Zennosuke venait de remettre les pieds chez lui après de longs jours passés à l’extérieur. Paradoxalement, tout lui semblait si changé, si différent malgré le fait que lui, n’avait pas changé d’un iota. Un gain en maturité, pour quelqu’un qui l’était déjà. Toutes ces expériences qu’il avait vécues en un laps de temps l’avaient mûri. Forcément. Lui qui n’avait de cesse de penser à faire de Kumo un grand village ninja, ne pouvaient que sortir grandi de ces épreuves que le village avait traversé en son absence. Toutes ces menaces planant sur Kumo…
Le Seki venait d'entamer une longue discussion avec sa mère. Elle était sa seule famille. L’unique. Pour peu qu’Hiryuu ait accepté de rester dans sa vie, le Jonin aurait pu se targuer d’avoir un membre de plus dans sa famille. Seulement, la belle Hiryuu était partie, laissant un vide dans sa vie ; vide qu’il tentait de combler tant bien que mal, malgré les apparences bien souvent trompeuses. Dire que Zennosuke ne pensait jamais à Hiryuu était faux. Après sa propre mère et Kumo, Hiryuu était la troisième personne la plus importante pour Zennosuke. Il n’y avait pas à dire. Ce qu’il avait ressenti et continuait à ressentir pour cette ancienne kunoichi est incomparable avec ce qu’il avait déjà vécu ou continuait de vivre avec ces femmes qu’il rencontraient. Une, au fond pouvait prétendre remplacer Hiryuu, mais cette relation n’avait jamais abouti. Une sunajin qu'il n'avait plus revu depuis des années…
Zennosuke se vautra sur le divan du salon. Sa mère à ses côtés il l’écoutait lui donner les dernières informations portant sur le village. Du moins, les informations dont les civils avaient connaissance. Sa mère était un véritable baromètre. Pour sonder l’état d’esprit du citoyen lambda, sonder sa propre mère était un excellente initiative. Elle se frottait aux gens du quartier, aux civils comme elle, les recevant à la maison, les rencontrant chez eux, au marché, dans les lieux publics. Elle représentait les civils de Kumo avec leurs peurs, leurs joies, leurs craintes… Au bout d’une quinzaine de minutes d’échanges, il fut annoncé à Zennosuke que du courrier l’attendait dont celle d’Hiryuu.
Les yeux du Jonin s’étaient agrandis sans qu’il s’en rende compte lorsque cette annonce lui fut faîtes. Dans sa poitrine, son cœur se mettait à battre plus vite. Il avait ressenti comme un soubresaut. Cet organe était-il capable de salto ? Le Jonin, d’un bond s’était levé. Tel un zombie, perdu dans ses pensées entre la crainte d’une mauvaise nouvelle et un courrier simple destiné à prendre de ses nouvelles, il s’était rendu immédiatement à sa chambre. Là, sur la commode près de son lit, l’attendaient trois lettres. L’une était d’Hiryuu, la seconde de l’étrange Oterashi Yanosa, et la dernière de son élève Kadoria Sho. A degré et implications plus ou moins grands, ces trois personnes avaient eu un impact dans la vie du Seki. La première était l’amour du Jonin. Le seul. Le second fut le rival du Seki, son pire ennemi avant d’être actuellement qu’un possible contact cordial. Le troisième était un de ses élèves en qui il avait confiance. Un élève qui n’avait quasiment plus rien à apprendre côté art du combat, mais qui restait à affiner niveau psychologique…
Le regard du Jonin se porta tour à tour sur ces différentes lettres. Laquelle ouvrir en premier ? Mieux valait commencer par celle de son ancien pire ennemi. Ensuite, celle de Sho et pour finir, celle d’Hiryuu. Cet ordre était motivé par la crainte d’une mauvaise nouvelle provenant de celle qu’il aimait comme jamais il n’avait aimé personne d’autre.