♫:

Je me réveillai en pleine forme une heure avant l'aube ce matin-là. Mon réveil subit néanmoins le même sort que la plupart de ses prédécesseurs et termina sa course contre le mur avant de retomber en morceaux éparses sur le sol. Fallait sérieusement que j'arrête de passer mes nerfs sur ces pauvres appareils à chaque réveil parce que ça commençait à me couter sérieusement cher en fin de compte. Mais c'était l'un de mes petits plaisirs du matin après tout et quasiment une sorte de rituel finalement. Tout comme la cigarette que je m'empressai de me rouler et de fumer à la seule fenêtre de ma piaule tout en savourant un café bien corsé. Il me fallait bien ça pour entamer du bon pied la longue journée qui s'annonçait...

- "Déjà debout Shinji? D'habitude c'est plutôt à cette heure-là que tu rentres non?"

Je baissai les yeux pour découvrir ma logeuse qui m'adressait un signe de la main. La vénérable septuagénaire semble étonnée de me voir ainsi et je ne peux pas vraiment réfréner un long bâillement avant de lui répondre en lui retournant son geste.

- "Bonjour Madame Itawaka! Je pourrais vous retourner la question en fait! Qu'est-ce qui vous a tirée du lit?"
- "Ho tu sais... J'aurai toute la mort pour me reposer après tout non? Et puis j'en profite pour faire mes courses au marché avant que la foule n'envahisse les rues et que le soleil se pointe! À mon âge c'est le pire des ennemis, même après une vie entière à le supporter!"
- "Allons, allons... Une femme solide comme vous..."

Nous continuâmes à papoter encore quelques instants puis elle rentra chez elle tandis que j'achevais de fumer ma cigarette. Sur quoi j'allais prendre une bonne et longue douche. Après m'être lavé je restai quelques instants à profiter de l'eau fraîche sur ma peau, savourant comme il se doit cette bénédiction avant une rude journée dans le désert brûlant de Kaze no Kuni. Car si je m'étais levé si tôt et que j'avais fais une croix sur mes combats clandestins de la veille, c'était avant tout pour me préparer au mieux pour la tâche qui m'attendait et être au maximum de mes capacités. Car ce n'était pas tous les jours qu'on partait en mission avec la Kazekage...

Depuis que Zanshi nous avait convoqués dans le désert, c'était la première fois que l'équipe Bushidan allait être réunie à nouveau. Et si d'ordinaire j'étais plutôt laxiste lorsqu'il s'agissait de préparer une mission, cette fois-ci je tenais à mettre toutes les chances de mon côté avant de me rendre au lieu de rendez-vous. Il s'agissait avant tout de ne pas faire regretter à ma nouvelle senseï de m'avoir pris comme élève. C'était une opportunité qui ne se présenterait pas deux fois et puisqu'elle m'avait fait cette honneur, je comptais bien m'en montrer digne. Ou, à défaut, essayer...

J'allai rapidement m'habiller et me préparer en vitesse un petit déjeuner à la hauteur de mes maigres ressources. J'avais utilisé quasiment tous les ryos qui me restaient pour nourrir mes petits informateurs et je devais plus ou moins me contenter des restes. Mais l'information n'avait pas de prix de nos jours et il valait mieux les faire passer en priorité si je souhaitais continuer à obtenir des données sur les personnes qui m'intéressaient ou les événements récents. Et plus particulièrement sur la mort des conseillers et le Heaven's Night. Tout en savourant un fruit à sa juste valeur, j'allongeai le bras pour récupérer l'ordre de mission qu'on m'avait apporté la veille et les photos qui l'accompagnaient. Je le déroulai ensuite pour le parcourir à nouveau de mon oeil valide:

Ordre de mission Bushidan:

Ce qui est sûr, c'est que ça changeait des missions qu'on me confiait d'ordinaire. Le niveau était clairement plus élevé et l'enquête allait se révéler compliquée et intéressante à la fois. J'avais déjà retourné le problème soulevé par ces disparitions une bonne dizaine de fois la veille et j'en arrivais toujours à la même conclusion: nous manquions d'éléments susceptibles de nous aiguiller sur la bonne voix pour l'instant et toutes les possibilités restaient ouvertes même s'il semblait évident que ce n'était pas l’œuvre d'animaux. Après tout ces derniers tuaient pour se nourrir, non pour le seul plaisir d'ôter la vie...

Je parcouru ensuite les photos du regard en réprimant parfois de légères grimaces. Ils n'étaient pas beaux à voir, que ce soit à cause des morsures en elles-même ou plus simplement par leur état après avoir passé du temps dans le désert. Un cadavre séchant au soleil n'était jamais une vision agréable, loin de là! Je glissai l'ordre et les documents dans mon sac à dos et ils furent rapidement rejoints par des armes de jets et des vivres pour quelques jours. Je ne savais pas combien de temps nous allions devoir passer dans le désert mais il valait mieux se montrer prudent. La nourriture, on pouvait s'en passer dans cette fournaise. Mais l'eau restait vitale en revanche et je glissai plusieurs gourdes dans le contenant puis passai mon katana à mon dos et mes gants de combat à mes mains avant de quitter ma chambre pour prendre la direction de la voie illusionnée.

J'arrivai sur place le premier mais ça n'avait rien d'étonnant puisque j'avais pratiquement une demi-heure d'avance. J'avais tendance à arriver en retard et j'avais agis en conséquent. Mais là, pour le coup, j'avais peut-être été trop prévoyant. Qu'à cela ne tienne! Je posai mon sac contre la paroi rocheuse et m'y adossai aussi confortablement que possible tout en me roulant une nouvelle cigarette avant d'observer le lever du soleil. L'aube était toujours un spectacle magnifique à Kaze no Kuni: le soleil commençait à inonder l'océan de sable qui caractérisait notre belle nation, annonciatrice de la fournaise qui n'allait pas tarder à la consumer.

*Ce n'est qu'une journée de plus au paradis...* songeai-je en laissant mon regard vagabonder sur l'horizon.

Ne restait plus qu'à attendre mes coéquipières et ma senseï...

Music ♫:

Ainsi donc Shinji, Oniri et moi même faisions désormais partis de la même team : la Team Bushidan. Comme ci cela n'était déjà pas assez compliqué entre nous... Toutefois, nous avions l'avantage de bien nous connaître et d'avoir déjà eu à travailler en équipe pour notre survie qui avait été remise plus d'une fois en cause...Le souvenir des ruines resterait à jamais gravé dans ma mémoire...

Je me sentais quelque peu oppressée d'effectuer cette mission avec la personne la plus influente de Suna à savoir notre Kazekage en personne qui, en plus de l'être, s'avérait également être notre sensei à présent : cela était une raison suffisante pour mesurer mes propos et mes actes.
J'avais bon espoir d'en apprendre beaucoup à ses côtés et de gravir les échelons afin de protéger au mieux le pays du vent pour lequel j'étais dévouée.



Ordre de mission:


Lorsque j'avais parcouru l'ordre de mission, un sourire s'était esquissé de lui même au bord de mes lèvres. Cela n'avait rien de drôle mais je ne pouvais m'empêcher de penser à moi, semant des cadavres avec juste des traces de morsures qui ne laissaient pas présager du passage de bêtes sauvages... Peut-être était-ce l’œuvre d'un autre Ketsueki nukenin, œuvrant pour la même raison que moi ! Peut-être n'étais-je pas la seule à posséder cette étrange maladie sanguine ?! Il me serait très facile d'identifier ce genre de choses si les traces de morsures s'avéraient être similaires à celles que pourraient laisser mes crocs de sang.

J'avais donc bon espoir de retrouver l'un des membres de mon clan mais parallèlement à cela, je devais m'attendre à le neutraliser voir le tuer pour ses actions sur nos terres.
Comment pourrais-je lui en vouloir pour ces meurtres s'il ne pouvait pas se rendre dans un hôpital pour y subir des transfusions alors qu'il était peut-être rongé par la même malédiction que moi... C'était une question de survie.
Toutefois, je ne devais pas m'avancer trop vite. Nous verrions bien de quoi il retournerait sur place !

Je rassemblais mes affaires habituelles ainsi que ma faux que j'attachais dans mon dos et partais avec Oniri sur son véhicule, lorsque celle-ci fut prête à son tour.
Grâce à ce dernier nous arrivâmes rapidement au point de rendez vous où Shinji attendait déjà. Je le gratifiais d'un sourire en lui demandant comment il se sentait alors que personnellement, je ne tenais plus en place sous l'excitation que représentait cette mission. La team était complète mais notre sensei n'était pas encore arrivée du coup nous passions le temps entre nous :

« Alors ?! Prêts pour notre première mission de rang B ?! »

Il me tardait de partir résoudre cette enquête.

Il fallait croire que la vie nous réservait bien des surprises. Qui aurait put croire que nous allions devenir les élèves de notre actuel Kazekage ? Pourtant nous ne pouvions que faire face à cette réalité. Cette désirait éprouver nous ressources sur le terrain au cours du missions de rang B. Il s'agissait d'une première pour nous, dès lors il nous était dévolu de nous préparer avec la plus extrême des attentions. J'avais passé une bonne partie de la soirée précédent l'avènement à inspecter et nettoyer l'ensemble de mon équipement afin de m'assurer qu'il soit opérationnel.

Par ailleurs je ne manquai pas de lire cet étrange ordre de mission qui nous avait été transmit. Je ne pus m'empêcher de questionner ma compagne, lui demandant avec une certaine inquiétude dans la voix, si elle n'était pas l'auteur de tout ceci. Il fallait avouer qu'elle en était bien capable. Je fus cependant rassurer d'apprendre que nous, dans tous les cas je ne pouvais que la croire. Je savais qu'elle n'avait aucune raison de me mentir à ce sujet, à plus forte raison si cela pouvait lui causer des ennuis. Elle pouvait compter sur mon soutien quoiqu'il arrive.

Malgré tout, sa réponse enrichissait le lot de mystère qui entourait cette étrange et sordide histoire. Il fallait avouer que les photographies représentaient des cadavres salement amochés, malgré la précision des morsures. Cela laissait par ailleurs présumer qu'il pouvait s'agir d'une intervention humaine. Un bête, malgré tout la finesse de ses instincts de chasse, n'aurait pas laissé des marque aussi net. Quoi qu'il en fut, j'avais suffisamment de balle et d'explosif dans les compartiments de rangement de ma moto pour en faire sauter tout ce qui se dresserait devant. J'en brûlais presque d'excitation à cette idée.

Lorsque vint l'aube Yami et moi partîmes sur mon véhicule afin de rejoindre le point de rendez-vous dans le désert. Je comptais bien me servir de ma moto d'aider à explorer le désert pour notre enquête en prenant parfois les devants si besoin étant. L'important résidait avant tout dans le fait qu'elle renfermait mon équipement, ce dernier pouvant répondre à de nombreux types de situations.

Nous retrouvâmes Shinji qui visiblement commençait à prendre l'habitude d'être ponctuel. Voici qui était fort avisé pour lui. Cependant je ne voyais nul part notre Kage, ce qui se révélait bien plus étonnant venant d'elle. Je la connaissais que peu, mais cette dernière m'intriguait de plus en plus. L'autre de notre précédente entrevue, elle avait laissé à de nombreuses reprises sous entendre que nous aurions déjà pus nous rencontrer dans le passé. Cependant je ne gardais aucun souvenir d'un tel événement. Peut-être aurais-je pus la croiser lors d'une des festivités mondaine organisé par mon paternel. Néanmoins si un tel face à face avait eut lieu, j'aurais été certaine de m'en souvenir.

Arrivée devant notre compatriote, je ne pris cette fois-ci pas la peine de l'asperger de sable. Chaque chose en son temps, et puis, nous ne pouvions pas passer notre temps à nous chamailler d'autant plus lorsqu'il était question de la Kazekage. Par ailleurs je ne voyais cette dernière nul part.

-Salut chou ! Notre sensei n'est toujours pas présente ?Lui demandais-je, tout de même interloqué par une telle absence.

Le lendemain de la rencontre avec ma nouvelle équipe était déjà arrivé. Je leur avais dit que nous effectuerions comme première action commune, une mission. Celle-ci ne présentait pour moi qu'une difficulté dérisoire, néanmoins pour des genin il s'agissait plus d'un challenge que pour moi. Cette mission allait me permettre d'en apprendre encore davantage sur chacun d'entre, savoir s'ils allaient s'entendre. Mais avant de les observer je devais déjà me rendre au point de rendez-vous, soit la voie illusionnée. Une fois n'était pas coutume, j'avais pris du retard. Peu importait ils attendraient.

