Tsukiko tentait misérablement de desserrer son bandage au bras. Il lui donnait des démangeaisons et collait désagréablement à sa chair brûlée. De plus la chaleur propre à Suna ne faisait qu'aggraver ces différents symptômes, lui donnant une terrible envie de tout enlever, jeter et plonger son bras dans une eau extrêmement glacée. Cependant, elle ne pouvait pas. Elle devait garder ces tissus embaumés de baumes et d'autres petits mélanges pour empêcher tout développement d'infections.

"Il m'a dit que c'était du bon travail mais je ne suis pas du tout d'accord. Ohatsu est mort alors qu'il aurait dû vivre! J'aurais dû rester à ses côtés, j'aurais dû être moins docile. Peut-être qu'il aurait pu survivre avec mon sable, peut-être que j'aurais pu découvrir l'identité du criminel ... ou des criminels" pensait-elle avec une mine bien sombre et amère.

Elle s'était pleinement engagée dans cette voie ninja avec la promesse d'être une grande Kunoichi... et elle avait failli à sa première "grande" et "importante" mission. Son échec n'était que plus flagrant quand elle voyait les rues de Suna. Ces dernières n'étaient plus aussi vivantes. Il y avait toujours le même monde, les commerces offraient toujours leur marchandise mais quelque chose dans l'air rendait l'atmosphère lourd, méfiant et chargé de terreur.

Ajoutons à cela que certains lançaient tantôt des regards admiratifs, tantôt des regards dédaigneux à l'égard des ninjas. Les premiers devaient avoir apprécié que les shinobis aient sauvé deux ou trois connaissances des flammes. Les seconds devaient tout simplement se dire à quoi servaient un shinobi du pays du vent alors que ce dernier se faisait attaquer avec une facilité déconcertante par une multitude de criminels.

"Et ils n'ont pas tord. Comment se fait-il qu'on arrive à infiltrer aussi facilement Suna? Pire, comment peut-on héberger des traîtres et espions en notre sein sans rien voir...?" se demanda-t-elle. Elle réfléchissait aussitôt à ces deux dernières questions, tentant vainement de comprendre les failles du système de Suna.

Malheureusement, elle n'était que Genin, elle n'avait pas toutes les cartes en main. Et précisément, elle était Genin ... comment était-elle censée assurer la mission donnée par son maître avec brio? Comment éviter un autre échec? Elle n'avait jamais dirigé un petit interrogatoire - même si ce n'était que de petites questions-.

Elle attendait donc au coin d'une rue, fixant l'hôpital dont une aile était complètement écroulée. Elle se répétait mentalement en tête les questions à poser, tentant de savoir si elle posait les bonnes et si elle n'en oubliait pas d'autres.

"Il faut que je sache si les conseillers sont vraiment morts, pourquoi l'explosion a eu lieu après leur départ, pourquoi n'avoir laissé personne dans la chambre des conseillers et qui était au courant de leur arrivée dans ces lieux, et de leur établissement dans l'aile ouest ... Comment je suis censée trouver toutes les informations toute seule?!"

Il lui fallait une seconde personne. Elle était allée chercher ce fameux Kurusawa Genshi, ayant demandé l'adresse de ce dernier à Kioshi avant de le quitter, mais il n'était pas chez lui. ET il était hors de question qu'elle court tout Suna pour un "coéquipier". Elle ne pouvait pas perdre davantage de temps. Elle s'était donc contentée de lui laisser un message à domicile, lui indiquant qu'ils étaient coéquipiers dorénavant et que Kioshi leur avait donné l'ordre d'interroger l'équipe médicale en charge des défunts conseillers.

Au loin, elle vit Shinji. D'ordinaire, elle était plutôt heureuse de le voir ... mais pas aujourd'hui. Elle n'était pas d'humeur à rigoler ou encore à aller à la chasse aux informations du prochain pigeon à pigeonner lors d'une soirée de jeux. Ainsi, au lieu de lui offrir son traditionnel sourire et de petits yeux brillants, elle se contentait d'un signe de main vague.

Cependant, sa main resta en suspens soudainement. Une idée germa dans son esprit. Précisément... n'étaient-ils pas récemment de petits complices pour vider les poches de deux ou trois voyous "légalement" sur des tables de jeu? Ne cherchaient-ils pas ensemble plus ou moins deux trois informations ici et là?

"Il peut m'aider" pensa-t-elle.

- SHINJI ! Appela-t-elle soudainement. Comment vas-tu? demanda-t-elle avec ce ton qui présageait d'un mauvais tour. Un mauvais tour à l'encontre d'un autre évidemment, et non envers Shinji.

Sérieux, j'avais jamais pensé qu'un gosse ça bouffait autant. Alors une dizaine... Le truc avec les mendiants c'est qu'il en faut d'abord peu pour les sustenter. Mais plus leur estomac s’agrandissait et plus ils avaient envie de manger. Du coup s'ils reprenaient des forces sous ma houlette et qu'ils devenaient également plus vifs et efficaces dans leurs recherches respectives de renseignement, il me coûtait également plus cher. J'avais beau multiplier les combats, les arnaque avec Tsuki et les missions pour tenter de les nourrir convenablement et payer en parallèle la maison que je leur avais mise à disposition, j'avais vaguement l'impression que ça n'allait pas suffire à la longue. Et il fallait que je trouve rapidement une source de revenue alternative et supplémentaire pour arriver à garder mes comptes équilibrés. Quelque chose me disait que ça n'allait pas être facile. Mais alors pas du tout! Peut-être qu'il faudrait que je m'en débarrasse d'un ou deux discrètement après tout. J'avais bien quelques noms en tête en plus...

Je m'en voulu à peu près d'avoir de telles pensées pendant que je regardais le forgeron qui entretenait Malaise comme pour mieux m'assurer qu'il ne faisait pas de bêtises avec ce présent de Taku. Il faut dire qu'il n'était pas très loquace celui-là mais bon vu qu'il travaillait avec concentration je ne pouvais pas trop lui en vouloir. J'écrasai ma cigarette sur le sol et m'en roulai presque immédiatement une seconde en me disant qu'il faudrait également que je me libère de cette addiction maintenant que le cas de l'alcool était plus ou moins réglé. Si j'y parvenais mon espérance de vie pouvait un peu augmenter même si c'était un peu étrange de raisonner ainsi en tant que Shinobi. La mort ne pouvait-elle pas frapper à tout instant?

- "Voila M'sieur!" fis le forgeron en me présentant malaise. "Ça vous convient?"
- "Il y a un peu de saleté ici encore!" fis-je en montrant un point de la lame. "Encore un petit coup et ce sera parfait!"
- "C'est pas de la saleté c'est... Bah pis après tout c'est vous qui payez!"

Voila il avait tout compris lui! Le client est roi non? Bon sur le coup j'étais sûrement en train de me faire arnaquer vu qu'il s'agissait peut-être d'une trace de doigt ou quelque chose dans le genre. Mais j'étais trop fier pour le reconnaître. Par contre j'étais aussi pratiquement fauché donc je m'empressai d'ajouter que j'étais satisfait du travail pour récupérer mon arme et économiser quelques précieux ryos. J'en profitai également pour demander de l'huile pour l'entretien de la lame car j'en étais presque à cours.

- "Vingt-trois ryos!"
- "Quoi? Voleur!"
- "C'est les prix moyens pour ce type d'arme hein? Vous pouvez toujours essayer de trouver mieux ailleurs la prochaine fois!"
- "Comptez sur moi!"

Je récupérai mon dû avant de soupeser le reste de ma bourse. Mouais, faudrait que je redouble d'ardeur dans mes combats de la soirée! Je poursuivis ensuite ma marche dans le marché puis les rues adjacentes à la recherche d'aliments bon marchés pour mes petits espions. Tant qu'ils étaient nourris, c'était l'essentiel. Pas besoin de leur servir de la bouffe top qualité non plus! Et puis s'ils n'étaient pas intoxiqués je m'en contentais après tout. Je pris néanmoins le soin de m'acheter un splendide morceau de viande pour moi avant de continuer mes emplettes.

