Suite à son entrevue en tête-à-tête avec l’ombre de la foudre, Yoko devait s’assurer que le poste de sentinelle en chef qu’elle avait exercée temporairement avait été reprit. Elle trouvait qu’elle fréquentait beaucoup trop les portes du Sentier Perdu ces temps-ci, suite à l’attaque du Furyou sur le village. Ce que la veuve voulait, c’était au contraire sortir de Kumo et se mettre à la recherche d’informations utiles pour les traquer. Contre-attaquer était son maître mot. C’est donc un peu déprimé que la Kadoria parvenait à l’une des tourelles de surveillance. Elle demanda rapidement si un événement s’était déroulé le temps de son absence, et si le second qu’on lui avait attribué avait remplit correctement son rôle. Apparemment, rien d’alarmant ne s’était produit. Remerciant ses anciens hommes, la balafrée s’apprêtait à prendre congé lorsqu’elle entendit les gardes au pied de la porte débattre sur l’action à entreprendre au regard d’une intruse. Depuis la hauteur de la tourelle, Yoko s’était penchée pour mieux entendre les sentinelles, puis avait regardée au loin. Une jeune femme.. S’amusait à lever les bras et faire des pirouettes ? Aussitôt, les gardes critiquèrent vivement, pensant que l’inconnue les provoquait. L’étrangère ne se révélait pas aussi anonyme, lorsque l’un d’entre eux mettait en avant qu’elle avait attaquée la surveillance précédente. Soupirant lentement, Yoko regardait le ninja qui l’avait soulagé de part les bonnes nouvelles qui lui avait apportées.

Obligée d’intervenir…

Ayant comprit sa détresse, l’homme savait que la kunoichi n’attendant pas réellement de réponse. Il haussa simplement les sourcils et se pinçant les lèvres, d’une mine compréhensive. S’avançant vers la table, la trentenaire se saisit du livre du Bingobook pour vérifier l’hypothèse portée par l’un des veilleurs. Ses talons résonnèrent lorsqu’elle descendait les escaliers, captivant l’ouïe de ses semblables et leurs prévenant de sa présence. Yoko donna l’ordre de rester aux portes. Elle se chargerait elle-même de cette affaire. Attrapant en triple exemplaire un papier officiel, la veuve venait à la rencontre de Shôna Freya. Son nom et son portrait robot figuraient effectivement dans les altercations récentes. Seulement, la période coïncidait également en pleine attaque du Furyou, la surveillance avait du se montrer extrêmement rude. La jeune femme semblait avoir changée de stratégie depuis. La trentenaire s’arrêtait seulement a quelques mètres d’elle pour être parfaitement audible :

Je suis Kadoria Yoko, Jônin. Si vous êtes venu pour entrer dans Kumo, veuillez suivre les règles de sécurité sans défaut. Sinon, je vous demanderais de faire demi-tour. Si toutefois vous refusez les deux propositions précédentes, je serais dans l’obligation de vous chasser ou vous capturez. Alors ?

Lui tendant les exemplaires vierges d’autorisation d’entrée, la balafrée attendait sa réponse :

AUTORISATION D’ENTREE OFFICIELLE

Nom :
Prénom :
Age :
Motif de la venue :
Date et durée de la venue :
Avez-vous eu des altercations avec Kumo ? :
Si oui, quelle est votre position a l'encontre de Kumo ? :

Si elle se saisissait du papier, elle lui expliquerait volontiers la procédure à suivre. A savoir que lorsqu’un ninja est connu pour avoir tenté de faire du tord à un Kumojin, il était demandé de vérifier la position de la menace face au village. Si la réponse était satisfaisante, le suspect était reçu dans une petite salle, à côté des tourelles de surveillance, en compagnie de senseur avancé, pour compléter avec certitude et précision les questions posées sur le papier. Par la suite, l’hospitalité était accordée avec matériel et examen médical et ration. La dernière étape consistait à lui sceller son chakra avant de la lâcher dans le village, avec l’un des exemplaires administratifs lui servant de justification. Seulement, Shôna Feya accepterait-elle toutes ces conditions ?

Une douce impression de fierté s’empara de Yoko, lorsque la nukenin empoigna les feuilles, mais plus encore au moment ou Freya, lisait et relisait les questions, y répondant avec grand soin. Son sérieux n’allait que l’honorer. Et si elle faisait preuve de franchise et de précision, l’histoire qui s’était déroulé durant l’attaque du Furyou serait alors déjà loin derrière elle. A une vingtaine de mètres, les gardes admiraient avec quelle simplicité, sérénité et quel contrôle se déroulait la scène. L’expérience de la Jônin, dégageant toujours un sentiment de confiance en elle, parlait d’elle-même. La ninja errante lui redonna l’administration, dans une formule qui laissait plonger la veuve dans les yeux de Freya, d’un air interrogateur. « Ö gradée de la foudre » ? Puis, l’instant fut bref, mais on vit ses épaules s’écarter simultanément qu’un rire silencieux. Un petit sourire, qui se voulait moqueur pour la balafrée sans bannière, plus envers la situation qu’elle d’ailleurs. Presque gênée, elle s’excusa immédiatement pour effacer sa honte, et s’était cachée dans la lecture des notes de son interlocutrice.

La blonde était une personne très portée sur les traditions des déférences et de la politesse. Tel le Bushidô qu’un samourai devait respecter tout au long de sa vie, la Kadoria s’était accoutumée à un code toutes fois moins strict, plus tolérant. Etant respectueuse, elle inspirait au respect, et elle fut considérée comme une aristocrate du clan après la construction du village, elle qui avait vécue comme une vagabonde. Une nomade qui avait suivi son voyage, où son foyer n’était qu’un camp qui ne durait jamais plus de quelques jours. L’ancienne errante savait parfaitement ce que nukenin signifiait être. Être libre. Pourtant, elle était la depuis le début, toujours à servir Kumo. La balafrée avait apprit à concilier liberté et village : elle avait préservée son indépendance et avait déjà, de nombreuse fois, imposée ses initiatives. La Jônin comprit donc la réaction de Freya mais également celles de la sécurité, sous pression étant donné les conditions particulières.

Bien. Si vous voulez bien me suivre, nous allons terminer les quelques étapes restantes. Ce formulaire n’est pas définitif, vous allez être interrogée par des senseurs pour vérifier et compléter les questions. En d’autres termes, ce formulaire est le gage de votre bonne foi, et ne peut que jouer en votre faveur s’il s’avère sincère. Vous pouvez ensuite jouir de service de ninja médecin, et si vous le souhaitez, d’un repas gratuit. Enfin, je m’occuperais de sceller votre chakra le temps de votre séjour. A votre sortie, le sceau sera rompu. Vous garderez avec vous la preuve de votre présence ici, cela peut toujours vous servir étant une nukenin.. Désirez-vous toujours continuer ? Veuillez comprendre que je suis navrée de devoir vous faire subir cela, mais Kumo a des consignes pour le bien de ses habitants.

Après une marche jusqu’aux tourelles, les deux femmes se dirigeaient vers un petit bâtiment accolé. Se postant à côté de la porte, Yoko présentait la poignée de l’entée d’une main à mi-hauteur et tendue. L’invitant à franchir le seuil, l’invitant à faire un choix. Son choix. Sa liberté. Si elle saisissait cette poignée comme elle l’avait fait pour les feuilles, la balafrée ne doutait pas une seule seconde que l’entrevue se passerait mal. Le ninja aux facultés sensorielles expertiserait les réponses, et soulignerait leurs conformités et leurs authenticités. A vrai dire, la Kadoria ne voyait là qu’un élément manquant : des noms. Tout le reste lui semblait fiable. Nul doute qu’en ressortant, l’aventurière du monde, l’originel, le véritable, aurait remplit à merveille ce formulaire. Et enfin, elle marcherait dans les rues de Kumo comme si elle y avait toujours appartenue, profitant à la fois de la quiétude et de l’agitation du village, en paix, et d’une impression libre. Même si ce n’était qu’une impression, le sentiment y serait. Mais avant tout cela, avant que Freya ne se saisisse son destin, la Kumojienne la relança.. Une ultime fois :

Vous feriez bien de voir le Raikage ou son Conseiller pour régler définitivement votre situation.