Enfin nous y étions. Le jour J venais d'arriver. Je trépignai d'impatience au point qu'il m'était impossible de me contenir et de me maintenir en place. Après plus d'un mois de retard sur la date prévue, ma merveilleuse princesse allait finalement pouvoir emménager chez-moi. Je me retrouvais au comble du bonheur rien qu'à m'imaginer tous ces nombreux instants passés avec elle. De ces moments de complicités que nous pourrions vivre ensemble et qui ainsi resserraient nos liens. Tout avait été mit en place pour son arrivé depuis longtemps. Évidemment sa nouvelle chambre se trouvait juste à côté de la mienne. Quelque chose me disait que nous risquions de passer de nombreuses nuit à dormir ensemble. Je mettais un point d'honneur à cette idée. Me sentant rougir, je commençai à sautiller de joue sur place. J'avais l'impression d'être une gamine s'apprêtant à partir pour le pays imaginaire. D'une certaine façon c'était un peu le cas.
Ma convalescence des suites de notre expédition archéologique avait grandement perturbé nos projets. Mais désormais, j'étais en pleine forme afin d'aller à la rencontre du lendemain formidable qui s'offrait à moi. Lentement mais sûrement, je parvenais peu à peu à retrouver le sommeil bien que cela ne fut pas encore parfait. Je demeurais néanmoins suffisamment reposée pour ne plus laisser transparaître la moindre cerne sur mon visage. J'arborai dès lors une mine à la fois fatiguée et reposée que je pouvais présenter à ma bien aimée. Portant pour l'occasion une longue jupe à motif floraux brodés mains accompagnée d'un corselet à dragage blanc noué au niveau de mon épaule gauche, laissant la droite ainsi que mes deux bras à nues. Au niveau de mon poignet droit se trouvait une brassard métallique étincelant tandis qu'à mon gauche pendait plusieurs anneaux d'argents. Je portais en guise de boucles d'oreilles de magnifiques perles azurée. Une bonne partie de ma matinée avait été consacrée à ma coiffure. Je voulais être parfaite pour accueillir mon hôtesse. Le trou dans ma chevelure ne paraissait à présent pratiquement plus. Même au naturel il aurait été difficile de l’apercevoir. Ce fait ne m'empêcha néanmoins pas de le cacher par une fleur de lys artificiel. Ce simple fait suffisait à me rassurer quant aux charmes dont j'étais à même d'exercer sur autrui.
Prenant appuie sur les escarpins immaculés, je tendis la main à mon cocher qui m'aida à descendre de la voiture. Je conviais ce dernier à aller faire un tour en attendant que je puisse m'entretenir avec Yami. Je voulais passer un peu de temps avec elle afin que le départ de sa demeure familial soit le moins douloureux possible. Pour se faire j'avais préparé un petite surprise qui lui plairait sûrement. Tout du moins je l'espérai sincèrement. Il n'était pas facile de trouver quelque chose qui puisse plaire à ma princesse en dehors d'une marre de sang... Cette image me fit sourire. Je pensais alors que j'avais vraiment trouvé une perle unique en son genre. Cachant mon cadeau dans mon dos je me précipitai pour sonner aux portes du manoir Ketsueki. Mon ange déchu ne tarda pas à montrer le bout de son joli minois. Elle m'adressa son habituel sourire de salutation tandis que le mien s'étirait pour me donner une expression légèrement espiègle dévoilant mes dents blanches.
-Nous y voici finalement ma chérie. J'espère que vos affaires sont prêtes ! Initiais-je avec candeur.
Ses sourcils se froncèrent. Elle se doutait de quelque chose ce qui ne fit qu'accentuer mon amusement. J'entrai alors tout en me débrouillant pour toujours faire face à ma belle afin qu'elle ne puisse voir ce que se cachait derrière-moi. Le manoir était toujours aussi vaste, toujours aussi majestueux, mais aussi toujours aussi vide. Absolument rien n'avait bougé depuis ma dernière visite il y avait de cela plus d'un mois. Je me dis qu'il était vraiment tant qu'elle quitte cet horrible endroit. Bien qu'il fut son foyer d'origine il ne m'inspirait que solitude et désarroi. Cependant les choses s'apprêtaient à changer. C'était une toute nouvelle vie que je m'apprêtai à lui offrir.
Parvenue au milieu de la salle principal sous le halo de lumière que jetait le splendide vitrail mural, j'attendais que ma compagne me rejoigne pour lui faire part de mon cadeau. Je ne pouvais m'empêcher de me dandiner sur place, brûlant d'impatience, mais aussi d'inquiétude quant à sa réaction. Enfin je le sorti de sa cachette pour le lui tendre à bout de bras. Il s'agissait d'une peluche à laquelle j'avais porté un soin tout particulier. En effet, à la base, elle n'était qu'une simple chauve-souris en mode chibi à grosse tête trouvée dans une boutique. En la voyant je l'avais systématiquement assimilé à ma dulcinée ainsi qu'à son côté draculesque. Après de grand efforts de coutures, ce pourquoi je n'étais absolument pas douée, j'étais parvenu à un résultat plutôt satisfaisant. J'avais arraché son œil droit pour le remplacer par un bouton de manchette noir, coupé son oreille gauche et j'avais tracé au quêteur un large sourire pour ensuite le recoudre par des points. Ainsi customisé j'espérai sincèrement qu'il serait à sa convenance.
-Je pensais qu'il vous faudrait quelque chose pour commencer à décorer votre commode une fois arrivée à la maison. J'y ais apportée quelque modification personnel en souhaitant qu'elle vous plaise... Il faudra que vous lui trouviez un nom !
J'affichai alors un sourire timide, attendant de voir sa réaction.. Candide, je levais un peu plus les bras afin de mieux lui présenter la petite chauve-souris.
Aujourd'hui était un grand jour. En effet, je délaissais la manoir de mon clan si vide pour venir vivre dans la demeure d'Oniri. Le déménagement avait été repoussé de plusieurs semaines déjà, des suites de notre escapade quasiment mortelle dans les ruines du temple antique. Bien que je m'étais préparée a ce jour depuis que j'avais accepté la proposition d'Oniri, il n'en fut pas moins difficile de s'y résoudre... J'aimais ce manoir. J'aimais ce lieu qui était ma seule connexion avec mon clan décimé. Toutefois, ma meilleure amie avait raison, rester entre ces murs seule alors que la présence de Megami y était vive, ne m'aiderait pas a l'annihiler complètement de mon esprit... Au contraire, le domaine était sûrement un puissant artefact pour aider Megami a se manifester davantage...
J'avais rassemblé mes affaires. Je ne possédais rien, aussi, mes bagages furent vite bouclées avec en leur contenu ma maigre garde robe. J'avais longuement hésité a pénétrer dans la chambre de mon hôte parasite, me demandant si je pourrais en obtenir un quelconque bibelot intéressant. Après tout, Megami avait été la Comtesse du clan : il était possible qu'elle avait en sa possession des objets symbolisant notre famille sur lesquels j'aurais bien fait main basse... Cependant, je n'avais pas osé franchir le seuil de sa porte. J'avais même voulu refermer cette dernière mais avait dû user de ma maîtrise du sang pour la faire claquer, ne voulant pas pénétrer d'un millimètres dans ce lieu maudit pour rabattre la porte jusqu'alors grande ouverte.
La sonnette ne tardait pas a se faire entendre, m'avertissant de l'arrivée d'Oniri. J'avais choisi de revêtir ma robe rouge à broderies noires. Elle était cintrée au niveau de la taille et agrémentée de tissu noire à son extrémité. Son côté droit m'arrivait à au dessus du genou alors que l'autre côté le recouvrait. Je dévalais les marches rapidement, alors que mes pieds étaient chaussés de mes habituelles bottines noires. Oniri se tenait devant ma demeure alors que je l'accueillais avec un large sourire qu'elle me rendait au centuple tout en s'exprimant d'une voix candide qui trahissait de son état anormal. J'arquais un sourcil interrogateur face à ce comportement que je ne lui connaissais qu'uniquement lorsqu'elle avait quelque chose derrière la tête... Et la plupart du temps cela n'augurait guère quelque chose de bon... Je la laissais toutefois entrer alors que ses agissements sonnaient de plus en plus faux. J'étais désormais certaine qu'elle dissimulait quelque chose dans son dos, tachant toujours de me faire face ! Tout en l'écoutant, je penchais la tête tantôt a droite, tantôt à gauche, pour essayer d'apercevoir ce dont il retournait mais elle s'évertuait a faire en sorte que je ne le découvre pas. On pouvait dire qu'elle avait réellement éveillé ma curiosité... Trépignant d'impatience intérieurement, elle sortait enfin le mystère de derrière son dos. C'est alors que je vis une peluche de chauve-souris à l'allure si mignonne et si attachante ! J'ouvrais la bouche d'étonnement ! C'était vraiment pour moi ?! Oniri était en train de m'offrir quelque chose ? Je posséderais désormais quelque chose qui m'appartiendrait à moi et à moi seule ?! Une vague de joie s'emparait de moi alors qu'elle m'expliquait avoir customisé la bête pour qu'elle me plaise. Je restais sans voix devant cette attention toute particulière qu'elle venait de me faire et que jamais personne ne m'avait fait. A défaut de mot, je jugeais que les gestes seraient plus parlants. J'attrapais la chauve-souris avec une main, la collant contre moi avant de me ruer dans les bras d'Oniri et de la serrer contre moi avec mon bras libre qui entourait désormais son dos. Je profitais de l'instant, souriante, avant de réussir à articuler un merci timide.