Quelques instants plus tard le son d'une voix bien connue parvint à mes oreilles délicates et je relevai les yeux vers Tsuki. Cette dernière avait l'air plus grave que d'habitude et le ton de sa voix ne présageait de rien de bon. J'attendis qu'elle se porte à ma hauteur avant de la jauger de mon oeil valide comme si je m'attendais à ce qu'elle dégaine une lame pour me l'enfoncer dans le coeur.

- "Heu... Salut Tsuki!" fis-je avec méfiance. "Jusqu'à maintenant tout va très bien merci! Enfin je me suis fait arnaquer par un forgeron mais ce serait pas la première fois..."

Je sentais que quelque chose la préoccupait sans toutefois parvenir à dire quoi. Du coup...

- "Et toi comment tu vas? Qu'est-ce que tu fais par ici? Je peux t'aider peut-être?"

J'espérais qu'elle allait me dire que tout allait bien et qu'elle n'était pas dans les ennuis jusqu'au coup. Parce que j'avais un peu d'autres chats à fouetter pour l'instant même si je me ferais évidemment un devoir de l'aider...

- Et alors? répondit-elle lorsqu'il disait avoir été arnaqué par un forgeron.

Le forgeron, une personne qu'elle n'avait plus vue depuis bien des mois. Lorsqu'elle habitait encore chez son père, c'était ce dernier et son demi-frère qui se chargeaient de réparer les armes ou encore d'en racheter. Et maintenant, chez Kibo, elle se contentait juste d'utiliser deux trois huiles pour maintenir les armes en bon état. Il faut dire que les membres du clan utilisaient très peu ces armes.

Le désert était leur arme.

- Tu as assez pour te nourrir, t'habiller, te loger et j'en passe. Alors deux ryos de plus, deux ryos de moins ... , déclara-t-elle en arquant ses sourcils.

Oui, ils n'hésitaient pas à se rendre aux tables de jeu et tricher par-ci, par-là, et gagner ainsi un bon petit paquet. A moins de nourrir d'autres bouches, les gains étaient largement suffisants pour qu'un ninja lambda ait un confort de vie moyen. Elle-même commençait à accumuler assez pour clairement envisager de louer un petit appartement plus ou moins douillet. Elle pourrait tout autant économiser et faire appel aux casernes attribuées aux ninjas, mais ces dernières n'étaient guère confortable et se limitaient à une pièce et la salle d'eau.

- "Jusqu'à maintenant tout va très bien" ... je vais me sentir vexée. Comme si je t'entraîne que dans des ennuis mais je vais bien. J'ai ... besoin de ton aide actuellement pour une mission. J'aide dans l'enquête pour l'attentat et actuellement, j'ai pour tâche d'interroger l'équipe médicale.

Elle fit une petite pause, tentant de voir si ses paroles avaient fait mouche dans l'esprit du borgne. Elle était certaine que oui car des deux, c'était clairement lui qui aimait les risques et l'inconnu, qui aimait faire face à tout cela assez courageusement - ou stupidement, à déterminer selon le cas et la situation-.

- Pour te résumer la situation ! Les trois conseillers ont été amenés à l'hôpital par des ninjas, dont j'en faisais partie, et ils ont été pris en charge par une équipe médicale. Cette dernière a été la seule à voir les conseillers avant que l'aile où ils étaient n'explose. Etrangeté dans l'affaire, en dehors des conseillers, personne n'est morte. Donc ils étaient seuls, dans une aile entière.

Elle préférait donner toutes les informations à son coéquipier du jour pour interroger correctement l'équipe médicale. Elle aurait pu se taire, garder beaucoup d'informations et tant d'autre chose en ces temps troubles où n'importe quel ninja semblait être le potentiel ennemi et coupable, mais comment être efficace seule? Comment être efficace sans partager toutes les ressources au sein d'une équipe?

C'était un quitte ou double, voilà tout.

- En plus de les interroger, je voudrais aussi mieux inspecter les lieux, savoir comment ça a pu exploser. Après cela... on verra! J'ai besoin d'un coéquipier pour cela, quelqu'un qui m'aidera à mieux observer la réaction de chacun, à poser des questions complémentaires et tant et tant d'autres choses ! Qui de mieux que mon partenaire dans le crime hein? Finit-elle avec un petit sourire espiègle. Suis-moi!

Et déjà elle le prit par la main pour le pousser jusqu'à l'hôpital. Elle ne lui laissait guère le choix en somme. Et de toute façon, avait-il plus "important" à faire que d'enquêter sur la mort de trois conseillers?

Ils entrèrent dans le bâtiment dont une aile était complètement effondrée. A l'intérieur, les différents professionnels de la santé s'activaient furieusement entre les blessés, les patients lambdas, les familles... Comment étaient-ils censés trouver qui que ce soit là-dedans? Elle finit par se diriger vers ce qui semblait être l'accueil - une dame restait "statique" derrière un bureau, s'affolant devant des feuilles ou devant les questions des visiteurs.

- Bonjour, nous sommes des ninjas en charge de l'enquête sur l'explosion. Nous aurions besoin de parler avec le médecin en chef qui était en charge des conseillers, s'introduisit immédiatement Tsukiko avec un ton qui se voulait aimable et des traits accueillants.

La dame la jaugea un court instant, s'attardant sur la chevelure rose un certain moment avec un air circonspect. Sans plus un mot, elle se leva et les conduisit directement au médecin chef qui était dans son bureau. Elle les fit patienter à l'extérieur un court instant, le temps d'annoncer leur venue à ce "chef", puis revint pour leur dire qu'ils pouvaient rentrer.

Tsukiko s'avança, cachant tant bien que mal sa nervosité naissante. Comment était-elle censée commencer?

- Bonjour, je me nomme Kawaguchi Tsukiko et voici mon collègue, Akuzu Shinji. Nous sommes ici pour vous poser quelques questions au sujet de la mort des conseillers. Tout d'abord, confirmez-vous avoir été le médecin en chef de l'équipe médicale en charge d'établir un constat sur la santé des conseillers, lorsqu'ils étaient admis à l'hôpital. Ensuite, je voudrais que vous me racontiez cette soirée, ce que vous faisiez, ce que vous avez vu, les rencontres faites ainsi que les événements habituels comme inhabituels qui vous ont "marqué".

Commençait-elle correctement? Voilà la question qu'elle se posait dans un premier temps.
Quant à son ton, elle le maîtrisait plus ou moins. A force de tenter de soutirer telle ou telle information sur telle ou telle personne dans un bar, à tenter de délier la langue de tel ou tel barman sur la "solidité" et la "confiance" d'une table de jeu, elle avait fini par développer de vrais talents de "faire semblant". Paraître maîtriser un tantinet la solution, alors qu'en fait, elle ne maîtrisait rien.

Je haussa un sourcil de surprise lorsque Tsuki me demanda qu'est-ce que ça pouvait bien faire que je me sois fait arnaquer de quelques ryos. Voila qu'elle se mettait à défendre le forgeron plutôt que moi, son partenaire de crime. Sur le principe elle avait raison et la perte de quelques pièces n'était pas catastrophique. Mais c'est nous qui subtilisions habilement l'argent des autres et pas l'inverse. Je pris donc un air grave en levant un doigt tel celui qui est sur le point de faire une déclaration de grande importance et tiens à ce que cela soit remarqué:

- "Et alors?" répétai-je sur un ton désapprobateur. "Et alors ce n'est pas parce que je gagne bien mieux ma vie qu'avant que je dois accepter de me faire arnaquer, voila! Et puis je fais pas dans l'humanitaire, moi!"

