Spoiler:

Pourquoi je devais me lever ? Je ne m'en rappelais plus, pourtant j'étais là, allongé sur mon lit, comme si j'avais oublié quelque chose... Comme d'habitude en quelque sorte. Oublier des choses, c'est tellement ennuyant. Poussant un long soupire, je m'étais finalement enroulé dans ma couette en restant allongé. Ça finirait bien par me revenir non ? Je fixais le mur, plus précisément le calendrier qui y était accroché. C'était quelque chose d'important que j'avais oublié, mais quoi ? Je plissais les yeux, espérant secrètement que le calendrier réponde à ma question. Malheureusement, les papiers ne parlent pas. Je pouvais discerner un cercle noir, il entourait la case correspondante à ce jour. Plissant davantage les yeux, j'arrivais finalement à lire ce que j'avais écrit. « Rencontre avec le professeur ». J'aurais dû sauter de mon lit pour me dépêcher non ? Ce fût exactement l'inverse, un long soupire venant à nouveau de quitter mes lèvres, pendant que je quittais mon matelas si moelleux.

Pourquoi fixer un rendez-vous si tôt ? Les gens veulent dormir vous savez. Je venais de quitter ma maison, habillé d'une manière décontracté, bien que je n'avais pas fait attention à la manière dont j'avais mis mon t-shirt. Il était à l'envers, l'étiquette se trouvant à l'avant. Plaçant ma main devant ma bouche, un long bâillement, avait fini par s'en échapper. Je traînais les pieds, plongeant de plus en plus profondément dans les rues de Kumo. La ville commençait à se réveiller, bien que plus bruyante que moi et bien plus active d'ailleurs. Mon regard encore à moitié fermé, j'avais esquivé de peu le lampadaire en face de moi. Pour être franc, je l'avais loupé parce qu'un chérubin venait de me rentrer dedans et m'avait donc poussé sur le côté, autrement, je serais rentré la tête la première sur ce poteau. Neuf heures... Qui avait donné ce rendez-vous ? Aucune personne censée ne se lèverait aussi tôt.

Le principal était que j'étais finalement arrivé au lieu du rendez-vous, quelques minutes, ou seconde en avance je ne savais pas trop. Toujours à moitié endormit, je regardais autour de moi. Personne ? Levant légèrement les yeux, j'avais fini par apercevoir quelqu'un perché sur une branche. Soupirant longuement, je restais à ma position, m'apprêtant à m'asseoir, voir même à m'allonger dans l'herbe, mais je fus coupé par la voix d'une personne. Une voix grave, masculine. Continuant de me pencher, je venais d'arracher un brin d'herbe, le portant à mes lèvres pour le mâchouiller avant de me regarder. Une vache. Oui je mâchais comme une vache, sans gêne. Regardant mon « co-équipier » du coin de l'oeil, je le regardais de haut en bas et de bas en haut. Sérieusement ? Une chemise et une cravate ? Ce n'était pas un rendez-vous galant. Reposant mes yeux varions sur la personne qui parlait. Il était habillé de manière formelle, la tenue de Junin. Était-ce un choix personnel ou il s'habillait toujours comme ça ? L'écoutant à moitié, je continuais de mâchouiller mon brin d'herbe. Finalement, un silence s'installa. Un silence de courte duré, puisque l'homme dénommé Zennosuke venait de reprendre la parole. C'était lui mon « professeur » maintenant. Mais je restais fidèle à moi-même, désinvolte et faignant. J'écoutais son long discours, enfin j'essayais, j'avais des moments d'absences. Je venais de glisser mon petit doigt dans ma narine sans gêne, me curant le nez avant de jeter la petite boule sur le sol.

M'avaient-ils vu le faire ? Sûrement, mais à vraie dire je m'en fichais totalement. Le Junin avait finalement fini de parler. Je pouvais sentir son regard sur moi, un peu comme s'il m'invitait à parler à mon tour. Me présenter ? Continuant de mâchouiller mon herbe, je venais de bâiller ouvertement. M'étirant, je fixais finalement mon professeur pour prendre la parole. Après tout, il le fallait bien, même si cela m'ennuyait d'avance.

« Je suis Hokugeki Eïy, je suis arrivé à Kumo il y a cinq ans. Je n’ai pas de rêves, ni d’ambitions. J’en aurais peut-être plus tard, je n’en sais rien. J’ai peur de moi-même. Ce que j’attends de l’équipe ? Hmm. Je ne sais pas trop, rencontrer des personnes, découvrir le monde peut-être, trouver un but. Ce que j’attends de vous ? Je dirais, que vous soyez capable de me contenir. »

Mes paroles étaient flous, mystérieuse, je l'admets. Mais au fond, il y avait de la vérité. J'avais peur de moi, c'était une réalité, même si je le cachais derrière mon attitude désinvolte et fainéante. Pourquoi ? Ca j'étais le seul à le savoir pour l'instant. C'était peut-être mieux ainsi n'est-ce pas ? Au fond, je sais ce que je recherchais à Kumo et dans cette équipe, mais je ne voulais pas réellement en parler. Le passé c'est le passé, à quoi bon le ressasser. J'attendais de connaître mon équipe, avant de me dévoiler. C'était donc au tour de mon camarade de parler. Enfin, je ne sais pas trop. Recrachant finalement mon brin d'herbe réduit en purée, je glissais mes mains dans mes poches, fixant ensuite le ciel dégagé, l'air de rien. Comme si tout ce que j'avais dit était tout bonnement normal. Les nuages traversaient lentement le ciel, libre de tout, aucune limite ne leur était imposée, aucune règle. Au fond ils étaient chanceux non ? Ils volaient haut dans le ciel, nous observait, nous arrosait et personne ne leur disait rien.

Spoiler:

Spoiler:

Le regard posé sur le ciel, je venais d'être extirpé de mes pensées lorsque mon co-équipier prit la parole. Je l'écoutais à moitié comme toujours, il n'y avait rien d'intéressant dans ces paroles à mes yeux. Il répondait au nom de Dento Shiwoon. C'était à quelques détails près, la seule chose que j'avais vraiment retenu de son petit discours primaire. Son regard était posé sur moi, comme s'il essayait de me faire passer un message avec ses paroles. Me grattant l'intérieur de l'oreille avec mon petit doigt, je venais de bâiller sans gène à ses paroles. Je m'en-foutais ? Oui complètement. Je ne savais même pas pourquoi il me fixait. Lâches et qui ne fournissent pas d'effort ? Peut-être qu'il me fixait ainsi pour me faire comprendre qu'il parlait de moi. Cette pensée m'avait fait sourire. Il s'avançait déjà sur un territoire, qu'il ne pourrait comprendre. Il venait de se faire des conclusions hâtives sur ma personne, sans même savoir le pourquoi.

Mais concrètement, ses paroles avaient fini par me faire éclater de rire. Une phrase en particulier : « faire cesser les guerres. ». J'avais tenté de contenir mon rire, mais cela avait été plus fort que moi. Naïf. C'était le seul mot qui me venait. S'il pensait qu'il y arriverait, autant qu'il mette fin à sa vie dès maintenant. L'être Humain n'avais pas besoin de raison pour faire la guerre. Je riais tellement que j'en avais fini par pleurer. Essuyant mes larmes du revers de ma main, je n'avais guère fait attention à la suite de ses paroles. Faire cesser les guerres, unifier le monde. Se prenait-il pour Dieu ? Malheureusement, Dieu n'existe pas et n'existera jamais. L'Homme est avide, de pouvoir, de force, de domination. Il veut toujours se montrer supérieur aux autres, les dominer. Me taire. Il ne fallait pas je l'ouvre. Riant intérieurement à cette blague, j'avais fini par revenir sur terre, lorsque le fameux Seki, s'était mis à toussoter. Annonçant qu'il allait de nouveau prendre la parole.

J'avais finalement réussit à me calmer intérieurement. Écoutant les paroles de notre Senseï. Correctement équipé ? Contre toute attente, je n'avais aucun équipement. Hormis les armes de bases du ninja qui était chez moi. Je n'étais pas très fan des équipements, c'était ennuyeux à enfiler, j'avais donc refilé tous mes équipements à mon « frère ». Observant ces gestes, même si j'avais toujours cet air désinvolte sur moi, je n'en restais pas moins sur mes gardes. Je connaissais parfaitement la cruauté du monde. Il venait de sortir une lettre qu'il nous tendait. La lisant en diagonal, j'haussais un sourcil. Nous étions donc à sa disposition pendant 3 jours ? Rien que cette lettre avait provoqué en moi un tel sentiment de fatigue, que je n'avais pas pu retenir ce long soupire fatigué qui venait de quitter mes lèvres. Me grattant l'arrière de la tête, un simple mot venait de quitter mes lèvres. Un mot court et simple, mais qui résumaient clairement mon état d'esprit.

« Merde. »

Ce n’était pas contre le Seki. Mais le fait d’être à la disposition de quelqu’un sans pouvoir dire un mot, ça m’ennuyait. C’était un peu comme me reprendre la liberté que j’avais finalement réussit à avoir après la guerre. Je m’étais finalement laissé tomber sur l’herbe, m’asseyant en soupirant. Emmêlant un brin d’herbe autour de mon doigt, j’écoutais Zennosuke parlé. Une petite excursion ? Maintenant ? Aucune parole n’avait quitté mes lèvres, mon regard parlait clairement pour moi. Continuant de jouer avec l’herbe, focalisant mon regard sur celle-ci, ma tête s’était relevée aux paroles du Seki. Kadoria Sho. C’était donc l’identité du troisième membre. Au moins, je savais le nom, et avec celui-ci je pouvais en déduire qu’il s’agissait d’un troisième garçon. Quatre hommes ? Une équipe essentiellement composé de garçons. Pas de sexe opposé ? Soulagement ou inconvénient ? Je n’en savais rien et je m’en moquais. Je n’étais pas comme ses sexistes qui disent que les femmes sont plus faibles que les hommes et que les hommes se doivent de les protéger.

À la suite de ses paroles, on pouvait... Enfin je pouvais, concernant mon camarade je n'en savais rien, clairement comprendre qu'il s'agissait d'une course. Le dernier arrivé, sera sanctionné ? Étrangement, je me sentais très concerné par cette phrase. Pourquoi ? Peut-être que parce que je pouvais d'avance savoir que je serais le dernier. Fainéant comme je l'étais, je n'allais sûrement pas courir un marathon pour rien. Fixant le Jonin, un sourire était venu illuminer mon visage. Son regard. Un regard sombre, des plus meurtriers. Peut-être aurais-je dû être effrayé, mais c'était complètement l'inverse, j'étais amusé. À peine avait-il fermé la bouche, qu'il avait reprit la parole. Deux mots, après quoi il avait fini par s'élancer dans une direction. J'aurais dû me lever et m'élancer aussi non ? Pourtant je restais assit sur l'herbe, regardant le senseï s'éloigner. D'une attitude nonchalante, j'avais fini par me lever. D'une certaine manière, s'élancer à pleine vitesse bêtement, ne servirait à rien n'est-ce pas ? Être dernier, ce n'était qu'une position. À quoi bon foncer tête basse pour arriver premier, si c'est pour être épuisé ? Le jeune Shiwoon avait été le second à partir. Je commençais à peine à marcher, je savais déjà pertinemment que je serais le dernier, alors au fond je n'avais pas besoin de me presser réellement. Je m'étais finalement élancé à mon tour, suivant le Seki et le jeune Dento, restant à l'arrière, gardant cette nonchalance dans ma course. J'aurais pu me lancer à pleine vitesse, mais l'envie n'y était pas et puis je n'avais pas envie de m'épuiser bêtement. À quoi bon vouloir arriver en premier ? Je ne cherchais pas à me montrer supérieur. N'importe qui de sensé aurait compris le but du Jonin.

« J’aurais dû rester dans mon lit. Cette journée aurait été bien plus joyeuse de cette manière ». Étant assez loin des deux autres membres, la chance pour qu’il m’entende était très infime.

Spoiler: