Je déambulais sous le son de mon pantalon trop grand pour moi qui traînait sur le sol chaud de Suna. Une nouvelle journée ensoleillée, il faut dire qu'elles ne sont pas rare ici, a errer sans but. Je suis encore bien trop faible pour accomplir mes objectifs, je serais bien allé m’entraîner, mais il devait surement y avoir déjà quelqu'un sur les terrains d’entraînements. Je maîtrise beaucoup mieux les relations sociales qu'auparavant, mais cela ne signifie pas pour autant que je les apprécie. Engager des discussions inutiles avec des personnes que je ne connais pas m'exaspère toujours. Je préfère de loin, même si la solitude me dérange de plus en plus, rester chez moi à construire de nouveaux prototypes de marionnettes ou améliorer celle déjà existantes.

Les gens me regardent toujours autant, je ne sais toujours pas pourquoi, mais leurs yeux posés sur moi sont toujours aussi oppressants même si je commence à en avoir l'habitude. Je tripotais une de mes mèches de cheveux blanche comme neige lorsque j'entendis le peuple de Suna se manifester. En effet, après avoir relever la tête, je le vis au loin, ce jeune homme qui se rua à travers la foule tentant tant bien que mal de se frayer un passage pour courir après quoi ? Une fleur ? Je dois bien admettre que cela m'a laissé sans voix, mais cela avait au moins eu le mérite de faire en sorte que les regards ne se dirigent plus vers moi. Dans un élan de courage, ou d'inconscience dirais-je, l'individu a la chevelure blanche se jeta corps et âme et parvint à attraper cette fleur qui semblait avoir une importance particulière pour lui tout en se rétamant royalement au milieu des civils de Suna. Bien que cela semblât bizarre aux yeux de tous, ce mec semblait aussi dérangé que moi et c'est pourquoi j'allai le trouver tandis qu'il dépoussiérer son pantalon et examiner les blessures bénignes qu'ils avaient gagnées grâce a cette action stupide. Il releva la tête après avoir compris que je me trouvais devant lui et c'est alors que je brisa le silence qui s'était instauré entre nous deux pendant plusieurs secondes:

- " Je ne pensais pas trouver une personne aussi bizarre que moi dans ce village, mais je crois que c'est fait "

J'affichais un sourire, je ne suis pas un expert des relations sociales mais je pense que c'est ce qu'il faut faire lorsqu'on essaye de faire connaissance avec quelqu'un, et lui tendit la main en espérant qu'il la serre sous peine de m'embarrasser fortement devant cette foule qui nous fixait.

Serais-je parvenu à créer une relation avec ce jeune homme ? À vrai dire, je ne sais pas trop, j'ai rarement connu cela et je n'ai donc que peu d'idée de comment cela est censé se dérouler. Mais le fait est qu'il m'a serré la main et s'est même présenté donc il semblerait que j'ai réussi. Je sais désormais qu'il se nomme Kibo et qu'il est Genin de Suna tout comme moi, un point que nous avons en commun. Je fus légèrement désappointé lorsqu'il me demanda ce que j'entendais par spéciaux et je mis du temps à répondre a mon interlocuteur, tellement de temps que ce dernier s'empressa de briser ce silence et de m'emmener dans un endroit dont il avait le secret. Il se mit alors à bondir sur un premier toit, puis un deuxième, puis un troisième ! J'eus quelques difficultés à suivre son rythme. En effet, je sentais que ce n'était pas la première fois qu'il effectué ce parcours semé d’embûche, il montrait une agilité et une rapidité sans faille tandis que derrière, je le vis s'éloigner un peu plus à chaque toit que je devais franchir. J'espérais que nous arrivions vite à destination sous peine de le perdre de vue dans peu de temps.

Heureusement pour moi, nous sommes arrivés, avec quelques secondes de retard en ce qui me concerne, au lieu évoqué par ce Kibo. La vue qu'offrait cet endroit était tout simplement impressionnante, nous dominions Suna, je fis une rotation sur moi-même pour admirer le spectacle tout simplement grandiose. Je vis mon nouvel ami pensif et scrutant le ciel. Les mains dans les poches, il respirait chez lui une certaine sérénité à tel point que j'hésitai à prendre la parole. Finalement, je me lançai et ouvrai la bouche :