J'avais eu en effet quelques affaires qui ne pouvaient attendre mon retour pour être réglées. Ainsi je quittai le palais une fois que tout était en ordre, et que mes directives furent transmises. Même si cette mission ne devait pas nous prendre plus d'une journée, j'avais fait en sorte que le village soit en sécurité, enfin, les membres de l'unité s'occupaient de veiller au grain, en plus du Kakumeigun et du reste du village. Ce fut donc sous un soleil naissant que je me rendis vers l'entrée du village. L'air n'était pas encore trop chaud et temps pas trop avancé. Je n'étais pas si en retard que je le croyais. Malgré tout, mes nouveaux élèves étaient déjà là, m'attendant.

Pour une première sortie de l'équipe, ils me donnaient une bonne impression, meilleure que veille en tout cas. Je les saluai d'un bonjour à peu de chose prés enthousiaste, leur demandant si je n'étais pas trop en retard, et il n'en fallut pas plus pour que notre petit groupe se mit en branle vers sa mission.

Alors que nous quittions le village, je fis un rapide résumé de ce que nous avions à faire. Je ne doutai pas un instant qu'ils aient parfaitement compris l'objectif, mais, disons que c'était la coutume. Enfin, coutume était un grand mot, surtout pour une première fois. Bref, le temps de quelques échanges de paroles puis d'une marche silencieuse par la suite, nous arrivâmes sur les lieux du dernier meurtre. Il y avait là déjà une équipe de Sunajin, deux médecins accompagnés d'un jônin.

Nous nous approchâmes, peut être nous donneraient ils quelques informations supplémentaires, ou une première piste, comme des empreintes dans le sable ou quoi que ce soit sortant un tant soit peu de la normalité de notre désert. Le jônin parla avant même qu'on ne lui pose une question, mais il n'apportait pas pour autant une quelconque réponse, en effet, sa remarque était plutôt inutile...

"Kazekage-sama, que faites vous là, avec ces genin ?"

En guise de réponse de ma part, un simple et fugace sourire, puis le silence. J'espérais que les trois ninjas que j'avais finalement choisi parmi des dizaines d'autres comprendraient ce qu'ils ont à faire. Il n'y avait rien de mieux que le terrain pour gagner de l'expérience. Et encore, je n'avais moi même finalement réalisé que peu de mission pour Suna, mon terrain était les champs de bataille, les guerres... Bientôt ces trois là seraient confrontés à la même expérience de vie, puis à la mort aussi. Ils en sortiraient plus forts, plus solides ou détruis, psychologiquement parlant. Enfin, nous n'en étions pas encore à ce stade...

♫:

Yami et Oni arrivèrent ensemble au lieu de rendez-vous. Je fus un peu irrité de les voir venir ensemble mais bon après tout elles habitaient au même endroit donc c'était plutôt logique. Du coup je me sentais un peu exclu sans que j'aie véritablement de raisons de m'en inquiéter. Mais c'était plus fort que moi cette espèce de jalousie qui s'insinuait en moi à chaque fois que je les voyais côte à côte. Mais cette impression n'était pas seulement accentuée par mes sentiments pour la noiraude. Il y avait aussi le fait qu'elles vivaient ensemble dans le luxe au manoir Saibogu tandis que je devais me contenter d'une misérable piaule dans les quartiers défavorisés de Suna. Ce fait me rappelait à chaque fois la différence de classe sociale qui nous séparait et ce n'était pas vraiment agréable...

La Kestueki me salua la première d'un sourire fugace avant de demander si nous étions prêts pour cette première mission d'équipe. En plus il s'agissait d'une rang B et c'était également nouveau pour moi d'avoir une tâche de cette importance. Il s'agissait de ne pas nous foirer car à la difficulté de notre entreprise viendrait s'ajouter la présence de la Kazekage. Allait-elle prendre une part active à cette mission ou se contenter de nous observer en situation réelle et intervenir si la situation l'exigeait. L'idée d'avoir une spectatrice si prestigieuse n'était pas vraiment pour me rassurer puisque ça allait ajouter une pression supplémentaire. D'un autre côté sa simple présence allait sûrement étouffer dans l’œuf les chamailleries qui naissaient constamment entre Oniri et moi. Une bonne chose, donc...

- "Yep, complètement prêt! Pour tout vous dire je me suis levé super tôt tant j'étais impatient de commencer cette enquête! J'espère qu'on sera à la hauteur et qu'on va pas se foirer! Ce serait moche que notre nouvelle senseï en vienne à regretter de nous avoir choisis dès la première mission hein?" fis-je sur un ton entendu.

Oniri justement avait eu la délicatesse de ne pas m'asperger de sable avec son bolide cette fois-ci. Une attention dont je lui fus évidemment reconnaissant même si ça semblait relever de la plus élémentaire courtoisie. La Saibogu alla même jusqu'à me gratifier d'un surnom qui m'étonna au plus au point. Je levai un sourcil en l'observant tout en me demandant s'il se voulait ironique ou sincère.

- "Chou? Ça fait un peu kitch quand même non?" relevais-je en me passant une main à l'arrière du crâne, un brin gêné. "Appelle-moi Shinji ça sera plus simple et... moins embarrassant aussi!"

Ça me rappelait notre épisode dans la grotte et la bêtise que nous avions failli faire. Du coup ce n'est pas vraiment le terme employé mais plutôt ce souvenir pourtant agréable qui m'ennuyait. Mais j'étais pratiquement certain que ce n'était pas le but recherché par Oniri aussi je décidai de changer rapidement de sujet:

- "J'espère que la Kazekage ne se fera pas trop attendre non plus... Peut-être qu'elle a carrément oublié notre rendez-vous avec tout le travail qu'elle a!"

J'espérais que je me trompais même si je pouvais aisément comprendre qu'avec sa charge elle avait d'autres dromadaires à fouetter que trois pauvres genins, fussent-ils de son équipe. D'ailleurs j'en étais toujours à me demander si sa démarche était sincère et que nous étions bien ses élèves. Ça me semblait si... inespéré. Quoi qu'il en soit l'intéressée finit par se pointer et je n'osai pas lui faire remarquer qu'elle était en retard. Je n'avais pas envie de me retrouver avec la tronche dans le sable dès notre deuxième rencontre. J'avais parfois - souvent - de la peine à tenir ma langue mais je n'étais pas suicidaire pour autant. Et puis c'était l'une des rares personnes qui arrivait à me faire peur alors bon... Elle nous demanda d'ailleurs si elle n'était pas trop en retard. Était-ce une question piège? Mieux valait se montrer prudent...

- "Une Kazekage n'est jamais en retard, ni en avance d'ailleurs! Elle arrive précisément à l'heure prévue..." répondis-je finalement.

Fayot, moi? Vous croyez? Nous quittâmes alors le village et notre senseï nous fit un rapide résumé de la situation. J'écoutai patiemment en résistant à l'envie de me rouler une clope car je ne savais pas encore si c'était bien vu même si j'avais une petite idée de la réponse. Fallait que je montre la meilleure facette de moi-même dans un premier temps et puis par la suite peut-être que je pourrais plus être... ben... moi! La situation exposée, je me portai à la hauteur de Yami et me penchai vers elle comme pour parler d'une chose secrète. Une question me taraudait depuis que j'avais lu l'ordre de mission et je voulais en avoir le coeur net:

- "Hey ma belle! J'aimerais savoir... Tu n'y es pour rien dans tout ceci pas vrai? Tu sais les morsures, tout ça... Ca me fait un peu penser à quelqu'un si tu vois ce que je veux dire! Et puis vu qu'il semble que ce ne soit pas une bête sauvage qui ait fait ça..."

Une fois ce sujet clos je me rapprochai d'Oniri avec un sourire éclatant sur le visage. J'avais aussi une question pour elle mais j'avais peu d'espoir qu'elle accède à ma requête. Mais comme on dit, qui ne risque n'a rien hein?

- "Oniriiiiiii? Tu me laisserais faire un tour sur ta machine s'il-te-plaît? Tu peux conduire si tu veux je me contenterai de la place arrière! J'aimerais bien voir ce que ça fait de voyager sur un truc pareil!"

J'accompagnai ma demande d'un regard digne d'un chat potté en manque de bouffe en espérant qu'elle serait suffisamment de bonne humeur pour me faire plaisir. Quoi qu'il en soit le reste du trajet se déroula dans un silence presque reposant vu qu'il n'était jamais aisé de taper la causette indéfiniment lorsqu'on progressait dans un sable aussi brûlant que l'air. Pourtant rien ne vint émailler notre progression et nous arrivâmes quelques heures plus tard sur le lieu du crime. Ou, en tout cas, à l'endroit où les cadavres avaient été retrouvés. Nous n'étions pas les premiers: trois autres Sunajins se trouvaient sur place. Deux médecins et un shinobi visiblement. Ce dernier prit la parole, visiblement étonné de la présence de la Kazekage et de la nôtre. Pas grand monde devait savoir que notre équipe était née à en juger par son air surpris. Qu'importe...

- "Et bien c'est pas joli joli tout ça!" fis-je dans un murmure. "Il y a vraiment des dérangés!"

Notre senseï semblait désirer nous laisser prendre les choses en main et observer de quoi nous étions capables. Du moins elle se contenta de rester sur place pour l'instant ce qui laissait penser qu'elle voulait nous voir à l’œuvre. S'il y a bien quelque chose dont les Akuzu pouvaient se vanter - hormis le fait d'être des beaux gosses - c'était bien leur connaissance du désert. Nomades par excellence avant la fondation de Suna, je pouvais me targuer d'avoir appris foules de choses au sein de mon clan lors des premières années de ma vie dans le désert. Je laissai donc le soin à Yami et Oniri de se charger des cadavres si elles le désiraient - la Ketsueki n'était-elle pas une pro des morsures après tout? - pour me concentrer sur les éventuelles traces de pas et autres indices à proximité dans le but de trouver une piste à suivre.

- "Je me charge des éventuelles empreintes!" annonçai-je.

J'allongeai mes jambes pour gagner de la hauteur et m'offrir un point de vue imprenable sur les environs. Il me fallu un moment pour trouver ce qui ressemblait effectivement à de petites aspérités dans le sable et des traces plus franches. Après tout si ces cadavres avaient bien été traînés jusqu'ici il n'était pas étonnant que certaines traces soient plus profondes que d'ordinaire puisque le poids du ou des responsables se cumulaient. J'allongeai mon cou pour les observer de plus près et poussant de temps à autres de petites expressions étonnées ou satisfaites. Il me fallut pas mal de temps pour trouver d'autres traces qui partaient dans une autre direction, plus légères cette fois-ci. Fort heureusement il n'y avait pas eu de tempêtes de sable ces derniers temps et peu de vent. Donc les indices restaient visibles bien qu'un peu effacés par le glissement du sable. Après avoir encore étudié les empreintes quelque temps je repris une taille normal et me rapprochai de reste de l'équipe.

- "Bon et bien... Pour ce que j'ai pu observer il semblerait que les traces viennent de l'ouest, donc de Suna! Elles sont plus profondes alors ça tend à indiquer que la ou les personnes responsables portaient bien la victime. D'autres, plus légères, repartent vers l'est! Sauf erreur il n'y a rien dans cette direction à part la forêt de Shinrin Minsourin et la porte de la nuit!" expliquai-je sans toutefois me mettre d'accord sur un point. "Certaines traces sont étranges comme s'il ne s'agissait pas que d'une personne mais de plusieurs qui marchaient dans les traces de la personne qui les précédait. Certains nomades usent de sa stratagème pour brouiller les pistes et qu'on ne puisse pas définir leur nombre. Mais aux dernières nouvelles ces derniers ne s'amusent pas à mordre les gens à moins que j'aie loupé un épisode..."

Ça n'expliquait pas comment les victimes avaient pu se retrouver si loin de leur domicile en revanche. Mais peut-être qu'il s'agissait simplement de personnes qui se trouvaient hors du village, comme des marchands par exemple. Mes coéquipières avaient peut-être d'autres découvertes à ajouter à mes conclusions. Sûrement, même!

Music ♫:

La Kazekage était finalement arrivée et nous avions pu entamer notre marche vers l'origine du dernier problème a savoir la dernière attaque mortelle par morsure de la part … d'un homme ? J'avais bien pensé qu'il pouvait s'agir d'un Ketsueki souffrant de la même pathologie que la mienne mais avec des idéaux beaucoup moins ancrés pour oser s'attaquer à des innocents, toutefois, je doutais sérieusement de la plausibilité de cette hypothèse...
Shinji semblait exprimer quelques doutes à ce sujet puisque, comme dans une confidence, il me murmurait son inquiétude quant à l'auteur des méfaits, ce qui eu le don de me faire sourire.

« Tu sais que j'y ai moi même pensé mais je ne m'attaque pas aux innocents donc je doute que ce soit moi la responsable. »

Je ne touchais pas aux innocents exceptés lors d'une escapade avec un nukenin dont le goût prononcer pour la mort avait suffit a me joindre a ses côtés pour exterminés des marchands ou des voleurs je ne savais pas trop, mais je m'étais bien gardée de le dire. Peut-être que le responsable n'était autre que ce Jisetsu Arekushi ? Non. Il ne semblait pas faire dans la dentelle et n'avait aucune raison de mordre ses victimes, préférant leur extraire les tripes et le cœur comme je l'avais vu faire.

Sur place, l'odeur de la chair en putréfaction sous ce soleil cuisant n'avait rien de reluisant et je fus obligée de me protéger le nez sous le foulard que je portais au cou pour espérer continuer de vivre tant les effluves étaient abominables. Deux médecins s’affairaient autour des corps sans vie, un Juunin les accompagnants. Ce dernier semblait surprit de notre présence, ce qui me fit froncer les sourcils. N'était-ce pas officiel que le Kazekage nous avait recruté pour constituer sa team ? Pourquoi s'en cacher ? Par manque de temps ou bien pour autre chose ? Décidément, les mystères planaient sur Suna ces derniers temps...
Notre sensei se contentait de sourire, souhaitant visiblement nous laisser nous débrouiller pour voir comment nous opérions dans ce genre de situation. Shinji se portait volontaire pour écumer les environs dans l'espoir de relever quelques empreintes nous octroyant la possibilité d'en apprendre davantage tandis que je m'approchais des cadavres pour mieux observer la morsure. Cette dernière était disgracieuse et la chair avait été martelé pour réussir a atteindre l'artère : un vrai travail de boucher. Je n'y allais pas de main morte avec mes ennemis mais jamais je n'opérais de la sorte.

J'ouvrais ma gencive supérieure à l'aide de ma bague a pointe et fit coaguler mon sang sur mes canines pour me créer des crocs écarlates et approchaient ses derniers de la morsure, le tout en retenant ma respiration pour ne pas mourir d'asphyxie sous l'odeur qui n'avait toujours pas décidée de se transformer en quelque chose de plus parfumé.
Je laissais glisser ma bague sur le bras de la victime pour faire perler le sang qu'il pouvait lui rester et portais ce dernier à ma bouche : c'était bien la première fois que ce geste ne me ragoûtait pas forcément... Je goûtais le liquide écarlate pour tâcher d'en apprendre plus : il y avait un goût alcoolisé assez important mais rien d'autre qui pouvait m'en dire plus sur ce qu'il avait été : nomade, civil, marchand ? Je n'en avais pas la moindre idée.

Je reposais le cadavre et faisais disparaître mes quenottes improvisées avant que Shinji ne revienne pour nous annoncer que des empreintes plus lourdes se trouvaient en direction de Suna et repartaient à l'opposé, beaucoup moins ancrées dans le sable chaud. On était en droit de penser que les victimes avaient été traînées jusqu'ici depuis la direction de Suna puis déposées ici avant de s'en aller, libérer du fardeau des corps. Shinji pensait même qu'ils étaient plusieurs mais qu'ils avaient suivi les pas du premier pour dissimuler leur nombre exact ce qui était fort possible. C'était a mon tour de faire le tour de mes découvertes :

« Je vois... Pour ma part, j'ai observé les morsures et je dois dire que c'est un vrai défouloir. Les morsures ne sont pas nettes, la chair a été arrachée comme si le bourreau l'avait faite sans une once d'hésitation. L'une des victimes étaient fortement alcoolisée car des traces d'alcool son toujours présentes dans ses veines toutefois, je n'ai pas pu en savoir plus sur la nature de sa fonction.
Après comparaison avec mes propres crocs, j'en arrive à la conclusion qu'il ne s'agit pas d'un Ketsueki ni même d'un homme normal. La circonférence des trous de la morsure est bien trop importante pour être celle d'un homme. En revanche, je doute également qu'elles aient été faites par des animaux car il y aurait des traces de griffures ailleurs, ce qui n'est pas le cas. Je pense donc que nous avons affaire a un humain mi homme mi bête, une sorte de Gekei sans doute. »

Voilà ce que je pouvais en dire.
Oniri utilisa sa spécialité de senseur pour tenter de repérer d'éventuelles personnes mais d'après elle, il n'y avait rien a des kilomètres à la ronde.
Comment faire pour retrouver leur piste ? La solution semblait évidente :

« Tentons de remonter leurs traces voir où cela nous mène »

Proposais-je.
Il fallait tout de fois rester prudents car si les coupables étaient des sortes de Gekei, ils nous faudrait appréhender leurs caractéristiques animales différentes pour mieux les pister et les arrêter.

Nous avions chacun lancé nos propres investigations de nos côtés respectifs. Prenant ma moto, j'arpentas les alentours de long à large dans l'espoir de détecter le moindre trace de chakra pouvant comporter un certain intérêt, en vain, il ne restait aucune trace. Assez déçue par ce résultat, je retournais voir ma team, qui elle, semblait avoir acquit des informations assez probante. Notre prochaine direction était donc l'Est, dans la forêt de Shinrin Mitsurin, là où se trouvait la grande porte de la nuit. L'idée de m'engager dans un lieu aussi à couvert ne m'enchantai guère, en effet nous qui étions habitués à arpenter le désert, un environnement aussi dégagé, la dense luxuriance des bois offrait un contexte plutôt oppressant d'autant plus lorsqu'il s'agissait de pourchasser une cible sans que cette dernière ne nous débusque avant.

-Je pars devant en repérage. Je vous attendrai à l'entrée de la forêt avec le nécessaire pour l'aborder en sécurité. Quoi qu'il en soit, on reste en contact.

Ce faisant j'offrais des Talki Walki micro-casque à chacun des membres de mon équipe avant de presser sur l'accélérateur de mon véhicule pour partir à toute vitesse, sillonnant le désert en laissant un déluge de sable dans mon sillage. Me dirigeant plus loin vers l'est l'environnement autour de moi commença à changer, devenant plus verdoyant, plus vivant... Mon Scouter Sayen restait en permanence active afin de détecter tout éventuel chakra. Je ne tenais pas à être prise au dépourvu.

Heureusement pour moi, le trajet se déroula sans problèmes. Je parvins à destination et m'arrêtai juste à l'entrée de la forêt. Garant ma moto derrière un rocher, je me présentai face à l'étendue sylvestre avec mon module de cartographie à la main. Il s'agissait d'une petite sphère métallique à première vue plus que banale, mais qui, pourtant, allait se révéler bien utile. Après l'avoir activé, je la lançait dans les airs aussi haut que possible, laissant le scan passer au peigne fin toute la région. Les informations enregistrée furent transférer sur l'écran digital attaché à mon poignet. Je pus ensuite retranscrire le tout sous la forme d'une carte holographique détaillée, le tout en trois dimensions. Dès lors, nous disposions de connaissances du terrain suffisante pour ne pas nous aventurer dans l'inconnue et ainsi assurer notre avancée en toute sûreté. Parlant dans mon micro, je m'adressai à toute mon équipe, située à distance, pour lui indiquer les coordonner où nous retrouver.

Quelques heures s'étaient écoulé depuis lors. J'en avais profité pour affiner la programmation de ma carte afin que celle-ci paraisse plus net aux yeux de mes coéquipiers et de ma sensei. Assez fier de mon résultat, je ne perdis pas de temps pour projeter l'hologramme sous leurs yeux lorsqu'ils me rejoignirent.

-Il semblerait qu'il y ait quelques excavation rocheuses dans les environs. Notre cible pourrait s'y trouver. Nous devrions préparer un plan pour l'y dénicher.

Je lançai un bref regard en direction de notre Kazekage ayant encore du mal à croire qu'elle se trouvait bien là en tant que Sensei. Son histoire de faux loup était bien étrange. Elle me rappelait un livre que j'avais lu étant plus jeune. Comme quoi de nombreuses histoires prenaient leur origine dans les mêmes sources. Toujours fut-il que nous ne disposions que de peu d'informations. Les nuances entre la folie bestiale et la méthodisme sadique pouvaient parfois se révéler bien abstraite. Ceci étant ce qui m'inquiétait le plus. Affronter une bête effarouché était bien différent d'un tueur capable d'anticiper nos actions.

♫:

Après avoir compilé les informations que l'équipe avait réussi à obtenir sur les lieux du crime, on les mit en commun. Nous n'étions guère avancés à vrai dire et la plupart des hypothèses restaient ouvertes. Yami nous avait affirmé que ce n'était pas un Ketsueki qui était à l’œuvre ou même un homme normal. Dans ce cas il restait toujours l'option d'une bête sauvage voir d'un désaxé qui portait un mécanisme sensé imité les mâchoires d'un animal. Cette histoire de Kusa que nous raconta notre senseï était pour le moins étrange, ça c'est sur.

Je l'observai un instant en tentant de ne pas trop appuyer mon regard. Elle n'était pas native de Kaze ou simplement au fait des légendes des autres nations? Je me rendis alors compte que je ne savais rien d'elle ou de son passé à part ce que l'on apprenait à l'académie à ce sujet. Et comme j'étais du genre à être au fond de la classe voir carrément absent des leçons... Il faudrait néanmoins que je me renseigne sur le sujet car même si je brûlais d'envie de la questionner à ce sujet, j'avais peur que mes interrogations soient mal perçues. Ouais, elle me faisait peur! Et je n'avais pas honte de le reconnaître. Elle me faisait un peu penser à la vielle prof autoritaire que j'avais quand j'étais petit, celle qui me faisait taire d'un simple regard...

- "Ramenez ces cadavres à Suna une fois que vous en aurez terminé ici!" fis-je à l'intention des médecins. "Les vêtements qu'ils portent ainsi que les objets qu'ils pourraient avoir permettront peut-être à quelqu'un de les identifier! Si ça arrive, envoyez-nous un messager s'il-vous-plaît! Ces informations pourront nous êtres utiles..."

Je ne sais pas si c'est le fait que la Kazekage nous accompagne et qu'elle ne s'oppose pas à cette requête qui motiva les intéressés à approuver, mais toujours est-il qu'ils acceptèrent. Je n'étais pas croyant et si les victimes avaient été des être humains à un moment de leur vie, maintenant ils n'étaient plus qu'un amas de chair. Guère plus! Toutefois leurs familles - s'ils en avaient - méritaient de pouvoir leur rendre les derniers hommages si elles le désiraient. C'était la moindre des politesses. Je crois en tout cas...

Nous prîmes donc la route de la porte de la nuit et malgré la situation j'étais plutôt enthousiaste: ça faisait sacrément longtemps que je ne m'étais pas rendu là-bas. En fait depuis que j'étais enfin et que mon clan parcourait encore la désert avant de s'installer à Suna. J'avais hâte de poser à nouveau mes yeux sur cet endroit et, avec un peu de chance, de renouer avec des souvenirs dont je ne me rappelais pratiquement plus. Je restais silencieux une grande partie du chemin, ouvrant la marche et me concentrant sur les traces laissées par celui ou ceux qui pouvaient être les responsables de tout ceci. Parfois elles étaient effacées sur quelques mètres à cause du mouvement des grains de sables. Mais elles reprenaient un peu plus loin et nous permettaient de garder le cap. Au fur et à mesure qu'on se rapprochait de notre destination les traces se faisaient plus nettes et plus profondes. Signes qu'elles étaient plus récentes et que nous remontions la piste correctement.