Après cette étreinte, qui relevait du miracle de ma part, j'en étais bien consciente, je lui exposais mon ressenti :
« Oui ma valise est prête. Elle est sur mon lit. »
Je marquais une pause, gênée :
« J'aimerais bien faire un dernier tour du manoir avant de partir si tu n'y vois pas d'inconvénients... »
Là dessus, nous allâmes dans ma chambre où je récupérais mon unique bagage minuscule tout en tenant toujours fermement la chauve-souris contre moi :
« Bloody... C'est son nom. Tu aimes ?! »
Je serrais un peu plus la peluche contre moi juste contre mon cou a la manière d'une petite fille en attendant son approbation. Reprenant soudain mon air sérieux, je lui exposais un problème pour lequel je pensais qu'elle serait apte a m'apporter son aide :
« J'allais oublier ! J'ai vu qu'il y avait une boite a musique sur la commode dans la chambre de Megami . Je l'ai attrapé avec mon sang et j'ai essayé de l'ouvrir mais c'était impossible... C'est dommage elle est vraiment jolie et j'aurais bien voulu emporter avec moi un souvenir du manoir... »
Boite a musique de Megami :
Je dirigeais donc Oniri devant la chambre de Megami où je n'osais mettre les pieds par peur que cette dernière ne se manifeste. La boite a musique reposait toujours sur le meuble de la chambre, où je l'y avais trouvé. Elle ressemblait à un coffre miniature en bois et était ornée d'une horloge. Le bouton d'activation était sur le côté mais refusait de bouger malgré les efforts que j'avais mis à l'ouvrage. Il était certain que cette boite était une conception très ancienne. Je me demandais a combien de Ketsueki elle avait appartenu... Megami en avait-elle été la seule détentrice ? Mais d'ailleurs, quel âge avait Megami ? Tout autant de questions auxquelles seule l'intéressée pourrait répondre... Je patientais sur le seuil de la porte, espérant qu'Oniri trouve la solution pour permettre l'ouverture de cette jolie boite...
Meïka A. Oniri
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Ses yeux se mirent à pétiller de joie tandis qu'un large sourire vint fendre ses douces lèvres. Sans doute m'étais-je attendue à de nombreuses réactions de sa part, mais sûrement pas à celle-ci. Après m'avoir prise des mains la peluche pour la serrer contre elle. Je la vis se jeter dans mes bras sous le joug de l'émotion. Ma Yami... Ma chère et tendre Yami... Mon cadeau lui plaisait, mon cadeau la rendait heureuse. Alors j'étais heureuse moi aussi. Sa réaction si soudaine me comblait de joie. Tandis que j'entourai sa nuque de mes bras pour l'éteindre à mon tour je sentis les larmes me monter aux yeux. Ainsi me délectais-je de chaque seconde passée avec elle, gardant en mémoire la moindre parcelle de son être collée contre moi. Sa chaleur, son parfum, la douceur de sa peau... J'avais l'impression de vivre un rêve éveillé, que tous ces affreux cauchemars étaient à présent loin derrière moi. Je pouvais désormais tourner une nouvelle page avec elle à mes côtés. Ma princesse... Je l'aimais tant... Comme convenu elle serait mienne et je serais à elle pour toujours et à jamais...
Nous nous regardâmes alors dans les yeux. Elle qui venait de me remercier affichait une expression de joie sincère tandis que je peinais à refréner mes émotions misent en branle par cette si soudaine étreinte. La maintenant toujours contre-moi, je pris un plaisir tout particulier à lui caresser la joue comme j'avais coutume de le faire. En cet instant mon engouement était-elle que j'aurais tant souhaiter pouvoir embrasser ses lèvres. Malheureusement je savais que le moment n'était pas encore venu. Aussi me contentais-je de poser un délicat baiser sur sa joue. Elle l'ignorait sans doute, mais ce qu'elle venait de m'offrir en retour, s'avérait être le plus merveilleux de tous les cadeaux. Je l'étreignis une nouvelle fois, savourant de ce moment fugace avant de lui rendre sa liberté. Il me fallut me tourner brièvement dos à elle pour essuyer les larmes qui embuaient ma vue.
Le cœur léger comme une plume je suivis ma compagne en lui prenant la main jusque de dans sa chambre. De là, elle récupéra sa maigre valise. Je me fis alors le serment de garnir comme jamais sa garde robe une fois installée dans ma demeure. Par ailleurs, ma belle portait pour l'occasion une robe qui la rendait fort séduisante. Belle comme une fleur sombre et délicate qui s'épanouissait sans cesse pour devenir une splendide rose. A cette image, je l'associais, car d'une prudence avisé il fallait faire preuve pour la manipuler sans se faire piquer par ses épines...
Depuis que je venais de la lui offrir, Yami ne lâchait plus sa peluche et se baladait avec, semblable à une enfant ne désirant pas se séparer un seul instant de son fétiche. La voir aussi possessive envers mon cadeau ne fit qu'accentuer mon bien être. Je compris dès lors qu'elle aurait une place importante dans les rapports que nous serions mené à entretenir dans l'avenir. D'une certaine façon, dans mon candeur poétique, jamais à penser qu'elle symbolisait l'attachement que j'avais pour elle et que tant que ma chère la garderait avec elle ce lien demeurerait conservé. Malgré tous les nombreux excès que j'avais été mené et je serais menée à appliquer au cours de ma vie, je n'en demeurai pas moins une romantique dans l'âme, tout du moins à ma façon. J'adressai un sourire mesquin à l'égard de ma déesse des ombres tandis qu'elle venait d'annoncer le nom de notre nouvelle mascotte. Je ne pouvais espérer mieux de sa part.
-Oui je l'apprécie beaucoup. Je trouve qu'il lui va à ravir. Bloody fera désormais parti de notre petite famille... Dis-je en lui souriant.
Ma réponse sembla la ravir, mais également la plonger dans une grande réflexion. Où plutôt réfléchissait-elle à autre chose. Elle requérait mon aide pour faire fonctionner une boîte à musique dans la chambre de Megami. Je fis une légère grimace à l'entente de son nom, pensant qu'il ne s'agissait sans doute pas d'une bonne idée de nous aventurer dans les affaires de cette sorcière. Son visage apparaissant sur la toile de la grande bibliothèque du manoir me revint à l'esprit. Je fus parcouru d'un frisson qui me glaça l'échine. Valait-il mieux laisser le mauvais génies enfermé dans sa lampe plutôt que d'aller directement à sa rencontre. Pourtant ma compagne semblait tenir à cœur le fait de récupérer cette boîte à musique ainsi qu'à la mettre en route. Ne souhaitant que son bonheur je me pliais à son exigence en l'accompagnant jusqu'à la chambre de la comtesse damnée. La pièce demeurait toujours dans le noir avec les rideaux et volets fermés. Elle m'indiqua alors l'emplacement de la commode où la boîte avait reprit place. Constatant qu'elle craignait de si engouffrer je pris cette initiative en m'empressant d'entrée pour en ressortir le plus rapidement possible comme si les ténèbres allaient me happer, avec l'objet de notre convoitise. En l'examinant sous tous les angles je constatais qu'en effet il s'agissait d'une bien étrange curiosité.
-Nous ferions mieux d'aller l'observer à la lumière du hall. J'y verrais plus clairement afin de l'étudier. La seule chose que je puis vous affirmer est qu'il s'agit d'un ouvrage Saibogu.