- " Je m'appelle Maigo Keijiro et tout comme toi, je suis un Genin de Suna bien que je ne sois pas sûr d'être originaire de ce village. En effet, je dois bien avouer que cette vue est impressionnante, mais personnellement, je préfère Suna la nuit. L'obscurité valse avec les lumières des commerces et habitations. Je trouve que ce couple Lumiere-Obscurité est très harmonieux. "

Kibo semblait intéresser par cette discussion et c'est à ce moment-là que ce dernier me relança sur la question posée un peu plus tôt devant la foule. Bien que je ne sus pas trop quoi répondre, j'optais pour la vérité :

- " Je suis d'accord avec toi, le terme spécial est beaucoup plus approprié. En ce qui me concerne, je ne pourrais même pas te dire en quoi je suis spécial, c'est juste qu'a chaque fois que je mets le nez dehors les regards sont tournés vers moi donc il doit bien y avoir quelque chose de bizarre chez moi. Dans ton cas, je dirais que le simple fait que tu cours comme un fou derrière une fleur me fais dire que tu es spécial, elle a surement de l'importance pour toi pour que tu en ait presque renversé une femme enceinte tout à l'heure. "

Kibo posa alors sa main sur la poche contenant la dites fleur tout en continuant a scruter le ciel et l'horizon.

Ainsi, mon camarade de jeux du jour ne connaissait pas non plus ses origines ! Bien que cela ne soit qu'un détail, cette information combla légèrement cette solitude qui m'habite depuis un certain temps maintenant, je me sentais finalement moins seul, mais ces dernières déclarations m'intriguèrent quelque peu. Comment peut-on, comme il le fait, ignorer ses origines ? Le fait est qu'en ce qui me concerne, je pense sans cesse à mon passé oublié, peut être étais-je une mauvaise personne avant cette amnésie ? De plus, tenir de tels propos avec le sourire me dérange un peu. Où peut être est-ce moi qui fais fausse route, peut être devrais-je tenter d'oublier cette partie de ma vie pour parvenir par la suite a avancer. Je dois bien avouer que j'étais désormais un peu perdu et c'est pourquoi je lui posai quelques questions après lui avoir répondu que j'avais douze ans comme il me l'avait demandé :

- " Dis moi Kibo, je pourrais te parler de quelque chose qui me tracasse ? ". Mon interlocuteur répondit d'un signe de tête et son attention fut concentre sur moi désormais. " Comme tu l'as souligné, un des points communs que nous avons est le fait que nous ne connaissons pas nos origines, mais dans ton cas, cela ne semble pas te déranger plus que ça, tu prends même ça avec le sourire ! Alors si tu as une technique pour faire abstraction d'une partie entière de ta vie, je voudrais bien que tu me l'as donne parce que moi, j'y pense constamment. "

Avant que mon camarade puisse répondre, je décidai de continuer à répondre à ces interrogations :

- " Sinon, je crois que je viens de comprendre ton opinion sur le monde, tu considères que le diffèrent est difficilement accepter aux yeux des gens. Je peux difficilement te donner tort vu les regards posés sur moi constamment et tu me demandais si cela me dérangeait. En quelque sorte, oui, je préférerais qu'il tourne les yeux autres part que sur moi, cela me donne l'impression d'avoir un problème, d'être un intrus. Bien que je ne sois pas originaire de Suna, je pense valoir autant que n'importe lequel d'entre eux et je dois t'avouer que le court moment ou les yeux se sont rivés sur toi m'as permis de respirer un peu. Par contre, cela ne semble pas te déranger que les gens te regardent contrairement à moi. Cela n'est pas péjoratif, mais j'ai l'impression que tu es dans ton monde et que tu parviens facilement à faire abstraction de ce qui t'entoure. "

Je le regardais, toujours aussi souriant qu'au debout. Ce jeune homme respirer la sérénité alors soit cela était tout à fait vrai soit il parvenait a dissimuler de très bonne manière les parts de noirceurs et de tristesse derrière ce masque souriant. Une chose est sure en ce moment, j'attendais une réponse qui peut être, pourrait me permettre de me soulager.

Spoiler:

Peut-être avait-il raison, peut-être devrais-je faire abstraction de cette partie de ma vie oubliée pour me concentrer sur le présent et pouvoir avancer dans la vie. C'est vrai que personne ne semble me chercher, mais un pressentiment me hante toujours. Et si j'avais de la famille en danger qui avait besoin de moi ? Une mère, un père ou même une petite sœur ? N'est-il pas mon devoir de m'en assurer avant de commencer a vivre une nouvelle vie ? J'ai compris ! Je vais accomplir mes objectifs le plus rapidement possible pour ensuite partir à la recherche de mon passé oublié. Tandis que je regardais l'horizon sous ce ciel de Suna toujours aussi ensoleillé, je me jurai qu'un jour, je comprendrais qui je suis vraiment !

