Assis au pied d'un arbre, le soleil haut dans le soleil chauffait ma peau. Et la légère brise se levant de temps en temps rendait ce moment encore plus agréable. Les yeux fermés, je profitais enfin d'une journée calme sans me soucier du danger qui fait maintenant parti de nos habitudes à nous les ninjas déserteurs. Bon nombre d'images me revenaient en tête. Les oiseaux chantaient et moi j'essayais de lutter, d'oublier. Je ne voulais pas y repenser. Non pas que ça me rendait triste bien au contraire, ça me donnait simplement l'envie de me pointer devant les portes du village pour exterminer tout ces minables. Pour leurs montrer que de grands murs ne représentent pas forcément la sécurité, et que je n'accepte pas le fait qu'ils veulent me voir mort. Qu'ils veulent voir ma tête rouler au sol simplement parce que j'assume mes décisions et que j'ai décidé de ne pas les laisser me manipuler. Assis sous cet arbre, j'ignore combien de temps je vais tenir en tant que déserteur mais je l'espère le plus longtemps possible. Regardant le ciel quelques instants, dévoilant mes yeux rouges. Des mauvaises choses j'en ai fait et je continuerais à en faire s'il le faut, ou par envie tout simplement. C'est un peu ça être libre non ? Agir selon ses envies. Sans se soucier des représailles, de toute façon je suis déjà plus ou moins condamné. Bien que j'ignore quand, ça arrivera sûrement un jour ou l'autre.

Je suis né durant la guerre, j'ai grandis durant la guerre. Nous sommes confrontés dés notre plus jeune âge au combat et à la mort, pourtant il nous est impossible de partir sans être considéré comme un cloporte. J'aurais peut être dû tous les bouffer le jour de mon départ. J'ai peut être été trop gentil, au moins j'aurais eu une vraie raison de me faire chasser. De toute façon à part m'entraîner je ne faisais rien de plus là bas. Ils étaient tous si stupides, ces gamins fier de vivre au sein du village. Fier de pouvoir posséder ce bandeau. Fermant doucement les yeux à nouveau. Je me souviens avoir longtemps réfléchi avant de prendre cette décision, j'étais jeune. Jeune mais déjà courageux. Loin d'être stupide je connaissais très bien les dangers de la vie de déserteur. Ou du moins je m'en doutais. Pourtant j'ai tout de même osé, et selon moi c'est sûrement ce premier pas qui est le plus difficile à faire. Franchir la limite. La scène semblait se reconstituer, se former à nouveau. Comme pour me laisser le choix une deuxième fois.

J'avais emporté le maximum d'équipement, j'avais l'habitude et les habitants avaient l'habitude de me voir sortir pour la journée. Je partais m'entraîner et je rentrais le soir. Qui pouvait m'en empêcher de toute façon ? Mes parents n'étaient déjà plus de ce monde à cette époque. Et puis l'entraînement était la seule chose qui me plaisait vraiment, et qui me plaît toujours autant maintenant. La forêt était mon élément, le terrain d’entraînement était sûrement l'endroit le plus sympathique de Konoha, le seul qui servait vraiment à quelque chose. J'ai souris sur ce terrain, j'ai sué . Je me suis amélioré et si un jour j'y retourne c'est pour faire couler le sang. Détruire ces murs qui reposent sur le mensonge, sur la tromperie. J'ai gravé sur l'un des tronc d'arbre de ce terrain la date de mon départ. Comme pour me laisser un message à moi même le jour ou j'y retournerais. Comme un message laissé par l'enfant à destination de l'adulte. Ma vision des choses n'a pas changée après toutes ces années. Déjà tout petit je voyais des groupes partir et ne jamais revenir. Et j'ai toujours considéré cela comme du gâchis. Vite remplacés, vite oubliés. Ils avaient donnés leurs vies à des gens qu'ils considéraient comme des amis. Pour cette hiérarchie. Tsch.

Après m'être entraîné, après avoir gravé cette date sur ce tronc j' me souviens être parti faire un tour en forêt. La célèbre forêt aux alentours de Konoha. Je savais déjà que je n'allais pas rentrer chez moi ce soir la, je savais déjà que ce soir une grosse rayure viendra barrer le symbole du village caché de la feuille. Je savais que tout allait changer à partir de ce jour, les souvenirs de Konoha appartiendront au passé, un passé qui ne m'enchante pas. Un passé devant lequel je ne souris pas. Je n'étais visiblement pas fait pour vivre en communauté. Pratiquant le Genjutsu, connaissant l'illusion. La tromperie ne fonctionne pas sur moi, désolé de ne pas être allé dans votre sens. Ce soir d'été je suis retourné devant les grandes portes du village. J'aurais presque pu me voir plus vieux à nouveau face à ces grandes portes inchangées. Rayant mon bandeau à l'aide d'un kunaï. C'est la dernière chose que je peux vous offrir, le dernier geste qui vous est destiné. Vous n'existez plus à mes yeux. Je pourrais passer des heures à expliquer les raisons de mon départ. Bien que les bases sont assez facile à comprendre. Le destin d'un orphelin. Je n'avais aucune famille là bas, aucune attache. Pourquoi aurais-je donné ma vie pour quelque chose qui ne me correspond pas ?

Ouvrant à nouveau les yeux, je me trouvais toujours sous ce bel arbre. Le vent caressant ma peau, les souvenirs et les images disparaissaient petit à petit. Repenser à tout ça avait généralement le don de m'énerver mais cette belle journée et sa tranquillité semblait réussir à me calmer. Mon passé aura des conséquences sur mon futur, une simple journée a changée ma vie. L'important pour l'instant reste le moment présent. Me relevant doucement, déposant mon masque devant mon visage. Un jour nos chemins se croiseront à nouveau. Glissant mes mains dans les poches de mon gilet, le soleil commençait à se coucher doucement. Se remettre en mouvement après s'être reposé un moment. Je suis toutefois surpris. Je ne pensais même pas survivre jusqu'ici. Certes plus un enfant je n'étais rien de plus qu'un adolescent quand j'ai pris la route. Comme quoi, ce chemin était peut être le mien. Peut être le bon pour quelqu'un qui a réussit à contrer l'illusion. Trottinant doucement avant de sauter sur la branche la plus basse puis sur les autres un peu plus hautes. Adieu Konoha, un jour on se reverra.