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 Les souvenirs d'un grain de sable (solo)

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Suna
Kawaguchi Amano
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Message(#) Sujet: Les souvenirs d'un grain de sable (solo) Les souvenirs d'un grain de sable (solo) EmptyJeu 19 Oct 2017 - 13:23

les pnjs:


Les chaînes, froides, autour de ses poignets, ce bout de tissu humide, propre et trop épais devant ses yeux, cette perle liquide le long de son omoplate, écarlate. Le claquement sec du fouet juste à côté de son oreille, sans toucher sa peau, puis de nouveau, ce même claquement, et son corps qui se tend pour y répondre de douleur. Sa voix resta bloqué entre ses lèvres qu'il ne délia pas.
Comment diable avait-il pu se laisser avoir ainsi ?
Il se souvenait avoir répondu favorablement à une demande de sa sœur qui avait besoin de ses muscles. Sauver un de ses amis, c'était ce qu'elle avait demandé. A cause d'elle, l'un de ses amis cher avait eu des ennuis, des graves ennuis, selon ses dires. Mais, il ne l'avait pas trouvé à l'endroit indiqué par sa sœur. Tout ce qu'il avait vue avait été un type plutôt louche qui sortit une lame de son dos et lui bondit dessus. Le combat dura puis un coup derrière la nuque eu raison du blond. Et le voici ici, sans savoir qui l'entourait, sans pouvoir se défaire de ses chaînes, visiblement imbibées de chakra.
Du feu se rapprocha de lui, la chaleur ne le trompait pas, mais on ne le brûla, ils n'eurent pas le temps. Le son sec d'une porte qu'on fracasse, un bruit sifflant et des corps tombant sur le sol inanimés.

- Je lui avait dit de ne pas s'en mêler, elle est pas croyable ta sœur.

Murmura une voix chaleureusement à l'oreille du captif. Ses entraves tombèrent, mais il lui laissa le bandeau sur les yeux. Son corps épuisé et meurtrit se laissa guider sans opposer la moindre résistance. Après tout, cet individu venait bien de le délivrer de ses chaînes, et à moins de vouloir le tuer, que pouvait-il risquer de pire ?
Un sourire amusé parvint tout de même à se former sur les lèvres du Kawaguchi.
L'homme qui venait de le sauver le soutenait contre lui. Il avait a peu près la même taille que le blond, peut-être deux centimètres de plus et encore.

Chaque pas semblait une épreuve à surmonter pour Amano. Il comprit alors que tout son corps avait du être entaillé avant qu'il ne se réveille. Le sang sec, collant au sable lequel s'infiltre partout dans le corps. Mais, sentir le sable contre lui, malgré la douleur, était une bénédiction.

- Chisa.

Siffla entre ses dents son sauveur, celui-la même qu'il était censé secourir. Sitôt après, des sabot martelèrent le sol du petit village où ils se trouvaient.

- En selle princesse !

Sa voix résonna dans l'esprit du Kawaguchi qui avait bien du mal à rester conscient. Une fois sur l'étalon, son corps tenu contre l'ami de sa sœur, il arrêta sa lutte. Son corps devint plus lourd et le brun ralentit la course de l'équidé.

- Si tu voulais me le faire rencontrer Hana, il y avait mille autre moyen... personne ne mérite de souffrir ainsi, quand bien même ses idées sont contraires aux tiennes. Amano...

Un souffle, il lui ôta le tissu des yeux et dégagea ses mèches blondes de son visage. Prenant soin du protéger qu'on lui avait amené, il prit la route d'un petit oasis au plus loin des routes les plus fréquentées.

Une fois à destination, une journée complète avait passé et il avait sentit de la fièvre survenir chez le fils du sable. Avec la plus grande attention, il manipula l'eau de l'oasis pour nettoyer au mieux toutes les plaies du blond et le fit reposer dans une tente sur du linge propre. Il ne saignait plus depuis un moment, ce qui lui laissait comprendre qu'il avait du passer plusieurs jours entre leurs mains, drogué et maintenu endormi par de puissant somnifère ou poison même.
Ses yeux ne le trompèrent pas, et ses connaissances encore moins. Mais, ce poison il le connaissait tellement bien. Une fois elle lui avait administrer car ils s'étaient disputés, car il avait voulu lui faire comprendre que les guerres de clan devait se terminer, qu'il fallait penser à l'avenir du pays et que seuls ses habitants pouvaient y parvenir. Elle haïssait tellement les Ketsueki qu'il lui avait été impossible de lui faire comprendre et elle l'avait empoisonné avec le repas.
Médecin, il avait vite comprit et trouvé le remède. Elle n'avait pas voulu le tuer, juste le rendre impuissant, épuisé, somnolant. Mais un tel poison dans l'état dans lequel se trouvait Amano pouvait être dangereux. Si elle avait voulu tuer son frère, elle ne s'y serait pas mieux prise. Une chance qu'il surveillait effectivement bien ces individus.

- Survit Kawaguchi Amano. Ta sœur a besoin de toi plus que jamais.

Le rictus sur le visage du blond le fit serrer les dents.

- Allez, ne baisse pas les bras.

Un sourire adoucit les traits sombre du brun. Depuis quand encourageait-il les gens à se battre ainsi ? Depuis combien de temps n'avait-il pas eu besoin de mettre à profit son enseignement médical ? Inspirant lentement, il apposa ses mains au niveau du cœur d'Amano et se concentra pour rechercher le poison. Il était injecté localement, toujours et n'agissait que sur une zone bien spécifique. La personne qui avait créée cela pour Hana devait être particulièrement calé sur la question.
Cependant, il ne cru pas si bien se placer lorsqu'il remarqua l'étau autour du cœur du blond.

- Alors tu veux vraiment le tuer... ton propre sang... ton jumeau... Tu as changé Hana... avant jamais tu n'aurais osé quand bien même il se serait opposé à toi.

Son chakra, chaud, lutta pour contrecarrer ce poison.
Dans sa fièvre, Amano se rappelait...
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Les souvenirs d'un grain de sable (solo) Les souvenirs d'un grain de sable (solo) EmptyJeu 19 Oct 2017 - 14:25

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Du haut de ses six années, Amano observa ses parents avec admiration. Il ne comprenait pas tout, il écoutait ce qu'on lui disait, il retenait que les Ketsueki étaient mauvais pour eux et pour toute la population de Kaze. C'était son enseignement paternel. Il retenait aussi qu'il devait férocement se battre pour ses convictions et protéger sa famille. C'était son enseignement maternel.
Il grandissait vite, et plus il gagnait en année, plus il devenait différent d'eux. Sa sœur devenait une extrémiste confirmée pour le plus grand bonheur de ses parents. Amano devenait un rêveur idéaliste, commençant doucement à douter de la méchanceté accordée aux Ketsueki par les siens.
Il avait dix ans lorsqu'ils firent appel à lui. Ses parents avaient discuté toute la soirée durant du futur de leur fils. Bien qu'hésitant, ils savaient la renommé qui précédait l'homme au sein de leur clan. Il avait, depuis des temps dont ils ne se rappelaient plus, formé les meilleurs officiers des manieurs de sable. Peu savait s'il était encore en vie ni où il se trouvait. Et pourtant chacun savait que lorsqu'on le demandait, il finissait toujours pas trouver ceux qui l'appelait.

Ce fut le cas, une fois de plus. Le vieil homme dans son costume cintré noir apparu le jour suivant, le dos légèrement voûté vers l'avant, les mains jointes derrière lui, volant sur son nuage de sable. Pour la première de sa vie, Amano vue ses parents poser le genou au sol. Non parce qu'ils le respectaient, mais bien parce que l'homme les avait forcé sans que le gamin ne le vit. Impressionné par l'aura que dégageait le vieil homme, un large sourire étira les lèvres du fils Kawaguchi.

Le rire chaud et doux du vieux maître termina de le rassurer et il s'approcha.

- Je le formerais à survivre, puis le formerait à sauver des vies.

Affirma-t-il aux parents du jeune Amano. Invitant ce dernier à monter sur le nuage, le vieil homme l'emmena vers le Mont Kaze.
Son entraînement commença, simple, il fallait d'abord renforcer le corps du garçon et pour se faire, quoi de mieux que de le faire grimper le mont à main nue. Plusieurs fois, et plus il progressait, plus il lui en demandait. Bientôt capable de monter et descendre le plus haut pic deux fois dans une journée, le vieux maître lui ajouta des poids aux poignets et aux jambes. Une barrette seulement. Lorsque toute les barrettes furent pleines des poids supplémentaires, le vieux maître observa le corps de son apprenti. Il avait changé.
Amano avait douze ans ce jour et pour fêter son anniversaire, le vieil homme lui avait proposer d'apprendre l'une de ses techniques. Ils passèrent la journée à s'entraîner. Chaque mouvement fut mémorisé à la perfection par le blond qui n'avait de cesse d'admirer le vieil homme et d'avoir peur de ses yeux gris. Pourtant, son visage aimable, son sourire devait être rassurant, mais il voyait en lui le poids des années.

A la fin de la journée, il maîtrisait cet enchaînement de coups au corps à corps. Il avait l'impression de danser, et le vieux maître expliqua alors.

- Si tu ne fais qu'un avec le désert, tu seras à même de ne faire qu'un avec n'importe quel environnement. Rien n'est plus meurtrier que le désert, si chaud et suffocant à midi, si glacial et inquiétant à minuit. Le désert est le maître de Kaze et nous, nous sommes les maîtres du désert. Sais-tu ce que ça implique mon jeune apprenti ?
- Que nous avons les capacités d'être au dessus de tout ?
- Haha, oui, mais un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Ne l'oublie jamais.
- Oui vieux maître.
- Bien ! Mangeons, tu l'as mérité.

Ce soir là ils rirent de bon cœur, et le lendemain, une nouvelle séance commença jusqu'à ce que la guerre vienne rattraper le jeune Kawaguchi qui fut mandé par ses parents de rejoindre le front. Le vieil homme le laissa partir afin de l'observer en situation réelle et de pouvoir corriger son enseignement plus tard. Le sang, les cris. La lutte de deux clans pour le pouvoir d'un pays qui a tout à leur reprendre s'ils s'égarent.

Une main ferme et juste.
Alors qu'Amano avait quatorze ans, il vit nombre des siens tomber et sa vie manquer de lui échapper.
A la fin de leur querelle, il eu le temps de retrouver l'enseignement du vieil homme qui fut beaucoup plus strict, augmentant le poids des barrettes. Il le fit gravir une nouvelle fois le plus haut pic du mont, mais la main de l'enfant glissa et il chuta.


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Sa main se tendit, ses yeux ouverts en grand et son corps dressé dans les draps alors que le brun veillait toujours sur lui les mains sur son cœur. Le poison coulait encore. Son cœur battait trop vite et trop douloureusement.
Dans son élan, un nom sortit.

- Vieux maître !

Puis il releva instinctivement sa main droite vers son cœur, rencontrant les mains de son bienfaiteur sur son passage. Il avait mal à cet endroit, sans doute le poison.
Le contact le fit tourner son visage vers le brun et il se rappela.

- Depuis combien de temps ?

L'ami de sa sœur, le força à se rallonger tout en gardant ses mains jointes sur son cœur.

- Une journée complète depuis la balade à cheval. Deux jours.
- Et ça ?

Continua de questionner Amano malgré sa fatigue en désignant les mains du brun contre lui.

- C'est pour luter contre le poison qu'on vous a injecté.
- Vous allez... vous tuer à la tâche.

D'un geste assuré, il écarta les mains contre lui. La douleur le piqua vivement au cœur, mais à part une nouvelle perle de sueur le long de sa tempe et ses dents serrées, rien ne transparu.

- Puis-je savoir le nom de mon sauveur que j'aurais du secourir ?
- Akira...
- Pourquoi m'avoir aidé ?
- Parce que... vous êtes le seul à pouvoir sauver votre sœur.
- La sauver ?
- D'elle-même. De ce qu'elle compte faire.
- Que savez-vous ?

La voix froide et dur d'Amano déstabilisa le temps d'une brève seconde le brun qui releva les couvertures sur le corps de son patient.

- Je sais qu'elle est à la limite de franchir la ligne qui la séparera de la vie ou de la mort lors d'un futur affrontement contre les Ketsueki.
- Vous pensez mon clan assez fou pour oser se soulever de nouveau contre eux, dans le contexte où nous nous trouvons ? Notre Seigneur est une Ketsueki...

Un cri plaintif parvint à quitter la gorge du Kawaguchi qui serra fermement ses mains sur son cœur dans un relent de fièvre.

- Amano ménagez-vous, le poison n'est de base pas mortel, mais au cœur et avec les blessures que vous avez eu...
- A... Ki... Ra.... fermez-....la...

Ses iris jaunes étaient accusateurs et pourtant au fond de lui il savait qu'il ferait mieux de lui demander de l'aide. Loin de déconcerter son protecteur, ces mots terminèrent de le motiver à le soigner de ce poison.

- Tenez encore une journée, il me faut un peu de temps pour terminer le décoction.

Les yeux bleu nuit d'Akira posé sur lui, Amano rendit les armes et arrêta de se battre et de vouloir l'éloigner de lui.

- Je t'en prie...

Il brisa la barrière qu'il avait lui-même imposé entre eux et l'une de ses mains attrapa le poignet du brun avant que celui-ci ne se lève.

- Je ne compte... pas mourir. Il me reste... beaucoup trop de chose... à... à faire.

Sa main à la fin de ses mots se desserra complètement. Akira jeta un dernier regard sur le corps du shinobi de Suna et s’affaira hors de la tente, sortant des sacs que son cheval transportait toujours de quoi concocter un antidote suffisamment puissant pour éradiquer le poison.

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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Les souvenirs d'un grain de sable (solo) Les souvenirs d'un grain de sable (solo) EmptyJeu 19 Oct 2017 - 16:27

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Durant sa chute, ce ne fut pas son maître qui le réceptionna mais un bras de sable sortant du sol. Son souffle fut coupé, la chute ayant été arrêtée net. En regardant un peu plus bas, il ne vit personne, pas même son professeur. Pourtant, le sable le ramena les pieds sur le sol. Seul devant le plus haut pic du mont Kaze, Amano hésita, les mains tremblantes. Que devait-il faire ? Fuir et trouver une vie plus facile près des siens, ou recommencer jusqu'à réussir cette épreuve ?
Sa mains, celle qui ne l'avait pas retenue, il la cala dans son dos puis releva ses iris dorés vers le sommet. Le poing fermé, le blond prit une grand inspiration et se remit à l'ouvrage. Il eu beaucoup de mal à ne se hisser que d'une main, mais en lui ayant laissé le temps de se reposer et de se détendre, il finit par en recouvrer le plein usage et reprit de plus belle son ascension.
Au sommet l'attendait le vieil homme le sourire aux lèvres.

- Tu es persévérant gamin. J'aime ça. On saute ?

Les yeux écarquillés il vit le vieux sauter du haut du pic, un léger tapis de sable sous lui. Enjoué, il fit de même et le vieux maître lui matérialisa un tapis de sable semblable au sien. A deux mètres de rencontrer la terre ferme ils furent soulevé par ce même sable qui les déposa ensuite en toute sécurité sur le plancher des chameaux.

- Maître, je veux devenir encore plus fort. Je veux savoir maîtriser mon sable aussi bien que vous.
- Patience gamin. Si tu vas trop vite, tu rencontreras la mort sur ton chemin.
- Oui maître.
- On va passer à la maîtrise du Ninjutsu, maintenant que ton corps est sculpter et que tu sais quoi faire pour t'améliorer. N'oublie pas la course dans le désert de temps en temps.

Un regard attentif plus tard, et l'entraînement reprit. Cette fois les mains d'Amano ne furent plus abîmées, ce fut son corps qui subit l'acharnement de l'entraînement. Des langues de sable, des entraves, des pics, des murs, des tempêtes. Tout été bon pour lui faire aimer ou haïr ce désert qui l'a vue naître.
Mais le vieil homme le sentait. Plus il poussait à bout ce gamin, plus il en redemandait pour aller toujours plus loin, plus il le battait avec son don, plus il aimait ce dernier. Ce gamin serait de la trempe des meilleurs Kawaguchi plus tard si Shukaku le voulait.

Un coup de trop et la grande guerre qui approchait.

Encore une fois du sang, encore une fois des larmes, des cris. Cette fois il ne fut pas encore assez puissant. Cette fois il vit sa sœur perdre la vue, un frisson glacial parcourant son dos. Il n'avait pas su la sauver, trop faible. Il n'avait rien pu faire, il l'avait juste vue revenir en sang, vivante mais en sang. Un homme la sauva, du même âge qu'eux à peu de chose près. Un brun aux yeux couleur de la nuit. Il n'oubliera jamais cette couleur et cette expression de douleur sur son visage.
Il n'oubliera jamais non plus le prénom du sauveur de sa sœur.


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- Akira !

Il était seul dans la tente et son cœur lui était plus que jamais douloureux. Ca ne faisait que quelques heures que le sommeil l'avait rattrapé et le brun n'avait pas finit l'antidote. Poussant les draps sans entendre le moindre son à l'extérieur, sans se préoccuper de repasser sur ses épaules sa chemise, il sortit de la tente en titubant.
Le soleil l'éblouit mais sa chaleur le détendait. Le sable sous ses pieds lui brûlait la peau mais l’apaisait.

- Akira...

Un murmure alors qu'il le voyait penché au dessus du point d'eau. Le brun ne l'avait pas entendu et sursauta lorsque la main ferme mais froide du Kawaguchi se posa sur son épaule. Il ne fit qu'un tour et planta ses yeux dans les siens.

- Hey... bien dormit princesse ?