Toujours est-il que mon nouvel ami Kibo aborda par la suite la question des regards dérangeants des autres personnes et a ma grande surprise, il m'expliqua son point de vue sur ce problème avec une simplicité plutôt déconcertante. Une sagesse dont je n'aurais pas deviné l'existence respirer dans les paroles de mon interlocuteur a la chevelure blanche. Il me signifia même qu'il y a peu de temps, il était dans le même cas que moi ! Et qu'il s'en est sorti seulement en faisant abstraction de tout ça et en continuant a vivre. Ce conseil était inestimable pour moi et je comptais bien le suivre dorénavant et continuer sur la voie du ninja sans me soucier des autres ! Je lui adressai un sourire pour lui faire comprendre que j'avais bien pris en compte tous ces conseils.

Mais ce sourire fut de courte durée lorsqu'il aborda la question de ma raison d'être un ninja. Après un léger soupir, je me laissai tomber sur le toit tout en effaçant ce sourire. Il venait d'évoquer la question la plus désagréable pour moi, mais après tous les conseils qu'il venait de me prodiguer, ne lui devais-je pas des explications ? Après un long silence, je décidai de lui conter mon histoire :

- " C'était il y a plus de deux ans maintenant, j'errais dans le désert aride de Suna sans aucun souvenir de ce qui s'était passé avant. Je me fis agresser et par des malfrats qui me laissèrent dans un état pitoyable, je pensais que ma vie aller s'écourter plus rapidement que prévu, mais finalement, il y a eu ce vieil homme : Asuma ! Il m'a ramené chez lui, à Suna, m'as soigné, et même hébergé pour ne pas rester seul chez lui. Il s'est avéré par la suite qu'Asuma était un créateur de marionnette admirable dès son plus jeune âge et qu'il avait décidée ensuite d'apprendre l'art de combattre avec ces dernières. Cet homme, qui était devenu un ami, m'a légué tout son savoir, je suis loin d'être aussi bon que lui, mais ce qu'il m'a appris en deux ans est déjà énorme. Et arriva ce jour ! Asuma fut envoyé à la guerre et fut tué par des Konohajins. J'appris peu de temps après de la bouche du nouveau Kazekage que son décès était lié à cet homme masqué du nom de Kyoshi Rey. Je nourris depuis une haine contre Konoha, mais encore plus contre cet homme qui m'a séparé de mon maître et seul ami et j'ai juré qu'un jour, je me vengerais ! C'est pourquoi j'ai rejoint les ninjas de Suna, je protègerais toujours ce village qui m'a accueilli et cela me permettra d'honorer l'homme qui m'a donné le nom de Maigo (enfant perdu) ! "

À la suite de ces paroles, un nouveau silence s'installa...

Voilà pourquoi je déteste parler de mes motivations aux gens, cela finit toujours de la même façon. Pourquoi devrait-on avoir un rêve de paix pour devenir ninja. Les motivations les plus nobles ne sont pas toujours les plus justifiées après tout. Un rêve de paix peut cacher des motivations bien plus sombres. En ce qui me concerne, ce qui me permet de me lever le matin est cette vengeance qui me hante depuis plusieurs moi, sans elle, je ne suis qu'un ninja errant dans les rues arides sans but et sans objectif précis. Toujours est-il que ce la semblait déplaire à mon interlocuteur qui, d'un ton bien plus grave, me mit sévèrement en garde. Ces paroles avaient beau être honorables, cela me déplut fortement et je lui fis savoir à mon tour.

