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 Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji]

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Konoha
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Message(#) Sujet: Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji] Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji]  EmptyMar 14 Oct 2014 - 1:21

Nous sommes dans Un bar parmi tant d'autres dans l'aride Suna. Il y avait des tables de jeu, un bar avec quelques alcools pas chers et des tables pour quelques discussions bruyantes ou non. Il y avait des hommes et des femmes mais une détonait particulièrement avec sa chevelure rose ou encore son apparence. Certes, ce n'était pas ses habits qui la rendait si étrange dans ce lieu de seconde zone mais plutôt sa façon de tenir un verre, ses traits de fille de bonne famille, des ongles soignées, cette allure sportive et altière ou encore ce regard rêveur. Bref, c'était le parfait mélange de la Kunoichi qui travaille dur, de l'artiste passionnée de ses sculptures et de la fille issue d'un clan très distingué de Suna.

- Encore un verre ?

Tsukiko lança un regard critique à son verre et un autre vers sa poche où se trouvait encore quelques sous. Elle sortit ce qu'il lui restait, les posa sur le comptoir d'un geste bien las et souffla un simple et déprimant "oui". Le barman ne fit aucun commentaire, servit la dame, récupéra les sous et ne redonna qu'une petite pièce comme monnaie. Elle récupéra ce bout métallique et le regarda longuement. Elle était donc réduite à cette pièce ce soir et peut-être pour la semaine. A cette pensée, elle lâcha la pièce et s'empara de son verre pour en boire une gorgée.

Par où commencer?
Devait-on remonter à ses premières maîtrises de ce maudit sunaton, la condamnant d'office à un jour atterrir chez les Kawaguchi? Ou alors devrions-nous parler de son départ de Konoha pour Suna, ce qui a valu de faire de quelques amis des ennemis? Peut-être serait-il plus judicieux de parler de sa relation catastrophique entre son père et elle? Avait-il le droit d'être si silencieux et maladroit juste parce qu'il était écartelé entre son épouse bien-aimée et sa bâtarde de fille issue d'un adultère? Avait-il le droit d'accepter aussi "facilement" le départ de sa fille, comme si c'était une épine au pied en moins? Avait-il le droit? Avait-elle le droit d'en être blessée?

Elle avait tenté de se rassurer en se disant qu'il pensait peut-être à son bien-être, qu'il pensait qu'elle serait plus heureuse loin de la belle-mère. Malgré tout, elle n'était guère satisfaite. Cette "séparation" voulue par sa personne avait un goût bien amer et avait imposé à son esprit qu'elle n'était qu'une "gêne". Un sentiment qu'elle avait du mal à cacher à son coéquipier Kibo qui l'hébergeait le temps qu'elle se trouve un logement à elle. Oui, la demoiselle a eu la bonne idée de quitter la demeure familiale - et le confort du clan Kawaguchi - sans maison où loger. Etait-ce de l'inconscience ou un acte désespéré? Voilà un autre sujet déprimant sur lequel elle pouvait longuement disserter, enfin, jusqu'à ce que son verre se termine.

Pourquoi était-elle seule d'ailleurs? Elle avait seulement prétendu à Kibo d'être allée voir quelques amis. Elle avait menti certes mais elle avait besoin de ce moment de solitude, de ce moment de déprime intense où elle s'auto-flagellait sur son incompétence, son inconscience, sa stupidité et sa naïveté.

Finalement, elle avait atteint le fond de ce second verre. L'alcool n'était pas fort et par conséquent, elle n'était pas totalement inapte ou bourrée. Elle avait encore conscience de son environnement et des événements, et saurait se défendre si nécessaire. Aussi désespérée soit-elle, elle n'était pas encore assez folle pour se perdre dans l'alcool toute seule dans un bar et se risquer à se réveiller dans un lieu purement inconnu dans une situation inconfortable.

Sa situation l'était déjà tellement qu'elle n'avait pas envie d'avoir davantage de complications ou de stress.

Elle reprit une autre gorgée, leva encore et encore le verre pour se rendre compte finalement qu'il n'en lui restait plus une goutte. Elle soupira, fouilla le fond de ses poches désespérément pour venir à une conclusion : sa soirée était terminée, retour à la dure réalité.


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Suchiru Saori
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Message(#) Sujet: Re: Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji] Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji]  EmptyMer 15 Oct 2014 - 7:03


Je n'avais pas envie de me prendre la tête ce soir mais bien de décompresser un peu, de m'octroyer une soirée de détente exempte de violence ou de sang. Je venais de rentrer d'une mission avec Notsuu et Genshi et j'avais gagné suffisamment de ryos pour me permettre un jour ou deux de détente loin de la cave ou je gagnais durement ma croûte dans des combats clandestins. Ces instants étaient trop rares pour ne pas en profiter et surtout trop précieux pour les gaspiller dans des lieux comme celui-ci. Mes pas et mon désir de calme m'avaient donc menés dans un bar du centre-ville que je n'avais que rarement déshonoré de ma présence.

Mais le rituel restait le même: boire, boire et boire encore. Boire jusqu'à ce que ma vie devienne supportable, voir appréciable. Certains psychologues identifieraient là un mal être évident même si je préférais me dire que j'avais simplement une vie de merde et qu'il était presque nécessaire de me noyer dans l'alcool pour m'en accommoder. À vrai dire je ne savais pas moi-même ce qui me poussait ainsi à me détruire le santé mais est-ce qu'il y avait besoin d'une raison après tout?

Je marquai une courte pause en pénétrant dans l'établissement et laissai mon œil valide vagabonder sur les tables de jeu, les diverses personnes attablées dans la partie neutre de l'espace puis sur le bar et les bouteilles d'alcool qui parsemaient l'étagère derrière celui-ci. Mon regard s'arrêta un instant sur une jeune femme avec une couleur de cheveux peu commune - pour ne pas dire étrange - et me laissai guider par l'habitude jusqu'au comptoir avant de m'y accouder avec nonchalance. J'adressai ensuite un signe de tête au barman pour attirer son attention. Une fois que je fus certain qu'il m'avait remarqué, je m'autorisai un regard sur la gauche. Un duo de vieillards était en train de refaire le monde à grands renforts de gestes. Je prêtai un instant attention à leur discussion qui portait essentiellement sur la politique de la Kazekage et m'en désintéressai rapidement avant d'observer la fille aux cheveux roses sur mon flanc droit. Cette dernière était en train de fouiller dans ses poches à la recherche, sans doutes, de quelques ryos qui se faisaient trop rares.

Je ne connaissais que trop bien cette situation puisque je la vivais quasi quotidiennement. Mais ce ne fut pas cette similitude qui attira mon attention mais bien l'amertume qui semblait guider chacun de ses gestes et animait son regard. La misère et les souffrances qu'elle soulevait, je connaissais. Mieux encore, je les comprenais! Aussi lorsque le barman vint finalement prendre ma commande je commandai rapidement un verre d'alcool fort pour moi avant de me raviser:

- "Non, attendez! Servez aussi à cette demoiselle ce qu'elle désire! C'est pour moi!"

L'homme interrogea l'intéressée du regard et je me sentis obliger d'ajouter quelques mots pour éteindre dans l’œuf toute méfiance naissante chez cette dernière.

- "Je n'ai aucune idée derrière la tête si ça peut te rassurer!" fis-je en m'adressant à elle. "Je n'en veux ni à ton corps, ni à tes ryos qui doivent de toute façon se compter sur le doigt d'une main! Vois ça comme un simple signe de politesse entre Sunajins, quelque chose dans le genre..."

Yami occupait mes pensées avec de plus en plus de violence et de régularité. J'aurais du être irrité par cette perte d'indépendance affective mais j'en étais plutôt ravi. Quelque part je refusais encore de m'avouer que j'étais tombé sous son charme mais il faudrait tôt ou tard que je me rende à l'évidence. Quoi qu'il en soit je ne mentais pas en disant que je n'avais aucune mauvaises intentions et que c'était simplement ma générosité qui s'exprimait. C'était souvent qui possédaient le moins qui offraient le plus...

J'attendis que la demoiselle commande un verre avant de me tourner sur le flanc contre le comptoir pour lui faire face. Est-ce qu'elle avait envie de discuter? Je n'en avais pas la moindre idée mais j'allais de toute façon être fixée assez rapidement. Je levai mon verre pour l'inviter à trinquer avant de boire une rasade rapide d'alcool et pousser une légère grimace lorsque le liquide me brûla la gorge.

- "Moi c'est Shinji!" fis-je en lui tendant la main d'un geste engageant. "Et toi?"

Je repris ensuite une deuxième gorgée et posai le verre à l'envers sur le bar avant de lever la main pour attirer l'attention du barman. Je lui désignai mon contenant vide pour lui demander de me resservir le même avant de tourner le regard vers la jeune femme pour lui demander si elle en désirait un autre. Puis je reportai mon attention sur elle en attendant ma commande.

- "Je t'avoue que je ne suis pas vraiment réputé pour mon tact alors je m'excuse par avance si ce qui va suivre te semble déplacé, mais... Qu'est-ce que tu fais ici? Sans vouloir t'offenser tu as davantage l'air d'une première de classe, raffinée et amatrice d'art! Tout ça pour dire que tu fais un peu tâche ici si je te compare à la plupart des clients!" ce faisant je désignai d'un signe de tête quelques types à l'apparence patibulaire aux tables de jeu. "Tu vois ce que je veux dire hein?"

Se fier à l'apparence était une grave erreur et je m'en étais rendu compte lors de ma rencontre avec Yami. Pourtant parfois il arrivait que l'habit fasse le shinobi et j'étais plutôt curieux de savoir ce qui motivait la présence de cette fille à la chevelure rose. J'espérais simplement qu'elle lirait entre les lignes et comprendrait que malgré ma façon particulière de communiquer c'était la curiosité qui motivait ma question et non le désir de la vexer...
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji] Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji]  EmptyMer 15 Oct 2014 - 23:38

- Non, attendez! Servez aussi à cette demoiselle ce qu'elle désire! C'est pour moi! annonça son voisin de table.

Elle aimait cette initiative car cela voulait dire un peu plus d'alcool pour noyer sa peine et donc encore quelques minutes dans son monde embué et incertain, loin de la réalité. Elle n'aimait pas également cette réaction car il était rare qu'un homme agisse en pur samaritain avec une femme. Ainsi, elle lui jeta un coup d'œil inquisiteur, prit quelque seconde pour le détailler longuement, essayant de deviner s'il était un détraqué pervers, un homme galant ou alors un petit homme timide qui n'oserait rien faire sans son accord. Entre l'haleine, le bandeau sur l'œil ou la dégaine, il faut dire qu'il se rangeait clairement plus dans la catégorie de "voyous dont il faut se méfier".

