Questions [Tsumei]

(#) Sujet: Questions [Tsumei] Mar 21 Oct 2014 - 0:40

Zennosuke avait pris un peu plus de vingt quatre heures depuis son retour à Kumo. Il avait pris la peine de visiter Kumo, consulter les populations touchées par le drame et vu de ses propres yeux l’ampleur des dégâts. L’homme n’avait pas les mots pour expliquer son désarroi. Non. Seule une sourde rage s’emparait progressivement de son être. Voir son cher village dans cet état le rendait malade. Voir Kumo meurtrie après le passage de ces monstres que l’on nomme furyous… Quelle lourde peine.

Tel un errant, telle une âme en peine, le membre du Satoru marchait d’un pas régulier jusqu’au palais du Raikage. La bâtisse n’avait vraisemblablement pas fait les frais de la récente invasion de furyous. Leur but était tout autre. Quand bien même il n’en comprenait toujours rien de ce qui avait pu déclencher tout ce chaos, Zennosuke ressentait une énorme nécessité de savoir. Un besoin qu’il lui fallait assouvir au plus vite. Et quel autre moyen que de poser la question à celui qui forcément savait tout. Du moins, celui qui officiellement était censé tout savoir… Le Yondaime Raikage en personne.

Les rumeurs que le Seki avait entendu sur l’état de santé du Raikage le laissait perplexe. Au fond, il n’y croyait pas. Non pas que Tsumei fut de cette trempe de ninja que l’on croirait volontiers invincibles, mais plutôt qu’il était de l’autre type, de ceux qui ne se laissaient avoir facilement. Tsumei était un ninja particulièrement astucieux. Il était de la trempe de ceux qui ont toujours un temps d’avance sur les événements, de ceux qui en savent toujours plus que leurs opposants, de ceux qui ont toujours un temps d’avance. Comment pouvait-il être blessé ? De surcroît gravement ?

Zennosuke était arrivé devant les portes du bureau de l’Ombre. Il toqua une fois, laissa passer deux secondes puis entra dans le bureau sans même attendre d’y être invité. Si Tsumei était le Raikage, le maître incontesté de Kumo, Zennosuke était, de ses propres mots, son ninja; un shinobi de l'Ombre. Dès lors, mettre trop d’égards et de distance entre eux était tout aussi vain que peu productifs. L’heure ne s’y prêtait pas, pas plus que le contexte politico social actuel. L’heure était aux explications, à l’échange d’informations.

Le Raikage se trouvait là dans le bureau. Il semblait réellement diminué et quelque chose semblait clocher dans son physique, quelque chose lié aux mouvements de ses habits, comme si une de ses manches étaient vide, là à la place de l’endroit où devait normalement balancer un bras pale. Curieux.

« Bonjour Raikage Sama… »

Zennosuke posa son regard sur le Yondaime. Cet homme avait toujours été une interrogation pour le Seki. Secret, ses plans, ses pensées ses actes n'étaient dévoilés au grand jours qu'après coup. Toujours. En le regardant, le Seki se demandait ce qu'il avait fait du sceau de Makka ? était-ce sceau qui avait été la cause de la présence des furyous ici à Kumo ? D'un ton qui laissait filtrer la sourde haine du Seki envers les Furyous, le shinobi s'adressa au Yondaime.

« Les rumeurs disaient donc vraies ? Que vous est-il arrivé ? Qu’est-il arrivé à Kumo ? Quelle est la raison de cette… attaque des furyous ? »

Des yeux, le Seki cherchait le regard de l’Ombre. Il lui semblait qu’il était en retard d’au moins dix ans… Lui qui n’était pourtant parti que pour quelques jours. Des questions, il en gardait sous la main. Il lui fallait tout savoir, il lui fallait échanger avec le décideur et lui suggérer certaines choses qu'il estimaient nécessaires pour le bien de Kumo.

