Après quelque séries de mission accomplie, je décidai de profiter d'un temps de repos pour partir en vacance. C'est exactement cela, en vacance  et surtout seul. Du moins dans la présence de mes géniteurs. Ces derniers n'en avaient tellement rien à faire de mon existence qu'ils ne remarqueraient sans doute pas mon absence tant ils étaient absorbés par leur travail. Et cela tombait plutôt bien, car des bêtises, je comptais en faire un grand nombre durant mon périple. N'étant pas officiellement consignée en tant que shinobi du village je pouvais facilement endosser mon rôle de civile pour quitter le pays selon mon bon vouloir. Ma destination étant alors le pays des oiseaux. La raison principale étant son merveilleux panorama offrant une vue imprenable sur de splendides chaînes de montagnes. J'avais embarqué dans mon aventure deux serviteurs pour m'assister. Je n'allais tout de même pas accomplir les basses besognes moi-même... Ils furent en charge de mettre en place les préparatifs et de trouver une auberge où nous loger. Le voyage dura quelques jours avant que nous parvînmes à destination.

J'étais épuisée et en même temps toute excitée à l'idée d'explorer un nouveau paysage, ou plus précisément de faire exploser un nouveau paysage. En effet, il n'était guère dans ma nature de faire les choses à moitié. Le pays des oiseaux offrants certes un magnifique cadre de repos, il n'empêchait que ce dernier serait amené à devenir mon terrain de jeu. Ce fut en quelque sorte comme si j'avais ce pays tout entier comme salle de test. Et les test en question concernait des explosifs, de nombreux explosifs. De toute sorte, voir particulièrement dangereux pour leur utilisateur. Ces petits gadgets étaient à l'origine fabriqué par l'entreprise de mon père et remis au goût du jour, voir customisé par mes soins personnels. Le résultat en devenait des plus probants, mais je brûlais d'envie de voir ce que cela donnait en situation réel. Le respect de la nature et l'harnonie ? De vulgaire sornette ! Je n'en avais que faire. Tout ce qui m'importait était mon bon plaisir à moi et moi seule. Les petits jouets avaient été discrètement embarqué dans mes valises. Et dire que les hommes se demandaient encore pourquoi les demoiselles prenaient autant d'affaire pour partir en vacance. Les pauvres, s'ils savaient la vérité à ce qui me concernait...

L'auberge qui ferait office de gîte pour mon petit périple personnel se trouvait sur pan de montagne surplombant une forêt de sapins elles mêmes refermées par une autre montagne. Ce couloir de végétation se profilait à perte de vue à l'horizon. De ma hauteur, on pouvait clairement distinguer une imposant cours d'eau traversa les bois pour se jeter dans je ne savais quel lac au loin. A part cela tout autour de moi, à cette belle altitude, tout n'était que haut sommet au pic effilé, tantôt saupoudré de neiges pour les plus olympien. Bien que particulièrement étendue en relief, les espaces sylvestres parvenaient à proliférer le long de certain versent, laissant leur douce odeur de pins se laisser porter par les vents jusque dans mes narines. J'inspirais une goulet d'air pur qui me parut infiniment plus saine et revigorante que celle propre à l'atmosphère aride et désertique de la nation du vent. Décidément il n'y avait rien de telle que de changer de paysage pour vous revigorer. Malgré la fatigue, je ne pus résister à l'envie d'une petite excursions en solitaire, équipée d'une part de mon matos. La balade promettait d'être extrêmement rock'n roll.

Prenant une tenue adaptée pour l'occasion, rien ne laissait présumer que je pouvais être une shinobi en dehors de ma vélocité. Sautant habilement entre les rochers et dérapant allègrement dans les pentes de graviers je ne tardai pas, au bout d'une poignée de minutes, à parvenir au abord de la forêt. Je m'installai sur un petit sentier de sorte à demeuré suffisamment en hauteur pour que les sapins ne me gâchent pas la vue. De déballait alors l'imposant arme cylindrique enroulée dans une toile de laine. Il s'agissait en quelque sorte de mon dernier chef d’œuvre personnalisé. Un magnifique lance rocket à gueule de requin tirant des obus aussi admirablement déguisés. Je soulevai l'imposante et lourde arme en direction de versa de la montagne voisine. Galvanisée d'excitation, j'en aurai presque tremblée de joie, mais je ne pouvais nullement me permettre de gesticuler avec ce genre de calibre entre les mains. Ma cible en mire, j'appuyai alors sur la gâchette laissant la rocket partir à vive allure dans une traînée poudreuse au loin. Mal positionnée sur mes appuie, le recul de l'arme me propulsa en arrière, me faisant tomber sur le cul. Je ne quittai néanmoins pas un seul instant le projectile qui vint s'encastrer dans la falaise créant une explosion dont la dénotation provoqua un écho tonitruant à travers la vallée. Un souffle de flamme émana du point d'impact alors que la roche se fissura en mille éclat pour laisser toute une pan de la falaise s'effondrer dans un immense fracas d'arbres écrasés. Toujours assise, je n'avais pas loupée une seule miette de ce délicieux spectacle. Je levais alors les mains victorieuses en criant un magnifique : « Youhuuu » hystérique qui retenti à son tour dans la vallée. Ce fut alors qu'un bruissement attira soudainement mon attention. J'armais alors aussitôt mon arme d'un nouvel obus pour le pointer en contre bas. Quelque chose ou quelqu'un se caché parmi les arbres.

-Tu as très exactement trois seconde pour te montrer a moins que tu ne tiennes à finir comme ce bout de montagne ? Dis-je sur ton a la fois ironique et menaçant.

J'espérai du très fond de mon être qu'aucune réponse ne parviendrait à mes oreilles, me donnant dès lors le prétexte pour tout faire péter à nouveau !

Spoiler:

On lui avait tellement hurlé dessus, qu’il semblerait que ça finissait par lui entrer dans la tête... Pas de big, bang, badaboum Waou à Kumo… Ni à ses alentours ! La brune était tellement déçue… Un peu moins quand un groupe de Bakushô l’invitait à les suivre, pour… tester leur potentiel de destruction… De préférence, ne pas « casser » le décor de chez eux… Mais ils avaient un choix tout désigné pour leur jeu, bien sûr, ça resterait entres frères du même clan cette histoire… Pas sûr qu’elle plaise à tout le monde, bon, ce pays-là était neutre et isolé, mais sait-on jamais ce qu’il pourrait devenir….

Peu importe, ce n’était pas le sujet et durant tout leur trajet, chacun des membres jeunes du clan, sauf un vieux fou en bonus, n’avaient qu’une hâte… Tout faire péter !

Qu’il y ait du bruit, de la poussière, que le monde se remodèle sous leurs doigts, ça promettait un sacré bouha tout ça, Tori no kuni n’avait plus qu’à bien se tenir, enfin plutôt à subir. C’était comme des enfants en colonie de vacance qui débarquaient et tout le long, les plus talentueux c’étaient vanté, vanter et vanter encore, une manie dans leur clan un peu rustre… ça défrisait pas Miaë, ça l’emballait pas non plus, d’autant, qu’elle avait du mal à rivaliser… Elle en profiterait peut-être pour voler quelques techniques ! Et toc. Ils feront moins les malins, quand la meilleure, ça sera elle !