Elle accepta tout de même l'offre, voulant vraiment un verre supplémentaire. Elle voulut commander une troisième fois une bière mais se ravisa quand elle vit la commande de son compagnon de boisson de ce soir. Pourquoi se privait-elle sincèrement? Un verre ne tuait personne n'est-ce pas? Au pire, elle avait sa maîtrise du sunaton, aussi inconsciente soit-elle, elle pourrait toujours faire une petite défense si nécessaire.

- La même chose que lui, signalait-elle au barman. Tsukiko, répondit-elle en buvant cul de sec son verre.

Certes, elle avait fini ce verre offert bien vite, elle avait grimacé lorsqu'elle sentit cette boisson de feu lui brûler palais et tout le reste mais elle ne regrettait en rien. De temps en temps, il était bon de se faire un peu de mal - ou du bien, tout dépendait du point de vue -, d'oublier un court instant ce que l'on est ou ce que l'on souhaite être et de s'abandonner à quelque chose. Si elle avait une famille, peut-être se serait-elle plaignait à l'un des membres mais la famille était devenue un concept froid, protocolaire et compétitif dans l'esprit de la jeune Kawaguchi. Si elle avait une amie fidèle, peut-être l'aurait-elle traîné dans un lieu déluré et se saouler en bonne et dû forme mais la dernière meilleure amie avait été abandonnée à Konoha il y a quatre ans. SI elle avait un copain, peut-être aurait-elle passé la nuit avec mais elle n'en avait pas et ne risquait pas d'en avoir avant longtemps en raison de ses préjugés ou de son "traumatisme" d'être la "bâtarde".

- Merci.

Un merci pour le second verre qu'il offrait. Elle reprit la même chose. Etait-elle déjà un tantinet bourrée ou se donnait-elle ce sentiment pour se dire qu'elle devait boire encore et encore, et ne pas refuser? Les deux possibilités étaient envisageables. D'une, elle n'était pas grande buveuse et fêtarde donc elle pouvait être très sensible aux effets de l'alcool. De deux, elle pouvait très bien chercher une stupide excuse pour oublier un court instant sa conscience et sa logique, et se laisser aller aux instincts.

Elle ne fut pas froissée pour un sous lorsque Shinji disait qu'elle faisait tâche dans ce lieu. Oui, elle devait faire tâche aujourd'hui mais dans quelques jours ou semaines, elle ressemblerait à ces mêmes spécimens. Soit c'était une dépression passagère, soit c'était vraiment une anticipation de l'avenir, mais actuellement, elle se voyait future cliente fidèle de ce genre de lieu tellement sa vie la dégoûtait.

- Oui je vois ce que tu veux dire. Je ne jure pas, je ne rote pas, je ne joue pas, je ne lorgne pas, je n'ai pas une allure de fille facile ni de fille "charmante" avec ces cheveux roses. Disons juste que j'ai pas de sous pour jouer, j'ai pas trop envie de roter là, je ne cherche pas vraiment de la compagnie et j'ai pas encore quitté mon allure de fille de première classe amatrice d'art. Mais ca ne saura tarder.

Elle était blasée et elle s'en rendait compte. Cependant, même si elle tentait de voir positivement, elle n'y arrivait pas. On n'avait épuisé toute sa réserve de "positivisme" ces dernières années. Il n'y avait aucun doute qu'elle retrouvera cette bonne humeur et ce sourire mais seulement après avoir accusé réception toute sa déception et son amertume. Une fois le tout accepté, c'était un nouveau départ, un nouveau sourire.

Mais jusqu'à là ...

- J'ai cru être une princesse de première classe pendant quatre ans ou trois ... Bref, et disons que j'ai tout donné pour mériter ce titre tu vois, la situation et tout ... Bah en fait nan. J'suis vite retombée de mon piédestal. Encore et toujours, j'suis la fille qui compte ses ryos chaque soir. J'peux un autre?

Elle n'attendit pas la réponse et recommanda.

- Tu verras, d'ici un jour ou deux, je ressemblerai à ces gars-là ou à ces nanas. Et toi, dis moi, qu'est-ce qui t'as donné l'envie de m'offrir un verre sans arrière-pensées? Soit tu mens, soit t'es pas intéressé par les nanas, soit je parais bien pitoyable.

Au loin, elle entendit un cri de joie suivit d'un cri de désespoir. Les jeux étaient finis, il y avait un gagnant et des perdants. Forcèment, tout le monde n'était pas d'accord de perdre, surtout si la personne avait misé une bonne partie de sa paie. Le ton monté, on parlait de tricherie, on parlait de mensonge, on parlait de chance, on parlait de mauvais joueur. Après les voix, c'était au tour du ton de monter.

- Fermez-la, se maugréa-t-elle, concentrée sur son verre commandé tout à l'heure mais toujours pas consommé.

Tsukiko n'avait pas l'alcool joyeux mais plus l'alcool "braillard ou bavard", le genre à faire parler à tord et à travers, le genre à se montrer un tantinet rude. Elle finit par avaler son dernier verre, tout autant cul de sec.

- Décidément, on est tranquille nul part... conclut-elle en se levant, prête à partir.

C'était sans compter sur le début des hostilités et une Tsukiko à moitié à côté de ses pompes qui passe juste à côté, au mauvais moment, au mauvais endroit. On l'empoigne, on l'attire vers la table, et on lui demande d'être le témoin d'une tricherie. Bien évidemment, elle ne fait rien, lassée, comprenant qu'à moitié ce qu'on lui demande. ET elle finit par donner un "oui" au hasard, à la mauvaise question : a-t-il triché?

Et voilà, les poings s'échangeaient, et Tsukiko qui allait en prendre une aussi si elle se bougeait pas illico presto. Elle finit par agir, en se traînant sous la table encore debout, la maintenant debout si elle tangue sous le poids d'X corps tabassé, faisant un simple "O" admiratif si quelqu'un tombe la bouche en sang devant elle suivit d'une ou deux dents.

Voici Kawaguchi Tsukiko dans toute sa splendeur lors des conflits.

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Message(#) Sujet: Re: Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji] Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji]  EmptyJeu 16 Oct 2014 - 8:57


Je fus soulagé de voir que ma possible partenaire de boisson ne s'offusquait pas de ma remarque. Mieux encore, elle abondait dans son sens. Même si un ras-le-bol perceptible teintait ses propos comme si elle était à bout, sur le point d'exploser sous la pression accumulée. Pourquoi? Je n'en avais pas la moindre idée puisque je venais de la rencontrer. Elle semblait guidée par une mauvaise humeur mais quelque chose me disait que ce n'était pas simplement une mauvaise journée qui la poussait à ainsi à l'amertume. Je savais écouter lorsqu'il le fallait - ou, du moins, lorsque j'avais de quoi boire pour m'occuper - et je la laissai poursuivre en espérant que le fait de s'exprimer librement et, surtout, sans interruption, pouvait l'aider à se sentir mieux. Parfois il suffisait simplement de dire ce qu'on avait sur le coeur pour se sentir déjà plus léger. Il le savait puisqu'il usait de cette méthode de temps à autre.

Je lui fis signe de recommander tant qu'elle le voulait lorsqu'elle me demanda si elle pouvait reprendre un verre. Mais ma permission ne semblait pas nécessaire puisqu'elle était déjà en train de passer commande. Je me fendis d'un large sourire amusé lorsqu'elle me demanda si je mentais en lui disant que je n'avais rien derrière la tête, si j'étais attiré par les hommes ou si c'est son air pitoyable qui me poussait à me montrer conciliant. Je terminai mon propre verre d'un mouvement leste du bras avant de le reposer sur le bar à l'envers, comme son grand frère. Et histoire de compléter la famille, j'en commandai ensuite son petit frère. Jamais deux sans trois, non?

- "Option numéro trois!" confirmai-je avec un clin d’œil. "Mais tu n'as pas l'air si pitoyable que ça je te rassure! T'as surtout l'air de quelqu'un qui a besoin de se confier en fait! Ou qui est sur le point d'exploser, au choix!"

Des cris de joies et de désespoirs s'élevèrent derrière eux et je pivotai sur mon tabouret pour m'adosser au bar et découvrir leurs origines. L'une des tables de jeux venait de se découvrir un gagnant et, donc, des perdants. Je n'avais jamais vraiment pensé à dépenser mes ryos dans ce genre d'endroit mais il fallait bien reconnaître qu'une victoire pouvait rapporter. Preuve en était le joli tas d'or que le vainqueur venait d'empocher. Je me demandai un bref instant si je ne devrais pas lui subtiliser son gain au détour d'une ruelle sombre mais je réfutai rapidement cette sale idée. J'avais beau être pauvre, je restais honnête. Les combats illégaux n'étaient pas vraiment un exemple de transparence mais les ryos que je gagnais étaient mérités. Et je n'avais aucune intention de tomber dans le piège de la délinquance.

Ma voisine de bar maugréa quelques vagues mots pour leur demander de la fermer. Remarque qui fit bien entendue étouffée par le brouhaha ambiant si bien que personne ne remarqua son intervention. Elle décida donc de s'en aller en arguant qu'on ne pouvait être tranquille nul part. Sur ce point, j'étais bien d'accord avec elle.

- "Alors bonne soirée!" fis-je simplement avant de me retourner pour vider mon troisième shot. "Ce fut bref mais intense!"

Je ne comptais pas vraiment la retenir. Si elle avait besoin de se confier j'estimais pouvoir tenir le rôle du type compréhensif et à l'écoute. Mais je n'allais certainement pas lui courir après pour la rattraper. J'avais aussi mes propres problèmes et j'avais autre chose à faire que de la pousser à la confession. Et puis ça ne ferait que la conforter dans l'idée fixe qu'elle semblait avoir, à savoir que ma générosité était uniquement motivée par le désir de la traîner dans mon lit. À moins que je me fasse des idées, c'était possible aussi. Voir carrément probable...

J'allais me retourner pour discuter avec le barman quand de grands éclats de voix attirèrent à nouveau mon attention. La fille aux cheveux roses avait été prise à parti par quelques joueurs qui lui demandaient de poser un verdict quant au résultat d'une partie. D'expérience je savais que ce genre de chose pouvait rapidement dégénéré et je n'avais pas vraiment envie qu'elle soit embrouillée par des joueurs insatisfaits. Quand on perdait des ryos, surtout en quantité, on avait vite tendance à devenir violent. Et spécialement avec quelques verres dans le nez. Si j'en jugeais au nombre de chopes vides sur la table, c'était plutôt mal partie. Et effectivement, une bataille s'engagea quelques minutes plus tard. Les videurs intervinrent rapidement mais n'arrivèrent pas vraiment à maîtriser les types qui commençaient à s'échanger des coups avec violence. L'un d'eux brisa même un verre pour s'en faire une arme improvisée.

Tsukiko s'était réfugiée sous la table et ce comportement m'étonna au plus au point. Peut-être que je l'avais mal jugée ou simplement qu'elle n'avait pas pour habitude de passer ses nerfs sur des gens lorsqu'elle allait mal. C'était tout à son honneur en y pensant mais sa cachette n'était pas vraiment la plus adaptée vu les circonstances. Si elle souhaitait échapper à l'affrontement elle avait meilleur temps de prendre ses jambes à son coup. D'autant plus que les perdants pouvaient très bien décider de passer leurs nerfs sur elle en l'accusant d'être à l'origine du verdict qui les défavorisait. Ce qui ne manqua évidemment pas d'arriver.

- "Hey toi!" fit l'un des joueurs en remarquant sa présence. "T'as été payée par cet enfoiré pour lui donner raison hein? Tu vas voir!"

C'était stupide de raisonner ainsi puisqu'elle avait été réquisitionnée pour arbitrer ce litige alors qu'elle ne faisait que passer. C'était le hasard qu'il fallait blâmer, pas elle. Je ne réagis pas tout de suite, curieux de voir comment elle allait réagir. Mais l'autre ne lui en laissa guère le temps et arma un coup de pied qu'il s'apprêtait à lui décocher en plein visage. Je ne savais pas si elle était capable de se défendre ou non. Ou même si elle était une shinobi ou une simple civile. Mais je n'allais pas prendre le risque de la voir payer pour une faute qui lui était étrangère. J'allongeai rapidement mon bras pour saisir le cheville de l'indélicat avant de le tirer avec force en arrière. Son équilibre perturbé, il s'effondra en avant en se fracassant le nez sur la table de jeu. Il porta immédiatement les mains à son tarin qui pissait le sang et oublia la présence de Tsukiko. J'en profitai pour me précipiter vers elle et lui tendre la main pour l'inviter à la saisir.

- "Viens Tsuki!" fis-je sur un ton pressé en écartant d'un coup de coude un joueur lésé qui s'approchait d'un peu trop près à mon goût. "Si tu dois me faire confiance c'est le moment ou jamais! Allez!"

Je repoussai un autre type jusqu'à un poteau et l'attirai vers moi avant de la reconduire rapidement au bar. Un autre gaillard nous suivit et me décocha un coup de poing que je ne pu éviter. Je fus à mon tour repoussé en arrière et m'écrasai contre le comptoir, sonné. Je ne vis pas exactement ce qui suivit mais la fille aux cheveux roses le repoussa avec véhémence. Je me passai la langue sur ma lèvre éclatée avant d'essuyer le sang qui y restait d'un revers de la main. La bagarre ne s'éternisa pas bien longtemps et les fauteurs de troubles furent expulsés sans ménagement vers la sortie. Un semblant de calme revint dans l'établissement et les clients retournèrent à leurs occupations. Après tout ce genre de choses devaient être monnaie courante par ici. Je lâchai ensuite un long soupire avant de recommander un autre verre pour la demoiselle et moi-même.

- "Merci! Pour ce type je veux dire... Tu sais te battre on dirait! Alors pourquoi tu as plongé sous cette table?"

La question méritait d'être posée tant ce comportement l'intriguait. Mais je ne comptais pas insister sur ce point. Après tout c'était son droit! Je désignai les tables de jeu d'un vague mouvement de la main.

- "Tu sais jouer aux cartes en fait? On dirait qu'il y a moyen de se faire un sacré paquet de ryos si on remporte la victoire!" la questionnais-je en fouillant dans mes poches à la recherches des ryos qui me restaient. "Voilà ce que je te propose! Tu m'apprends et tu me donnes un coup de main! Je mets la mise de départ et on partage les gains si je gagne! Si je perds tu n'auras simplement perdu que quelques minutes de ta vie! Ça me paraît plutôt honnête comme proposition non?"

Drogué et alcoolique, le démon du jeu ne serait finalement qu'une tare de plus si je me prenais au jeu. Mais j'étais vraiment curieux de savoir comment se jouaient ces parties. Que ce soit la perspective de m'enrichir, de découvrir un univers qui m'était inconnu ou simplement l'envie de me changer les idées, mon idée me paraissait plutôt séduisante.

- "Tentée?"

Je lui décochais un regard malicieux tout en jouant avec les pièces dans ma main...
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Message(#) Sujet: Re: Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji] Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji]  EmptyJeu 16 Oct 2014 - 23:50

Tsukiko n'aimait pas les conflits et par conséquent, elle faisait tout pour les éviter, quitte à fuir. Elle n'avait guère honte de cette attitude lâche et n'hésitait pas à dire qu'un soldat devait savoir prendre sa retraite ou encore éviter les combats inutiles. Voilà deux adages qu'elle appliquait un peu trop souvent aux goûts de certains, deux adages qu'elle affectionnait. A ses yeux, la vie offrait bien plus d'opportunités que la mort. Ainsi, si l'on n'obtenait pas quelque chose dans l'immédiat, on pouvait espérer l'avoir après ... alors que mort, hormis l'incertitude, le néant, un autre monde, il n'y avait rien. Rien du tout.

Elle observait donc les énergumènes se battre entre eux pour une futilité comme l'argent. Enfin, peut-être n'était-ce pas une si grande futilité. C'est avec cela qu'elle s'achetait à manger, qu'elle pourrait se payer un toit, qu'elle pourrait vivre décemment ... Finalement, deux ou trois coups pouvaient être justifié. Était-ce le fait d'être un tantinet bourrée ou le fait d'être complètement déprimée qui la rendait aussi calme dans un chaos pareil ? Toujours est-il qu'elle cilla à peine, et ne réagissait pas davantage lorsqu'on l'accusait d'un "crime" non commis. Elle n'offrit qu'un petit air boudeur pour toute réponse. Cette dernière ne plut guère à son "assaillant" qui commençait déjà à diriger son pied en direction de la jeune femme. Discrètement, mais sûrement, un petit sable se forma et était prêt à parer le coup à la seconde mais un événement inattendu se produisit !

"Oh ... Un bras long !"

Un bras très long d'ailleurs et incroyablement souple. Curieuse, elle s'apprêta à poser un doigt dessus, comme pour vérifier la texture ou encore s'assurer que c'était vrai et qu'elle n'était pas sous un quelconque effet d'un produit non inconnu jeté dans son verre à son insu. Cependant elle n'eut guère le temps car encore une fois, on l'interpella, on l'empoigna. Enfin, concrètement, on lui laissa le choix de prendre ou pas cette main, mais elle était un tantinet trop embrouillée pour vraiment savoir ce qui se passait.

Elle se vit seulement éloigner de cette bagarre par le jeune homme qu'elle avait rencontré en début de soirée. Et ils auraient pu continuer leur route tranquillement, et dans la "paix" mais un homme un tantinet trop zélé s'approcha du groupe, poussa Shinji et lui donna un beau coup de poing.

Fatiguée, lasse, énervée, un tantinet sous l'effet de l'alcool, ce fut la goutte d'eau en trop, celle qui la fit sortir de ses gonds. Elle aurait pu sortir un jet de sable ou encore une toute autre technique sunaton mais elle opta pour quelque chose d'autre, quelque chose de plus simple et de plus expéditif avec un être aussi insupportable : un coup de pieds dans les parties intimes suivi d'une tête encastrée dans un quelque support. Il resta immobile quelques secondes et finit par s'écrouler au sol, complètement rouge.

- Merci! Pour ce type je veux dire... Tu sais te battre on dirait! Alors pourquoi tu as plongé sous cette table?
- Ce n'est pas la première fois qu'on me la pose. Je suis ninja en fait ... et j'appartiens à un clan du village. Disons juste que j'aime pas me battre avec des idiots, j'aime choisir mes combats. Cependant, je n'aime pas non plus ne rien faire lorsque ceux qui m'ont aidé se font agresser.


Oui, elle pouvait éviter les combats futiles. Oui, elle était constamment l'une des premières à prendre la fuite. Oui, elle était toujours à imaginer tact, astuce et piège pour battre l'ennemi sournoisement. Mais non, elle n'était froussarde au point de laisser ses alliés se faire taper dessus pendant qu'elle se faisait la malle. Non, malgré cette couardise, elle n'était pas non plus une pauvre fillette faible. Même si bâtarde, elle restait une Kawaguchi qui adorait son art et une ninja entraînée sous le soleil harassant de Suna.

Le sujet dévia ensuite vers un tout autre sujet : les jeux. Tsukiko écoutait le jeune homme, penchant sa tête de côté, indiquant par là qu'elle réfléchissait. Il proposait un jeu où il était perdant grandement et elle gagnante. Pourquoi donc?

- Honnête ? Ridicule oui. Je n'ai qu'une pièce à jouer alors que t'en as plus. Si je gagne, chose possible vu que t'es un débutant, je récupère pas mal de tes sous. Si je perds, tu gardes la même mise de départ sans un sous de plus et je garde toujours ma pauvre pièce. Nan, tu es perdant, ce n'est guère honnête, conclut-elle, baillant un tantinet. Je suis désespérée mais pas au point d'être malhonnête avec les gens qui m'aident.

La dernière précision indiquait tant de choses pour des oreilles habituées ou des esprits subtils. Elle n'était pas malhonnête avec les gens qui l'aidaient ... ainsi qu'en était-il avec les gens malhonnêtes ou qu'elle détestait ?

- Mais je veux bien tenter en ne jouant qu'une pièce tous les deux. Le gagnant empoche toute la mise. Si je gagne, je continuerai sinon, c'est la fin.

Elle se dirigea aussitôt vers une table, ramassa les cartes tombées par terre et les mit en tas.

- Tout d'abord, un jeu de carte, c'est pas de la chance. C'est du bluff. Un joueur, c'est comme un magicien. Il doit savoir jouer des cartes, de ses traits, de ses yeux et même de sa respiration.


En même temps qu'elle parlait, elle commençait à faire un mélange puis étala les cartes de dos avec une main souple et légère. Par ce geste, de très vieux souvenirs remontaient à la surface, tantôt elle était dans un camp en train de regarder son grand père jouer avec d'autre, tantôt dans un bar peu recommandable à toujours regarder un certain garçon duper habilement les autres joueurs.