*Espérons qu'il s'agisse bien du responsable et pas seulement d'un curieux de passage dans le coin. On a déjà perdu assez de temps comme ça...*

Sans parler du fait qu'il faudrait reprendre nos recherches à zéro. Et comme nous n'avions guère d'autres indices sur ces meurtres pour l'instant...

Oniri nous indiquait régulièrement sa position et nous envoyait des données sous forme de cartes qui nous permirent de nous repérer plus efficacement. Je n'appréciais pas vraiment la technologie et j'étais plutôt du genre à me fier aux vieilles méthodes, celles qui avaient permis à mon clan de vivre et s'orienter avec brio dans le désert pendant des décennies. Mais bon, il faut vivre avec son temps. Enfin, il parait en tout cas. Toujours est-il que quelques heures plus tard nous étions en vue de notre destination et après quelques minutes supplémentaires nous retrouvâmes Oniri. J'admirai un instant son véhicule en tentant de ne pas paraître trop curieux. Est-ce que j'étais jaloux? Ouais, un peu! Ce moyen de transport était peut-être futuriste mais je ne pouvais m'empêcher d'en vouloir un. C'était un moyen rapide d'arpenter le désert...

La Saibogu nous indiqua alors qu'il y avait quelques excavations rocheuses dans les environs tandis que je m'hydratais en prenant de petites gorgées régulières de ma gourde. Ce lieu abritait peut-être un monstre ou quelque chose dans le genre mais il avait au moins l'avantage d'être recouvert de verdure et, donc, d'ombre. Parfait pour éviter la morsure persistante du soleil même si la nuit n'allait pas tarder à étendre son manteau d'ombre dans cette partie de notre nation. Je laissai mon regard vagabonder sur le paysage encore un instant avant de tourner le regard vers Oniri qui souhaitait mettre en place un plan avant de passer à l'action. J'étais plutôt du genre à foncer dans le tas mais en présence de la Kazekage je préférais jouer la carte de la coopération. Alors un plan? Pourquoi pas, ouais...

- "Je peux toujours tenter de l'attirer?" proposai-je en revenant vers le trio. "Si je me fais mordre par cette chose ou peu importe ce que c'est, ça ne me fera rien! Je crois que je suis l'appât idéal pour ce genre de mission, non?"

Il suffirait alors aux autres de lui tomber dessus pour le ou la capturer et le tour était joué. Bon d'accord c'était un peu basique comme plan d'action mais les choses les plus simples étaient parfois celles qui réussissaient le mieux. Et comme je pouvais rendre mon corps extrêmement malléable il y avait peu de chance qu'une morsure réussisse à me blesser. Mais ça c'était valable uniquement si notre cible désirait se montrer et attaquer. Peut-être qu'elle s'évertuait à attaquer ailleurs dans le pays pour préserver sa tanière ou sa cachette. Si c'était le cas il faudrait passer chaque grotte au crible et on allait perdre pas mal de temps...

- "Si rien ne se passe on peut toujours former deux groupes de deux et explorer les environs jusqu'à trouver quelque chose de probant." ajoutai-je donc en haussant les épaules. "Le tout en espérant que Shinrin Minsourin était bien la destination de notre proie et qu'elle n'a pas continué vers Kawa..."

Je ne m'intéressait pas beaucoup à la politique et je ne savais pas quelle relation nous avions avec ce pays. Mais s'il fallait demander une autorisation pour pénétrer sur leur territoire nous risquions de perdre davantage de temps encore. Et si j'étais un pisteur compétent dans le désert, il n'en restait pas moins que j'avais beaucoup plus de peine à suivre des pistes dans des endroits avec de la végétation. Quoi qu'il en soit notre cible venait de passer de chasseur à proie et sa fin était proche...

J'observai mes coéquipières puis notre senseï en attendant d'autres idées ou une confirmation des miennes...

Music ♫:

Notre Kazekage émettait également une piste intéressante : peut-être s'agissait-il juste d'un déséquilibré qui sévissait avec une façon qui lui était propre histoire de brouiller les pistes. L'histoire qu'elle nous racontait alors sonnait étrangement à mes oreilles... Derrière un homme assoiffé de sang jugé pour sa folie, il était question d'un homme d'une grande intelligence, cherchant a corrompre les indices qui étaient relevés pour pouvoir poursuivre sa chasse hystérique.

Suite à cela, nous décidions d'avancer pour remonter la piste qui nous était offerte dans le but d'en apprendre davantage. Oniri nous concéda a tous un micro casque qui nous permettait de parler entre nous même séparé. La technologie Saibogu était vraiment des plus curieuse mais aussi des plus pratiques.
Elle partait alors avec son véhicule pour prendre de l'avance tandis que nous progressions de notre côté vers la forêt de l'Est.
Notre traversée se faisait sans encombre jusqu'à retrouvé ma meilleure amie sur place. Cette dernière s'affairait dans son art, nous dévoilant une sorte de plan en trois dimensions. Je n'y comprenais pas grand chose ni même comment il était possible de détaillée la zone a ce point mais elle nous expliquait qu'il y avait des sortes de grottes non loin d'ici et que c'était sûrement une bonne idée pour se camoufler des curieux tels que nous.

Il nous fallait élaborer un plan, ce à quoi Shinji proposait de jouer les appâts du fait de sa propriété élastique. Bonne idée.
Si jamais la bête ou nos meurtriers ne se montraient pas, il était prévu de constituer des groupes de deux pour effectuer une exploration plus poussée.

« Je pense en effet que c'est une bonne idée. Tes talents d'Akuzu vont nous être bien utiles pour que tu fasses l'appât ou encore le guide... »

Oniri avait détaillé la zone, Shinji remarqué les empreintes et voulait faire désormais l'appât... Qu'avais-je fait si ce n'est examiner les traces de morsures ? Pour le moment je ne pouvais pas faire mieux de toute façon. Toutefois, une idée me venait à l'esprit.

« Il serait tout de même plus prudent que quelqu'un t'accompagnes au cas où t'arriverais quelque chose puisque nous t'attendront a l'extérieur : que dis tu d'un senseur ?! »

J'adressais un sourire entendu à l'Akuzu avant de faire couler mon sang et d'effectuer des mudras, suite auxquels apparu Méphisto, mon chat de la taille d'un loup.

« Méphisto tu iras avec Shinji en éclaireur, camoufle toi et reviens en cas de problème »

Le félin adressait son plus grand sourire carnassier et dérangeant à l'Akuzu :

« Les pas du félin sont plus sûrs que ceux du mammouth... »

Voilà qu'il faisait dans les proverbes chinois maintenant... Je devais bien admettre que comparé Shinji a cette animal disparu pour souligner le côté bourrin de notre acolyte tout en usant subtilement du fait qu'il risquait lui aussi de disparaître était cela dit bien joué.

Méphisto se camouflait intégralement, ne devenant qu'une ombre invisible dans les traces de Shinji...

La petite équipe que je ne faisais jusque lors que suivre et observer me prouva rapidement qu'elle était capable, en quelques sortes de s'auto gérer. Nous ne mîmes que peu de temps à arriver à l'orée de ce qui ressemblait fort à une forêt vierge mais qui, cependant, ne l'était pas. S'aventurer ainsi dans une forêt si dense à la recherche de l'auteur d'une série de meurtre pouvait paraître risqué et davantage de se séparer. Mais, je ne m'opposais pas à cette initiative qui nous faciliterait et nous ferait gagner un temps considérable. J'observai cette forêt, et l'idée farfelue de la faire complètement brûler me vint, tout ce qui s'y trouvait aurait été anéanti... Mais je me ravisai rapidement, c'était inconcevable pour diverses raisons...

Les trois Sunajin se préparaient donc à partir, et ce fut à ce moment que je pris pleinement ma place de sensei.

"Shinji, ton idée n'est pas mal. Mais on ne sait pas ce qui se cache derrière tout ça, on ne va pas risquer une vie. Changement de plan. Yami, tu vas avec Shinji, Oniri vient avec moi. Méphisto nous accompagne aussi. Nous irons tous les quatre dans cette forêt."

Dis-je calmement mais néanmoins très sérieusement. Avant que nous ne nous lancions dans cette expédition tropicale, je fis quelques signes. Apparurent trois clones à mes côtés. Je défis un des rouleau attaché à ma taille et appelai deux de mes compagnons lézards. Je ne voulais prendre aucun risque. La discrétion des petits reptiles pourraient les aider dans cette l'entreprise que nous poursuivions. Mes clones, quant à eux, me transmettraient leur position exacte en cas de disparition, ainsi nous saurions à quoi nous avions affaire.

"L'un de mes clones va vous accompagner, ainsi qu'Irnah et Shiba. Ainsi, si quoi que ce soit arrive, vous n'aurez qu'à détruire mon clone, ou me renvoyer Shiba; il saura me retrouver. Enfin, mes deux clones restant iront explorer les alentours, grottes et autres cachettes possibles."

Avant que nous ne nous mîmes en branle, j'adressai quelques mots à mes deux invocations, ainsi qu'aux clones secondant l'autre équipe.

"Vous suivrez les ordres de Yami et Shinji. Vous savez ce vous avez à faire."

J'observai les alentours, le ciel, et repris pour une dernière information.

"Silence radio jusqu'à ce qu'on est trouvé. On se retrouve ici avant que la nuit ne tombe, cet endroit regorge d'animaux sauvages, et de prédateurs nocturne."

Seule je n'aurais pas hésité à poursuivre mes recherches toute la nuit s'il le fallait, mais je ne voulais pas non plus risquer de subir l'attaque d'un félin affamé, surtout ceux de cette région de notre pays; entre tigre géant, panthère et serpents... Nous avions déjà bien assez à faire avec notre cible principale.

"Bien en avant."

Notre groupe prit alors la direction de la forêt, nous allions nous occuper de la partie supérieure, et l'autre groupe de la partie supérieure. Et mes clones chargés des alentours se dispersèrent. Ils savaient exactement où aller, quoi faire. Nous venions de pénétrer dans la jungle, déjà la lueur du soleil semblait se déjà faiblir. Le chant d'oiseaux s'élevait, rapidement les paysage sec disparu pour laisser place à l'humidité.

"Oniri, j'espère que ma présence à tes côtés ne t'embête pas trop, je sais que tu aurais préféré partir avec Yami. Mais, c'est plus sûr comme ça, n'y vois pas un manque de confiance. Tant qu'on entend du bruit, les oiseaux entre autre, c'est que tout va bien. Méphisto saura nous avertir si quelque chose s'approche de nous."

Dis-je regardant alternativement la jeune femme et le gros chat.

Music ♫:

Notre sensei décida finalement d'incarner son rôle en confiant des directives à chacun d'entre nous. J'allais faire équipe avec elle ainsi que Méphisto, le chat qui parle, tandis que Yami et Shinji continuerai de leur côté, accompagnés de clones et de lézards. Oui, notre monde pouvait vraiment être étrange parfois...Je me sentis légèrement nerveuse à l'idée d'accompagner Zanshi, qui était tout de même notre Kazekage. Je ne tenais absolument pas à me louper en sa présence. Il n'aurait manqué plus que ça...

La nuit s'élevait sur l'horizon lointaine tandis que le soleil disparaissait entre les épais feuillages de la forêt. Cette dernière était particulièrement dense et semblait receler de nombreux mystères. Je n'avais que brièvement eut l'occasion de parcourir le monde avant de devenir une kunoichi, la partie que nous arpentions actuellement n'en était évidemment pas.

Je projetai la cartographie des environs à même temps que nous avancions de sorte à toujours avoir un plan de la zone sous les yeux. Je m'étais également équipée de mon Scouter Sayen afin de détecter le chakra de notre potentiel proie, si l'idée lui venait d'endosser le rôle de prédateur. L'avantage de la situation étant que je pouvais me sentir pleinement en confiance, dans la mesure où il était difficile de se sentir en insécurité en compagnie de la Kunoichi la plus puissante du village. Cette dernière m'expliqua alors qu'il n'y avait rien à craindre et que le compagnon félin de ma bien aimée saurait nous avertir en cas de danger.

-Vous savez, je suis également tous à fait équipée pour. Dis-je en désignant de l'index mon Scouter Sayen accroché à mon oreille.

Il était vrai, que l'on ne pouvait me considérer officiellement comme de type sensoriel car, j'étais naturellement incapable de sentir le chakra, mais mon équipement me permettait de palier à ce défaut de façon plus ou moins efficace. Dans l'immédiat, rien n'était détecté. Méphisto demeurait calme comme à son habitude. Je portai mon attention un instant sur lui. Il souriait comme à son habitude, enfin si long pouvait appeler cette grimace de tétraplégique perpétuellement figée sur sa face un sourire. Cela avait le dont pour me filer des frissons.

Nous continuâmes d'avancer en silence. La nuit venait de jeter son voile insondable sur l'ensemble de la forêt. Ne ne pouvions voir désormais aussi clairement. Je dus arrêter l'affichage holographique de ma carte à risque de signaler notre présence parmi la pénombre. Nous avancions à tatons, il m'était difficile de voir à plus de quelque mètre devant moi. Heureusement, nous pouvions compter sur nos détecteur afin de nous prévenir de tout éventuel danger. Après plusieurs longue minutes j'en vins finalement à poser cette question qui me m'agaçait tant.

-Kazekage-sama... heu... Sensei... J'aimerai comprendre... Pourquoi nous avoir choisi nous ?

Je devais bien l'avouer. Notre trio s'avérait des plus originale et excentrique. Actuellement j'estimai n'avoir rien fait d'exceptionnel pour mériter une telle place dans cette équipe. Quant à mes coéquipiers, malgré qu'ils comptaient à mes yeux, je n'aurais pas été étonnée s'ils avaient étés envoyé à Ergastule au vu de leur potentiel déboire passé.

A peine ma sensei eut-elle le temps de me répondre que mon détecteur émit un léger « bip » sonore indiquant l'arrivé imminente d'un danger. Méphisito s’exclama d'un petit « La soirée commence plutôt bien » avant de subitement disparaître, devenant invisible à travers la nuit.

♫:

Mon idée semblait plus ou moins bien acceptée et j'en étais plutôt satisfait. C'était toujours sympa de pouvoir montrer aux autres que quand je m'y mettais je n'étais pas seulement un alcoolique imprévisible et sur qui on pouvait uniquement compter une fois sur deux. Bon bien sûr la présence de la Kazekage y était pour beaucoup et sans elle peut-être que les choses se seraient passées différemment. Quoi qu'il en soit Yami trouvai mon idée séduisante - la jeune femme l'était tout autant d'ailleurs - et invoqua même Méphisto pour me donner un coup de main.

- "Heu... Merci!"

Je ne savais pas si j'appréciais cette aide ou non à vrai dire. Ce chat pouvait être utile, je n'en doutais pas. Mais il était tout de même sacrément retors et plutôt irritant dès qu'il ouvrait la bouche. Ce qui ne tarda d'ailleurs pas à arriver! Cette fois-ci je me fis comparer à un mammouth et j'agitai un doigt menaçant en direction de l'invocation:

- "Dis donc toi! Tu veux que je t'en colle une?"

Bon d'accord je n'était pas un exemple de discrétion en règle générale mais je prenais sur moi pour tenter de résoudre ce petit problème. Si je voulais un jour rejoindre l'unité spéciale de Suna il fallait bien que je m'améliore dans ce domaine. Mais de là à me comparer à un animal aussi massif et pataud...

- "Je t'en foutrai, moi, du mammouth!" maugréai-je encore.

Je me tournai ensuite vers notre Senseï alors que celle-ci nous donnait ses instructions après avoir écouté nos avis respectifs. Elle nous divisa en deux groupes distincts chargés d'explorer les environs. Ce n'était pas bête d'autant plus qu'on allait pouvoir couvrir une zone plus grande tout en s'épaulant mutuellement grâce aux soutiens que la Kazekage nous allouait. Et quels soutiens! Non seulement j'étais avec Yami - ce qui, évidemment, m'enchantait - mais en plus nous allions pouvoir compter sur un clone de Zanshi et deux de ses affreux lézards. Bon ceux-là, on s'en foutait à la limite! Mais le clone quoi! Et en plus on pouvait lui donner des ordres!

Notre supérieure nous ordonna également le silence radio et un retour sur place avant la tombée de la nuit. Je savais qu'il y avait des bestioles sacrément vicelardes dans le coin mais j'avais quand même espéré pouvoir passer la soirée avec la Ketsueki. Mais bon, ce serait pour une autre fois alors...

- "Bien compris! Silence radio et retour ici avec la nuit!" confirmai-je en hochant la tête.

Nous nous séparâmes donc, Oni et notre Senseï s'occupant de la partie supérieure de la forêt tandis que Yami, moi et nos suivants nous occupions de l'inférieure. Et en plus on évitait Méphisto! Tant mieux, je n'avais pas envie d'écouter ses remarques incessantes. Je l'aimais bien mais fallait pas pousser non plus! D'autant plus que ma patience était loin d'être infinie! On s'enfonça donc sous le couvert des arbres et la fraîcheur et l'ombre des lieux nous fit le plus grand bien. Après une longue marche dans le désert, c'était plus qu'agréable de se retrouver ainsi dans une zone moins chaude et presque humide.

Nous progressâmes pendant de longues minutes puis au bout d'une heure nous fîmes une légère halte vers un point d'eau pour se désaltérer. J'avais bien envie d'ordonner au clone de notre maîtresse d'aller explorer un peu les environs mais je me voyais mal lui donner des indications. Ça avait beau être une copie, il n'en restait pas moins qu'elle avait l'apparence de la Kazekage. Et elle m'intimidait, moi, la Kazekage...

On reprit donc notre route et on pénétra dans une partie plus pentue de la forêt. On devait parfois sauter pour se réceptionner quelques mètres plus bas sur des troncs tombés au sol ou de grandes pierres plates. Bref, ce n'était pas forcément amusant et plutôt contraignant. Si bien que nous n'échangeâmes pas vraiment de mots alors que nous nous concentrions sur nos réceptions. Toujours est-il qu'au bout d'un moment j'atterris sur un tronc d'arbre qui était bien plus mou que ce que je pensais.

- "Tiens?!"

J'eus à peine prononcer ces mots qu'une tête monstrueuse se redressa pour s'approcher de moi. Je reconnus aisément un serpent géant, tout comme mes compagnons d'ailleurs. Je tentai évidemment de sauter ailleurs pour me mettre à distance de sécurité mais peine perdue. Je fus capturée dans une étreinte particulièrement puissante qui m'aurait certainement broyé si je n'avais pas été un Akuzu. Rendant mon corps malléable, je réussis à éviter ce triste sort bien que je débordais entre les anneaux de l'animal et sur les extrémités supérieures et inférieurs du cercle qu'il formait autours de mon corps. Là, je devais ressembler à rien du tout.

- "Un chcoup de chmain cherait appréchié, là!" gueulai-je. "Échclatez-moi chette chaloperie!"

Je n'arrivais presque plus à parler mais au moins j'étais toujours en vie. Pour le moment... Pourquoi il fallait toujours que ça tombe sur moi, hein? Et pour ne rien arranger la gueule du serpent se rapprochait, indiquant qu'il n'allait pas tarder à me gober...

Music ♫:

Notre sensei appréciait l'idée de Shinji mais elle préférait tout de même que nous y allions tous ensemble en deux groupes. J'étais donc affecté avec Shinji, un clône de la Kazekage serait là pour nous assister ainsi que des lézards kuchiyoses qui serviraient apparemment à prévenir l'autre groupe en cas de soucis.
J'adressais un coup d’œil a ma meilleure amie, me demandant si ça lui allait de se retrouver seule à seule avec la Kazekage... Il fallait dire qu'Oniri n'était pas vraiment un exemple de comportement exemplaire toutefois, j'étais certaine qu'elle saurait user de ses bonnes manières avec la compagnie de marque qui se trouvait à ses côtés. De plus, Méphisto allait l'accompagner, même si en soi, ce ne devait pas être la meilleure des idées du point de vue d'Oniri qui avait dû mal à s'entendre avec mon félin... Je ne doutais toutefois pas de son utilité et puis nous avions ordre de nous retrouver avant que la nuit ne tombe ce qui signifiait : dans peu de temps .

Nous nous engouffrâmes donc dans la forêt dense : il m'était très rare de voir autant de verdure ! Je devais bien avouer que cela changeait et que ce n'était pas désagréable d'être sous le couvert des arbres pour échapper à la morsure de l'astre diurne. Notre avancée se faisait dans le silence le plus total tandis que nous prenions le temps d'explorer le moindre recoin tout en restant le plus vigilant possible sur la moindre parcelle de terrain qui s'offrait à nous. Nous arpentions les crevasses, sautions de tronc en tronc, parfois certains étant lourdement tombés au sol. Il se dégageait une aura menaçante de cette forêt tropicale... C'était comme si des milliers d'yeux nous épiaient dans l'ombre, nous laissant une vague sensation désagréable.

Cette dernière se confirmait bien vite lorsque Shinji se réceptionna sur ce qui semblait être un tronc moelleux... ou un serpent géant... Il ne semblait pas venimeux puisqu'il ne chercha pas à mordre l'Akuzu mais bien à l'écraser : un serpent constricteur donc. Je ne m'y connaissais pas vraiment en matière d'animaux mais lorsque l'on vit dans le désert il est toujours utile de connaître notre prédateurs ou ennemis directs...
Shinji modulait son corps pour ne pas se faire broyer par la force colossale du reptile : autant dire qu'à sa place, je serais déjà morte...

Je tâchais de garder mon calme car céder à la panique n'y ferait rien et qu'il n'y avait pas non plus forcément urgence... sauf lorsque le serpent décidait d'avancer sa gueule béante vers mon coéquipier... J'adressais un regard vers le clône, hésitant un instant a le faire agir mais s'il faisait du Katon, il risquait bien de brûler Shinji au passage : c'était donc a moi d'entrer en scène. M'entaillant les avant bras, je faisais fuser un fouet écarlate tranchant vers le reptile. Mon arme martelait alors la chair de notre ennemi, entaillant sa peau rugueuse à diverses endroits. Cela ne lui faisait pas le plus grand mal mais devait s'avérer gênant en plus d'être tout de même douloureux : tant est si bien qu'un serpent ressentait la douleur... Je descendais ensuite en contrebas, sortant ma faux de mon dos et l’imprégnait de mon chakra fuuton pour mieux lui couper la tête. Il m'avait vu venir et avait tenter de projeter sa gueule béante vers moi mais il restait toujours accroché autour de l'Akuzu si bien que je n'eus aucun mal a changer la trajectoire de ma faux au dernier moment pour décapité l'invertébré.

Le corps du serpent s'agitait un instant de soubresauts, encore maintenu par les nerfs, alors que sa carotide sectionnée lançait des jets de sang par intermittence de façon plutôt impressionnante. Le clone m'aida a soulever les lourds et imposants anneaux de l'animal pour libéré Shinji.
Aspergée de sang de la tête aux pieds, les tranchants de ma faux immaculés du même écarlate, je soupirais et regardais Shinji tout en lui adressant un mince sourire :

« Regarde où tu mets les pieds la prochaine fois. »

Là dessus, nous poursuivions notre route : il restait encore une heure ou deux avant que la nuit ne tombe. Après une demi-heure supplémentaire, notre avancée nous fit tomber sur un campement abandonné... Il y avait donc eu le passage d'un ou de plusieurs hommes ici... Peut-être allions nous finir par dégoter quelques indices...

Nous avançâmes dans la forêt pendant une longue heure, peut-être davantage. Le silence régna tout ce temps durant, le champ des oiseaux restait notre seul divertissement et surtout l'un de nos nombreux moyens de contrôle. Finalement, alors que la lumière du soleil se muait en une faible lueur lointaine, ce silence fut percé par la voix de la jeune Kunoichi que j'accompagnais dans cette forêt. La demoiselle semblait s'inquiéter de la raison m'ayant poussée à les choisir eux plutôt que d'autres. Je tentais de me remémorer notre discussion quelques jours plutôt, lorsque je les avais fait venir dans le désert; j'étais presque sûre d'avoir donné la raison, mais du coup, elle me fit douter de ce souvenir. Il ne me coûtait rien de lui répondre.

"Et bien, c'est simple. Je me suis dit que je pourrais devenir votre Senseï pour qu'on fasse cette mission, et comme c'est un endroit où personne ne vient; je pourrais vous éliminer sans que personne ne pose -vraiment- de question."

