Assit au bord de la chevelure du Second, Natsuki observait Konoha depuis les hauteurs du Mont Hokage, là où les visages des trois premiers dirigeants y étaient sculptés à même la roche. Il trouvait toujours ridicule d'avoir arrêté la tradition en plein milieu plutôt que de la poursuivre ou de tout retirer, mais cette demi-entreprise faisait partie du patrimoine historique du Village de la Feuille, une sorte de rappel des dirigeants qui se sont succédés les uns après les autres en seulement quelques années. Ou du moins, pour la partie exposée. Le Nara tatoué n'avait eu de réels contacts qu'avec deux d'entre eux : Masao Nikkou et Daiki Hayashi, lesquels lui avaient respectivement apprit presque rien et pas grand chose. Mais il n'y avait pas matière à leur jeter la pierre, ils avaient chacun une excuse. Masao fut le chef d'une équipe complètement à la dérive et noyait plus souvent les blessures de son passé dans l'alcool que ses disciples dans un flot de paroles emplit de sagesse. Daiki, quant à lui, était simplement mort avant de pouvoir faire plus pour lui. Les deux anciens Hokages avaient tout de même su marquer la route de Natsuki à leur façon. Le premier lui avait offert un pas de porte sur le devant de la scène de Konoha – lui montrant ainsi qu'être le formateur d'une équipe n'était pas aussi simple que cela le laissait croire -, et le second lui avait enseigné une technique particulièrement intéressante aux multiples avantages stratégiques. Et c'était précisément cette technique que Natsuki allait transmettre aujourd'hui à son tour, pour la seconde fois.

Le jeune homme qui allait bénéficier de l'apprentissage se nommait Satochi Rakuzan, l'un des nouveaux membres de la Matsudaï 2.0. L'équipe était encore relativement jeune, à peine deux mois, et laissait encore Natsuki perplexe quant à son devenir. Mais il ne pouvait cacher non plus que cette courte période de retour dans la peau d'un mentor lui avait du bien. Pour lui qui avait cassé beaucoup de liens avec autrui à cause du maléfice qui le gangrenait, redevenir quelqu'un d'utile et s'en sentir capable l'avait aidé à continuer son ascension hors des abysses.

Aujourd'hui sera une journée bien particulière pour Satochi. Il ne devait pas grand chose au Nara tatoué pour ce qui était de sa récente promotion au grade de Chûnin, puisque son tutorat venait à peine de commencer, mais il allait tout de même pouvoir bénéficier de tous les avantages qui en découlait au sein de Matsudaï : en cadeau de promotion, comme Natsuki l'avait fait avec chacun de ses étudiants en ayant les capacités, il allait lui enseigner l'héritage d'Hayashi Daiki. La technique en elle-même n'était pas surpuissante, mais elle avait une histoire, et surtout, une valeur – une valeur que Natsuki était peu-être le seul à lui accorder. En effet, plus qu'un cadeau, elle était un don que le Nara offrait à chacun de ses étudiants, qu'il estimait et à qui il s'attachait comme des membres de sa propre famille. Des valeurs qu'il avait certes lui-même bafoué plus ou moins contre son gré, mais il ne pouvait pas vivre perpétuellement dans sa faute, ni se cacher derrière des excuses : il devait avancer, et affronter ses démons. L'enseignement d'aujourd'hui était la marque de sa remise dans le système, le symbole de la transmission des savoirs de génération en génération.

Le soleil se levait à peine, il n'était que cinq heures du matin après tout. Mais c'était à cette heure que Natsuki avait donné rendez-vous à Satochi sans lui dire de quoi il en retournait exactement, au pied du Mont Hokage côté enceinte du Village. Ce ne fut pas difficile pour lui de repérer l'arrivée de son étudiant. Les rues étaient bien vides dans un Konoha en apparence encore endormi, même de loin, il n'y avait pas mille badauds pour se présenter ici. Le Nara tatoué se redressa alors, et étira son dos. Lui était là depuis bien plus tôt, ayant quelques préparatifs à terminer avant l'heure convenu. L'air était frais là haut, mais les rayons mielleux du soleil d'été ne tarderont pas à réchauffer l'atmosphère. Il était temps de rejoindre son étudiant.

D'un pas en avant, il se laissa avaler par le vide, et chuta tout simplement, enveloppé par l'air frais qui lui fouettait le visage. Le sol semblait si loin à cette hauteur, et malgré sa vitesse, ne se rapprochait pas vraiment. C'était comme s'il flottait, le vent glissant entre ses doigts tendues et caressant ses cheveux ébouriffés. Une sensation de liberté totale, comme si plus rien n'avait d'emprise sur lui, comme si plus rien ne pouvait l'atteindre. Mais le Nirvana ne laissait jamais bien longtemps ses portes ouvertes sur terre, et très vite, la réalité reprit ses droits sur le rêve. Natsuki approchait dangereusement du sol à haute vitesse, et menaçait de ne devenir sur les pavés qu'une infâme bouillie rougeâtre étalée sur une généreuse distance.

Alors qu'il ne restait qu'une poignée de mètres, le Nara tatoué effectua une culbute pour se redresser dans le bon sens plutôt que tête la première, et sembla aussitôt freiner dans le vide. Sa vitesse se coupa brusquement, et il flotta au ralentit jusqu'au sol, comme s'il coulait au fond d'un lac. Il se réceptionna sans un bruit, à trois pas seulement du représentant junior des Rakuzan.

« Pile à l'heure Satochi. » lança-t-il avec un sourire en guise de salutation. « Prêt à mériter ton cadeau de promotion ? »

Spoiler:

Cela faisait quelques jours à présent que Satochi était rentré de mission, cette dernière avait été éprouvante puisqu'il y avait perdu son partenaire le prénommé Jackal. Il se demandait encore pourquoi Konoha avait accepté de confier une mission de rang B à un homme qui avait simplement quelques bases en sensorialité. Des bases qui ne lui auront pas été d'une grande aide puisque le convoi était tombé dans une embuscade à environ mi-chemin des frontières du pays du vent. Une embuscade tendue pas deux Nukenins qui avaient posé pas mal de soucis au duo konohajin pour finalement laisser Jackal sans vie des suites de ce combat. Affronter un Yamanaka et un Jisetsu en même temps n'était pas une chose facile, et en ce matin d'été Satochi en gardait encore quelques traces.

Si les blessures physiques avaient disparu ce n'était pas le cas des blessures mentales, perdre un camarade n'est jamais quelques choses de facile, et ces blessures psychologiques sont celles qui mettent le plus de temps à guérir. Mais malgré tout, un shinobi se devait de garder ses émotions sous contrôle et aller de l'avant et c'était précisément ce que faisait le Rakuzan. Il n'y avait toutefois pas encore de quoi arracher à sa bouche un sourire hilare mais il y travaillait dessus continuellement.

Mais peut-être que cette journée en compagnie de son Sensei l'aiderait à passer outre et à retrouver un peu goût à sortir prendre l'air. Malgré l'heure plus que matinale, Sato' était enchanté et avait déjà hâte d'y être même s'il ignorait complètement la raison qui lui avait valu cette convocation aux aurores. Sur le chemin menant du Quartier Rakuzan aux Falaises des Hokage, il tacha d'essayer d'en deviner la raison. Il était persuadé d'avoir rien fait de mal, alors le doute était encore plus grand. Qu'est-ce qui pouvait motiver son Sensei à le convoquer de si bonnes heures sans la présente d'Hakaze et d'Okasaki, les deux autres membres de Matsudai. Il tirait la conclusion qu'il s'agissait bien là d'un entretien privé, le toute était de savoir pourquoi ?

Oh et puis que diable les interrogations ! Il verrait bien le moment venu, il était inutile de se torturer l'esprit, puis il fallait aussi avouer que le frisson qui parcourait son corps depuis qu'il avait franchi le seuil de la porte de la maison ne l'aidait pas forcément à se concentrer comme il se devait pour procéder à une telle réflexion.
Alors il abandonna définitivement toute idée visant à solutionner la devinette qui planait au-dessus de sa convocation.

Après plusieurs minutes de marche, il se trouvait à présent à quelques rues de son point de rendez-vous. Les portraits étaient parfaitement visibles alors que le soleil commençait à illuminer les visages des anciens Chefs de Konoha. Avoir son portrait taillé dans la pierre de cette falaise était un privilège auquel seul trois des six Hokage de la feuille avait eu droit. La tradition s'était subitement arrêté et aujourd'hui les visages du Yondaime, du Godaime et de On' le Rokudaime manquaient à l'appel sur cette façade rocailleuse qui aux yeux des konohajins n'avait rien d'une simple décoration murale. Cette falaise était un lieu de culte, un mémorial à l'honneur des illustres shinobis qui avaient vécu et perdu la vie pour le village. Un lieu de pèlerinage auprès duquel tous les habitants s'étaient recueillit au moins une fois dans leur vie pour rendre hommage à leurs Chefs.

C'est avec un brin de nostalgie que Satochi observait le portrait du Shodaime, une kunoichi au-dessus du lot qui avait réussi à réunir les gens pour aboutir à la création de Konoha. Nostalgique ? Car lorsqu'il était encore jeune et ignorant de la réalité du monde, le brun désirait plus que tout surpasser cette kunoichi de la feuille. Il y était résolu et pour lui ce chemin faisait même partie intégrale de son destiné de ninja. Une destiné beaucoup moins sure à présent, il se devait de le concevoir, le Rakuzan avait murit et désormais, ces rêves enfantins n'étaient plus les siens. Konoha était sa seule raison de se battre, qu'il soit Genin, Kage ou simple forgeron, il se battrait jusqu'à sa mort pour son village le reste n'avait que peu d'importance.
Mais c'est en regardant le portrait du deuxième qui constata la silhouette d'un homme bien familière profitant de l'air frais que procurait la prise d'altitude. Natsuki était déjà là et il avait déjà repéré le jeune homme approcher du point de rendez-vous.
Ce qui suivit fut tout simplement indescriptible, le Nara tatoué le laissa tomber dans le vide s'approchant dangereusement du sol sans paniquer avant d'atterrir gracieusement sur le sol sans un bruit si ce n'est le bruit d'un sifflement inspiré.

Le tatoué se tenait là en face de lui comme si rien ne s'était produit tandis que les yeux ébahis du Rakuzan avaient du mal à cacher son étonnement face au numéro aérien dont Satochi venait d'être le témoin. Il eut d'ailleurs un petit temps de latence lorsque Natsuki s'adressa à lui.
Était-il prêt à mériter son cadeau de promotion ? C'était donc ça la raison de sa présence ? Une récompense pour être devenu un Chûnin ? Quoi que cela puisse être la curiosité du brun s'accrus en une instant.

- Mériter, on verra bien, mais en tout cas, je suis toujours prêt répondit-il en répondant d'un sourire à celui que le Nara lui avait lancé.

Quoi que pouvait être cette récompense, si Natsuki prenait la peine de se lever si tôt, c'est qu'elle en valait la peine, une jutsu puissant peut-être, un jutsu si puisant que jamais plus le Rakuzan aurait à subir la perte d'un ami, un jutsu suffisamment puissant pour briser toutes les barricades faisant office d'obstacle qui se mettraient au travers de sa route. Simplement, une technique qui le rendrait plus fort que ce qu'il était à cet instant.

Le numéro d'acrobate de Natsuki fit visiblement de l'effet à Satochi, qui en resta mystifié un instant avant de répondre. Amusé, le Nara tatoué hocha la tête en approbation.

« Rien qu'être arrivé à une heure si matinale est une bonne preuve de ta détermination. Et crois-moi, tu vas en avoir besoin. Bien, passons aux choses sérieuses. Si je t'ai demandé de venir ce matin, c'est pour une sorte de rituel de passage. Il s'agit d'une technique que j'ai enseigné aux membres de Matsudaï qui étaient en capacité de l'apprendre, une technique qui me vient directement de Daiki Hayashi. Elle marquera ton passage de simple aspirant au sein de l'équipe à celui de membre à part entière. Non pas que ce n'était pas le cas avant, mais cela ajoutera une petite valeur symbolique, vu que c'est un cadeau réservé à ceux que j'ai entrainé. » précisa-t-il en se fendant d'un sourire.

Il posa ses mains sur ses hanches, puis étudia un instant Satochi, comme s'il le voyait pour la première fois.

« Mais avant tout, j'ai besoin que tu me confirmes de vive voix que tu t'es bien découvert une affinité particulière avec le vent. C'est l'une des deux clefs nécessaires pour parvenir à maîtriser ce que je vais t'apprendre. Des alternatives avec un autre élément, le feu excepté, ne sont pas possible. »

Et encore, pour ce qui était du Katon, Natsuki en connaissait la théorie, pas la pratique.

« La deuxième clef, c'est la réflexion. Car comme tu vas le découvrir par toi-même, je n'ai pas pour habitude d'enseigner sur un chemin tout tracé – d'où ma phrase '' mériter ton cadeau de promotion ''. Je vais te donner une direction, te baliser un peu la route si besoin, mais cela va être à toi d'arriver du point A au point B. Un enseignement ne rentre jamais mieux que quand le sujet réfléchit par lui-même. »

Une réalité on ne peut plus vraie, Natsuki en était la preuve : c'était ainsi que son père lui avait enseigné l'art secret des Nara. Une ébauche de dessin, la finalité du concept, et à lui de compléter le schéma pour passer de l'étude de la théorie à la maîtrise de la pratique. La grande méthode de l'essai-erreur, indémodable. Natsuki s'assurera bien sûr que les erreurs en question n'auront pas de conséquences fâcheuses pour son étudiant.

« Bien, nous allons nous y mettre maintenant, parce qu'une journée ne sera pas de trop pour enregistrer les bases. Après, ce sera à toi de t'entrainer par toi-même à la maîtrise parfaite de la technique. Mais ne t'inquiète pas, je resterai toujours disponible au possible si tu as besoin de conseils. Mais commençons par le début. Voici la direction... » indiqua Natsuki en levant son index pour désigner le visage des trois Hokage sculpté dans la roche. « … et voici l'arrivée. »

Sans bouger les bras, ni même le moindre muscle, Natsuki s'éleva lentement au-dessus du sol. Il souleva une couche de poussière sous ses pieds au moment du décollage, puis se stabilisa à une vingtaine de centimètres d'altitude.

« Onpu m'en a donné l'autorisation, alors je te laisse vingt minutes pour me rejoindre sur la tête des Kage si tu veux apprendre la technique d'envol. A toute à l'heure. »

Sans donner plus d'informations, le Nara s'envola à la verticale, et se posa quelques trois cent mètres plus haut, sur la chevelure du Second où il attendait initialement Satochi. De là où il se tenait, le jeune homme n'était qu'un point minuscule en contre-bas, mais il avait tout le loisir de l'observer mener sa réflexion, et de tenter de le rejoindre. Il existait bien sûr plus d'une méthode pour y parvenir, mais une seule avait un réel intérêt dans la leçon : les autres ne feraient que pallier au problème. Par exemple, Satochi pouvait tenter d'utiliser la voie touristique, qui consistait en un très long chemin passant par derrière la montagne jusqu'au sommet du Mont, bien au-dessus des visages de pierre des anciens dirigeants. Mais il avait dans ce cas intérêt à courir très vite, car à moins d'être capable d'au minimum égaler Falcata en terme de rapidité, c'était perdu d'avance. Mais l'on ne devenait Chûnin sans raison, et nul ne doutait que le jeune Rakuzan trouvera comment procéder. La solution était simple après tout.

Elle l'était toujours quand l'on l'avait déjà en main.

Spoiler:

Constatant l'approbation de son Sensei, Satochi écouta avec intérêt son premier commentaire annonçant le début des choses sérieuses. Le Nara tatoué parla d'un rituel de passage, de l'apprentissage d'une technique que Natsuki avait enseigné uniquement à ses élèves en étant capable, Sato' ignorait s'il était lui-même. Après tout les précédents élèves du tatoué n'étaient pas des Manchots. Natsumi en était la preuve formelle. Cependant, le brun continua d'écouter et appris que cette technique était l'héritage du Godaime Hokage Hayashi Daiki que ce dernier avait lui-même personnellement enseigné à Natsuki. Le brun ignorait ce point alors il ne put s'empêcher de demander brièvement quelques précisions sur le passif de son mentor.

- Tu as été l'élève du Godaime ?

Peu importe la réponse, le fait d'avoir appris une technique appartenant à un Kage par un Kage était une chose incroyable, et Sato brûlait déjà d'impatience vis-à-vis de la suite de la journée. Comme l'avait correctement souligné Natsu, le brun était remonté comme un coucou, impatient à l'idée de commencer.
Pourtant, il allait devoir se montrer encore patient, le côté théorique de la technique n'était pas encore fini dieu seul sait que c'est dans la théorique qu'on trouve parfois les réponses à un entêtement abusif de pratique. Le Chef de Matsudai parla alors de deux clefs pour réussir la première, était l'affinité Fûton. Le Jônin avait besoin de savoir si le Chûnin avait découvert une affinité avec cet élément.

Sans dire un mot mai laissant simplement apparaître un sourire sur son visage, Satochi fit apparaître une légère brise émanant de son corps qui fit léviter l'espace d'un instant ses cheveux bruns hérissés.
C'est une découverte récente, mais le Rakuzan était capable de produire quelques effets liés au vent, la maîtrise viendrait ensuite avec la pratique. La deuxième clef... La réflexion. Un apprentissage qui avait fait ses preuves, apprendre sur le tas en analysant ses tentatives diverses souvent médiocre pour avancer et petit à petit parvenir au résultat escompté. Une façon de faire qui ne dérangeait absolument pas Satochi qui était depuis un petit moment déjà uniquement concentré sur sa future technique, et il espérait que ce serait avec fermeté que Natsuki se tiendrait à ce qu'il avait dit.

Mais trêve de bavardage, place à l'action, Satochi ne parviendrait jamais à parvenir à une maîtrise complète en une journée mais le travail était une qualité qui lui siait bien, il s'entraînerait sans relâches, ses intentions étaient claires et son but déjà tout tracé dans sa tête... Faire sienne la technique du Godaime Hokage tel était son objectif. Son enthousiasme fut cependant de courte durée lorsqu'il vit Natsuki s'élevait dans les airs en soulevant un amas de poussière avant de débuter son ascension vers la destination qu'il avait pointé quelques instants auparavant à savoir les visages de trois premiers Hokage du nom. Ici-bas, trois cent mètres plus bas, la silhouette de son sensei n'était plus qu'un grain de poussière dans l'immensité stellaire.

Vingt minutes, c'était tout ce don disposé le Chûnin pour rejoindre Natsuki sur la chevelure du Nidaime. Bien place à la réflexion.
Vingt minutes, c'est un temps relativement court pour apprendre une technique, c'était un point que Natsuki devait concevoir très probablement alors pourquoi ? Une mise à l'épreuve ? Après tout le Nara n'avait jamais confié que cela serait facile. La détermination du Rakuzan allait être la troisième clefs.
Il devait maintenant réfléchir ... Pour cela, commencer à relâcher ses épaules et souffler un bon coup pour retrouver sa concentration était un bon point.

La suite n'allait dépendre que de lui, rejoindre la falaise par la voie touristique n'était pas une idée à étudier, Natsuki n'accepterait très certainement pas cette idée, non, il devait y allait par la voie des ninjas. Il avait encore un peu de temps, mais en cas d'absence, il avait déjà une idée bien propre de ce qu'il devrait faire pour y arriver dans les vingt minutes imparties. Mais d'abord, il repensa au départ de Natsuki. En s'élevant dans les airs, il avait engendré sous ses pieds un déplacement de poussière tournoyant comme le ferait le bas d'une robe lors d'une danse endiablée. Cela signifiait en couplant cela avec le fait que l'affinité Fûton soit obligatoire pour voler que du chakra avait à un moment donné quitté le corps du Nara pour l'aider à s'envoler. Une première piste à explorer donc.
Après cinq bonnes minutes de pratique, Satochi commençait déjà à y voir plus clair, si pour commençait, il faisait en sorte de faire sortir du chakra Fûton de ses pieds pour voir le résultat, que se passerait-il ?
Sato' n'allait pas tarder à le savoir puisqu'il passa immédiatement aux essais.

Le premier fut nul, il ne décolla pas d'un pouce, aucun changement pour le deuxième cette fois-ci beaucoup trop puissant qui le fit basculer lourdement en arrière. À ce rythme, le soleil était encore bien loin de sa portée. Mais il devait persévérer et ne pas renoncer pour ces deux echecs cuisants. Le troisième fut plus probant puisqu'il décolla de quatre, cinq centimètres avant de basculer une nouvelle fois cette fois-ci vers l'avant.
Le contrôle du chakra était une chose, mais dans cette technique, il n'y avait pas que ça, il y avait un dernier point qu'il ne parvenait pas à voir pour l'instant... Mais Satochi comptait bien le découvrir.

Ses jambes se balançant dans le vide, Natsuki observait en contrebas Satochi, tranquillement installé sur la tête centrale du trio d'Hokage sculpté en relief dans la roche. Enfin, observer était un grand mot, puisqu'à cette distance, la silhouette du Rakuzan se limitait à un point sur le sol, un point qui ne bougeait pas bien beaucoup. La phase de réflexion probablement, durant laquelle son étudiant devait évaluer les différentes solutions qui s'offraient à lui pour résoudre le problème de la première étape. Sauf que les minutes s'égrainèrent, et qu'après un quart d'heure, toujours rien ne s'était produit là-en bas. Le Nara tatoué se laissa alors tomber sur le dos, et utilisant ses bras comme un oreiller, contempla les dernières lueurs orangées du ciel avant que le soleil ne les chassent toutes. Ce n'était pourtant pas bien compliqué de le rejoindre, songea-t-il. Satochi se laissait-il impressionner par la taille de la montagne pour croire l'étape si difficile que cela ? Ce n'était pas comme s'il attendait de lui qu'il le rejoigne déjà en volant, il ne lui demandait pas l'impossible, bien au contraire : la solution se trouvait dans des compétences qu'il maîtrisait déjà normalement.

« Plus que cinq minutes. » commenta-t-il à voix haute.

Cinq minutes, et puis après quoi ? Devrait-il le refouler ? Il ne le ferait pas, ce serait trop bête. Peut-être qu'il avait simplement vu trop gros tout de suite, comme pour son premier groupe d'étudiants jadis. Trop peu d'informations pour le forcer à réfléchir par lui-même, mais pas assez de balises en route pour ne pas qu'il s'égare. Pourtant, le phare à l'horizon était bien large, il n'y avait qu'une ligne droite pour le rejoindre. Il brilla deux minutes encore, mais n'attira toujours pas le bateau désiré.

C'était triste à constater. Natsuki était sûr que s'il faisait passer cette épreuve à de jeunes genins tout juste sortis de l'Académie, ils y arriveraient sans problème – ou du moins, ils trouveraient rapidement la solution de circonstance, à défaut de pouvoir l'appliquer pleinement. Mais c'était le grand problème de beaucoup de shinobis gradés : plus ils gagnaient en puissance et en expérience, et plus ils avaient tendance à oublier les fondements même de leurs apprentissages. Des bases solides pourtant nécessaires et indispensables pour pouvoir bâtir le reste. La technique d'envol ne faisait pas exception à la règle.

Au bout de vingt minutes, Natsuki se redressa sur son séant, faute d'avoir vu quelqu'un arriver à ses côtés. Satochi était toujours en bas, peu ou prou au même endroit que là où il l'avait perdu de vue pour s'allonger. Certes, le Nara tatoué disait que le cerveau était plus adapté que les muscles pour franchir cette première étape, mais il fallait bien à un moment donné que le corps se mette en marche s'il voulait monter.

« Je l'aide ou pas ? » songea Natsuki.

Là était toute la difficulté d'être formateur : savoir quand guider ses élèves, et savoir quand leur lâcher la bride. Ici visiblement, il était temps pour lui de venir en aide à son étudiant, sans quoi ils n'auront toujours pas avancé ce soir. Une aide sans réelle incidence sur la leçon en fait, puisque l'important était de comprendre l'intérêt de la solution dans l'apprentissage, et non de la trouver en elle-même. Tout au pire, cela sera moins gratifiant pour l'estime personnelle de Satochi.

Natsuki prit alors appuie sur l'un de ses genoux, et se leva pour longer la falaise. Il traversa d'un pas tranquille la coupe de cheveux du Second, puis du Troisième, et enfin, le vide. Ou presque. Plutôt que de se laisser tomber comme la première fois, il concentra son chakra sous sa voute plantaire, et adhéra tout simplement à la surface rocheuse irrégulière de la montagne. Parallèle au sol, ses cheveux et ses vêtements tombaient en avant, suivant les règles de la physique, mais pour le reste, le Nara tatoué semblait avoir oublié comment était censée fonctionner la gravité. Bien droit, il amorça sa descente à 180 degrés de la même manière qu'un piéton traverse une grande rue : en mettant un pied devant l'autre. Il devait faire attention où il marchait, vu que le versant de la montagne était abrupte et pleins d'aspérité, mais globalement, il ne lui fallut pas longtemps pour rejoindre Satochi, de qui il s'arrêta à environ trois mètres du sol.

« Eh bien Satochi ? C'est là-haut que la leçon se passe, pas sur le plancher des vaches. Qu'est-ce tu attends pour monter ? De savoir voler ? Il va falloir songer à venir me rejoindre si tu veux avoir la suite. » plaisanta-t-il avec un sourire. « Ne traîne pas trop, le soleil a déjà franchit la ligne d'horizon. »

Pivotant sur lui-même, Natsuki fit face au ciel, et reprit son escalade sans les mains. Il s'arrêta toutefois après quelques pas, et lança par-dessus son épaule :

« Comme c'est un peu haut, si tu t'ennuies en chemin, je t'invite à réfléchir à l'intérêt de cette exercice dans l'apprentissage de la technique d'envol. Allez, à toute à l'heure. »

L'attente ne devrait pas être trop longue : la marche sur les murs faisait partie des techniques les plus élémentaires des ninjas, utilisée en général pour leur apprendre à contrôler leurs réserves de chakra. Ce n'était sans doute que la direction qu'il manquait à Satochi. Maintenant qu'il avait la voie, il n'avait plus qu'à appliquer la méthode.

Appliquer la méthode, et surtout, réfléchir à l'utilité et au sens de cette dernière.

Le temps s'écoulait à un rythme effréné, comme les grains de sable d'un sablier les vingt minutes que Natsuki avait laissé au brun pour le rejoindre au sommet de la falaise des Hokage seraient bientôt écoulé. Mais que se passerait-il si jamais le Rakuzan ne parvenait pas à rejoindre son sensei quelque trois cents mètres plus haut ? Gagnerait-il un retour gratuit pour le Quartier Rakuzan ? Ou bien est-ce que le Nata tatoué le prendrait en pitié et lui laisserait une nouvelle chance de prouver qu'il était digne de mériter son enseignement.

Il n'avait pas vraiment le temps de penser à cela. Pourtant son esprit était embrouillé par ces pensées néfastes, malgré toute l'application qu'il y mettait, chaque nouvel essai se soldait par le même résultat une légère surélévation avant de se casser la figure, encore et encore. Le temps s'enfuyait et avec lui la patience du jeune homme, également laissant petit à petit place à la frustration de l'échec cuisant qui pointait seconde après seconde le bout de son nez.
Le temps était à présent écoulé, Satochi n'était pas parvenu à rejoindre le sommet. Pourtant malgré cela, il ne voulait pas se laisser abattre, il s'était juré de ne plus sombrer dans la déprime. Il allait trouver une solution, il le devait.

C'est alors que la voix du Nara parvint à ses oreilles. Zut. Il était fichu, mais en réalité, il se trompait. Il découvrit le tatoué face contre terre mais les pieds solidement ancrés dans la falaise. Ce dernier le regardait avec un petit sourire la leçon se déroulait en haut ... Non sans blague ! Comme s'il l'ignorait. Sato' ne souhaitait qu'une chose, rejoindre Natsuki et poursuivre sa formation pour malgré tout ses efforts pour voler, il n'y était pas parvenu. Réussir à voler en vingt minutes, c'était une chose impossible. Et ceci malgré toute la bonne volonté du monde. Il ne parvenait pas à décerner les paroles du Nara. Un épais brouillard entourait son esprit. Un brouillard rempli de doutes pourtant Natsuki semblait lui laissait une deuxième chance lui apportant quelques conseils avant de commencer à escalader la falaise en marchand sereinement comme si sa démarche s'effectuait sur un terrain plat.

C'est à cette vision que le voile se dissipa comme le vent chassant les nuages annonçant la tempête. Il venait de comprendre. Tout bêtement, cela faisait vingt minutes qu'il faisait simplement et purement de la merde, cherchant désespérément à obtenir un résultat dont il n'avait pas encore tous les outils pour maîtriser. Si l'espace d'un instant, il s'était davantage concentré, il n'aurait pas mis tout ce temps pour saisir la subtilité de la première étape imposée par Natsuki. Passer par le chemin touristique ? Trop long. Voler jusqu'au sommet ? Trop difficile à ce stade-ci. Pourquoi Sato' n'avait-il tout simplement pas pensé au fondamentaux ? Les jutsu de bases appris à l'académie, grimper aux arbres, marcher sur l'eau... Ce genre de technique-ci qui dans certaines situations était des plus fondamentales.
Le Rakuzan avait perdu vingt minutes de sa leçon pour une telle stupidité. Il pestait contre lui-même, furieux de son attitude beaucoup trop rapide qui l'avait mené à brûler les étapes.

Mais désormais, il serait plus attentif, plus à l'écoute des subtilités dans les mots du Nara tatoué, il était dans son sillage.

- J'arrive tout de suite commenta-t-il pour faire acte de sa compréhension.

Il ne la ramenait toutefois certainement pas, son erreur de débutant, il ne pouvait se l'accepter, se tourner au ridicule de la sorte... Il avait vraiment gâché du précieux temps du tatoué sur ce coup là. Mais au final grâce à la patience de ce dernier, il allait pouvoir passer à l'étape suivante alors que se dernier pivota, laissant à son élève un dernier conseil. Réfléchir à l'intérêt de l'exercice, la réponse était toute trouvée. Et en cela les nombreux essais du Rakuzan se montraient utiles. Cette technique demandait une maîtrise parfaite de son chakra. Grimper cette falaise était un moyen de découvrir si Sato' pouvait garder son chakra sous contrôle suffisamment longtemps, loin devant un simple arbre ou un rivière à traverser, cette falaise de trois cents mètres imposait endurance et maîtrise. Deux points certainement importants pour la technique de vol que Satochi allait désormais pouvoir enfin apprendre.

Finalement arrivé au sommet, il ne put lancer qu'un regard gêné envers son Chef d'Équipe.

- Désolé pour l'attente ... Je me suis égaré à me prendre à vouloir faire des choses dont je n'étais pas encore capable.

Son autocritique était formelle, et la critique des autres ? Un moyen de confirmer ses pensées, il n'avait aucun problème à se remettre en question surtout dans un cas comme celui-ci où il était passé pour un débutant de dernière zone. Reconnaître ses erreurs est aussi une qualité chez un shinobi. Sur ce coup-là, il avait manqué de jugeote et de discernement, mais il se rattraperait par la suite, paroles de Rakuzan.

Durant son ascension, Natsuki jeta un coup d'oeil derrière lui, et observa comment se débrouillait Satochi. Ce dernier s'était mit en route, et escaladait de son mieux la parois rocheuse, ce qui rassura son professeur du jour : il en était capable. Il gagna alors les trois visages du Mont Hokage, et suivit du regard ce qu'il restait du parcours de son étudiant. Il était prêt à lui venir en aide si Satochi ripait et chutait, mais heureusement il n'eut pas le faire. Le jeune représentant du clan Rakuzan eu tôt fait d'arriver à sa hauteur. Un peu moins frais que lui, certes, mais il n'y avait rien de surprenant dans cela. D'ici quelques années, si tout se passait bien, ce genre d'exercice s'assimilera au jeune Chûnin à de la promenade de santé.

Natsuki ne le félicita immédiatement, et le jaugea d'abord d'un regard inquisiteur, car Satochi n'avait pas répondu à sa question. Mais après quelques secondes à le scruter, il vit dans ses yeux – et dans le texte en italique un peu plus haut – que le jeune homme se rapprochait pas mal de la solution. Il haussa alors les épaules, avec un sourire en coin.

« En même temps, je suis là pour t'apprendre à t'envoler, cela sous-entends que je vais t'y aider, pas que tu dois y arriver seul. Ce ne serait pas un enseignement sinon. Allez ne t'en fais pas, ce n'est pas grave. Assied-toi, et prend le temps de souffler en profitant de la vue. »

Il étendit son bras dans la direction du vide, comme s'il écartait un rideau pour en révéler le panorama qui se dissimulait derrière. Et effectivement, pour peu que l'on veuille bien se laisser prendre par les peintures de la nature, la vue de Konoha depuis les hauteurs était saisissante. Le Mont Hokage, dont la partie intérieur s'étendait en arc de cercle concave, permettait d'englober d'un seul regard l'ensemble du Village de la Feuille. Une preuve que les Hokage de pierre veillaient partout et sur chacun, sans distinction.

« Et puis, c'est déjà un bon début que d'être parvenu à rejoindre les trois visages en malaxant ton chakra pour le rendre adhésif sous la plante de tes pieds. Ce n'était pas les solutions qui manquaient pour grimper, mais il n'y avait que cette méthode qui présentait un intérêt dans la leçon d'aujourd'hui. Et j'ai l'impression que tu as plus ou moins comprit l'intérêt en question. »

Même à cette hauteur, le vent de l'été était encore chaud. Natsuki le sentait rouler sur sa peau comme une caresse, et se demanda si Satochi en profitait, lui aussi.

« Tu m'as demandé avant, si j'ai été l'étudiant du Cinquième Hokage. La réponse est non. J'ai déjà été dans une équipe par le passé, mais je n'ai jamais eu de formateur attitré. »

Masao Nikkou, le troisième Hokage, l'avait été, mais sur le papier seulement : Natsuki refusait de le considérer comme tel, car l'ancien dirigeant n'avait jamais remplit son rôle.

« Je ne l'ai rencontré personnellement qu'une seule fois, et c'était ici-même, lorsque j'essayais d'apprendre par moi-même la technique d'envol. Je n'étais même pas sûr que c'était possible à l'époque, vu que j'avais seulement découvert une esquisse de la théorie par hasard. J'y avais consacré plusieurs semaines sans grand succès, jusqu'à ce que je surprenne Daiki en train d'exécuter à la perfection ce que je tentais de réussir à tâtons. Il m'avait alors accordé quelques heures, juste ce que j'avais besoin pour comprendre dans quelle direction avancer. »

Son pied effleura un vieux sceau inactivé apposé sur le crâne du Second, usé par les temps et presque complètement effacé. Il fallait dire qu'il avait plus de trois ans. En le voyant, Natsuki posa sa main dessus, et le restaura au mieux. Mais cela ne restait que des tracés, sans plus aucun pouvoir.

« Ne t'occupe pas du sceau, c'est juste un souvenir. » dit-il à son étudiant, afin qu'il ne croit pas que cela fasse partie de la leçon. « Enfin... son enseignement continue de perdurer même après sa mort pendant l'Embrasement Vert, puisque la méthode que j'utilise aujourd'hui pour t'apprendre cette technique est un dérivé de la sienne que j'ai adapté. Et maintenant que tu as passé l'étape un, il est temps de passer à la suivante, qu'en penses-tu ? »

Natsuki alla soulever la large bassine d'eau qu'il avait préparer plus tôt dans la matinée, et la déposa aux pieds de Satochi. Elle était assez large pour qu'il puisse tenir debout dedans, et contenait une soixantaine de centimètres d'eau.

« La seconde étape, c'est celle-ci : tu dois te maintenir debout à la surface de l'eau. Rien de bien difficile pour toi je pense. Mais comme pour l'ascension du Mont Hokage, ce n'est pas la réussite en elle-même qui importe, mais la réflexion que tu vas en tirer. Car si l'exercice a l'air tout bête, garde bien en vue l'objectif final : voler. Je ne te demande pas de faire cela par hasard, j'attends donc de toi que tu réfléchisses à la question suivante : quel est le rapport entre utiliser ses pieds pour gravir une parois, marcher sur l'eau, et courir sur l'air ? »

Natsuki afficha un sourire sur son masque, le temps que Satochi puisse tout enregistrer.

« Encore une fois, je ne te demande pas de t'envoler. J'ai mit moi-même des semaines avant de maîtriser la technique, aussi je n'attends pas de toi que tu y parviennes aujourd'hui. Pour le moment, nous sommes vraiment sur l'aspect théorique, comprendre comment la technique fonctionne. Et je suis d'avis de penser que réfléchir à tout cela tout en te forçant à rester à la surface de l'eau te sera grandement bénéfique. »

Il croisa ses bras sur sa poitrine après avoir invité d'un geste de la main Satochi à monter dans la bassine, et décolla à nouveau du sol de plusieurs dizaine de centimètres afin de rester à la même hauteur que son étudiant.

« Ce sera peut-être plus facile pour toi si tu retires tes chaussures. Tu auras une meilleure perception du monde en étant pieds nus, et de meilleures sensations. »

Pour les conseils, Natsuki en avait assez dit pour le moment. Et il n'en avait pas révélé beaucoup, il le savait.

« Tu me trouveras peut-être assez avare en explications, mais c'est ma manière d'enseigner. Je partage l'idée que l'on apprend mieux en réfléchissant par soi-même. Mais si je vois que tu peines trop, je te guiderai bien sûr. Je suis là pour cela après tout. C'est le second avantage de cette méthode : lorsque l'étudiant bloque, et que l'on lui révèle la solution après qu'il ai longuement analysé le problème, il la retient beaucoup mieux. Je parle en connaissance de cause. » précisa-t-il avec un ton qui se voulait joyeux.

Toujours au-dessus du sol, la poussière se soulevait sous ses pieds, comme chassée par un courant d'air. Pour les plus observateurs, il y avait peut-être un indice à y voir...

Spoiler:

Après quelques minutes seulement, mais pas sans peines Satochi parvint enfin à gravir la paroi abrupte du Mont Hokage. Là-haut, il y retrouva son Sensei qui l'attendait depuis un petit moment déjà et qui avait certainement observé la fin de parcours de son poulain.
Le moins que l'on pouvait dire c'est que l'accueil au sommeil ne se fit pas chaleureusement, pas la moindre félicitation mais un regard inquisiteur qui jugeait d'un œil perçant le jeune konohajin.

Ce dernier écouta les paroles du Nara et accepta ensuite l'invitation de ce dernier à une petite pause. L'exercice qui venait de faire n'était pas difficile, c'était des bases qu'il y a un certain temps déjà, mais c'était la longueur qui fut éprouvante, un vrai exercice d'endurance.
À la demande de Natsuki, il apprécia la vue sublime qu'offrait cette falaise, une vue bien connue du jeune homme qui par le passé avait pour habitude de venir ici et observer le village, le surveiller comme le faisaient les trois visages des Shodaime, Nidaime et Sandaime de leur statue de pierre.

D'après Natsuki, Sato' avait comprit l'intérêt de l'exercice, il n'était pas faux qu'à force d'essayer de voler le brun du clan Rakuzan avait commencé à ce faire une petite idée du fonctionnement de la technique, c'était encore qu'une synthèse floue, mais le Rakuzan parviendrait prochainement à une idée claire et précise.
Le soleil d'été était à présent bien haut dans le ciel et la brise estivale que l'on ressentait au sommet était agréable, un lieu d'entraînement nettement plus agréable qu'un simple terrain d'entraînement généralement utilisé.

C'est à ce moment que le Nara tatoué décida de répondre à une question que Satochi lui avait posé lors de son ascension après que le tatoué lui ait communiqué l'origine de la technique enseignée aujourd'hui. Natsuki n'avait pas été l'élève du Godaime. Il avait fait partie d'une équipe un peu à l'image de Satochi aujourd'hui, mais le manipulateur des ombres n'avait jamais réellement eut de formateur. Cela signifiait-il que Natsuki était devenu le shinobi qu'il était aujourd'hui, seul, sans la moindre aide ? Mais le brun n'avait pas le temps de s'attarder sur ce sujet même si son air abasourdi laissait signifier qu'il souhaitait en savoir plus sur le passé de son Sensei, mais il se contenta d'écouter la suite. Une suite racontant sa première rencontre avec le Cinquième Hokage Hayashi Daiki.

Une rencontre qui avait eu lieu ici même au-dessus des falaises des Kage. Ce fut ce jour où Natsuki reçut les informations qu'il lui manquait pour réussir sa maîtrise de la technique de l'envol.
Le Rakuzan remarqua alors l'attention particulière que porta le Nara à un vieux sceau situé sur le crâne de la statue voisine à celle du Sandaime. Que pouvait bien faire un sceau ici ? Mais à part ça, le brun réalisa que le tatoué semblait particulièrement attaché à ce visage représentant la Nidaime. C'était, sur ce, dernier qu'il avait attendu Satochi, c'était sur ce visage qu'il se trouvait actuellement et c'était également, sur ce, même crâne qu'un sceau qu'il caractérisa lui-même de "souvenir". Une attitude qui éveilla la curiosité du jeune homme. Une curiosité qu'il ne pourrait pas exploiter, du moins pas tout de suite...
La seconde étape allait débuter, il le comprit au moment même où il vit son Sensei soulever une grande bassine d'eau anticipant déjà ce qui allait être la suite. Se maintenir sur l'eau de la même manière que pour l'escalade de la falaise. Satochi était prêt et ce n'était pas un bac à eau qui allait l'empêcher d'avancer dans ces objectifs. Mais le Rakuzan nota surtout la question de Natsuki et se la répéta plusieurs fois dans sa tête *Quel est le rapport entre utiliser ses pieds pour gravir une parois, marcher sur l'eau, et courir sur l'air ? *

Sato écouta les derniers conseils du tatoué et lorsqu'il fut invité à retirer ses chaussures et à commencer la deuxième étape, il s'exécuta à l'instant.
Concentrant son chakra dans sa voûte plantaire Satochi parvint à se dresser droit sur ses deux jambes à la surface de l'eau comme il l'avait réussi par le passé de son côté le Nara s'éleva dans les airs pour rester à la même hauteur que le Chûnin et témoigna à propos de son avarice pour les informations.
La Rakuzan qui lui avait adopté non délibérément la même posture bras croisés que Natsuki pour réfléchir répondit du tac au tac à son Sensei.

- Tu n'as pas à te justifier, j'ai signé pour ça. Alors ne t'en fais pas pour moi, savoir s'adapter est une compétence clef d'un shinobi non ? Parle-moi plutôt de ce sceau que tu as solidifié tout à l'heure demanda-t-il intrigué. Quel souvenir cela t'évoque pour que tu le raccommodes après tant d'années ?

Il laissa un peu exprimer sa curiosité mais c'était aussi un moyen pour lui de se concentrer intérieurement sur l'interrogation que la Jônin lui avait posée un peu plus tôt et qu'il se répétait encore à lui-même *Quel est le rapport entre utiliser ses pieds pour gravir une parois, marcher sur l'eau, et courir sur l'air ? *
Il était peut-être temps de faire une première proposition.

- En escaladant la paroi comme je l'ai appris en grimpant aux arbres, il faut maintenir uniformément notre flux de chakra pour ne permettre l'adhérence à la surface escaladée, tout à l'heure compte tenu de la taille de la falaise c'était également une épreuve d'endurance n'est-ce pas ? Pour l'eau ... c'est plus compliqué car l'eau n'est pas solide et lorsque j'ai appris à marcher sur l'eau il y avait du remoud dans le lac rendant mon adhérence aléatoire et donc plus difficile à obtenir contrairement à maintenant où dans cette bassine l'eau est pratiquement immobile. J'imagine que c'est encore plus difficile avec l'air qui n'a même pas une forme visible comme l'eau...

Son visage sembla alors afficher un sentiment de compréhension, il voulait savoir s'il avait mis le doigt dessus ou non.

- Mais le rapport au trois est qu'il faut quoi qu'il arrive maintenir son équilibre si l'on ne veut pas chuter. Tout à l'heure lorsque j'essayais de voler, j'échouais constamment, je donnais une forte impulsion de chakra pour décoller de quelques centimètres, mais je n'avais pas l'équilibre...
La réussite de la maîtrise de cette technique repose-t-elle sur la manière d'assembler les diverses façons de relâcher notre chakra ?

Par là, il entendait le fait de devoir continuellement délivrer un flux de chakra uniforme sous ses pieds assimilé à un contrôle des éléments changeant dans l'air tel que le vent à l'image des mouvements marins afin de ne pas être surpris et ainsi garder l'équilibre nécessaire afin d'éviter la chute qui selon l'altitude pourrait s'avérer fatale.

« C'est plus une commémoration qu'autre chose, une trace du passé qui n'a pas encore besoin de disparaître, même si ce ne sont plus que de simples traits. Ce sceau est une balise si tu veux tout savoir, Daiki l'avait utilisé pour m'apprendre à voler. Pour les besoins de son apprentissage, il lui fallait une étendue d'eau, et comme l'exercice était improvisé, il avait pensé plus simple de m'amener près de la cascade de Konoha, celle qui se trouve à trois kilomètres d'ici. Cette empreinte lui servait de point de repère, à lui qui avait la capacité de téléporter son corps. Maintenant qu'il est mort, elle ne sert plus à grand chose, pour ne pas dire à rien. »

Natsuki haussa les épaules, avant d'ajouter au bout de quelques secondes :

« Disons que c'est la marque de mon propre apprentissage auprès de lui. Mais bon, comme je n'ai pas son talent ni ses aptitudes, tu devras te contenter toi d'une bassine. Cela en jettera un peu moins quand tu raconteras l'histoire à tes petits enfants, mais au moins tu auras appris la technique quand même. »

A supposer que Satochi vivra assez vieux pour en avoir... Un luxe qui semblait d'autant plus rare et inespéré en ces temps de troubles. Quittant ses pensées, Natsuki écouta les réflexions de son étudiant en plein exercice, et afficha un sourire satisfait : il avançait dans la bonne direction, et plus vite qu'il ne l'aurait cru, maintenant qu'il était lancé.

« C'est presque cela. Tu as comprit une bonne partie de la théorie en peu de temps. » dit-il en reposant les pieds sur le sol.« Permets-moi maintenant de corriger les légères divergences, et je pense que tu seras prêt pour passer à la troisième et dernière étape. Reste bien concentré sur ta marche sur l'onde pendant ce temps. J'ai bien vu que tu la maîtrises, mais elle va t'échauffer pour la suite. Et qui sait, tu auras peut-être un déclic au cours de mes explications. Hum... Je vais utiliser la même méthode que la dernière fois, elle avait plutôt bien marché. » réfléchit-il à voix haute en jetant un coup d'œil en direction du soleil, et surtout, des ombres que projetaient ses rayons en frappant le corps des deux shinobis.

Joignant ses doigts entre eux, il composa une succession rapide de mudra, lesquels animèrent son ombre après quelques instants. En réponse à la Manipulation des Ombres, elle s'allongea encore un peu plus, comme si elle rampait contre le mur, puis prit progressivement la forme d'une petite silhouette humanoïde d'une trentaine de centimètres à hauteur de vue.

« Comme je l'ai dit, j'ai découpé l'apprentissage de la technique d'envol en trois étapes. La première étape, comme tu t'en doutes, a été de gravir le Mont Hokage à l'aide de ton chakra. Le but était, tu l'as parfaitement comprit, de te faire malaxer ton énergie et de la diffuser sous la plante de tes pieds pour les rendre adhérentes à une parois. »

Afin d'illustrer ses mots, le schéma s'anima : une flèche directionnelle représenta le trajet du chakra, pour se diviser en six plus petites et onduler sous les pieds du personnage. Les flèches disparurent après quelques secondes, et l'exemple animé recommença.

« La seconde étape, la marche sur l'onde, est presque comme tu l'as décrite : elle consiste à libérer du chakra en permanence par le même chemin que pour la première phase, mais dans un objectif différent. En effet, tu n'adhères pas vraiment à 100 % sur l'eau. Une partie de ton énergie se charge de t'y faire adhérer en surface, mais une autre sert à te repousser hors de l'eau. »

Une fois encore, deux flèches apparurent, partant du centre de la silhouette vers les jambes d'où elles sortirent par les pieds en se divisant. A chaque extrémité de la voute plantaire, elles imitèrent celle du schémas précédant en ondulant légèrement, tandis que celles du centre, plus grosses, tiraient davantage vers le bas, comme pour le repousser.

« Pour tenir sur l'eau, le chakra émit par les pieds produit d'une part un effet d'adhérence chargé de rendre l'eau un peu plus dense, et de l'autre un effet de '' pulsion '' pour te maintenir à la surface, ce qui explique qu'il doit être libéré continue pour que la technique fonctionne. Cependant, la force de pulsion qui s'en dégage n'est pas suffisante pour se propulser sur du '' rien ''. Il faut quand même un support avec un minimum de densité pour maintenir le corps, dans le cas présent : l'eau. Pour ces deux étapes là, n'importe qui peut y arriver, car il suffit d'utiliser son énergie sous forme brut. La troisième étape par contre, l'envol, se réserve sur ce modèle à ceux dont le chakra est conditionné pour ne faire qu'un avec le vent. »

Le dernier schéma que Natsuki afficha avec son ombre reprenait toujours la même silhouette. Deux grosses flèches partir à nouveau du centre, filèrent vers les jambes, et ressortirent chacune d'un des pieds pour s'allonger jusqu'à toucher le sol, faute de pouvoir aller plus loin.

« Car contrairement à ce que tu m'as dit, il n'est pas question d'adhérer sur l'air pour s'envoler, seulement de se propulser à travers elle. Mais comme je viens de le dire, seul un chakra particulier peut te le permettre. Sous sa forme brut, il n'offre pas assez de force de propulsion pour t'élever au-dessus du sol. »

Offrant un dernier résumé à son étudiant, Natsuki le dirigeait vers la dernière phase de l'apprentissage des bases de la technique de Daiki qu'il avait fait sienne.

« L'étape un avait pour but de voir si tu arrivais à malaxer du chakra sous tes pieds, et à l'y maintenir. La seconde poussait un peu plus la difficulté en te forçant non seulement à produire le chakra sous vos pieds, mais aussi à le diffuser en permanence de façon équilibrée et avec assez de force pour te maintenir à la surface. La dernière étape maintenant, à savoir la technique en elle-même, est la mise en application de l'expérience et des réflexions tirées des précédentes pour tes envoler. Bien entendu, il ne s'agit pas simplement de pousser avec son chakra, ce sera trop simple. »

Le Nara tatoué se tut ensuite, afin de laisser à Satochi le temps d'assimiler tout ce qu'il venait de lui expliquer et d'y réfléchir. Se détournant alors de lui, il marcha jusqu'au bord de l'une des têtes, et inspira grandement, comme s'il appréciait l'arôme de la nature pour la dernière fois. Le vent, chargé des saveurs de l'été, continuait de s'engouffrer entre ses doigts et balayer la partie de ses cheveux qui n'étaient pas emprisonné par son élastique.

« Ce n'est pas pour rien que j'ai tenu à faire mon cours ici, et ce n'est pas seulement par nostalgie du passé. As-tu déjà deviné pourquoi ? » lança-t-il finalement par-dessus son épaule. « C'est parce que ce sera plus facile pour moi après, de te jeter dans le vide pour voir si ma leçon a porté ses fruits. »

Il annonça la fin de son programme aussi naturellement que l'on fait remarquer à un ami qu'un de ses lacets s'est défait. Puis il pivota sur lui-même pour voir la réaction de Satochi, un sourire furtif sur les lèvres.

« C'est une blague. Je ne ferai pas cela ni aujourd'hui ni jamais. Néanmoins ma question est sérieuse. Il y a bien un intérêt à tout cela. »

Natsuki lui tourna le dos à nouveau, et détacha ses cheveux. Il sentit aussitôt le vent les porter au gré de ses envies, tout en savourant la caresse de la brise tiède sur sa joue. Il inspira à nouveau à plein poumon, il respira la vie.

Une vie qui l'avait quitté depuis longtemps, et qu'il s'efforçait de récupérer.

Spoiler:

Satochi écouta l'explication de son Sensei sur la réelle connotation de ce sceau que ce dernier avait restauré quelques instants auparavant. Un souvenir de son apprentissage avec le Godaime Hokage. Qui d'après ce que le tatoué racontait s'était déroulé dans des conditions similaires. Le brun eut également vent des compétences de Hayashi Daiki, informations qu'il ignorait auparavant, téléporter son corps part l'intermédiaire de sceau...

- Hiraishin murmura-t-il l'air interrogatif...

Une technique de très haut niveau mais qui quelques parts était digne d'une personne de rang de Kage. En revanche Satochi n'appréciait pas vraiment la façon dont Natsuki s'auto dénigrait sans arrêt. Pourquoi un shinobi de sa trempe en était arrivé là ? C'est à ce moment qu'il remarqua qu'il ignorait encore énormément de chose du Nara tatoué. Le temps au sein de Matsudai comblerait certainement ces lacunes.

- Tu ne devrais pas te dénigrer de la sorte dès que l'occasion se présente dit-il d'un ton plat sans quitter les yeux du Jônin. Au contraire, tu n'es pas si mauvais que ça puisque lui a eu besoin d'une cascade pour enseigner là où tu n'as besoin que d'une bassine.

