Citation :

Ce RP se déroule dans la lutherie de On'. Description du lieu ici : http://www.shinobinohattan.com/t3807-lutherie-de-konoha-lieu-ouvert-a-tous

L'autre personne dans la salle est Maïka, cf ma page PNJ

- Carrément ?

- Carrément. Il me fout les chocottes.

C'était de Sabakyô Seitô qu'il était question.

Les quelques jours qui s'étaient écoulés depuis le retour d'Onpu s'étaient révélés suffisamment garnis en temps morts pour qu'il puisse nettoyer son appartement personnel et rouvrir sa lutherie. La reprise de son mandat avait été un bon coup de com pour les habitués qui n'avaient pas tardé à envahir sa boutique. Une pile d'instruments à restaurer s'ajouta donc à sa to-do-list déjà effrayante.

L'ambiance tamisée du lieu était la même que jadis, et un coup de chiffon avait suffit pour redorer la vitrine et les instruments précieux qui y étaient fièrement exposés.
Maïka recommençait à lui rendre visite, et ne manqua pas de se réapproprier son petit rituel qui consistait à toucher à toutes les cordes de tous ces instruments de musique auxquels elle ne comprenait rien.

- T'as peur d'un gonze avec un masque à gaz ? Fallait pas libérer les Sabakyôs. T'assumes maintenant.

- Je ne parle pas de son allure. Si tu avais vu l'assurance avec laquelle il a menti au Raikage... Qu'est-ce qui m'assure qu'il n'est pas en train de me faire tourner en bourrique moi aussi ? Il a l'air trop fidèle pour être vrai.

- A l'époque tu l'avais toi-même choisi comme suppléant, ça devait bien être pour une raison. Mais on n'est jamais trop prudent...
Dans tous les cas tu as tout intérêt à passer du temps avec lui. S'il y a vraiment anguille sous roche, tes oreilles finiront par t'en avertir. Fais-toi confiance.

Là était le problème : Onpu se faisait de plus en plus confiance, mais il avait encore du mal à comprendre comment fonctionnait son ancien lui. Le choix de Seitô aurait très bien pu être une méprise.
Cependant son ex avait raison, il fallait garder un œil sur lui. Après tout, Onpu avait besoin d'un professeur pour réapprendre le ninjutsu, pourquoi ne pas faire d'une pierre deux coups ?

La pensée furtive du luthier fut coupée net par le tintement de la clochette d'entrée.

Ce garçon ne venait pas pour un shamisen, il venait pour voir le Rokudaime.

- … ' désirez, monsieur ?

Silence gênant. Deux secondes. Trois secondes. Puis Maïka étouffa un rictus derrière sa bouche bée, dubitative et amusée à la fois.

Onpu était lui aussi un peu sceptique. Il n'avait pas quitté le garçon des yeux pendant sa tirade de politicien averti, non sans lever un sourcil, mais il trouvait la réaction de Maïka presque disproportionnée.

- Allons, lui fit-il, ne soit pas méchante, il n'a quand même pas dit que des âneries, si ?

- Fu fu fu... ce n'est pas la véracité du discours de notre ami que je remets en question, mais sa pertinence.

Elle rangea une main dans une poche et s'approcha du jeune homme.

- Haruno Maïka, Eisen-nin et jônin spéciale de Konoha.
Pour commencer, le phosphore dont tu nous parles n'est pas le fait des civils, mais d'un Furyou. Il date de l'embrasement vert, peut-être de l'escapade de Meteora, qui n'est plus dans le coin. Ce n'est pas une menace à long terme. Moins 1.

Elle marqua un temps, tourna autour du garçon et se remit à faire tinter les cordes des Kotos alentours en reprenant :

- Concernant la forêt, les Inuzukas y passent bien assez de temps comme ça, personne n'a à s'inquiéter. Si intrusion il y a, leurs truffes seront les premières au courant, et l'information sera habilement relayée jusqu'au village. Inutile. Moins 2.
Et pour finir, le nom de ton unité est quarante-deux fois trop long.

Elle s'assit finalement sur le comptoir, croisant les jambes et s'accoudant sur l'une d'elles.

- On en est donc à moins 3.

- Moins 3 sur combien ?

- On s'en moque, abruti. Y'a pas à discuter, on ne forme pas des unités spéciales sur un coup de tête pour satisfaire les lubies du premier ingénu venu.

- C'est toujours moi qui décide, non ?

Elle tourna lentement son visage vers On' avec des yeux de poisson frit.

- Voyons, ça part d'un bon sentiment. Comment veux-tu que je mette tant de bonne volonté à la porte ? Ce pauvre vieux mérite un minimum d'attention.

Il se tourna vers la jeune pousse, avec un sourire amical bien que rendu un peu louche par ses cicatrices faciales.

- Voilà ce que je te propose, camarade. Maïka a raison, on ne peut pas se permettre de valider ton projet dans l'immédiat, ne serait-ce que du point de vue des lourdeurs administratives que cela impliquerait. Crois-moi, le secrétariat du palais a bien d'autres chats à fouetter en ce moment...
Cela dit, si tu parviens à rassembler suffisamment de shinobis intéressés par l'entretien et la garde des forêts, que tu arrives à organiser le travail de façon suffisamment intelligente et efficace, alors on pourra reparler d'un éventuel subventionnement.

- PLAÎT-IL !? C'est bien gentil de se soucier du secrétariat, mais garde un œil sur la trésorerie aussi, coco !

- Le clan Inuzuka assure peut-être la sécurité des forêts, mais sa propreté reste un problème. Si personne ne purge les sols du phosphore qui s'y est accumulé, ça ne se fera pas tout seul. Après tout, j'ai besoin de bois authentique pour mes créations, je suis le premier que ça regarde.

Il se frotta la nuque, à moitié convaincu de ce qu'il venait de dire.

- Voilà... la pertinence de ton projet est peut-être relative, mais tu as le mérite de mettre en avant des enjeux dont peu de villageois se préoccupent. Monte ton escouade, et reviens vers moi avec un rapport de vos premiers travaux pour qu'on voie de quoi tu es capable.

Maïka était sceptique, Onpu naïvement satisfait.

- Autre chose ? J'ai des Biwa dans l'arrière-salle si ça te branche.

Sait-on jamais.

HRP: