Les choses avançaient vite, et cela, la Tôhatsu le comprenait. Son rôle dans le Shûkai était cruciale, elle se devait d'avoir la main mise sur ce qui se passait, allait se passer, en sorte, au bout d'un moment, d'avoir le contrôle du passé, présent et futur. Le tout en accord et en harmonie avec le Capitaine Samui qui, en plus de se montrer à la hauteur, possédait apparemment des gênes de premier choix. Nous parlons ici de la jeune Yuki. Cette dernière, comme ce fut soulevé par la Kusajin dès sa première rencontre officielle avec l'actuel Capitaine de l'Oda, était un maillon que l'on se devait de contrôler, ou surveiller, tout du moins. Zassou avait naturellement accepté de s'y coller, et cela n'allait pas sans lui plaire...

Une belle nuit de Printemps, un peu avant minuit. Mon appartement avait une vue imprenable sur la ville, merci les logements de fonction. Si je devais décrire mon somptueux palais, je ferai l'éloge de la lumière qui y régnait, du carrelage rouge et or, du jacuzzi avec vue sur Shozaichi. J'avais d'ailleurs invité mon homologue du Joho: Samui Yuki. Au programme: Peignoir de soie, léger, la poitrine qui respirait enfin. Ma longue chevelure était détachée, et je dois dire que la légèreté de mes vêtements faisait que le moindre courant d'air chaud qui s'engouffrait par la baie vitrée que j'avais ouverte me laissait un arrière-goût de détente.

La Tôhatsu espérait que la Samui arriverait vite, elle avait horreur d'attendre. Les jambes croisées sur une chaise de son majestueux balcon, elle laissait son esprit s'adonner à la rêverie. Ce soir, elle ne travaillerait pas comme les autres soirs. Ce soir, ce n'était pas la force ni la droiture qui l'emporteraient, mais bien la chaire, le charme et le souffle. Comment allait-elle la manger ? Ou peut-être comment allait-elle, elle, être mangée ? Oh, ça, elle en frémissait. Et puis... De nature sûre d'elle, elle savait qu'elle avait une chance de peser un peu plus qu'on ne voudrait le croire, ferme 90C à l'appui. Mais le corps n'est rien face au geste. Nous dirons que pour les novices, ce genre de choses compte. Et le fait d'avoir une novice "entre ses cuisses"...

Mais ne divaguons pas trop. La jeune Yuki n'était peut-être pas du tout intéressée, et peut-être allais-je m'attirer les foudres de son oncle. Je vous laisse à vos pensées, on sonne déjà.

Le léger sous-vêtement que portait la Tôhatsu au niveau du postérieur -enfin, vous voyez- les ondulations discrètes de ses hanches et la forme de son fessier lui donnaient des allures de diva. Quand elle ouvrit la porte...

-J'ai cru ne jamais te voir... Entre.

Elle tendit une main entraîneuse, prête à emporter la jeune. Première destination: le balcon éclairé.

Visiblement, mes soupçons sur le portrait psychologique de l'enfant étaient fondés. Jamais on avait vu quelqu'un d'aussi innocent. Finalement, les choses allaient pourvoir aller un peu plus vite que prévu. Elle voulait être directe ? Soit, nous le seront. La rôle qui était le mien m'empêchait d'avoir du remord à entreprendre ce que j'entreprenais à ce moment précis. Aussi, sentant que le destin m'était favorable, j'attaquai, avec maîtrise.

-Oh, de tout un tas de choses, ma chérie. La Tôhatsu posa une main calme sur l'avant-bras de la Samui. Mais c'est une soirée de filles avant tout, aussi, prends tes aises, je vais nous chercher quelque chose à boire. Je te retrouve à l'intérieur, d'accord ?

Et elle rentra, lançant un petit regard au jacuzzi. Tout en s'engouffrant dans la cuisine, classieuse et quasi inutilisée jusque-là, elle sortit deux flûtes et une bouteille de ce qu'on disait être du vin pétillant. Champagne, en d'autres termes. Une fois les verres remplis, et la bouteille placée dans un seau à glaçons, elle sortit la tête de sa cuisine et lança.

-Je n'ai jamais essayé le jacuzzi ! Vas-y, tu me diras comment c'est !

Bien, faisons comme-ci nous prenions notre temps, histoire d'attendre rentre. Une petite minute... arf, ce fut intenable. Je n'ai d'ailleurs tenu qu'une trentaine de secondes avant de m'anoncer avec un petit "J'arrive, j'arrive!". La belle était déjà entrée, parfait. Je m'accroupis derrière elle et lui tendis sa coupe. De là, je posai le seau et mon verre pour ensuite inspecter la chevelure de la belle: Passage obligatoire. Je commençai par les pointes, à la recherche d'éventuelles fourches. Je passai mes doigts tel un peigne, d'un geste connaisseur et expérimenté. Oh, bien-sûr, cela ne dura pas longtemps, après tout, rien de phénoménale pour une Tôhatsu.

-Tu as de bons cheveux, tu t'en occupes souvent ? Dit-elle en défaisant son peignoir pour ensuite rentrer, lentement dans le bassin.

Zassou n'était pas un canon du fait de sa trop petite taille, mais ses formes bien en chair et ma foi agréable tant au regard qu'au toucher lui valaient une certaine renommée auprès de ses divers compagnons. Rentrée dans le jacuzzi, elle vint se poster en face de la Samui et attrapa sa flûte. Bien-sûr, son profond regard vert ne quitta pas la poupée et, une fois trouvé le chemin de ses yeux, elle attrapa les bords de part et d'autre des épaules de sa victime, s'approchant à la limite du contact physique et lâcha sur un ton de confidence.

-Bon allez, dis-moi. Tout se passe bien avec ton homme, il prend assez soin de toi ? Tu sais, ton nouveau poste va être dur à supporter, au début; il faut qu'il te ménage. Elle inspecta les formes de la jeune et, histoire de se justifier... Tu sembles crispée, et ça me met mal à l'aise. Tu te sens bien, dis-moi ?