Et puis surtout j'avais besoin de ces ryos pour mes espions en herbe afin de leur garantir à manger et surtout un toit ou dormir. J'hésitai un instant à en parler à Tsuki puisqu'elle aurait sûrement apprécié pouvoir bénéficier de ce réseau d'information que j'avais durement mis en place. Mais elle ne m'en laissa guère le temps et enchaîna par une petite pique sur ce que j'avais laissé sous entendre précédemment, à savoir que ma journée pouvait fort bien s'assombrir en fonction de ce qu'elle me demandait. Je me passai une main gênée derrière la tête tout en me fendant d'un sourire éclatant:

- "Allons je rigole tu le sais bien!" fis-je sur un ton apaisant.

Elle m'exposa ensuite la raison de sa présence, à savoir le besoin d'une aide pour accomplir une mission. Et quelle mission! Il s'agissait en effet de trouver des informations sur les attentats qui avaient ensanglantés les nuits de Suna récemment. Ça tombait vraiment bien dans la mesure où je m'intéressais également au sujet dans une moindre mesure. J'avais demandé aux gamins de laisser traîner leurs oreilles pour recueillir des informations à ce sujet mais pour l'instant je n'avais rien trouvé de très probant. Prendre une part plus active dans ces recherches me séduisait donc au plus haut point d'autant plus que je n'avais pas grand chose de mieux à faire de ma journée...

Je la laissai donc m'exposer la situation tout en me passant une main sur le menton comme pour mieux marquer mon intérêt et la réflexion qui m'habitait. Ainsi donc les conseillers avaient pu être sauvés mais avaient trouvé la mort lorsque l'aile dans laquelle ils se trouvaient à l'hôpital avait été soufflée par une explosion. Ils avaient d'ailleurs été les seules victimes de cette tragédie qui ne découlait certainement pas du hasard. Le fait qu'on attente deux fois à leur vie relevait plutôt de l'acharnement que d'un simple concours de circonstance. Tsuki ajouta qu'elle voulait également inspecter les lieux et qu'elle avait donc besoin d'un coéquipier pour ça. Vu l'ampleur de la tâche je comprenais qu'elle désirait de l'aide.

- "Tu peux compter sur moi!" m'empressai donc de répondre. "Je ne sais pas si je suis la personne la plus indiquée pour ce genre d'enquête mais je ferai mon maximum pour t'épauler! Et puis je suis curieux de savoir ce qu'il s'est vraiment passé cette nuit-là..."

À peine avais-je terminé ma phrase qu'elle me capturait la main pour m'entraîner à sa suite en direction de l'hôpital et je compris qu'elle ne me laissait pas vraiment le choix de toute façon. Elle semblait vraiment pressée de mener cette mission à bien tandis que j'étais plus nonchalant lorsqu'il s'agissait de remplir les objectifs que Suna m'assignaient. M'enfin... En chemin j'en profitai pour lui glisser quelques mots lorsque j'étais certain qu'elle m'écoutait:

- "En fait je dois te parler d'un truc aussi Tsuki: tu sais quand tu m'as dis que j'avais pas besoin de ryos en trop? Bah en fait, si! J'ai recruté des gamins pour espionner pour moi alors si un jour tu as besoin d'infos viens me voir d'accord? J'en mettrai quelques-un à ta disposition! C'est la moindre des choses après tout nous sommes associés par vrai?"

Je ne sais pas si elle pu m'entendre dans sa précipitation mais quoi qu'il en soit nous étions à la réception de l'hopital quelques minutes plus tard et la Kawaguchi se hâta d'aller nous présenter à l'accueil avant d'exposer les raisons de notre présence ici. Pendant qu'elle s'occupait de ça je jetais des regards curieux autours de moi. Je ne me rendais que rarement en ce lieu car je préférais toujours m'occuper de mes blessures seul. Je ne faisais pas vraiment confiance à ces charlatans qui se disaient médecins et s'empressaient de vous sucer tout vos ryos dès qu'ils en avaient l'occasion. Sans parler de leurs airs condescendants à souhait. Bon d'accord j'avais sûrement une image biaisée du corps médical mais n'empêche qu'on était jamais mieux servis que par soi-même...

On nous conduisit rapidement dans le bureau du médecin chef et je laissai à nouveau Tsuki prendre la parole pour nous présenter puis questionner l'intéressé. Je lui adressai toutefois un vague signe de la tête lorsqu'elle déclina mon identité et croisai ensuite les bras d'un air patibulaire sans le quitter du regard pour guetter les réactions du type. Si Tsuki se concentrait sur les réponses qu'elle demandait, je préférais me focaliser sur les expressions du médecin pour chercher un quelconque signe de nervosité qui pourrait signaler son implication dans cet attentat. Après tout il était le chef de ces lieux et il devait forcément savoir que les conseillers étaient seuls dans une aile.

- "Nous aimerions aussi savoir pourquoi vous avez dédié une aile entière de l'hopital à ces trois conseillers? Est-ce de votre fait ou quelqu'un vous a demandé qu'il en soit ainsi?" me risquai-je néanmoins à ajouter quand ma partenaire eut terminé sa tirade.

J'adressai ensuite un regard furtif à Tsuki tout en haussant les épaules, l'air de dire: "bah quoi?"...

Le vieil homme était assit là derrière son bureau, entrain de remplir des dossiers d'admission. Il observait temps à autre par la fenêtre à sa droite, scrutant les décombres de cette tragédie. Il se demandait comme une telle chose avait pu arriver. Durant sa vie de médecin que ce soit à Suna ou dans le reste du monde, il avait vu nombre d'atrocités toutes plus ignobles les unes que les autres. Mais celle-ci les surpassait toute.

La porte de son bureau retentit alors, il sursauta en redressant la tête. Sa secrétaire, une Kunoichi médicale; apparu pour lui annoncer l'arrivée de deux ninjas chargés de l'enquête sur l'attentat. Il s'attendait à la es voir venir depuis un moment. Maintenant qu'ils étaient là, il essaierait de leur apporter son aide dans leur quête de la vérité. Il autorisa leur entrée tout en demandant à la femme de refermer la porte délicatement. Les bruits trop brusques le faisait sursauter. Le pauvre homme était cardiaque.

"Kawaguchi Tsukiko et... ? Akuzu Shinji ? Bonjour. Je suis encore un peu stressé par toute cette histoire... Enfin. Et bien, cette soirée se déroulait comme toutes les précédentes jusqu'à ces explosions dans le village. Quelques minutes après, nous avons reçu l'ordre d'envoyer des Eisei nin sur place, mais ils ont eu beaucoup de mal à rejoindre les sites, si bien que les ninjas sont arrivés avec les conseillers et les civils blessés avant même que nos médecins prêtent main forte. Vous savez, dans ce genre de situation, on ne fait pas attention à tout ce qui nous entoure, on se concentre sur les blessés..."

Il marqua un arrêt en frottant sa barbe.

"C'est que cela peut paraitre étrange, mais le protocole de sécurité pour ce genre d'événements et fait ainsi. Les conseillers, Kage et tout autre haut gradés du village d'importance stratégique doivent être placée à l'écart, comme en quarantaine afin de protéger les autres patients, ainsi qu'eux mêmes. Avec la découverte de cette ile, et les maux des Furyous, nous sommes débordés... Nous avons commis une erreur en les plaçant tous les trois aux même étage, normalement nous aurions du les mettre à des endroits différents, mais... nous étions débordés. Rinto Yogan été venu s'assurer de leur sécurité... Tout avait l'air en ordre."

Il s'arrêta encore une fois, et reprit la parole en frottant ses lunettes avec un tissu trainant sur son bureau, puis il repensa à un élément.

"Je me souviens, il y a quelques mois... Nous avons enregistré un incident. Une vitre du hall principal a été brisée. Nous avons fait l'inventaire des équipements et médicaments, mais comme rien ne manquait, nous avons conclu que ce devaient être des gamins... Mais maintenant que j'y pense, vue la puissance des explosions... quelqu'un a pu pénétrer dans l'hôpital pour le piéger... cette nuit là."

Ajouta-t-il.

"Enfin, si je peux être utile en quoi que ce soit d'autre..."

J'écoutais les explications du médecin en jetant de temps à autre des regards à Tsuki pour tenter de percevoir ce qu'elle pensait des explications de l'homme en face de nous. Ce dernier semblait avoir été choqué par les derniers événements et porter quelques séquelles mentales à cause de ces événements tragiques. Je ne perçu nulle trace de duplicité en lui et il semblait disposé à nous raconter la plus simple vérité sans chercher à se distancer de l'erreur qui avait été commise, à savoir regrouper les conseillers en un seul et même endroit. Mais je n'étais pas un ninja senseur et je pouvais très bien me faire berner sans même m'en rendre compte. Toutefois je ne voyais pas vraiment ce qui pouvait le pousser à nous mentir en cet instant alors qu'il souhaitait sûrement autant que nous comprendre ce qui était arrivé cette nuit-là.

La présence de Yogan attira particulièrement mon intérêt d'autant plus que j'avais déjà entendu ce nom quelque part. Il me fallut quelques instants de recherches dans ma mémoire étriquée pour me rappeler en quelles circonstances. Ce Yogan était un Jônin réputé pour ses capacités de senseurs et en Genjutsu. Il était connu dans le village et assistait sauf erreur aux réunions du conseil pour déceler des traces de duplicité ou plus simplement la présence de mensonges. Ainsi donc ce type doué dans la sensorialité avait pu se laisser berner et passer à côté des explosifs qui avaient coûtés la vie aux conseillers? C'était plutôt étrange pour un ninja de ce niveau mais ça restait néanmoins possible, personne n'était infaillible. Je notai donc cette information sur un bloc note que je me permis de subtiliser sur une table. Ce point méritait sûrement d'être creusé...

*S'il s'est fait berné c'est qu'il n'est pas à la hauteur de sa réputation ou encore qu'il a volontairement fermé les yeux...* songeai-je en terminant ma prise de notes. *Dans un cas comme dans l'autre ce n'est guère réjouissant!*

La deuxième chose qui attira mon attention fut l'incident qui s'était produit il y avait quelques mois de cela, à savoir une infraction dans l'hopital. Le médecin y alla même de sa petite hypothèse sur le fait que quelqu'un avait peut-être piégé l'aile touchée par la déflagration cette nuit-là. Si c'était le cas il fallait partir du principe que cette opération terroriste avait été planifiée longtemps à l'avance. Et que rien n'avait été au hasard puisque le ou les responsables avaient prévu toutes les éventualités. Les conseillers auraient du trouver la mort dans l'attaque initiale et pourtant on avait prit soin d'anticiper leur éventuelle survie et leur transfert à l'hopital. Mieux encore, on savait où ils allaient être placés puisque l'explosion avait été provoquée précisément dans la partie de l'établissement où ils se trouvaient. Soit c'était un merveilleux hasard, soit le ou les responsables connaissaient les procédures dans ce genre de cas. Ce qui pouvait exclure une participation étrangère, du moins en partie...

- "Merci pour ces informations!" fis-je une fois qu'il eut terminé son monologue. "Pourriez-vous m'accorder quelques instants avec ma partenaire je vous prie? Nous allons vite revenir mais nous devons discuter de certaines choses..."

Après m'être assuré que ça ne le dérangeait pas - de toute façon nous ne lui laissions guère le choix - je m'éloignai avec Tsuki pour rejoindre le couloir. Je jetai un regard autours de nous comme pour m'assurer que personne ne s'intéressait à nous ou à la conversation qui allait suivre et me penchai un peu plus vers elle:

- "Alors on a Yogan qui vient inspecter les lieux et qui passe à côté des explosifs malgré toutes les capacités qu'on lui prête. Ça ne te semble pas étrange Tsuki?" demandai-je, pressé de recueillir son avis. "Un type aussi doué que ça qui n'arrive même pas à percevoir un danger aussi basique, je ne sais pas... J'ai un peu de la peine à croire qu'il n'a pas vu le danger venir d'autant plus que l'aile n'était pas si énorme que ça quand on y pense. C'est quand même un sacré manque de jugeote surtout que c'était les conseillers qui étaient pris pour cible. C'est le genre de chose qui mérite qu'on prenne un maximum de précautions tout de même..."

Je balayai une nouvelle fois les environs du regard avant de reprendre après une courte pause:

- "Et puis il y a cette histoire d'infraction! Si quelqu'un est effectivement venu poser des explosifs des mois à l'avance il faut partir du principe que cette opération a été minutieusement planifiée puisqu'on a envisagé le survie des conseillers et leur passage à l'hopital. On savait même où ils seraient placés donc le ou les responsables devaient bien connaître les procédures. S'il y a eu une aide étrangère au village on peut quand même partir du principe qu'il y a un traître ou plus dans nos rangs, tu en penses quoi? Je vois mal un étranger connaître nos procédures d'urgence..."

J'écoutais ensuite son avis et lorsque nous eûmes fini de discuter nous retournâmes voir le médecin chef. J'avais quelques questions supplémentaires à lui poser et Tsuki me laissa le soin de commencer, ce que je fis:

- "Nous aimerions savoir combien de temps avant les explosions Yogan a quitté les lieux? Et ensuite qui connaît les procédures d'urgences à part vous et le personnel soignant? Je suppose qu'elles ne sont pas mises entre les mains du premier shinobi venu et que seules les personnes ayant un certain niveau d'accréditation y ont accès n'est-ce pas? Enfin, où vous trouviez-vous au moment de la déflagration? Vous étiez le médecin responsable des soins qu'on portait aux conseillers alors pourquoi n'étiez-vous pas à leurs côtés? D'autant plus qu'ils n'avaient pas été admis depuis longtemps n'est-ce pas?"

je marquai ensuite une pause pour lui laisser le loisir de répondre avant de reprendre:

- "Pourrions-nous également avoir accès au rapports concernant les explosions ou alors ce que les premiers enquêteurs vous ont dit à leur sujet? Est-ce que l'on sait ce qui les a provoqué? La moindre information pourra nous être utile..."

Je m'effaçai ensuite quelque peu pour laisser le soin à Tsuki de reprendre la conversation à son compte et de poser les questions qui lui venaient à l'esprit. Le tout en continuant d'observer avec intention les expressions de notre interlocuteur...

Citation :

PS : petit récapitulatif des couleurs & polices utilisées pour plus de clartés !
- le gras noir = les pensées de Tsukiko, les éléments qu'elle n'oubliera pas facilement.
- le gras bordeaux = ses paroles

Tsukiko écoutait attentivement le médecin et se notait mentalement toutes « anomalies » ou « zones d’ombre ». Elle n’aimait guère perdre son temps à noter toutes ces choses. A défaut d’avoir une force physique exceptionnelle ou des talents ninjas exceptionnels, elle avait plutôt une bonne mémoire ainsi qu’une bonne capacité d’analyse. Du moins, elle aimait se le dire. En pratique, elle n’en était pas certaine ... mais cette enquête était une excellente occasion pour réellement connaître ses forces comme ses faiblesses.

Ainsi, dans son calepin mental, la demoiselle se notait les éléments suivants :

• Ce médecin était extrêmement stressé, et suintait l’innocence. Effectivement, son corps trahissait une inquiétude constante – séquelle de l’explosion – et ses yeux comme paroles ne déviaient pas, ne flanchaient pas. A moins d’être un menteur hors pair, il y avait peu de chance qu’il soit le coupable.
  
• Il avait reçu l’ordre d’envoyer les Eisei-nin. Tsukiko avait ses doutes sur la personne en charge de prendre de telles précautions mais elle lui demandera tout de même le détail, ainsi que la liste de toute personne avec qui il avait parlé…jusqu’à l’infirmière à qui il aurait gueulé pour une broutille !

La suite eut le don de lui faire arquer les sourcils. En effet, les détails suivants la laissèrent perplexes tantôt parce qu’ils lui semblaient « stupides », tantôt parce qu’elle avait la sensation qu’ils démentaient ce qu’elle avait vu.