Mais très vite, tout ne se passait pas comme l’aurait voulu notre protagoniste, une auberge, c’est bien, poser ses affaires aussi, mais alors voir les heures défilées au bar… C’était drôle, les cinq premières… Et si on sortait s’amuser ? Pas de volontaire. Larve va ! Elle insista, mais plus aucun n’étaient maintenant en état de la suivre, que des vantards en fait, la brune commençait sérieusement à douter des racontars de ses collègues. Cette histoire d’entrainement n’était qu’une excuse pour partir se la couler douce. S’ils ne voulaient pas jouer, ça ne serait pas son cas, il suffisait de suivre le sentier non ? Très vite, on se lassait du décor, des arbres… des arbres… et des arbres. Wahou !... … C’était nul d’exploser ça. Bon ok refaire la forêt était une option, mais pas une à son goût, oh non non non, des étoiles presque dans ses yeux en voyant l’horizon, proche en fait, se dévoiler… Des montagnes, que dis-je, des flancs vierges et parfaits ! Ils n’attendaient qu’elle pour se faire refaire le portrait… La Bakushô en frémissait d’excitation un instant. Sauf que…

On lui coupait son élan. Un cri, un du genre que la brune pourrait pousser après ce genre de bruit… de vacarme, d’explosion… ?!! La brune s’effaroucha aussitôt, qui diable abimait ses montagnes, qui bordel le faisait à sa place ! Pas question ! On la somma de se montrer… Et elle décidait de le faire à sa façon… Une nuée d’oiseaux blancs qui comme des fusées prenaient la direction de l’emplacement de la voix, histoire de décoiffer la belle importuneuse… La volé s’éclata sur un flanc de la montagne plus à gauche du premier trou encore frais… La poussière se leva et tandis que les pierres tombaient, un rictus aux coins des lèvres… La Bakushô se montrait, des billes d’argiles explosives plein les doigts…

-Pas mal morveuse, mais… ça manque de charme et d’impact. Je pari que je peux faire disparaitre ce pic, avant que tu élimines celui-là… Ils sont équivalent t’as vu nan ? Enfin, ça reste valable si tu arrives à rester sur tes jambes avec ton joujou là !

Elle rigolait, une partenaire de jeu ? Oui bon c’était pas la meilleure façon de réagir je crois…

Pointant l'immense obus de mon Rocket Shark trois mille vers l'inconnue, je fus étonnée de voir d'étranges oiseaux immaculés en sortir pour fuser sur moi à vive allure. J'eus un brusque réflexe de survie en bondissant vers l'arrière tout en laissant retomber mon arme sur sa lanière de cuir attachée à mon épaule. Sous un ébahissement qui ne manqua d’apparaître sur mon visage. Je vis les dit volatils changer brutalement de direction pour fuser non pas sûr moi, mais vers la montagne en face. Ces derniers explosèrent dans une série de détonation qui résonna de façon fulgurante dans toute la vallée. Un cratère se forma alors dans l'encastrement de la montagne, juste à côté de celui que j'avais causé moi-même. Tout deux semblaient à s'y méprendre de la même taille. Totalement interloqué par cette intervention aussi soudaine qu'attendue, je reportais mon attention sur l'origine de tout ceci. Il s'agissait d'une, à l'air désinvolte, particulièrement belle ou du moins sincèrement à mon goût. Cependant, et aussi étonnant que cela puisse paraître, je n'avais nullement la tête à ce genre de chose. J'étais partie en vacance pour tout faire exploser et non pour m’acoquiner avec la première personne venue. Toujours fut-il que la raison de sa présence ici paraissait sincèrement similaire à la mienne. Elle s'adressa à moi d'un ton désinvolte pointé d'une teinte d'arrogance. C'est parole m'agacèrent tout particulièrement si bien que l'idée de la faire exploser avant qu'elle n'ait terminer son discours me traversa l'esprit. Moi ? Une morveuse ? Mais pour qui elle se prenait celle-là ? Cela se voyait qu'elle ignorait à qui elle avait affaire. Il était désopilant de constater à quel point les petits gens n'avaient aucune éducation et de surcroît, ignorait lorsqu'il leur était dû de courber l'échine. Heureusement pour elle et avant que je ne l'atomise sans sommation, ses derniers mots parvinrent à attiser ma curiosité ainsi qu'à susciter mon engouement. Elle désirait jouer ? Très bien, j'adorais cela.

-Très bien, allions voir desquelles de foutu piaf ou de mes rockets parviendront en premier à bout du décor. Dis-je dans un large sourire provocateur.

Ce fut ainsi que commença un déluge rocambolesque d'explosions qui vinrent à s’enchaîner à répétitions durant de longues minutes. D'une certaine façon, il s'agissait d'un parfait entraînement pour apprendre à manier ma nouvelle arme. A chaque tire je parvenais à me mieux me maintenir sur mes jambes. Les détonations tonitruantes s'enchaînèrent causant n'ombre d'émois dans toutes la vallée. D'immenses pans rocheux succéder aux explosions en s'effondrant avec fracas en contre bas. Finalement, nous ne parvînmes ni l'une ni l'autre à réussir notre objectif. Je venais de tomber à cours de munition et quant à elle de chakra. En même temps, lorsqu'on prenait la peine d'y réfléchir un instant, il était complètement idiot de vouloir essayer de faire exploser une montagne quels qu'en furent les moyens à dispositions.

Toujours fut-il que nous écroulâmes sur le sol en éclatant mutuellement de rire. Outre l'aspect grotesque de ce défis, ce dernier s'était avant tout révélé particulièrement jouissif et plaisant. J'ignorai d'où cette fille sortais son pouvoir, il ne me disais rien, cependant, je ne pouvais renier son lien commun pour l'amour de la destruction. Je lui lançai un regard plein de vie, un rien moqueur.

-L'avantage, c'est que contrairement à toi je n'ai pas le temps de me fatiguer.

Enfin utiliser le chakra comme arme avait ses effets négatifs. Malheureusement, nous n’eûmes guère le temps d'en discuter d'avantages car, des éléments perturbateurs intervinrent pour gâcher notre moment fantasque. Tout en bas du sentier où nous nous trouvions, se trouvait une tripoté de gardes sincèrement en rogne. Visiblement la population local n'appréciait guère que les touristes comme nous s'amusent à faire des trous dans leur paysage. Aussitôt compris-je que cela risquait de chauffer pour nous. Ni une, ni deux, je dégoupillai deux grenades que je laissai glisser le long de la pentes. Celles-ci explosèrent à mi-chemin entre nous et les gardes créant un barrage de terre et de grava que j'usai à mon avantage pour prendre la fuite. Ainsi sautais-je dans le précipice pour dévaler la falaise en dérapant contre sa paroi. Il ne me fallut qu'une poignée de seconde pour rejoindre la vallée en contre bas et ainsi disparaître dans la forêt. Poussant un soupir de soulagement, je rattachai mon arme dans mon dos avant de prendre la route ; jugeant qu'il était plus digne de s'éloigner des lieux du crimes. Je recroisai alors cette femme dont je ne savais strictement rien. Visiblement elle aussi avait profité de ma mise en scène pour prendre la fuite. Je lui adressai un nouveau sourire hautain tout en l’épiant de bas en haut, la tête légèrement penchée sur le côté.

-Bon d'accord, j’admets que tu en te débrouille pas trop mal. Par contre, traite moi encore une fois de morveuse et ce seront tes restes que l'on retrouvera éclaté sur la montagne. Dis-je sur un ton mi sérieux, mi plaisantin. Je m'appelle Oni et toi ?

Pas le temps de se fatiguer elle ? la blague, voilà qui faisait revenir son rire à la brune, qui ne tardait pas à lui faire remarquer…

-T’es au moins aussi essoufflée que moi et sur tes fesses je te signale !

Pas le temps de débattre et pour dire, l’inconnue fut la première à réagir, ce qui arrangeait bien notre Bakushô qui prenait elle aussi la poudre d’escampette vers le contrebas, qu’ils viennent la chercher un peu si ma foi, ils n’avaient pas le vertige, à première vue, pas de garde, mais à nouveau la fille aux cheveux blancs qui reprenait de plus belle.

-T’es mignonne quand tu dis ça comme si t’en avais les moyens ! Moi c’est Miaë, enchantée miss roquette.

Un rictus en coin, la brune ricanait quelque peu en reprenant sa trajectoire, c’était qu’il ne valait mieux pas tenter le diable en campant sur une position, leur démonstration de casse avait dû probablement énerver pas mal de monde… Pour changer tient !

