En public, personne n'aime les jeux d'argent -p e r s o n n e ; et à raison, quand on y réfléchit : la plupart des shinobis n'ont pas la thune nécessaire pour se baigner dans le fric, alors ils tournent leur langue sept fois dans leur bouche avant d'accepter une proposition de pari -pourtant, on raconte que dans des coins sombres du Shûkai, une gamine sapée en effeuilleuse vend ses conseils avisés pour une suite de victoire assurée sans échecs -une rumeur persistante affirmerait même qu'elle ne se montre qu'aux joueurs désespérés dans un élan de générosité sociale (d'autres se contentent de dire qu'elle fait de l'abus de faiblesse, mais tout est une question de point de vue) ; ses apparitions sont aussi soudaines que la manière dont elle s'éclipse est inélégante, et on chuchoterait même qu'elle détrousserait les gros poissons pour alimenter un réseau de triche.

Est-ce un esprit frappeur, une âme charitable, ou bien l'ombre vengeresse d'une éternelle perdante ? Personne ne le sait. Une nouvelle légende urbaine est peut-être née d'un épiphénomène inexpliqué -voilà que le prolétariat fait à nouveau des siennes, entre deux tentatives de renverser le gouvernement pour appliquer la lutte des classes.

Et, tout en s'imaginant une nouvelle de suite de bruits qui pourraient bien courir sur elle un jour ou l'autre, Ai paradait comme un dindon grâce au petit magot qu'elle venait à peine de soutirer à une demoiselle éplorée après avoir cassé quelques dents à son fiancé qui avait eu la drôle d'idée de la tromper avec sa soeur jumelle -triste situation qu'elle s'était fait un plaisir de régler en fantasmant sur ce qu'elle allait pouvoir retirer d'une vulgaire expédition punitive : la réponse étant une jolie bourse saturée de ryôs qu'elle avait aussitôt dépensés dans des accessoires dorés au prix indécent et un ensemble en velours noir brodé de plumes de corbeau qui couvrait au maximum 30% de sa surface corporelle.

Mais voilà : il lui manquait encore de quoi financer un nouveau camion de maquillage -c'est pourquoi elle se trouvait dans l'un des bars huppés du centre ville à la recherche de la poule aux oeufs d'or qu'elle pourrait rentabiliser jusqu'à-ce qu'elle ne soit même plus capable de pondre de la coquille cassée. Elle croyait même, pensez-vous, avoir trouvé son homme -un nigaud d'une vingtaine d'année qui louchait dangereusement sur tout ce qu'elle mettait à disposition. Elle le tenait. Quelques mudras sous la table, et « Genjutsu : Illusion Démo- quoi ? » Elle stoppa net son entreprise à l'approche d'une présence qui lui faisait craindre d'être découverte.

Un ninja du Shûkai aurait-il mis les pieds dans un endroit pareil ?

Un nouveau matin se levait pour Asuna. Elle faisait encore cette sorte de tête mi-radieuse mi-fatiguée de devoir encore une fois se lever si tôt pour des raisons obscures. Non, elles n'étaient pas si obscures que ça, ces raisons.. Et oui, aujourd'hui Asuna avait un rendez-vous, non pas forcément quelque chose de romantique en rapport avec des amourettes quelconques, non loin delà même. En fait, c'était son coéquipier de missions qui l'avait invitée à boire un verre pour fête leur victoire contre le Jônin déserteur. L'Éclair avait même été très heureuse de recevoir cette invitation, non pas parce que Aokiji lui plaisait – même si Asuna le trouvait très séduisant – mais cela prouvait aussi la bonne entente qu'ils pouvaient avoir, et qu'au final ils n'étaient pas si rivaux.

Enfin bref, du coup elle s'habillait bien pour l'occasion, même si c'était son partenaire, il restait un garçon, et une belle tenue pour plaire était toujours la bienvenue, car après tout, tout le monde aimait bien s'habiller et prendre soin de soi. Alors c'est après quelques dizaines de minutes à rester devant son armoire qu'elle se décidait ENFIN à prendre une petite jupe rose, avec une veste blanche, des collants gris et enfin de sympathiques petites chaussures marrons. Son haut était lui donc une veste blanche comme dit précédemment mais en dessous se cachait un pull rose en laine-fine.

Spoiler:

Bien sûr, grâce à son pouvoir Asuna restait en mesure de changer immédiatement de tenue pour reprendre son armure de d'habitude et sa rapière, tout cela instantanément. Mais bref, après s'être correctement coiffée, elle prit enfin la direction de dehors. La direction qu'elle avait à prendre était donc de se retrouver devant un bar plutôt réputé comme étant un bar où les jeux monétaires – légaux ou non – étaient très répandu. Mais cela intéressait plus qu'autre chose la jeune fille qui voulait justement s'amuser avec son camarade. Elle n'avait rien d'autres à faire après tout, et puis un moment d'évasion... c'était si léger et innocent.

Une fois Aokiji arrivé, elle n'hésita pas à rentrer. Le bar était plutôt un sorte de mini-casino. Il y avait des jetons, de grandes tables, de la musique. C'était une ambiance conviviale qui donnait vraiment envie à celui qui entrait de venir jouer. Cela faisait d'ailleurs penser à Asuna que des manipulateurs de Onkyoton et de Genjutsu avaient, une fois dans un village lointain, contrôler les clients via à la musique qui sortait, pour que ceux-ci ne partent jamais et dépensent encore et encore plus d'argent. Fort heureusement ici Asuna ne s'entait pas la perte du contrôle de son esprit, donc tout allait bien dans le meilleur des mondes.

Intriguée par les jeux qui différaient, elle prit subitement la main de son partenaire pour l'entraîner dans sa course. Fascinée comme une enfant elle admirait les machines à sous et se tentait même à essayer. Mais elle se refusait à elle-même. Malgré le fait que Asuna était une fille immensément riche, elle n'avait pas non-plus à perdre son argent dans des choses si superflues.. Et puis à force que les sons des machines continuaient, elle mit un jeton dans la machine, tira le levier pour... perdre lamentablement. Sa tête d'enfant vexée d'avoir perdu fit surface devant Aokiji. Le pauvre homme, il ne devait pas vraiment savoir quoi faire...

Puis les minutes passèrent une à une, une heure peut-être, elle parlait avec son camarade comme un ami proche, en lui souriant, lui posant des questions sur sa vie, sur ce qu'il aimait. Ils continuaient de faire le tour des jeux et à un simple instant, quelque chose attirait le regard de l'Éclair. Le sérieux d'Asuna revint de plus bel et elle fixa d'un regard froid et noir quelqu'un au bout de la salle. Une femme, habillée de façon vulgaire, voir aguicheuse. En fait, le plus comique c'est que cette même fille avait remarquée que quelqu'un l'observait et c'était Asuna.

Elle le savait, oui. La Kirigaya avait bien remarquée que la fille qui se trouvait adosser contre le bar manipulait les personnes ici. Et elle en informa directement son partenaire en le lui chuchotant dans l'oreille de façon intime.

Même quand on essayait de se détendre, les problèmes revenaient.

Un rendez-vous galant ? Théoriquement non. Aokiji avait invité Asuna à passer la soirée avec lui, histoire de célébrer la fin de leur mission avec Kakeshuou. Ce genre d’invitation était courant dans le monde shinobi. Boire un verre avec son partenaire de mission, histoire de décompresser, rien de choquant. Oui, dans le cas présent, il s’agissait d’un jeune homme et d’une jeune femme mais il n’y avait aucune ambiguïté. Du moins, de la part du Samui tout était clair. Asuna n’était pas son genre de femme. Même s’il la trouvait beaucoup moins insupportable que lors de leur première rencontre, il la considérait tout au plus comme une amie. Bizarrement, aucune pensée perverse ne lui traversait l’esprit lorsqu’il pensait à elle. Il faut dire qu’Aokiji avait des préférences assez particulières. Il recherchait une femme mûre à fort caractère qui n’hésiterait pas le ligoter et le torturer tout la nuit, le faisant hurler de plaisir douleur.

Pas de prise de tête ce soir, le jeune homme comptait emmener sa compagne du jour dans un bar très populaire dans le coin, notamment pour ses nombreux jeux d’argent. Aokiji n’était pas spécialement un joueur, mais le temps d’une soirée pourquoi pas. Il n’était pas habitué à la vie nocturne de la ville, c’était donc l’occasion de découvrir un nouveau monde. Et qui dit nouvelle expérience, dit également nouvelle tenue. Le Samui échangea son traditionnel kimono pour une tenue un peu plus contemporaine. Une chemise mauve, assortie d’un pantalon et d’une veste noir et pour finir une ceinture de couleur blanche. Il ne s’agissait pas du style vestimentaire habituel du jeune homme mais il faut avouer que ça lui allait plutôt bien.

Spoiler:

Il s’en alla donc pour le point de rendez-vous où Asuna l’attendait déjà. Etait-il en retard ou était-elle tout simplement en avance ? Quoiqu’il en soit, Aokiji rougit quelque peu en apercevant la jeune femme. Elle semblait beaucoup plus féminine. Sa jupe était si courte qu’on serait tenté se courber rien que pour le plaisir des yeux. Mais le Samui était un gentleman. Il savait très bien contrôler ses pulsions malsaines.

Sans attendre, le couple entra dans le bar et la soirée débuta. Ils commencèrent par les machines, puis prirent une pause pour discuter autour d’un verre ou deux. Aokiji se surprenait lui-même à apprécier ce moment. N’étant pas très sociable, il pensait que cette soirée aurait été un supplice. Pourtant, il se sentait bien… Avec elle. Son côté gamine qui ne cessait pourtant d’agacer le jeune homme, ne lui semblait pas plus si insupportable que cela. Etait-il sous l’emprise d’un Genjutsu ? Car il commençait sérieusement à trouver Asuna… Mignonne.

Soudain, l’expression de la jeune femme changea. Elle se rapprocha dangereusement de l’espace vital d’Aokiji qui fut quelque peu pris de court. Serait-elle en train de lui faire du rentre dedans ?! Le Samui n’aurait pas été contre mais cela semblait si soudain. A vrai dire, il en était tout autre. Asuna lui fit part de ses soupçons sur une femme qui semblait escroquer les clients de l’établissement. Même s’il était en civile ce soir, Aokiji restait un membre de l’Oda et son devoir était de faire régner l’ordre. Il se leva alors brusquement et se plaça au niveau de la suspecte.

« Il y a un problème ? Je ne voulais pas t’interrompre. Vas-y, termine ce que tu t’apprêtais à faire. »

La jeune femme resta bouche bée alors que le shinobi l’agrippa par le peu de vêtement qu’elle portait et la conduit hors de l’établissement.

« Je te laisse une chance cette fois-ci mais si je te revois escroquer qui que ce soit je t’envoie au… Trou… »

Aokiji eut du mal à finir sa phrase alors qu’il fixait la petite délinquante. Elle portait si peu de vêtement qu’une partie de sa poitrine était à l’air suite à l’altercation. De plus, la pause suggestive dans laquelle elle se trouvait faisait bouillir le pervers qui sommeillait en lui. Alors qu’une larmichette de sang ruisselait hors de sa narine, sans oublier la bosse qui était apparu sur son pantalon, le jeune homme lui tourna le dos et s’adressa à Asuna, assez gêné.

« Vas-y parles lui toi… »

Le goût vestimentaire se perd dans le monde shinobi -quitte à se faire alpaguer par un duo de ploucs endimanchés, autant qu'ils ne soient pas en train de flotter dans du tissu rose ou dans un complet mal coupé couleur de prune désséchée passé de mode -au moins- depuis plus de trente ans. On fait avec ce qu'on a -il semblerait que le Shûkai ne soit pas capable de débaucher quelqu'un qui sache assortir des couleurs. Selon toute vraisemblance, malheureusement, Ai n'était vraiment, vraiment pas dans la position d'une fille qui dispose -elle risquait plutôt de les avoir sur le dos pour un petit moment. Tant pis pour la vision d'horreur, il ne lui restait plus qu'à ruser. Elle n'avait pas vraiment beaucoup de cartes en main, pour filer la métaphore du jeu -et elle n'avait pas non plus envie de jouer sa tête aux dés. Un peu d'oseille peut être, mais ça s'arrêtait là. La vie, c'est du sérieux.

Et dire qu'elle était si près du but ! Il avait fallu qu'un duo de nigauds vienne s'en mêler et gâche son plan parfait pour tirer dans la poche de cet abruti de plein de fric -qui devait sans doute à ce moment précis se demander ce qui avait bien pu arriver pour qu'il se retrouver dans cette galère, de la même façon que la kunoichi qui essayait de lui gratter de l'argent.

Quel bourbier. Il ne lui restait vraiment plus qu'à ouvrir sans grande gueule. Comme d'habitude, je vous vois venir d'ici.

En y réfléchissant, elle aurait volontiers engagé le combat avec ces deux abrutis, mais elle n'avait aucune idée de ce qu'ils étaient capables de faire ou de mettre en oeuvre pour l'arrêter -aussi, la perspective de s'ennuyer lui fit passer l'envie de les provoquer en duel et elle les jaugea du regard, le visage flanqué de l'expression du plus parfait dégoût. « Tu me laisses une chance ? Une chance de quoi ? Bâtard. ». La Furitsuke tordit sa lèvre supérieure dans une moue dédaigneuse. « Les minables sont de sortie ce soir, et vous êtes deux beaux spécimens. »

La nouvelle recrue du Shûkai haussa une épaule, puis l'autre -elle se releva ensuite et s'affaira à remettre sa tenue en place. « Toi, là, fuis pas comme un lâche ! Espèce de putain de dégueulasse. » Elle s'anima d'une drôle d'expression tandis qu'elle prenait l'inconnu à partie sur un ton de reproche particulièrement virulent. « Connard de porc. Pourquoi ça te fait cet effet là ? T'as rien vu de spécial, y'a rien de sexuel là dedans. Dégage, salopard de frustré. » Elle reprit son souffle. « Les shinobis sont tellement rétrogrades, ça me débecte. Même pas capables de se retenir. Si ça tenait qu'à moi, je t'en foutrais une bonne en travers de la tête. D'abord tu te prends pour la justice, et après pour une espèce de mère la pudeur à gerber. Détritus. Rebut de l'humanité. » Le regard d'Ai s'était considérablement durci tandis qu'elle commençait à entrer dans une phase de crise aiguë de colère et de déception. Pas de proie et deux déchets -une soirée mauvaise de chez mauvaise, ratée de chez ratée, qu'elle pressentait déjà comme dure à oublier. « Et puis pourquoi vous venez m'emmerder, tous les deux ? Chacun a sa façon de gagner son beurre. Pas de repos pour les méchants, l'argent pousse pas sur les arbres et on en trouve pas dans l'herbe fraîche. Comme si vous alliez me foutre au trou sans preuves, en plus. Merci à la cafteuse pour sa brillante intervention. »

Ai laissa échapper un sifflement reptilien tandis qu'elle remettait en place les plumes de son top court. « Je croyais que le Shûkai serait un espace de liberté, moi, merde. J'me trompais sur toute la ligne, hein. Depuis que je me suis engagée, il m'arrive que des emmerdes. Tu parles d'une vie, bordel. » Brusquement, la kunoichi rassembla son chakra et engagea une suite de mudras qu'elle effectua le plus vite qu'elle put -elle fit en sorte de rester figée sur le dernier et fixa ses deux vis à vis d'un air menaçant. « Le premier qui bouge, je l'allume, pigé ? »

Asuna était si heureuse pourtant de pouvoir sortir avec son partenaire de missions. Mais comme quoi, il y a du mauvais dans chaque chose bonne. Comme par exemple cette dévergondée qui avait énervée au point mort Asuna. Gâcher un rendez-vous -presque- galant avec un garçon, oh oui vous savez très bien à quel point qu'est-ce que donne une fille énervée. Non, elle n'allait pas tirer les cheveux de la dénudée, non cela serait bien trop ridicule. Il fallait bien montrer à quel point Asuna était supérieure, à quel point elle était énervée.

Mais surtout qu'il n'y avait pas que cela qui l'énervait, il y avait aussi Aokiji, qui arrivait à la rendre hors d'elle. Une autre facette venait de se dévoiler à Asuna, la facette pervers du Samui. Et si Asuna devait se mettre d'accord avec la nudiste devant-elle pour tous les propos qu'elle lui disait, elle trouvait cela tellement violent qu'elle ne pouvait tolérer non-plus tous ces paroles. Ah, Asuna un paradoxe à elle seule.. Mais que voulez-vous il fallait rester assez de temps avec elle pour comprendre ses pensées. E

En fait, si on résumait la situation, Asuna était dans une colère noire après Aokiji mais aussi envers la dévergondée. Elle ne pouvait se permettre de frapper son compagnon parce que cela était si peu charmant mais surtout qu'une femme frappant un garçon... la réputation allait en prendre un coup très violent. Elle inspirait juste un grand coup en fermant les yeux, en écoutant l'autre folle les menacer d'activer un Genjutsu très puissante.

Et là, la patience d'Asuna avait atteinte ses limites, elle avait atteint une ligne infranchissable. Elle ouvrit de nouveau ses yeux, un regard meurtrier. Comment pouvait-on menacer ses propres camarades ? Nous étions au Shukaï ! Une nation fondée sur l'alliance des pays neutre contre l'oppression et elle, c'était catin, gâchait toute l'utopie que le Shukai tentait de fonder. Alors Asuna allait agir, c'est tout, c'était comme ça. Et justement quand elle ouvrit de nouveau ses yeux, un vent d'une puissance dévastatrice frappe la jeune femme nue.

Ce vent venait du ciel, et il était en continuait. Il écrasait la femme par terre comme une moins que rien, juste aux pieds d'Asuna sans qu'elle ne puisse faire aucun mouvement tant le vent était fort. Son regard froid et noir se dirigeait vers cette pauvre fille. Asuna prit alors la parole, d'une voix forte et sévère.

« Écoute-moi bien espèce de petite dévergondée. Retiens tout ce que je vais te dire avec la plus belle des attentions. »

Elle se penchait un peu, pour regard un peu plus cette vermine écrasée au sol.

« Tu n'es rien, tu n'es personne. Tu n'as aucun droit ici et tu n'as aucunement le droit de manquer de respect à tes frères d'armes. Cela ne te plaît pas ? Pars d'ici. Mais ne viens pas gâcher l'harmonie que cette société tente de fondée avec tes stupides tour de passe-passe tout cela pour rafler de l'argent car tu n'es pas fichu de travailler, de réaliser missions et pour une fois, te rendre utile dans ta vie. »

Asuna se retourna, elle faisait dos à la fille écrasée en continu au sol par le vent. Elle regardait Aokiji droit dans les yeux, lui disant exactement ce qu'il devait faire maintenant. L'emmener vers les geôles, là où elle le méritait.

La situation était pour le moins insolite. Alors que cette soirée s’annonçait intéressante et agréable, Aokiji était loin d’imaginer qu’il allait se retrouver face à un tel individu. Ce genre d’altercation devait être plutôt courant dans les grandes villes. Le jeune homme n’y était pas vraiment habitué, et à vrai dire toute cette agitation ne lui plaisait pas du tout. Les gens aux alentours commençaient à s’agrouper autour du petit groupe alors que le ton montait entre les deux jeunes femmes. En effet, alors que le Samui s’était momentanément mis en retrait le temps de laisser sa pression sanguine redescendre, la petite délinquante s’était mise à lui crier dessus le traitant de tous les noms, notamment de « porc ». Une personne normale se serait surement offusquée face à de tels propos, mais dans le cas du soldat du Shûkai, il en était tout autre. En effet, il adorait secrètement que les femmes le dénigrent, le dominent et, dans le meilleur des cas, lui face subir des sévices corporelles. Les insultes de la racoleuse avaient donc des effets paradoxalement agréables, au grand dam du jeune homme dont l’afflux de sang ne semblait pas vouloir ralentir.

Il laissa donc Asuna prendre les rênes. Cette dernière n’y alla pas de main morte, et péta littéralement un câble sur la fauteuse de trouble. Aokiji fut plutôt surpris par une telle réaction. Pourquoi prenait-elle cela tant à cœur ? Elle était peut-être jalouse que le jeune homme ait posé la main sur la poitrine de la jeune femme. Décidemment, les femmes sont vraiment le plus grand mystère de ce monde. D’un autre côté, le Samui était un peu, mais juste un peu, ravi de voir que son ex-partenaire de mission avait ce genre de sentiments à son égard. Pour l’instant, le Genin ne les partageait pas, mais c’était toujours gratifiant de savoir qu’on plaisait à quelqu’un. Et puis, si ça se trouve, il était complètement à côté de plaque. Asuna ne ressentait peut être rien pour lui et elle était tout simplement en colère de voir une adolescente possédant plus de sex-appeal qu’elle en aurait jamais.

Quoiqu’il en soit, Aokiji décida de reprendre les choses en main car la situation ne cessait de s’empirer. Asuna lui lança un regard lui expliquant qu’elle n’avait plus rien à ajouter. Le jeune homme se tourna alors vers la racoleuse au sol. Il l’agrippa par le bras et l’aida à se relever. De toute évidence, elle était toujours aussi hostile mais s’énerver davantage ne servirait à rien. Tous les regards étaient posés sur le trio, il était donc temps de mettre fin au spectacle.

« Viens avec nous. On s’est assez donné en spectacle pour ce soir. Une petite nuit en prison devrait te calmer. »

Le Samui la conduit donc un peu plus loin, à l’écart de la foule. Ils arrivèrent sur une petite place peu fréquentée. Toute l’animation semblait se concentrer dans les bars et autres établissements de jeux ce soir. Le jeune homme assit la délinquante sur un banc et se mit face à elle.

« Tu fais donc partie du Shûkai ? Quelle est ton nom ? Et pourquoi arnaques-tu les passants ? »

Aokiji prit un ton très calme, de peur que la délinquante s’enflamme à nouveau. Une autre altercation serait complètement inutile donc autant essayer de parlementer.