Il laissa s'afficher un large sourire sur son visage, il ignorait pas mal de chose de Natsuki, mais une chose était certaine et il l'avait déjà remarqué il y a longtemps, l'esprit de Natsuki était tourmenté. Sans doute pour d'obscures raisons. Et en y repensant ses motivations à reconduire l'équipe Matsudai était plus ou moins floues, peut-être cherchait-il tout simplement à remonter la pente dans laquelle il avait chuté. Si tel était le cas, alors Satochi serait honoré de contribuer à changer la vie du Nara tatoué.

Toujours avec la même attention caractéristique du disciple assidu, il écouta les divers arguments que Natsuki apporta à la réflexion théorique du Rakuzan. Mais avant cela, il reçut des paroles encourageantes concernant essentiellement la rapidité avec laquelle il avait compris la théorie, mais surtout le fait qu'il était prêt à passer à l'étape suivante.
Cette initiation allait pouvoir prendre un virage clefs. Celui de la réussite où du moins du chemin qui l'y conduirait.

Tout devint réellement plus clair lorsque Natsuki entreprit d'expliquer de manières précises grâce à l'animation d'une petite ombre contrôlée grâce à ses talents héréditaires claniques les différents thèmes qu'il avait fait adopter au Rakuzan lors de ces deux premières étapes d'entraînement.
Satochi put alors comprendre avec exactitude les axes qui l'avaient conduit à sa position actuelle en équilibre dans la bassine d'eau.

Une première étape vérifiant sa faculté à concentrer son chakra sous sa plante des pieds en le faisant escalader l'immense parois du Mont Hokage. La deuxième vérifiant sa faculté à maintenir un flux de chakra continuellement afin de se maintenir hors de l'eau.
Les infos supplémentaires furent le bienvenu, revoir les bases pouvait être bénéfique spécialement lorsque la technique en vigueur avait un rapport direct avec ces dites bases de maîtrise du chakra.
Sato' comprit rapidement qu'il s'était également mal exprimé au sujet de l'étape trois, néanmoins cela faisait partie de l'exercice de réflexion que de bien formuler ses pensées. Ainsi comme le suggérait Natsuki, il était évident qu'il était impossible d'adhérer à l'air, mais cela ne s'arrêtait pas là, puisque seul un type de chakra bien précis pouvait permettre cela.

Avant toute chose, le Rakuzan eut besoin de quelques instants pour digérer tout ce qu'il venait d'apprendre comme informations et na tatoué lui laissa se précieux temps. Il allait réfléchir, et ensuite, il serait visiblement libre d'expérimenter ses idées.
Sato' put alors observer le Jônin de la feuille marcher en direction du bord du précipice avant d'argumenter son choix du lieu de cet apprentissage. Une dose d'humour pour clôturer le tout ? Satochi devait-il rire où se méfier ? Il ne savait pas trop. Une méfiance qui croisa un sourire furtif, ouf, il était "sauvé".

Quoi que... Dans un sens, cela aurait été un entraînement clair et concis, tu voles ou tu t'écrases à toi de choisir... Néanmoins, Satochi appréciait le côté réflexion de l'apprentissage et avait noté que Natsuki attendait une réponse de sa part. Il se plongea dans une sorte de réflexion intérieure alors qu'il était toujours en train de maintenir son équilibre au-dessus de l'eau tandis que les courants d'air venaient caresser sa peau.

- Hum... À cause de l'air... Enfin je peux dire par là qu'on ressent mieux les courants d'air en altitude plutôt qu'au sol ?

Pas franchement certain de sa réponse, il préférait intérieurement réfléchir à la manière dont il allait pouvoir s'exercer alors que le Nara tatoué lui tournait le dos laissant ses longs cheveux valser au grès du vent.
Il regarda ses mains et concentra dans sa main droite une grande quantité de chakra qui donna naissance à une sphère parfaite tourbillonnante à haute vitesse l'instant d'après elle se colora d'une couleur rouge magmatique, signe qu'il y avait ajouté son chakra de type Yôton... Plus puissante ... Bien plus puissante même. Alors dans sa réflexion, il pensa que c'était peut-être le même type d'exercice qui lui fallait reconduire pour l'étape trois de son apprentissage.

Bien plus puissante même. Mais cela n'avait jamais fonctionné comme il aurait espéré. Mais désormais quelques propos du Nara se mettaient en ordre dans son esprit. "Fûton", "Propulsion", "Incapable sous sa forme originale", "puissance". Peut-être que c'était simplement une invitation à modifier la nature de la concentration chakratique sous ses pieds ? Rendre son chakra de type vent afin d'en augmenter la force tout en la maintenant continuellement comme il était en train de le faire.

Il voulait essayer et voir ce que cela allait donner et faire les ajustements nécessaires ensuite.

- Dis-moi... Tu lui as donné un nom particulier à cette technique ? dit-il d'un air curieux.

En tout cas, la Rakuzan avait déjà trouvé le sien et il ne manqua pas de le communiquer.

- Tengoku, l'envol Céleste.

Natsuki posa sur l'épaule de Satochi une main amicale, et lui adressa un sourire triste.

« Je ne me dénigre pas, c'est la vérité. Je n'ai pas le talent du Cinquième Hokage. Certes, il est vrai que je pourrai aussi t'amener à la cascade, mais il me faudrait contrairement à lui une bonne vingtaine de secondes. Et te lancer. Tu veux que l'on essaye ? »

Il était tellement sérieux dans son propos qu'il était difficile de voir où s'arrêtait le lard et où commençait le cochon. Mais s'il y avait un temps pour les plaisanteries, il y en avait aussi un pour pour travailler. Et vu avec quelle efficacité progressait le représentant des Rakuzan, mieux valait ne pas lui faucher les jambes dans l'élan en se dispersant.

« Bingo. » ponctua-t-il à la réponse de son étudiant. « C'est tout à fait cela. »

Maintenant qu'il tournait le dos au vent, ses cheveux faisaient désordre sur son visage. Il entreprit alors de les attacher à nouveau avec son élastique. Le but de la manœuvre, plutôt que par confort, avait surtout été d'afficher discrètement un indice au regard de Satochi. Que ce dernier l'ai ou non relevé importait peu : il avait la réflexion attendu.

« Recourir au vent est assez similaire à l'art du Suiton. Le concept ne doit pas t'être inconnu : pour utiliser une technique aqueuse, il est plus simple et moins fatiguant de puiser la force de l'élément à partir d'une source plutôt que de la créer sur sa propre énergie. Pour le vent, c'est à peu près pareil. L'endroit où nous nous tenons sur le Mont Hokage est particulièrement exposé aux rafales, il offre donc une bonne base pour maîtriser la technique de l'envol. J'étais venu ici de ma propre initiative lorsque je voulais moi-même concevoir cette technique jadis, après avoir éprouvé bien d'autres endroits dans la région de Konoha. Bien sûr, à terme, il faudra être capable de s'envoler en toute circonstance, mais pour débuter et attraper le coup de main, mieux vaut y aller par palier. »

Des paliers, Satochi en avait déjà franchit un bon nombre, mais comme le dit l'adage : '' la moitié du chemin n'est parcouru qu'au neuvième pas. ''

« La bassine ne nous sera plus nécessaire désormais, tu peux en descendre et remettre tes chaussures. Prend le temps de souffler aussi un peu. Il ne sert à rien de se presser, et crois-moi, tu vas avoir besoin de toutes tes ressources pour la dernière étape : la phase de vol. »

Profitant du temps mort qui s'offrait à eux, Natsuki le combla en expliquant plus en détail l'exercice à venir.

« La phase de vol est légèrement différente des deux autres, comme je te l'ai énoncé avant. Il ne s'agit plus simplement de malaxer et d'envoyer du chakra brut : tu vas devoir tirer partie de ton énergie affilié au vent. Mais ce n'est pas aussi difficile que cela en à l'air en soi-même. Sur le fond, c'est aussi simple que lorsque tu recours à une technique offensive ou défensive utilisant ton art du Yôton. Sur la forme, il te faudra simplement du temps pour maîtriser la gymnastique d'énergie, comme pour n'importe quel autre apprentissage. »

En silence, il observa Satochi qui concentrait une sphère de chakra dans sa main, laquelle ne tarda pas à se teinter aux couleurs de la lave, élément de prédilection du clan Rakuzan. Sans doute s'exerçait-il déjà dans un domaine qu'il maîtrisait, la découverte de son affinité au vent lui étant probablement toute nouvelle. Voilà qui rendait l'apprentissage de l'envol bien plus difficile, dans la mesure où la technique nécessitait une certaine maîtrise. Mais comme tout, celui qui s'en donnait les moyens pouvait réussir à force d'efforts et de persévérance. Et Satochi n'avait plus à faire ses preuves en ce qui concernait ces qualités sus-mentionnées.

« Un nom ? » répéta-t-il en haussant un sourcil.

Il n'avait jamais vraiment vu l'intérêt de nommer ses techniques autrement que par ce qu'elles représentaient. C'était bien plus simple, et de toute façon, leur nom ne changeait pas leur puissance. C'était tout juste bon pour le spectacle, et lui n'était pas un artiste à proprement parler. La technique d'envol était donc toute bêtement appelée '' la technique d'envol '' pour la commodité des discussions lorsqu'elle avait besoin d'être citée. Néanmoins, Satochi semblait accorder une certaine valeur à cela, aussi Natsuki s'efforça de trouver quelque chose pour le satisfaire. Déjà qu'il lui avait offert une bassine d'eau en lieu et place du lac de la cascade pour l'apprentissage, autant que le jeune homme ai quelques éléments un peu reluisant dans son récit si d'aventure il avait envie de raconter l'histoire.

« … Je l'ai appelé '' L'Ombre du Cerf Ailé. » lâcha-t-il finalement. « Histoire qu'elle garde quelques couleurs du clan tout de même. » ponctua-t-il ensuite d'un sourire. « Bien. Comme j'ai cru comprendre que ta découverte d'affinité au vent t'es toute récente, et que ce n'est pas la lave qui court les rues à l'état naturel, je vais essayer de t'expliquer comment tirer partie des forces élémentaires. »

En quelques pas, il combla la distance qui les séparait pour ne laisser qu'un demi-mètre entre eux. Il s'exprima alors dans un murmure, comme s'il craignait de troubler la concentration qu'il essayait d'instaurer dans l'esprit de Satochi.

« Je veux que tu te détendes. Fermes les yeux, laisses tes bras reposer mollement le long de ton corps, relaxes tes muscles. Tu dois te concentrer uniquement sur l'élément qui t'entoure. Cela va prendre du temps, et c'est normal. Inspires grandement, laisse la force naturelle du vent couler en toi et se mélanger à ton chakra. »

L'avantage du chakra assimilé était qu'il était beaucoup plus '' léger '' que sa forme brut, et qu'il permettait de dégager une force de pulsion bien plus importante qu'un autre élément. Le seul qui pouvait l'égaler sur ce point était celui du feu.

« Dès que tu sens que c'est le cas, malaxe-le comme si tu voulais lancer une technique requérant l'art du futon, puis expulses-le doucement par la plante de tes pieds. Recommence ensuite toutes les étapes, mais expulse ton chakra plus fort. Juste un peu plus que la précédente. Ne te presse surtout pas. Va s'y par étape Malaxe ton chakra, et projette-le dans une vague pendant dix secondes. Inspire fort, sens l'énergie qui te parcourt, expire. Prépare à nouveau ton chakra, et expulses-le un peu plus fort que la précédente fois pendant dix nouvelles secondes. Monte en crescendo, sans brûler les différentes phases. »

Comme il l'avait dit, le but d'aujourd'hui n'était pas que Satochi réussisse à s'envoler aussi bien que lui – c'était d'ailleurs impossible. Mais si le jeune chûnin parvenait à s'élever ne serait-ce qu'un peu au-dessus du sol et s'y stabiliser, juste une poignée de secondes, ce serait déjà beaucoup.

« Tu vas devoir répéter ces étapes jusqu'à ce qu'elles deviennent un automatisme pour toi. Mais c'est un exercice très éprouvant... » averti Natsuki qui savait combien l'on avait tendance à vite vider ses réserves de la sorte. « … alors n'hésite pas à faire une pause si tu te sens chanceler. Pas besoin de jouer les braves plus que de raison, il n'y a pas de témoin ici. »

Personne, pas même les Hokages de pierre, ne pouvaient les voir. Bien sûr, les shinobis chargés d'assurer la surveillance du Village ne comptaient pas, tant ils étaient depuis longtemps une partie intégrante du quotidien...

Spoiler:

Il eut un instant, lorsque Satochi essaya d'exercer une sorte de pseudo forme de réconfort à son Sensei qui avait la fâcheuse tendance à sous-estimer ses capacités où ce dernier vint déposer une main amicale sur l'épaule du Chûnin tout en affichant un sourire rempli de tristesse.
Certes, Natsuki n'avait pas le talent du Godaime Hokage-sama, mais il n'en était pas dépourvu pour autant, c'est ce que le brun avait souhait communiquer.
Se rendre à la cascade ? Servir d'expérimentation et d'outil de lancement ? Hum ? ... Le Rakuzan passait son tour pour cette fois, lui qui était encore en équilibre.

Ce dernier fut satisfait de la réaction de son Sensei, il avait visé juste et avait donné la bonne réponse de quoi l'emplir secrètement d'une petite dose de fierté qui le poussait à continuer sans jamais faillir à sa tâche.
Débuta alors une nouvelle séance explicative sur l'art d'utiliser le vent, une prise d'exemple en premier lieu avec le Suiton, une réflexion logique basée sur l'utilisation de l'environnement. Un manipulateur Suiton aurait moins de peine à user de son art en présence d'eau, il en était de même pour le Fûton. Et il était vrai que le Mont Hokage dont l'air lancinant s'abattait encore et encore dans un rythme parfois désagréable consistait en un lieu de premier choix lorsqu'on parlait de se servir de l'environnement extérieur.

Satochi ayant franchi les deux premières étapes de l'apprentissage avait désormais la possibilité d'y donner une nouvelle tournure, plus passionnante consistant simplement à commencer à assimiler le principe de l'envol. La bassine n'était plus d'actualité, il descendit de cette dernière afin de remettre ses chaussures en s'octroyant bien évident sous l'invitation du Nara tatoué une petite pause pour se ressourcer le moment parfait donc pour en apprendre un peu plus sur ce qui allait suivre.
Tirer profit de son affinité Fûton tel était le réel exercice qui allait suivre. Il avait donc plus ou moins vu juste quelques instants plus tôt. La théorie pour y parvenir, il ne la connaissait non pas grâce à sa maîtrise du Yôton qui était inné chez lui, mais pour son affinité avec la foudre que Satochi maîtrisait plus que bien. Mais la hauteur de l'obstacle allait résider dans sa faculté à jongler entre ses affinités.

Volontairement, il fit apparaître sa sphère de lave pour simuler la concentration ainsi que le don de son affinité héréditaire Visualisant virtuellement ce qu'il allait devoir faire par la suite, mais avec du Fûton cette fois-là bien évidemment.

Par simple curiosité Satochi avait trouvé opportun de demander le nom qu'avait attribué le tatoué à sa technique qui manifesta une once d'étonnement à en juger par le haussement de sourcils produit. Non-obligatoire certes, mais Satochi avait toujours pensé qu'un nom spécial devait être donné aux techniques spéciales."Ombre du Cerf ailé"... Plutôt pas mal songea le Rakuzan, avec la petite pointe d'ordre clanique, il aimait bien.
Sato' approuva ensuite les paroles du Jônin bien que son raisonnement fût plus porté sur sa faculté à jongler entre les affinités plutôt qu'à la récente découverte de sa seconde affinité.

- J'ai surtout l'habitude de malaxer et de donner soit à mon chakra l'affinité Yôton ou Raiton... Jongler entre trois affinités est, ce qui me préoccupe le plus...

Pourtant quoi qu'il puisse arriver, le brun allait tout mettre en œuvre pour parvenir à dominer cette affinité liée au vent, mais qui à cet instant était aux yeux du Rakuzan un obstacle d'une certaine taille qu'il n'arrivait pas à visualiser. Traduction ? De longues heures d'entraînement allait l'attendre, il était prêt à relever ce défi et puis il avait déjà gravi plusieurs paliers alors il était hors de question de s'arrêter en si bon chemin.
Observant la Nara s'approchait de lui, Satochi entendait au loin l'appel claironnant le début des choses sérieuses.

Et c'est en s'exécutant qu'il effectua à la lettre les instructions données par le Jônin du clan Nara.
Fermant les yeux son esprit s'ouvrit à une nouvelle perception de l'environnement qui l'entourait afin de ressentir le flux et le reflux de chakra, il ouvrit les ports de son épiderme se procurant ainsi des frissons d'air frais.
Les premiers essais ne furent pas des plus élogieux, courts peu puissants, il n'y avait pas de quoi se féliciter, mais après quelques minutes de pratique, le Rakuzan parvenait à créer de faibles ondes visibles par un léger soulèvement de poussière dont l'épicentre était définir par ses pieds.
Rien de bien spectaculaire, mais ainsi, il imaginait petit à petit la quantité de chakra qu'il allait devoir déployer pour parvenir à ses fins.

Ré-ouvrant les yeux, il souffla un instant comme l'avait dit Natsuki, il n'était pas nécessaire de se presser alors autant prendre le temps de faire sa propre analyse de la situation et éventuellement écouter les remarques de son Sensei.

Les consignes étaient données, et Satochi les appliqua : il commença sans tarder le troisième exercice, pendant que Natsuki vida la bassine sur le flan de la falaise avant de la reposer dans un coin. Au début, il ne se passait rien visuellement, mais dans le corps du Rakuzan, l'on pouvait presque entendre les rouages tourner à plein régime. Il malaxait et expulsait des quantités astronomiques d'énergie, une pratique qu'il devra poursuivre pendant plusieurs semaines s'il espérait parvenir à maîtriser de façon optimale la technique de l'envol. Après ce qui s'évalua comme un bon quart d'heure, le jeune chûnin commença à manifester les premiers signes de sa monté graduelle en puissance déployée. Il ne s'élevait toujours pas au-dessus du sol, mais la poussière et les débris naturels commençaient à s'agiter autour de ses pieds, repoussés par des impulsions invisible à l'œil nu.

« Ce n'est pas mal du tout. Tu as bien suivit les conseils que je t'ai donné, et tu y es allé progressivement. » commenta Natsuki lorsque Satochi s'arrêta pour faire une pause dans sa pratique. « Je ne peux que t'encourager à poursuivre pour le moment, tu n'es encore assez avancé pour que ce que j'ai encore à te dire te serve à quoi que ce soit. Cela aura plus de sens dans deux ou trois heures je pense, tu comprendras déjà pourquoi. »

Le soleil s'était à présent bien élevé dans le ciel. Trônant à son zénith, il irradiait le Village de la Feuille de ses rayons dorés, semblable à des caresses sucrées sur la peau. Les ombres des deux shinobis sur les têtes des Hokage de pierre avaient fortement diminuées, pour se réduire à deux cercles tirant sur l'ovale. La chaleur aussi était au rendez-vous. Progressivement, la température était montée au rythme de l'ascension de l'astre solaire. La partie la plus chaude de la journée allait commencer, et les sculptures des trois premiers Hokage n'offraient aucun abri à leur deux occupants impromptus. L'apprentissage ne tardera pas à se transformer en épreuve de résistance physique.

« Tu veux manger ? » demanda finalement Natsuki après avoir observer le ciel quelques instants. « Je t'ai fait te lever tôt, tu n'as peut-être pas prit le temps de déjeuner du coup ? Je vais aller commander à emporter dans un restaurant du coin. Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? »

Composant une succession de signes, Natsuki fit apparaître une réplique de lui-même qui émergea d'un petit nuage de fumée. Il lui confia alors une petite bourse qui tinta, et après avoir écouté la commande de Satochi – Le Nara tatoué n'avait pas besoin de formuler ses désirs à une entité qui partageait ses goûts et vestiges d'envies à l'identique -, le clone descendit du Mont Hokage à pied, en longeant la parois abrupte de la montagne. Il était inutile qu'il se presse : s'il ne prenait pas de coup, il avait une bonne autonomie de chakra dans sa pile interne pour exister le temps d'une course aller-retour dans un restaurant.

Natsuki le regarda s'éloigner d'un œil distrait, puis reporta son attention sur son étudiant. Il était là pour lui après tout, bien que pour le moment il ne pouvait plus vraiment l'aider.

« Il devrait mettre une trentaine de minutes je pense, peut-être trois quart d'heure, grand maximum. Prends-toi encore dix minutes de pause, et recommence jusqu'à ce que mon double soit de retour. »

Natsuki s'adossa contre la montagne, de sorte à pouvoir englober dans sa ligne de vue à la fois Konoha et Satochi. Il était peut-être temps de lui poser une question.

« Dis-moi Satochi, que comptes-tu faire de cette technique que je suis en train de t'apprendre ? »

Voler avait bien des usages, mais tout comme une arme, cela ne servait pas aux mêmes fins en fonction de qui l'utilisait. Quel choix voulait donc en faire le Rakuzan ?

Spoiler:

Satochi ne s'était pas fait prié et avec immédiatement commencé à s'exécuter dans la réalisation de troisième et dernière étape de son apprentissage. Faisant fonctionner ses méninges et son chakra à plein régime, il mettait en œuvre les remarques de son Sensei augmentant de manière graduée les quantités expulsée de chakra à chaque nouvelle tentative pour finalement arrivé à un résultat encourageant souligné par le Nara tatoué au moment où le Rakuzan prit une petite pause pour souffler un peu.

Il écouta les remarques faites par le Nara. Il avait bien, comprit maîtriser cette technique ne serait pas de tout repos et Natsuki ne serait pas là pour l'aider sept jours sur sept pour contrôler son avancée. Le Jônin se contentait juste de lui fournir les bagages nécessaires pour la suite, son degré de maîtrise dépendrait ensuite de son implication dans son entraînement, mais à ce sujet le Chûnin ne se faisait pas de soucis.

Non loin de son Zénith, le soleil indiquait à présent l'heure où les gens normaux s'alimentent. Les shinobis ne dérogeant pas à la règle la Jônin demanda à Sato' s'il désirait quelques chose pour se remplir la pense. Jusqu'à présentant concentré sur son entraînement, l'unique son de verbe manger provoqua des gargouillements comparables aux cris d'un perroquet prisonnier dans sa cage de fer.

- Je ne dirais pas non à un bon sachet de pièces de bœuf grillées dit-il en souriant.

Aussitôt, Natuski fit apparaître un clone de sa personne qui partit sur-le-champ sans le moindre ordre reçu, la communication entre clones était bien pratique... Mais le clone n'était pas parti pour se presser à descendre la gigantesque falaise du Mont Kage. Comme le témoigna Natsuki, il mettrait un certain temps avant de revenir. Alors autant mettre à contribution cette attente en reprenant l'entraînement là où Satochi l'avait laissé. Il avait mémorisé le palier précédent, il pouvait donc reprendre directement à ce niveau. Même si cela devenait de plus en plus difficile au fur et à mesure que les minutes et les essais s'écoulaient. La quantité demandée était vraiment astronomique, mais le brun commençait à sentir de faibles impulsions sous sa voûte plantaire. Lentement, mais sûrement... Il finirait bien par parvenir à son but. Il répondit alors à la question du Nara.

- Je ne peux pas répondre avec certitude, mais je ne pense pas que cela sera une technique de dernier recours, la quantité de chakra qu'elle demande est plutôt impressionnante... En revanche, je peux affirmer qu'elle servira à protéger ma famille, mes amis et Konoha en général. C'est pour cela que je vis après tout.

Il ne savait pas si cette réponse convenait, ni même s'il existait de bonne ou de mauvaise réponse, mais c'était la réponse aux réflexions qui s'était toujours faite lorsqu'il songeait seul dans son appartement en guise de chambre.

Natsuki hocha simplement la tête à la réponse de Satochi, sans signifier si la réponse lui convenait ou non.

« Tu as l'impression que cette technique requiert une dépense considérable d'énergie pour pouvoir être utilisée, mais c'est seulement parce que tu es en train de l'apprendre. Tu as dépensé déjà beaucoup de chakra jusqu'à maintenant dans l'optique de trouver le bon dosage à émettre, et tu en gaspilleras encore des quantités astronomiques jusqu'à maîtriser le tout. Tu verras dans quelques semaines, tu seras capable de voler pendant une bonne heure ou deux d'affilées sans manquer de souffle... dans tous les sens du terme. »

La journée se poursuivit ainsi. Satochi continua son exercice jusqu'à l'arrivée de clone livreur de Natsuki, suite à quoi ils déjeunèrent sur les têtes des Hokage, avec probablement la pensée de fouler un peu le respect des anciennes générations... Mais c'était pour la bonne cause, pouvait-on se dire afin de soulager un peu sa conscience. Le restant de l'après-midi fut consacré comme la matinée à l'entrainement. Le représentant du clan Rakuzan montra une courbe de progression acceptable, et parvint finalement à légèrement se surélever du sol. Le tournant clef de la technique d'envol : ce moment qui prouve à l'utilisateur qu'il est bien possible de réussir.

« C'est très bon. Tu n'as pas encore assez de force de pulsion pour atteindre le ciel, mais tu en es au point où tu as déjà quitté le sol. Si tu continues à t'exercer régulièrement à ce que je t'ai apprit aujourd'hui, tu y arriveras. Retiens juste qu'il ne suffit pas d'envoyer simplement beaucoup de puissance pour t'envoler : elle doit être maîtrisée et adaptée en fonction des besoins dans l'instant et de la manœuvre : déplacement, accélération, vol stabilisé, embardée etc... Mais tout cela, tu l'apprendras par toi-même en acquérant ta propre expérience, car je ne peux pas t'y aider. Et puis, tu n'y es encore. Pour le moment, garde surtout à l'esprit le palier d'énergie que tu viens de déployer pour réussir à t'élever au-dessus du sol quelques secondes. Ce sera ta base pour tes exercices à l'avenir, et t'évitera d'avoir à refaire ce travail facétieux. Pour des raisons évidentes de sécurité, j'insiste sur le fait qu'il vaudrait mieux pour toi de commencer toujours par cet exercice là avant de viser plus haut. Ne brûle pas les étapes non plus. Tant que tu n'as pas absolument maîtrisé ton affaire, n'essaie pas de passer au cran au-dessus, et surtout, évite de voler à plus de deux mètres au-dessus du sol pendant tes entrainements. Il n'y a pas énormément de différence en termes de mobilité entre la basse et la haute altitude, aussi il te sera inutile de risquer ta vie en volant très haut si c'est juste pour apprendre à mieux maîtriser la technique. »

Des consignes qui pouvaient sembler pénibles à un jeune esprit emprunt de liberté qui s'apprêtait à toucher les étoiles, mais s'il se montrait imprudent, l'esprit en question n'aura plus vraiment l'occasion de voler très loin une fois mit en bière et enterré.

« Je ne pense pas avoir beaucoup à ajouter, maintenant que les bases sont posées : le reste n'appartient plus qu'à toi. Un dernier conseil peut-être : exerce toi ailleurs à partir de demain, là où la force du vent n'est pas aussi présente qu'ici pour être aussi capable de voler en usant de tes propres ressources seules si nécessité il y a. Et quant à son application en conditions réelles, soit très prudent aussi. Ce n'est pas la même chose de réussir à utiliser parfaitement une technique tranquillement sur un terrain d'entrainement à l'abri du danger et en plein milieu d'un combat, sous le couvert du stress et de la pression de la mort. D'autant plus que si tu te fais toucher en pleine altitude et que tu perds le contrôle, c'est la chute qui aura de bonnes chances de te tuer, bien plus que ton adversaire. »

Le soleil commençait doucement à baisser dans le ciel, projetant les ombres du crépuscule sur le Village de la Feuille. Le signe que la journée d'exercice pour Satochi touchait à sa fin. Alors qu'il remballait les affaires qu'il avait apporté sur le mont Hokage pendant que Satochi récupérait quelques forces pour redescendre après cette rude journée, le Nara tatoué se tourna vers lui, comme s'il avait oublié de lui dire quelque chose.

« Avant, tu m'as confié que cette technique te servira à protéger Konoha, la raison de ta vie. C'est une bonne chose que tu sois dévoué à ton Village. Mais notre existence n'est pas que travail, exercices et missions. Il y a aussi des temps libres, nécessaire pour nous aérer l'esprit dans des loisirs. Alors si cela peut t'aider à progresser encore un peu, n'oublie pas que voler ne se limite pas seulement à son aspect utilitaire : c'est aussi être libre, et simplement apprécier l'action pour ce qu'elle est, glisser sur les vents sans but autre que de profiter de la vie. »

Natsuki lui tendit une main à serrer.

« J'ai prévues quelques activités pour Matsudaï prochainement, donc nous devrions nous revoir sous peu. A bientôt Satochi. »

Spoiler:

À la réponse du Chûnin, Natsuki se contenta de hocher la tête puis il apporta quelques précisions sur la technique de vol en elle-même, en particulier sur le point qu'avait soulevé le Rakuzan quelques instants auparavant à savoir sur la demande en chakra plutôt gourmande de la technique. Heureusement il n'en était rien, et cette consommation tendait à devenir normale une fois que Sato' aura maîtrisé le jutsu. Voilà des précisions qui le rassurèrent et l'optique de pouvoir plus tard voguer dans le ciel pour écouter le chant musical des oiseaux ne pouvaient que le motiver d'avantage à travailler dur pour parvenir à la maîtrise de l'envol.

Le brun continua son entraînement sans jamais rechinier jusqu'à la venue du clone du Jônin.
Il fut alors le temps de déjeuner. Le repas fut parfait, habilement dégusté sur le crâne des anciens Hokage. Satochi aurait bien voulu partager, mais il doutait de la capacité des visages de pierre à apprécier la nourriture dans leur état. Après tout, ils n'étaient pas dans un conte de fées où les statues de pierre se mettent subitement à parler comme si c'était un évènement tout à fait normal.
Après ce succulent repas, l'entraînement reprit et se poursuivit jusqu'au bout de l'après-midi. Là où le soleil de couche dans des scènes somptueuses que l'on croise dans les catalogues photos. Après des longues et des longues heures de persévérance acharnée il parvint enfin à décoller du sol. C'était rien de bien impressionnant, juste quelques centimètres, mais au moins il tenait en équilibre son corps entier entouré d'un courant venteux redressant ses cheveux déjà bien hérissés.

L'enseignement se termina par des encouragements plus que positif de la part du Nara tatoué qui pourtant habituellement n'était pas du genre à laisser des semblants de félicitations sortir de sa bouche. Des encouragements accompagnés comme toujours de nouvelles précisions et de nouveaux conseils pour la suite des évènements.
Face à cette véritable avalanche de conseil qu'il mémorisa dans un coin de sa tête dans un case proche du palier atteint aujourd'hui, il posa ses deux pieds au sol, épuisé par cet apprentissage plutôt physique, tant mentalement que physiquement.

- Je ferai attention, tu n'as pas d'inquiétude à avoir et quand cette technique sera maîtrisée, je t'offrirai un tour gratuit pour que tu puisses juger de la conduite aérienne. dit-il avec un large sourire illuminant son visage.

Satochi avait réellement passé une bonne journée, il se sentait plus grand, disposant d'un plus large bagage pour l'avenir, mais comme le sous-entendait le Nara, l'entraînement était finit pour aujourd'hui et le Chûnin avait largement mérité de se reposer tandis qu'il écouta le dernier conseil de Natsuki. Il l'avait bien saisi, puis de toute façon remonter ici tous les jours l'aurait très probablement ennuyé à force. Alors autant poursuivre l'entraînement dans des conditions plus difficile.

- Tu as raison, peut-être que j'irai faire le tour du monde une fois ces Furyous de malheur seront morts répondit-il avant de serrer la main présentée par le Jônin.

L'heure de se dire aurevoir était à présent venue, Sato' remercier son Sensei pour son entraînement fort instructif puis, dans un écran de fumée le brun disparu, il n'avait tout simplement plus la patience de descendre à pied cette falaise alors il avait opté pour un moyen beaucoup plus rapide, le shunshin.

NB: