. Il semblerait que ce soit son invention qui primait sur la sécurité de Suna, il semblerait donc qu'il fallait plus parler invention et curiosité professionnelle avec ce clan plutôt que village et valeurs et déontologie du bon ninja. Est-ce un système facile à mettre en place actuellement?

Est-ce que les coupables avaient usé d'un système équivalent ? En effet, elle avait déjà pensé à des explosifs qui ne réagiraient qu'à une certaine présence mais avait cru que c'était une idée folklorique. Cependant, au vu de ce qu'elle venait de voir, peut-être que ce n'était pas si "impensable" que cela.

- J'étais là le soir du drame, j'ai tenté de sauver un des conseillers. J'avais l'impression que Les explosions .... nous suivaient. Soit les coupables connaissaient bien les protocoles, soit ils ont imaginé un système astucieux. Des explosifs se déclenchant à une certaine présence ... comme les conseillers ?

Elle sortit son bout de parchemin. Peut-être que cela pouvait être un excellent indice, et peut-être bien que ce Saibogu pourrait l'aider. Etait-il un coupable? Il pouvait l'être. Etait-il un complice? Il pouvait l'être. Etait-il innocent? Il pouvait l'être aussi. Elle devrait s'en méfier peut-être bien mais si elle se méfiait de tout le monde, elle n'avancera guère.

- Sur les lieux explosés, il ne restait plus rien. Pas un seul meuble, juste de la pierre et du sable. Et ... ce bout de papier dans un des lieux.

Elle le tendit. Ce n'était qu'un bout de parchemin avec une encre de deux centimètres maximum. En somme, très peu pour réellement deviner ce que c'était.

- Auriez-vous une machine ou une expertise permettant de savoir si ce bout de parchemin peut être une cause ou pas du tout ? Je ne souhaite pas connaître le coupable, mais comprendre le système. Je ne demande pas à vous impliquer dans l'enquête, je ne fais qu'appel à vous pour une mission lambda adaptée pour un Saibogu ... n'est-ce pas? Je promets de ne plus vous déranger après cela.

« Les Saibogu en général sont étranges. Ils ne suivent aucune règle établie … » pensa-t-elle en balayant une seconde fois la salle, en quête d’un quelconque danger explosif. Cependant, si appareil explosif, elle doutait fortement de le reconnaître tant ses connaissances dans ces bidules étaient limitées. Au vu de ses fréquentes et récentes visites, elle devrait sincèrement s’y pencher histoire de « paraître » moins bête ou perdu.

Rantan ne prit pas le bout de papier, préférant faire un énième tour de son laboratoire. Elle attendait, consciente qu’il était face à un choix crucial. Devait-elle parler ou le conseiller ? Non. Il valait mieux se taire car hiérarchiquement, elle n’était même pas « en droit » de demander quoi que ce soit aussi spontanément.

Et il parla.

- Très bien, cependant j'ai une condition non-négociable. C'est à prendre ou à laisser le choix t'appartient.

Elle n’appréciait pas cette mine soudainement sérieuse ou encore ces paroles lourdes de sens. Dans quoi allait-il s’embarquer ? Dans quoi allait-il L’embarquer ? Elle n’était venue que pour une petite et simple analyse et non un pacte avec un diable – pacte qu’elle avait déjà fait avec une certaine demoiselle aux yeux carmin -.

« Il veut rejoindre l’enquête … COOL ! Ou pas … ».

N’impliquait-elle pas un tantinet trop de monde dernièrement ? Est-ce que Kioshi risquait de se plaindre ?

«Cependant, sans aide, on ne va pas aller bien loin. Quoique peut-être a-t-il trouvé quelque chose … Hum… ». Elle réfléchissait profondément aux dernières paroles, tentant de comprendre tout ce que cela allait impliquer ou encore engendrer.

- Je n’étais venue ici que pour analyser ce simple morceau de papier. Je ne pensais pas vous impliquer contre votre gré et je ne me suis pas attendue à une implication de gré.

Certes, tous les ninjas devraient aider mais aller jusqu’à s’impliquer complètement … Elle ne s’y était guère attendue. C’était inattendu, et la mettait au pied du mur d’une certaine manière.