- Ensuite, il faut être un parfait idiot pour aller jouer sa fortune dans une table avec des joueurs que l'on ne connaît pas. Sont-ils honnêtes, sont-ils tricheurs ? Sont-ils aisés, sont-ils sans le sous ? Avant d'accepter un quelconque jeu, tu essayes d'apprendre un maximum sur l'autre à l'avance. Sa famille, sa situation professionnelle, ses amis, ses soucis... Ou alors apprendre les pratiques de la table de jeu que tu vas rejoindre. Si tu n'y arrives pas, tu dois le faire sur le moment, en te basant sur les gestes. Transpire-t-il des aisselles pile au moment où il fait un mouvement risqué ? Tique-t-il de l'œil ? Marmonne-t-il quelque chose au sujet de l'importance de l'argent pour sa famille?

Tant de leçons qu'on lui avait apprise et qui remontait petit à petit, mais sûrement, en mémoire. Avec une voix étrangement calme et maîtrisée, elle débitait ces leçons. Leçons qu'elle n'avait jamais appliqué, les trouvant bien trop malhonnête et piégeant. Le garçon qui les lui avait appris avait escroqué tant de monde avec ... Cependant, il faut avouer qu'il avait vécu bien mieux qu'elle.

- Après, tu dois "activer" les sentiments comme la confusion, le trouble ou la panique. La peur ou la colère mènent souvent à des décisions irréfléchies, risquées et très souvent fausses. Comment le faire? Très simple, avec toutes les informations que tu as pu récolter. Dès lors Tu dois jouer un rôle, être cette figure que craint quotidiennement le joueur ou au contraire une figure qu'il envie et jalouse dès qu'il se regarde dans le miroir ou ... une figure effacée qui sait attaquer le moment venu. Tu dois t'adapter selon les personnes. Certaines doivent être conforté dans leur orgueil, donc n'hésite pas à les caresser au sens du poil. D'autres sont plus inquisiteurs et la, tu te tais. Tu ne dois rien révéler car ils sont comme toi alors, des loups ou des vautours, à la recherche d'une faiblesse.

Elle croisa ses bras, posés sur la table, et plongea son regard bleu dans l'unique œil de son sauveur pour lui donner la dernière et plus importante leçon :

- Pour finir, il ne faut jamais être seul.

Comment allait-il comprendre cette dernière phrase ? Elle était curieuse de voir.

"Ah mon crâne ! Encore un verre, et ça ira mieux !"

Aussitôt, elle en recommanda un en faisant signe au serveur. L'alcool la rendait bavarde, l'alcool la rendait oublieuse de beaucoup, beaucoup de choses dont certains principes et promesses. Oui, ne s'était-elle pas promise de ne jamais dire tout cela à quelqu'un ? De ne jamais en donner l'idée à quiconque ? Il semblerait que les liqueurs lui ont fait oublier tout cela ...
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Suchiru Saori
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Message(#) Sujet: Re: Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji] Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji]  EmptyVen 17 Oct 2014 - 7:16


Ainsi donc cette demoiselle aux cheveux roses était une shinobi... Je restai un instant silencieux en me demandant si elle se fichait de moi mais cette dernière semblait parfaitement sérieuse. En fait elle était assez bavarde - une conséquence de l'alcool?! - et semblait présentement du genre à raconter tout ce qui lui passait par la tête. Ce comportement ne m'exaspérait, pas bien au contraire. C'était même plutôt agréable de pouvoir converser avec elle sans faux-semblants ou la retenue qui caractérisait bien souvent les gens qui ne se connaissaient que depuis quelques instants. Elle était de bonne compagnie et plutôt amusante ce qui en faisait la partenaire toute indiquée pour la soirée. J'avais un peu de peine à comprendre ce qui l'avait empêchée de frapper ces types avant mon intervention. L'explication qu'elle m'avait sortie, à savoir qu'elle n'aimait pas taper des idiots, était loin de me convaincre. Je ne crachais jamais sur une bonne bagarre, que ce soit contre des idiots ou autre. Mais je respectais les gens qui avaient le courage de leurs opinions et agissaient selon leurs principes. Quels qu'ils soient...

Je jetais un regard vers le type qui était encore plié par terre suite au coup magistral que Tsuki lui avait administré dans les parties et ne pu retenir une grimace en imaginant la douleur qu'il devait ressentir. Et je n'étais pas le seul puisque la plupart des mecs de l'établissement portaient un regard empli de pitié sur lui. Même les videurs n'osaient pas s'en prendre à lui pour le jeter dehors. Il resta donc en plein milieu du bar, seul, comme une relique témoignant de ce qui arrivait lorsque l'on s'en prenait aux femmes. Aussi certains que les chats s'attaquaient aux yeux des chiens, les femmes, elles, frappaient là ou ça faisait mal. Il était beau le sexe fort...

Sur cette pensée je recommandai une tournée pour mon interlocutrice et moi-même avant de me raviser et prendre carrément la bouteille. On éviterait ainsi de déranger le barman toutes les deux minutes avec nos commandes. Tsuki quant à elle avait interprété ma proposition comme une offre de duel entre elle et moi alors que j'espérais plutôt profiter de son expérience pour affronter d'autres joueurs en sa compagnie. Mais je me gardai bien de lui faire remarquer sa méprise puisque j'avais encore en tête l'image du pauvre type qu'elle venait de frapper.

*C'est plus sage si je souhaite avoir des enfants un jour...*

Le visage de Yami flotta un instant dans mon esprit avant que je me force à la chasser pour me concentrer sur les explications de la Kawaguchi. Oui, le sable qu'elle avait commencé à modeler sous la table ne m'avait pas échappé même si je jugeais inutile de lui faire remarquer ce point. Je me concentrai donc du mieux que je le pu tendit que mon interlocutrice commençait à mélanger les cartes qu'elle avait été cherché à l'une des tables de jeu.

Je n'avais jamais été un élève attentif et j'avais clairement des troubles de l'attention dès le moment où l'on me parlait à un rythme trop soutenu. Même lorsque le sujet m'intéressait, comme c'était le cas. Pourtant Tsuki avait un petit quelque chose qui me garda alerte. Je notais les informations qu'elle me confiait quelque part dans un coin de mon esprit tout en me demandant si j'allais pouvoir tout retenir tant son débit de paroles était impressionnant. Je retins l'essentiel, à savoir qu'il était nécessaire de bluffer et de connaître ses adversaires, de jouer sur le paraître et d’interpréter la réaction des adversaires pour avoir une chance de l'emporter. Puis elle termina sa tirade en disant qu'il était extrêmement important de ne jamais être seul lorsque l'on jouait.

Je fronçai le sourcil de mon œil valide en tentant de saisir la subtilité de cette remarque. Comment ça il ne fallait pas être seul? Qu'est-ce que ça changeait au final puisque nous jouions individuellement aux cartes? Que je sache il n'y avait pas d'équipes dans ce genre de distractions, c'était chacun pour soi...

- "Tu peux préciser s'il-te-plaît? Est-ce qu'on parle bien de... " je me penchais vers elle et baissai d'un ton. "...tricher?"

Prononcer ce mot dans un bouge de jeu était certainement l'une des choses les plus stupides à faire. Mais l'idée me séduisait! Après tout ça rajoutait un petit challenge en plus, celui de ne pas se faire prendre. Et puis ça rendait la victoire certainement plus attrayante même si on ne la méritait pas vraiment. Mais peu importe finalement... Dans un monde comme celui dans lequel nous vivions, avec des Furyous et des tonnes de Shinobis qui ne pensaient qu'à devenir plus puissants pour régner sur les autres, la triche n'était qu'un moindre mal. Un mal béni, même, à ce niveau-là...

- "Bon je suppose que la pratique vaut toutes les théories du monde hein? Et si tu me montrais?"

Je m'installai en face d'elle à la table désertée et la regardait battre les cartes jusqu'à ce qu'elle commande un verre. J'annulai sa commande et rempli son verre avec la bouteille qu'on m'avait apporté quelques secondes plus tôt. Je n'avais rien contre le fait d'offrir des verres - et c'était même mon idée à la base - mais à ce rythme elle allait me ruiner avant même que je puisse jouer contre elle. J'avançai donc une pièce sur le plateau de jeu comme pour l'inciter à faire de même. Ça y est, le duel était lancé.

- "Fais gaffe ma vieille, la chance du débutant n'est pas qu'une légende!"

Cette provocation était un peu vide de sens dans la mesure où elle m'était certainement bien supérieure dans la lecture du jeu. Je ramassai les cartes qu'elle me distribua et les rangeai soigneusement dans la paume de main avant de lever mon oeil vers elle. J'avais bien compris qu'il fallait faire en sorte d'arborer un visage impassible et je fis donc de mon mieux pour rendre toute lecture de mes traits impossible même si l'alcool que j'avais ingurgité faussait certainement mon impression. Parallèlement je fis de mon mieux pour essayer de décrypter ses expressions tout en me demandant si elles étaient réelles ou simulées. Mouais, je me rendais compte que j'avais encore pas mal de boulot avant de pouvoir me mesurer à d'autres joueurs. Mais cette partie ne se voulait-elle pas instructive?

- "Vas-y, montre-moi de quoi tu es capable alors! Et ne me fais pas de cadeaux surtout! Je veux progresser, pas flatter mon égo!"

Je portai une cigarette à mes lèvres avant de l'allumer et cracher un jet de fumée en direction du plafond tout en croisant mes jambes sur la table. J'étais curieux de voir si elle était aussi douée que ses explications le laissaient présager...

- "Quand tu veux!"

Les hostilités étaient lancées...
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Message(#) Sujet: Re: Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji] Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji]  EmptySam 18 Oct 2014 - 23:45

- Non, non ... mon ami qui m'a appris tout ça disait que c'était de la coopération, de la stratégie et de la ruse. C'est un bluff parmi tant d'autres!

Décidément, l'alcool lui montait davantage à la tête, rendant confuse tous ses souvenirs et sentiments. A l'époque, lorsque "l'ami" lui avait présenté la triche comme un art noble, elle lui avait ri au nez terriblement et s'était butée. Elle se disait trop digne pour s'abaisser pour tromper de pauvres gars risquant leur gagne-pain quotidien. Aujourd'hui, l'alcool aidant et sa situation à nouveau précaire, elle semblait revoir certaines choses et rejoindre petit à petit la pente de cet "ami".

- Et ... pourquoi t'annules mon verre ? Ah, une bouteille ! C'est mieux oui !

La bouteille l'avait détourné de la table de jeu un court instant. Elle s'en était "souvenue" lorsque Shinji l'interpela, lançant le duel en mettant une pièce sur la table. Tsukiko regarda la pièce quelques secondes et comprit qu'il était temps qu'elle sorte la sienne. Elle chercha une ou deux bonnes minutes, lentement, confusément dans ses multitudes poches. Effectivement, en bonne shinobi qui se respecte, tenue civile ou non, elle avait évidemment ses poches ordinaires, mais aussi - et toujours- ses petites poches secrètes. Il serait bon de lui rappeler de jeter cette tenue à la poubelle dès ce soir car plus rien n'était vraiment secret.

- AH ! TROUVEE ! déclara-t-elle, faisant sursauter les autres joueurs des autres tables ou le simple gars venu siroter son verre tranquillement. Cependant, personne n'osait dire quoi que ce soit, craignant peut-être de subir le même sort que le pauvre bougre toujours au sol.

Il finit par la provoquer définitivement en lui disant de ne pas faire de cadeau. Immédiatement après, il porta une cigarette aux lèvres. Tsukiko ne réagit pas, ne joua pas, ne fit rien, si ce n'est lancer un regard neutre à l'homme et plus particulièrement à la chose qu'il trimballait entre ses lèvres.

- Règle numéro 1, tu te débarrasses de cette chose. Un joueur, ça doit rien montrer! Si c'était possible, limite faudrait se mettre juste nu ou alors tous porter la même tenue ! Ou alors tu promets de ne toucher à ce truc que quand la cendre se pointe et pas quand t'es énervé.

Racontait-elle la vérité ou faisait-elle juste une caprice? Elle n'en avait sincèrement plus aucune idée. Les idées se bousculaient dans sa tête dans un ordre incohérent, lui faisant voir des possibilités aussi folles que merveilleuses. Ou alors elle avait ces moments de parfait blanc où elle n'arrivait plus vraiment à réfléchir, pensant qu'à ce petit mal de crâne qui ne pouvait disparaître QU'AVEC un verre de plus. Encore un verre. Un autre. Une de plus.

- Bon ... commence.

Et ils commencèrent. Shinji perdit la première manche. Tsukiko expliqua immédiatement après la raison, indiquant les rapports de force et empochant au passage les deux pièces qu'elle remit en jeu aussitôt. La seconde manche fut de même. La troisième. La quatrième.

- Sincèrement ... T'as qu'un œil. Littéralement comme ... euh ... figurative... figurativement. Imaginativement ou imaginairement. Comme une image pas une figure tu vois? Enfin ... dès le départ, t'étais perdu. J'veux dire même un vieux aurait vu ça. Quand tu t'es penché, t'as pas remarqué un truc ... genre un petit mouvement, genre une carte qui glisse dans une manche ? Règle numéro 2, ne jamais quitter les cartes des yeux, les tiennes comme celles de ton adversaire. Qu'une ou deux n'apparaissent pas, ne disparaissent ou n'échangent pas de place avec une intruse. Dès qu'on touche les cartes, on observe tout.

Elle arrêta aussitôt le jeu pour plonger son regard dans celui de Shinji. Puis, elle fit un petit signe de l'œil indiquant la table voisine.

- Comment apprendre à jouer ? Tu apprends les règles chez toi et t'apprends les arnaques ici. Observe la table là-bas, et dis moi comment ils jouent, qui est "fort", "faible", qui triche ou ne triche pas.

Dès que sa tirade fut terminée, elle se resservit de la bouteille - bouteille qui la tentait depuis le début de ces parties -.

- Ah, et discrètement. Soit en continuant à jouer, soit en te posant tranquillement quelque part, un peu à l'écart. Pas comme un con dans une table de jeu déserte.

Elle leva le verre et observa le liquide coloré un long moment avant de l'engloutir. Les suivants, elle les but avec moins de convictions. Elle s'arrêta définitivement quand son allié de ce soir commençait à lui indiquer deux trois faits. En plein milieu, elle l'arrêta, enchaînant quatre longs "non".

- Tu fais pas bien. Je t'ai dit, tu "récoltes" les infos "avant". Tu te limites à récolter les infos en plein jeu que si t'es désespéré. Pour répondre à ma question, il faut que tu connaisses ces gars soit échanger des verres avec, discuter et discuter. Ou alors voir avec le barman si c'est un habitué. La table triche-t-elle ... encore une fois, tu discutes souvent les gagnants pour voir s'ils ont l'air foireux ou pas. Ensuite, tu vas voir et demander au barman. Un bon barman sait TOUT, sur TOUT ! Même comment tu fais caca quand t'as bu de la vodka ou de la bière ! Ou pipi. J'sais plus. T'sais toi? J'vais demander !

Elle se leva aussitôt mais un tantinet trop vite. Elle chancela, s'accrocha à une table et resta debout, immobile, un bon moment. Elle regardait devant elle, se demandant depuis combien de temps la terre avait la capacité de bouger autant, de tanguer pour être précis, sans que les verres ne s'effondrent ou que les chaises et tables ne bousculent.

- J'crois que j'dois rentrer. Ouais ... rentrer. Hum ... il habitait où déjà ? se murmurait-elle, tentant de se rappeler de l'adresse exacte de Kibo. Kazekage ... J'crois qu'il habite chez la Kazekage. Et toi... Shi... Euh ... Shi... Shinshi ! Elle habite déjà où la Kazekage? Faut que j'aille là-bas. C'était à droite ou à gauche, en sortant?

En fait Kibo habitait dans une rue proche d'une rue qu'on nommait l'allée du Kazekage - ou un équivalent-. Malheureusement, elle oublia ce "détail", croyant dur comme fer qu'il faut aller dans la demeure de la Kazekage.

- Enfin ... j'suis une guide bien ... hum . J'connais Suna comme ma poche, je me retrouverai. Bon à la prochaine, j'ai encore plein de trucs à t'apprendre comme si t'as pas un bon barman, bah ... t'es dans la merde. Mais j'ai une soluce pour ça aussi. Je connais TOUT, tout ce qu'un barman connait pas! conclut-elle fièrement en se détachant de la table pour se diriger vers la sortie d'un pas traînant, chopant au passage la bouteille avec son fond d'alcool pour le terminer en chemin.
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Suchiru Saori
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Message(#) Sujet: Re: Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji] Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji]  EmptyLun 20 Oct 2014 - 0:58


Je fronçai les sourcils lorsque mon entraîneuse particulière - et c'est le cas de le dire vu la dose qu'elle en avait - me précise que je dois arrêter de fumer! Même pas en rêve! La clope c'est sacré, spécialement lorsque l'on s'humecte le gosier à coup d'alcool fort. Non mais hé, il y a quand même des choses qui ne se négocient pas! Je jette un regard sceptique à ma compagne de beuverie et prend le temps d'expirer longuement la fumée avant de revisser ma cigarette au coin de ma bouche.

- "Le truc c'est que si je fume pas j'ai tendance à me montrer plus... moins... enfin, plus expressif on va dire! Ça me calme! Si j'ai pas ma dose de nicotine je vais devenir nerveux et je serai encore plus prévisible, ça je te l'assure! Alors bon..."

Cette précision donnée, les parties commencèrent à s'enchaîner. Toutes avec le même résultat final: la pièce que je misais allait immanquablement agrandir le tas de ryos de ma partenaire. C'était assez irritant de se dire qu'une fille aussi bourrée arrivait à me mettre la misère alors que je faisais pourtant mon possible pour suivre ses conseils. Le tout en prenant sur moi, c'est à dire en remplissant mes verres avec plus de régularité pour calmer la frustration qui menaçait de m'engloutir.

- "Bah ouais et comment je fais pour regarder tes cartes, les miennes et ta manche en même temps hein?" m'emportais-je avec plus de vigueur que je le désirais. "Je suis borgne en plus comme tu l'as si gentiment fait remarquer! Alors je fais comment hein? Je me fais greffer un œil de caméléon?"

Une moue digne des boudeurs les plus accomplis s'installa progressivement sur mon visage tandis que je me renfrognais au fur et à mesure que le temps passait et que mon tas de ryos fondait. Déjà que j'étais un piètre joueur... Mais si on ajoutait à ça le fait que j'étais un mauvais perdant absolu, ces parties ressemblaient davantage à une séance de torture qu'à une source d'amusement. Du coup je regrettais de lui avoir demandé de ne pas me ménager! Faut dire qu'il y avait pas eu besoin de beaucoup la pousser pour qu'elle me mette la misère!

Et en plus elle voulait que je commence à observer la table voisine pour trouver qui était le joueur le plus doué et celui qui était le plus faible. Le toute avec discrétion! Bah voyons! Comme si c'était une de mes qualités! Et puis ils étaient dans mon angle mort en plus alors bon... J'avais pas vraiment la possibilité de suivre ce qu'il se passait à côté de moi! Et puis j'étais trop occupé à sauver les ryos qu'il me restait alors j'allais pas me disperser encore plus... S'ensuit une tirade sur le barman qui sait absolument tout sur la clientèle. Là pour le coup j'étais d'accord même si je n'était pas certain qu'il allait tout balancer sur des habitués alors que nous n'étions pas des consommateurs réguliers dans son établissement. Mais heureusement Tsuki ne me laissa pas le temps de partir à la pêche aux infos et alla d'elle-même au comptoir. Le tout avec une démarche titubante digne des plus grands alcoolique de Suna! Je la suivais du regard et observai les autres clients qui m'observaient avec leurs regards amusés. J'eus la vague impression qu'ils pensaient que je la faisais boire volontairement comme pour mieux profiter d'elle.

*Non non elle fait très bien ça toute seule...* pensai-je en haussant les épaules comme pour leur signaler que je n'y étais pour rien.

Et voila que Tsuki voulait aller chez la Kazekage. Elle me demandait même où cette dernière habitait. Franchement je n'en avais pas la moindre idée c'était typiquement le genre de personnes que j'évitais. Celle qui pouvait vous envoyer en taule simplement parce que vous lui marchiez sur le pied ou que vous lui jetiez un regard trop insistant. Vu mon état - et surtout celui de la jeune femme aux cheveux roses - j'étais pratiquement certain que c'était une mauvaise idée. D'un autre côté je redoutais une crise de pleurs et de colère si jamais je refusais de lui prêter l'assistance qu'elle demandait. Aussi lorsqu'elle me demanda la direction qu'il fallait prendre en sortant, je me levai à mon tour après avoir récupéré mes ryos. Bah ouais quoi, faut pas déconner...

- "Attends je viens avec toi! Juste pour voir la tronche de la mère Zanshi quand tu débarqueras chez elle!"

En plus elle avait embarqué ma bouteille alors j'allais quand même pas la laisser faire. J'allongeais rapidement mon bras pour en saisir une autre au bar tout en désignant de ma main libre quelques ryos sur la table que je venais de quitter pour prouver au barman que je ne la lui volais pas. Puis j'emboitais la pas à l'autre alcoolo pour rejoindre la rue. Je la tirais pas la bras pour éviter qu'elle se mange le mur avant de prendre la direction du palais.

- "Oui oui je sais, le barman, tout ça quoi! J'ai compris! Allez on se calme maintenant et on respire! Làààààààààà c'est bien!"

Je pris une longue rasade sur ma bouteille en me disant que j'avais du retard à rattraper sur ma coupine de beuverie et savourai l'alcool s'écoulant dans ma gorge et la brûlure qui l'accompagnait. Les yeux vitreux et le regard hagard, je menai ensuite à ma partenaire de jeu - où alors c'était elle, allez savoir - chez la Kazekage!

- "Kazekaaaaaaaaaage? On arrive! Prépare les chambres d'amis!"

Plus j'y pensais et plus je me disais que c'était une bonne idée finalement! J'avais envie de dormir dans un autre endroit que chez moi et puis avec un peu de chance la cheffe de Suna allait nous préparer un petit déj' d'enfer le lendemain matin! Notre état ne s'améliorant pas avec la prise d'alcool successive et soutenue, ce fut donc en titubant que nous parvînmes à hauteur du palais! Le tout après avoir largement terminé notre seconde bouteille d'alcool fort et sentit ses effets néfastes effacer notre retenue ou ce qu'il en restait.

- "On veut z'voir la Kakezage! Tout de..." je marquai une pause pour retenir la crêpe qui menaçait de jaillir de ma bouche avant de lever un doigt comme pour donner plus de poids à mes propos. "Z'on a des z'informazions de la plus hauuuuuuuuuuute - hips - z'importance!!!"

Les gardes échangèrent un regard sceptiques et commencèrent à nous repousser sans ménagement vers la sortie en nous traitant d'alcooliques, déchets et autres noms d'oiseaux. Je désignai alors Tsuki d'un doigt peu assuré en prenant un air qui se voulait sérieux.

- "Zi vous voulez pas, z'elle va crier! Très très très très très très très très fort! Voui!"

Ça ne suffit pas à les convaincre visiblement. Je me mis alors à taper dans mes mains tout en chantant d'une voix rauque et montant parfois dans les aigus!

- "Allez Tzuki, allez Tzuki, z'allez!!! La Kage elle va nous z'aimer! Et nous on va l'aimer z'aussi parce qu'elle zentille! Allez Tzuki!!! Alleeeeeeeeez! Channnnnnnnnte avec moué! Kazeeeeeeeee tu dors, ton moulin va trop vite kazeeeee tu dors ton moulin va trop fort!"

Je me demandais si la Kazekage allait entendre la belle chanson que lui dédiais en plein milieu de la nuit! Mais si elle avait l'oreille musicale il y avait aucun doute quant au fait qu'elle allait apprécier notre hommage. Je désignai ensuite Tsuki de mes deux mains comme pour l'inviter à prendre la suite de la chanson à son compte:

- "Z'allez, z'à toi!"

Les gardes commençaient à perdre patience mais j'étais trop imbibé pour remarquer ce fait! Et puis l'alcool donne des ailes de toute façon!
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Message(#) Sujet: Re: Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji] Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji]  EmptyMar 21 Oct 2014 - 22:47

- Shinshiiiiii, t'es un amiiii toi ! répondit-elle dès qu'elle entendit Shinji se proposer pour l'accompagner. Hein... tu viens pas parce que tu m'aimes mais parce tu veux voir maman Kazekage? T'es méchant, t'es nul. Mais t'as aussi raison, faut pas oublier de rendre visite à sa maman.... Je savais pas que la Kazekage avait un enfant, et un vieux en plus.

Elle parlait sans vraiment réfléchir. Elle aurait bien voulu réfléchir avant de parler mais dès qu'elle tentait, ses tempes étaient prises d'une douleur terrible, l'obligeant à arrêter toute activité cérébrales intenses. Enfin, dès qu'elle tentait de réfléchir, elle ne pouvait guère faire attention autour d'elle. Les femmes qui savent faire deux choses en même temps deviennent pour certaine mono tâche après quelques rasades d'alcool. Tsukiko faisait partie de cette catégorie.

Autant dire que pour les deux secondes d'interrogation sur l'éventuelle descendance d'Habashi Zanshi, elle avait failli se prendre un mur. Elle réussit à l'éviter grâce au brun qui la poussait de côté à temps. Aussitôt après, il lui disait de se calmer et de respirer. La jeune fille lui lança des yeux aussi ronds que des soucoupes, s'arrêta et respira.

- Pourquoi respirer ... ? JE SAIS RESPIRER ! JE SAIS FAIRE DES CHOSES MOI ! J'SUIS PAS UNE INCOMPETENTE ! TU M'ENTENDS !

On l'entendait tellement bien que certaines personnes n'hésitaient pas à répondre par des "tais toi" ou "ferme la" de leur lit. Tsukiko les entendit et prit pour cible une première maison, prête à utiliser son art du sunaton pour effondrer un mur ou deux de l'impertinent ou des impertinents. Cependant, elle n'eut guère le temps de mettre en action son plan car son partenaire de beuverie l'entraînait déjà loin, lui "rappelant" qu'elle devait aller retrouver Kibo chez la Kazekage.

- Pourquoi une chambre d'amis pour toi ? T'as plus de famille aussi .. ? Vraiment, c'est pourri les familles. Ca tient jamais longtemps hein! A BAS LA FAMILLE ! A BAS LA FAMILLE !

Elle finit par se taire, avançant l'air plus ou moins menaçant et le pas "sûr" - aussi sûr que peu l'être celui d'une fille complètement à côté de ses pompes - jusqu'à la fameuse demeure de la Kazekage mais fut bien vite arrêtée par deux gardes. Elle n'eut même pas le temps de prononcer un simple mot, même pas ce si court et spontané "Hey", qu'on la traînait déjà un peu plus loin sans grand ménagement ni délicatesse.

- J'veux voir Kibo, répéta-t-elle sans cesse. J'habite là avec lui provisoirement ! Kibo ! Kibo !
- Y a pas de Kibo là, dégagez ! répéta pour sa part le pauvre garde.

S'ensuit un échange entre les gardes et Shinji, un échange que Tsukiko ne suivait pas du tout. Elle préférait tenter de rentrer dans la demeure, persuadée qu'elle avait son lit et ses affaires là-bas. Cependant, encore une fois, on la repoussa au loin.

- J'veux juste voir Kibo !
- Putain mais c'est qui ce Kibo mec, commença l'un des gardes.
- Attend, c'est pas le génie du Kakemeigun là ? Hey gamine, il habite pas là. J'crois même qu'il est plus à Suna ... j'crois qu'il est parti pour une affaire urgente.

Tsukiko n'écoutait plus la suite. Aussitôt des larmes coulèrent de ses yeux bleus vitreux et rouge-sangs. Elle ne retint que cette phrase-ci "il est parti". Malgré qu'elle l'ait vu précédemment dans la soirée, l'alcool aidant, elle oublia ce "détail" et crut comme fer à ce morceau de phrase. Son ami était donc parti. Son seul grand ami de Suna l'avait donc abandonné seule, comme sa mère, son grand père, sa grand mère et son père précédemment.

Les larmes et ce silence étrange laissèrent bien vite place à une véritable crise de larmes où on entendait des "maman", "grand père", "grand mère" ou "Kibo". Jamais, ô grand jamais, elle n'avait prononcé le nom du père. Il semblerait que même bourrée, certaines choses rancœurs restaient enfouies profondément dans le cœur et l'esprit, ineffaçable ni par le temps ni par l'alcool.

- Il est parti. Ils sont partis. ILS PARTENT TOUS!

D'une certaine façon, elle répondait à l'appel de ce cher Shinji. Elle offrait là une mélodie criarde des plus plaintives. Et c'est toujours plaintive qu'elle fit demi-tour vers les portes du village.

- Je vais partir aussi Shinshi! J'vais aller rejoindre le sable, t'sais, c'est mon seul vrai pote. Au moins, il se cassera pas le sable de Kaze hein ? HAN ! Tu crois que le sable va disparaître? IL A PEUT-ETRE DISPARU ? ALLONS VERIFIER ! Il faut vérifier ! ! !

Elle tenta de courir mais ses pieds s'emmêlèrent et elle tomba lamentablement par terre. Lentement, avec difficulté certes, elle finit par se relever et s'asseoir au sol même. Elle ne criait plus, elle ne gueulait plus. Elle se contentait de sangloter. Quant à son visage, il n'y avait rien de bien joli ou de "première classe" dorénavant. Ses traits étaient recouverts par le sable, la poussière, la morve - qu'elle tentait de remettre dans ses narines en reniflant avec très peu d'élégance - et les traînées d'alcool.

- Hey. .. Tsukiko ?

La jeune femme releva la tête et regarda d'un oeil morne la personne qui venait d'interpeller. C'était pas une mais trois garçons qui lui faisaient face, les garçons qui aimaient tant l'embêter. Ils rassurent les gardes, disant qu'ils allaient ramener la jeune Kawaguchi à la demeure Kawaguchi. Pauvre Tsuki, elle se débattait, ne voulant pas retourner dans cet "enfer" comme elle le qualifiait et appelait à l'aide son "Shinshi", qu'il l'abandonne pas.

- Chuut Tsukiko. Attend, t'as soif ? J'ai un truc pour te dépanner.
[b]- Soif?
- On a un peu de saké... Suis nous, t'inquiètes.
[b]- MON AMI AUSSI ALORS !


Les trois garçons se concertèrent et acceptèrent. Ils avaient une idée derrière la tête et ce garçon serait gênant mais trois contre un alcoolo, il y avait de grosses chances qu'ils gagnent. C'est donc confiant qu'ils commençaient à se diriger tout droit vers le désert, là où il y avait une "oasis de saké".
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Message(#) Sujet: Re: Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji] Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji]  EmptyJeu 23 Oct 2014 - 2:45


On devait offrir un spectacle des plus pitoyables franchement... En train de gueuler comme des sourds devant les portes de la demeure de la Kazekage. Cette dernière devait d'ailleurs être absente vu que nous étions toujours libres de nos mouvements et les gardes se montraient particulièrement compréhensifs vu les circonstances. Après tout certains avaient fini à Ergastule pour moins que ça même si sur le moment cette pensée ne me traversa même pas l'esprit. Esprit par ailleurs si embrumé que la moindre parcelle de bon sens avait disparu dans les méandres de l'alcoolémie. Je continuais à chanter la chanson que je venais d'inventer, insensible aux remarques des protecteurs de la demeure. Et je me faisais un point d'honneur à improviser des paroles qui n'avaient aucun sens mais qui sonnaient bien à l'oreille. En réalité j'étais un piètre chanteur même si j'aimais ça! Et les fausses notes et les mots de mauvais goûts continuaient à s'empiler inlassablement...

- "Ho bah alors Tzuki?" fis-je avec étonnement lorsque je la vis fondre en larmes. Ce ce qui coupa évidemment mon envolée lyrique. "Mais non mais non! Ils partent pas tous allez! Ils vont revenir, ils voyagent z'est tout! Hein dites?"

La question s'adressait aux gardes parce que je n'en avais pas la moindre idée à vrai dire. Je me contentais de vouloir la rassurer avec mes mots même si je ne connaissais absolument pas ce Kibo. C'était peut-être son petit copain ou quelque chose dans le genre. Si c'était le cas je comprenais sa déception - enfin, plus ou moins - d'avoir été ainsi abandonnée. Je lui tapotai donc le dos avec moins de douceur que ce que je désirais avant de la regarder partir avec des yeux ronds tandis qu'elle commençait à parler du sable qui avait peut-être disparu. Éméché comme je l'étais, je ne fis pas la différence entre ses interrogations et des affirmations. Je pris donc ses propos comme paroles d'évangiles et fut instantanément convaincu que le sable s'était fait la mal.

- "Nooooooooon?!" fis-je avec un mélange de surprise et de peur. "L'est parti le sable? Où ça? Pourquoi? Ha mais il faut le rattraper hein?! J'SUIS PAS D'ACCORD! SONNEZ L'ALARME LES P'TITS GRAINS FOUTENT LE CAMP!!!"

Putain! Si même le sable commençait à déserter c'était le fin du monde. D'un autre côté j'étais curieux de savoir ce qu'il y avait à la place de cet océan de petits grains rocailleux. Peut-être qu'il y avait de l'or ou, mieux encore, des réserves d'alcool ensevelies par le temps. Si c'était le cas on avait gagné au change! Je me dépêchai donc de courir à la suite de ma comparse sous les insultes des gardes qui nous traitaient d'ivrognes et autres noms d'oiseaux, le tout en déviant de ma trajectoire pour aller me manger un mur puis retomber lourdement sur les fesses, le nez en sang.

- "Pardon Mêdême ze vous avait pas vu!" fis-je docilement avant de me relever pour rejoindre Tsuki.

Cette dernière s'était écroulée de tout son long et je trébuchai sur elle en tentant d'arrêter ma course. Je m'étalai donc sur elle de tout mon long avant de rouler sur le côté dans une crise de rire aussi spontanée que ridicule. Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas pris une branlée du genre avec l'alcool et le moins que l'on puisse dire c'est que je m'amusais comme un petit fou même si ma dignité semblait s'être fait la malle. Mais bon ça c'était pas nouveau faut dire...

- "Faut pas pleurer Tzuki! Z'on va le r'trouver le sable! Promis! Et pis si on le r'trouve quand même pas on en fabriquera du nouveau c'tout! C'pas compliqué j'pense, faut juste mélanger quelques trucs avec du machin et pis vala!"

Je lui tapotai ensuite la tête à la manière d'un dresseur félicitant son chien comme si ça pouvait l'aider à la rassurer. Puis je levai la tête vers un trio de types bizarres qui venaient de faire leur apparition. Visiblement ils connaissaient Tsukiko puisqu'ils l'avaient appelée par son prénom. Fier de ma capacité de déduction, je me redressai avant de m'épousseter à moitié tandis que ma partenaire se débattait comme si elle ne voulait pas suivre ces gaillards. En fait c'était peut-être le cas après tout!

- "Hey! Hey! HEYYYYYY!" insistai-je pour attirer leur attention. "Z'avez parlé de Saké z'ai bien entendu? Alors ze viens aussi c'tout! C'pas négociable comme disait l'autre là! Celui que j'sais plus comment qu'il s'appelle!"

De toute façon Tsuki abondait aussi de ce sens et le trio ne tarda pas à accepter après avoir échangé quelques regards qui m'échappaient. Ce fut donc avec la démarche du bienheureux - comprenez par là en faisant des zigzags - que je leur emboîtai le pas. L'intervention de ces types avait au moins eu du bon puisque les gardes semblèrent abandonner l'idée de nous envoyer en cellule de dégrisement ou autre joyeuseté du genre. Mais les types ne menaient pas Tsuki dans le quartier des Kagaguchis puisque nous nous retrouvâmes après un long moment de marche au niveau de la voie illusionnée. Pourquoi ils voulaient aller dans le désert à cette heure-ci? C'était louche nan? D'autant plus qu'ils avaient assurés aux gardes qu'ils ramenaient ma comparse chez elle. Mais ce qui m'inquiétait le plus c'est qu'ils ne semblaient pas avoir de saké comme ils nous l'avaient promis. Hou les menteurs!!!

- "Ho les moches!? L'est où le Zaké?" questionnai-je en attrapant l'épaule de l'un deux.
- "Dégage l'épave!" obtins-je comme seule réponse en plus d'un coup au thorax qui m'envoya tituber en arrière. "Va cuver ça vaudra mieux pour toi!"
- "Épave?! MOI?! Chui pas une épave okayyyyy? Chui un z'Akuzu!"
- "Ouais ouais, peu importe c'est du pareil au même! Fous le camp si tu veux pas bouffer du sable!"
- "Ça va être dur il est parti, le sable!" rétorquai-je avec un doigt levé, fier de leur apprendre un truc qu'ils ne savaient visiblement pas. "Ha mais non il est là en fait! T'vois Tzuki c'tout bon! Fausse alerte! Z'on peut retourner boire des godets!"

Hé ouais, le sable était toujours là! Me restait plus qu'un oeil mais j'avais encore une bonne vue! En tout cas une vue largement suffisante pour déceler l'évidence lorsque je posai mon regard sur les grandes dunes qui faisaient face aux massifs remparts du village. Je marquai un temps d'arrêt et plissai l'oeil comme pour m'assurer que ce n'était pas un tour de mon imagination avant de pousser un cri victorieux, rassuré à ce propos. Mais les autres continuaient d'emmener Tsuki vers le désert et n'allaient pas tarder à atteindre la fin de l'étroit couloir qui marquait l'entrée de Suna. C'est alors que je me rappelai qu'on m'avait traité d'épave et qu'en plus ils avaient osé faire le rapprochement entre cette insulte et mon clan. Je m'entendais pas spécialement avec les miens - voir carrément pas du tout - mais je n'allais pas laisser des bêtes manieurs de Sunaton salir leur honneur. Non mais ho!

Je me concentrai avec toute l'attention dont je pouvais faire preuve et activai un seau dans ma paume. Une bouteille d'alcool pleine en jailli, immédiatement suivie d'une deuxième. Le fuinjutsu était sacrément pratique pour planquer de l'alcool ou des choses du genre. Bref! Je pris une bouteille dans chaque main avant de me rapprocher de ce trio irritant puis levai les bras pour les abattre sur les têtes de deux d'entre eux. L'un des coups fut assez fort pour en étaler un pour le compte lorsque la bouteille se brisa sous le choc. La deuxième bouteille résista, tout comme la tête de l'indélicat. Ce dernier se retourna et me foudroya du regard.

- "Heu... Pourparlers?" demandai-je avec l'air le plus innocent que j'avais en stock. "J'ai trébuché c'tout!"
- "Tu vas te prendre une démerdée toi!" menaça l'autre. "Tu vas tellement pas comprendre c'qui t'arrive que tu vas carrément chialer pour les trois prochaines années!"
- "C'pas gentil de dire des trucs comme ça!" rétorquai-je avec une moue boudeuse. "Pas zentil du tout même! J'le dirai à la Kakeza... Kekaza... Kazekage! Oui m'sieur, parfaitement! Et elle va vous faire fouetter par des gens et pis elle va vous écorcher aussi! Et pis vous arracher les poils du cul avec une pince d'abord! Et pis, et pis..."

Là j'étais un peu à court d'ides je dois dire mais de toute façon l'autre n'avait pas envie de me laisser terminer ma pseudo argumentation. Je fus cueillis par un coup de pied qui me propulsa contre la paroi rocheuse ou je m'écrasai durement avant de tomber à genoux sur le sol. Rhaaa mais pourquoi j'avais autant bu moi? Déjà que je tenais pas debout tout seul alors en plus avec une bande de Kawatrucs prêts à me faire la peau. Mais heureusement, il y avait Tsuki! Elle pouvait bien me donner un coup de main non? Après tout l'idée que mon attaque sur les membres de son clan l'avait énervée ne m'avait même pas traversé l'esprit.

- "Fais tes trucs avec le zable Tzuki!!!" l'encourageai-je. "Et après on ira retrouver Kobi c'promis!"

À quatre pattes j'essayai de me relever mais un coup dans le ventre me fit rouler sur le côté et m'arracha un cri de douleur. Dans cet état je ne pouvais pas maîtriser les capacités élastiques de mon clan et, donc, éviter les coups que l'autre m'assénait. J'espérai simplement que l'argument de retrouver Kibo la motiverait assez pour la faire entrer dans la danse. Après tout il n'y avait rien de mieux qu'une bonne baston pour chasser son chagrin non?
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Konoha
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Message(#) Sujet: Re: Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji] Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji]  EmptyVen 24 Oct 2014 - 2:21

- J'veux rentrer. J'parie que votre saké pue comme vous. J'veux pas! J'veux rentrer! marmonnait-elle.

Elle aurait voulu gueuler mais elle était dans l'incapacité totale. L'alcool, additionné à la chaleur du désert et aux petits vents de sable, avaient eu le don de rendre toute sa bouche pâteuse. Dès qu'elle ouvrait la bouche et qu'elle souhaitait parler, elle avait l'impression que sa langue était devenue une pâte molle lourde et craquelée, que sa salive réussissait à s'assécher en cours de route, la laissant sans "voix", et que sa mâchoire lui jouait de sale tour. Ainsi, si elle "pensait" bien se faire entendre, dans les faits, elle marmonnait.

Des marmonnements qui étaient vite étouffés par la voix criarde et forte de son partenaire de beuverie. Il semblerait que sa question sur la localisation du saké ne plut guère aux trois Kawaguchi. Très rapidement on traita l'Akuzu de déchet et on le repoussa violemment. Tsukiko remarqua, et voulut venir en aide mais on la retint assez bien pour l'empêcher de courir, de marcher ou encore d'utiliser ses mains pour une quelconque maîtrise du sunaton.

- Mais lâche-moi crétin ! ordonna-t-elle maladroitement, la bouche toujours pâteuse. Ne le tapez pas! Hey!

Tsukiko vit les deux bouteilles d'alcool apparaître dans les paumes de son ami et à cette vision, elle fit un grand "o" avec sa bouche suivie d'une longue exclamation d'admiration.

- Shinshi, t'es un magicien de l'alcool. Woah, tu m'apprendras, comme ca on aura plus jamais soif! Oh non, ne gaspille pas. Non, les bouteilles.... Non.

Tsukiko pensait à la quantité gâchée et continua à penser jusqu'à ce qu'elle entende Shinji "hurler" de douleur. Elle abandonna donc sa contemplation des verres brisés et du liquide étalé pour voir ce qui se passait avec l'Akuzu. Lorsqu'elle vit l'un des Kawaguchi donner un sérieux coup dans le ventre du brun, elle vit "rouge". Elle usa de ses "dernières forces" pour mordre à sang la main du dernier Kawaguchi la retenant, s'en libérer ainsi et tenter une attaque avec son sunaton. Cependant, elle était des plus bourrées et elle avait en face d'elle des habitués du sunaton également. Ce dernier se prit un premier coup mais retourna bien vite cette masse sableuse contre elle, l'écrasant au mur violemment.

Encore, une nouvelle fois depuis ces dernières semaines, son souffle fut coupé net et elle mit un temps fou avant de se reprendre. Enfin, même si elle se reprenait, soit l'alcool embrouillait ses sens, soit elle avait droit à un autre coup dès qu'elle tentait de se relever ou la moindre technique de sunaton.

Elle eut encore un peu de lucidité pour voir que les deux Kawaguchi étaient prêt d'un mur. Sans tarder, elle fit un petit signe, et se concentra sur le mur. Aussitôt une certaine quantité de sable s'en détacha et retomba sur eux. Ils n'étaient pas "écrasés" au point de mourir mais ils étaient bel et bien déstabilisés.

- Il se passe quoi là-bas? hurla un garde non loin.
- Shinshi, il faut partir, murmura la petite rose au brun.

Malgré la douleur au dos comme à d'autres endroits du corps, elle se releva et commença à traîner Shinji jusqu'à un coin de mur. Si le garde était arrivé plus tôt, il aurait été témoin d'un spectacle bien pitoyable : Deux alcoolos se soutenant mutuellement pour faire deux trois pas rapide, sans trébucher, sans s'écraser, et à moitié recourbé en raison de la douleur des coups donnés par les Kawaguchi.

Tsukiko resta un long moment, recourbée derrière ce mur, marmonnant, sanglotant. Elle avait très mal, vraiment mal. Certes elle était habituée à tous les bains de sable possible mais elle avait toujours assez de lucidité pour se créer un bouclier ou se protéger un minimum. Ce soir, bourrée qu'elle était, elle n'avait fait que réceptionner les coups. Autant dire, un long moment, elle ne dit rien, se contentant de souffrir en silence.

Lorsqu'elle se releva, elle s'approcha de son ami de ce soir, et lui susurra à l'oreille qu'elle devait rentrer pour préparer ses valises et aller à la poursuite de Kibo. Elle posa un baiser sur les joues du brun et s'en alla dodelinant. Etait-il conscient ? La suivait-il? Elle ne savait pas, bien trop préoccupée par toutes ses courbatures, bleus et douleurs occasionnés durant ce combat contre les trois Kawaguchi et également préoccupée par le supposé départ de son coéquipier.
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Message(#) Sujet: Re: Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji] Une pièce, c'est un premier pas vers la fortune ! [Shinji]  EmptyVen 24 Oct 2014 - 7:14


Je levai la main pour bloquer un deuxième coup de pied qui me vrilla néanmoins le bras sous l'effet du choc. La douleur, j'y étais habituée: quand on combattait tous les soirs dans un bouge minable pour gagner de quoi survivre on s'accommodait de ce genre de détails. Mais ça ne la rendait pas pour autant agréable voir supportable. Et puis en tant normal je les absorbais, les coups. Autant dire que cette fois c'était peine perdue vu la dose d'alcool qui circulait dans mes veines. Pour autant mon esprit combattif se réveillait peu à peu. Je serrai le poing de ma main poser sur le sol et tentai de riposter mais mon coup se perdit dans le vide tandis que je roulais sur le côté pour éviter un second coup de pied destiné à ma mâchoire. Je relevai ensuite mon œil valide vers Tsuki quand un bruit coulant de sable s'éleva de la direction dans laquelle elle se trouvait juste à temps pour la voir se faire violemment écraser contre la paroi rocheuse.

- "Bande de lâches!" criai-je, les dents serrés. "Za vous amuse de vous en prendre à des gens qui n'peuvent pas s'défendre? Z'allez voir quand on s'ra sobres, ça va moins rigoler!"
- "Ta gueule toi!" obtins-je pour toute réponse.
- "Z'allez le payer cher quand..."

Je ne pus terminer ma phrase car un coup de pied en plein thorax me fit tomber en arrière sur le dos. Ma vision se brouilla tandis que mon souffle se coupa une nouvelle fois. Dans ce genre de cas il n'y avait rien d'autre à faire qu'attendre et attendre que la respiration se stabilise. D'ici là j'étais complètement inapte à lever le petit doigt pour ne serait-ce qu'esquisser un mouvement de défense. Mais je pouvais toujours voir. Et malgré mon alcoolémie avancée j'imprimai profondément dans mon esprit le visage de ces types. Quand je leur disais qu'ils allaient le payer cher je ne mentais pas. Mais ils devaient probablement prendre mes propos pour ce qu'ils étaient en droit d'imaginer: des dires d'alcoolique sans la moindre valeur. Je ne pus m'empêcher de sourire en imaginant nos retrouvailles et ce que j'allais leur mettre dans la tronche...

Parallèlement j'éprouvais une haine féroce pour ces lâches qui osaient profiter de notre état de faiblesse pour nous mettre la misère. Je n'étais jamais le dernier à cracher sur une bonne bagarre mais je réservais mes coups à ceux qui étaient en état de se défendre. Pas aux vieillards, aux handicapés ou autres alcooliques qui ne se voyaient plus les mains. J'avais certaines valeurs même si ce n'était pas évident de prime abord et j'aimais bien quand le respect était plus ou moins réciproque. Comment osaient-ils se regarder dans la glace après ce genre d'actes? Le pire dans tout ça c'est que j'étais pratiquement certain qu'ils allaient encore se féliciter pour leurs agissements et s'endormiraient sans le moindre problème de conscience. Mais le retour de manivelle - car il y en avait toujours un - allait effacer tôt ou tard les sourires narquois que ces têtes de glands arboraient fièrement...

- "C'est ça continue!" encourageai-je mon bourreau alors qu'un coup de poing venait me cueillir en pleine figure. "Même pas mal!"

Pour le coup je ne mentais pas! L'adrénaline avait ce merveilleux pouvoir que de vous remettre les idées en place en même temps qu'elle annihilait la douleur. Et j'avais enfin eu la force et la concentration nécessaire pour absorber le coup qui s'était enfoncé dans mon visage sans causer le moindre mal. Je relevais un sourire carnassier en direction du Kawaguchi qui venait de me frapper et m'apprêtais à contre-attaquer de la même manière quand il fut sauvagement recouvert d'une dose de sable suffisante pour le jeter au sol et l'y maintenir. Je tournai le regard pour le poser sur Tsuki qui venait de détacher ces grains de roches de la voie illusionnée et lui adressai un semblant de sourire sanglant. Je crachai ensuite mon fluide vital sur le sol tandis qu'une voix s'élevait des remparts pour demander ce qu'il se passait. La jeune femme aux cheveux roses fut la plus rapide et elle m'entraîna à sa suite. On devait avoir une démarche digne des plus grands spectacles comiques mais je ne m'en formalisais pas le moins du monde.

- "C'est Shinji!" corrigeai-je machinalement. "Pas Shinshi! C'est moche Shinshi nan?"

Quoique... On m'avait appelé par des surnoms bien pires par le passé après tout! Nous marquâmes un temps d'arrêt au coin d'un mur, le temps de reprendre nos souffles. C'est alors que je remarquai une douleur lancinante sur mon flanc lorsque je respirais. Autant dire tout le temps quoi... J'avais sûrement une ou deux côtes fissurées mais pour le coup je m'en sortais plutôt bien. Je crachai une nouvelle fois mon sang sur le sol avant de me passer le revers de la main sur mes lèvres ensanglantées.

- "T'as vu comme on leur a mis la misère?" fis-je avec un semblant d'enthousiasme. "Z'ont rien vu venir ces 'brutis!"

Enfin, on... J'avais bien assommé un des types mais c'était bien Tsuki qui s'était débarrassée des deux autres. Ou qui les avait en tout cas immobilisés suffisamment longtemps pour nous permettre de nous échapper. On l'avait échappé bel d'un autre côté puisque dans le désert personne ne serait venu à notre rescousse. L'intervention de ce garde avait été drôlement providentielle. Une main sur mon flanc, j'entendis la Kawaguchi me murmurer quelques mots à l'oreille pour m'annoncer qu'elle partait à la poursuite de Kibo. J’acquiesçai lentement comme pour lui donner mon approbation. Approbation dont elle n'avait d'ailleurs pas besoin. Puis j'eus droit à un baiser sur la joue dont la douceur contrastait avec ce que nous avions vécu ces dernières minutes. Je levai ensuite mon œil vers elle pour la regarder partir.

- "Bon voyage alors!" murmurai-je en lui adressant un signe de la main qu'elle ne vit évidemment pas. "Salue bien ce type d'ma part tant qu'à faire!"

J'invoquai une troisième bouteille et en but de longues rasades avant de pousser un petit râle de satisfaction avant d'éclater d'un rire nerveux. Je n'étais pas allé me battre dans cette cave ce soir mais j'étais encore plus amoché que si ça avait été le cas. À croire que j'étais condamné à me prendre des pains quoi que je fasse. C'était plutôt ironique en y pensant... C'est cette sur drôle de pensée que je pris le chemin de mon petit appartement. Le tout en titubant évidemment. C'était juste un autre jour au paradis...
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