Le protocole fut le premier élément à la « gêner ». En effet qui avait eu l’idée de laisser seul des hauts placés dans une aile entière, sans garde pour la sécurité et médecin pour s’assurer de la stabilité de leur état ? Il ne faut pas oublier que les conseillers étaient âgés pour la plupart et donc ils étaient plus « fragiles ». Plus important, elle-même n’était pas au courant d’un tel protocole … ainsi « tout le monde » n’avait pas accès à une telle information.

• Qui avait pu mettre un tel protocole en place ? Qui en était au courant ? De plus, à quand remonter l’établissement de ces protocoles ?

Elle tilta également au mot « erreur ». Précisément, s’il existait un protocole, l’objectif premier aurait été de suivre ces règles établies. Certes l’erreur pouvait être humaine … mais celle-ci avait coûté à la vie de trois conseillers. De plus, l’erreur était peut-être humaine mais le médecin était accompagné d’une équipe entière. Personne n’avait pensé appliquer les protocoles ? De cette réflexion découlait de nouvelles questions :

• Qui faisait partie de l’équipe médicale ?
  
• Qui a ordonné de mettre les trois conseillers dans une seule aile ?
  
• La personne à l’avoir ordonné avait-elle précisé l’aile ouest en particulier ou était-ce juste un choix « hasardeux » ?

Enfin, venons-en au point qui contredisait les souvenirs de Tsukiko : le médecin prétendait que le ninja Rinto Yogan s’était assuré de la sécurité des conseillers. Elle n’avait aucun souvenir que ce ninja était monté voir les conseillers … était-ce bien le même ninja qui les avait accueilli ? Si oui, non il n’était pas monté quand elle avait amené Ohatsu. Si non, il fallait alors ajouter cet élément dans la liste des suspects. Cet élément apportait son lot d’interrogation :

• Comment Yogan s’était-il assuré de la sécurité des conseillers ?

Enfin, le médecin clôtura avec un incident qui avait eu lieu il y a quelques mois. Tsukiko ne put s’empêcher de chercher éventuellement un lien avec d’autres incidents comme la mort mystérieuse d’un garde… Il fallait mettre en place une chronologie scrupuleuse et annoter chaque lieu attaqué. Il fallait « retracer » le chemin du, ou des, criminel(s) et tenter de comprendre la raison de ces explosions.

• Il lui fallait la date exacte de l’incident.

Pensive, elle suivit son coéquipier pour parler en privé. Elle le laissait exposer ses soupçons et soupira devant ce casse-tête.

- Le souci avec Yogan … Si c’est le ninja que j’ai vu quand j’ai amené le conseiller Ohatsu … Je ne sais pas. Lorsque l’équipe médicale était revenue et qu’elle a discuté avec lui et la Kazegage, il s’était dirigé vers l’aile. Il a failli mourir … Je veux dire, s’il était complice ou le cerveau de l’affaire, il ne se serait pas avancé. Cependant, tu as aussi raison : comment un senseur de sa trempe n’a-t-il pas « senti » le danger ? A-t-il fermé volontairement les yeux ou alors les criminels ont-ils usé d’un stratagème ne nécessitant aucun chakra comme des parchemins explosifs ? Mais … il en faudrait en grande quantité …

Elle soupirait. Soit du chakra avait été usé et donc Yogan aurait dû sentir, soit c’était un mécanisme sans chakra et donc cela nécessitait une grosse artillerie et coûteuse – car si personne n’avait rien remarqué d’anormal, comme une bombe capable d’exploser une aile, la bombe devait être sacrément moderne -. Pour cette dernière hypothèse, le monde ninja avait-elle une telle « technologie » en main ?

Ils retournèrent auprès du médecin et Tsukiko laissa Shinji parler. Il avait déjà embrayé sur une bonne partie de ses interrogations, mais pas toutes.

- Pourriez-vous également me dire qui composer l’équipe médicale en charge des médecins, ainsi que me faire une liste de toutes les personnes avec qui vous êtes rentrés en contact dernièrement … allant de la personne vous ayant donné l’ordre d’envoyer les medic-nin qu’à l’infirmière a qui vous auriez demandé un simple verre d’eau ?

Elle laissa un court instant de répit au médecin afin qu’il organise ses idées.

- Je me permets de vous interrompre mais j’ai des questions sur le protocole. Vous avez précisément un protocole et vous avez commis une erreur malgré tout … qui a ordonné de placer les trois conseillers dans l’aile et pourquoi cette aile en particulier ? Pour en terminer avec le protocole, a-t-il été établit il y a longtemps ? Par qui ?

Enfin, elle ferma les yeux pour faire la demande la plus « dure ». Son maître avait entre autre demandé à s’assurer que les conseillers étaient bel et bien morts …

- Après cette entrevue, je souhaiterai que vous m’emmeniez jusqu’aux corps des conseillers s’il vous plaît. Je veux avoir la preuve que c’est bien, ainsi que d’entendre de votre bouche, ou la personne en charge d’établir les morts, que c’est bien leur corps qui repose dans la morgue et non celui d’un autre. Vous nous accompagnerez également au lieu d’explosion pour nous indiquer exactement où étaient couchés les conseillers.

Cette demande d’examen du corps avait plusieurs objectifs. Dans un premier temps, c’était évidemment s’assurer que les conseillers étaient morts et que leur corps était là et non l’objet d’une quelconque expérimentation de criminels. Egalement, tenter de trouver des « indices ».

Il y avait bien un souci avec l’explosion : cette dernière avait suivi comme la peste les conseillers. Soit le criminel était visionnaire, soit il était un excellent … senseur au point de tracer chaque mouvement, soit le corps des conseillers agissait comme déclencheur à certains mécanismes. C’était les deux dernières hypothèses qui avaient un certain poids pour la jeune Kawaguchi car le visionnaire … elle se refusait de s’imaginer comme une parfaite poupée ayant effectuée chaque action d’un criminel !

Quant à l’emplacement des conseillers avant l’explosion, elle ne savait pas vraiment si cela avait de l’importance. Cependant, bâtisseuse et architecte dans l’âme – un tantinet perfectionniste et accro au détail – elle avait besoin de chaque élément pour bien se représenter la scène et découvrir des incohérences ou, déterminer le comment du pourquoi. Par exemple, quelle était la source de l’explosion ? Est-ce que les brûlures sur les corps des conseillers – membres démembrés ou calcinés même – correspondaient avec l’origine de l'explosion ? Y avait-il eu un déplacement, un combat ? Tant de questions…

- Je me rends compte que cela fait beaucoup d’informations mais je vous prie de rester concentrer et de n’omettre aucun détail. Il faut qu’on retrouve les coupables avant qu’ils ne commettent d’autres méfaits ou vivent sans connaître la justice de Suna.

Spoiler:

Les questions des deux genin étaient judicieuses, néanmoins le vieux médecin était incapable de répondre à la plupart d'entre elles. Surtout celle concernant les corps des conseillers. Aussi bienveillant pouvait il être qu'il ne s'empêchait de penser que leurs demandes étaient pour certaines assez idiotes. Il replaça correctement ses lunette et reprit la parole.

"Il y a quelque chose qui dû vous échapper quant à l'autre aile de l'hôpital... Comment pourrais je vous montrer le lieu de l'explosion, les corps ou vous faire part d'indices que nous aurions relevé, nous ou d'autres enquêteurs..? Cette partie de l'hôpital n'existe plus aujourd'hui, l'explosion a tout ravagé, il ne reste pour ainsi dire que ses fondations, et encore, ce qu'il en reste. Alors les corps des défunts conseillers... Nous n'en avons retrouvé aucunes traces, malheureusement. L'équipe en charge des conseillers cette nuit là ne pourra rien vous apprendre de plus que moi, tous autant que nous sommes, nous n'avons rien remarqué d’inhabituel, nous sommes des médecins..."

Il s'arrêta de parler et observa les deux jeunes gens au dessus de ses lunettes avant de continuer.