- Alors … Je ne refuse pas l’aide d’un Saibogu expérimenté dans l’enquête, surtout avec toutes vos machines et expertises.

En effet, il fallait être le premier idiot à refuser l’aide d’un Saibogu et de ses machines. Ces derniers pouvaient avancer dans telle ou telle analyse ou recherche bien plus vite que n’importes quels ninjas dans ce monde-ci. Du moins telle était la pensée de la jeune Kawaguchi. L’union faisait la force à son sens.

- Cependant, je ne suis pas vraiment celle en charge de l’enquête, je ne fais qu’aider.

Comprenait-il qu’elle n’était qu’un gentil petit soldat obéissant plus ou moins, du mieux qu’elle pouvait, aux ordres d’un boss ? Le souci était ce dernier même : elle ne savait pas ce qu’il aurait dit et décidé. Accepterait-il Saibogu Rantan pour analyser les différentes preuves plus rapidement ? Accepterait-il Akuzu Shinji pour accompagner la jeune femme là où elle n’osait pas poser pied seule ?

Par contre, contrairement à Shinji, elle ne connaissait pas Rantan. Elle ne savait pas donc pas à quoi s’attendre exactement.

- Yamada Kioshi, chef du Kakumeigun et également mon maître, est en charge de cette enquête. Si vous souhaitez participer et vous y impliquer, vous devez en faire la demande… Et peut-être une analyse de ce bout de papier pourrait être un bon argument pour être accueilli les bras grands ouverts ?

Même s’il était Jonin, d’un point de vue hiérarchie, Kioshi était « supérieur ». Il pouvait accepter comme refuser quel que soit le rang du ninja.

-Grâce aux vérifications de Saibogu Rantan, vous apprenez qu'il s'agit d'un fragment de parchemin explosif spécial, plus précisément d'un sceau.

Bon rp sur SNH

« Il n’en fait qu’à sa tête ? Comment cela ? » se demanda-t-elle naïvement en prenant place sur une chaise. Elle attendit donc que le Saibogu fasse ses analyses sur le bout de parchemin mystérieux, gonflant ses joues un tantinet quand il a le dos tourné ou encore lançant des regards toujours plus curieux aux environs. Elle aurait pu tenter de toucher mais non, elle craignait qu’il y ait « une explosion ».

Il termina.

Rantan se retourna vers elle, la confortant dans l’idée que ce bout de parchemin mystérieux avait son importance. Cependant, il se limita à lui donner cette information, l’invitant gentiment à signaler à son chef d’équipe que Saibogu Rantan lui rendra visite « prochainement ».

- A très bientôt Tsukiko.
- C’est une … blague ? N’est-ce pas ? Nous parlons d’une explosion, d’un attentat et vous … me dites que cela va attendre ? C’est peut-être la preuve « clé » à tout ce mystère ! Et vous êtes Jonin ?

Il continuait à bricoler. Tsukiko ouvrait grand la bouche devant cette attitude. Elle ravala sa colère et ses « insultes » pour deux raisons : il avait l’information ET il était concrètement son supérieur. Maudit grade. Et puis grade ou non, ce type semblait clairement s’en « ficher ». Et il était bien "Jonin". Le Kazekage de l'époque devait être inconscient ou un tantinet trop tendre ...

Saibogu Rantan en faisait vraiment qu’à sa tête.

- Je vais attendre que vous finissez, annonça-t-elle avec une voix exaspérée. On ira ensemble voir Yamada Kioshi, et on fera tous ensembles un point sur l’enquête, conclut-elle en maugréant.

Elle invoqua un clone des sables qui alla chercher Akuzu Shinji. En effet, s’il fallait faire un point sur l’enquête, autant le faire tous « ensembles ». Est-ce que Yamada Kioshi sera heureux que son élève ait fait appel à deux « étrangers » ? Pour seule réponse, elle haussera les épaules. Toute seule, elle serait encore à fouiller dans les décombres …

Ainsi elle resta, quittant la pièce de temps en temps pour se trouver une fontaine d’eau ou quelque chose du type pour se désaltérer. Il était quelle heure à l’extérieur ?