Une voix à la fois douce et inquiète, il passa un bras autour de lui pour le soutenir peu avant de sentir les jambes de ce dernier trembler.

- Pourquoi t'es-tu levé Amano ?
- Tu... Je... me sentais mieux et je voulais voir le soleil...
- Tu mens toujours aussi mal...

Un sourire triste et amer se peignit sur le visage du bienfaiteur du fils du sable. Le forçant à s'asseoir sans bouger d'où ils se trouvaient, Akira regarda la tente juste en face d'eux.

- Quel genre de rêve fais-tu ?
- De quoi je me mêle ?
- Je m'inquiète pour mon patient... c'est naturel non ?

Arquant un sourcil, Amano sourit puis rit doucement, ramenant une main contre son cœur en appuyant fortement. Une quinte de toux le saisit. Lorsqu'il se calma, son compagnon du moment le força à s'allonger sur ses jambes.

- Comme ça je suis sûr que tu resteras tranquille.

Le bleu profond qui lui faisait face lui interdit toute protestation. Faire confiance. Ca ne lui était plus arrivé depuis trop longtemps de se sentir réellement en sécurité aux côtés d'une personne. Le seul être en ce monde qui lui avait apporté de la sérénité était son maître dont il n'avait plus aucune nouvelle depuis trop longtemps.
De l'eau bougea sous les ordres d'Akira, apportant le bol où il préparait le remède. La fièvre d'Amano était montée, il l'avait sentit et pourtant ne lui montrait pas son inquiétude. De temps en temps il dégageait les mèches de cheveux trempées du front du blond qui n'avait de cesse de l'observer sans dire le moindre mot.
Lorsque le cadet des deux observa le premier signe de fatigue de l'autre, il leva sa main du sable et attrapa pour la seconde fois de la journée, son poignet.

- Arrête toi... si tu es incapable de penser à toi... comment penses-tu pouvoir sauver les autres ?

Le brun détourna son regard de ce qu'il préparait et se noya dans l'océan doré qu'il protégeait plus que tout depuis si longtemps à son insu.

- Tais-toi... je t'en supplie tais-toi...
- Akira ?
- Arrête... tu ne comprends pas, tu ne remarque rien... comme toujours.
- Qu'est-ce...

Une main sur sa bouche pour lui intimer le silence et il termina l'antidote.

- Bois-ça. Tu risque de souffrir un peu. Je ne bouge pas. Et ne rajoute rien.

Fronçant les sourcils, Amano s'exécuta étrangement et but la solution. Cinq petites minutes à peine après avoir avalé l'antidote, il eu l'impression qu'on lui transperçait le cœur avec des centaines d'aiguilles. Un cri sortit d'entre ses lèvres. Incapable de le retenir, un autre s'en suivit et il commença à se tordre de douleur.
Akira se souvenait de ce qu'il avait ressentit alors qu'il n'avait été atteint lui que de l'estomac. Le cœur, ça devait être insoutenable.
Relevant le corps du blond contre lui, il vint l'enserrer fermement, l'empêchant de battre l'air de ses bras et ainsi de le fatiguer.
Le Soleil tapait fort, trop fort.

La scène dura une bonne demi-heure durant lesquels le Kawaguchi ne sut réprimer la douleur qui fusait dans son corps. Seuls les bras protecteurs d'Akira lui permettait de ne pas sombrer dans l'inconscience. Pourquoi se battait-il ? Pour qui ? Qu'avait-il à protéger ?
Une larme glissa de son œil droit jusqu'à son cou et son visage se tourna, ses convulsions se calmèrent. Frissonnant et bien qu'emprisonner légèrement, le blond releva doucement ses mains pour saisir les avant-bras du ninja médecin.

- Ca va maintenant...

Mentit-il pour se défaire de cette étreinte qui le dérangeait pour une raison qu'il ne comprenait pas encore. Jadis déjà, sa présence le changeait. Il voulait lui montrer qu'il était fort, qu'il n'avait pas besoin d'être protégé qu'il était celui qui le défendrait.
Mais les bras restèrent autour de lui et il sentit le front d'Akira tomber contre sa nuque. En prêtant l'oreille, il entendit des sanglots muets.
Sans forcer, sans bouger, le fils du désert laissa même ses mains sur les avant-bras de son sauveur. Il avait froid malgré la lourdeur ambiante. Il était épuisé mais vivant et hors de danger et ça grâce à lui. Pourtant, quelque chose clochait. Pourquoi pleurait-il ? Que se passait-il ?

- Akira... explique-moi... montre moi ce que je ne vois pas selon toi...
- Alors jure moi de ne pas m'en vouloir et de ne pas chercher à me tuer quoi que je fasse.

Étonné, et toujours sans bouger, Amano murmura :

- Je te le jure.

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Message(#) Sujet: Re: Les souvenirs d'un grain de sable (solo) Les souvenirs d'un grain de sable (solo) EmptyVen 20 Oct 2017 - 0:55

Son cœur se calmait à peine de tout ce qu'il venait de subir. Ce n'était pas tant la douleur qui le troublait en cet instant mais la sensation qu'un piège se refermait sur lui sans qu'il ne puisse y faire quoi que se soit. Amano allait devenir captif d'une manière qui lui plairait probablement autant qu'elle lui déplaira. Il allait être à la fois un fardeau et une motivation mais surtout, une faiblesse.
Lentement le visage d'Akira se redressa de sa nuque, laissant place à son souffle chaud contre celle-ci. L'étreinte se desserra tout juste autour du blond qui prit une lente inspiration et la bloqua, comme s'il attendait, anxieux, les mots qu'allait prononcer le médecin. Mais rien ne sortit, et son geste s'était arrêté aussitôt qu'il l'avait commencé. Quoi alors, que voulait-il, à quoi pensait-il ?
Les larmes qu'il croyait taries tombèrent sur son épaule et alors il comprit. La question était maintenant pour le Kawaguchi, accepterait-il ce fait ? Accepterait-il ses sentiments et y répondra-t-il ? Oui il appréciait de lui parler, et s'il avait su qu'il s'agissait de lui, s'il avait pu le reconnaître plus tôt malgré les années, il aurait probablement agit différemment.

- Akira...

Sa voix se voulait réconfortante malgré la fatigue présente. Il ôta ses mains des avant-bras du brun avec lenteur, se dégagea avec douceur de son étreinte même si le geste lui coûta. Se tournant alors pour lui faire face, l'or chercha la nuit et quand leur regard se captèrent, malgré les tourments de l'un et l'épuisement de l'autre, il continua.

- Dis moi les sentiments que tu as a mon égard, sans détour, sans peur.


Il aurait aimé le briser, qu'il le déteste, qu'il veuille le tuer plus que tout. Ca aurait été tellement plus simple. Mais Amano savait, il comprenait par son attitude que la vérité était toute autre et que s'il voulait le protéger, il avait tout intérêt à ce que personne ne le sache et surtout pas sa propre famille. Maintenant, qu'est-ce que lui pensait d'Akira ? Difficile à dire, il ne le connaissait pas aussi bien que lui le connaissait.
Pas un mot ne sortit de la gorge du médecin, comme si une boule d'angoisse l'empêcher toute parole.

Redoublant d'efforts et luttant contre son propre corps qui lui hurlait et l'implorait de se reposer, le blond poussa son aîné contre le sol et se releva d'un geste vif.

- Quand tu sauras quoi dire, retrouve-moi en haut de la dune.

Retenant de justesse une quinte de toux, Amano marcha, un pied après l'autre pour ne pas tomber en avant dès les premiers pas. Et pourtant son corps était lourd, après à peine dix pas il manqua de tomber en avant mais par une parfaite maîtrise de son corps parvint à retrouver l'équilibre. Dans son dos il avait sentit le froissement des tissus et le mouvement du sable. Akira s'était levé, prêt à bondir pour ne pas qu'il s'affale sur le sable.
Un sourire au coin des lèvres, le fils du désert n'avança plus. Il hésita entre le fait d'aller jusqu'à cette dune où il s'écroulerait, ou de lui bondir dessus et de le forcer à le regarder dans les yeux et s'écrouler contre lui par la suite.

Le Kawaguchi fit volt face prenant au dépourvu Akira et ils s'écroulèrent dans le sable. Dans ses deux mains il tenait le visage du brun.

- Répond-moi... arrête de te défiler... Je t'ai promis... que quoi que tu me dise... je ne t'en voudrais pas... Alors... dis moi... et ensuite... laisse-moi me reposer... je t'en prie...

Sa voix ferme au premier abord perdait à la fois en assurance et en force à mesure qu'il terminait ses propos. Ses mains qui tenaient le visage d'Akira le relâchèrent par manque de force mais il ne détourna plus les yeux. Cette peur et cette assurance qu'il avait vue jouer tour à tour dans les yeux doré d'Amano avait terminé de le convaincre de tout lui avouer.