"Nous ne sommes pas restés avec eux parce que le protocole est ainsi. Leur pronostic vital n'était pas en jeu. Ils étaient blessés, inconscients. Nous leur avons porté les premiers soins, avons examiné qu'ils ne soient victime d'aucun autre maux de type hémorragie... Ils étaient plutôt en forme pour des personnes ayant subit des explosions de cette violence. Une fois leur état de santé rassuré, nous devions simplement les observer. Encore une fois, nous sommes de médecins, pas des gardes; et il y avait d'autres personnes à traiter, certes moins importantes d'un point de vue politique, mais toutes aussi irremplaçables d'un point de vue humain."

Une nouvelle pause, et il reprit. Il délivrait ses dernières informations aux deux enquêteurs. Des informations qui ne leur seraient pas d'une grande utilité.

"Les protocoles ont été mis en place à la création de Suna sous la direction d'un Eisei nin qui est décédé aujourd'hui. Mais que ce fut ce protocole ou un autre, je doute que les conseillers aient pu en réchapper. Il s'agit seulement d'un miracle que l'aile n'est pas abritée d'autres patients. Si nous serions en guerre, protocole ou pas; cette aile aurait été réquisitionnée pour soigner les blessés... Comprenez vous ? Enfin, vous pourrez avoir accès à tous les dossiers que vous voulez. Tout au moins ceux autorisés à la consultation."

« Donc l’aile que j’ai vu démoli n’était pas le bon ?! » constata-t-elle avec surprise.

Elle avait vu que les explosions avaient été puissantes mais elle ne savait pas qu'elles avaient été assez puissantes pour réduire en cendre tout un bâtiment ainsi que trois corps! De cette révélation une multitude de questions et ainsi que des craintes:

Les conseillers étaient-ils morts ou vivaient-ils encore? L'un comme l'autre, où seraient-ils? Servaient-ils de cobaye pour des expériences nécromants ? Elle avait vent de quelques pratiques interdites sur le corps humain, vivant ou mort, afin de développer des techniques puissantes et, ou, interdites. Ou alors cherchait-on à extraire par X et Y manières des informations cruciales sur Suna si ces derniers étaient vivants quelque part?

Enfin, qui avait assez de force ou de moyen pour réduire en cendre un tel bâtiment? Elle ne s'y connaissait guère en explosion mais les conséquences de celles de l'attentat des conseillers lui paraissaient démesurées. Peut-être qu'une consultation auprès d'un spécialiste de l'explosion ne serait guère de refus?

- Je comprends tout à fait. Je vous remercie pour votre aide ainsi que pour tout ce que vous avez fait le soir de l’explosion, conclut-elle avec une douce voix où transparaissait réellement la gratitude de la dame.

Tsukiko aurait voulu être une médic-nin malheureusement, elle n’avait aucun talent la dessus ou plutôt son sable et l’univers entier semblaient contre elle. Elle aurait préféré rester à l’arrière pour protéger et soigner ses alliés, mais malheureusement son sunaton démontrait plus de capacités pour la défensive et l’offensive que pour le retrait. La dame qui fuyait les combats avait comme plus fidèle arme une masse sableuse avide d’action et de sang… belle ironie du sort. Une ironie qui la frappait à chaque fois qu’elle voyait ces blouses blanches.

« Au moins, je pourrais un jour les protéger » pensa-t-elle, se promettant de prendre du temps prochainement pour des techniques défensives de masse et non se contenter des techniques offensives de son clan. La nuit de l'attentat, ce genre de techniques aurait pu être d'une grande utilité, voire même protéger les conseillers.

Elle lança un regard à Shinji, cherchant à savoir si le borgne avait des questions supplémentaires. Elle en doutait fortement et n’attendit que quelques secondes avant de faire demi-tour et quitter la pièce. Il n’y avait rien à demander de plus car le médecin ne savait rien du tout. Il ne savait rien mais son ignorance avait tout de même semé des doutes et soulevé des hypothèses dans l’esprit de la jeune femme.

- Je voudrais tout de même examiner ce qu’il reste de l’explosion, sur les quatre sites, soit l’hôpital et les quartiers où habitaient les conseillers. On fait une première visite de ce site et après, on se fait un petit point tranquillement, dans un lieu calme. dit -elle dès qu'ils quittèrent la pièce.

Elle était de plus en plus suspicieuse. Plus elle avançait dans l’enquête, et plus elle se rendait compte à quel point Suna était faible et vulnérable. Chaque mur pouvait abriter un traître ou un criminel. Chaque personne pouvait être un allié de cette gangrène qui ne voulait que détruire ou s’emparer de Suna. Et chacun pouvait se cacher aisément. Elle ne se sentait plus du tout en sécurité. Personne ne l’était réellement.

Est-ce que Shinji ressentait la même chose ? Comprendra-t-il que le « lieu calme » voulait dire un lieu où ils ne risquaient pas d’être entendu ou d’être vu par quiconque ? Devenait-elle paranoïaque ? Peut-être bien mais Elle en avait tous les droits de l’être au vu de la situation. Malheureusement, contrairement aux civils, elle ne pouvait révéler ce visage-ci. Il fallait qu’elle reflète cette figure de ninja maîtrisant la situation – plus ou moins – et s’activant frénétiquement pour trouver le coupable. A nouveau, et à contrecœur, elle revêtit ce masque neutre.

- Voilà un médecin fort sympathique et très impliqué. Il est complètement traumatisé par les explosions, il ne cessait de sursauter au moindre bruit.

Elle ne put s’empêcher de repenser à la réaction de Kioshi dernièrement. Ce dernier se montrait également très sensible et attentif au moindre bruit, à croire qu’il craignait encore quelques explosions mortelles visant encore un ou deux hauts gradés. Le prénom Kioshi lui rappela également le but de sa mission : trouver des indices. Elle n'en trouvait aucune. Son sentiment d'être inutile et faible ne faisait que s'accentuer. Elle allait encore rater une mission, et encore avouer cet échec.

« Je ne peux pas. Il faut trouver quelque chose. Quelque chose doit traîner quelque part … Un crime ne peut pas être parfait ! » pensa-t-elle rageusement, animée soudainement d'une nouvelle volonté, brûlant et réduisant en cendre le désespoir grandissant.

Il fallait qu'elle trouve le criminel ou le groupe de criminels. L'échec n'était pas permis.

- Pour le coup, je t’ai traîné pour rien … J’espère sincèrement que je ne t’ai pas dérangé pour la journée. Quelles étaient tes projets pour le coup ?

Elle parlait de la pluie et du beau temps, se refusant de faire le moindre commentaire sur cette enquête sans s’assurer d’être dans un lieu « sûr ». Elle espérait que Shinji en ferait de même, autrement, elle le ferait taire d’une manière ou d’une autre.

- Je pense qu’on devrait sortir de l’hôpital et examiner de l’extérieur. S’il ne reste que les fondations, on ne risque pas de voir grand-chose quelque que soit l’étage, conclut-elle avec cette voix ne témoignant d’aucune émotion. Elle adoptait un ton « professionnel ».

Un ton dont elle n’avait guère l’habitude et qui la mettait un tantinet mal à l’aise. Depuis quand était-elle aussi sérieuse ? Le sourire, la voix légère et l’insouciance avaient toujours été ses compagnons à ce jour ? Vieillissait-elle ? Devenait-elle une vraie « adulte » avec ses responsabilités ?

« C’est chiant », un simple commentaire traduisant très bien tout : elle passait un cap.

- Qu’en penses-tu ? As-tu d’autres idées ?

Commenter et avoir des idées étaient deux choses différentes. Donner une direction n'était pas "dangereux", donner un "avis" pouvait l'être. Une différence existait-elle ou alors la paranoïa l'aveuglait-elle temporairement?

