Mia ! Il reste des papiers ! [Ft Mia]

Bon, nouvelle journée et déjà une tâche importante et pour cause, déjà une bonne semaine que je devais avoir terminé le dossier de réinsertion de l'Akuzu, et donc une semaine où je n'avais pas été la voir. Erreur de ma part certes, mais au moins elle ne devait plus être fatiguée désormais. J'avais passé la majeure partie de la matinée au bureau, compactant les quelques dossiers qui trainaient sur ma table de travail avant de les donner à la secrétaire pour qu'elle puisse les ranger dans les archives. Restait donc le dossier de Mia, attendant d'être confié à la Godaime dès qu'il serait complet. Je sortais du lieu en indiquant à la demoiselle à l'extérieur que je m'absentais pour raison administrative. Elle me fit un signe de la tête accompagné d'un joli sourire, comme toujours.

Je m'étais renseigné sur l'adresse de la revenante, en espérant qu'elle n'ait pas changé d'habitation depuis le temps et donc je me déplaçais vers ma destination d'un pas assuré. La semaine avait été éprouvante avec ma promotion Chûnin et tout ce qui avait suivi. Parfois on me demandait de donner des cours à l'académie sur le Taijutsu, car on connaissait ma facilité avec ce style de combat et combien il passionnait les jeunes. On me demandait souvent si il était vrai que je maitrisais les portes célestes, avec une curiosité sur leurs effets que je ne cessais de nourrir, leur promettant que si jamais il avait leur diplôme, je leur ferais une démonstration. Bref qu'importe, je me retrouvais bientôt dans la rue indiquée, à la recherche de son numéro d'habitation qui était placé environ à la moitié de la distance.

Je ne savais pas comment signaler que j'étais ici, prêt à être reçu. Je n'aimais pas le principe des sonneries alors je décidais de me déplacer directement vers sa fenêtre. Je me plaçais sur le rebord d'un saut puis toquais doucement au carreau. Ça pouvait surprendre comme méthode d'approche mais je ne savais pas comment m'y prendre, d'accoutumé je laissais les gens venir à moi où je les rencontrais dehors, pas ici où je lui avais dis que j'allais aller chez elle.

- Mia, c'est Eichi, ouvre moi.

Dis-je en toquant doucement la fenêtre tout en regardant ailleurs, il ne fallait pas que la surprenne dans sa vie privée tout de même, alors je détournais le regard, comme une personne bien élevée, si le terme tenait toujours lorsqu'on venait chez les gens par une fenêtre... Des passants en aval me regardaient avec curiosité et aussi sans doute un peu de questionnement ou d'affirmation comme si j'étais un pervers... Éternel incompris devant la difficulté de la vie...

J'espérais néanmoins qu'elle se dépêcherait d'ouvrir, que je ne croise pas un supérieur ou autre ici, sans quoi je ne saurais pas vraiment comment lui expliquer cette curieuse approche... Je tenais le dossier dans ma main droite, fermement pour ne pas qu'il tombe, il ne manquerait plus que ça. J'espérais aussi ne pas m'être trompé au niveau de l'adresse, et de ne pas accaparer le temps d'une tierce personne par une erreur vraiment idiote.

La nuit, cette période de la journée ou le soleil n’est plus sur Suna. Cette période où l’on peut alors apercevoir les étoiles qui parsèment notre univers. C’était également une période assez difficile pour moi. L’humain est conditionné et s’est conditionné pour vivre le jour et dormir la nuit. Alors oui il n’y a pas de postulat l’a dessus et on peut parler des gens qui travaille la nuit mais ce n’est pas le fondement du problème. Le faite qu’on soit conditionné ainsi nous pousse à dormir la nuit et personnellement ces dernier temps mon sommeil était très mauvais. En effet, le fait de tombée dans les bras de Morphée était significatif de rêve ou de cauchemars et plutôt du deuxième pour moi. En effet, le retour à Suna m’a fait un électrochoc et tout ce que j’avais réussi à surmonter de l’accident, les visions de la mort, l’accident, la rééducation qui fut une horreur, tous ceci étaient remonté à la surface et la méthode de mon sauveur n’avait servi à rien puisque ces images revenaient me hanter désormais…