(#) Sujet: Re: Questions [Tsumei] Mar 21 Oct 2014 - 17:30

Les choses s’étaient à peine calmées : l’affaire de Seitô et Meia était enfin achevée, les réparations du quartier Hakushi débutaient, l’analyse du comportement des Furyous était devenue une priorité… Mais rien d’autre n’aurait pu autant soulager le Raïkage que le retour d’une seule personne : Seki Zennosuke. A un moment ou plutôt à plusieurs, l’Ombre s’était imaginée le pire à propos de son shinobi. Et en ces temps troubles, il avait réellement besoin d’un allié aussi fidèle et important que lui. Pouvait-il faire confiance aux autres ? Les Furyous changeaient tant la donne et Kumo n’avait toujours pas réellement retrouvé son allié de la Feuille.

Le Jônin ne manquerait bientôt pas de passer voir son Kage. Il serait sans doute occupé par sa tristesse un petit moment, mais n’oublierait pas d’en revenir aux choses principales. Ce fut pourquoi Tsumei ne le convoqua pas, il savait qu’il finirait bien par venir. Vite.

Le Raïkage avait beaucoup délaissé ces derniers temps. A vrai dire, il n’avait ni l’envie ni la force de s’occuper de tout lui-même, malgré ses habitudes et la situation actuelle. Il n’était devenu que l’ombre de lui-même, un homme tapis dans l’obscurité de son bureau. Heureusement qu’on le savait intelligent, solitaire plus que puissant et barbare, sinon on l’aurait pris pour un fou.

Lorsque Seki Zennosuke rentra dans le bureau, c’est comme décrit plus haut qu’il trouva son chef. Un bras en moins, l’épée Kuchibashi étrangement détachée de sa taille et posée par terre à côté de lui. Le tout dans un silence étranger pour Tsumei, normal pour tous les autres. Habitué aux cliquetis de son arme, il n’y avait désormais plus aucun bruit qui pouvait trotter dans la tête du Raïkage.
Ah, bonjour Zennosuke, dit-il simplement en feignant de ne pas s’être attendu à cette venue.
Bien entendu, le jeune homme avait déjà enchaîné avec les faits importants de ces derniers jours. Etrangement, il n’avait pas parlé de l’affaire avec Konoha. Il trouvait sans doute que tout le reste était plus important que ça. Ce n’était pas faux : les Furyous étaient la priorité.

Sur son unique coude, l’homme regarda son shinobi puis laissa échapper un profond soupir. Il balaya rapidement son membre manquant des yeux.
C’est une longue histoire. Quant à l’attaque de Kumo… Il reprit son inspiration. Je ne sais pas à quoi elle est due. Tout s’est passé avant mon retour au village.
Avait-il besoin d’en dire plus ? Pas pour le moment. Presque toute la pression était retombée et avait changé l’homme le plus influant du village de Kumo en une coquille vide encore douée de raison.

(#) Sujet: Re: Questions [Tsumei] Mar 21 Oct 2014 - 19:05

Zennosuke fut rapidement comme calmé par l’atmosphère régnant dans le bureau du Raikage. La chose était difficile à expliquer. C’était comme si une sorte de vide incompréhensible pesait sur ces lieux, comme si un esprit frappeur avait agi. Une ambiance de deuil… Voilà le sentiment du Seki. Lui qui était arrivé devant son supérieur avec une rage contenue, s’en trouvait dérouté par cette curieuse atmosphère. Kumo avait subi quelques pertes en vie humaines, des dégâts matériels plus ou moins considérables, mais rien qui puisse justifier cet état qu’il percevait. Tsumei a toujours été un homme calme, posé. Mais le Seki qui connaissait un minimum le Yondaime, sentait que quelque chose clochait, quelque chose de plus terrible qu’une éventuelle blessure physique… Non, ce n’était pas ce bras manquant, ce vide dans cette manche de la robe du Kage qui peinait tant que ça Tsumei. C’était autre chose. Le regard du Seki machinalement s’était posé sur Kuchibachi. Elle gisait là à terre comme rejetée par l’Ombre. La scène était curieuse. Jamais de mémoire, Zennosuke n’avait vu cette épée à pouvoir séparée de son maître ; séparation physique s’entend. Tsumei l’avait toujours soit en main, soit accrochée à sa ceinture, bien au chaud dans son fourreau, mais toujours là, collée à lui.