- Il s'avère que je t'aime, pas comme un ami apprécierait un autre ami, pas comme un frère pourrait aimer son autre frère, mais bien comme un homme peut en aimer un autre ou comme un homme peut aimer une femme. Hana le sait depuis toujours...
- Idiot...

Son corps se fit si lourd qu'il posa sa tête contre le torse du médecin et cessa de bouger. Sa respiration se ralentit et rapidement il succomba au besoin de son corps : dormir.
Le mot qu'avait prononcé Amano avant de se reposer contre lui l'avait perdu. Qu'est-ce que ça pouvait bien signifier ? Le savait-il et ne le voulait-il pas ? Ou alors ressentait-il la même chose que lui ? S'il se laissait ainsi aller dans ses bras, est-ce qu'il partageait ses sentiments, ou est-ce qu'il lui faisait juste assez confiance pour ne pas tenter l'irréparable ?
Akira resta ainsi pendant de longues minutes, réfléchissant à la situation dans laquelle il les avait mis maintenant. Relevant une de ses mains, il la passa dans la toison des blés, légère d'abord, puis un peu plus présente, jouant avec ces fils de soie. Bien vite le brun reprit ses esprits et passa le revers de l'une de ses mains contre le front de son protéger. Il avait encore de la fièvre, mais elle lui paru moins virulente.

Passant outre son petit plaisir à le garder contre lui, il utilisa son élément et le transporta jusque sous la tente où de nouveau il le glissa dans les draps. Restant à son chevet pour le reste de la journée, le médecin-chasseur en profita pour vérifier son arbalète. Il lui faudra redemander des carreaux à ce Saibogu, et il faudra qu'il lui demande de revoir la détente, pas assez rapide à son goût.
A son tour néanmoins, il du répondre au besoin de repos de son propre organisme. Il avait déjà veillé trois jours, un de plus il ne le supporterait pas. S'allongeant aux côtés d'Amano en veillant à ne pas le gêner ni le réveiller, il s'endormit paisiblement.

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Ils veillaient tous les deux sur Hana, et bien qu'Amano avait besoin de soin, il demanda à ce médecin de s'occuper de sa sœur, de tenter de lui sauver la vue comme il pouvait, de faire tout ce qui était en son pouvoir pour la sauver. Ses propres blessures guériraient avec le temps, il n'était pas en danger de mort, il y avait plus urgent, les yeux de sa sœur.
A peine quelques heures après Amano fut rappeler sur le champ de bataille. Trop des siens tombaient et il manquait un manieur de sable dans une équipe. Il était le seul disponible. Un dernier regard posé sur sa jumelle, le blond ne sentit pas le regard lourd du toubib sur lui ni le geste qui tenta en vain de le retenir une fois qu'il était partit.
Son équipe était encore trop jeune selon lui. Les guerres n'épargnent personne mais celle-ci, il fallait à tout prix la gagner.

Le Kawaguchi redoublait d'effort, hurlait lors des affrontements, poussait son équipe a aller toujours plus en avant, s'illustra parmi les siens par sa ténacité. Il sauva ses partenaires à plusieurs reprise, permis à d'autres de se reposer un peu pour mieux repartir. Il redonna un peu de combativité aux siens tout en veillant à ses camarades. Alors qu'une flèche le cueillit en plein cœur à première vue, il entendit un cri d'agonie dans son dos.
Dans son sillage, un homme s'était faufilé, laissant à bien meilleur que lui la sœur de celui qui avait attisé sa curiosité.
Son corps lourd tombait comme au ralentit sous les yeux impuissants du brun. Mais il couru à en perdre haleine et réceptionna le corps meurtrit dans ses bras peu avant qu'il ne touche le sol boueux. Il pleuvait ce jour là, mais la guerre continuait et faisait rage tout autour d'eux.
Akira perdit ses esprits et l'eau de la pluie autour d'eau mua en arme meurtrière à mesure qu'il composait ses mudras. Les gouttes changèrent et devinrent flèches, les flèches trouvèrent les yeux et cœurs des ennemis jusqu'à ce qu'une main se relève et ne fasse cesser la folie qui l'animait.

- Hana est... sauve ?

Ce fut la seule chose qu'il parvint à articuler alors qu'il régurgita un peu de sang, manquant de s'étouffer avec. Les jeunes hommes s'échangèrent un regard et le médecin cria après les deux autres membres de l'équipe d'Amano pour qu'ils couvrent leur retraite jusqu'au camp. S'il pouvait parler, il n'était pas touché en plein cœur, peut-être juste au dessus, suffisamment pour pouvoir le soigner. Ils courraient, supportant le blesser comme ils le pouvaient sans trop le chahuter.
Une fois revenu, Akira apporta le blond dans une tente de soin et alors qu'il allait commencer ses soins, une femme l'interrompit. Les yeux à peine ouvert du Kawaguchi se fermèrent pour de bon sous la vue de cette personne.
Lorsqu'il se réveilla, il le trouva à ses côtés, assit sur un tabouret la tête reposant sur un bout du lit dans lequel il se trouvait.

Un sourire se forma sur les lèvres du cadet qui se redressa des draps et posa les pieds au sol. Il entendait encore au loin les combats. Ce n'était donc pas finit et tout ce sang versé...
Il se rappela ce jour la bataille menée contre les Ketsueki, ses blessures qui, malgré l'entraînement rigoureux du vieux maître, il avait pu voir guérir. Bougeant lentement son bras et sa jambe, alors qu'il se levait pour repartir, il reconnu la femme. C'était sa femme, même si, elle était là pour lui annoncer qu'elle ne le serait plus et qu'elle attendait un enfant d'un autre, à ses dires. Mais elle savait au fond, que l'enfant était bien d'Amano.
Leur discussion empêcha le blond de retourner sur le front et permis à Akira de le lui interdire.

- Aide-moi avec les blessés...

Ils échangèrent, il l'aida, il le regarda, il l'admira.
Et maintenant, il se souvenait parfaitement.

.-~*°*~-.-~*°*~-.-~*°*~-.-~*°*~-.-~*°*~-.

La fraîcheur de la nuit le réveilla et une chose somme toute plus banale, la faim. Ouvrant lentement ses yeux, il sentit la présence d'Akira à ses côtés et le sourire qui se forma sur son visage ne tromperait personne à part lui-même.
Non, il ne voulait pas s'attacher à cet homme, il ne voulait pas lui apporter son lot de problème, il méritait probablement bien mieux, comme son ex compagne. Pourtant...

- Merci...

Un murmure provenant droit du cœur avant qu'il ne vienne déposer la couverture sur le corps du médecin. Sortant de leur petite protection contre la fraîcheur nocturne, Amano observa le cheval qui était paisible à côté du point d'eau. Il fouilla dans l'une des sacoches et trouva un peu de viande séché ainsi que des herbes à thé qu'il connaissait parfaitement. Il fit donc chauffer de l'eau et infuser les feuilles puis rentra avec les morceaux de viande et le thé bien chaud.
Son corps semblait avoir déjà reprit pas mal de force, il ne se sentait pas aussi fatigué que plus tôt dans l'après-midi. Déposant le tout dans un coin de la tente, il prit soin de réveiller son compagnon pour qu'il profite de la chaleur du thé avec lui bien qu'il ignorait depuis quand il avait trouvé le sommeil, ils avaient besoin de se nourrir un peu.

- Akira... réveille-toi...

Avec délicatesse, comme s'il avait peur de le briser, il vint le secouer légèrement et sourit lorsqu'il croisa la nuit de ses yeux.

- Tiens, bois le pendant qu'il est encore chaud.

Un murmure, si doux à l'oreille du brun, qu'il avait l'impression de rêver. Pourtant il s'assit et saisit la tasse chaude qui lui fit le plus grand bien.

- Merci de m'avoir sauvé une fois encore... Ca va devenir une habitude chez toi.
- C'est mon job...

Fut la seule excuse qu'il trouva et qui tira un franc sourire aux lèvres d'Amano.

- Que ton job ?
- Arrête...

Il ne souriait pas, non, il avait peur de sa réaction qu'il agisse différemment, qu'il l'éloigne de lui, qu'il refuse de le voir désormais. Sa vie en serait brisée. Mais, Amano dans ses rêves de passé revenu avait comprit.

- Je ne suis pas une faible femme qu'on doit à tout prix protéger Akira. Je n'aime pas que les autres connaisse ceux que j'aime pour leur propre sécurité. Je ne te jurerais pas fidélité non plus mais je te repousserais jamais.


Sa franchise fit avaler une gorgée de thé à Akira de travers. Il toussa et écarquilla les yeux. Une nouvelle fois, aucun son ne voulu sortir d'entre ses lèvres et sous l'approche du blond, il se trouva idiot, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Ca devait être un rêve, quelqu'un devait se jouer de lui mais qu'importe.
Lâchant la tasse à moitié pleine sur le sol, il saisit le menton du Kawaguchi de son pouce et index et apposa ses lèvres contre les siennes. Jamais il n'aurait pu mieux rêver que cet instant si simple et pourtant tellement désiré.