- " Écoute Kibo, c'est tout à ton honneur de vouloir défendre ton village, je le défendrais également au péril de ma vie si c'est cela qui t'inquiète. Mais concernant mon souhait de vengeance, je pense que tu es plutôt mal placé pour me donner ce genre de conseil. Vois-tu, tant que l'on n'a pas vécu ce qu'il m'est arrivé, il est impossible de comprendre ce que je ressens en ce moment, ce sentiment de vengeance en moi t'est inconnu. Alors certes, je te comprends en ce qui concerne les ninjas de Konoha et je te promets que désormais, ils ne seront plus un problème pour moi. Mais si un jour, je croise ce Kyoshi Rey et que comme tu le dis, tu feras tout pour m'empêcher de faire une bêtise, je crois que nous serons dans une impasse. En effet, je suis prêt à donner ma vie pour venger mon vieil ami et ni toi ni un autre ne pourra m'en dissuader malheureusement. "

Un long silence s'installa tandis que je continuai à fixer le jeune à la chevelure identique a la mienne, il semblait pensif. Je ne voulais pas lui dire, mais selon moi, il est impossible d'arrêter les guerres et de vivre dans un monde de totale paix. Je n'aime pas que l'on brise mes espoirs les plus profonds donc je décidai de me taire sur ce sujet. Je préférai continuer à le fixer, il pensa que j'étais trop jeune pour devenir un bon ninja, mais l'age n'entre pas en compte dans ce genre de décision. En ce qui le concerne, je le trouvais un peu trop gentil pour devenir un ninja digne de ce nom. Je pense que si l'on n'a pas ne serait-ce qu'une infime part de noirceur en soi, il est impossible de se transcender dans les situations les plus périlleuses et de prendre les choix les plus cornéliens qui pourrait s'offrir à nous. Bizarrement, je ne vis dans ces yeux aucune méchanceté, mais plutôt une pureté jamais vue qui pourrait peut-être lui coûté cher sur un champ de bataille. Mais finalement, le monde est fait ainsi, les plus frileux ne survivent malheureusement pas tandis que les plus aptes aux taches les plus ingrates survivent avec cette part de noirceur qui les hantera toute leur vie. C'est ça être un ninja !

Après tout, j'ai peut-être était un peu froid avec la personne amicale en face de moi. Il m'a donné son avis et je me suis quelque peu emporté, il est vrai, il faut que j'apprenne à me maîtriser lorsqu'on parle de ce sujet avec moi. Peut-être cela est-il un peu tôt, le temps permettra surement de prendre moins a cœur ces déclarations. De plus, le jeune Kibo souligna un fait qui me laissa pensif. Je vis pour ôter la vie a quelqu'un ? Dis comme ça, cela parait plutôt barbare et surtout très superficiel. Mais ce Kyoshi a tout de même éliminer indirectement mon vieil ami Asuma et je ne peux laisser passer ça, et même si j'essayais, je sais que si je me retrouve nez à nez avec cet individu, je ne pourrais pas me contrôler et il est fort probable que je fasse une bêtise...

Je me sentis encore bien plus bête lorsqu'a ma grande surprise, Kibo m'avoua qu'il avait vécu un événement similaire par le passé. Moi qui pensais qu'il était impossible pour lui de comprendre ce que je vivais actuellement... Belle bourde Keijiro, belle bourde ! Il a vu des amis proches décéder sous ces yeux ! Je ne connaissais Asuma que depuis deux ans environ et je ne l'ai pas vu mourir sous mes yeux heureusement, je n'ose imaginer le calvaire qu'a du subir mon nouvel ami après cet événement horrible. Finalement, je ne pensais pas trouver quelqu'un qui comprendrait ce que j'ai vécu mais avec ce jeune sunajin, j'ai trouvé quelqu'un qui as vécu un événement bien pire que le mien et qui a reussis a s'en sortir sans vengeance. C'est indubitablement un signe d'espoir que je ne peut ignorer. Est-ce que je fais mauvaise route ? Suis-je entrain de sombrer dans une vie d'obscurité ?

Pas le temps de tergiverser plus longtemps, mon ami rêveur s'élança vers un nouveau toit qui me fit relever la tête. Il m'invita à venir casser la croûte chez lui et je dois bien avouer que l'idée de manger tout seul chez-moi n'était pas une perspective alléchante. Je me lançai alors à ses cotes dans un silence que je brisai après quelques minutes de balade sur les toits de Suna:

- " Kibo... Je suis vraiment désolé d'avoir balancé des inepties sur ton passé sans même avoir connaissance de ce que tu as vécu " Dis-je la tête basse et d'une voix peu confiante.

Une chose est sure, ce soir ce ninja m'a légèrement ouvert les yeux et désormais, je peux entrevoir une légère lumière menant vers un futur beaucoup plus optimiste.

Une marque d'affection. Je n'avais pas connu ça depuis ce tragique évènement et la mort d'Asuma. Et il est vrai que Kibo avait raison, nous sommes tous les deux en bonne santé et nous avons une magnifique vue sur ce jolie village ensoleillé. De plus, mon nouvel ami ne semble pas m'en vouloir pour mes paroles désobligeantes un peu plus tôt et ce petit surnom de gamin bizarre me plaisait finalement et accentuer l'effet d'avoir comme une sorte de grand frère. Donc désormais, terminé cette attitude négative ! En direction de son chez lui, sous les regards des civils dans les rues, je fis un clin d'œil a un enfant pas plus haut que trois pommes avant de me rendre compte que Kibo avait accéléré le rythme. Ni une, ni deux, j'essayai de le rattraper, mais il était clair que ce n'était pas la première fois qu'il effectuait ce parcours. Un faux par-ci, une légère glissade par là et l'avance que j'étais parvenu à réduire entre-temps s'agrandit une nouvelle fois.

Arrivé devant la porte de son habitat, je fis tout pour que mon jumeau de cheveux ne vît pas mon léger essoufflement. C'est vrai quoi ! Kibo n'avait même pas l'air fatigué alors que moi, j'ai galéré à le suivre du mieux que je pouvais. On va dire que mon habileté dans les déplacements périlleux sera à travailler dans le futur. Kibo me fit entrer et me laissa visiter moi-même son habitation. Rien de bien exceptionnel, mais il régnait une atmosphère chaleureuse très plaisante et je notai que les trois seules pièces de la maison étaient bien rangées, une précision sur le caractère organisé de mon ami. Je revins m'installer à la table où le maitre des lieux me servit gentiment un thé froid. Une attention délicate, mais qui ne me surprit pas plus que ça finalement. J'avalai plusieurs gorgées avant que mon interlocuteur me posât une question tout en continuant a cuisiner le repas du soir. J'y répondis après avoir avalé une nouvelle gorgée :

- " Oui j'ai rencontré il y a peu de temps Mikoto du clan Yamada. Bien que nos échanges aient était un peu musclé au début, nous avons sympathisé. Nos avis divergent concernant quelques points, mais je pense pouvoir dire que nous parvenons à faire abstraction de ça et a parler calmement. Par contre, je ne fais partie d'aucunes équipes en ce qui me concerne, tu en as une toi ? "

Puis j'en profitai pour rajouter une nouvelle question qui me trottait dans la tête :

- " Dis moi tu vis tout seul ici ? De la famille, un colocataire ou une petite amie pour vivre avec toi ? "

- " Itadakimasu ! "

C'est sur ces paroles de mon nouvel ami que nous commencions a manger. C'était assez marrant de le voir s'activer pour un oubli, s'il avait fallu, j'aurais mangé son repas sans riz, mais ses bonnes manières font qu'il essaya de proposer le repas le meilleur possible à ses invités. Soupe miso et raviolis, j'adore ces entrées, j'en prends d'ailleurs souvent dans le restaurant du centre-ville, mais je suis bien trop médiocre chef cuisinier pour me permettre ce genre de recette chez moi. C'est pourquoi je ne me gênai pas pour complimenter les mets de mon hôte ce soir.

Yamada du clan Mikoto semblait faire la même impression a tout le monde. En effet, nos deux caractères se ressemble assez et c'est pourquoi cela peut clasher très vite. Nous en étions même venus à des échanges très musclés. Mais il est vrai que derrière cet aspect froid, j'avais pu remarquer une personne ayant un très grand sens de l'honneur et un code moral rare de nos jours. Contrairement à Kibo, je ne l'ai croisé qu'une seule fois donc je n'ai pas eu l'occasion de lui reparler, mais peut être qu'un jour, nous aurons l'occasion de sympathiser un peu plus.

Ce dernier fait d'ailleurs partit de l'équipe du jeune homme aux cheveux blanc comme il me l'apprit. Une jeune fille du nom de Lucy Hassei qui se promène avec un écureuil est également dans cette équipe au nom plutôt spéciale de Miira, bizarre de donner un nom aussi lugubre à une équipe de Genin, mais il doit bien y avoir une raison. Je décidais donc de ne pas donner mon avis sur cette information et de continuer a manger ces raviolis délicieux. Toute cette équipe était chaperonnée par un haut gradé, un autre Yamada répondant au nom de Kyoshi. Kibo devait apprendre pas mal de choses intéressante avec un Jonin de ce niveau et j’étais heureux pour mon ami qui rêve d'objectif louable. À savoir répandre la paix dans ce monde.