-Je ne veux pas trop m’avancer en besogne, mais vu tes loisirs, ce genre de situation ça ne doit pas être nouveau pour toi hein ? Mieux vaut se faire oublier et attendre qu’ils repartent, je suis presque sûr qu’ils pensent qu’on n’osera pas recommencer ici.

Alala, cette maladie qu’elle se tenait avec les défis idiots celle-là.. Au bout d’un moment, la voilà qui s’accroupissait, histoire de récupérer, faut dire, les deux reines de la casse avaient mis le paquet dans leur démonstration. Elle en remettait une couche..

-Pour la morveuse, aucune chance de récidive, à te regarder de plus près t’es plus toute fraiche !

Tir de langue avant de rire, elle plaisantait bien sûr, un avant-goût du sujet qui l’intéressait ici le plus…

-Tu es venu tester ton jouet là où tu espères ne pas trop te faire taper sur les doigts. Moi aussi, à la base j’étais accompagné, mais on ne peut pas compter sur ses larves… Jouer seule, c’est toujours moins drôle pas vrai.

Elle sortait alors deux canettes de sa sacoche, une qu’elle envoyait à sa compère de l’instant, après avoir longuement observé son engin qui dépassait quelque peu de son dos, elle partageait perplexe sa pensée…

-T’as pas l’air, mais tu dois être costaud pour transporter ce genre de truc. Une âme d’artiste aussi à ce que je vois, cool la déco, c’est quoi un requin ?

Voilà qui la faisait rire, un point commun, donnait une forme « naturelle », enfin de bestiole à un truc qui déformait mère nature par sa nature destructrice… Des cas cette filles-là…

-Je suis descendu à l’auberge au flanc à l’ouest et toi ? Je compte bien passer la semaine ici.

Un message à bon entendeur…

Ma menace avisée la remit clairement à sa place quant-aux appellations qu'elle osait emprunter à mon égard. Elle m'écoutait et ne cherchait pas les ennuis, cela ne pouvait que jouer en sa faveur. En soit, il s'agissait d'un bon point pour elle. En effet, je n'étais pas partie en vacance pour faire, à proprement, dit la guerre avec de parfaits inconnus. En soit, je préférais tout détruire sans qu'aucune résistance ne se dresse sur mon passage. Avisant la demoiselle dans son apparat je pensais une nouvelle fois qu'elle était fort agréable à regarder. A peine eus-je le temps de la regarder de bas en haut qu'elle reprit de plus belle la parole. Il s'agissait visiblement d'une petite loquace, tant mieux, je n'appréciait guère de converser avec les pierres tombales. Posant mes fesses sur un rocher tandis qu'elle faisait de-même sur un tronc d'arbre je la vis sortir deux canettes de caco laco dont une qu'elle me lança. En plus d'être jolie, elle s'avérait de surcroît partageuse, décidément la journée s'écoulait plutôt agréablement malgré l'intervention des opportuns venus troubler notre carnage.

-Disons que ce n'est pas vraiment le cas. Je ne suis pas habituée à me faire courser à longueur de journée. Du moins pas de cette façon-là... Dis-je en posant mon index sur ma lèvre d'un air pensif.

En effet, la gente masculine portait un intérêt tout particulier pour ma personne, essentiellement parce que j'y portais moi-même une attention similaire. Cela pouvait s'avérer aussi contraignant qu'avantageux. D'une certaine façon, ces petits jours de congés que je m'octroyais me permettaient de faire une pause dans tout ceci. Les festivités mondaines pouvaient se révéler parfois si ennuyantse... Changer de décor ainsi que les visages dont je m'étais accoutumé se révélait plutôt intéressant, notamment lorsque j'avais un si plaisant minois en face de moi. Prise d'une pensée impure je secouai violemment la tête afin de me remettre les idées en place. Non, je devais pour une fois me tenir en place. Qui plus cela étant cette demoiselle n'était sûrement pas tribade donc il n'y avait guère de quoi s'en enticher...

-Je suis ici en vacance justement pour tester mon nouveau jouet. Fis-je en tapotant mon lance rocket comme s'il aurait s'agit d'un gentil chien, sauf que celui-ci résonna dans un tintement métallique.

Décapsulant ma canette d'une main celle-ci expira dans un « pchit » fort commun. Je bus alors plusieurs rasade pensive en me demandant ce que je pourrais bien faire du restant de mon séjour. Faire exploser des trucs s'avérait plutôt cool, par contre se coller toute la garde forestière du pays aux miches l'était beaucoup moins. Je l'entendis me complimenter sur la customisation que j'avais apporter à mon arme. Enfin quelqu'un qui reconnaissait mon talent à sa juste valeur. Ce n'était pas trop tôt !

-Oui, car n'importe qui flipperait en voyant un requin lui foncer dessus. C'est en peu dans cette idée là que j'y ais apportée un soin tout particulier. Il est important d'avoir son propre style notamment lorsqu'il est question de faire exploser des trucs.

Encore fallait-il que je parvienne à tenir sur mes pattes, mais cela, je ne comptais pas le souligner. Peut-être devais-je apporter quelque réglage une fois de retour à l'auberge afin de diminuer le recule de chaque tire... Ressassant cette idée en tête je pris mon arme pour la faire passer par-dessus mon épaule. J'appuyais alors sur la gâchette laissant la gueule béante de la bête s'ouvrir. Fort heureusement pour ma demoiselle de compagnie, l'arme n'était pas chargée. J'attrapais alors le clapet supérieur formant sa mâchoire afin de l'ouvrir et le fermer à plusieurs reprises souhaitant soudainement conférer l'usage de la parole à mon cher gadget. Pour parfaire l'illusion je m'efforçai de prendre une voix rauque intentinée guignol, totalement ridicule.

-Bonjour ! Mon nom est Rocket Shark trois mille. Et elle c'est ma patronne, elle se nomme Oni, nous sommes ravis de faire ta connaissance. Puissions-nous détruire tout un tas de chose dans la joie et la bonne humeur !!

Je lui adressai alors un sourie complice accompagné d'un haussement de sourcil évocateur pour finalement lui tendre l'arme afin qu'elle puisse l'examiner en détail si elle le souhaitait.

-Mais l’inconvénient est que Monsieur a besoin de munitions pour fonctionner. Pour le moment je n'en ais malheureusement plus sous la main.

Je haussai les épaules arborant une fausse mine navrée. Quoiqu'il en fut j'estimai avoir mit assez de bazar dans le coin pour le moment. Je repris quelques gorgées de caco laco tout en l'écoutant m'expliquer qu'elle venait visiblement de la même auberge que moi. J'eus aussi la bonne surprise d'apprendre qu'elle serait également présente pour la semaine. Voilà qui se révélait plutôt intéressant. Avant de prendre la peine de lui répondre, j'émis un brusque, mais néanmoins fortement raffiné, rot gutturale causé par l'acidité et le gaz de la boisson. Ici, nous étions à plusieurs centaines de kilomètres de l'univers fantasque de la bourgeoisie, alors au diable les bonnes manières.

-C'est une bonne coïncidence car je viens moi-même de cette auberge. Je suis aussi en vacance pour la semaine. Cela pourrait-être amusant de se revoir. J'ai encore quelques expérimentations à faire avec mon jouet. Expliquais-je en lui souriant de plus belle.

Finalement, mon tour de poser des questions venait enfin. Sa facultés à créer des explosifs me semblait particulièrement intéressante. Je n'avais jamais rien vu de tel. Il fallait cependant avouer que je n'avais que rarement quitté mon foyer du désert.

-A ton tour de m'expliquer d'où est-ce que tu me sors ces piafs Kamikazes. Ton pouvoir à l'air d'être aussi bizarre qu'amusant. Je présume qu'il s'agit d'un Kekkei !?

Loin de moi l'idée de vouloir espionner sa vie, bien au contraire, mieux valait-il dans nos intérêts respectif en savoir le moins l'une sur l'autre. Je ne pouvais cependant renier l'appel de ma curiosité naturelle.