Nous rejoignîmes sans nous presser la salle principal du manoir. Yami transportait sa valise ainsi que Bloody tandis que je gardais la boîte à musique sous le bras. Descendant une à une les marches je me dirigeais vers le piano à queue afin de m'en servir comme plan de travail. Je n'avais aucun outil sur moi, mais espérait tout de même parvenir à élucider le secret qu'elle renfermait. Ainsi l'avisais-je une fois de plus sous différents angles. Un cadrant d'horlogerie était encastré à l'intérieur et la manette qui servait à activer les engrenages restait bloquée. Je plaquai alors mon oreille sur la machine et donnait de petits coups secs dessus afin de desceller à l'aide de l'écho l'endroit à devait se situer le cœur de la mécanique. Curieusement, ce dernier semblait se trouver sous la boîte, vers le bas. Regardant d'un peu plus près je remarquai alors un minuscule orifice à pleine plus grand qu'une tête d'épingles. Il n'y avait aucune vis et je me doutai que celui-ci n'était pas présent par hasard.
Prise d'une intuition et connaissant à quel point ô combien le savoir de mon clan se révélait minutieux ne tenant parfois qu'à un infime bouton de pression. Je pris la peine de défaire ma boucle d'oreille afin d'y planter la pointe dans l'interstice. Nous pûmes entendre la mécanique se mettre en branle. Je posais la boîte sur le piano pendant que les aiguilles du cadrant se mirent à tourner à vive allure. Ces dernières s'arrêtèrent sur le chiffre douze. Le cadrant se mit en tourner sur lui-même tel un verrou et le couvercle de l'instrument s'ouvrit laissant ainsi apparaître tout son machinisme dans un déluge d'engrenages tournoyant et de petites lames sifflotantes. Une lente et mélancolique musique s'éleva alors dans toute la salle dont les échos vinrent se répercuter aux quatre coins du manoir vide.
Spoiler:
Je me penchai dessus afin de mieux apercevoir son système de fonctionnement. Dès lors je fus à même d'apporter davantage d'informations au sujet de cette mystérieuse boîte.
-Je peux vous confirmer qu'il s'agit d'une boîte fabriquée par les Saibogu. Elle semble très ancienne. A la vue des pièces qui la compose je dirais qu'elle date d'avant la fondation du village.
Croisant mes bras sur le piano j'y posai mon menton dessus afin de m'installer. Yami se tenait juste à mes côtés. Nous fixions avec attention l’instrument déverser sa longue et triste mélodie. Celle-ci finit par s'arrêter au bout de quelques minutes replongeant la salle dans un silence des plus pesant. A elle seule, elle était parvenue à refroidir radicalement l'ambiance. De mon côté je m'étais perdu, rêveuse, cherchant comme à mon habitude à percer les tenants et les aboutissements de cette boîte à musique. Toujours penchée sur le piano je m'adressai à ma compagne d'un ton détaché.
-Je me demande bien qui pouvait être Megami. Ce devait-être une femme vraiment étrange pour posséder un tel objet dans sa chambre. Qui plus cela étant, ses goût musicaux sont particulièrement déprimant...
Sur ces mots, je tournais la tête en direction de ma compagne pour lui adresser un sourire. J'essayai de détendre l’atmosphère en plaçant son hôte en dérision. Passé ce petit épilogue, il était temps pour nous de partir en espérant que ma belle n'ait plus à mettre les pieds dans ces lieux tant qu'elle ne se sera pas débarrassée de tous ses problèmes, mais surtout, tant que je ne l'aurais pas fais mienne.
Oniri acceptait de bonne grâce de trouver le moyen de faire fonctionner la boite a musique qui m'intriguait. Si tôt avait-elle mis les pieds dans la chambre de Megami, si tôt elle en ressortait avec l'objet en question : comme ci ma propre angoisse de me rendre dans ce lieu maudit suffisait à lui faire adopter la même méfiance. Nous nous rendîmes dans le hall pour bénéficier de la luminosité qu'offrait ce dernier. Oniri m'apprenait que la boite était de fabrication Saibogu : cette nouvelle eu le don de m'étonner... Pourquoi Megami était-elle en possession d'un tel objet ? L'avait-elle commandé auprès de la société du père d'Oniri il y a de cela des années ? Connaissait-elle elle même des Saibogu ? Tant de questions qui m'enfonçaient un peu plus dans le flou a chacune d'entre elles qui me traversaient l'esprit...
Oniri posait l'instrument sur le piano a queue, tandis que je déposais mes affaires dans un coin du hall : à savoir ma petite valise et Bloody, avant de la rejoindre. J'avais bien fait de le lui demander car son expertise prouvait qu'elle était loin d'être une novice en la matière. Je ne comprenais pas vraiment comment elle s'y prenait mais après s'être servi de sa boucle d'oreille dans le minuscule interstice de la boite, celle-ci s'ouvrait et dévoilait sa mélodie.
Mes yeux s'écarquillèrent. L'environnement n'avait plus de prise sur moi. Le temps s'était comme arrêté. Mon âme quittait sa place dans mon corps. La musique finissait par s'arrêter après avoir déverser tout son désespoir dans la pièce qui avait autrefois accueilli tant de personnes... La nostalgie s'emparait de moi.
La Saibogu s'interrogeait sur qui était réellement Megami et pourquoi elle possédait un tel objet : une belle curieuse... Son sourire moqueur était des plus malvenu si bien que j'avais l'immense envie de lui graver une expression bien différente...
Music Piano ♫:
Je m'asseyais au piano et jouais la mélodie de la boite à musique, comme ci les touches de l'instrument n'était qu'un prolongement de moi même tant je l'utilisais avec fluidité. Je fermais les yeux en reprenant le rythme effréné de la musique. Les sons se répercutaient en harmonie dans la totalité du manoir, jusqu'ici plongé dans le silence le plus complet. Rejouer ainsi me rappelait mes heures perdues où je m'étais sentie bien seule dans ce lieu familial. J'ouvrais de nouveau les yeux, fixant mes pupilles sanglantes dans la dorure de celles de la Saibogu, esquissant un sourire tout en poursuivant mon jeu. Son air se décomposait. Comme il était plaisant de voir ce parasite arborer une telle expression ! Cette vermine qui tournoyait sans vergogne autour de ma Yami !
Dans un bruit sourd, j'interrompais mon hymne, tapant mes doigts d'un coup sec sur les touches graves de mon piano avant de laisser le silence s'installer de nouveau. Je me levais de mon trône musical avant d'éclater d'un rire cristallin qui se répercutait sur les murs de la bâtisse. Ma voix sonnait différente a mes oreilles. Elle s'était couplée à celle de ma Yami... J'avais toujours souhaité pouvoir être aussi proche d'elle : ma petite princesse des ténèbres... Mais inutile de ressasser les douleurs du passé ! J'étais enfin en pleine possession de mes moyens ! Le goût de la liberté caressait mon être alors que j'avais dès lors toujours souhaité vivre cet instant glorifiant ! Il était temps de rétablir l'équilibre et de montrer a cette gêneuse qui était la maîtresse des lieux. Je la ferais me supplier de l'achever tant ses souffrances seront incommensurables et insupportables ! Elle se damnera pour subir mon courroux qui lui ouvrira la porte de la rédemption éternelle à savoir : LA MORT !
« Saibogu Oniri... Ravi de te rencontrer enfin en face à face... »
Je ponctuais cette déclaration des plus ironiques par une révérence digne de la Comtesse que je fus jadis. Je m'approchais de l'être insignifiant qui demeurait en face de moi, tendant la main pour effleurer sa joue du bout des doigts. Son air blafard et offusqué me faisait tordre un sourire comblé.
« Il m'est gré de constater que tu sais a qui tu t'adresses... Si tu savais a quel point il est exquis de voir ce minois torturé par les affres de la peur et de la couardise ! Toi qui, d'ordinaire, s'égosille sans entrave devant ma Yami... Rappelles toi que j'assiste a tous vos palabres ! Prends-tu conscience de l'indignation dont tu m'affliges ?! Moi qui ne suis que spectatrice à travers le regard chatoyant et innocent de ma princesse ! »
La rage m'emportait dans son maelström. Pourtant, je riais a gorge déployée. Hysteria libertas...Furor est libertas... La folie est la liberté... Cela se montrait être le bon moment car j'éprouvais une envie particulière de faire démonstration de toute ma démence !
« Ta représentation est terminée : tu peux disposer ! Je te ferais trembler à t'en faire ployer ! Je te ferais souffrir à te faire agoniser ! Ta supplication sera le dernier message que ton être signera... »
Je lui adressais un sourire en coin carnassier alors que mes pupilles vermeilles scintillaient de mesquinerie. Les choses étaient dites. Le spectacle pouvait commencer ! Il me tardait de voir s'agenouiller cette impertinente à mes pieds ! L'Enfer allait bientôt envahir le manoir et ses flammes viendraient lécher le corps misérable de ma victime !