Spoiler:

Le médecin chef semblait faire vraiment preuve de bonne foi et était visiblement déterminé à nous apporter son aide quel que soit le sujet. Mais d'un autre côté il ne savait rien de très utile et mis à part nous renseigner sur les sujets qu'il connaissait il ne faisait pas vraiment un bon informateur. Je n'étais pas un senseur et j'imagine que Tsuki non plus. Il nous était dès lors impossible de savoir s'il nous racontait bien la vérité ou s'il nous menait en bateau avec une assurance qui aurait pour le moins contrasté avec l'image qu'il donnait de lui. Enfin... Il y avait bien un moyen de le questionner un peu plus... hum... durement mais j'avais comme dans l'idée que ma partenaire n'apprécierait pas mes méthodes. Et puis tabasser un médecin n'était pas vraiment une chose très moral je crois...

Le Kawaguchi remercia le médecin pour sa coopération et son travail le soir de l'explosion et je me fendis d'un signe de la tête à l'attention de l'intéressé pour appuyer les propos de ma collègue. Le fait que les conseillers n'aient pas été placés sous surveillance armée me restait toujours en travers de la gorge même si pour le coup leurs gardes n'auraient sûrement pas pu faire grand chose vu que la menace était... et bien, explosive! Mais ce manque de réaction de la part des gradés et autres responsables de la sécurité me laissait pantois. Je n'étais de loin pas le meilleur tacticien de Suna mais placer sous protection des membres aussi importants du village après qu'ils aient été victimes d'une tentative d'assassinat simultanée me semblait relever de la plus élémentaire logique. Il y avait sérieusement des carences dans notre bonne vieille cité...

- "Ne quittez pas le village!" fis-je en sortant sur un ton impérieux. "Nous serons peut-être amenés à nous revoir plus vite que vous ne vous y attendez!"

Si ce type était impliqué d'une manière ou d'une autre dans cet attentat, lui mettre un peu de pression pouvait éventuellement le faire craquer. Lui faire clairement comprendre qu'il n'était pas retiré de la liste des personnes suspectées - cette liste existait-elle seulement? - pouvait très bien le pousser à prendre ses jambes à son cou. Ce qui le trahirait à tous les coups. De toute façon nous n'avions pas vraiment avancés dans notre investigation et tout petit avantage était bon à prendre n'est-ce pas?

En sortant Tsuki me dit qu'elle souhaitait se rendre sur les lieux de l'explosion et ensuite faire le point dans un endroit calme. Je pensai d'abord à une terrasse ou quelque chose dans le genre. Mais je compris quelques instants plus tard qu'elle souhaitait sûrement éviter qu'on nous entende. Ce n'était pas une mauvaise chose vu les circonstances. Après tout s'il y avait des traîtres dans le village il valait mieux se montrer prudent. Et puis les murs avaient des oreilles, non? Personnellement je soupçonnais fortement ce Yogan d'y être pour quelque chose même si je ne pouvais rien prouver actuellement. Pour autant ça ne signifiait pas que d'autres personnes n'étaient pas impliquées. Et s'il s'agissait d'une machination à grande échelle visant à renverser le pouvoir?

- "Bonne idée oui! Faisons ça! On peut toujours espérer trouver des indices sur les lieux de l'explosion même si nous avons sûrement déjà été précédés par d'autres enquêteurs et que les traîtres, s'il y en a, auront eu le temps de faire disparaître toutes traces compromettantes! Je sais pas pour toi mais j'ai l'impression qu'on a quelques coups de retard sur celui ou ceux qui ont planifié la mort des conseillers..." avouai-je à contrecœur.

Elle me donna ensuite son avis sur le médecin chef, le trouvant sympathique et très impliqué. Je me contentai de hausser les épaules! Je partageais plus ou moins son avis mais j'avais également l'impression qu'il était dépassé par les événements. S'il avait peur de sa propre ombre comment pouvait-il être efficace dans son travail? Après tout il ferait peut-être mieux de prendre un peu de repos s'il regardait constamment par dessus son épaule. La crainte était une mauvaise alliée pour un médecin puisqu'elle l'empêchait sûrement de se concentrer sur les patients. Mais qui étais-je pour juger? D'un autre côté je me foutais royalement de l'état de santé mentale de ce type...

- "Non ne t'en fais pas ça ne me dérange pas du tout de te donner un coup de main!" rassurai-je ensuite Tsuki lorsqu'elle s'excusa de m'avoir dérangé. "J'avais bien quelques projets en effet mais rien de plus important que de trouver le ou les responsables qui ont saigné notre village! D'ailleurs il faudra que je te parle d'une ou deux choses à l'occasion mais ça n'a rien à voir avec notre enquête! Ne nous laissons pas distraire par d'autres sujet que celui qui doit requérir toute notre attention actuellement. Allons voir ce qu'on peut trouver à l'extérieur!"

Je pouvais attendre avant de lui parler de mes espions! Et puis il valait mieux aller voir les restes de l'aile détruite pour tenter d'y trouver le moindre petit indice. Nous arrivâmes sur place quelques minutes plus tard, le temps de sortir de l'hopital. La zone avait été bouclée mais les gardes nous laissèrent passer après avoir présenté nos insignes et nos papiers d'identité. L'endroit ressemblait à un véritable champ de bataille recouvert de débris en tout genre et trouver quelque chose susceptible de nous aider là-dedans équivalait plus ou moins à trouver une aiguille dans une botte de foin.

Nous nous séparâmes pour augmenter nos chances de trouver un élément d'importance et je pris de la hauteur en allongeant mes jambes pour avoir une vue d'ensemble. Je regardai comment les débris avaient été disposés pour tenter de trouver l'épicentre de l'explosion et situer l'endroit où ce qui les avait causé avait pu être placé. Je cherchai ensuite des traces d'un engin explosif ou des débris de kunaïs et autre projectile auxquels on aurait pu accrocher une note explosive ou quelque chose dans le genre. Finalement je me concentrai sur la recherche de restes humains, os et autres joyeusetés du genre avec l'espoir de retrouver une trace des conseillers. Heureusement qu'ils étaient seuls dans l'aile car si je mettais la main sur une chose du genre j'étais pratiquement certain qu'ils appartenaient à l'une des trois victimes...

- Tu pourrais toujours m’en parler pendant que nous fouillons ces débris … conclut-elle lorsqu’ils arrivèrent devant les restes de l’aile explosée de l’hôpital. Je sens que l’on va y passer du temps.

Il ne restait plus rien de l’aile si ce n’est de petits débris ressemblant plus à des morceaux de cailloux qu’à des bouts de murs, de sols ou de plafonds. Il fallait qu’elle trouve d’urgence un expert en explosif pour poser les questions suivantes : une explosion pouvait-elle calciner complètement des corps ? Une explosion pouvait-elle réduire tout un bâtiment à … de la poussière ? Une explosion pouvait-elle « poursuivre » ses victimes ? Nous parlions bien d’explosions « normales », celles causées éventuellement par un petit ninja lambda ou alors celles causées par quelques matériels lambdas. Si la réponse était non, sous-entend qu’il faudrait une vraie expertise ou une certaine puissance, alors la liste des suspects diminuerait drastiquement.

« Maître Kioshi m’a avant tout demandé à interroger le médecin et non fouiller les terrains. Il vaut mieux que je fasse un rapport très rapidement … » pensa-t-elle entre deux fouilles de débris calcinés.

Elle se releva, fit quelques signes et concentra son chakra. Aussitôt un clone des sables se releva du sable même sous ses pieds. Le clone lui ressemblait en tout point mais, contrairement à elle, il n’arborait pas un merveilleux sourire ou un regard plus ou moins pétillants. Il restait assez … neutre et robotique.

« Je dois encore améliorer cette technique … » se dit-elle en soufflant, désespérée.

Le clone s’éloigna pour retrouver Yamada Kioshi et lui délivrer ce que Shinji et elle-même avaient pu glaner du médecin. Pendant ce temps, elle allait continuer sa fouille.

« Que suis-je bête ! Je peux créer des clones évidemment, et donc plus de main d’œuvre ».

Sans tarder, elle dressa quatre autres clones – sa limite étant cinq -, et la fouille s’accéléra grandement.

***

Elle perdait sincèrement espoir. Elle retournait littéralement chaque morceau de pierres mais elle ne trouvait rien si ce n’est un amas de sable. Elle se releva.

- Je vais devenir folle Shinji. Je crois qu’il n’y a rien ici … Je veux dire hormis de la pierre, je ne trouve ri …

Un clone courut soudainement vers elle avec un bout de papier en main. Tsukiko lança un regard critique au clone, tentant de savoir s’il se moquait d’elle ou pas.

« C’est mon clone … certes, pas si réussi mais pas bête ni blagueur » conclut-elle en récupérant le bout de papier pour l’examiner de plus près.

Ce qu’il en restait n’était guère d’une grande aide. Ce n’était qu’un petit coin et Il y avait une trace d’encre mais pas plus grand que 2 centimètres. En somme cela pouvait être une simple signature à un simple registre.

Un détail qu’elle aurait pu ignorer mais qu’elle n’ignora pas totalement. D’une, c’était la première chose en dehors de la pierre qu’elle avait trouvé – ou plutôt qu’ils avaient trouvé – et surtout, la matière même du papier avait quelque chose d’étrange. Ce n’était pas n’importe quel papier.

- Verdict ? On garde ce morceau … ? Ca peut être n'importe quoi ... sauf le papier. Peut-être parce qu'il a un peu brûlé qu'il est comme ça ... On termine avec les autres lieux. Je pense que ce sera largement suffisant pour aujourd'hui, et je pense qu'il est temps de mettre le tout en commun. Avec toi, avec maître Kioshi ... , termina-t-elle en baillant.

Spoiler:

Nos recherches ne se révélèrent pas totalement vaines en fin de compte! Après de long instants de recherche l'un des clones de Tsuki mit la main sur un petit morceau de parchemin et s'empressa de le ramener à sa créatrice. Je le suivi du regard et reposai finalement la pierre que j'avais soulevée en faisant un astucieux - hum! - système de poulie avec mes bras tout en rétractant mon cou pour visser à nouveau ma tête sur mes épaules. Je rejoignis ensuite mon enquêtrice de coéquipière en trébuchant au passage sur un débris qui dépassait un peu trop du sol. Après m'être étalé de tout mon long et avoir eu la présence d'esprit de rendre mon corps malléable pour encaisser le choc qui suivit, j'arrivai finalement vers Tsukiko et me penchai sur son épaule pour observer sa trouvaille.

C'était un tout petit bout de papier avec un peu d'encre dessus. C'était peu de chose mais toujours ça de pris si on gardait à l'esprit que c'était la première chose qu'on trouvait à part des gravas depuis que nous avions commencé les recherches sur le lieu de l'explosion. Par contre je n'avais aucune idée de ce que ça pouvait être. Peut-être simplement un reste de dossier contenu dans l'aile touchée ou alors - et j'en doutais - un indice susceptible de nous mettre sur une piste digne de ce nom. Mais dans ce cas ça aurait été un merveilleux hasard car vu le nombre de paperasse que devait contenir le bâtiment détruit il fallait vraiment que la chance soit de notre côté pour qu'il s'agisse de quelque chose qui puisse nous permettre d'avancer. Enfin, nous... J'étais surtout l'assistant de Tsuki sur cette affaire et je lui donnais un coup de main, rien de plus. C'était elle qui dirigeait l'affaire et je me contentais de mettre à son service mes maigres capacités d'investigation...

- "Bah oui on le garde! Vu que c'est la seule chose qu'on a trouvée il vaut mieux ne pas la jeter sans être certains que ce n'est pas quelque chose d'utile pour l'enquête!" répondis-je après qu'elle m'ait demandé mon avis sur le sujet. "Terminons donc nos fouilles et avisons! Des fois qu'on trouve quelque chose d'autre..."

Nous poursuivîmes donc nos recherches sur le site dévasté de l'hopital avant de nous diriger vers les demeures soufflées elles aussi par des explosions. Ces temps il y avait pas mal de choses qui avaient tendance à péter à Suna faut dire... Nos recherches durèrent quelques heures de plus mais il fallait bien ça pour nous assurer que nous ne manquions pas un indice d'importance. Pourtant nous ne trouvâmes rien d'autre à part le bout de tissu de l'hopital et il fut donc évident que nous avions fait tout ceci pour rien. Enfin, pour rien... On avait toujours quelque chose à se mettre sous la dent au moins même si c'était assez maigre, il fallait le reconnaître. La fatigue m'avait étreint entre temps et je poussai de longs et réguliers bâillements, imitant Tsuki quelques heures plus tôt. Et quand je suis fatigué, bah... comment dire?

- "Tsuki? Il faut que je t'avoue quelque chose. Tu vas sûrement me détester et tout mais j'ai besoin de vider mon sac et soulager un peu ma conscience..." fis-je sur un ton parfaitement sérieux. "Tu sais les explosions de l'hopital et l'infraction qui les a précédées quelques mois plus tôt? Et bien... c'était moi! J'avais besoin d'argent et le type qui m'a demandé de le faire en avait plein! Si j'avais su une seule seconde que ça allait mener à tout ça je t'assure que j'aurais refusé mais à cette époque je me noyais chaque soir dans l'alcool et mon discernement était... inexistant... Voila je vais assumer les conséquences de mes actes mais je voulais que tu en sois la première avertie!"

Je baissai le regard, penaud. De longue secondes d'un lourd silence s'écoulèrent jusqu'à ce que je ne puisse plus me contenir. Je parti dans un fou-rire incontrôlable avant de finalement regagner un semblant de calme. Mon oeil valide pétillant de malice, mon sourire exprimant mon amusement, je décochai une tape dans le dos de ma collègue.

- "C'est une blaaaaaaaaaaague! Je plaisantais!" avouai-je avant de perdre mon sourire. "Non mais sérieux hein? Va pas croire que j'y suis pour quelque chose..."

Manquerait plus qu'elle aille raconter tout ça à un membre du Kakumeigun ou directement à la Kazekage. J'arriverais forcément à passer les interrogatoires qui allaient suivre mais ça n'allait pas être confortable. Pas confortable du tout! C'était plus fort que moi, j'arrivais pas à me retenir des dire des bêtises quand la fatigue prenait le dessus. Et là j'étais carrément lessivé après avoir soulevé autant de débris lors de nos fouilles. Quoi qu'il en soit il valait mieux que je change de sujet...

- "Bon et bien je suppose qu'on ne trouvera rien de plus que ce morceau de tissu! Je te laisse aller voir Kioshi et mettre tout en commun comme tu le proposais avant! Il pourra peut-être identifier ce papier, va savoir! Et puis j'ai d'autres choses à faire de toute façon! Ca ne te dérange pas de t'en occuper? Après tout c'est ton clone qui a trouvé cet.. heu.. indice alors à toi l'honneur..."

En fait je n'avais surtout pas envie de me retrouver en présence du type dont j'avais volé la statue en compagnie de Not' quelques jours plus tôt. Et puis je ne mentais pas quand je disais que j'avais d'autre choses à faire: je devais m'occuper de ma joyeuse bande d'informateur et leur apporter victuailles et argent. Et puis il fallait que je recueille les infos qu'ils avaient trouvée ces derniers jours. Je n'avais pas pu parler de ce sujet à Tsuki mais j'avais dans l'idée de lui envoyer un courrier dans les prochains jours pour lui expliquer en détail de quoi il en retournait. Mais à chaque jour suffisait sa peine, nan?

- "Tu sais où me trouver si jamais tu as besoin d'aide pour l'enquête ces prochains jours!" fis-je en guise de conclusion avant de m'éloigner.

HRP:

-Vous avez trouvé l'indice fragment de parchemin : "le sceau explosif"
-Vous ne savez pas encore qu'il s'agit d'un sceau


Bon rp sur SNH.