Finalement, ce lit double m'a joué un mauvais tour, comme quoi il ne faut jamais se fier aux apparences. Mon jumeau de cheveu vivait bel et bien seul dans ce petit logis et il me posa d'ailleurs la même question a son tour. Je lui répondis après avoir avalé ce que j'avais en bouche :

- " Oui, je vis seul également depuis la mort d'Asuma. J'ai d'ailleurs un peu de mal a payer le loyer légèrement élevé même en multipliant les petites missions pour le village. "

C'est alors qu'une odeur attira mon attention, je jetai un œil sur ma droite avant de dire au maître des lieux:

- " On parle, on parle, mais je crois que ton riz est en train de brûler Kibo "

Quelle proposition alléchante ! Kibo me propose ni plus ni moins que de m'écarter du chemin de la solitude dans lequel je suis embourbé depuis plusieurs mois et cet épisode tragique. Mais je n'ai pas vécu avec quelqu'un depuis et j'ai peur d'avoir oublié de quoi il s'agit. J'ai vécu avec quelqu'un, mais il était bien plus vieux que moi donc il s'agissait d'une relation de respect envers lui qu'il me rendait bien. Est-ce diffèrent de vivre avec un jeune homme ? Y a-t-il des codes et des manières que j'aurais oublié en même temps que mon passé. Finalement, peut être avais-je eu un grand frère par le passé, mais dorénavant, il m'est impossible de me rappeler de cela, du moins pas pour le moment. Je finis à mon tour ce repas délicieux, je m'enfonçai au fond de ma chaise avec le ventre plein avant de commencer a parler tout en commençant la digestion :

- " Vois-tu Kibo, ce n'est pas que je ne t'aime pas, mais je ne suis pas sur de vouloir... Mais si ! C'est une offre que je peux difficilement refuser ! Tu me proposes de quitter mon taudis pour ton habitation certes petite mais chaleureuse. Et puis tes qualités de cuisinier sont un point en plus pour toi en ce qui concerne de me convaincre. Je suis d'accord pour partager les frais de ton loyer. "

C'était une proposition difficilement refusable et c'est pour ça que je l'ai accepté. D'une part, cela me permettra d'améliorer mes conditions de vie a des frais beaucoup moins chers et d'autre part, cela me permettra d'avoir une vie sociale beaucoup plus active avec ce nouveau colocataire. Il m'a ouvert les yeux un peu plus tôt dans la soirée et maintenant, il m'offre une nouvelle vie. Je le fixai tandis qu'il apportait le dessert avant de m'adresser à lui une nouvelle fois :

- " Kibo, je te considère désormais comme un ami. Crois-moi, tu es une personne qui gagnerait à être connus de tous ! "

Je continuai à le fixer, a tel point qu'un silence s'installa dans cette pièce ou l'odeur d'un bon repas régnait alors que mon nouvel ami posa le dessert sur la table en me signifiant que j'avais intérêt à avoir gardé de la place car il n'accepterait en aucun cas que je n'en mange pas. Chez Kibo, on mange !

Quoi de mieux qu'un bon dessert pour sceller une colocation et par la même occasion, une amitié. Et surtout lorsqu'on parle de mochis, je suis la ! Kibo apprendra très vite que de toute façon, je suis un ventre sur pattes, je mange tout ce qui tombe dans mon assiette et s'il continue à faire si bien la cuisine, il n'y aura aucune raison pour que ça change. Tout comme moi, Kibo semblait enthousiaste à l'idée de cette colocation et j'espérais surtout ne pas faire de conneries qui pourraient le décevoir ou carrément me valoir une expulsion. Toujours est-il que mon sourire se retira très vite lorsque mon ami aux cheveux blanc se ramena avec une bouteille de saké. J'avais déjà fait l'expérience de l'alcool avec le jeune du clan Yamada et celle-ci n'avait pas était des plus enrichissante. J'avais voulu jouer au malin et j'avais été servi. Bien heureusement, le rêveur eu la bonne idée de le faire chauffer pour couper le gout de l'alcool, une initiative qui me rassura quelque peu. Mon Dieu ! Lorsque je vis le niveau de liquide grimper dans ma coupole... J'ai cru qu'il ne s'arrêterait jamais de verser ! Kibo m'avoua que lui non plus n'était pas un grand fan de l'alcool, mais que cette situation le méritait. Il n'avait d'ailleurs pas tort, je changeais littéralement de mode de vie et cela changera également celui de mon nouveau coloc. Dans un élan de courage et après un léger soupir, je pris exemple sur mon interlocuteur qui avait bu sa portion cul-sec et en fit de même. Bien que le gout de l'alcool fût moins prononcé, il n'en restait pas moins présent et je le sentis me traverser, une sensation désagréable que j'essayais d'afficher le moins possible.

Tres vite je rectifiai une erreur. En effet, le choix de mot était plutôt inapproprié, Kibo n'était pas devenu mon ami après ce succulent repas, cela serait d'ailleurs plutôt mal vu et j'espère qu'il ne pensait pas ça ! Il l'était devenu bien avant contrairement a ce que pouvait laisser entendre ma dernière déclaration. Mais trêve de bavardage, demain, nous aurons du travail avec ce nouvel emménagement. Je décidai donc de planifier les choses histoire que nous ne soyons pas surpris :

- " Ecoute Kibo, cela n'est pas dans mes habitudes de prévoir à l'avance ce genre de choses et de planifier mes journées, cela m'est même arrivé d'arriver en retard lors de missions c'est pour te dire ! Mais cette situation l'exige surement donc je propose qu'on se donne rendez-vous demain pour le déménagement, même s'il y a de fortes chances que j'arrive en retard comme d'habitude... Dis-moi quand tu es disponible, moi, je suis libre toute la journée donc le choix est tien. "

Puis après avoir avalé le dernier mochi de son plat, il reprit pour éclaircir un point avec son ami:

- " Kibo, je ne voudrais pas que tu penses que ma jeunesse sera un fardeau en plus pour toi. Certes, je suis bien plus jeune que toi, mais tu n'auras pas à t'occuper de moi, nous vivons ensemble, je t'aiderais dans les tâches quotidiennes bien évidemment, mais tu n'auras pas à t'occuper de moi comme le ferait un père ou bien un grand frère qui a la responsabilité de son petit frère. Je pense que tu le voyais comme ça de toute façon, mais je préférais en être sûr. "

La bonne initiative de Kibo à ranger cette bouteille d'alcool me fit plaisir. S'il m'avait resservi, je crois que j'aurais était dans l'obligation de refuser sous peine de me retrouver dans un état pas joli à voir pour cette première soirée avec mon nouvel ami. De toute façon, l'alcool ne semblait pas lui plaire plus que ça non plus et cela nous fait un nouveau point commun. À la place, il préféra resservir une nouvelle coupole de thé froid. Initiative que je préférai bien plus, tandis que je pourrais me saouler à son thé froid, qui par la même occasion m'as permis de me rincer la bouche, je ne pourrais pas le faire avec cette mixture alcoolisée.

Le rendez-vous était pris ! Demain matin, je viendrais sonner chez lui, bien évidemment, je ne viendrais pas aux aurores. Non pas que Kibo soit un lève-tard, au contraire sa personnalité me laissait entendre qu'il était plutôt du matin. Mais question d'organisation surtout, Kibo avait peut-être besoin d'un peu de temps pour préparer tout ça. Je viendrais plutôt lorsque le soleil sera à mi-chemin de son zénith.

Le rêveur en face de moi me montra un signe de fatigue. Cela me signifia qu'il était peut-être temps pour moi de lever l'ancre. En effet, je ne voudrais abuser de son hospitalité, je n'habite pas encore. Par politesse, je l'aidai à débarrasser, mais il m'ordonna de suite de lâcher ce que j'avais dans les mains. Selon lui, je ne vivais pas encore ici, j'étais encore chez lui en tant qu'invité et il était donc de son devoir de le faire lui-même. Je le sais maintenant, Kibo m'a montré au cours de cette soirée qu'il accorder une importance particulière aux bonnes manières, a la politesse et a l'honneur. Ce code d'honneur lui ordonna d'ailleurs de prendre soin des personnes plus jeunes que lui, sauvegarder la jeune garde du village en quelques sortes et par conséquent, il refusa mon offre de ne pas faire attention à moi. Cela ne me gêna pas plus que ça. Finalement, ses intentions étaient louables.

Il était temps, je saluai mon hôte qui m'accompagna jusqu'à la porte de chez lui et après des au revoir, je me mis en route jusqu'à chez moi tandis que je fis un signe d'adieu de la main a mon nouvel ami.