Hu ... j'étais désormais un membre du shukai ... un pauvre petit membre, obligé d'accomplir des missions ingrates que les grands pontes de l'alliance ont la flemme de faire ... je m'en irais leur mettre un coup de pied au... hum ... je n'ai rien dit ... pour l'instant, je suis sûr que je ne tiendrais pas deux minutes face à l'un d'eux... Ralalala ... il fallait vraiment que j'arrive à m'améliorer si jamais je veux atteindre le sommet ... Et il est vrai que ce genre de mission pourrait être sympathique...

Ce qui était marrant avec la mission que j'avais à effectuer, c'est qu'elle représentait parfaitement l'êtat d'esprit du monde dans lequel nous vivions ... L'alliance ninja espionnant l'alliance ninja, personnellement je trouvais ça très comique, pas vous ? Hu ... et surtout pour ce que c'était ... des suspicions quant à la création d'une arme biologique dans un château enfouie dans les montagnes de Tsuchi no kuni.

Quelque chose était étrange dans cette histoire... il n'y avait quasiment aucune information relatives à ce bâtiment, pas de date de construction, pas de témoignage d'activité accrue, pas de commerce développé ... tellement d'incohérence pour une forteresse de ce genre ... Elle semblait être une place difficilement prenable. La base était faite en pierre et sortait d'un petit lac. Le seul accès direct à l'entrée était une passerelle d'une quarantaine de mètre, bien suffisant pour se faire tirer dessus et bien trop pour tenter quoi que ce soit de discret ... outre ça, il semblait posséder entre quatre ou cinq étages, devenant de plus en plus petit , impossible de compter exactement leur nombre à cause d'une muraille blanche ornée de meurtrières ... hu ... un passage en force était impossible seul ... et surtout interdit par la mission ...

Ce qui était embêtant avec ces fortifications, c'est qu'il m'était impossible de connaitre le nombre de soldats présents... et surtout de quels types de force il s'agissait ... des shinobis ? Des samouraïs ? Des mercenaires ? Des soldats de profession ? Ou même simplement ... y avait-il des forces armées à l'intérieur de ce château ? Impossible de le savoir ... Mais de là où j'étais, j'avais malheureusement une mauvaise vision de la où j'étais ... beaucoup trop loin, surtout par cette nuit sans lune, obscurcissant même les vues les plus perçantes. Enfin pas sans lune techniquement, mais plutôt recouvert d'épais nuages ...

Je devais me rapprocher, mais lentement, si jamais il y avait des troupes, il ne serait pas étonnant de rencontrer des patrouilles à l'extérieur des murailles ... et ça serait surtout bête de ne pas en croiser, n'en serait-ce qu'une ... je me sentirais humilié ... nan sincèrement, ça serait comme devoir écrire l'alphabet avec un dictionnaire à côté de vous ... Donc en gros, ça serait vous prendre pour un débile profond ... bon, je ne suis pas trop porté sur tout ce qui est ego ou ce qui s'en rapproche ... mais cela en serait presque blessant au final ...

Hu ... encore et toujours perdu dans mes pensées, désolé... bref, à peine m'étais-je stoppé dans mes réflexions que je vis deux personnes avec des masques à respirateur approcher de ma position, parlant l'un à l'autre ... en essayant de me faire le plus discret possible, j'allai rapidement me cacher derrière une pointe de pierre, relativement proche de ce qui ressemblait vaguement à un chemin ... j'avais du mal à entendre ce qu'ils se disaient, leur masque et la distance nous séparant, aggravant et affaiblissant leur voix. Mais j'arrivais à discerner des mots « scientifique, expérience, Shukai, extermination ». Hu ... il y avait donc bien quelque chose qui se tramait en rapport avec le shukai.

Je devais me rapprocher ... mais cela n'était-il pas dangereux ? Même si la nuit jouait en ma faveur, deux contre un, question de statistique j'avais de grandes chances d'y passer. De plus, je ne pouvais pas utiliser des techniques ... trop dangereux. Si jamais il y avait un ninja sensoriel dans le château, je serais tout de suite repéré ... non, il fallait que je trouve autre chose ... Oh ... pourquoi voulais-je absolument les maitriser ? Et bien trois raisons. Premièrement, pour s'infiltrer pourquoi ne pas se camoufler ? Revêtir leur vêtement faciliterait mes chances de rentrer ... Secondement, je n'avais pas envie de me mouiller ... je revenais à peine de chez le coiffeur. Et dernièrement ... Je voulais du sang. Ca se voyait ... dans mon regard sadique, dans mon sourire en coin ... Ahahah

Hum… je ne pouvais me les faire à distance. Leur veste semblait épaisse et était en plus renforcée par des plaques métalliques aux endroits mortels. Les seuls points faibles que je pouvais distingué d’ici se trouvaient au niveau des jambes, à l’arrière. Autant l’avant de leurs jambières étaient assez bien rembourrées, autant l’arrière laissait plusieurs ouvertures. Le ménisque arrière, le tendon calcanéen, et plusieurs ligaments dont je n’avais pas le nom… il me faudrait y aller au corps à corps rapidement, et surtout, réussir à attraper les deux à la fois, car même si j’arrivais a en immobiliser un au sol, il pourrait toujours agir pour aider son allié. Pas question d’utiliser de fumigènes ou de flash, si jamais un soldat patrouille sur les murailles du château, je serais directement repéré.

Je continuais à les suivre tandis qu’ils suivaient ce petit chemin de biche, attendant de trouver une faille, quelque chose pour les maitriser, bien entendu, par le même temps je scrutais la bâtisse que je devais infiltrer, si je devais me mouiller, autant essayer de repérer une entrée tout de suite non ? Ils s’arrêtèrent… pourquoi ? Il fallait que je m’approche, discrètement, je devais connaitre la raison de cet arrêt qui semblait si soudain. Je ralentissais ma respiration du mieux de je pouvais, et j’allai me plaquer contre un rocher, plus proche d’eux que je ne l’avais jamais été. Et puis soudain, j’entendis un petit cliquetis métallique et un soupir de soulagement. Je tendis l’oreille, espérant enfin pouvoir chopper une ou deux informations intéressantes, après tous, cela faisait presque une heure et demi que je les suivais… et je commençais à avoir des courbatures…

Remet ton casque bon sang ! Si jamais on nous attaquait ?

Dit l’un des deux avec une voix métallique… surement portait-il encore son casque.

Calme-toi gamin… Ca va presque faire un an que je suis là, et le seul danger que je n’ai jamais vu à l’extérieur ce sont les grues qui passent souvent dans le coin…

Une voix plus vieille, plus sage, plus abimée …

Et alors ? Maintenant qu’il y a le Shukai, nous devrions peut etre nous méfier ? Et puis même, nous sommes en patrouille ! nous…

Nous sommes dans un territoire du Shukai, de plus, l’alliance est jeune, elle ne peut pas avoir le luxe de s’espionner elle-même

Mais !...

Allez, profite un peu, cela fait deux heures qu’on marche, et si l’on nous demande de rendre des comptes à l’aube si l’on est en retard, on dira seulement que l’on avait vu quelque chose de suspect… Tu as été engagé il y a à peine une semaine et il s’agit de l’un de tes premiers contrat apparemment… Donc dis-toi un truc, tous les contrats ne sont pas sanglants, comme celui-ci par exemple, alors profite un peu et détend toi… ce qui se passe la dedans ce ne sont pas nos affaires et vaut mieux pas que ça le devienne, alors patrouille, et profite du calme de cette nuit…

Il s’était arrêté net. Pourtant il ne semblait pas avoir terminé ca phrase… oh oui effectivement, le shuriken à moitié enfoncé dans son crâne ne l’aidait pas forcement… désolé, j’ai glissé chef… hum. Plus sérieusement, j’en avais entendu assez. Un seigneur, des mercenaires, un renouvellement des troupes. Il y avait peut-être plus de choses dans ce château que ce qu’on le croyait. Le gamin n’avait pas encore comprit… en tous cas pas avant qu’il ne vit du sang sortir de la bouche de son collègue. Il était paniqué, cela se voyait… pauvre gosse va… Il se jeta sur le cadavre, cherchant ce qui pouvait ne pas aller. Malheureusement plus lui, le temps qu’il se rende compte de la pénible situation dans laquelle il se trouvait, j’eu le temps de le contourner.

Je lançai un shuriken pour trancher son tendon achilléen et me précipita ensuite sur lui, venant bloquer son coup à l’intérieur de mon coude et plantant un kunai à l’arrière de l’un de ses genoux de l’autre. C’était du barbarisme certes, après tout, je n’avais pas besoin d’eux vivant… mais j’aime bien mêler l’utile a l’agréable. Il essayait de débattre. A cause de la douleur ou pour se délivrer de mon étreinte ? Hum… je pencherais pour la première solution vu que je m’amusais à bouger le kunai… enfin… il n’était plus l’heure de s’amuser n’est-ce pas ? Rapidement, je retirais mon arme de son genou, je m’apprêtais à lui trancher la carotide, mais un coup de coude dans le bas ventre et un coup de crâne dans le nez me remirent à ma place … j’avais oublié à qui j’avais à faire. Jeune ou non il semblait s’agir d’un mercenaire, il avait donc eu une formation minimum pour ce qui s’agissait d’auto défense.

Je pris quelques secondes à me ressaisir, il fallait au moins lui laisser le fait qu’il avait un bon coup de crâne ! Mais il était grièvement blessé, moi, non. Le gamin sortait avec difficulté un wakizashi, avait-il oublié que j’étais encore et toujours derrière lui ? Et surtout qu’il ne m’avait pas forcement fait grand mal… par contre, cette épaisseur d’armure aller encore être un problème… je ne pourrais pas lui casser le bras – ce qui aurait été intelligent de faire en temps normalement -… bon et bien aux grands mots les grands moyens. Alors qu’il allait se retourner pour essayer de me couper la tête, j’enfonçai mon kunai dans son dos, visant bien la colonne vertébrale, passant en dessous de la partie inférieure de la veste, m’appuyant de tout mon poids, cherchant à séparer à atteindre la moelle épinière, ou au moins à le bloquer en incrustant mon arme entre deux vertèbres. Il lâcha son épée et nous nous effondrions au sol. Adieu pauvre chose. Je lui enlevai son masque pour voir cette expression de terreur et de douleur sur son visage, je m’en délectais. Et je lui tranchai la gorge avec son arme, avant que la peur ne laisse place à l’envie de crier.

Ce qui était dommage c’est qu’il y avait « un peu » de sang sur les uniformes… vous savez, quand vous tranchez une artère artérielle, cela goutte légèrement. Donc autant vous dire qu’il vaudrait mieux ramener ces vêtements à un laveur avant de les réutiliser… un très, très bon laveur. Ils étaient donc devenu malheureusement inexploitable… c’est vrai qu’aller toquer à la porte avec un uniforme couvert de sang, ça n’attire pas du tout l’attention… enfin bref. Il ne me restait plus qu’une chose à faire, l’inventaire ! Autant chercher tout ce qui pourrait nous être utile non ? Bien que je n’avais pas forcement beaucoup de temps, en perdre un peu pour gagner des ressources qui me permettrait d’accomplir ma mission plus simplement, ça n’était pas forcément une mauvaise idée.

Des kunais, des shurikens, des bombes fumigènes, leurs wakizashis, leur masque équipé d’un respirateur… bref, voici ici un attirail classique de mercenaires. Et puis nous avions la partie intéressante, les documents qu’ils portaient sur eux, et au passage, heureusement que j’avais deux mercenaires sous a mains… car les lettres et les cartes ayant absorbés le sang… ce n’est pas forcement lisible … bref. Comme il fut dit précédemment, ils possédaient tous les deux une carte des lieux. Carte très intéressante d’ailleurs. Apparemment, il y aurait une ouverture sous-marine au nord-est. Il n’y avait aucune précision quant à son utilité juste ce qui semblait être un acronyme « C.d.P. », quoi que cela pouvait être, ce n’était pas si important non ? Par contre ce qui semblait important c’était cette tête de mort à coté de cette indication… Autre document présent, leur contrat. Le plus vieux était à une semaine de terminer alors que le gosse venait juste de commencer… Mais pourquoi changer si souvent de mercenaires ?

La réponse ? Je ne l’avais pas, même eux ne l’avaient pas. Le vieux avait un journal sur lui, un journal dans lequel il relatait chaque jour. Des passages étaient surlignés, des noms surtout, tous des mercenaires, tous des disparut. Noms différent, âges différents, périodes d’arrivées différentes… bref la seule chose qui les reliait entre eux, hormis qu’ils étaient tous des mercenaires travaillant ici, était qu’ils avaient été affectés au deuxième sous-sol. Le mercenaire ne semblait pas avoir noté ce qui s’y passait, enfin après je ne faisais que feuilleter et lire en diagonal, j’avais très certainement loupé des informations importantes. Je plaçai le carnet et les autres documents sur un rouleau possédant fuin que j’activai immédiatement. Tout ce joli petit tas de documents disparu dans un nuage de fumée. Les informations récoltées n’étaient pas forcément les plus importantes, mais au moins, je savais où chercher… plus ou moins. Par contre j’étais sur de l’entrée que j’allais finalement emprunter !

[Always U.C.]