Je reculais d'un bond, mordant violemment mon doigt pour le faire saigner : la douleur galvanisait mon être ! Quel délice que de ressentir à nouveau ! Quel extase que de pouvoir librement laisser court à ma créativité ! Mon sang coagulait et formait une lame dont je me servais pour entailler mes avants bras. Le fluide coulait sur le sol alors que j'accélérais son renouvellement sous l'influence de mon chakra pour me créer une réserve plus importante que les cinq misérables litres qui constituaient nos pauvres corps d'humains. J'envoyais des fouets sanglants claquer dans la direction de la Saibogu tout en faisant léviter le nectar qui s'était répandu au sol pour le faire fuser en mille épines sur la cible de mon châtiment.
Meïka A. Oniri
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Yami ne répondit pas à mes questions. Faisant fit de ma présence elle s'installa sur le tabouret en face du piano. Je lançai un regard interloquée à son encontre. Alors elle se mit à jouer. Ses doigts sillonnèrent avec une virtuosité sans faille les dents jaunâtres de l'instrument à corde. La mélodie mélancolique s'éleva à nouveau dans le hall. Mes yeux s'écarquillèrent de stupeur face à l'étonnement couplé à l'incertitude. Comment pouvait-elle connaître cette mélodie et jouer ainsi ? Pourtant... Pourtant, je me souvenais parfaitement qu'elle m'avait dit ne pas savoir s'en servir... Cela était-il impossible. Cela paraissait si... soudain. A moins, qu'il ne s'agisse pas de ma Yami. Un frisson vint me parcourir l'échine à cette pensée. J'eus la sensation que mon corps venait de se transformer en marbre glacial. J'étais soudainement incapable de bouger, ne pouvant ou n'osant détourner mon regard de cette femme qui déversait cet hymne larmoyant tout autour de nous. Ses mains s'écrasèrent sur les touches créant un brusque son strident qui me sorti de mon état d'incertitude.
Je papillonnai des yeux, n'osant croire ce qui était en train de se passer en ce moment même. Était-ce la réalité, ou bien un ignoble cauchemar ? Son regard était devenu si dur, si glacial, si inhumain... Elle m'effrayait en même temps qu'elle me fascinait. Son rire strident résonna alors. Un rire hystérique qui ne s'apparentait en rien avec celui que de ma belle. J'avais devant moi un véritable monstre. Elle se présentait comme honorée de me rencontrer, ponctuant ses paroles de courbettes et n'hésitant pas ensuite à poser sa main sur ma joue comme j'avais coutumes de le faire avec ma chère Yami. Cette dernière me manquait terriblement en cet instant. Sacaresse me fut aussi douce qu'elle me parut amer comme si elle s'apprêtait à tout instant à m'arracher le visage avec ses ongles.
Je n'avais toujours pas bougée d'un centimètre en l'écoutant proférer ces menaces dans un langage ô combien soutenu. Sa langue acerbe claquait tel une multitude de coup de fouets dans l'air. Elle se complaisait de cette mise en scène de cette soudaine apparition qui lui octroyait un certain ascendant psychologique de ma personne. Ensuite, je ne sus si je devais cet éclat à ma capacité d'adaptation ou à a pression mentale que je relâchais soudainement ; toujours fut-il que j'éclatai de rire en me tordant le ventre. Un rire sans doute nerveux fut-il néanmoins un tantinet ironiste car j'étais malgré-moi à même de saisir toute la subtilité de cette charade. Peut-être en avais-je trop vécu en si peu de temps et que mes nerfs finissaient par lâcher. Oui, totalement, je ressentais l'intense sentiment de dérision, cette grossière affliction m'affligeait les neurones. Alors je riais encore ! Non pas comme cette fois avec Blake. Je faisais davantage face à une délicieuse satyre plutôt qu'à un doux macchabée.
Passées ces belles mais perfides paroles et effectua un bon vers l'arrière allant jusqu'à se mordre sauvagement son pousse pour en faire sortir son sang qu'elle manipulant en lévitation tout autour d'elle. Sa maîtrise semblait incomparablement supérieur à celle de Yami. Je cessai de rire, mais un sourire dédaigneux continuait de fendre mon visage. Loin d'être aussi sombre et glacial que mon Némésis il s'étirait de tout son long, de toute son ironie. Car je compris qu'envers et contre tout je m'étais toujours préparée inconsciemment à cette rencontre, la désirant avec hardiesse afin qu'il me soit gré de prendre le jeu en main et d'abattre mes propres cartes. Le sourire que j'abordai était le Joker tandis que la reine de cœur me faisait face, elle, qui dans une doucereuse ironie, finirait par avoir la tête coupée.
-Je suis heureuse de te rencontrer ma chère. Je me suis toujours demandée ce qu'une putain dans ton genre pouvait avoir dans le ventre. Pour tout te dire j'ai hâte d'aller vérifier cela par moi-même. Une fois que je t'aurai réglée ton compte, Yami sera à moi !
Je savais que le corps qui se trouvait sous mes yeux était celui de ma belle princesse endormi, mais Megami porterait son calvaire à sa place. La souffrance serait sienne, tout comme la honte qui s'étalerait sur elle une fois que j'en aurais finis. Encore fut-il qu'il lui demeure en tant soit peu de dignité.
A mes répliques elle ne trouva qu'une brusque et grossière contre attaque. Cette pluie de projectiles et de fouets se heurtèrent à mon bouclier à l'origine replier dans mon brassard. Lorsque les premiers choc survinrent j'électrifiai ce dernier de sorte à ce que son sang fasse office d'élément conducteur afin de l'atteindre. Je profitai de ce bref temps mort pour de sortir Ebony jusqu'alors paisiblement rangé dans son holster caché sous ma jupe. Trois balles, stridentes, fusèrent pour se loger dans sa chair. La première toucha son front, la deuxième son épaule et la troisième sa poitrine. Le choc fut si soudain et brutal, notamment de part le tire en pleine tête, qu'elle s'effondra en arrière, laissant des gerbes de sang jaillir de ses plaies. Son corps tomba sur le sol, raide, comme s'il aurait s'agit d'un vulgaire cadavre.
Soudainement, l'horreur réprouva quelque peu mon engouement lorsque je vis le sang continuer de voler dans les airs autour d'elle, se mouvant comme animé par sa propre volonté. Il se glissa vers elle, la portant afin de la redresser tel un véritable vampire émergeant de son cercueil. Les balles enfoncées dans sa chair ressortirent d'elles mêmes tandis que les blessures que je venais de lui infliger se refermèrent en un instant. La comtesse m'adressa alors son sourire le plus sombre tout en penchant légèrement la tête sur le côté m'avisant telle une proie. Dans un léger murmure je ne pus m'empêcher de prononcer ces mots. Sans doute s'adressaient-ils davantage à moi-même pour me permettre d'aviser ces faits avec pragmatismes.
-Ok... Ça risque tout de même d'être un peu plus compliqué que prévu...
Une nouvelle salve fendit alors l'air, plus forte, plus rapide. Dans un élan de survie j'effectuai un salto sur le côté tendant mon bouclier vers l'avant afin de me protéger autant que possible. Je n'y parvins que partiellement. Retombant, pied nue, en équilibre sur la rambardes des escaliers, j'avais dégainé mon deuxième pistolet. Toute la partie gauche de mon corps m'élançait de douleur. Le sang coulant de mes plaies sur tout mon flanc gauche semblait grandement exciter mon adversaire. Mes vêtements n'avait pas réchappé à l'assaut. Quel dommage, un si bel accoutrement... Mon regard se posa un bref instant sur ma fleur de lys déchiquetée qui jonchait sur le sol. J'eus un haussement de sourcil avant de retourner mon attention sur Megami.
-J'espère que tu es fiers de toi ! Cette tenue valait une petite fortune. Enfin cela n'a pas d'importance... Ce n'était sûrement pas pour toi que je voulais être belle. Tant pis, je vous jetterais toutes les deux aux ordures.
Ce faisant, j'appuyais lourdement sur les gâchettes de mes pistolets de sorte à déverser un feu nourrit sur elle.
Techniques:
Nom : Ebony & Ivory Rang : C Type : Saibogu/Fuinjutsu Description : Double pistolet tirant des balles métalliques imprégnées de chakra raiton. Chaque pistolet contient cinq balles dans son chargeur. Image : Ici
Bravely Shield
Fûinjutsu Dispositif léger recouvrant une partie de l'avant bras droit de l'utilisateur. A première vue il s'agit d'une simple plaque d'acier permettant de bloquer les attaques. Un système mécanique permet se pendant de la déployer sous la forme d'un bouclier circulaire large d'un mètre de diamètre. Ce dernier peut parer la plupart des projectiles et attaques basiques ainsi que les jutsu de faible intensité où dont la puissance est éparpillé. Malgré sa résistance le bouclier est assez fins. Un système permet également d'y faire circuler son chakra raiton afin de l'électrifier pour mieux renforcer son efficacité défensives.
Résumé : Déploie un bouclier d'acier d'un mètre de diamètre pouvant être électrifié.
Elle para mes projectiles avec le bouclier greffé à son poignet : simpliste mais astucieux. Décidément, les Saibogu avaient l'art et la manière de nous surprendre. Je n'allais certainement pas me lamenter d'un certain challenge dans cet affrontement qui me permettait de dé-rouiller mes aptitudes, laissées depuis trop longtemps dans l'ombre d'un sommeil sans fin.
Elle utilisa son affinité raiton pour conduire ce dernier a travers mon sang et ainsi remonter jusqu'à moi, m’assénant une décharge qui me crispait les muscles et paralysait mon cœur. Bien que les spasmes me gagnaient et m'infligeaient une douleur certaine, j'arborais toujours mon éternel sourire carnassier : pensait-elle sérieusement que le jutsu d'une simple genin me ferait frémir davantage ? Elle enchaînait rapidement avec une arme a feu, me tirant dessus à trois reprises sans que je ne cherche a esquiver les projectiles. Les trois trouvèrent leur cible, perforant ma chair dans une forte brûlure et de larges filets ensanglantées. Sous la collision, je valdinguais au sol, m'étalant de tout mon long sur le carrelage froid du manoir. Je restais impassible, ne bougeant pas le moindre petit doigt pour lui permettre de se satisfaire d'une victoire vaine.
Mon sang flottait autour de moi, me redressant sur le sol alors que les balles quittaient leur emplacement, mes plaies se résorbant derrières leurs passages tandis qu'elles s'effondraient sur le sol. J'observais la Saibogu, inclinant la tête sur le côté pour accroître ma posture prédatrice. Voir l'émoi qui fendait son visage en cet instant me galvanisait ! Le chat venait de découvrir qu'il n'était qu'une souris parmi tant d'autres et que j'étais la panthère qui lui ferait regretter tous ses gestes effrontés envers ma Yami chéri ! Dors ma princesse... Profite de ce repos bien mérité... Megami s'occupe de tout...
J'usais du sang qui m'avait soulevé pour lui asséner une nouvelle salve en y ajoutant toute l'aversion que je lui portais. Son bouclier ne lui fut, cette fois-ci, d'aucune utilité. Désormais debout et pieds nus sur la rambarde d'escalier avec les vêtements déchiquetés ici et là, elle n'avait pas fière allure. Elle me gratifiait de paroles dont je me moquais éperdument, faisant cracher le feu de ses armes avec espoir envers ma personne. J'effectuais alors des mouvements rapides de mes bras, envoyant des gerbes de mon fluide en arc de cercles devant moi, afin de faire rempart de mon sang coagulé entre ses balles et mon corps. Lorsqu'elle cessa le feu, je faisais fuser mon nectar vers elle, le lâchant en pluie au dessus d'elle. Cela ne lui causait pas le moindre dommage mais m'était utile pour rappeler le tout a moi. Les gouttelettes de mon sang et du sien se mélangeaient de façon homogènes tout en lévitant vers moi pour retourner dans mes plaies. Seul son sang perlait au dessus de ces dernières. J'y trempais un doigt avide que je portais à ma bouche, l'air mauvais, avant d'agiter les mains devant moi et de la paralyser. J'entravais ses mouvements et la faisait tomber de son perchoir. Je maintenais la pression et ne la rendait que plus douloureuse encore, tordant ses veines et modifiant son flux pour en accentuer la pression : je prenais un malin plaisir a tordre ses organes et lui asséner une puissante migraine en envoyant une quantité plus élevé de son fluide dans son cerveau. L'affliction dévorait ses traits de bourgeoise effrontée alors que je souriais de plus belle devant ce spectacle, avide :
« Quel effet te fait la souffrance ? La sens-tu, cette douleur qui poignarde ton cœur ? Comprends-tu l'affront dont tu m'offenses en te pavanant sans scrupule devant mon trésor ?! »
Je marquais une pause avant de vociférer, acerbe:
« Qu'espères-tu donc ?! Yami ne t'affectionnera jamais ! Tu es bien trop faible pour être susceptible de l'intéresser ! Tu n'es qu'une gêne dans sa quête de grandeur ! Un être nuisible qui n'a de cesse de lui faire ressasser des souvenirs lancinant ! Tu lui fais part de tes propres maux alors que tu es bien loin d'avoir connaissance du véritable tourment : Yami le connaît et a grandi avec ! Je suis spectatrice de son état, je sais mieux que quiconque ce qu'elle ressent ! Savais-tu que tu avais réussi a faire s'échapper des larmes de ma princesse en silence ?! Cela je ne te le pardonnerais pas ! »
Cette vermine avait chamboulé les émotions de ma précieuse Yami... Elle allait le regretter... Je renforçais ma pression sur elle une dernière fois pour voir son visage se tordre une nouvelle fois avant de relâcher ma prise et de concentrer mon chakra dans mon sang que je déployais autour de moi afin de le faire tournoyer très vite. La Saibogu en profitait alors pour sauter dans les airs pour riposter et je choisissais ce moment précis pour projeter mon sang a travers la pièce. Mon fluide s'impactait sur les murs, griffant et découpant certains pan de la salle et faisant décoller la Saibogu a travers le vitrail sur lequel était représenté le symbole du clan. Le verre vola en éclat et la projetait hors du manoir.
Je ne souriais plus. Seule une expression de rage et de haine restait figée sur mon visage, le regard vermeil plus noir que jamais. Je hurlais de tout mon saoul à l'intérieur du hall dévasté. Mon piano avait été sectionné, la rambarde d'escalier avait explosé et des dalles de carrelages s'étaient fendues, les portes avaient été découpé... Il ne restait plus rien que de la désolation dans le manoir des Ketsueki décimé. Désormais tout cela n'avait pas la moindre importance. Je combattrais avec véhémence et conviction contre toute les personnes qui voudraient me nuire moi ou Yami... Je la protégerais comme jamais je n'avais pu le faire, moi 4ème Comtesse Ketsueki, pour rattraper le temps perdu.
Dans mon hystérie invective, j'attrapais ma boite a musique et me ruais vers la porte de la cave en l'ouvrant a toute volée avant de m'y engouffrer, tapis dans le noir. La porte arborait bon nombre de traces de griffures et de tâches de sang séchés. Cet endroit avait été mon repaire, mon coin d'isolation pour proférer mon art : la torture. La douleur imprégnait les murs de cet endroit : je sentais son souffle glacial comme ci les personnes que j'avais abattu étaient toujours présentes en ce lieu. Une sensation oppressante me gagnait alors que je me complaisais a l'admirer :
« C'est ça ! Parlez mes chéries ! Criez moi votre haine et votre lamentation !!! »
Je dissimulais ma boite sous l'établi, à l'abri des regards et riais a gorge déployée en constatant les chaînes fixées aux poutres, me rappelant du visage de chacune de mes nombreuses victimes. L'odeur de mort se couplait a celle du sang dans ce lieu maculé par la putréfaction. Je déployais une nouvelle fois mon sang, prête a attaquer ou a me défendre, tout en remontant en toute hâte les marches pour me retrouver de nouveau dans le hall.
Meïka A. Oniri
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Cette pluie de sang se déversa sur moi sans que je ne comprenne ce qu'il en retournait. Megami rappela alors tout son fluide vitale à elle avant de composer une rapide série de signe afin de tendre la main vers moi. Je sentis alors mes entrailles se tordre. La douleur fut des plus atroces si bien que je tombai de mon perchoir pour m'étaler sur le sol. Je tentai de me relever tant bien que mal, mais ce mal obscure me frappa à nouveau me donnant la sensation que chaque parcelle de mon être tout entier se retournait contre moi. Mon ennemie quant-à elle jubilai de mon état. Ainsi compris-je qu'elle était à l'origine de tout ceci. Comment était-ce possible ? Yami ne possédait pas de tels pouvoirs. Moi-même n'avais-je jamais eux connaissance de dons semblables chez les Ketsueki. Resserrant son étreinte vampirique sur moi, je me recroquevillais en me tortillant. Du sang jailli de ma bouche afin de se déverser sur le sol. Jamais n'avais-je connue pareil tourment, je croyais que la douleur allait me rendre folle. Ceci, devait à tout prix cesser. Perdue dans cette géhenne insondable. Je pouvais apercevoir mes armes à portées de main, mais il m'était impossible d'osciller le moindre geste sans me retrouver en proie au châtiment le plus abominable. Gémissante de douleur, je faisais tout mon possible afin de conserver le peu de dignité qui me restait face à ce véritable monstre. Ma haine envers elle était intarissable.