Cette nuit, il ne prit rien d'autre à Amano que ce baiser mais chercha son contact pour se reposer, l'entourant de ses bras comme s'il avait peur qu'à son réveil il se soit envoler et qu'il ne le retrouve plus jamais.

Mais à son réveil, il était toujours là.

- Akira dis moi... depuis combien de temps ?
- Je te connais depuis longtemps, depuis bien avant que je ne sauve la vue de ta sœur sur le front. J'ai étudié auprès de ton clan, j'étais là pour protéger ta sœur sur ordre de ma famille et demande de la tienne.
- Quand j'y pense, je ne connais pas ton clan...
- Et tu ne le connaîtras probablement jamais. Tu ne veux pas dévoiler tes sentiments pour protéger, je ne veux pas dévoiler mon nom pour protéger.
- Comme tu veux.

Se passant la main dans les cheveux, Akira en profita pour le saisir par la nuque et lui voler un baiser. Tout en se laissant faire, lorsque les doigts du médecin quittèrent leur place en effleurant sa peau un long frisson plus qu'agréable le saisit et une pointe de rose s'installa sur ses joues.

- Tu as encore de la fièvre ?

L'innocence réelle de la question qu'il lui posa lui tira un rire.

- Je ne crois pas non.

Repassant sa chemise sans laisser le loisir à Akira de comprendre ce qui venait de se produire, Amano le tira par le poignet à l'extérieur et inspira profondément.

- On retourne à Suna ?
- J'aimerais te montrer un lieu avant... si tu me le permet.
- Bien sûr.
- Bien. Chisa !

Appela le brun. Le cheval s'approcha des deux hommes et patienta. Ils montèrent de la même manière que lorsqu'Akira était le seul à avoir l'esprit éveiller, sauf qu'Amano profita pleinement de la course.
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Message(#) Sujet: Re: Les souvenirs d'un grain de sable (solo) Les souvenirs d'un grain de sable (solo) EmptyDim 22 Oct 2017 - 17:39


Il ne se tenait pas vraiment, et son dos ne reposait pas contre le torse d'Akira, se serait tellement dommage si quelqu'un les voyait trop proche. Au fond de lui, Amano savait pertinemment que cette situation le conduirait à prendre des risques qu'il n'aurait probablement jamais pris si ce brun ne s'était pas entiché de lui et ne lui avait pas avoué aussi fragilement. C'était un peu comme s'il s'y sentait obligé, et surtout parce qu'il le voulait sans se l'avouer pour l'heure.
Le chemin à dos de cheval lui paru long, et ne rien faire de ses bras et jambes était une chose qu'il avait apprit à haïr. Courir à même le sable brûlant, garder un bon rythme, à la limite de faire suffoquer ses poumons sans prendre le risque de tomber était là tout ce qu'il souhaitait en cet instant.
Ses yeux scrutèrent les alentours puis quelque chose les bouscula. Un mur s'était dressé devant eux et la monture se cabra laissant chuter les deux hommes avant de s'enfuir. Amano n'avait pas pu prévenir la chute, mais il amortit l'atterrissage. Une main contre le sable, l'autre autour de la taille d'Akira, il lui avait permis de ne pas se cogner contre ce rocher qui n'était pas là lorsque leur étalon été passé.

Sans perdre une seconde il se redressa, en ayant au préalable relâché le médecin qui se posta dos à lui. Les sens en alerte, Amano souffla et leva son sable autour d'eux.

- Qu'est-ce que vous voulez à la fin ?

Sa voix, trop froide, glaça son compagnon. Une flèche fusa vers les deux ninja mais la main d'Amano se leva et l'arrêta, non sans qu'une goutte de son sang abreuve le désert. Un rire tonna, à la fois lointain et proche.

- Amano un g...

Sans pouvoir finir sa phrase, il avait apposé ses mains sur les oreilles du blond et fut incapable de bouger pendant plus d'une seconde. En fermant ses yeux dorés, le Kawaguchi se dégagea et n'entendit plus le rire pas plus qu'il ne sentait de présence autour de lui. Ce qui l'inquiéta néanmoins fut de voir de l'eau se former devant Akira, prêt à frapper.
Esquivant la première attaque lancée un peu au hasard, les autres parvinrent à le toucher sans réellement le blesser. Il était médecin avant d'être combattant. Mais pourquoi l'attaquait-il, que voulait-il lui dire avant de ne plus bouger ?

- Akira reprend-toi !

S'approchant tout en supportant les sphères d'eaux, il finit par ployer les genoux de fatigue. Alors qu'il allait pour prendre une longue inspiration, une sphère d'eau se forma sur toute sa tête, l'empêchant de respirer. A vouloir s'en défaire, il ressentit une pression, comme s'il nageait vers le fond d'un océan. Se relevant à grand peine, il lui restait encore quelques mètres à faire pour l'approcher, mais il le repoussait toujours de sphère d'eau.
Faisant face à son impuissance, son cerveau tourna à vive allure puis il prit une décision et effectua quelques mudra, laissant son sable muer en fouet. Dans ses mains, il le fit claquer vers le brun et entailla l'un de ses bras, mais sans succès, l'eau était toujours présente.
La pression plus forte le fit retomber à genou sur le sable. Ses entraînements avaient-ils été si insignifiants, toutes ses années de dur labeur pour mourir des mains d'un homme qui le regrettera toute sa vie ? Ne pouvait-il pas le protéger de cette erreur ?
Ses bras et jambes étaient rougies par les coups reçus qui, bien que faibles, en grand nombre devenaient vite douloureux.
Cette fois tant pi, il fallait vraiment le blesser pour l'arrêter. S'il se battait contre lui, soit il était manipulé par un marionnettiste, soit il était tombé sous un genjutsu.
Le rire, les mains, et un sourire passa sur son visage malgré sa souffrance.
Tirant de sa sacoche un kunai, alors qu'il commençait à voir trouble par le manque d'oxygène, il prit le temps de viser la cuisse et lança le plus fort possible son arme qui se ficha dans sa cible en lui tirant un cri.

La sphère d'eau se désagrégea et tout en recrachant de l'eau, il toussait et respirait avec difficulté. A genoux au sol, c'était un miracle que ses bras supportent encore son poids. Sa gorge le brûlait mais il était vivant et son camarade aussi. Forçant un peu son corps à lui obéir, Amano se redressa en essuyant son visage du revers de l'une de ses mains puis observant Akira au sol qui venait de se retirer l'arme blanche de la jambe.

- Ca va aller ?

Demanda le blond avec douceur et faiblesse. Les yeux de nuit se tournèrent sur lui, inquiet.

- C'est à moi de te demander ça. Tu as... faillit mourir noyé par ma faute...
- Et ? Je suis vivant, toi aussi...
- Comment peux-tu prendre les choses autant à la légère... on ne sait même pas s'ils sont partit, s'ils reviendront, qui ils sont...
- Tu dois avoir ton idée non ?

Le regard qui se baissa suite à cette affirmation lui tissa un sourire distrait. Se relevant malgré la fatigue violente de son corps du au manque d'oxygénation des tissus musculaires, le Kawaguchi s'approcha de son ami et lui tendit la main.

- On ne va pas rester là. On a plus le cheval, plus de nourriture et plus d'eau. L'eau reste notre priorité. Et le désert je le connais.

Etait-ce un relent de fierté ou de l'amertume, toujours est-il que la main d'Akira claqua celle qu'Amano lui avait offert. La surprise dans les yeux dorés se lu puis une pointe d'agacement et enfin, de la colère. La main qu'il avait tendue saisit le col de la veste du chasseur et il le souleva légèrement de sorte à l'obliger de se tenir en équilibre sur la pointe des pieds dans le sable.

- Je sais pas ce qui te passe par la tête, si t'es trop fier ou trop con pour saisir de l'aide quand on te la donne, mais joue pas à ça avec moi. Ouai, t'a faillit m'tuer, et après ? T'étais sous l'emprise d'un jutsu, que pouvais-tu faire d'autre ?
- Je...
- Non ferme la... Ecoute moi comme je t'ai déjà écouté. Je veux pas ta pitié, je veux pas de ta faiblesse.

Relâchant doucement le col d'Akira, le fils du sable resta à ces quelques centimètres de lui, défiant son regard.

- Tu as avoué ce que tu ressentais pour moi, ok. C'est pas une raison pour croire que je vais tout passer, que je ne vais pas m'inquiéter à ton égard parce que tu VEUX me protéger. Je suis pas une demoiselle en détresse tu pige ? Bordel mais regarde toi ! Regarde moi ! Regarde nous...

Sa voix se noua sur le dernier mot avant qu'il ne reprenne les yeux brillants sans pour autant qu'une larme ne puisse naître.

- Akira... je suis dans une situation que je hais par dessus tout... mais aussi dans une qui me donne une raison supplémentaire de me battre chaque jour alors ça...

