Le soleil était haut dans le ciel bleu qui se dressait au-dessus au village caché de Suna. L'horizon était tout aussi claire et seul quelques points noirs en mouvement représentant les rares oiseaux vivants dans ce milieux hostile qu'est le désert semblait gâcher ce tableau de maître. La chaleur était grande et le vent absent, ce qui n'était pas une mauvaise chose en soit puisqu'il offrait que trop rarement une brise fraiche au peuple du désert qui se contentait la majorité du temps d'un souffle tiède chargé de grain de sable grossier qui était une torture pour les non-habitués. Les seuls points d'ombre où se rassemblaient les humains étaient offerts par les bâtiments du centre-ville et permettait de ne pas subir la puissance de l'astre enflammé qui régnait sur cette contrée, et pourtant se n'était pas encore la saison des forte chaleur.

Portant sur lui que de simples vêtements en tissus de couleurs neutres le jeune adolescent répondant au nom d'Hato était seul comme à son habitude. Lui qui n'avait pas d'amis et qui n'avait jamais chercher à en avoir, lui qui errait souvent seul dans les rues du village, lui qui était considéré par la plupart des jeunes académiciens, Genins, comme une personne à éviter et classifié par les instructeurs comme un enfant "particulier" pour rester correct, était planté là dans un coin de la rue presque invisible au regard indifférant des passants et fixait de son regard la tour du Kazekage d'un regard insistant.

Ne se préoccupant pas des personnes qui l'entourait il était immobile et n'avait pas quitté cette tour, symbole du village et lieux du regroupement du pouvoir centralisé du village caché, lieux où était prise toutes les décisions importantes, là où de simples hommes en prononçant quelques mots pouvaient sceller le destin de groupe entier. C'était probablement dans ce lieu que les ordres ayant conduit à la quasi annihilation de la tribu nomade du jeune Namida avait été décidé en transmise aux Sunajins ayant participé à l'opération. Il ne s'en rendit pas compte, mais ses poings se mirent à se serrer avec force et sa mâchoire se crisper en repensant à cette nuit. Le temps avait presque effacé tous les souvenirs qu'il avait de cette nuit sanglante, mais il ne voulait pas oublier. Si sa sœur qui avait elle aussi survécue ne lui avait pas décrit ses parents il aurait probablement oublié leurs visages, des visages qui pouvaient lui réchauffer le cœur dans les moments d'amertumes, mais qui contribuaient à nourrir une certaine colère intérieure.

Son rôle avait pris une importance sans précédent au sein du village de Suna, et Kajirô n’avait que son esprit pour s’en souvenir. Il était de toute façon hors de question d’en parler à quelqu’un. Pour le bien du village, pour le bien de tous, certains secrets devaient être préservés. Quoi qu’il en soit, le Kawaguchi avait en effet rejoint la scène du Sable, appelé par ses dirigeants. Pour eux, il était inconcevable de ne pas chercher à réunir tous les hommes et les femmes qui pouvaient se révéler être des atouts contre le futur. Car ce futur, désormais habité par les Furyou et le Shûkai en plus des autres villages shinobis, était plus qu’incertain : il était dangereux.

Il venait de rentrer de mission, aujourd’hui, et son rapport – même si ce n’était pas du tout ce qu’il préférait faire – avait été complet. Après les quelques félicitations pour ce qu’il avait fait, on le laissa s’en aller. Un soupir sortit de sa bouche une fois qu’il fut de nouveau dehors. Il allait pouvoir se relaxer un peu. Et étrangement, il arrivait à trouver relaxant le fait de s’entraîner.

C’était dans le centre ville que Kajirô s’était rendu avant toute chose. En effet, il aimait se remplir l’estomac avant de penser à s’entraîner. Et aujourd’hui il n’y avait pas eu manquement à cette « règle ». C’est donc après quelques boules de riz, un petit verre de saké et une bonne trentaine de minutes de digestion que le Jônin de Suna se dirigea vers les terrains. Et pourtant, alors qu’il ne courait pas mais qu’il ne faisait pas trop attention à ses pas, il bouscula un jeune homme.

─ Oups, désolé ça roule ?

C’était peut-être le saké, ou alors le fait que le jeune Sunajin était arrivé dans l’angle mort du balafré. Quoi qu’il en soit, cette fois, c’était bel et bien le Kawaguchi qui était rentré dans quelqu’un d’autre. Ca lui rappela une autre journée, qui s’était déroulée de façon assez semblable. Ah, l’alcool, c’était toujours aussi bon, mais toujours aussi dangereux et con, pensa le Sunajin qui savait très bien ce que ça faisait de se faire bousculer. Et connaissant sa carrure plutôt imposante – il était assez mince mais musclé - le petit avait du morfler un peu, et même un peu beaucoup !

Il observait toujours la tour du kazekage avec une certaine rancoeur en lui. Sa mâchoire se crispait de plus de plus et la colère qu'il avait en lui se faisait de plus en plus ressentir. C'est à ce moment-là que le jeune sunajin fut comme percuté. La violence du choc fut grande, assez pour qu'il se retrouve a quelques mètres de sa position initiale et qui plus est par terre. Il resta quelques secondes dans les vapes allonger à regarder le ciel bleu et le soleil flamboyant qui se dressait au-dessus de lui. Ses poings se rouvrirent lentement et sa mâchoire fut libérée de la tension a laquelle il la soumettait. C'est le souffle cour qu'il se redressa non sans grommeler dans sa barbe. Toujours sous l'effet du choc il tituba deux ou trois fois en s'en prenant verbalement à l'inconnu qui l'avait bousculé sans avoir posé le moindre regard sur ce dernier ni avoir prêté attention son excuse.

"Hmpf .. Non mais ça va pas bien dans votre caboche ! C'est pourtant pas compliqué de regarder ou l'on met les pieds, si ?"

Le jeune Namida daigna enfin posé son regard sur la personne qui l'avait bousculé. Un homme entre 30 et 40 ans, ce qui sauta en premier aux yeux de l'adolescent c'est l'oeil aux multiples balafres qu'il arborait sur son visage, puis se fut sa taille, l'enfant du haut de ses 1 mètre 70 était obligé de lever la tête pour le regarder dans les yeux. Ce dernier avait une apparence presque effrayante, il déglutie tout en le fixant droit dans les yeux. Cet homme possédait vraisemblablement quelque chose que le jeune sunajin n'avait pas, et cette chose c'était l'expérience de la vie. Il se sentait petit à côté a de cet homme a l'allure imposante comparé à la sienne et à l'aura pesante qu'il dégageait, mais cela ne freina en rien ses ardeurs et il reparti de plus belle agresser verbalement le titan qui se tenait devant lui.

"Vous vous croyez tout permis c'est ça ?"

La colère qu'il éprouvait il y a quelques minutes lorsqu'il regardait la tour de Kazekage était à cet instant même redirigée à l'encontre de l'inconnu. Il éprouvait l'envie de lui sauter au cou, de le ruer de coups tous plus fort les un que les autres. Cette colère qu'il essayait de contenir en lui était grande et il avait peu de chance que son interlocuteur ne s'en aperçoive pas.