-Est-ce que je peux savoir qui t'accompagne si ce n'est pas trop indiscret ? Possèdent-ils les mêmes capacités que toi ? J'espère qu'ils ne vont pas te causer d'ennuis avec toute cette histoire !

Visiblement, elle n’avait pas affaire à une demoiselle si farouche que cela, ça l’arrangeait plutôt bien en fait, ça facilitait les choses, son petit doigt commençait dès lors à lui dire que la rencontre ne s’en tiendrait pas à un défi, un échange et un au revoir. A sa première réplique, la brune ne pouvait s’empêcher de surenchérir, sans réfléchir…

-On course tes faveurs aussi ? Les femmes fatales, un grand classique de la séduction…

Un faux soupir blasé, avant de rire, non, elle ne se moquait pas, elle taquinait en disant de façon dérisoire une part de vrai qui l’avait frappé. Le côté belle raffinée, mais sauvage, c’était difficile à imiter, compliquer à vivre, mais tellement… Pratique. Oui, quand on avait que faire des conséquences, comme elle et comme… elle ? La brune lui lança un regard long et insistant, mon dieu, une « elle ». Qui aurait cru. La Bakushô avait du mal en tout cas…

Ses doigts se perdaient avec une délicatesse mesurée sur le jouet qui lui était tendu, il fallait traiter l’art à sa juste valeur, le métal était froid par endroit, ou bien tiède là où le contact d’une peau parfumée avait laissé une trace. Ça faisait sourire la fille en tout cas ce genre de détail, bien moins bien sûr que le speach juste avant où son sérieux et sa garde avaient totalement disparus…

Miaë était une adepte des échanges, aussi, inconscient ou pas, il ne fallut pas s’étonner qu’elle glisse en échange de l’engin de métal une bille d’argile sortie de sa bouche comme on ferait une bulle avec un cheew-gum. Tandis qu’elle effleurait le précieux pour mieux en comprendre le design, sa création à elle prenait place entre les doigts de la princesse aux cheveux blancs. La Bakushô pas peu fière de sa connerie avait un sourire en coin tandis qu’elle redevenait loquasse.

-Des confrères sans intérêt, que je vais laisser en plan je pense bien, ils ne pensent qu’à boire et me guetter, ils ne servent à rien en gros, à part à m’avoir permis de venir ici. Faut bien se plier à certains inconvénients parfois… Cette fois le change est plutôt… Pas mal.

Elle releva son regard pour retrouver celui de son interlocutrice, à qui elle fit un signe vers le bas, où son regard se faisait insistant aussitôt, son argile qui bougeait pour prendre la forme d’un faux Shark… La Bakushô releva un sourcil quand un regard lui revenait. Tour de magie…

-Une artiste, mon chakra est capable de donner forme à tout ce que je peux parfaitement visualiser dans ma tête… Le bonus… L’explosion ! Mais j’aimerai autant éviter de t’abimer hein !

Elle se marra toute seule.

-Mon inconvénient à moi, c’est qu’il me faut du chakra et de l’inspiration, les muses, ça courent pas les rues, puis en prime le souci avec l’art, y a pas tout le monde qui est capable de le comprendre. M’enfin, pas à toi je suppose que je vais apprendre ça. Pour ce qui est des ennuis… Ils ne verront même pas mon absence, je suis en vac de toute, que je m’amuse c’est normal non ? Et toi alors, je te retourne tes belles questions et j’en rajoute une autre !

Elle lui rendait son jouet en se penchant, parce que, c’était lourd mine de rien…

-En dehors du fait que tu pourrais rajouter des pieds amovibles pour le soutien, puisqu’on va même endroit, on mange ensemble ?

Bah oui, aussi simple que ça, pourquoi faire compliquer ? Elle avait trouvé sa partenaire de jeu des prochains jours… sans aucun doute.

Ainsi découvris-je toute l'étendue de son pouvoir. Il m'émerveilla de par sa nature. Tant de possibilité pouvait s'offrir à elle et ce en un claquement de doigts, ou plutôt à un coup de mastication. J'avisais son potentiel destructeur avec le plus grand respect en me disant que j'aurais tant souhaitée posséder des capacités similaires. Néanmoins, je ne regrettai pas l'héritage qui mettait du. Cela prenait peut-être du temps de fabriquer des machines de valeurs équivalentes, mais leurs emplois devenait tout aussi gratifiant. Passer de longues heures à bricoler pour un unique et immense feu d'artifices salvateur, tel était ma conception de ce somptueux art qu'était la destruction. Elle-même, la grande Mïae (je disais grande car elle devait avoir facilement six ans de plus que moi et me dépassait largement en taille), semblait être une adepte de ce genre de pratiques apocalyptiques. Sur ce point là, elle semblait même bien plus passionnée que moi. Toujours fut-il que cette rencontre suscitait en moi un complaisance certaine. Non satisfaite d'être particulièrement belle et agréable à l’œil, elle était également tout aussi éberluée que moi, pour ne pas faire de jeux de mots en disant qu'elle était explosive ! Oui, indubitablement, ces vacances promettaient d'être bien engageante. En plus des nombreux fous rires et carnages qui nous attendaient je comptais malgré tout tenter au moins une fois de l'attirer dans mon lit. Imaginant cela, j'en frémis presque d'extase, il s'agirait de la cerise sur ce délicieux gâteaux dont je goûtais déjà avec délectation.

Tandis que nous continuâmes de discuter au sujet de nos œuvres, elle me proposa de dîner avec elle. Voici une bonne idée. Je n'avais pratiquement rien avalée depuis mon arrivée et j’admettais être prête à damner mon âme pour pouvoir croquer à pleine dent dans un quelconque animal, de préférence mort et dont la chair aurai au préalable été soigneusement grillée. Malheureusement, à cause de notre petit concour improvisé, il manquait deux énormes pans aux deux montagnes qui surplombaient la vallée. Autant dire que nous y étions allées un peu fort dès le départ, sans parler du fait que nous n'avions pas choisi le meilleur lieu pour nous amuser. Pour s'assurer une relatif discrétion nous aurions du nous enfoncer un peu plus dans les montagnes en restant hors de portée des zones habitables. Résultat des courses : Sans doute près d'un quart des shinobis de la région devait être à notre recherche. Autant dire que rentrer si tôt à l'auberge s'avérait être une mauvaise idée...

-OK ! Dis-je en me relevant énergiquement. Mais je pense que nous allons devoir manger sur place, quitte à passer la nuit dans la forêt. Je ne sais pas si tu avais remarqué la tronche des gardes. Mais ils avaient l'air fermement décidés à nous faire la peau. Allez viens, nous allons marcher un peu afin de nous en éloigner.

Ainsi nous prîmes la marche au milieu de cette forêt de sapins à l'odeur boisée. Nous pouvions entendre le cours d'un ruisseau non loin. Au moins ne risquions nous pas de manquer d'eau. J'espérai qu'il ne viendrait pas à l'idée à ma terroriste en vacance de faire exploser autre chose. Il s'agirait du meilleur moyen pour signaler notre position. Déconner était une chose, à mon sens indispensable. Cependant tout était dans l'art et la manière de savoir quand et comment s'y prendre. Choisir le bon lieu ainsi que le bon moment s'avérait primordial. C'était avec cette état d'esprit que j'avais échappé à de nombreux problèmes malgré de très nombreuses conneries.
Tandis que nous avancions allègrement, parcourant avec agilité le relief montagneux de la région. Nous pûmes apercevoir entre les arbres que le soleil commençait à se coucher. Le crépuscule, dans sa symphonie d'or, d'ocre et de carmin rejetait ses voluptueux éclats sur les façades des montagnes alors que plusieurs pans de vallées demeuraient cachés dans leurs ombres. Au détour d'un sentier menant directement au bord d'une falaise nous eûmes tout le loisir de contempler le sublime panorama qui s'offrait à nous. Les chaînes de montagnes s'étendaient devant à nous à pertes de vue. Fusant vers l'infinie, certaines s'imprégnaient de vastes étendues verdoyantes et sylvestres tandis que d'autre présentaient leur sommets les plus effilés saupoudrés d'un doux nappage immaculé. Je m'amusai un instant en imaginant qu'il s'agissait de sucre en poudre que l'on aurait directement versé. En effet, cela aurait fait beaucoup de sucre. Le crépuscule resplendissant s'écroulait peu à peu sur l'horizon enrichissant le spectacle qui se déroulait sous nos yeux de sa magnificence. Une brise fraîche s'éleva en contre bas pour venir jusqu'à nous afin de nous caresser délicatement le visage.

-J'aimerais faire exploser tout ça !Dis-je d'un ton semi-rêveur. Tu crois qu'il faudrait beaucoup d'explosif pour y parvenir ? Où carrément une méga bombe ?

Une méga-bombe ? C'était cela, oui, voici une idée à creuser fortement pour la Saibogu que j'étais. Nous continuâmes notre route en arpentant les sentier escarpés longeant la montagne que nous gravissions pas à pas. Nous parvînmes finalement à déboucher sur une petite clairière somme toute paisible cerclé d'imposants arbres eux-même entourés par des édifices naturels de roches calcaires. Mïae m'ayant affirmée pouvoir improviser un lieu pour la nuit, il ne nous restait plus qu'à le mettre en place pour ensuite envisager de trouver notre repas.

-Je ne sais pas pour toi, mais cette petite randonnée en plus de notre concours d'artifices ma épuisée et de surcroît : creusé l'appétit.

Je n'osai pas le dire, mais j'avais également l'épaule en miette. Décidément Sarky se révélait sacrément encombrant et lourd à transporter sur les grandes distances. Je le laissai tomber l'arme dans l'herbe puis commençait à me malaxer l'épaule en grimaçant de douleur.

-Nous pourrions commencée par faire une pause avant de partir chasser notre repas. Expliquais-je en arborant un sourire carnassier alors que j'arrachai un de mes pistolets à son holster. Tu n'imagines pas le nombre d'atouts que je cache. Surenchéris-je en lui adressant un haussement de sourcil accompagné d'un sourire évocateur.

J'ignorai si elle avait su deviner le sous entendu sexuel que je lui adressai ou non. Quoiqu'il en fut, il fallait avant tout se concentrer sur nos priorités. Quitte à devoir peut-être faire l'amour, autant le faire après avoir passé une agréable soirée au coin du feu. Et qu'elle ne serait pas une bonne soirée au coin du feu sans un fabuleux festins. Ainsi pointais-je mon pistolet dans le ciel afin de tirer un projectile raiton qui fendit le ciel dans un bruit strident. Cette cacophonie soudaine heurta la sensibilité des volatils environnants qui commencèrent à s'élever dans d'entre les arbres autour de nous dans le but de prendre la fuite. Je tirais alors trois nouveaux coups. A l’intervalle régulière d'une seconde de chaque, les cadavres de deux piafs s'écrasèrent à nos pieds. Désireuse de justifier mon acte par des mots, comme si cela pouvait en avoir une quelconque importance, j'argumentai alors à l'égard de ma compagne de vacance.

-Il paraît que ça à le goût de poulet ! Je pense que ça mérite bien d'être testé. Expliquais-je en mimant une fausse moue innocente.

La fille souleva un point intéressant que la brune avait eu tôt fait d’oublier, c’est vrai, ils allaient en faire toute une histoire pour l’explosion de quelques pierre… Les gens, franchement. Le tout ne lui inspira qu’un sourire de sale gosse avant qu’elle ne ricane un instant.

-Oui effectivement, le moment ou jamais de nous faire oublier, tant pis pour le confort de l’auberge, enfin, quoi que, j’ai tout aussi bien à te proposer, ça ne sera pas du quatre étoiles, mais bon.

Encore que, vu la tronche de la bâtisse qui les abritait monnayant ryos, on repérait vite le bas de gamme de la zone, au moins, les gardes étaient assortis à leur décor et la kumojins devait être d’une sacrée mauvaise foi pour avoir des pensées pareilles. La promenade reprenait son cour et cette fois avec de la compagnie, ce qui ne pouvait que ravir notre protagoniste, les bêtises avaient toujours ce petit plus quand elle était faite avec un tiers pour les pousser à leur paroxysme… Irrécupérable et rêveuse pour le coup en admirant silencieuse le décor majestueux et quand la voix de la fille aux cheveux de soie blanche la sortait de son monde, sa première réaction fut de relever un sourcil.

-Je ne dis pas que l’idée d’une destruction d’une telle masse ne me ravirait pas, juste pour le challenge et la conception des énormes bombes qu’il faudrait… Seulement, ça serait un crime de gâcher un si belle vue. Ce n’est pas comme ce flanc de montagne horrible et mal foutu de tout à l’heure !

Elles reprenaient leur route après cette courte pause et le tout les mena à leur nouveau Q.G, ou du moins son emplacement, la brune avait tout à construire et tandis que l’une parlait de manger, l’autre saliver déjà en créant leur toit. Une bille entre les doigts elle l’observa grimaçait à cause d’une épaule douloureuse, tu m’étonnes vu le poids, ça fit sourire la Bakushô qui lança sa création qui aussitôt en contact avec le sol prenait la forme d’une maisonnette blanchâtre. On reconnaissait la signature de l’artiste quand son imagination avait poussé le vice jusqu’à faire apparaître un dessin similaire au requin de l’engin sur la porte, un petit détail qui l’amusait, de toute, dès que sa mémoire saisissait un objet, la brune était capable de le reproduire presque à la perfection.

-Je suis affamée aussi, par contre, pas de tour de magie pour faire apparaître de quoi becter désolée !

Ça la faisait rire, va savoir pourquoi, peut-être les commentaires d’en face. Son acolyte après sa boutade, se décidait alors de se charger du repas et il fallait avouer qu’elle le faisait avec un talent certain qui laissa pour le coup sans voix la Bakushô. Un partout.

-Poulet hein ? J’espère que ça aura un goût un poil innovateur ! Je ne suis pas perdue au milieu de nulle part pour manger un plat que je trouverais chez moi, je me charge du feu.

Annonçait-elle aussitôt en partant en quête de bois et co pour cette usage et dix minutes plus tard, la revoilà bricolant un tourne broche le temps que les braises se fassent, elle adressa un regard à son duo du jour en souriant.

-Tu devrais regarder tout ce qui est fuinjutsu, histoire de sceller ton jouet dans un sceau et ne le ressortir que pour t’en servir, sinon, adieu ton dos d’ici peu. On ne parlera même pas de l’état actuel de ton épaule.

La Kumojins se moqua un peu en finissant son œuvre, puis après s’être lavée les mains, elle fouilla dans sa sacoche pour en ressortir un récipient décoré d’un dragon dont le contenu ressemblait une crème compactée. Allez pose toi par-là !

-Un baume traditionnel, en plus de sentir bon, il fait des miracles sur les infortunes telles que la tienne.

Sans se gêner, parce que ce n’était pas son genre, elle tira sur le vêtement qui lui empêchait un contact avec la peau de la zone qui l’intéressait, puis en suivant après avoir plongeait ses doigts pour récupérer de sa solution, elle l’appliqua tout d’abord par petit à-coup sur toute la longueur. Ceci fait une fois le tout bien réparti, la brune s’appliquait à masser la zone, casse-cou comme elle était, elle avait l’habitude de ce genre de désagrément à force.

-Je te l’offre en souvenir, on en trouve qu’à Kumo de toute façon.

Glissait-elle en plus de l’information qu’elle venait de lui donner, la boite entres ses doigts. Son massage fini, elle murmura dans ses oreilles presque.

-A table !

L’odeur de la chair grillée qui chatouillait ses narines, c’était enfin prêt ?

-Et mis à part tout faire péter, tu en as d’autres des loisirs ? Parce que là, je sais pas toi, mais vu qu’on se planque, on va vite trouver le temps longs sans occupation. Si j’avais su j’aurai emporté du saké…

Elle soupira, déçue… Alcoolique va !

Ma copine du moment avait l'air d'être une sacrée débrouillarde. Non contente de laisser une expression effarée par l'étonnement à la vue de ses prouesses architecturales, elle ne perdit pas de temps afin d'aller chercher le bois pour le feu. J'en profitai alors pour déplumer nos deux piafs en vitesse et m'adonnai pleinement à leur décapitation sanglante, sans outre forme de procès. Après tout, ils n'avaient pas eu leur mot à dire de leur vivant, il ne l'aurait sûrement pas durant leur temps de cuisson. Miaë revint pour installer habillement le foyer alors que je m'occupai d'embrocher notre dîner. Tandis qu'il mijotait tranquillement sous les flammes, je vis ma compagne sortir quelque chose d'entre ses affaires, si bien que je penchais la tête de curiosité sur le côté tel un animal entendant un son inconnu. M'intimant de m'asseoir dos à elle, je m'exécutai en lui adressant un regard interloqué, me demandant alors ce qu'il en retournait. Elle m'expliqua qu'il s'agissait d'un baume contre les maux et les douleurs. Sans la moindre hésitation elle n'hésita à pas à relever mes vêtements ainsi à détacher mon soutif afin d'appliquer l'onguent curatif. Je fus si surprise par son acte si familier que j'en sursautai en me crispant sur moi même. Non pas qu'une telle chose puisse me déranger outre mesure, je ne m'étais seulement jamais attendu à cela. D'habitude les gens n'étaient pas aussi directe avec moi.

Elle entreprit ensuite de masser la zone endoloris par Sharky ce qui me fit un bien fou. Cela s'avérait même plus qu'agréable. Le contact de sa main sur ma peau réussi même à m'échauffer les sens aussi bien que le corps. Décidément, j'ignorai si elle était consciente qu'elle m'allumait, mais en tout cas c'était parfaitement réussi. Prise d'une légère bouffée de chaleur j'avais mes joues qui s'empourprait légèrement. J'ignorai s'il s'agissait vraiment d'une qualité ou d'un défaut, mais j'avais tendance à m'enflammer facilement, notamment lorsqu'il était question d'individus attirant ma convoitise. Lorsqu'elle eut terminé je me rhabillai à contre cœur en poussant un long soupir. Je pus alors voir dans son visage une expression de total indifférence. Cela confirmait mes soupçons, elle n'avait strictement eut aucune idée de ce qu'elle venait de me faire. Toujours fut-il que ça lotion se révélait efficace. Mon épaule commençait à reprendre du service. Hélas, à présent c'était tout mon corps qui réclamait le même traitement. La voir arborer un air si inconscient m'emplit de frustration. Je décidai alors de me défouler sur notre repas grillé à point en attrapant la branche sur laquelle était embroché mon piaf afin de mordre dans sa chaire à pleine dent. Effectivement cela n'avait pas le goût de poulet, mais ce n'était pas si mauvais...

Tout en continuant d'ingurgiter plusieurs bouchée je ne cessai de lancer des coups d'yeux malgré-moi vers Miaë. Cette petite sotte n'avait pas manquée de m'informer qu'elle était du pays de la foudre. Sérieusement, à quoi pensait-elle ? J'aurai préférée ne jamais savoir qu'il s'agissait d'une ennemie potentiel. Je me demandai ce qui pouvait lui passer par la tête. En tout cas je venais de gagner un pot d'onguent qui me serait probablement fort utile au vu de restant de la semaine passée à transporter Sharky. J'entrepris d'ailleurs de lui répondre à ce sujet là.

-Disons que les Fuinjutsu de scellement ne sont pas compatibles avec les sceaux déjà présent pour faire fonctionner mes armes. Cela reviendrait à vouloir transporter un poisson rouge avec son bocal dans un sac de sport, si tu vois ce que je veux dire.

Non, elle ne pouvait pas voir ce que je voulais dire pour la simple et bonne raison que je racontai n'importe quoi. La vérité non assumée étant que le fuinjutsu n'était absolument ma tasse de thé pour ne pas dire qu'il s'agissait un peu de mon Némésis. Ces derniers avaient par ailleurs davantage tendance à vouloir me sauter à la figure plutôt qu'à se montrer coopératif, mais cela, j'étais beaucoup trop fière pour le lui dévoiler. Je la vis froncer les sourcils au vu de mes explications et me demandait ce à quoi elle pouvait penser. Moi qui en temps normal possédait se don capable de perçer les fondement de chaque personne croisant ma route. J'avouai me retrouver totalement perdu devant elle qui semblait aussi, voir plus, imprévisible que moi. Depuis son petit massage offert par la maison, je n'avais de cesse de me demander si elle se plaisait avec tous les genres. Autant pour les hommes n'avais-je aucun soucis pour deviner leur bas instincts et les attirer dans mon lit, autant pour les femmes étais-je encore une véritable novice... Évidement, elle ne simplifiait en rien les choses en me demandant ce à quoi j'aimais occuper mon temps. La pauvre n'avait pas idée, bien qu'il m'aurait plus de lui montrer un avant goût. Aussi restais-je dubitative pendant un instant. Ne sachant que lui répondre. J'en vins finalement par céder, préférant lui poser la question de but en blanc plutôt que de rester une seconde de plus dans le doute.

-Excuse-moi Miaë, mais est-ce que tu es tribade ?

Elle me regarda subitement avec des airs de poulpes à qui l'on aurait volé son crabe. Quelque chose me disait qu'elle n'avait pas compris la question. Ou plutôt était-ce moi qui n'employait pas le bon vocabulaire...

-Heu... Je veux dire est-ce que tu es bisexuel ?

Nouvel air confit, j'ignorai si elle m'avait comprise ou non, mais la situation me mit tellement mal à l'aise que je ne pus m'empêcher d'envoyer le plat de ma main sur mon visage en guise de d'exaspération.

-Bon, est-ce que tu aimes les femmes ?

Finis-je par conclure en venant finalement du tout au tout. Je la regardai alors en faisant tout mon possible pour tenter de reprendre contenance. J'arrachai une nouvelle bouchée à la carcasse du piaf grillé histoire de faire croire que j'avais dis cela le plus naturellement du monde. La situation prenait en tournant assez burlesque, mais au moins j'allais être fixée sur son cas. Le restant de la soirée, voir de la nuit dépendrait en grande partie de sa réponse...

Au départ, il n’y avait encore pas quelques secondes, elles mangeaient tranquillement une sorte de poulet, la brune n’aurait su dire comment elles en étaient en arrivés là. Ce moment où ses yeux en fixant ceux d’en face se figeaient, une rare fois dans sa vie où on l’avait laissé sans voix, prise de cours… La kumojins avala avec une tranquillité qu’elle n’aurait pas imaginé conservé sa bouchée, puis posait son met, avant d’essuyer ses mains, un rictus aux coins des lèvres. Sans quitter le regard d’en face, sa ma masse corporelle se déplaçait pour qu’elle puisse être assez penchée et proche pour humer un parfum familier, celui de son baume, si près, on aurait pu détailler toutes les nuances de leurs étranges iris pas aussi uniforme qu’on aurait pu le croire. Un long souffle chaud tout d’abord dû à un ricanement silencieux avant qu’une voix basse et lasse ne se décide à sortir.

-En voilà une question intéressante, je te réponds le jour où une belle convaincante ou non me donne la réponse.

Et pour le coup, elle voyait encore différemment la demoiselle face à elle, il n’était pas question de mépris ou de rejet quelconque comme l’on pourrait penser, c’était tout l’inverse, un intéressement non dissimulé pour quelqu’un d’aussi réel. Le genre de créature qu’elle préférait par-dessus tout, celles sans artifices, un peu folle qui laissait fourcher leurs langues pour dire le fond de leur pensée, en parfaite inconsciente, un genre d’elle quoi. Dans ce jeu subtil où la bricoleuse voulait l’entraîner, on pouvait souvent croire la brune dernière, mais la vérité n’était jamais que sa fainéantise ou son manque d’intérêt lui ôter toutes ferveurs, à quoi bon, la galeux ne demandaient en général aucun effort pour ouvrir leur bras et leur mystère. Miaë aimait la facilité, combien même ça offrait médiocrité au final, juste que, quand il était question de bien faire, il fallait que ça une exception méritée, histoire que le coup soit différent du reste. Difficile et confuse explication n’est-ce pas, mais c’était sa façon de faire la part des choses.

Exprès évidemment, la taquine laissait glisser un bout de nez sur des joues chaudes et colorées, le contact et la sensation ne pouvait qu’augmenter son amusement, un côté sadique alors que sa main venait faire glisser son pouce avec douceur sur la joue de l’autre côté. Toujours son iris planté en reculant à peine pour faire face à quelques centimètres à peine où toutes deux pouvaient profiter d’un souffle chaud envoutant. Elle guetta une réaction et quand son esprit cru percevoir ce qu’il cherchait, le terrain était glissant et les deux compétitives, soit si c’était là l’activité du soir, ma foi, la brune se prêtait au jeu, mais à sa façon, la garce.

-Et toi ma jeune demoiselle, à part jouer avec tes poupées, tu penses avoir réfléchi à l’affaire ?

Elle lui tira la langue avec un désinvolte digne de la Bakushô qu’elle était avant de se remettre place dévoilant une souplesse bien utile pour le thème de cette histoire, cette fille ne changerait jamais et en croquant à nouveau dans son dîner, elle se mettait à rire avec une joie presque innocente. La princesse aux cheveux blancs ne savait pas encore à quoi elle avait affaire…

-La tête que tu fais ! Un partout ? Et sinon, à part tenter les coups d’éclats, tu as d’autres surprises, parce que j’adore ça… Les surprises.

Comme les coups d’éclats en fait. Mais jouer, elle aimait ça par dessus tout... Rien de nouveau.

Ma question plus que de l'ébahir l'interpella tout particulièrement, mais de façon assez... éloquente ! Elle se redressa vers-moi avec une souplesse et un déhanché qui manquèrent de me mettre l'eau à la bouche. Mieux j'apprenais à la connaître et plus je me sentais attirée vers elle. Nous semblions avoir tant de point commun que cela en devenait presque intolérable. J'aimais son côté exubérant et désaxé, criant de liberté. Cette désinvolture à la fois gracile et burlesque avec laquelle elle se fichait du monde tout comme de moi dans l'instant présent. Son visage ne se trouvait plus qu'à quelque centimètre du mien. Je ne m'étais pas vraiment attendu à cela. La demoiselle semblait pouvoir s'adapter rapidement.

Cela me fit décocher un sourire malicieux. Tant mieux, elle en aurait bien besoin avec ce qui nous attendait. Son nez comme sa main frôlèrent ma joue déclenchant un imperceptible frisson qui se propagea dans tout mon corps pour finir dans un point un peu trop focalisé à mon goût. Je l'entendis proclamer ses paroles provocatrices d'une voix suave. Elle semblait vouloir jouer à ce petit jeu. J'avais presque du mal à croire ce qu'elle me disait tant la nature de ses paroles contredisaient l'attitude qu'elle empruntait. Sa petite brimade concernant mon âge m'amusa beaucoup, alors qu'elle me tirait la langue moqueuse avant de retourner à sa place. Il était vrai que nous ne pouvions pas nier l'étonnant écart d'âge entre nous. Je n'avais que seize ans tandis qu'elle devait en avoir plus de vingt-trois à vue de nez.

-Il est vrai que cela pourrait passer pour du détournement de mineur... Dis-je un sourire en coin, accompagnant le tout d'un haussement de sourcil éloquent.

Heureusement que je me présentai bien plus mature pour mon âge et avec infiniment plus d'expérience dans le domaine bien qu'en matière de conjointe du même sexe, je ne demeurais qu'une petite néophyte. La Bakusho semblait désireuse de me mettre à l'épreuve. Voilà qui était fort distrayant car, en temps normal c'était moi qui menait la danse. Pour le coup, je ne comptais pas faire exception à cette constance, en la prenant littéralement au pied de la lettre. Je devais l'initier ? Soit, alors il en serait fait ainsi, à ma façon. Elle semblait aimer les surprises, je lui en réservais une somme toute particulière à laquelle elle ne s'attendrait sûrement pas. Quitte à rendre cette nuit longue et torride, autant qu'elle soit inoubliable...

-Hooo je peux vous garantir que nous n'en reviendrons pas...Dis-je avec un brin de malice dans la voix.



Music ♫:


Posant mon repas sur sa broche, je m'éloignai du campement de quelque mètres, prenant la peine de mettre à jour une petite séquence de donnée sur l'écran digital fixé à mon poignet gauche. Je le détachai pour ensuite le poser délicatement sur le sol. Une série d'élucubrations sonores s’ensuivirent puis l'appareil projeta un jet de lumière holographique qui commença à recouvrir tout le paysage selon ma convenance. Les arbres devinrent d'imposantes colonnes de marbres ornées de torches, le sol terreux fut remplacé par une suite de pavé, tandis que la voûte s'effaça pour laisser place à un immense plafond à la façon d'un dôme relié aux colonnes par tout autant de voûtes finement sculptées. Une artistique et folklorique mélodie commença alors à s'élever tout autour de nous. En un instant, nous venions de quitter les hautes montagnes de Tori no Kuni pour s'immerger dans un tout nouveau monde, fais de luxe et de réjouissance, mais aussi de passions enflammées.

Si nos goûts en la matière se rapprochaient tout autant de ceux pour les feux d'artifices, je ne doutais pas un instant que tout ce petit manège lui plairait. J'avouai savoir sur quel pied danser, sans mauvaise jeu de mots car, l'on se trouvait désormais sur mon territoire. Il demeurait artificiel, certes, mais saurait se montrer à la convenance de ma disciple. Dès lors je tournoyai avec grâce sur moi-même me rapprochant de mon hôte, l'invitant ainsi à me rejoindre dans une valse effrénée en lui tendant ma main.

-M'accorderiez-vous cette danse très chère ?

Fis-je en m'inclinant avec droiture de façon ridiculeusement révérenciel. Il fallait dire que cela était voulu. Le ton de ma voix avait été à peine exagéré, mais les feux qui embrasaient mes yeux ambrés toisant les siens, eux, ne pouvaient être contrefait.

Difficile de retenir son sourire en voyant le décor changeait, le manège se profilait. Puisqu’il était question de rentrer dans une danse, la brune était toute ouïe. Loin d’être dernière à ces jeux-là, elle ne pouvait que s’avouer vaincue par l’initiative, un partout, aussi elle se redressa face à la main et l’invitation qui lui était tendue. Cependant avant toute chose, une tenue de circonstance. La Kunoichi abandonnait le rustre de sa tenue, un écran de fumée pour dévoiler la créature nouvelle, comme si leur monde avait changé, celui d’un rêve, autant se faire plaisir alors ?

Une robe bustier noire ajustée à ses formes, déjà courte, mais en plus fendue sur un de ses flancs, parfaite pour danser, les talons hauts et le maquillage soigné, mais en rien forcé, juste un noir pour agrandir ses yeux, un caramel pour dévoiler l’arôme de ses lèvres et des cheveux remontés pour libérer un cou parfumé. La magie de l’henge.

-Avec plaisir ma chère.

Un air espiègle, sa main capturait avec douceur celle qui lui était tendue, une rotation pour la retourner, avant qu’elle ne s’incline devant pour la couvrir du plus doux baisemain qu’il soit. Un pour lequel, la brune prenait son temps laissant son souffle chaud caresser cette peau, puis elle se releva en souriant, ses iris dorées se perdant dans leurs homologues. Les papillons aimaient jouer autour des flammes, quitte à s’y brûler. Qu’importe que ça soit elle qui l’avait invité, la brune ne semblait pas vouloir lui laisser le loisir de mener, du moins, pas à ce tour, sa main toujours aussi fermement agrippée à la belle, elle la tirait à peine brutalement contre elle, son torse bombé par le tissu qui l’habillait aurait presque pu la réceptionner, mais c’était la force de ses bras qui avait fait le travail. A nouveau son nez proche du sien, son sourire en coin et un souffle de sa bouche pour faire voler les cheveux de soie blanche de la belle d’en face. Il était l’heure de jouer ? Alors jouons.

Une de ses mains quittait son emprise pour attraper la taille de sa cavalière, elle la gardait ainsi ajustée auprès d’elle avant de commencer les premiers pas, étrangement, ça elle savait faire, c’était le métier de sa mère après tout la danse de base. Les deux silhouettes des contrées exotiques se mettaient à tournoyer sans fin, l’idée étant de le faire jusqu’à en perdre la tête de préférence ou du moins, le sens de l’équilibre, car non, la brune n’aimait pas prendre les choses trop au sérieux. Ça la faisait rire tandis que le décor tournait autours comme sa tête maintenant, la seule image régulière de sa vue restait elle, la fille aux cheveux neigeux… Aux iris d’or, au sourire familier, son yin ou son yang, difficile à dire, mais une semblable troublante, assurément.

-Pas le genre de danse que tu voulais n’est-ce pas ?

Elle lui adressa un sourire en stoppant le tournis et la retenant, autant qu’elle se retenait à elle pour ne pas tombée… Un instant de calme où sa tête s’appuyait sur la sienne et ses yeux se fermaient, ce qui était peut-être pire.

-Alors faisons ça plus sérieusement…

Lui susurrait-elle à peine en glissant sa main sur son épaule à la place de sa taille, une façon d’inversé les rôles, la surprise ne pouvait pas se limiter qu’à cela, aussi, la brune lui fit signe de regarder en hauteur par un signe de la tête, au-dessus d’elle… Une explosion, un véritable feu d’artifice pour couronner le bal, aucun n’était parfait sans ça… Elle lui avait dit après tout, les surprises, elle adorait ça.

Music ♫:

Dans une brève technique de métamorphose elle s'éveilla à de tous nouveaux apparats. Aussi élégants furent-ils, ils ne servaient à qu'à sublimer sa beauté. Je la jugeai désormais avec un goût fort plus raffiné. Décidant d'en faire autant, revêtissent alors une somptueuse robe immaculée aux manches courtes, au bustier affirmé et au dos nu. Ma longue chevelure filasse retombait jusqu'au bas de ma nuque tandis que des joyaux d’ocre assorti à mon regard pendait à mes oreilles. Un maquillage discret mais raffiné accentuait l'intensité de mon regard, la profondeur de mes pommettes ainsi que la douceur de mes lèvres. A cette fabuleuse nuit, sous ce dôme d'ivoire et de marbre, dans cette farandole exaltées et volubiles, nous étions si belle. Alors qu'elle prenait ma main, je la fis tourner pour l'attirer vers moi. Dans un superbe mouvement emplit de subtilité, elle se laissa ramener à moi avant de s'incliner pour me baiser la main d'une façon si sensuelle que je m'en sentis frémir. Jamais n'avais-je ressenti une telle sensation au près d'un homme...

En parlant de tel, elle voulut endosser ce rôle, lançant notre ballet en tant que meneuse. Mais tout ne se passait pas comme prévu, et la farandole s'accentua. Elle tourna encore et encore au point de s'en faire perdre la tête, moi aussi par la même occasion. Elle éclata d'un rire de joie. Cela me fit sourire. Moi qui aimait tant à jouer, je venais de trouver une parfaite compagne pour m'y prêter. J'y pensais, tandis que les feux d'artifices, dans leur fantasmagorie éclatante, venait à embrasser la voûte juste au-dessus de nos têtes. Puis ce fut à mon tour de mener la danse. Qu'il fut enfin tant, je ne comptais pas lui faire oublier de si tôt. Tandis que son visage demeurait encore collé contre le mien, je lui susurrai ces mots d'un ton suave.

-Oui, passons aux choses sérieuses. Dis-je, alors que mon regard incarnait à lui seul tout la passion dévorante qui consumait mon être.

Peut-être était-ce moi, et qu'il m'en fallait, peu. Toujours fut-il que je me sentais plus embrasée que jamais. Je la désirai aussi farouchement que passionnément et la sentir contre moi alors que nous nous élancions dans ce ballet ibérique ne faisait qu'accentuer ces sentiments. Nous dansâmes aux rythmes des explosions crépitantes au-dessus de nos têtes, mais aussi et avant tout au rythme de la musique qui, de plus en plus frénétique, s'accordait en une parfaite harmonie avec l'ambiance folklorique que nous venions d'imposer a ce lieu. Je la faisais tournoyer, la ramenait à moi, tenant ma main ferme sur sa hanche pour la guider dans chacun de mes pas. Puis, lorsque enfin survint le bouquet final, le firmament de cette allégorie enivrante de la passion érotique, je la penchai en arrière, laissant mon propre corps épouser sa sublime cambrure tandis que ma main agrippait fermement la sienne. Mes lèvres se joignirent aux siennes dans un long et langoureux qui déversa en moi un torrent de feu. Les yeux emplit de désir, la tenant toujours fermement contre moi. Je renouvelai une nouvelle fois le dialogue pour le clore aussitôt.

-Le feu d'artifice ne fait que commencer ! La taquinais-je avant de renouveler notre baiser.

Je passai cette-fois si une main sur sa joue, caressa sa peau du bout de mes doigts, effleurant brièvement sa nuque. Nous étions désormais serrées et enlacées l'une contre l'autre dans nos somptueux apparats, dévouant entièrement nos corps à notre partenaire. Les baiser s’intensifièrent, redoublant d'ardeur et de conviction, se faisant plus pressant, plus fougueux, mais sans jamais rien perdre de leur sensualité. Les caresses de multipliaient également tandis que nous laissions courir nous doigts de long de nos corps. Je lui ôtais sa robe en première puis la laissait en faire de-même pour moi. Le feux rougeoyant du foyer que nous avions allumé il y a peu semblait tellement plus fade comparé à l’ardeur sulfureuse de notre étreinte. Les robes nous servaient désormais de couverture, théâtre de notre ébat. Aussi laissais-je courir ma langue sur sa peau, partant de son bas ventre, pour remonter lentement, très lentement jusqu'à sa poitrine pour y mordiller son mamelon. Mes mains courraient dans son dos, la couvrant de caresse et d'attentions alors que nos lèvres se joignaient encore et encore. Elle en faisait de même pour moi, savourant et se délecta de chaque parcelle de ma chaire, m'élançant dans mille sensations, mille frissons qui, lorsqu'elle veilla sur mon intimité, redoublèrent d'intensité. Je ne manquai pas de lui rendre tout ce qu'elle me donnait, car aussi, son désir était bien, tout comme je voulais que sa jouissance m'appartienne. Cette même jouissance qui retenti avec si peu d’intervalle entre nous après un temps qui me parut à la fois si court et si long. Nous nous laissâmes retomber sur le sol, serrées l'une contre l'autre, emmitouflées dans nos draps improvisés. Du foyer juste à côté de nous, il ne restait plus qu'un amas de braises, oscillantes, mais à notre image, toujours aussi incandescente. Nous regards croisés demeuraient encore imprégnés de la passion dévorante qui nous avait jusqu'alors habité. Je la toisai avec force, caressant sa joue avec délicatesse, échangeant avec elle un sourire timide, mais comblé.

-Heureusement que la semaine ne fais que commencer...Dis-je en souriant, mesquine, terminant sur cette belle promesse, qui fut clôturée lorsque je l'embrassai une fois de plus...