Cette méthode, heureusement qu’il me l’avait expliqué en détail… Elle consistait à placer le patient dans un état de quasi plénitude en lui faisant relâcher toute la pression, lui faisant faire le vide dans sa tête. Une fois ceci fait le patient était prêt pour le début du traitement si je puis le dire ainsi. Le praticien de la méthode n’avait qu’a le guidé un peu pour qu’il se lance. Le patient allait devoir revisualiser la scène qui le traumatisait puis ensuite sur ordre du thérapeute il allait raconter la scène. Mettre des mots sur les images qui le troublaient. Ainsi, il faisait le récit de ce qu’il s’était passé afin d’analyser la scène, la comprendre, l’expliquer et pouvoir la surmonter. Il faut répéter encore et encore le récit de l’évènement pour que cela soit efficace. A la fin de la pratique, l’évènement ne fait plus souffrir le patient. La méthode est brute et assez douloureuse psychologiquement pour celui qui la subit. Pour le praticien elle n’est pas de tout repos, il doit être capable de sentir si son patient va sombrer ou non. A ce moment-là il faut l’arrêter sinon des conséquences irréversibles peuvent êtres causés. Lesquelles ? Je n’en savais rien, mon professeur m’avait juste mis en garde sur ce point. C’est pourquoi elle était risquée. Lors de ma première pratique j’avais perdu la main mais le professeur avait repris la main et réussis à rattraper le coup pour le patient. Heureusement… Bref je ne vais pas m’éterniser là-dessus…

Heureusement qu’il me l’avait expliqué car elle allait me servir. J’allais devoir l’appliqué sur Anko et devoir l’enseigner à quelqu’un pour qu’il l’applique sur moi-même si j’arrivais à le faire seule, c’était délicat mais soit le temps n’était pas encore venu. Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que cette nuit encore j’ai fait un cauchemar et que j’ai passé le reste de la nuit sous la douche à me rafraichir et à revoir le visage de cet homme à qui je n’arrivais pas à donner de nom. A croire qu’il m’avait forcé à l’oublier. Bref c’est jusqu’au petit matin que je restai sous la douche. Enfin je ne savais pas réellement l’heure qui l’était mais au vue de la lueur du jour, il ne devait pas être bien tard. Bref, c’est pourquoi je fus surprise qu’on toque à ma porte de si bonne heure. Enfin ce n’étais pas tout à fait ma porte, c’était plutôt ma fenêtre, après quoi j’entendis la voix d’Eichi. Ah oui pour les papiers… J’avais oubliée… Plutôt que de le faire bêtement patientée, je décidais de le faire entrer.

¤ Entre Eichi j’arrive… ¤

Je coupais la douche et m’enveloppa d’une serviette après m’être défet de mes vêtement trempés. Ce n’est pas ce que vous croyez. Je viens de passer la nuit sous une douche toute habillée donc bon… Et puis je pense qu’il a déjà vu une fille avec une serviette non ? Bref je me présenta à lui tout en me recoiffant.

¤ Excuses moi pour le désordre et cet accoutrement,ahah, j’ai eu comme qui dirait une sale nuit, ‘fin bref, je t’en prie assieds-toi. ¤

Souriant, je lui pointai le sofa du doigt. C’était la seule chose présentable de mon appart’. Ah depuis que je ne vivais plus chez mes parents… Ahah. On pourrait croire que les filles sont ordonnées tout ça, c’est loin d’être le cas. Attachant mes cheveux que j’avais préalablement sécher je me tournai vers lui en poussant du pied quelques bricoles qui traînait çà et là. Histoire de cacher tout ce bazar.

¤ Vraiment désolé. Ahah. Tu veux peut-être boire quelque chose ? ¤

Hmm je me doutais de pourquoi il était là mais bon…

¤ Je suppose que tu es là pour les derniers documents ? Tu es bien matinale en tous cas Eichi. ¤

Ce n’était pas un reproche juste un constat, j’affichai un sourire pour le mettre à l’aise, je voulais pas qu’il se sente gêné de me voir ainsi même si je dois reconnaître que tout le monde n’est pas forcément aussi ouverte que moi de ce côté-là. Esprits pervers abstenez-vous je veux dire que je peux comprendre qu’il y ait des pudiques quoi.

Elle était donc bel et bien chez elle, et elle vint m'ouvrir. Elle revenait semblait-il de la douche à la vue de son accoutrement : Serviette et... rien. Cela ne me dérangeait guère en fin de compte et j'essayais de ne pas y prêter attention. Une demoiselle laissant supposer ses charmes ainsi était malheureusement pour nous toujours plus puissant que le plus puissant des genjutsu. Je la regardais durant quelques secondes avant de finalement suivre son geste et aller m'asseoir sur le sofa qu'elle m'indiquait. C'est vrai que c'était mal rangé chez elle mais je lui pardonnais, elle avait sans doute mieux à faire depuis son retour. Puis apparemment sa nuit avait été réellement difficile... J'allais devoir lui demander ce qui c'était passé ? Ça fait peut être trop intrusif ? Et si je ne le faisais, le mec qui s'en contrefiche ?

Est-ce que j'étais vraiment matinal ? Pas vraiment, juste que j'étais assez pressé par le temps et cette fonction administrative était assez pressante si elle voulait pouvoir reprendre ses activités. Je me redressais tranquillement sur le bord du sofa, plaçant sur la table le petit dossier qui contenait les papiers en question, mais je laissais ma main sur ce dernier, cela ne pressait pas et je préférais m'assurer de la bonne santé physique et mentale de mes compagnons. Mia en faisait partie désormais.

- Non je ne prendrais rien, sauf si tu as des fruits, j'en raffole ! Après oui je suis là pour te rendre les dossiers, je m'excuse du retard mais j'avais quelques nouvelles préoccupations. Cependant...

Je reprenais ce que je venais de lui amener, je le plaçais sur mes genoux en me concentrant exclusivement sur la demoiselle. Cela m'intriguait, son état de santé. Avait-elle des connaissances dans le village où restait-elle cloitrée chez elle ? Ce n'était sans doute pas la meilleure solution si c'était celle qu'elle avait choisi. Elle attachait ses cheveux, elle était gênée de son rangement et elle poussait discrètement (ou du moins essayait-elle) les quelques affaires au sol. Je lui faisais signe que ce n'était pas nécessaire de prendre autant de mesure. Après tout chez moi ça y ressemblait dans les grandes lignes !

- Tu me sembles réellement atteinte de tes expériences passées... Tu connais des personnes dans le village ? Parce que j'ai beau être le plus sympa de tous, ça n'empêche que tu peux rencontrer des personnes intéressantes !

J'essayais de détendre l'atmosphère, elle essayait elle aussi de cacher ses souffrances, classique. Pourtant les affronter permettait de les laisser derrière nous, mais ça peu de personne était capable de le faire de leur propre chef, je pensais par ailleurs qu'elle devait consulter un psychologue si ce n'était pas déjà le cas. Elle me paraissait si sympathique que de la voir souffrir intérieurement me rendait mal à l'aise. J'avais souffert autrefois, peut être est-ce que je pouvais l'aider aussi.

- Tu sais pendant longtemps je me suis torturé avec mon passé, j'ai forcé les choses pour passer à autre chose. Me voici désormais ! Puis les horreurs que nous on fait vivre les furyous, ça a été terrible... La dernière attaque que je lui ai faite, pour lui transmettre ma douleur, il l'a contré et m'a supprimé l'effet de douleur, je ne la ressens plus, comme je ne ressens plus le toucher... j'en ai tiré la quintessence pour devenir plus fort. Je peux t'aider à passer ça si tu veux. Raconte m'en plus.

Je croisais mes bras en me mettant bien au fond du fauteuil. Je la regardais mais aucunement en un regard malsain, malveillant. Je la regardais tendrement comme une fillette ayant besoin d'aide, ayant besoin de protection, bien que je savais pertinemment après lecture de son dossier qu'elle n'avait largement pas besoin de mon aide pour ça. J'allais être là pour elle, les papiers étaient secondaires pour le moment.

Le désordre de mon appartement ne semblait pas le déranger. Heureusement. J’étais peu fier de l’image que je pouvais donner en montrant mon habitation dans cet état et puis moi dans cette tenue… Je ne sais pas ce qu’il m’était passé en tête de venir lui ouvrir ainsi. Ca ne semblait pas le perturber et il ne semblait pas attirer spécialement par mes formes. C’était assez rare, surtout dans cet accoutrement. Bref assez parlé de moi. Eichi ne voulait rien de particulier à boire mais préférait plutôt des fruits. Il était vraiment particulier, rare sont les gens qui demandent des fruits plutôt que de quoi se désaltérer. Enfin soit, je cherchais de quoi contenter mon invité. Pour ce faire, je lui tournai quelques instants le dos afin d’accéder à la cuisine et voir si quelques fruits frais traîné dans une corbeille. Une pomme ferait l’affaire ? Oui surement mais prenons plutôt le plateau de fruit et mettons le sur la table basse du salon là ouest est assis Eichi dans le fauteuil. Je m’assis face à lui quand il prit un air inquiet. Le jeune homme s’inquiétait pour ma personne et se posait des questions...

¤ Je ne vois pas l’intérêt que j’aurais à te mentir. Tu sembles être quelqu’un de confiance et je pense que ce n’est pas pour rien que tu es l’élève de la Godaime alors je vais te dire… ¤

Je replaçai correctement ma serviette puis lui fit signe de se servir dans le plateau avant de reprendre.

¤La vérité est que depuis mon retour, un tas de chose refont surface et moi-même je suis un peu perdu… Pour ton interrogation, oui j’ai des amis. Ils font attention à moi et d’ailleurs l’un d’eux t’a surement vu rentrer ici sans que toi tu ne t’aperçoives de sa présence. ¤

Shura, Fu, Noki, à trois ils avaient mis en place une garde de ma personne, pas pour me surveiller en tant que telle mais simple pour s’assurer que j’aille bien. C’était gentil de leur part et depuis mon retour je passais la plupart de mon temps avec eux, enfin surtout Noki et je m’étais pas mal rapproché de Fu aussi. Shura restait mon chef après tout. Bref, oui j’avais des amis sur qui compter, heureusement mais qu’il s’inquiète comme ça pour moi me toucher puisque finalement on ne se connaissait presque pas. Mis à part cette rencontre lors de mon retour il était quelqu’un d’inconnu à mes yeux mais je ne sais pas quelque chose passait bien, sa présence m’étais agréable à moi aussi. Il souhaité m’aider que je le lui en dise plus. Malheureusement, il n’était pas la bonne personne. Je ne pouvais pas déballer ça comme Kibo avait pu me déballer son histoire romanesque avec la Samui. C’était quelque chose de bien plus différent que ça et j’avais besoin de connaître intimement la personne à qui je raconterais tout ça et Eichi ne répondait pas à ce critère du moins pas pour le moment.

¤ Tu es bien gentil Eichi, les filles doivent t’apprécier non ? ¤

L’art de détourner la situation, en fait c’était pas voulue mais ça m’étais venu comme ça…

¤ Que veux-tu savoir ? Deux ans c’est long tu sais, il s’en est passé et pour me souvenir de tout ça risque d’être compliqué. Et puis… Je ne peux pas me livrer comme ça au premier venu. Pas que tu sois ce genre de personne. Loin de là, mais tu comprends, on se connaît à peine, à la base tu es juste le gars qui s’est occupée de ma paperasse. Alors je ne vais pas arriver et te sortir les secrets douloureux de ces deux années vois-tu ? ¤

Il parlait des Furyou, vu ce que je venais dire j’avais pas vraiment la tête à parler d’eux et vu comment ça c’était passer avec Kibo… Mais bon fallait que je fasse un effort, récolter un max’ d’informations sur ces âmes était d’une importance capitale. Si on se trouvait à les affronter à nouveau, après une analyse des informations réunis, des stratégies pourraient être mise en place pour pouvoir les combattre... Je l’écoutais donc sans trop relever, du matin comme ça, je ne m’étais pas encore tout à fait remise de cette pénible nuit. Il ne sentait plus la douleur ? Etrange, je voulais tester ça pour voir. Nous les AKuzu avons une naturel résistance au coup et à la douleur vu notre capacité à rendre notre corps élastique mais lui n’en était pas un donc je voulais tester ça pour voir un peu. Je m’approchais de lui et posa un doigt sur son épaule. En demandant si je pouvais taper

¤ C’est la douleur ou le toucher que le Furyou t’a ôté ? Je peux ? ¤

Puis d’un coup je lui donnai une claque d’anthologie et il ne broncha pas. Impressionnant, ma tête se posant sur son épaule, j’en rigolai, absurde mais pouvoir taper sur quelqu’un sans qu’il est mal, un punching-ball humain quoi, c’est terrible. L’espace d’un instant, j’étais bien… Ma tête se releva brusquement ensuite puis j’affichais un sourire gêné. Que devait-il penser de moi ? Franchement…

¤ Euhm pardon… Je… Tu dois certainement me prendre pour une folle là…¤ Rigolais-je...

C'était rafraichissant de connaitre cette fille. Elle était drôle, sympathique et sa compagnie m'allait à merveille. Quelque chose chez elle me poussait toujours à la connaitre mieux, je me demandais pourquoi mais je voulais être un véritable ami pour elle. Déjà que j'avais presque réalisé la première étape qui était de me faire apprécier d'elle : Je lui semblais être de confiance, et c'était le cas. Et tiens, tu es surveillée ? Par des amis ? Je pensais que nous étions dans notre village, de quoi as-tu peur ? De tes crises sans nul doute, mais cela ne me regardait pas. Je pu m'apercevoir également d'une de mes erreurs : Parler sans arrêt de moi, des furyous, cela ne lui allait pas, ne t'en fais pas ce serait la dernière fois. Je tâcherais également de m'en rappeler lors de nos prochaines rencontres.

Mais alors pourquoi vouloir tester ce que je disais de ces créatures ? Ça attirerait forcément la conversation suivante sur ton geste, et surtout sur ma réaction peu commune. Je la voyais armer son coup de poing, et je vis le coup partir, sans un seul ressenti, je compris qu'elle venait de me toucher. Alors oui je ne sentais plus rien ? Et toi, que dire de toi ... folle ? Non je n'irais pas jusqu'à te considérer ainsi, au contraire, curieuse sans doute, gentille surtout. Et si c'était facile pour moi avec les filles ? Question piège ? La réponse est pourtant assez délicate.

- Non tu ne l'es pas, je ne pourrais pas me permettre de te juger ainsi sans te connaitre un minimum. Tu es juste, bizarre ? Et c'est passionnant les gens bizarres, ça nous fait sortir du quotidien... Et puis non, j'ai de la facilité pour converser avec les filles soit, mais ça ne va pas plus loin, je préfère m'entourer de belles personnes plutôt que me concentrer sur une en particulier.

C'était vrai que je redoutais, en me rapprochant de quelqu'un, de devoir la perdre à la moindre mission... J'étais dans ce cas de figure avec Yuna, mais nous avions une relation étrange : Amoureuse ou fraternelle, c'était assez ambigüe. Je m'étais concentré sur elle à l'époque de mon arrivée car c'était la seule qui me regardait gentiment, mais peut être n'était-ce que de la reconnaissance, de la curiosité... Qu'importe, au moins, à défaut de clarté j'avais répondu à ce qu'elle me demandait.

La douleur ou le toucher ? Les deux à vrai dire, il avait finalement paralysé les terminaisons de la douleur en empêchant mes nerfs de la sentir, ainsi que le toucher au passage. J'avais encore du mal à me saisir d'objets sans regarder et pour cause, je ne savais pas quand est-ce que je les touchais, alors je me focalisais toujours sur ce que je faisais. Puis ça n'avait pas que des côtés négatifs : Moi qui hurlait de douleur lorsque le contrecoup de mes portes m'assaillaient, c'était désormais terminé. Oui j'encaissais les blessures, mais je ne le sentais pas, cela me permettait d'éviter de m'agenouiller trop facilement... Mais ce n'était pas là le plus remarquable dans mon cas.

- Au final m'avoir supprimé l'un de mes sens aussi primordial n'est que secondaire. C'est fou de dire ça et pourtant c'est vrai. Ce qu'il a dû faire pour supprimer la douleur et surtout pour se libérer de l'empalement que je m'étais fais subir pour l'arrêter, ça a été de fusionner son sang noir au mien, à travers la plaie de ma main là...

Je lui montrais l'état assez incroyable de ma main, avec des veines noirâtres partant dans chaque sens depuis la plaie béante au milieu de ma main. Plus rien ne saignait depuis le temps, néanmoins cela me surprenait toujours. Et cette petite erreur semblait faire de moi la clé de voute des furyous, celui qui contenait le remède en lui.

- J'ai de leur sang qui coule dans mes veines, peu mais il est présent. Je pensais mener des expériences pour comprendre son fonctionnement sur leur organisme, et découvrir les faiblesses. Mais ce n'est pas tout, j'ai vu leur puissance, et admettons que j'arrive à maitriser un brin de leur pouvoir ? Tu imagines ?! Ce serait incroyable, et je serais à même de me battre à armes égales contre eux.

Cette dernière pensée faisait briller mon regard, j'avais cette envie débordante de pouvoir les battre, de retrouver Obli et de lui faire sentir son erreur. Il était dans mon corps, ou du moins ce qui semblait l'animer. Je savais que j'étais capable de trouver comment me servir de cette étrangeté à notre avantage. Notre ? Oui, à l'avantage du monde shinobi, ou en tout cas Suna. Car j'étais avant tout Sunajin malgré les plus grandes menaces.

Folle. Eichi ne me considérait pas comme telle. Heureusement. Je souris suite à ces propos. Lui, les filles, il savait converser avec. Je ne pouvais pas dire le contraire, il avait su trouver les mots pour me calmer lors de mon premier jour à Suna, c’est peut-être pourquoi mes relations avec lui étaient bonnes. Je veux dire, le fait qu’il ait été là, à ce moment-là, m’avait fait du bien. Bref, la façon dont il se défendit en me cataloguant de bizarre me fit sourire. Il voulait surtout que je le prenne mal visiblement et c’est ce qui était marrant. Je me savais différente alors qu’il dit que je sois bizarre ne me surprenais pas du tout. De toute façon le fait d’avoir disparue deux ans et revenir d’entre les morts faisait déjà de moi quelqu’un de bizarre alors si en plus on y ajoutait mon comportement, je vous laisse imaginer mon niveau de bizarrerie. Je dois être vachement haut sur cette échelle.

Eichi aborda ensuite un sujet intéressant celui des Furyou, je n’étais pas parfaitement apte à en parler, je veux dire, je n’étais pas trop concentrée et prête à réfléchir dessus mais j’étais quand même intriguait par ce qu’il avait fait au corps d’Eichi. Plus de douleur, ni le sens du toucher, c’était quand même de violente répercussion, sans parler du faite que le Furyou avait causé des dizaines de morts autour d’Eichi et avait plongé Kioshi dans le coma. Eichi relativisai en argumentant que ce n’était pas très grave, mais il avait tort. Certes si l’on regardait par rapport aux autres personnes qui avaient pu affronter son Furyou, ce n’était rien mais pour un shinobi il s’agit d’un sens primordial. Tous les sens sont importants dans l’exercice de notre fonction. L’ouïe est toute aussi importe que la vue qui est toute aussi importe que l’odorat et le toucher. Reste le goût qui lui n’est pas des plus utile il est vrai. Le toucher rester un élément important pour nous, shinobi.

Il savait que ce qu’il était en train dire était fou et m’expliqua comme il en était arrivé à perdre ce sens. Il me montra alors une marque sur sa main et m’expliqua qu’une substance noire, relative au sang, avait pénétré son corps par cette marque. C’était étrange. Comment avait-il réussi à faire ça, ce Furyou. Et puis le corps d’Eichi ne semblait pas refuser ce sang ce qui donner lieu à une deuxième chose étrange. Eichi voulait faire des expériences sur ce sang mais quelque chose me perturbais… Tout ce qu’il voulait faire de ce sang, en savoir plus sur cette substance. Cela semblait être une aubaine. C’était trop parfait à mes yeux. Je resserrai ma serviette pour ne pas qu’elle tombe auquel cas il me verrait nue avant de l’interrompre.

¤ Eichi… Cela paraît trop simple. Tu ne trouves pas ? Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Pour toi déjà et puis pour le village. Réfléchi un peu, je veux dire, tu ne penses pas qu’il ait fait ça exprès, de transfuser ce liquide dans ton sang ? ¤

Je lui pris sa main et la retourna pour voir la marque.

¤ Ce jour-là, il était bien plus fort que vous. S’il a versé ceci en toi, c’est qu’il veut qu’on fasse des recherches dessus. Et tout me laisse croire qu’il ne faut pas aller dans ce sens. ¤

Eichi voulait faire des expériences, des expériences pour essayer de contrôler ce pouvoir si tentait qu’il soit concentré dans ce liquide noirâtre.

¤ Ce ne sont pas des êtres comme nous-autres shinobi. Je ne sais pas comment il faut faire pour se battre à arme égale contre eux, car je n’ai pas eu à les affronter mais je ne pense pas que essayer d’utiliser leur pouvoir soit la bonne solution. Essayer d’acquérir un pouvoir qui n’ait pas le tien peut s’avérer très dangereux Eichi. ¤

Je voulais juste le protéger. Je ne mentais pas en disant que c’était dangereux et que le Furyou voulait peut-êtrejustement ce que comptait faire Eichi.

Avait-elle raison ? Je veux dire je m'emballais sans doute trop vite, de tout le combat il nous avait balader par de simples paroles. Ce Furyou avait montré une intelligence incroyable, bien au delà de ce qu'on pouvait penser d'une banale marionnette. Peut être avait-il voulu que son sang entre en contact avec le mien, mais pourquoi ? Prendre contrôle de mon corps ? Je ne pensais pas à mal en voulant faire des recherches, et après tout, si je n'en faisais pas, qui pourrait améliorer l'état de santé des blessés et qui saurait comment les battre ? Finalement, malgré les risques mes choix étaient inexistants, je devais rechercher les failles dans ce sang qui coulait dans mes veines.

En effet j'avais ce problème particulier qui consistait à être persuadé que j'étais la solution, comme un égocentrique en pleine crise finalement. Mais j'en étais convaincu, ou du moins j'étais certain que ce n'étais pas anodin. Et puis désormais nous avions un échantillon de leur corps, consistance, alors ne bridons pas nos capacités et recherchons ! Je rigolais en faisant un non de la tête tout en fixant mon interlocutrice. Je ne lui en voulais pas de vouloir me protéger non, mais il ne fallait pas que ça tombe dans l'excès comme ça le devenait de plus en plus malgré elle, sans doute.

- Oui mais c'est la seule chose que l'on possède d'eux. Et si on ose pas faire ces recherches, on pourrait passer à côté de choses incroyables. Je ne veux pas rester dans l'ignorance et laisser le monde dans cette même inconnue.

Je regardais ma main attaquée, c'était assez moche à voir, cette plaie noirâtre en plein centre de ma paume, semblant s'infecter de plus en plus. Pourtant je n'avais pas senti de modification dans mon organisme malgré la circulation de ce sang, pouvais-je en tirer la première conclusion que sang un corps ou un esprit propice, il était comme en hibernation ? Je ne pouvais le dire finalement, je devrais le prouver pas de multiples expériences. Quelle ironie du sort, moi le piètre élève théorique de l'académie, adepte des techniques d'affrontements bruts, devais jouer les scientifiques ridicules derrière ses fioles étranges.

Heureusement dans ce village nous avions deux clans capables de nous aider facilement : Les Ketsueki et les Saibogu. J'en avais déjà contacté les plus éminents représentants qui m'avaient assuré leur soutien sans faille dans mon expertise. Je ne partais donc pas à l'aveugle. Et puis pourquoi j'avais lancé ce sujet de conversation ? Cette dernière était partie pour ne tourner qu'autour de ma petite personne, flatter mon égo déjà important. Stop !

Je tapais dans mes mains, vu le claquement qui en résulta, je compris que j'avais tapé assez fort. Je m'excusais donc, elle devrait facilement comprendre que je ne pouvais plus vraiment doser ma force désormais. Je la regardais alors, cherchant à pouvoir lancer un sujet de conversation dont elle serait la protagoniste centrale.

- Changement de sujet veux-tu ? Après tout je ne suis pas ici pour parler de moi. Tu as repris tes repères depuis ton retour alors ? Tu as besoin de quelque chose en particulier ? Demande moi de suite dans ce cas et je te le ferais parvenir le plus vite possible.

Il semblait que le jeune garçon ne voulait pas m’écouter. Il avait surement conscience de ce que je venais de dire mais cela ne semblait pas l’inquiéter plus que cela. Il avait déjà pris sa décision. Il voulait effectuer ces expériences sur son corps. Je sentais que je ne pourrais pas le faire changer d’avis, soit, je l’aiderai dans ces recherches, ainsi je pourrai me rendre utile. Il n’avait pas tort en avançant le fait qu’on pouvait passer à côté de chose incroyable et c’est ce qui me convaincue de l’aider même si j’étais réticente à l’idée d’utiliser le pouvoir d’un Furyou… Ces arguments contraient les miens de façon remarquables mais le doute persistait quand même. Ce qu’il disait, était juste, néanmoins mes inquiétudes étaient légitimes je pense.

¤ Hmm, dans ce cas… Laisse-moi t’aider à utiliser ce que tu as en toi. Laisse-moi participer à tes expériences. ¤

Joindre l’utile à l’agréable n’était pas monnaie courant dans une vie de shinobi alors autant en profiter dès que cela se profilait. La compagnie d’Eichi m’était agréable et en savoir plus sur les Furyou était loin d’être inutile donc, le choix fut vite fait. Il ‘s’imposait de lui-même d’ailleurs. Bref, Eichi sembla vouloir changer de discussion. Cela ne me dérangeait guère de parler lui. C’est vrai, d’une façon, cela m’évitais de parler de moi ou de mon passé mais Eichi en décida autrement. Il voulait savoir si j’avais retrouvé mes repères ou si j’avais besoin de quelque chose de particulier auquel cas il me l’apporterait. C’était gentil de sa part mais tout allait pour le mieux, ou presque et je n’avais besoin de rien.

¤ Parler de toi ne me dérange pas du tout Eichi. Bien au contraire mais pour revenir à tes inquiétudes. Ne ‘en fait pas je n’ai besoin de rien, c’est gentil de te proposer. ¤

Je lui souris amicalement avant de reprendre.

¤ On ne passerait pas au dossier ? Après tout, tu es venu pour ça non ? ¤

Je ne voyais pas quoi dire de plus, parler du passé n’était pas trop mon fort ces derniers et je pense que c’est compréhensible. Pour lui, cela lui rappelait la bataille contre le Furyou et je ne voulais pas en reparler. Il ne souffrait rien que d’y penser. Le moment viendrait ou l’on serait tout deux obligé d’en parler. Notamment lors des expériences futures mais pour le moment remplissons cette fichu paperasse. De toute façon...

¤Ca t'embête pas de t'occuper de toutes ces démarches administratives Eichi ? Je veux dire, je sais que c'est pour la Kazekage mais je risque d'avoir une entrevue officielle avec elle donc bon... ¤

Tu voulais donc m'aider dans mes recherches ? Simple curiosité ou besoin de me surveiller, de me protéger ? Je la fixais sans réellement vouloir dire quelque chose, après tout chaque fois qu'elle prononçait un mot, cela devenait de suite intéressant. Alors j'étais bien décidé à en profiter. Mais avais-je raison de bien vouloir d'elle durant mes expériences ? Son aide était la bienvenue pour un néophyte scientifique comme moi bien entendu, cependant la difficulté et le danger de mener ces tests étaient clairs : Les Furyous avaient voulu nous tuer, et si jamais ce que la jeune femme m'avait dit sur la volonté d'Obli de mettre ce sang dans mon corps était vrai ? Peut être que ce que nous allions faire pourrait nous mener à notre perte...

Mais comment lui dire non ? Je ne pouvais pas. Ne serait-ce que lui couper la parole durant ce qui ressemblait fort au crépuscule de notre rencontre d'aujourd'hui. Les sujets arrivaient à leurs termes, déjà que je l'avais dérangé clairement très tôt le matin, alors de là à l'empêcher de réaliser ce qu'elle avait prévu de faire en cette nouvelle journée. D'autant plus qu'elle réfuta poliment ma proposition d'aide, oui elle avait tout ce qu'elle devait avoir. Lorsque elle me proposa de m'occuper des notions administratives. Je lui souris bêtement avant d'attraper le dossier, de le ranger dans la pochette de transport et de le mettre près de moi. Une fois de plus tu avais raison, à quoi bon t'encombrer l'esprit si tu avais la possibilité de t'expliquer directement à ma Sensei ? Allons bon, il était temps d'y aller. Je me décidais, à la fin de son intervention, à prendre la parole pour pouvoir dire ce que j'avais à lui dire.

- Soit, laisse donc tous les papiers, tu n'as pas à t'en préoccuper. Pour ce qui est de ton aide, merci, j'accepte ta proposition, je te recontacterais alors dans la semaine pour que tu viennes aux laboratoires où j'exercerais. Merci mais n'oublie pas que ce n'est pas sans risque, pour toi comme pour moi.

C'était de mon devoir de collègue que de la prévenir des dangers encourus, d'autant plus que ceux là n'étaient pas du tout obligatoire. C'était sur la base du volontariat, et je lui avais "proposé" ces expériences devant le trop plein de curiosité qui l'animait face à ces créatures étranges qu'étaient les furyous. Je venais de trouver le premier membre de mon équipe de recherche, celle qui allait travailler sur mon propre métabolisme, ceux en qui j'avais assez confiance pour leur donner mon sang.

- Et bien je pense que ce sera tout pour ce matin, tu me vois encore une fois navré d'être venu si tôt, je ne pensais pas te déranger. Je vais prendre congé, au moindre désir, tu viens me demander à l'un des bureaux, ils sauront me retrouver. Et bonne chance pour ton entrevue avec Zanshi-Sensei.

Je me levais, attrapant le dossier que je plaçais sous mon bras et me dirigeant vers la fenêtre par laquelle j'étais entré. Et non, pas par la porte, la boucle devait être bouclée ! Je me retournais alors que je grimpais sur le rebord, faisant face au vide. Un grand sourire apparu sur mes lèvres au moment où une brise matinale légère venait balayer mes cheveux et emporter mes derniers mots lors de cette matinée.

- ... Et merci beaucoup d'être présente.

Spoiler:

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