Ma volonté me hurlait de l'anéantir, mais mon corps se révélait incapable d'exécuter quoique ce soit. A cet instant je me retrouvai prise sous le joug de ma propre condamnation. Je serrais les dents, ravalant moult sanglots de rage en continuant de sentir le sang, amer, jaillir de ma gorge. Le comble de l'horreur survint lorsque la douleur se départi dans mon crâne, causant une douleur vive comme si une aiguille y était enfoncé. Ma vision se troubla, mais je savais qu'elle souriait. Qu'elle prenait un plaisir certain à me voir dans un si piteux état. Je l'entendis me réprimander sur toute l'étendu du lien que je m’efforçai de tisser avec Yami. Comme si tout ce que j'avais fais et tout ce qui j'aspirai encore à faire pour elle ne représentai rien. J'appris alors que d'une quelconque façon, j'étais parvenu à arracher des pleurs à ma bien aimée. Il m'était impossible de me rappeler des tenants ainsi que des aboutissants qui auraient put mener à cette situation, mais cela me suffisait à reprendre espoir. Megami resserra alors davantage son étreinte sur moi, m'arrachant un hurlement de douleur, avant de tout relâcher.
Dans la fraction de seconde suivi je saisissais un de mes pistolets pour lui tirer une balle qui s'enfonça dans la paume de sa main. Malgré qu'il fut son souhait de me libérer de cet étaux de désolation, j'avais trouvé en ces dernières paroles la force nécessaire pour répliquer. Cette pétasse osait croire qu'elle pouvait avoir un quelconque effet sur moi. Je lui adressai mon sourire narquois en guise de réponse, tandis que je me relevais péniblement, toute tremblotante, le corps maculé de sang. Dans le même temps sa blessure s'était refermé en laissant ressortir la balle qui retomba dans un tintement qui résonna dans toute la salle.
Music ♫:
-A ce que je vois tu n'as définitivement rien compris. Pas étonnant que tu sois déjà morte une première fois, pathétique... Tu es totalement incapable de comprendre la nature de mes sentiments pour elle. Mais je te remercie de m'avoir apprit cela. Oui, elle a versé des larmes. Et je continuerai encore de la faire pleurer, mais aussi de la rendre heureuse, à l'humaniser. Je lui ferais connaître le goût des sentiments, je lui ferais connaître le véritable bonheur.
Ce faisant, j'éjectai les chargeurs de mes deux armes pour les encastrer dans de nouveaux attaché à mes holsters. Je frappais ces derniers entres eux afin de les enclencher et en un instant j'étais de nouveau prête à faire feu. De son côté, elle amassait une quantité de sang non négligeable qu'elle faisait tourner à vive allure tout autour d'elle.
-Contrairement à toi qui ne cherche qu'à la posséder, à la transformer en monstre à ton image... Jamais je ne te laisserai faire ! Tu entends ? Yami est mienne... Sa vie m'appartient comme la mienne lui revient de droit. Mais tu es incapable de comprendre cela, toi qui ne sais faire que souffrir les autres. Au fait, j'avouerai que ta dernière attaque était des plus pathétiques. Cela aura eut tout juste le mérite de me déboucher les narines.
Ce faisant, je lui adressai un haussement de sourcil mesquin. D'un point de vu externe, on discernait clairement que je ne me trouvais pas en situation pour faire la maline, mais c'était plus fort que moi. Je ne pouvais me permettre me laisser rabattre par elle. Aussi pointais-je une fois de plus le canon de mes pistolets dans sa direction. Souhaitant anticiper sa prochaine attaque j'effectuai un ample bond en arrière tout en lui tirant dessus. Ce fut à ce moment là qu'elle en profita pour relâcher sa technique qui dévasta tout le hall dans sa frénésie, taillant d'immenses sillons dans le sol et les murs. Je fus frappée en plein ventre par l'une de ses projections et fut violemment propulsée en arrière. Gardant fermement mes mains cramponnées sur mes armes je traversai alors le vitrail qui décorait la salle pour me retrouver à l'extérieur. Moult éclats de verres vinrent à se planter dans ma chair, ajoutant un peu plus à mes blessures. J'avais le souffle coupé, si bien que je cru perdre conscience. La lumière du soleil, chaleureuse, éclaira mon visage alors que je heurtais violemment les dalles de l'escalier extérieur, répandant une marre de sang tout autour de mon corps couvert de blessure.
Je crus que j'allais définitivement m'évanouir sous le choc, mais je fis preuve d'un élan de volonté monumentale afin de ne pas perdre pieds, ne perdant pas un seul instant de vu mon objectif. J'inspirai lourdement, laissant l'air galvaniser mes poumons tandis que je me redressai abruptement. Une nouvelle volée de sang sortie de ma bouche. Dans l'ironie de l'instant, je me demandai combien de litre de mon propre fluide vitale j'étais en mesure d'avaler avant de tomber malade. Dans une série de gestes maladroit et tremblotant, j'arrachai les bouts de verre qui s'étaient lové dans mon corps. Serrant les dents, l'opération m'arracha plusieurs gémissements. Certaines entailles étaient profonde et se révélaient assez immonde à regarder, mais en cet instant je n'en avais que faire. Ma belle robe n'était qu'une ruine écarlate parsemé de tâches blanches. Mes cheveux se trouvaient également imprégnés de mon propre sang. Jamais au cours de mon existence n'avais-je vécu de pareil horreur. L'épisode dans le temple me paraissait à présent tellement dérisoire...
Essayant de me redresser, je fus alors brutalement rappelée à l'ordre par la blessure que venais de m'infliger Megami au ventre. Cette dernière était profonde et particulièrement douloureuse. Malgré tout ma volonté je ne pouvais l'ignorer. Aussi pris-je la peine d'arracher un pan de ma jupe pour m'improviser un bandage que je resserrai fermement. Je n'avais osé voir la taille de ma plaie, mais je savais qu'elle laisserait à jamais une marque de plus sur mon corps singulièrement meurtri. Je fis ensuite craquer mes épaules puis ramassai mes armes pour ensuite me diriger vers l'entrée du manoir.
-Tu parles d'un putain de déménagement... Fis-je ironiquement envers moi-même, ressentant le besoin d'être grossière afin d'évacuer un tant soit peu la pression.
Music ♫:
J'envisageai alors de fixer les disques de mes Dark Boots au pied afin de les activer. Une fois parvenue devant les massives portes, j'eus à peine le temps de faire un pas de plus vers l'avant que des projectiles sanglant imprégnés de futon firent éclater le bois pour aller s'échouer au loin. Ces derniers venaient de me frôler de quelque centimètres. J'eus un sourire ironique en pensant qu'il n'aurait manqué plus que cela pour me mettre définitivement à terre. Désormais, c'était à mon tour de répliquer. Je tirais trois projectiles sur l'une des imposantes portes afin de la désencastrer de ses gonds pour ensuite poser le pied dessus de sorte à éviter qu'elle ne s'effondre sur moi. Activant mes Dark Boost, une série d'éclaires se mit à vaciller autour de mon pieds. Prête pour un deuxième round, je décidai de clamer haut et fort mon retour.
-Hey ! Espèce d'enfoirée !! TOC TOC !
Prenant une double impulsion, l'une avec ma jambe sur le sol et l'autre contre la porte, je parvins à projeter cette dernière avec une violence inouïe vers l'intérieur. Cette dernière balaya la pièce dans un immense fracas pour finalement aller heurter Megami de plein fouet. Armes en mains, je fis mon grand retour dans la manoir plus déterminée que jamais. Ne voulant aucunement lui laisser le moindre répit, j'envoyais une nouvelle salve de balles afin de la gêner. Tout en faisant feu, je pointai alors l'une de mes pistolets en direction de la chaîne maintenant le lustre accroché au plafond. Celui-ci céda sous la puissance de feu ce qui me permit sauter pour arriver sur lui en plein milieu de sa chute dans un timing quasi parfait. Mon pied se posa sur ce dernier afin que j'active une fois encore ma Dark Boots. Le magnifique ornement de métal se couvrit d'électricité avant que je me décide à utiliser l'impulsion de mon équipement pour l'expulser sur ma Némésis. Le tout éclata dans une monumental volée d'éclaires, de verres et de métaux. Avec ce qu'elle venait de se prendre dans la tête, je doutai fort qu'elle se relève facilement.
-Hello chérie, j'imagine que tu ne t'attendais pas à cela ! Lui lançais-je d'un ton aussi mielleux que moqueur.
Elle possédait probablement plus de pouvoir que Yami, mais ses capacités physique, ainsi que ses réserves de chakra demeurait celle d'une genin. Elle devait user d'une quantité monumentale d'énergie pour se battre et se régénérer à un tel niveau. Il s'agissait sans doute d'une des seules chances que j'avais de la vaincre. La deuxième concernait cette étrange boîte à musique. Tout avait commencé lorsqu'elle avait achevé sa mélodie. Je voulus chercher cette dernière du regard, mais elle avait visiblement disparu. Je pus apercevoir des traces ensanglantées de pas menant directement à la cave. Celle-ci confirmèrent mes suppositions. Megami cherchait visiblement à la maintenir hors de ma portée. Un sourire de dessina entre mes lèvres fendues. Elle qui osait empiéter sur mes plates bandes allaient se prendre un sacré retour de force...
Dernière édition par Saibogu Oniri le Sam 18 Oct 2014 - 12:34, édité 2 fois
Je percevais la présence de la vermine s'approcher de la porte d'entrée. Je la sentais elle et son sang qui s'écoulait à flot en conséquence de mon assaut : un sourire satisfait s'esquissait sur mes lèvres alors que cette effluve ferreuse attisait mon excitation... Je modelais mon sang sous forme de balles, les imprégnant de mon fuuton après quelques mudras pour mieux les faire fuser vers mon ennemie pathétique. Les projectiles traversaient la porte dans un éclat de bois, la trouant comme une passoire. La Saibogu répliquait en tirant plusieurs coups de feu a l'encontre de la porte qui fléchissait sur elle. Cette dernière me l'envoyait en pleine figure alors que j'usais de mon affinité pour créer une défense autour de moi afin d'amortir la chute du battant de bois. J'esquivais les salves qu'elle m'adressait avec mon nectar divin, alors qu'elle en profitait pour diriger le lustre sur moi à pleine volée. Ce dernier déchargeait son contenu raiton sur ma personne, me transperçant de spasmes et de ses éclats de verres et de métaux. Une gerbe de sang sortait de ma bouche alors que j'écarquillais les yeux de surprise. Je devais admettre qu'elle me surprenait, dans le bon sens du terme : au moins cela rendait-il notre affrontement plus distrayant.
Je regardais les tiges de verres et ses morceaux plantés ici et là dans mon corps, adressant un sourire dédaigneux avant de retirer les débris un à un, d'un coup sec, qui faisait jaillir mon fluide vital. Je rappelais ce dernier a moi et coagulais mes plaies devant ses yeux effarouchés de me voir encore debout.
« Tu n'aurais jamais dû m'infliger cela... »
Je commençais a ressentir les effets du manque de chakra... Il était vrai que Yami ne possédait pas une réserve aussi grande que celle que j'avais jadis... Il me fallait bientôt mettre un terme a tout ceci pour me reposer et aviser de mes actions futures... Peut-être irais-je tuer quelques membres influents du village ou bien torturerais-je des activistes d'autres villages comme autrefois... Tellement d'opportunités s'offraient à moi !
J'étais peut-être sous l'effet du manque de chakra mais la Saibogu était dans un état pitoyable : le garrot improvisé qu'elle avait au ventre en témoignait...
« Fais donc ta maline pendant que tu le peux encore ! »
Lui adressais-je, acerbe.
Je l'observais qui regardait en direction de la cave et devenais perplexe... Avait-elle compris ? Lorsqu'elle se ruait sur la porte, je vociférais a pleins poumons en la talonnant pour l'empêcher de faire ce qu'elle s'apprêtait a faire. J'avais l'avantage de connaître par cœur la pièce plongée dans l'obscurité ! Elle dévalait les marche et cherchait du regard, utilisant son raiton pour éclairer vaguement les lieux. J'avais toujours le goût de son sang dans ma bouche et comptais bien m'en servir... La mine renfrognée et mauvaise, je concentrais mon chakra dans son fluide présent en moi, augmentant la pression de ses vaisseaux sanguins de son ventre pour forcer le saignement de sa plaie encore béante et protégé vulgairement d'un bout de tissu macculé. Je l'entendais pousser des plaintes de douleurs tandis que celles-ci m'exaltaient et m'enivraient faisant luire mes pupilles sanglantes dans l'obscurité.
«Souffre ! Ressens l'affliction qui t'entrave ! Fais écho de ta voix torturée par mon joug ! Plains toi comme l'ont fait tous les autres avant toi ! Je veux être le témoin de ton dernier soupir...»
Je riais alors que la Saibogu fut forcée de ralentir sa course, se tenant la plaie tout en poursuivant son avancée tant bien que mal. Elle tirait une nouvelle volée de projectile à mon encontre, que je parvenais a repousser d'une gerbe de sang. Je ne pouvais plus me permettre de gaspiller du chakra : il me fallait l'achever avec des méthodes plus drastiques...
Je rattrapais la Saibogu et lui sautait dans le dos, la faisant trébucher a terre sur le ventre tandis qu'elle s'empressait de se retourner pour me faire face. J'arrachais l'une de ses armes de mes mains et taclais l'autre de mon pied pour les envoyer plus loin, la frappant au corps à corps. A califourchon au dessus d'elle, je prenais un malin plaisir à approcher mon visage du sien pour qu'elle le grave dans sa mémoire ! Qu'elle repense au visage de sa précieuse Yami, qui ne lui appartenait pas, avec mon expression perfide ! Tout cela bien sûr si elle avait l'occasion de la revoir un jour... Je lui offrais un sourire carnassier avant de rouler sur le sol tandis qu'elle cherchait a reprendre le dessus. Nous nous cognâmes dans moult meubles, nous adressant coups de poings et mesquineries du genre alors que je percevais parfaitement la présence des torturés damnés autour de nous. Je parvenais a entailler la chair de son coup et d'y mordre joyeusement en aspirant le nectar tout en meurtrissant sa peau pendant quelques instants avant qu'elle ne me repousse.
Notre acharnement fut tel, qu'une commode vacilla avant de déverser son contenu sur le sol de la salle a peine éclairée: la boite a musique était sortie de sa cachette... Mes yeux s'exorbitaient alors que mon artefact se trouvait à sa portée... Je ne voulais pas replongée dans les méandres de ma princesse! Je ne voulais pas être emprisonnée de nouveau dans le corps de mon trésor! Échevelée et fatiguée, je criais de tout mon saoul en me jetant sur la boite, que je protégeais de mon corps : faisant rempart comme ci elle s'apprêtait à m'arracher mon enfant... Je la mitraillai d'un regard assassin, haletante de rage, tout en conservant mon bien contre moi :
« Tu m'atteindras peut-être mais tu n'obtiendras jamais Yami ! Je ferais en sorte de déjouer tes intentions : tu verras ! Elle ne m'appartient qu'à moi seule ! Jamais je ne la laisserais tomber dans l’idiotie des sentiments !»
J'observais ma boite à musique d'un air emprunt de tristesse, me doutant que mon heure était comptée, une fois de plus, mais ne voulant pas abandonner. Pardonne moi ma Yami... Encore une fois...
Meïka A. Oniri
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Me dirigeant à vive allure dans la cave sordide où Megami avait jadis entreprit ses actes immondes de tortures, je fus brutalement stoppée dans ma lancée par la douleur qui vint à nouveau me tirailler les entrailles. Elle usait encore de cette horrible technique sur moi. Je sentis mon corps se convulser alors que la pression sanguine dans mes veines augmentait au point de faire éclater les multiples blessures qui couvraient mon corps dans de moult gerbes de sang. Ma plaie sur le ventre fut la plus douloureuse, mais aussi la plus concentrée. Le maigre bandage que je m'étais confectionné parvint à peine à retenir le fluide vitale qui en jaillit dans un bruit cloaque. La souffrance fut-elle qu'elle me tira de nouveaux gémissement squi réjouirent plus que jamais Megami. Je me laissai tomber contre un mur, me servant de ce dernier comme appuie tout en gardant une main posée sur mon ventre. L'environnement tout autour de moi oscillait de façon certaine. L'anémie me guettait, la douleur aussi forte fut-elle, n'était toujours pas parvenue à me faire perdre conscience. Je me trouvais dans un état lamentable, voir pire que pittoresques. Échevelée et couverte de sang de la tête au pied, celui-ci coagulait par endroit souillant ma peau comme mes vêtements. Au fond de moi, je savais que, quoi qu'il advienne, je ne pourrais jamais ressortir totalement indemne de ce combat, aussi bien physiquement que mentalement...
Pourtant, cela ne m'empêchai pas de continuer de m'accrocher désespéramment à la vie en m'élançant toujours plus dans cette lutte aussi bien acharnée que désespérée contre le diable personnifier. Je le faisais pour ma Yami. Ma bien aimée. Car, oui, je pouvais l'admettre maintenant sans avoir honte. Je comprenais désormais ce qu'il retournait de la nature exacte de mes sentiments. Je l'aimais, il s'agissait d'un fait indubitable, mais c'était bien plus que cela. Peut-être qu'initialement mon attachement envers elle fut-il trop vif, trop précipité. Poussée par la beauté de l'instant, je n'avais finalement fait que mettre en valeur mon égoïsme en jouant de belles paroles envers elle pour mieux la posséder. Mais le temps s'était écoulé depuis lors. Toute la mièvrerie et l'affection que j'éprouvai vint alors se transformer en amour des plus sincères. Oui, j'étais amoureuse de Yami. Elle représentai tout pour moi et c'était précisément pour cela qu'en cet instant précis j'en venais à outrepasser les limites de ma volonté afin de la libérer des entraves de ce monstre parasite. Je voulais la retrouver, la serrer dans mes bras, lui murmurer que je l'aimais. Quand bien même demeurerait-elle incapable de comprendre toute la subtilité de mes paroles. Cela m'importait peu tant qu'elle restait à mes côtés... Elle rien à craindre. Je serais toujours là pour veiller sur elle...
La furie, dans un désespoir hystérique se rua sur-moi après avoir déviée les dernières balles de mes chargeurs. Nous roulâmes sur le sol. Elle parvint à me désarmer. Je n'eus d'autre choix que de me défendre avec mes poings. Ses dents se plantèrent dans ma gorge qu'elle mordit violemment tout en aspirant mon sang. Je me tordais de douleur, hurlant de tout mon saoul, en essayant de me dégager en vain. Ainsi allongée sur le sol, j'usai une fois de plus de mes Dark Boots enfin de donner une impulsion sur le sol pour nous projeter toutes les deux en l’air. Son dos heurtant le plafond de la cave qui se fissura. Ma Némésis fut éjectée sur le côté tandis que je roulais sur le sol pour tenter péniblement de me redresser. Haletante, le sang continuait de se verser à flot de ma nouvelle plaie. J'arrachai dès lors le corsage drapé de ma tenue pour me confectionner en vitesse un bandage afin de stopper l’hémorragie. A bout de souffle, mon cœur pulsait violemment. Il ne faisait que maintenir l'afflux sanguinolent de mes plaies. Je me relevai en gémissant, ma vision se troublait. Lentement mais sûrement, j'en venais à m'approcher des portes de l'inconscience. Bientôt, ma volonté ne serait plus suffisante pour maintenir mon corps actif. Posant une main sur ma tête, je la secouai légèrement afin de recentrer ma vue. Cette dernière se stabilisa quelque peu, mais demeurait toujours floue.
Music ♫:
Mon premier réflexe fut de récupérer l'une de mes armes. Ce fut à la belle Ivory de recroiser mon regard avant de se retrouver entre mes mains. J’aperçus alors Megami, prostré dans un coin de la salle, tel un animal que l'on venait d'acculer jusqu'au bout. Face à cette vision je ne peux retenir un sourire mauvais de mes lèvres exsangues. J'avais finalement eut raison de mettre la mise sur les réserves limités en chakra de Yami. Cette pauvre folle de Megami avait usé à tort et à travers de ses capacités de régénérations ce qu'il l'avait mené à ce qu'elle était à présent. Une vulgaire proie à ma merci. Car, quand bien même elle put posséder un corps indemne ainsi qu'une force somme toute relative, elle venait de me dévoiler son véritable point faible à savoir la boîte à musique. L'ironie du sort voulait qu'elle soit tombée à bout psychologiquement avant moi et malgré tout ce que j'avais endurée. Malheureusement notre affrontement venait de prendre fin à l'instant-même où elle avait posé la main sur cet instrument. Je pointais alors le canon de mon flingue sur son front tout en continuant de lui sourire, l'avisant avec dédain de ma posture supérieur.
-Quelque chose à dire pour marquer le coup ? Fis-je dans mon ironie funèbre.
Elle commença à proférer son discours comme quoi je ne pourrais jamais obtenir Yami. Cela me sembla tellement pompeux que je lui tirais une balle en pleine tête sans lui laisser le temps de terminer son discours. La puissance du calibre la fit basculer en arrière, l'obligeant à relâcher son bien le plus précieux. Heureusement pour elle, mes armes n'étaient pas assez puissance pour traverser un crâne humain. Le projectile lui avait juste éclaté la peau du front. Je constatai alors, avec un engouement des plus malsains que le sang se mit à couler abondement depuis son front sans qu'elle ne soit en mesure de régénérer sa blessure.
-Oups... Désolée, le coup est parti tout seul... Répliquais-je alors que je gardai le canon de l'arme encore fumant pointé sur elle.
Je lui adressai mon sourire le plus mauvais. Après tout l'effroi qu'elle m'avait causé je ne pouvais malgré tout me permettre de perdre du temps car, seul mes nerfs à vif me maintenaient encore debout. Je me faisais violence afin de garder mes muscles tendu à l'extrême avec de ne pas bêtement relâcher la pression et m'effondrer lamentablement sans qu'il ne me reste plus aucun espoir de me relever. L'avisant avec dédain, malgré mon visage blême sous une couche de sang, je pensai que je n'étais prête de la revoir de sitôt. Pour ainsi dire, je souhaitai que plus jamais elle ne fasse surface et que cette lutte acharnée entre nous deux lui serve de leçon. Je voulus la cribler de balle, mais en appuyant sur la gâchette de mon arme un cliquetis sourd me fit comprendre que le chargeur était vide. Ce dernier retomba sur le sol dans une tintement sonore qui résonna dans toute l'immonde cave. J'eus un haussement de sourcil puis relâchai mon pistolet. Celui-ci me semblait soudainement tellement lourd. J'envoyai mon pied contre sa poitrine de sorte à la plaquer contre le mur ce qui fut sans doute une très mauvaise idée car, cela eut pour effet de raviver la blessure sur mon bas vente. Le corps couvert de tremblement, je tentais de rassembler mes forces pour lui proférer ces dernières paroles afin qu'elle sache à quoi s'attendre si un jour l'envie lui reprenait de faire surface.
-Vois-tu très chères ce qu'il en n'est ? Nous les Saibogu sommes capables de nous adapter et d'évoluer selon les circonstances. Mais je ne t'apprends probablement rien n'est-ce pas ? Dès lors, tu es à même de comprendre que ce combat était ta seule et unique chance de me vaincre. Désormais je te connais et tu ne pourras plus jamais rien contre moi. Vois donc cela comme ta dernière et ultime défaite...
Je marquai alors une pause afin de lui laisser à loisir le temps de savourer tout la subtilité ainsi que l'ironie certaine de cet instant. Ses yeux déformés par la rage convergèrent vers la boîte à musique située à bout de bras. J'eus un sourire amer, dévoilant toutes mes dents couvertes de sang. Cette maudite satyre me dégoûtait. Je la haïssais probablement tout autant qu'elle me haïssait. Cette haine mutuelle était sans doute la seule chose que nous partagions en commun en plus de Yami. J'en vins alors à activer ma Dark Boost poser sur son buste pour l'électrifier. Tandis que les décharges secouais son corps j'entrepris de lui adresser de dernières paroles, mais du sang gicla alors subitement de ma bouche, entravant mes mots.
-Stu... stupide créature pitoyable !Tu... tu n'es rien de plus qu'un... vieux fossile... un vulgaire fantôme du passé... Retourne donc... à ta place !
Ce faisant, dans une ultime effort de volonté, j'activai mon équipement afin de donner une violente impulsion contre son thorax pour l'enfoncer brutalement dans le mur contre lequel elle était acculée. La roche se fissura dans un bruit sourd tandis que toute la cave se mit à trembler. La comtesse fut prise d'un soubresaut avant de perdre connaissance. Les yeux encore ouverts, un mince filet de sang coulait du bord de ses lèvres. Dans la seconde qui suivit j'envoyais mon pied écraser la relique qui nous avait causé tant de tort, libérant ainsi ma belle princesse endormi de son joug tyrannique. Sentant que je m'apprêtai à tomber dans l'oubli, je m'assis à côté d'elle, fermant ses paupières pour la serrer dans mes bras. Je perdis aussitôt conscience en ayant tout juste le temps d'espérer que nous ayons causé assez de fracas pour alerter le voisinage...