Dis-je sérieusement. Mes yeux écarlates se fixèrent alors sur elle, puis j'esquissai un sourire, me retenant de rire. Je ne savais pas d'où me venait cette envie de faire des blagues pourries, sans doute Kioshi commençait il à déteindre sur moi, en plus du résident permanent ayant élu domicile dans mon crâne... Ou alors était ce le fait de mon frère ? Non, lui, ses blagues étaient toujours très fines et drôles; quand on parvenait à les comprendre. Cette simple phrase me fit comprendre, comme de nombreux autres indices, que quelque chose clochait dans ma personnalité. Le vieil Habashi ne m'avait pas tout dit. Je repris mon sérieux, et la parole. Oui, parce qu'Oniri comme toute autre personne devait certainement imaginer que j'en étais capable; ce qui en soit n'était pas tout à fait faux.

"Non, je plaisante. Parce que vous êtes, de tous les genin, ceux qui en aviez le plus besoin. Est-ce si..."

Ma phrase fut interrompue par le gadget de la Saibogu, il bipait. Puis ce fut le gros chat qui s'y mit, annonçant un bon début de soirée. Et maintenant que le silence animé de petits bips frénétiques était revenu, je me rendis compte que les oiseaux avaient cessé de chantonner. Je fis signe à la genin de s'arrêter. J'observais aux alentours. La pénombre avait gagné la canopée et nous envahissait inévitablement. Moi qui avait prévu que l'on sorte de cette jungle avant que la nuit ne tombe, c'était raté. Ce genre d'environnement était vraiment traitre. Aucun bruit, rien ne semblait vouloir se jeter sur nous. J'en venais à me demander si l'appareillage de la jeune femme fonctionnait correctement quand soudainement une vision, ou plutôt une expérience me vint.

L'un de mes clones envoyés dans le centre de la jungle venait de disparaître. Je n'avais que l'image d'un objet tranchant indescriptible venu l'éventrer. Ce n'était qu'un clone, même s'il me ressemblait, il n'avait pas toutes mes capacités; en fin de compte il avait rempli son rôle à la perfection. On entendit alors le bip ralentir jusqu'à s'estomper. Compte tenu de la position de mon clone et du parcours qu'il avait suivi, je fus en mesure d'apporter de nouvelles informations à cette situation jusque lors indémêlable.

"Ton appareil a détecté quelques chose, et l'un de mes clones a disparu. Soit c'est une coïncidence, soit ce que nous sommes venus chercher se déplace rapidement. D'après les dernières informations, il s'agissait d'une attaque trop rapide et précise pour qu'il s'agisse d'un animal. Mes clones ont du recevoir les mêmes informations, ils vont tous venir dans cette direction, espérons que Yami et Shinji comprennent. Nous devrions prendre cette direction. Prépares toi Oniri, les choses intéressantes vont commencer. Eteins ton appareil."

Bien qu'utile, cette technologie avait plus de chance de nous faire repérer qu'autre chose maintenant. Le chat nous observait, il attendait en fait que je finisse de parler pour intervenir.

"Suivez-moi."

Dit il en bondissant dans la direction que j'avais désignée. Nous sautâmes dans le branchage d'un de ces gigantesques arbres, et suivîmes le félin qui, au bout de quelques minutes, s'immobilisa sur une épaisse branche verdâtre. Là, en contre bas; se tenait debout, à moitié courbée, une masse sombre. L'obscurité n'arrangeait pas les choses, mais bon... Notre cible semblait acquise. A moins que nous ne soyons en fait ses cibles...

La silhouette sans forme précise bougea, et deux petits points rouge nous fixèrent. J'en conclus rapidement qu'il s'agissait d'yeux, ce qui me permit de déterminer sa taille, approximativement. Cette chose était imposante... Si tôt ce regard luisant nous avait il vu, qu'il disparut. On put entendre un bruissement et l'écorce de l'arbre qui nous soutenait se déchirer. Les vibrations dans le bois nous parvenaient. Je n'avais pas eu le temps de réagir que son regard sanglant et pour le moins diabolique refit surface devant nous.

Cette vision me rappela le regard émeraude de Kenji, ou météora derrière son masque animal. Une étincelle dans la nuit, la lumière de la lune naissante se réfléchissant dans une pièce métallique, je venais de comprendre. Je poussais Oniri sur le côté alors que les griffes mortelles sectionnèrent sans difficultés l'épais tronc de ce simili baobab. J'eus juste le temps de faire un signe, et faire apparaître mon sabre qui s'illumina et bloqua les paires de griffes à quelques centimètre de mon visage. La lumière du sabre dévoila les formes de cette bête...

Je fis un petit bond en arrière...

"Oniri, vas-y!"

Spoiler:

La bête... Etions nous ses traqueurs ou ses proies? Je ne ne savais pas quoi en penser. Tout cette histoire s'avérait des plus étranges et dangereuses. Tandis que nous la pouruivions, ma sensei me poussa brutalement sur le côté pour esquiver une attaque qui déchira littéraement l'écorce d'un arbre. Nous pumes alors distinguer deux grands yeux rouges fendre la nuit ainsi qu'une lame miroitante sous les éclats lunaires. Cette chose, cette bête avait une fisionnimie humaine, j'en étais persuadée, mais elles s'avérait bien plus massive, plus trapues, plus animal. S'agissait-il vraiment d'un Gekei. Si t-elle avait été le cas, alors peut-être avait-il finit par succomber à ses instincts sauvage pour devenir une créature sans pitié ni raison.

Je me redressai brusquement tandis que Zanshi parait son nouvel assaut en faisant chauffer sa lame à blanc. Lors du choc de l'acier, nous pûmes alors clairement discerner l'apparence de notre antagoniste. Oui, il s'agissait bel et bien d'un homme-bête. Il arborait l'allure massive d'un lion bipède. De nombreuses cicatrices étaient visibles sur son visage et ce malgré son long et épais pelage noir. Il portait sur lui une étrange cape à capuchon ainsi qu'une armure en cuir dans surlaquelle était fixée toutes sortes d'équipements mettaliques, visiblement la majorité servait à tuer. Ce qui me choqua le plus fut en réalité son regard. Non pas celui d'un monstre assoifé de sang, mais plutôt d'un prédateur implacable et calculateur. Il y reflétait une certaine animosité prefide qui me glaça le sang. Le Gekei poussa alors un long rugissement à en déchirer la nuit. Les oiseaux s'envolèrent dans le ciel par nuées.

Ma sensei parvint à le repousser juste avant d'effectuer un saut en arrière m'ordonnant alors de contre attaquer. Malgré la peur qui engourdissait mes membres, je parvins à dégaîner SpineBreaker afin de le pointer en direction de notre ennemi au moment même au celui-ci fondait sur moi. Le coup parti dans un fracas de tonerre, déversant sur lui un déluge de grenailles destinées à le repousser. Cependant, il était si fort, si impossant, que l'attaque n'eut qu'à moitié son effet tant et si bien qu'il me fallut effectuer de justesse une roulade sur le côté afin de ne pas me finir écrasée. Instinctivement, je lâchai mon arme pour brandir Ivory et déverser un salve de trois balles sur lui. Celle-ci semblèrent s'enfoncer dans son corps comme si de rien n'était. Le calibre de mon arme n'était visiblement pas suffisant pour l'atteindre. Le Gekei effectua alors un bon en arrière, retombant sur ses quattres pates, rugissant de plus belle. Un voix à la fois rocailleuse et caverneuse s'échappa de sa gueule.

-La chasse ne fait que commencer...

A ces mots il disparut soudainement, devenant invisible à nos yeux. Un lourd silence s'installa tout autour de nous. Nous demeurions sur le quivive. Une perle de sueurs coula le long de ma tempe. Malgré tout ce que j'avais pus vivre jusqu'à présent, je n'étais pas préparée à affronter ce genre de chose. Je savais cependant que je pouvais compter sur le soutien de ma sensei. Je profitais alors de ce bref interlude, pour réactiver mon Scouter Sayen et également remplacer les balles de SpineBreaker par des cartouches d'obus explosives. Désormais armée de mon pistolet et de mon fusil à une main, je les pointais chacun dans une direction différente enfin de couvrir au maximum mon champ d'action. Je me tenais dos à Zanshi, elle, armée de son katana et nous épions avec attention l'environnement qui nous entourait, prêtes à contre-attaquer. Ainsi mon radar sonna soudainement pour m'annoncer l'emplacement de notre ennemi.

-Il est à droite...

Lorsque nous tournâmes la tête espérant, dès lors, lui faire fasse à nouveau, nous tombâmes béates parce qui était en train de se passer. Une pluie de lames venant de toute les directions depuis la cime des arbres fondaient sur nous. Nous venions de tomber dans son piège. Il n'était point possible d'esquiver cette attaque.

L'intervention de Yami m'empêcha de finir en digestif et les anneaux de la créature terrassée finirent par se dérouler, me permettant ainsi de me dégager de cette étreinte qui se voulait mortelle. Je repris ensuite ma forme corporelle habituelle alors que la noiraude me disait de faire plus attention la prochaine fois. Difficile de lui donner tort! Je lui répondis par un clin d’œil avant de constater qu'elle était recouverte du sang de la créature. Je devais sûrement avoir un problème mais je la trouvais plutôt sexy avec du fluide vital sur le corps. Quelques idées pas très dignes d'un shinobi en mission traversèrent mon esprit alors que je la contemplais avant que finalement je me mette une gifle mentale pour revenir à la raison. Ce n'était guère le moment de penser à ce genre de choses...

- "Je suppose qu'il n'y a pas moyen que tu effaces cet épisode de ta mémoire?" demandai-je à la copie de notre Senseï. "Si Zanshi pouvait éviter d'en avoir connaissance ce serait vraiment chouette!"

Je ne savais pas précisément comment fonctionnait le clonage mais je croyais me souvenir que les copies insufflaient leur vécu à leur créateur - créatrice en l'occurrence - quand elles venaient à disparaître. Donc la Kazekage allait avoir droit au merveilleux moment où je sautais sur un serpent et que je me faisais capturer par le reptile. Déjà que j'étais pratiquement certain qu'elle me voyait comme l'élément le plus mauvais de son équipe! Alors cette épisode n'allait sûrement pas améliorer son opinion à mon égard! Bon d'un autre côté c'est elle qui avait désiré me prendre comme élève, pas moi qui avait demandé qu'elle me choisisse. Fallait assumer, voila!

On reprit notre progression dans la forêt et moins d'une heure plus tard nous tombions sur un campement. Il semblait abandonné et après une rapide observation on y pénétra. Certaines tentes étaient déchirées et il semblait qu'il y avait eu un éphémère combat en ces lieux si j'en jugeais aux traces sur le sol. Du sang perlait encore sur le sol et tout le matériel était encore présent. Il y avait même un bol avec de la nourriture et un livre ouvert avec un crayon le long de sa reliure. C'est comme si les résidents avaient quitté les lieux précipitamment suite à un danger.

- "Je dirais deux ou trois jours au maximum si j'en juge par l'état de la bouffe! Peut-être un peu moins!" dis-je à Yami alors que nous échangions un regard avant que je m'engouffre dans la seule tente à peu près intacte. "Et je crois qu'on a trouvé ce qui a fait fuir ces gens!"

Un cadavre sur le sol portait les mêmes stigmates que ceux que nous avions vu dans l'après-midi. Déchiqueté, vidé de son sang, l'expression qu'on pouvait encore lire sur une partie de son visage ne laissait aucun doute quant à la violence de la mort. Le sort de ce civil était triste mais cette découverte était plutôt une bonne chose pour nous: nous avions vu juste en nous rendant à la porte de la nuit et avions maintenant la preuve que la chose que nous traquions était dans les parages. Du moins il y avait peu de temps de cela. Et avec un peu de chance elle s'y trouvait toujours...

- "Il se passe quelque chose!" annonça le clone de Zanshi en fronçant les sourcils. "L'une de mes collègues a été détruite par un coup de lame!"
- "Où?"
- "Par là!" expliqua-t-elle en pointant du doigt une direction. "À plusieurs centaines de mètres je dirais, peut-être plus!"

Un regard avec Yami suffit pour nous mettre d'accord sur la marche à suivre. Si notre cible avait été repérée ça ne servait à rien de rester ici. Il fallait resserrer l'étau que nous tissions autours d'elle et profiter de l'occasion qui nous était offerte. On décida donc de suivre la direction indiquée tandis que le clone ajoutait que sa consœur n'avait pas eu le temps de voir ce qui avait porté l'attaque. Je sentis un frisson remonter le long de mon échine: si cette chose avait réussi à détruire si facilement un clone de la Kage nous avions de quoi nous faire du soucis. Peut-être que l'effet de surprise jouait mais tout de même...