Amano releva doucement la main qu'il lui avait tendu paume vers le ciel.

- Ne me le refais plus jamais sinon je trouverais un moyen de mettre fin à ma peur.

Comprenant où voulait en venir son Soleil, le médecin détourna vivement les yeux et le visage puis inspira et expira lentement.

- Je ne compte pas mourir avant de t'avoir vue aimer Amano...

Lui murmura Akira en penchant son visage de sorte à lui glisser dans l'oreille. Un brise s'engouffra entre eux et alors que le fils du sable était en mesure de l'envoyer au loin, alors qu'il aurait voulu le faire le détester, il releva sa main droite et la posa sur les omoplates du médecin.
Le serrant contre lui, son autre main se dressa et le sable suivit, ralentissant les projectiles de pierres qui tombèrent à un mètre d'eux.
De l'autre côté, un mur d'eau avait fait la même chose et à son tour une main tenait Amano au niveau de ses omoplates, le serrant un peu contre lui.

- Ce sont le reste de la troupe que j'ai tué en te libérant. A la base ma mission devait être de les trouver, pas de me battre contre eux.
- Un moyen d'appeler de l'aide ?
- Tout était avec Chisa...
- Ce que tu peux être distrait Akira... Couvre-moi.

Surpris de la demande, il se ressaisit bien vite sur un :

- A tes ordres princesse !

Et le combat débuta. Le corps épuisé du Kawaguchi ne réagissait pas à son rythme mais il se souvenait avoir déjà vécu cette situation aux côtés du brun.

.-~*°*~-.-~*°*~-.-~*°*~-.-~*°*~-.-~*°*~-.

Ils étaient partis s'entraîner tous les trois. Le souvenir était pourtant récent mais lui avait choisit de tout oublier pour se consacrer sur le futur et ce qu'il devait faire. Le passé à quoi bon s'enticher avec, on ne peut changer ce qui a été fait, il faut juste vivre avec.
Il se rappela cette fois où c'était Akira qui lui avait tendu la main pour l'aider à le relever et où il l'avait repoussé, puis une attaque surprise de la part de sa sœur pour poursuivre l'entraînement. Elle aussi avait usé d'un genjutsu, Akira fut celui qui réveilla Amano cette fois là.
Mais la suite fut plus simple, moins dangereuse pour leurs vies puisqu'Hana n'avait pas encore pour idée de les tuer. Mais à la fin, Akira partit, loin, longtemps, jusqu'à aujourd'hui. Et Amano s'éloigna aussi après aidé Suna à naître.

.-~*°*~-.-~*°*~-.-~*°*~-.-~*°*~-.-~*°*~-.

Cette fois, c'était à lui de le sauver. Le Kawaguchi avait une revanche a prendre sur son passé. Ses gestes furent bien plus fluide désormais, et le doute s'était envolé. Il avait fait la paix avec lui-même et s'autorisa même un sourire bienveillant lorsqu'il tournait les yeux sur le chasseur armé de son arbalète. Les traits fusaient autour de lui, interceptant une attaque, ralentissant les gestes des uns, forçant les autres à reculer tandis que l'arme humaine battait les corps.
Avant que son poing ne fracasse la dernière mâchoire, le flash de la fin de leur entraînement lui revint. Il avait été prit par Hana le couteau sous la gorge alors qu'Akira allait pour « tuer » le dernier clone.

Amano virevolta et bondit vers le brun laissant son sang abreuver le désert de Kaze une fois encore. Seul un léger rictus douloureux laissa comprendre qu'il venait d'être blessé, mais son visage accolé à celui du médecin ne permis pas à ce dernier de le voir.

Une colère qu'il ne se connaissait pas envahi son cœur et son esprit s'y laissa prendre. Doucement il écarta Akira de lui et attrapa la tête de celui qui, quelques mètres plus loin, avait tenté de tuer celui qu'il voulait défendre pour l'heure. Le sang jaillit du nez de la victime et sa tête termina méconnaissable. Quand au dernier survivant de la bande qui les avait attaqué, ayant vue mourir un à un ses compagnons et Amano l'épargner comme s'il savait ce qui allait se passer, avait fuit aussi vite que possible. Pas assez pour une soif de colère et de sang.
Quand le carnage fut terminé, le sang coulant le long de la joue du blond et du bout de ses doigts le fit réaliser. Sortant de sa léthargie assassine, il se redressa et regarda derrière lui l'ombre du chasseur qui titubait vers lui. En restait-il un ? Quelqu'un avait-il blessé Akira ?
Alors qu'il voulu courir vers lui ses jambes tremblèrent et il tomba à genou. Fichu limite corporelle. Doucement pourtant il arrivait vers lui le couvrant du bleu de ses yeux et vint l'enserrer dans ses bras posant le front de son cadet contre son buste.

- C'est finit...

Les yeux grands ouverts Amano ne bougea plus pendant de longue seconde alors que le soleil les assommait. Il leur fallait de l'ombre et de l'eau.

- Ne restons pas là... le désert les accueillera...

Sans tonalité, distante, son corps se leva comme on lèverait un pantin de bois et il prit la direction d'un petit oasis à deux bonnes heures de marche rapide, soit un peu plus de trois heures au rythme où ils avançaient. Pendant tout ce temps aucun mot ne fut échangé entre les deux hommes et la blessure au bras du Kawaguchi avait eu le temps de sécher. Quand bien même il avait mal il avançait, comme toujours. Il voulait le savoir en sécurité, pour une fois, il voulait pouvoir veiller sur lui et que ça ne soit pas l'inverse. Une larme glissa sur sa joue salie de poussière de sable et de sang.

Une fois arrivé à destination, sans rencontrer le moindre problème a part la chaleur du soleil et le vent violent qui commençait à se lever, Amano se pencha au dessus de l'eau et observa son visage. La vue ne lui plu guère mais il ne pipa toujours mot. Ce fut Akira qui troubla le silence.

- Tu te souviens de notre entraînement avec ta sœur ? On avait du arrêter car elle t'avait fait prisonnier et que je m'étais rendu pour épargner ta vie.

Le blond ne lui répondit pas mais ferma les yeux et écouta. Bien sûr qu'il se rappelait, c'était pour ça qu'il avait pu le sauver.

- On aurait juré qu'il s'agissait de la même situation, sauf que cette fois, c'est toi qui m'a sauvé la vie...

Le brun s'approcha du manieur de sable et vint s'asseoir contre lui, passant ses jambes de chaque côté et ses bras autour de ses épaules.

- Merci, mais ne meurs pas pour moi s'il te plaît...
- Je ne pouvais pas me résoudre à te perdre... Je ne voulais pas revoir cette scène et la voir se terminer en étant impuissant, je voulais défier le passé, le surmonter. Tu as toujours été là pour moi, j'aimerais pouvoir payer ma dette.
- Ne la paye pas de ta vie. Elle m'est égoïstement trop précieuse.

Un sourire détendit les traits d'Amano qui se laissa porter dans les bras qui se voulurent protecteur d'Akira. Ce dernier se servit de son affinité pour nettoyer leur corps et vêtements pendant qu'il faisait encore grand soleil. Le fils du désert dormais déjà dans ses bras. Il avait été au bout de lui-même, il en était conscient et pourtant, il préférait voir ces yeux dorés ouverts et en colère que clos et épuisés.
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Message(#) Sujet: Re: Les souvenirs d'un grain de sable (solo) Les souvenirs d'un grain de sable (solo) EmptyMer 25 Oct 2017 - 21:07

.-~*°*~-.-~*°*~-.-~*°*~-.-~*°*~-.-~*°*~-.

 « Ta vie m'est égoïstement trop précieuse. » C'était ces mêmes mots. Après ce moment où il se stoppa après le cri d'Hana, regardant avec des yeux ronds la scène. Il avait eu peur ce jour là qu'Hana passe à l'acte, qu'elle n'égorge son propre frère sous ses yeux impuissants. Une chance, elle n'avait pas encore perdu fois en l'humanité.
Amano le regardait, le suppliant de poursuivre son geste, qu'importe sa propre vie. Mais les larmes qu'il vit naître ce jour dans les yeux bleu le transpercèrent.

- Je ne peux pas... Amano je ne peux pas te sacrifier...
- Pour le bien du pays, pour le bien d'une mission, un sacrifice, s'il permet de sauver un pays entier, aussi douloureux soit-il, est parfois nécessaire.
- Je ne peux pas...

Ses mains s'étaient abaissées lentement et le médecin avait demandé grâce à Hana qui stoppa net l'entraînement. Amano relâché s'éloigna de la scène et se posa contre un des rochers du coin en se massant le cou. Ils étaient au Mont Kaze, dans une des nombreuses grottes qu'ils avaient trouvés.
Discrètement Akira le rejoignit.

- Pourquoi tu n'as pas pu...
- Tu l'aurais fais toi ?
- Sans hésiter.

La voix glacial du fils du sable saisit le brun qui releva ses mains sur ses propres bras.

- Pourquoi ?
- Je ne peux pas me résoudre à te voir mourir sous mes yeux si une chance m'est donné de te protéger.
- C'est idiot...
- C'est... a ça que... servent les amis non ?
- Les amis ? Tu es l'ami de ma sœur... nous on est... des compagnons d'arme depuis la grande guerre... d'ailleurs, encore cette fois là...
- Amano.

Les yeux d'or se figèrent sur celui qui les interpellait. Il cachait quelque chose et quelque chose de lourd enfoui au plus profond de son cœur, il n'était pas comme ça d'ordinaire.
Se poussant du rocher il vint s'approcher d'Akira qui recula jusqu'à toucher un mur et être obligé à lui faire face. Le blond plaça une main à côté de son visage et chercha à capter son regard avant de parler de manière douce.

- Maintenant que tu es obligé de me confronter, dis moi.
- Je ne peux pas te laisser mourir Amano... tu es quelqu'un de précieux à mes yeux... je ne peux te laisser mourir. Ta vie m'est égoïstement trop précieuse.
- Trop précieuse ?
- Ce qu'il veut dire ptit frère, c'est qu'il t'a...
- HANA !

La voix forte et sèche d'Akira fit rire la jeune femme qui replaça ses cheveux derrière ses épaules.

.-~*°*~-.-~*°*~-.-~*°*~-.-~*°*~-.-~*°*~-.


Ils étaient allongés dans le sable et les bras du chasseur-médecin l'entouraient toujours. Tout en se retournant en cherchant à ne pas le réveiller, le Kawaguchi sourit. Si seulement il avait écouté un peu plus les sentiments qu'il lui criait ce jour là, il serait peut-être différent aujourd'hui.
Sa voix flotta dans un murmure.

- Si tu m'aime réellement Akira, fait en sorte de ne jamais mourir.

Relevant une main entre eux, il vint effleurer du bout des doigts les cheveux, la joue puis les lèvres de celui qui damnerait son âme pour le sauver. Ce dernier geste éveilla l'endormi qui reçu un sourire pour toute réponse à l'interrogation qui se lisait dans son visage.
Se dégageant lentement de l'étreinte chaleureuse d'Akira, Amano se leva et s'étira. Il observa son bras et remarqua les soins qui lui furent apporté. Un soupir las quitta ses lèvres puis il leva les yeux vers la lune.

- Où voulais-tu nous emmener au fait ?
- A un petit paradis que j'ai trouvé au cours de mes voyages à travers le pays. Tu n'es pas le seul à connaître le désert.
- Je me doute, mais à le ressentir comme je le ressens, je pense pouvoir dire que si.

Un frisson du à la fraîcheur de la nuit saisit le blond qui se vit réchauffer par la même étreinte que précédemment, sauf qu'ils étaient tout deux debout. Voulant protester et s'éloigner, il réalisa combien il se sentait tranquille ainsi et n'osa pas bouger. Qui pouvait les voir après tout ? Le désert était assez vaste pour réduire les chances de rencontrer du monde maintenant. La nuit, personne ne voyageait, sauf des tueurs peut-être ou des envoyés en mission, officielle ou non.

- On devra chercher à manger demain, sans quoi je ne donne pas cher de nous.
- Et si tu arrêtais de penser à plus tard pour simplement savourer le moment présent.
- Savourer le...

Arrêté dans sa discussion par un retournement vif et un baiser, les yeux dorés s'ouvrirent en grand. Il ne le poussait pas, il ne le brusquait pas, il ne lui demandait pas plus et respectait les limites qu'il lui donnait. Oui mais jusqu'à quand cela durerait-il ? Il n'était pas exclu qu'un jour son envie dépasse sa raison et qu'il ne tente même de le violer.
Ne voulant pas s'imaginer le pire, Amano rompu le baiser rapidement et déposa ses lèvres sur le front de celui-ci. Il le protégerait, éternellement s'il le pouvait, il venait de sceller sa volonté par son action.
Au fond de lui, l'enfant du sable espérait que celui à qui il venait de donner un peu de lui ne connaisse pas ce langage pour ne rien avoir à regretter plus tard et pourtant en même temps, il voulait qu'il comprenne. Si Akira pouvait seulement se rendre compte à quel point il était difficile au fils Kawaguchi de divulguer ses sentiments, alors il saurait le déchiffrer et être heureux à ses côtés le temps que durera leur relation.

Le brun avait clos ses yeux lorsque son visage avait été légèrement baissé pour accueillir le baiser sur le front. Pour toute réponse, il pencha un peu plus sa tête et déposa ses lèvres dans le cou d'Amano. Sous son attention, ce dernier frissonna puis recula.

- Ne me fais pas perdre la tête alors que n'importe qui peut nous surprendre.
- Aurais-tu honte qu'on te vois dans les bras d'un homme princesse ?
- Peux-tu...

Alors qu'il feignait d'être agacé, un sourire trop honnête illumina son visage et un rire léger le prit. Secouant lentement sa tête il reprit.

- Peux-tu arrêter de m'appeler princesse ?
- Tu n'aime pas ?
- C'est... embarrassant.

Sur son hésitation ses yeux passèrent du coin supérieur gauche au bas puis revinrent sur Akira alors que sa main droite vint saisir son bras gauche au niveau du coude. A cette demande le chasseur répondit amusé :

- Non.
- Akira ?!

La bouche d'Amano resta entrouverte quelques secondes puis il vint se serrer contre lui de nouveau.

- Je n'ai pas honte... Je n'aurais jamais honte de toutes mes actions. Mais comprend moi, je ne suis pas sans risque.
- Qu’insinues-tu ?
- Que si on peut nous voir, tu peux souffrir et ça...

L'or croisa la nuit et la pureté des sentiments qui animaient le Soleil du médecin effondra le mur de doutes qui commençait à monter en lui. En une fraction de seconde il avait su, en un regard à cet instant, il comprenait cet homme qu'il voulait chérir plus que tout. Akira sourit et s'éloigna un peu, lui posant sa veste sur les bras.

- N'attrape pas froid, et pense à te reposer.
- Oui docteur...

Allumant un petit feu autour duquel ils se posèrent, Amano rêva éveillé en observant les étoiles et en gardant un œil sur son protecteur. Cette fois il pourrait le veiller un peu, être celui qui le protège si jamais il se passait quelque chose.


Un bruissement dans le sable. Sa main saisit l'arme fichée dans son bras et la tira sèchement. Il n'avait pas crié, il avait fait un geste vif mais silencieux. Il s'agissait de ne pas le réveiller. Laissant tomber la veste sur le sol, le fils du sable sauta en direction supposée de son assaillant. Il trouva le sable pour seul ennemi. Mais combien étaient-ils à leur trousse ? Est-ce un stratagème de sa sœur ? Oserait-elle aller aussi loin contre lui ?
Un deuxième kunai le cueillit dans l'épaule. Serrant les dents, le Kawaguchi se retourna et fut soulagé. Il dormait. Prenant une inspiration et scrutant la nuit sombre, Amano entendit et vit le mouvement devant lui. S'abaissant pour esquiver le coup de pieds, il bougea autour de son adversaire et le sang coula dans le sable.
Cette fois l'arrière de son genou réceptionna l'arme de jet. Manquant un cri de douleur en se mordant la langue pour le réprimer, le blond arracha de sa chair le shuriken. Bon sang, ne pouvait-il juste pas être heureux ? Sa famille le haïssait-il à ce point pour penser différemment qu'à chaque mission qu'il effectuait des mercenaires le prenaient en grippe ?
Le temps sa pensée son second genou, au même endroit, fut touché. Retirant l'arme il tomba au sol comme si on lui avait sectionné les tendons. Mais ils sentaient tout. Passant le bout de sa langue sur l'un des shuriken, rapidement il n'eut plus de sensation. Un paralysant et puissant de surcroît.
Quand bien même il ne les sentait plus, elles étaient là, ses jambes.
Frappant sur ses cuisses, il chercha à bouger, à se lever, jura après lui-même silencieusement. Seul son regard en disait long sur ce qu'il faisait.
Un bruit dans son dos et son regard bifurqua. Akira.

Il donna l'impression de voler, ses jambes lui répondaient comme jamais elles ne lui répondaient en temps normal. Sa main saisit le bras qui craqua sèchement. Mais l'homme ne cria pas, au moment de l'impact la seconde main s'était plaquée contre la bouche, puis la première revint et la nuque fit le même bruit que le bras qui allait pour planter une lame dans le cœur de ce brun qu'il défendait comme une lionne défend sa famille.
Son regard doré luit sous la lune et le carnage se termina dix longues minutes après dans un bain de sang dont le seul le désert aurait souvenir. Sur un dernier effort, Amano leva le sable tout autour d'eux sur les corps et le sang, offrant une tombe éternelle à ces mercenaires.
Las, il se pencha au dessus de l'eau et nettoya son corps. Ses vêtements seraient seuls témoins avec ses blessures de l'échauffourée de cette nuit. Se demandant alors pourquoi les hommes avaient attendu qu'il soit seul éveillé, il s'arrêta en entendant Akira dans son dos. Les armes luisantes à ses côté, la veste sur le sable et le sang coulant de son épaule ne pouvait que trahir son calme apparent. Sans mot dire pourtant, il n'eut qu'une main chaude contre sa blessure qui diffusa un peu de douceur en lui.

- Je n'ai pas mal, laisse le temps au temps. Ne gaspille pas tes forces, on ne sait pas quand nous en aurons encore besoin.
- Amano...

Ce dernier se leva vivement et vint de lui-même apposer ses lèvres sur celles du brun pour lui intimer le silence.

- Allons chercher de quoi nous restaurer, je meurs de faim !

Masquant son inquiétude par un ton enjoué, il saisit son camarade par la main et l'entraîna à sa suite après avoir récupérer sa veste.

Ils trouvèrent sur la route de quoi se faire un petit repas, un serpent et quelques scorpions, puis croisèrent une caravane isolée qui semblait perdu. Pour leurs informations, il demandèrent de quoi manger et une gourde d'eau, chose qu'on leur donna de bonne grâce.
Après deux nouveaux bon jour de marche intensive, ils parvinrent où Akira voulait le mener. Une ruine indiquée nul part et presque absente du paysage tant le sable l'avait recouverte. Mais selon toute vraisemblance, il devait s'agir d'un beau château ou manoir.
Sans dire un mot, Amano passa le bout des doigts sur les pierres encore visibles et s’emplit de l'atmosphère du lieu.

- Où sommes nous ?

Finit-il par demander une bonne dizaine de minutes plus tard à son compagnon qui l'observait, charmé par son attitude curieuse. Le laissant revenir vers lui, il se remémora son propre passé et croisa les bras contre lui, attendant de capter la lueur impatiente de l'or de sa vie. Quand il fut plus sûr d'avoir toute son attention, le médecin commença.

- Tu es là où jadis ma famille a vécu.
- Où vit-elle maintenant ?
- C'est...
- Je crois qu'on a tout notre temps.

Un sourire amer traversa le visage d'Akira qui posa ses yeux sur le sol pendant quelques secondes. Il avait besoin de tout ordonner dans sa tête avant de commencer et surtout, de savoir ce qu'il comptait lui dire et ce qu'il comptait lui cacher. S'asseyant contre une pierre encore debout, il prit encore un moment et après une longue inspiration s'aventura sur son passé.

- Ma famille a vécue ici durant plusieurs génération et il s'est avéré qu'à part un excellent sens de l'observation et une capacité d'apprentissage rapide, chaque génération de comptait qu'un seul homme. D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais vue plus d'un homme sur mon arbre généalogique tenue à jour scrupuleusement.

Prenant une petite pause pour laisser le temps à Amano d'assimiler tout ce qu'il venait de lui dire, ce dernier s'enquit alors de demander.

- Ta lignée s'arrête donc à toi ?
- Je... justement non.
- Je t'écoute.

Lorsque le Kawaguchi le vit trembler, il passa un bras par dessus ses épaules et le rapprocha de lui.

- Je ne suis pas le seul homme de cette branche. J'ai un frère qui a déjà des enfants.
- Et ça pause un soucis on dirait non ?
- Depuis quelques années oui. Il paraîtrait que sa femme est morte lors de son dernier accouchement et que mon frère se serait entiché de ta sœur.
- Où est le problème ?
- Sa façon de voir les choses. N'as-tu pas eu l'impression qu'Hana avait changé ces derniers temps ?
- Vaguement, elle est plus distante et plus exigeante envers ceux de notre clan.
- Justement.
- Vide ton sac. Si tu me le confis pas à moi, à qui vas-tu le faire ?
- Tu as raison.

Akira se décala légèrement pour reposer sa tête sur l'épaule du manieur de sable qui vint le serrer un peu plus contre lui pour lui montrer qu'il était toujours là.

- C'est mon jumeau et nous sommes plus opposés encore qu'Hana et toi l'êtes. Ce que je désire protéger, il désire le détruire, ceux que j'aime, il les déteste. Ca avait été écrit le jour de notre naissance que nous serions aussi opposé que la lune et le soleil. Il est un assassin né...
- Tandis que tu es un médecin. Te ressemble-t-il trait pour trait ?
- Totalement, la seule différence entre nous se situe à notre aine droite.

Doucement il dévoila l'endroit susnommé et sous les yeux attentifs du cadet d'entre eux apparu une cicatrice en forme de croix surmontée d'une autre en arc de cercle. Effleurant la zone qui tira un léger frisson à son compagnon, Amano reposa ses yeux sur son visage.

- Tu as du particulièrement souffrir...
- C'était il y a longtemps, bien avant la grande guerre. Ca n'a pas vraiment d'importance, hormis de pouvoir nous différencier, mais souvent il s'amuse à prendre mon apparence avec cette cicatrice, ne te laisse pas abuser si un jour tu tombe devant lui, ne le laisse pas t'approcher, ne le laisse pas te tuer.
- Il en faut plus pour tuer un Kawaguchi voyons.
- Ne plaisante pas avec ces choses là. Il est bien plus rusé et sournois que tu ne le pense.
- Comment se nomme ton frère ?
- Zeshin.
- Opposés jusque dans le prénom. Ta famille semble particulière... Akira... répond-moi... m'aimes-tu ?

Sous la question subite, le médecin détourna les yeux et rougit avant de bégayer une réponse qui fit sourire Amano.

- Je t'aime comme il m'est probablement interdit de le faire, pour l'honneur de ton clan et ta postérité. Je t'aime comme un homme devrait aimer une femme.
- Chhhht...

Posant son index sur les lèvres du brun, l'enfant du désert vint de lui-même chercher un baiser qu'il se prit à savourer mais surtout, qu'il mémorisa. S'il devait se défendre d'un jumeau en tout point identique, il devait connaître celui qui le voulait en vie par cœur.
Sans savoir encore s'il éprouvait de l'amour pour cet homme là, Amano lui donna son corps et le laissa maître dans leur échange. Seuls ses regards, ses joues rougies, ses soupirs et son corps donnait la mesure de ce qu'il éprouvait pour ces yeux de nuit.
Lui qui mettait toujours un point d'honneur à paraître fort en toutes circonstances, lui qui voulait tous les protéger et ne pas se laisser aller aux sentiments ou au désir venait de mettre les deux pieds dans ce qu'il fuyait désespérément par peur. La peur de perdre et de voir souffrir ceux qu'il aime. Plutôt les voir le haïr que de les voir malheureux par sa faute.

Ils décidèrent de rentrer le lendemain après avoir fait le tour des ruines, jurant de revenir dans quelques temps. Devant les portes de Suna ce fut Amano qui prit parole le premier expliquant qu'il était partit le chercher après ne plus avoir eu de nouvelle depuis qu'il était partit en mission. Il certifia aussi qu'il le logerait chez lui si jamais ils le cherchaient. Les yeux interrogateurs d'Akira ne lui laissèrent pas le loisir de protester pour autant. Amano n'était pas réellement connu dans le village, mais son clan l'était suffisamment et sa prestation avec sa gourde de sable dissipa tout soupçons, outre les senseurs qui ne décelèrent pas une once de mensonge.

Dans les rues de Suna, le blond se tourna subitement vers Akira.

- Tu es mon invité, je te laisserais le double des clés. Ne t'en fais pas j'ai deux chambres. Evite juste de ramener des filles à la maison. J'ai jamais aimé le voyeurisme.

Sur un clin d'oeil, il continua et l'amena à son petit chez lui qu'il lui fit rapidement visiter. Simple et fonctionnel.
Le laissant s'imbiber du lieu, il lui laissa des dernières recommandations.

- Si tu me cherches et que je ne suis pas ici ou sur le toit, je suis probablement soit en terrain d'entraînement si en ville, soit au mont Kaze si je suis sorti hors mission.
- Amano pourquoi ?
- Après ce que tu m'as dis j'ai réfléchis et je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas. Ne te cache pas, tu es sous ma protection dans la ville. C'est à la fois rien et beaucoup. C'est un nom à ne pas brandir partout et à la fois à brandir.
- Que veux-tu dire ?
- Tu comprendras assez vite. Tu as une bonne capacité d'analyse Akira.
- Et... pour nous ?
- Nous ?... Ha... Avec discrétion et modération.

Quelle mouche lui avait piquée ? Il l'avait ramené chez lui. Il ne pouvait pas faire pire comme déclaration de guerre à sa sœur. Dans leur clan elle avait probablement ses partisans, tout comme lui trouverait des personnes qui le suivront pour éviter un bain de sang inutile.
Pour terminer leur échange, il lui déposa un baiser sur le front et partit se changer après un passage rapide à la douche. Amano se dirigea vers les remparts par la suite. Il avait besoin de faire le point et quoi de mieux que de faire une ronde en même temps.

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