Le regard bleuté du Jonin rencontra celui de l’Ombre et il comprit que la tristesse du Raikage provenait de cette situation qu’il ne s’expliquait pas encore. Que s’était-il donc passé ? Pourquoi Kuchibashi était-elle à terre ? Quelle en était la cause ? Aussitôt, le Seki se souvint… Il se souvint de ce fameux jour où tous deux s’étaient engouffrés dans les profondeurs du palais, dans ses plus profondes cachettes secrètes. Il se souvint de ce que lui avait alors enseigné Tsumei suite à son expérience propre avec la mort… Jouer avec la mort l’avait paradoxalement rendu plus proche que jamais de son épée à pouvoir. C’est ainsi qu’il avait pu comprendre jusqu’au passé humain de son épée et qu’il avait révélé ce qu’étaient en réalité les épées à pouvoirs.

À pas lents, Zennosuke se dirigea vers Kuchibashi. Il avait vu cette épée à l’œuvre, lors d’un combat contre le furyou manipulant les cinq éléments –vent, terre, foudre, feu, eau. Rapide, élégante puissante. Kuchibashi devait avoir fière allure lorsqu’il ou elle était encore un homme ou une femme, un shinobi en pleine possession de ses moyens… Arrivé à hauteur du Raikage, le Seki se baissa. Jamais de sa vie il n’avait osé, ou même eu l’opportunité, de toucher cette lame. Là il agissait machinalement parce que quelque chose ne lui semblait pas être à sa place. Il avait le devoir de replacer les éléments au bon endroit. Au moment où il se saisissait de Kuchibashi, au moment où ses doigts entraient en contact avec l’épée à pouvoir, une curieuse réaction se produisit. Comme s’il avait électrocuté, de la colonne vertébrale au cerveau en irradiant tout son corps, quelque chose de similaire à une onde venait de le parcourir. Un geste, involontaire de sa part, le fit relâcher la lame, qui du coup laissa entendre de cinglants cliquetis en retouchant le sol malgré qu’elle n’avait été lâchée d’à peine quelques centimètres. Comme si elle se plaignait...

Courageusement, le Jonin, la reprit aussitôt constatant le même effet que précédemment. Pour autant il ne lâcha pas, conscient à l'avance de ce qui l'attendait. Bien trop rapide, l’homme ne put avoir une idée du phénomène qui s’était produit doublement, avant qu'il ne pose l’épée à pouvoir du Raikage, sur la table, tout près de sa main valide. Tsumei s’était rendu compte de ce qui s’était passé et probablement qu’il s’interrogerait. Que pourrait lui répondre Zennosuke à ce propos si ce n’était qu’il avait la vague impression que la petite décharge qu’il avait reçue constituait une sorte de prémisse de langage entre le ninja-tô qu’il gardait dans son fourreau et Kuchibashi. Deux épées à pouvoir en réalité, même si Zennosuke n’avait, de son côté, jamais pu tirer quoi que ce soit de son ninja-tô contenant l’âme de Kadoria Hô. Peut-être était-ce trop prématuré ? Qui sait ? En tout état de cause, il avait semblé au Seki que, Hô et Kuchibashi avaient tenté de communiquer ou plutôt que Hô avait essayé ou était parvenu à initier cet échange avec l’épée à pouvoir du Yondaime. Le monde est curieux, plein de ressources insoupçonnées.

« Tsumei, pourquoi laissez-vous Kuchibashi à terre ? Cela ne vous ressemble pas. Est-ce lié à votre bras ? » Zennosuke laissait de côté les problèmes de Kumo, la question des furyous, l’histoire avec le Sabakyô, les relations avec Konoha jusqu’à plus tard. Pour l’heure, il le sentait bien, un homme pour lequel il vouait un respect qu’il ne pensait pas aussi grand, lui semblait en détresse. Plus que le Raikage, en réalité, c’est au shinobi, au simple homme que Zennosuke s’adressait. Même s’il avait encore du mal à se défaire de la distance d’usage qui avait toujours existé entre eux, le Seki s'adressait d'homme à homme à son supérieur.

Edit ::

(#) Sujet: Re: Questions [Tsumei] Mar 21 Oct 2014 - 22:09

Le shinobi de l’Ombre n’était pas dupe. Il avait beaucoup appris durant ces derniers mois. Tsumei savait que son disciple avait tout d’un grand shinobi, mais il était surtout fier de ce qu’il avait pu lui apprendre d’un point de vue mental. La force et les qualités combattives du Seki étaient déjà grandes lorsqu’il l’avait rencontré, mais l’intérieur de ce dernier n’était pas au mieux de sa forme. Il avait traversé beaucoup d’époques, avait connu plusieurs Raïkages et si lors des combats il n’avait presque rien à se reprocher, c’était un homme comme incomplet en dehors de ces derniers. Mais Zennosuke avait évolué, appris et était devenu un homme autant d’esprit que d’action. Un parfait bras-droit. Un parfait successeur.

Le mot successeur sembla lourd de sens lorsqu’il pénétra l’esprit de l’Ombre. En effet, il avait déjà songé à démissionner. Après tout, ses fonctions de combat étaient largement réduites sans Kuchibashi. Il s’était rendu dans le sous-sol des chouettes de Kumo pour s’y entraîner en secret une seule fois : même s’il arrivait encore à la manier, il n’arrivait réellement plus à communiquer avec son arme. Moins forte, moins précise, moins rapide : les deux partenaires agissaient presque chacun de leur côté malgré leur proximité. Ils n’étaient plus synchronisés.

Mais plus que le combat ou Kuchibashi, c’était l’ensemble des derniers évènements qui avaient plombé le moral du Raïkage. Il avait déjà affronté une horde de Nukenins, fait face à deux Furyous, aidé à mettre fin à une guerre, été le disciple du Shodaime Kadoria Uriô ; mais pourtant jamais il ne s’était plaint. Là, le dossier « Sabakyô Seitô » avait presque eu raison de lui.

Certes, cet Intendant n’était qu’un imbécile. Certes il n’arrivait sans doute même pas à la taille des membres du Satoru. Certes il n’était qu’un moucheron comparé aux Furyous. Mais il avait fait perdre à tout le monde un temps précieux. Ce qu’il était n’était que peu important, mais tous les torts qu’il avait pu causer étaient graves.

Tsumei avait perdu la foi en certaines valeurs. Il pensait que le monde actuel était un minimum expérimenté et sage pour se débarrasser lui-même des gens nuisibles. Il croyait que rien ni personne n’aurait pu mettre en doute le fait que tous les villages et tous les shinobis individuellement se devaient de s’aider pour exterminer les Furyous. Mais un être arrogant, profiteur, idiot et faible avait réussi à prendre un certain temps le pouvoir de Konoha, à mettre une relation diplomatique en péril et de fait, à mettre en danger le monde entier.

Malgré sa victoire, malgré la victoire de la diplomatie et de la nature humaine, Tsumei était changé. A quoi bon se battre si un seul insecte peut tout faire changer ? Tsumei était écoeuré, et son instinct lui soufflait que Seitô pouvait à s’enfuir, ou à rester à Konoha. Peut-être que Myakudou Onpu allait se montrer trop clément ? Plus il y pensait, plus Tsumei regrettait de ne pas s’être personnellement occupé de l’ancien Intendant.

Il en oubliait presque Kuchibashi.
On peut dire ça.
Il n’avait pas encore pensé à ce qu’il pourrait faire pour son bras gauche. Il pouvait aller voir un nécromancien, un Saibogu… Mais il n’en avait pas envie. Comment pouvait-il penser quitter son village alors que quelques jours plutôt son absence avait coïncidé avec une attaque qui aurait pu rayer ce dernier de la carte ?
Ca va, toi ?
Des mots familiers, bercés par le regard du Yondaime sur l’épée désormais placée sur son bureau.

(#) Sujet: Re: Questions [Tsumei] Mar 21 Oct 2014 - 23:18

Le Seki fut bien obligé de s’arrêter un moment, d’observer encore un peu le Raikage avant de dire ou de faire quoi que ce soit. Son regard se porta tour à tour sur Kuchibashi, sur l’Ombre de Kumo et à nouveau sur l’épée à pouvoir. Karasu Tsumei ne s’y était pas intéressé. Pas une seule seconde. C’était comme s’il avait divorcé de son arme. Chose inconcevable quand on sait les relations pouvant exister entre un ninja et son épée surtout lorsque celle-ci présente quelques caractéristiques particulières. Pour autant, l’Ombre se détournait entièrement de celle-ci.

Laissant échapper un sourire, Zennosuke renonça à l’idée d’essayer de comprendre cet homme si secret. Tsumei est déroutant, quelqu’un avait-il déjà réussi à pouvoir affirmer avec succès quels étaient ses idées les plus folles, ses plans les plus secrets ? Le Seki en doutait. S’écartant un peu du bureau de l’Ombre, le Seki alla se mettre en face de celui qui dirigeait, jusqu’ici brillamment Kumo. Il s’assit en face de lui. Dos reposé sur le siège, les deux mains sur les accoudoirs du siège, la tête légèrement reposée sur le haut du siège. Son regard se portait un moment sur le plafond de ce bureau. Le Seki ressentait tout le poids de ces courtes réponses du Kage qui ajoutaient comme un poids sur ses épaules. Il n’aimait pas cette manière d’être du Yondaime. Il n’aimait cette nouvelle attitude du Raikage. Il n’aimait pas cette nouveauté qui lui semblait si proche d’un goût amer que le Jonin n’avait que pendant sa jeunesse : la défaite. Depuis que Kumo avait croisé ce Sabakyô, le Jonin réapprenait progressivement cette détestable saveur. Le Seki relâcha une fois de plus la pression, puis il se redressa et regarda cet homme en face de lui, étrangement différent. Un chef ne doit pas se laisser aller. Un chef ne doit pas admettre la défaite au point qu'elle déteigne sur lui.

*Ressaisis-toi Tsumei !*

« Je vais bien… Hasaki a dû te… Vous faire le rapport de la situation au pays du feu… A vrai dire, j’ai décidé d’y rester un peu plus, parce que j’avais pour ambition de ramener pieds et poings liés le Sabakyô. Je n’ai pas eu cette chance et pistant de loin le seul shinobi sortant du temple et se dirigeant vers Konoha, là où d’autres se ruaient au temple, j’ai cru que j’aurai eu cette chance de pouvoir le ferrer… »

Zennosuke s’était rapproché du Raikage sans le faire exprès. Toujours assis, son buste s’était penché en avant. Un poing fermé menaçant posé sur la table du Yondaime, tandis que son regard devait lancer des éclairs. La rage sourde envers le Sabakyô sembla prendre de l’ampleur en lui. A nouveau. Le Jonin poursuivit :

« Le Sabakyô, en plus d’être un lâche, est un plein de ressources. Je ne vous apprends rien. Ce n’était pas lui que je traquais, c’était Nara Natsuki… Nous avons discuté. Au bout d’un moment, j’ai espéré qu’il soit contre la politique du Sabakyô, étant donné qu’il ne nous a pas attaqué au temple. J’ai eu tort. La Nara est faible. Il courbe l’échine devant la toute-puissance du Sabakyô. Peut-être est-il séduit par cet homme. Il n’a même pas daigné me permettre de rencontrer l’Hokage. J’aurai aimé convaincre Onpu de la bienveillance de Kumo envers son village. J’aurai aimé lui donner plus de courage, plus d’armes pour prendre la décision qui s’impose envers le Sabakyô. J’ai échoué… »

La voix du Seki tremblait en prononçant ces derniers mots. L’échec. Voilà une chose qu’il abhorrait plus que tout. Par malchance, l’enchainement des évènements dont il lui semblait qu’il n’avait aucun pouvoir l’empêchait toujours d’atteindre son but. Tous ces évènements l’avaient endurci, l’avaient aidé à mûrir. On apprend de ses erreurs bien plus vite que de ses succès. Restaient à espérer que le sort arrête d’être du côté du Sabakyô, et qu’il permette quelques victoires au camp kumojin. Se redressant Zennosuke poursuivi son monologue, Tsumei semblait absent. Il fallait espérer qu’il écoute au moins.

« Tsumei, je crains que le Sabakyô ne tente une attaque sur Onpu. A moins que ce dernier supporte entièrement les actes de Seitô. En tout état de cause, à moins que vos relations avec la Yamanaka vous permettent d’entretenir un quelconque espoir, nous devrions arrêter d’espérer quoi que ce soit de Konoha. D’anciens alliés, ils sont à deux doigts de passer ennemis. Nous ne pouvons plus leur faire confiance car même leurs Jonins refusent le moindre geste pour la paix entre nos deux nations. Pour quelle raison au fond ? Je n'en sais rien. Sont-ils tous passés serviteurs ? Aussi farfelue que peut-être cette idée, je ne l'écarte pas car leur comportement, au fond, ne s'explique pas. »

C’était dit. Comment Tsumei considérerait cet aspect, le Seki le saurait probablement. Ou alors, il aurait à nouveau droit à un Yondaime quasiment amorphe, un Yondaime dont la vive lueur dans l’œil, synonyme de sa vitalité et de son intelligence, semblait s’être éteinte.

« Il nous faut explorer de nouvelles voies pour récolter plus d’informations sur les furyous, tout en restant prêt à la première occasion de capturer le Sabakyô où qu'il se trouve en ce monde... Quels sont les résultats de l’autopsie du corps de furyou que Kouga a rapporté ? »

Alors qu’il attendait une réaction de l’Ombre, comme pour valider le fait qu’il ne se parlait pas à lui-même à haute voix tout simplement, le Seki repensa au sceau de Makka. Qu’en avait fait le Yondaime ? Était-ce ce sceau qu’étaient venus chercher les furyous ? La cause de leur apparition à Kumo ? Probablement que non, le Yondaime avait affirmé que les furyous étaient partis lorsqu'il était rentré à Kumo. Sachant qu'il avait sur lui les furyous...

« … Mais avant tout, dîtes moi, qu’avez-vous fait du sceau de Makka ? »

Tant de sujets à aborder. Tant de questions en suspens, tant de voies à explorer.

(#) Sujet: Re: Questions [Tsumei] Ven 31 Oct 2014 - 22:43

Seki Zennosuke avait vraiment tout d’un grand shinobi, et d’un grand intellect. Il avait fait en quelques phrases la démonstration de plusieurs hypothèses, avis et actions réalisées intelligemment. Tout se tenait, tout était plausible. Mais pourtant, tout était faux. Ou plutôt, tout semblait erroné dans l’esprit du Yondaime. Il regarda le poing furieux du Jônin, puis leva les yeux au ciel… ou plutôt sur son mur. Que penser de tout cela ? Il était avec son bras-droit, presque un ami. Il pouvait parler librement. La donne avait véritablement changé, de toute manière.
Le sceau de Gogyou Makka n’est plus un problème. Et tu te trompes, Konoha continuera d’être notre allié une fois le Sabakyô écarté du pouvoir. Myakudou Onpu est tout sauf faible.
Un bruit, l’interruption de la prise de parole du Raïkage, puis quelqu’un frappa à la porte. Une kunoïchi de l’équipe de déchiffrage. Elle entra et fonça directement adresser un parchemin dans les mains du Yondaime. Un regard échangé puis elle s’en alla. Tsumei relut les quelques mots en silence, puis déchira le papier au-dessus de sa poubelle.

Il se remit à son aise dans son siège, puis adressa un regard au shinobi de l’Ombre.
Myakudou Onpu s’est adressé aux habitants de Konoha : il leur laisse le choix de la sentence à appliquer à Sabakyô Seitô pour ses méfaits, dit-il avant de serrer le poing droit. Je te l’avais dis : il est fort et intelligent.
Il fit pivoter son siège d’un demi-tour et regarda la baie vitrée qui donnait en spectacle son beau village, à peine meurtri par l’attaque des Furyous. Il fallait aller de l’avant. Mais les temps étaient devenus réellement difficiles. Pourtant, l’information qu’on venait de lui communiquer lui avait fait retrouvé certains mécanismes qui lui étaient depuis toujours accoutumés.

Sans réellement le vouloir, sans réellement apprécier, il réfléchissait de nouveau et trouvait des solutions.
En agissant ainsi, ce n’est pas simplement Sabakyô Seitô qui s’enfuira, mais tous les shinobis qui étaient de son côté. Konoha lavé des criminels, et des désertions qui donneront une justification mondiale pour qu’on les arrête.
Le Hokage avait peut-être perdu sa mémoire, mais il avait surtout gardé son habileté et son intellect. C’était une affaire rondement menée. Les autres issues n’auraient amené qu’une guerre civile, une tentative d’assassinat ou une tentative d’arrestation qui n’aurait pas permis de surprendre les alliés de l’ancien Intendant.

Mais si désertion il y avait, alors ce n’était plus simplement une affaire pour Konoha. Comme il l’avait dit à Meia, Kumo n’allait pas rester les bras croisés. Pourtant le problème majeur devait rester les Furyous. Et les efforts de la nation devaient rester concentrés sur ce point.
Sabakyô Seitô va continuer d’être dangereux. Il a mis tant de choses en péril malgré son devoir de représentant de Konoha. Maintenant qu’il n’a plus de règles… il va falloir s’en occuper. Mais Kumo ne peut pas se charger d’un criminel, même s’il s’entourait d’autres personnes. Les Furyous doivent rester la priorité du monde shinobi. Et Konoha devra aussi comprendre cela et participer à la lutte contre ces Furyous avant toute chose. Alors pour que Kumo et Konoha comme le reste du monde s’occupe des ennemis les plus dangereux…
Il repensa à Kuchibashi. Puis il fit volte-face avec son fauteil, replongeant son regard dans celui du Seki. Mais cette fois, ses yeux n’étaient plus perdus mais bien sérieux.
... je tuerai Sabakyô Seitô.
Et il avait déjà un schéma général d’action en tête. Il ne restait plus qu’à avoir confirmation des faits à Konoha et la probablement lettre de Yamanaka Meia. Puis il suffirait d’attendre…

(#) Sujet: Re: Questions [Tsumei] Ven 7 Nov 2014 - 23:06

Zennosuke écouta la première réponse du Raikage. Elle reflétait toute la foi de l’homme fort du village de la Foudre en ce qui concerne l’ancien village allié de Konoha. Il avait ses raisons, des raisons qui pour l’heure ne suffisaient pas au Seki, quoi qu’en dise ou en pense son supérieur. Peut-être Tsumei disposait-il d’informations que n’avait pas Zennosuke. C’était probable, voir même certain, d’autant plus probable que le Seki savait que la cheftaine du Clan Yamanaka avait accepté l’invitation du Yondaime. Celle-ci était venue à Kumo en compagnie de son amie de garde, l’idiote du clan Aburame. Toutes deux avaient été là lorsque Kumo s'était fait attaquer par les furyous. Toutes deux étaient encore là lorsque le Yondaime était rentré du pays du feu. Forcément ils avaient eu à échanger et très certainement des gages avaient été donnés par Yamanaka Meia pour rétablir la situation avec le village de la feuille. Allait-elle faire tuer le Sabakyo ? Ou s’arrangerait-elle pour le faire livrer pieds et poings liés à Kumo ? Là était toute la question.

Alors que Zennosuke s’apprêtait à partir sur d’autres pistes, une kunoichi de l’équipe de déchiffrage pénétra en trombe dans le bureau du Yondaime, coupant net la discussion entre les deux hommes. Tous deux se turent tandis que le Raikage lisait le contenu du parchemin qu’on venait de lui remettre. Sans aucune émotion particulière, l’Ombre de Kumo ,déchira ce document après s’en être approprié le contenu. Puis, un regard à Zennosuke et vint le moment du partage de l’information. Ce type même d’information que seuls ceux qui se trouvent à la tête d’un important réseau d’information important peuvent disposer en temps et en heure.

Les yeux du Seki s’ouvrirent un peu plus sous la surprise tandis que ses sourcils se fronçaient. Une désapprobation. Autant le Raikage approuvait l’acte du Godaime, autant Zennosuke le trouvait ridiculement lâche. Le peuple ? Le choix au peuple ? Quel espèce de pouvoir le peuple a-t-il sur lui, Hokage de son état, jusqu’à ce qu’il s’en remette à lui ? Son pouvoir, il le tient directement du Daimyo. C’est à lui seul qu’il doit rendre compte. Dès lors, divulguer une information de l’importance de ce qui s’était passé au temple de la sorte… Zennosuke secoua la tête. Ce n'est pas une réaction digne d'un homme de pouvoir. Non. Alors oui, Konoha serait lavé d’un coup de tous ceux que l’on pouvait désormais considérer comme traîtres, oui le Seito aurait nettement moins d’influence qu’auparavant, mais à cause de son acte lâche, l’Hokage venait de d’accroître le potentiel nuisible du Sabakyô. Par le même coup, il se créait un monstrueux ennemi qui serait aussi difficile à ferrer que l’air est insaisissable. Zennosuke flairait le coup à mille lieux. C'est pourtant prévisible.

« N’aurait-il pas mieux valu le convoquer, lui et ses acolytes connus, et les liquider dans la plus grande discrétion ? Aucun bruit n’aurait filtré et cet assassinat aurait pu être masqué très longtemps. Même si par la suite on découvrait le forfait, il aurait suffi de reconnaître la vérité, toute la vérité : la nocivité du Sabakyô pour Konoha... Le futur de Konoha semble compromis. Celui de Kumo bien difficile... »

Dépité. Voilà le mot juste. Comment en tant que leader on pouvait se permettre une telle erreur ? Le Seki se reprit juste après cette pensée en se remettant en question. Juger après coup est bien plus aisé que d’avoir le discernement au moment de l’action. Peut être que sa théorie à lui aurait causé des fruits bien pire. C’est la suite des propos du Raikage qui ramenèrent le Seki à la réalité. Son esprit était déjà loin. Il errait dans un futur plus ou moins proche et la vision qui lui venait était la mort du Sabakyo en sa présence. En serait-il l’auteur ou serait-ce un autre ? La détermination du Raikage sur l’assassinat du Sabakyô lui ouvrit les yeux.

« Les recherches sur les furyous doivent continuer, c’est indéniable. Je note à ce propos que vous n’avez pas répondu à ma question sur le corps récupéré… Cependant, je ne suis pas d’accord avec vous sur un point Raikage Sama. Autant les furyous doivent être la priorité n°1 du village, autant nous ne devons pas nous relâcher sur les questions de la défense du village, la traque des serviteurs et autres déserteurs kumojin. Autant ne devons concentrer une grande attention sur la question du Sabakyo et de ses hommes. »

Aussi déterminé que le Raikage, sinon plus, Zennosuke aurait lui aussi voulu dire qu’il allait tuer de ses mains ce scélérat, mais voyez-vous il est des mots qui, lorsqu’ils sont prononcés par un homme, amènent plus surement à une réalisation qu’à un simple vœu pieux. Si Le Yondaime était certain d’avoir la peau du Sabakyo, c’est que les choses se passeraient ainsi. Cependant, Zennosuke refusait l’attente passive. Traquer et tuer le Sabakyo maintenant est un impératif, tout autant que celui d’une recherche active de plus amples informations sur les furyous ou de dispositions prise contre la recrudescence des désertions dont la plus grande partie sont des serviteurs.

« Raikage Sama, J’aimerai que l’on affecte le Satoru à la protection de Kumo ainsi que la recherche active de toutes traces pouvant mener au Sabakyo. Nous n’avons pas de temps à perdre à piétiner sur la question des furyous. Il nous faut éliminer tous les problèmes en commençant par ceux qui peuvent l’être le plus rapidement possible. Je vais, avec votre permission, coordonner notre unité d’élite sur ces deux questions. Au-delà du Satoru, j’aimerai m’adjoindre des services de la Genin Makina Koémi et de mon élève Kadoria Sho. »

Les yeux dans les yeux, l’heure était à l’action, la prise d’initiative, de risques. Kumo n’a pas le droit de sombrer dans la léthargie.

« ... Bien entendu, vous pourrez me rappeler si vous avez besoin de moi pour les furyous. »

Le ton venait de baisser d’un cran. Il ne s’agissait pas d’une quelconque supplication, mais plutôt d’une profonde marque de respect du Seki envers le Raikage. Le brusquer n’était pas dans ses habitudes, pas plus que lui forcer la main. Cependant, l’urgence du moment ne laissait pas d’autres choix au Seki. Le Raikage se chargerait de la question des furyous. Certainement qu’Hasaki l’appuierait beaucoup sur ce plan. Zennosuke, lui pourrait appuyer à la défense du village et mener en parallèle des investigations sur les déserteurs de Konoha, le Sabakyô en tête, ainsi que sur les plaies de Kumo.

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