Nous nous hâtâmes donc de suivre la direction indiquée, bondissant de branches en branches aussi vite que nous le pouvions. Mais ce n'était pas assez rapide et nous risquions de laisser notre chance passer si nous trainions davantage. Je pouvais toujours booster ma vitesse avec l'un de mes jutsus mais ça signifiait laisser Yami derrière. Et s'il lui arrivait quelque chose? L'idée ne me plaisait pas vraiment et puis nous étions en binômes sur ordre de la Kazekage et je me voyais mal l'abandonner, fusse-t-elle avec un clone de l'intéressée. En revanche je pouvais peut-être la porter...

- "Yami, accroche-toi à moi! Je vais nous faire gagner un peu de temps! Désolé le clone mais on va prendre un peu d'avance!"

Je fis quelques mudras et mon corps fut parcouru d'éclairs inoffensifs et qui témoignaient simplement que le raïton était à l’œuvre. Nous avalâmes ensuite la distance à une vitesse bien plus impressionnante que d'ordinaire. J'avais franchement peur de trébucher et lâcher la noiraude mais il semblait que j'avais épuisé mon stock de malchance pour la journée et rien de tout ceci ne se produisit. À peine quelques minutes plus tard nous étions en vue du reste de l'équipe en nous aidant des bruits d'affrontement qui s'élevait de leur zone. Les trouver ne fut donc pas si compliqué même si pour le coup nous redoutions un peu ce que nous allions découvrir à notre arrivée.

Notre regard se porta sur Oniri et Zanshi puis sur les lames qui fonçaient dans leur direction. On échangea quelques mots avant que je projette la noiraude en l'air pour lui permettre d'user du fuuton tandis que je venais me planter devant Oniri à la vitesse de l'éclair. Je savais bien que mon intervention n'allait sûrement pas lui plaire mais je ne savais pas si elle allait pouvoir se protéger de cet essaim de lames. Alors dans le doute... J'enveloppai la demoiselle du mieux que je le pus tout en rendant mon corps malléable pour absorber les projectiles qui retombèrent au sol sans me causer le moindre dégâts. Yami allait sûrement pouvoir repousser celles qui restaient en profitant de sa position aérienne.

- "Vous avez demandé un Shinji?" m'amusai-je, fanfaronnant.

Au lieu de me la péter j'aurais sûrement du regarder derrière-moi. Mais il était déjà trop tard et un violent coup m'envoya rouler sur le sol tandis que mon corps ne profitait plus de sa malléabilité. Je sentis l'odeur du sang dans ma gorge juste avant de m'écraser contre un arbre. Je tentai alors de me relever mais je retombai lourdement sur le sol, mes bras ne pouvant plus soutenir mon poids. Je ressentais une vive douleur sur le flanc et j'avais sûrement quelques côtes cassées voir une plaie ouverte.

*Et merde...* songeai-je.

Juste avant de tomber dans l'inconscience...

L'étude du campement découvert fut bien vite abrégée puisque le clone de notre sensei, qui nous accompagnait, nous annonçait que l'une de ses semblables venait de disparaître sous un coup de lames. S'agissait-il de notre meurtrier ? Il était donc humanoïde et savait manier les armes ? Nous savions que nous aurions bientôt les réponses à nos questions si nous nous mettions en route sur le champs, dans la direction que nous avait indiqué la réplique de la Kazekage.

Dévalant avec rapidité dans la forêt dense, notre progression n'en restait pas assez suffisante : nous avions le désavantage du terrain que nous n'avions que peu fréquenté. Shinji me proposait alors de m'agripper à lui, ce que je fis sans discuter tout en poursuivant notre allure. Je me doutais qu'il allait utiliser l'un de ses boost de chakra pour nous faire accélérer : en revanche, notre aide précieuse, ainsi que les deux lézards, étaient mis de côté un instant tandis que nous les distancions rapidement : ils sauraient nous rejoindre.

Je pouvais parfaitement entendre les bruissements et le métal s'entrechoquant, signe que notre cible avait sans doute trouvée nos coéquipières et que l'affrontement avait commencé. Tout allait ensuite très vite. Arrivés à leur hauteur, nous aperçûmes les lames fondre dans leur direction tandis que nous nous propulsions littéralement vers eux pour les protéger. Moi dans les airs, effectuant de rapide mudras qui déclenchèrent une bourrasque qui repoussait les lames et les déviaient de leur trajectoire, Shinji au sol qui étreignait Oniri de toute son élasticité pour la protéger – pas sûre qu'elle appréciait... - Il y allait même de son petit commentaire et comme à son habitude, ne faisait pas attention, si bien que la bête lui portait un coup fulgurant qui l'envoyait rouler sur le sol et stopper sa course dans un arbre. L'odeur du sang s'élevait dans les airs, accentuant la lueur meurtrière qui régnait dans les yeux de la bête. Qu'était-elle ? Un Gekei comme je l'avais suggérer ? Ou … autre chose ? Elle se tenait là devant nous, de toute sa hauteur et sa carrure tout en muscle impressionnante.

L'Akuzu sombrait définitivement dans l'inconscience alors que le lion détournait sa tête de son corps inerte, jugeant plus utile de se débarrasser de nous avant de … se régaler ? De le rendre exsangue ?
Il voulait jouer à ce jeu là ? Il avait la stature impressionnante mais j'étais moi aussi une prédatrice et une traqueuse hors pair lorsqu'il s'agissait de sang : je devais parvenir à récupérer le sien et ça en serait fini de lui... Oniri le savait. Allait-elle y penser et faire en sorte d'agir dans ce sens ? Notre sensei savait que j'étais capable de manier mon sang et celui d'autrui mais savait-elle que je pouvais causer grandement du tord a celui dont j'ingurgitais l’élixir de vie ?!

J'ouvrais de nouveau la plaie de mon avant bras, projetant depuis celle-ci une pluie de mon sang qui venait touché notre ennemi à certains endroit. L'animal ne semblait pas comprendre ce que c'était reniflant même un instant mon nectar qui ne lui avait fait aucun mal.

« Pitoyables humains... »
S'exprimait-il d'une voix caverneuse : il savait parler.

Rapidement, mon sang remontait le long de sa fourrure, se glissant subitement dans ses oreilles, ses yeux, son nez et sa bouche : il n'y avait rien de pire pour une bête que d'être privée soudainement de ses sens d'ordinaires affûtés non ? Un brin déboussolé, il secouait la tête et se frottaient les yeux de ses pattes immenses serties de griffes effilées : c'était à mes coéquipiers de jouer.

L'attente était certainement la chose que j'aimais le moins, d'autant plus face à un adversaire capable de se rendre invisible à nos simples yeux et pouvant se déplacer avec la discrétion d'un félin. Notre cible semblait donc être un Gekei, d'ordinaire les porteurs de gênes animaux n'étaient pas si agressifs que cela, mais sachant que chacun d'entre eux venaient de Mizu no Kuni et plus précisément des laboratoires Kirijin... Je ne fus pas vraiment étonnée d'en rencontrer un assoiffé de sang. La seule force de cette bête résidait donc dans ses capacités de dissimulation, et son aisance au combat rapproché. Finalement ce ne fut pas la créature qui se montra, mais l'une de ses attaques. Entre ses paroles et ses actions, j'estimais que cet être était vraiment pourvu d'une conscience, aussi noire pouvait elle être.

Un assaut dont j'aurais pu me défaire facilement, dont j'aurais pu protéger la Saibogu, mais ce ne fut sans compter sur l'intervention du reste de notre groupe. Mes élèves, mon clone et mes lézards arrivèrent à quelques secondes d'intervalles. Il était impossible pour notre cible de se dérober. De prédateur, elle passait donc au statut de proie. Jouant de Sei'Rusei, je déviais chacune des lames m'étant destinées, néanmoins je n'avais pas prévu que l'Akuzu soit blessé dans sa tentative de défense. Je le vis tomber et fis aussitôt signe à mon clone de le rejoindre, lequel parvint à s'esquiver à l'assassin grâce aux efforts de Yami et aida Oniri à se relever. Le clone savait ce qui lui restait à faire quant à la blessure de Shinji. Il apposa une mains sur la plaie et la fit chauffer jusqu'à cicatrisation. Entre temps, Irnah et Shiba avaient exécuté un jutsu qui me fut utile en bien des circonstances. Cinq colonnes de flamme s'élevèrent dans la forêt, formant un pentagone autour de nous et surtout, de notre adversaire. Sa fuite était maintenant réellement impossible.

Alors que la créature humanoïde s'essuyait du sang projeté par la Ketsueki, j'en profitai pour passer moi même à l'action. J'aurais pu l'éliminer d'un simple coup, mais une autre idée avait germé dans mon esprit entre deux. Je voulais être sûre qu'il s'agissait bien d'un Gekei, et pas d'autre chose; et surtout, qu'il était bien l'auteur de tout ces meurtres pour lesquels nous étions venus jusqu'ici. On put voir comme un manteau se former autour de l'assaillant, oscillant entre la translucidité et des reflets s'approchant de l'écarlate. Tout en maintenant mon jutsu, je sautai de la branche où j'avais atterri précédemment, et m'approchai. Le prédateur tentait de se défaire de la camisole qui l'empêchait de se mouvoir, en vain. Chaque contact avec cette dernière lui infligeait de légères brûlures, les poils noirs qui recouvraient ses membres supérieurs roussissaient à vu d'œil, une odeur de grillé s'en dégageait...

Je l'observais, et attendis qu'il se calme. Une fois qu'il eut comprit qu'il était fait comme un rat...

"Pitoyables humains, je vais vous déchiqueter..."
"Nous sommes Sunajin, ce sont mes élèves; je suis la Kazekage. Et toi, qu'es tu ? Tu es un Gekei ? Est-ce toi qui a massacré tous ces voyageurs dans notre désert ?"

Je ne savais pas s'il répondrait, s'il éprouverait le sentiment de devoir se défendre; s'il comprendrait que je pouvais le réduire en cendre dans la seconde suivante. Agirait-il stupidement, tenterait quelque chose sans espoir ? Là était la véritable question.

"Ne vous inquiétez pas pour Shinji, sa peau est élastique, il ne devrait porter aucune marque de brûlure... Yami, prépares toi à attaquer cette chose si elle parvient à se libérer. Oniri, ton appareil peut il mesurer son niveau de chakra ? Cela nous permettra de déterminer s'il est un shinobi, ou autre chose."

Spoiler:

La pluie de projectile se déversa sur nous. Je n'eus guère le temps de réagir que quelque chose s'enroula subitement autour de moi afin de me protéger. Cela était mou, difforme, assez écœurant, et cela ressemblait vaguement a Shinji. Autant dire que je venais de gagner ma soirée. Cependant, le pauvre fut brutalement éjecté par un des assauts de la bête qui semblait visiblement décidé à nous affronter jusqu'au bout et malgré que nous soyons en supériorité numérique.

Ce fut autour de Yami d'intervenir en usant de sa maîtrise du sang afin de mettre à mal notre ennemi. Notre sensei mit définitivement un terme à l'affrontement en usant d'une étrange technique particulièrement effrayante. Elle avait pour but d'emprisonner et de littéralement laisser se consumer sa cible sous une intense chaleur. Le prétendu Gekei voulut se débattre, mais sa lutte ne fit qu'accentuer son mal. Bientôt l'odeur de la chair et des poils brûlés s'éleva autour de nous. A voir cette créature ainsi se tordre de douleur, j'en aurais presque éprouvée de la pitié pour elle, enfin presque si elle n'avait pas été capable de telles immondices envers de simples civils. Acculée à l'agonie elle cherchait encore cette issue qui n'existait pour échapper à son supplice.

Aussi profitais-je de sa confusion pour lui tirer dessus avec mon grappin au niveau de sa jambe. Une fois les crochets métalliques plantés, je tirai brusquement sur le câble auxquels ils étaient reliés pour le faire chuter. Après avoir rembobiné mon gadget, je récupérai un peu du sang du lion sur la lame à l'aide de mon index pour ensuite le tendre à Yami afin qu'elle puisse le prélever. Après quoi, elle put se servir de sa maîtrise pour mettre définitivement notre opposant hors d'état de nuire sans que notre Sensei n'ait à l'incinérer sur place. Cette dernière questionna alors notre captif tout en confiant des directives à ses élèves.

J'activais mon scouter sayen afin de lancer l'analyse de sorte à récolter un maximum d'informations sur la créature qui nous faisait face. Je ne pus que rester interdite devant l'oscillation de son chakra ainsi que par les résultats des données prélevées. De son côté, le lion haletait de tout son saoule, le visage déformé par la douleur et la rage. La gueule grande ouverte, quelques grognements gutturaux venaient de temps à autre ponctuer ses expirations.

-Soyez-maudit... A présent tuez-moi, plus rien n'a guère d'importances...

Sa voix jeta sur moi un frisson glacé, je n'aurais su dire si cela était dû à toute l'animosité qui s'en dégageait ou bien par ses paroles soudainement si mesurées. Toujours était-il que je ne parvenais à comprendre le sens des résultats obtenue par mon analyse.

-Heu... Quelque chose ne tourne pas rond chez cette chose. Son chakra à l'air... complètement bloqué.

S'il m'aurait fallut donner un bilan précipité de son état, j'en aurais probablement conclu qu'il était prisonnier de cette forme animal.

Je fus tiré de ma brève inconscience par une douloureuse brûlure sur mon flanc. Serrant les dents et les poings, je rouvris les yeux et les posai sur une cascade de cheveux chatoyants. Je dus cligner plusieurs fois des paupières pour reconnaître Zanshi ou plutôt l'un de ses clones. Elle avait la main posée sur ma plaie et s'affairait visiblement à la cautériser. Je détournai le regard comme si ça avait pu rendre la chose plus supportable mais la souffrance resta évidemment très vive. Finalement elle s'estompa lorsque le clone en eut terminé avec moi et je baissai l'oeil sur mon flanc pour y découvrir du sang séché se mêlant à de la chair à vif. La blessure était peut-être plus profonde que je l'avais imaginée à la base mais au moins elle était résorbée maintenant...

*Putain! Je vais la massacrer cette bestiole!*

La créature en question venait d'être immobilisée par Yami grâce au sang qu'Oniri avait réussi à obtenir. Elle semblait dès lors hors d'état de nuire et c'était une bonne chose. Les dents toujours serrées, je me redressai en m'appuyant contre le tronc d'arbre. Je refusai la main que le clone me tendait pour ne pas à avoir à dépendre plus que cela de la Kazekage alors qu'elle en avait déjà fait plus qu'assez. Puis je fermai un instant les yeux pour chasser un vertige passager avant de marcher vers mes coéquipières. À cet instant la créature demanda qu'on la tue après nous avoir maudits. Tiens, mais c'est qu'il parlait cet espèce de gros chat!

- "Te tuer? Avec plaisir, ouais!"

Je dégainai mon katana avant d'allonger mon bras pour lui lacérer ce qui lui servait de poitrail. Insuffisant pour lui ôter la vie, évidemment. Mais bien assez pour le faire souffrir! Une manière de lui faire payer pour la blessure qu'il m'avait infligé et une sorte de rappel au cas-où il souhaitait éluder les questions qu'on allait pas tarder à lui poser. Enfin, on... Personnellement je me foutais bien de savoir pourquoi il avait agi ainsi. Qu'il soit responsable des crimes perpétrés à Kaze - et ça, je n'en avais pas le moindre doute - ou simplement coupable de nous avoir attaqués, il ne méritait pas de pitié. Si ça ne tenait qu'à moi sa tête aurait déjà quitté son corps. Mais ça ne tenait pas qu'à moi...

J'essuyai la lame de mon arme sur l'herbe pour la débarrasser du sang qui maculait son extrémité avant de la glisser d'un mouvement souple dans son fourreau. J'adressai ensuite un vague regard à la créature avant d'invoquer une bouteille d'alcool que je versai sur mon flanc et la blessure qui s'y trouvait, réfrénant un cri de douleur. La cautérisation avait normalement aseptisé la plaie mais deux précautions vaudraient toujours mieux qu'une. Spécialement dans des endroits comme celui-ci... Je jetai ensuite un regard au fond d'alcool qu'il restait dans la bouteille en hésitant un bref instant à le boire mais je me ravisai et la fit disparaître d'un simple signe.

J'entrepris ensuite de rouler une cigarette en tentant de faire abstraction des tremblements qui parcouraient mon corps. Ce dernier était encore sous le choc et le manifestait de cette manière fort peu agréable. Je parvins néanmoins à former une clope à peu près potable avant de la visser à mes lèvres et l'allumer d'un mouvement maintes fois répété. J'avisai ensuite un arbre proche et allai m'y adosser en repliant un genoux dessous moi. Lâchant un jet de fumée vers le ciel, j'attendis de voir si la Kage ou mes coéquipières allaient obtenir les réponses qu'elles semblaient visiblement attendre. Avec un peu de chance je pourrais rapidement achever cette bestiole et on pourrait rentrer à Suna...

Notre sensei avait profité de mon interlude qui avait vrillé les sens de la bête pour l'emmitoufler dans un manteau flamboyant. Cette camisole écarlate lui brûlait la chair chaque fois qu'il essayait de s'en défaire mais bien sûr, comme la bête enragée qu'il était, il ne parvenait pas à se maintenir tranquille si bien que sa fourrure cramait et qu'une odeur de brûlée désagréable commençait à s'élever dans la forêt.
Il finissait par se calmer, se laissant interroger pour savoir s'il était l'auteur des crimes qui avaient été commis : après tout, peut-être attaquions nous un être qui n'était en rien responsable des meurtres. Je doutais que la bête se contente de dire la vérité de toute façon, si bien que j'adressais un regard inquisiteur à Méphisto, qui gardait le sourire en toute circonstance, pour lui intimer de surveiller les paroles de son homologue félin.

Les ordres de notre sensei avaient été donné, je me préparais donc à attaquer en cas de libération de la bête. Toutefois, ce ne fut pas vraiment nécessaire puisque Oniri planta volontairement l'un de ses outils Saibogu dans la chair du lion pour mieux me tendre son doigt qui était recouvert du fluide écarlate de notre ennemi. Je m'approchais d'elle et recueillais le nectar dans ma bouche, sentant la saveur ferreuse terni par un goût âpre se faire analysé par mes papilles gustatives avant de me concentrer dessus pour mieux immobiliser mon adversaire. Un bras tendu vers ma cible et le poignet tourné tout en serrant mes doigts, et notre ennemi était paralysé, s'il s'agitait j'étais capable de le faire souffrir comme jamais il n'avait souffert...

La souffrance il l'a subissait, acculé, blessé, ne voyant plus aucune issue pour lui, il ordonnait qu'on abrège sa vie : je n'avais rien contre... C'était à ma sensei qu'il incombait de nous donner le feu vert. Shinji s'était redressé, arrachant des cris de douleurs sous la cautérisation improvisée de sa blessure : au moins, il semblait aller bien, bien qu'il paraissait affreusement remonté contre notre ennemi...

Oniri, quant à elle, décela quelque chose d'anormal... Le chakra du prétendu Gekei semblait bloqué... Etait-ce un sceau ? Etait-il contraint à conserver son apparence animale ? N'était-il que le pion d'une personne plus machiavélique qui se servait de lui de force pour nuire ? Voilà qui semblait intéressant...
Plus que de le tuer, nous devions l'interroger pour connaître le vrai coupable ainsi que sa nature et tenter de résoudre cette affaire sanglante.

Le fameux monstre présumé auteur des crimes pour lesquels nous avions traversé le désert était maintenant à notre entière merci. Nous aurions pu l'achever sans lui offrir un procès, mais jamais je n'agissais de la sorte. Même la plus abjecte des créatures, si tant est qu'elle fut dotée d'une conscience, avait le droit de se défendre et prétendre à l'innocence. Bien que dans ce cas si particulier, l'absolution par la mort n'était plus une option, mais une réalité. Maintenant qu'elle était pliée au bon vouloir de la Ketsueki, je n'avais plus de raisons de la maintenir sous camisole. Je fis un signe à mon clone qui relâcha immédiatement son emprise. Le fin manteau de chaleur s'évanouit en un halo translucide alors que je m'apprêtais à lui reformuler ma question précédente. La chose devait bien se douter qu'on l'éliminerait, mais de ses bas instincts sanguinaires, sa folie lui donnerait elle l'illusion de pouvoir s'en réchapper ?

"Je vais te poser deux questions, si tu y réponds honnêtement, je te laisserai la vie sauve et tu pourras mener ton existence tourmentée dans cette jungle. Bien tu nous qualifies d'humains, alors toi, qu'es-tu ou qu'as-tu ? Es-tu l'auteur des meurtres de nomades dans le désert ?"
"Vivre dans cette jungle ? Je préfèrerai cent fois vous éventrer et vous égorger comme tous ces misérable insectes!"

Dit-il avec dans sa voix la conviction qu'il pouvait y parvenir. J'étais assez surprise par cette phrase ô combien révélatrice, mais davantage encore par la complexité de cette dernière. Cela prouvait que ce n'était pas qu'une bête sauvage pourvu d'une simili conscience. Je m'approchai davantage encore afin de l'observer de plus prés. Il ne pouvait bouger, le sang de Yami coulait toujours en lui. Finalement, quelque part; ces manipulateurs du sang était... utile. Je fis quelques pas autour de la bête humanoïde, et m'arrêtai, fixant une partir de son dos, plus précisément son omoplate gauche. Là, au milieu de la fourrure, une parcelle semblait dégarnie et même complètement vierge. Sur la peau sombre, mon œil expert devina des motifs étranges que j'avais déjà pu voir chez un Sunajin, une fois. C'était un sceau, et plus précisément ce que j'appelais : une marque maudite. Je repris la parole.

"Cette marque, c'est un sceau n'est-ce pas ? Une marque maudite..."

La bête grogna en guise de réponse. J'avais vu juste. Finalement, peut-être n'aurions nous pas à la supprimer. Toujours à proximité du maudit, je jetai un regard à mes élèves. C'était un bon cas d'étude, et d'apprentissage.

"Connaissez-vous la marque maudite ? Un sceau contenant les gênes d'un autre ninja et permettant à celui qui la porte de jouir de certains pouvoirs. Cet une expérimentation dangereuse qui améliore les capacités du porteur, mais qui peut aussi lui faire perdre la raison, ou même le tuer."

Je posai mon regard sur l'apparence féline et esquissai un sourire bienveillant, étrangement.

"Tu as donc de la chance que nous t'ayons arrêté... Je vais bloquer ce sceau, et tu retrouveras ton apparence humaine. Ainsi, nous n'aurons pas t'ôter la vie."

Aussitôt je fis un signe, et usai d'un fuinjutsu particulier conçu spécialement pour lutter contre d'autres sceaux. Cela faisait un certain temps que je n'avais pas employé ce jutsu, mais cela ne pouvait s'oublier, c'était comme employer mes dons d'Habashi. La main plaquée sur son épaule, le sceau se déploya sous les poils et plusieurs flammèches de chakra bleu s'élevèrent du symbole. Quelques secondes après, ka fourrure noire se résorba étrangement d'elle même et notre créature reprit forme humaine dans un long râle de douleur. La créature laissa donc place à un homme de bonne taille, à la chevelure noire et au regard dur. Il n'était vêtu que d'un haillon couvrant sa taille et une partie de ses jambes. Il présentait ici et là des cicatrices, certaines récentes, d'autres plus anciennes.

"Son chakra devait être continuellement absorbé par la marque, l'empêchant de reprendre le contrôle."

Je fis quelques pas vers mon clone.

"Yami, tu peux le relâcher. Il est inoffensif maintenant, sa marque l'a presque vidé de son chakra, et mon sceau l'empêchera de se transformer jusqu'à ce que nous arrivions à Suna, et que nous l'emprisonnions dans l'Ergastule. Shinji, j'espère que ça ira pour marcher car je ne compte pas te porter."

Les trois genin ligotèrent le prisonnier qui n'avait plus même la force d'opposer la moindre résistance ni même de parler. Et nous nous mîmes en route pour Suna. A la sortie de la jungle, je leur adressai cette phrase.

"Vous avez fait du bon travail, on va peut être pouvoir faire quelque chose de positif ensemble."

Souriais-je en leur faisant signe de la main.