Je t'écoute

(#) Sujet: Je t'écoute Ven 31 Jan 2014 - 12:00

QUI
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Une silhouette masquée était apparue deux minutes après que le shinobi masqué soit tombé au sol. Il était à la merci de Rei, qui avait pourtant été poussé jusqu’à des retranchements qu’il avait presque oubliés. Il y avait longtemps qu’il avait du combattre à un tel niveau. Cet adversaire n’était pas spécialement puissant, du moins pas plus que certains que le Kyoshi avait rencontrés par le passé, mais sa résistance et surtout sa volonté étaient rudement fortes. La volonté du Feu ? Quelle idiotie.

Rei retira sa tunique légère ou du moins ce qu’il en restait pour entourer le visage du défait. Il posa ensuite sa main sur l’épaule de ce dernier, lui appliquant ainsi le sceau du zéro.

─ Emmène-nous.

Et c’est ainsi que les trios personnes changèrent d’environnement. Le pays n’était plus le même, mais ça, l’homme capturé n’en avait sûrement aucune idée. Lorsque Rei lui enleva le vêtement, il ne vit qu’une grotte sombre, avec quelques vieux meubles.

Anami, toujours masquée, se tenait bien derrière. Cependant, elle était visible malgré le faible éclairage des lieux. L’ancien Kazekage, quant à lui, fixait l’homme dont le visage était à moitié découvert. Il lui était inconnu, et il en était de même pour Anami. Car si ça n’avait pas été le cas, elle l’aurait fait savoir.

─ Je t’écoute. Qui es-tu ?

Une question directe et simple. L’identité de cet homme était importante, car elle permettrait de savoir comment il pourrait être utilisé. Appartenait-il à un village shinobi ou était-il un puissant mercenaire ?

Anami aurait pu être envoyée afin de récolter des informations à son sujet, mais Rei ne songea pas à cette option. En effet, les dons sensoriels que sa belle-sœur possédait étaient plus ingénieux et intéressants à employer maintenant. Ainsi, elle pourrait vérifier si l’homme allait dire la vérité ou l’inverse.

Car pour plusieurs raisons, il était important voire primordial de savoir quel genre d’homme était cet inconnu. Un menteur ou un homme de vérité. Un lâche, une personne intelligente ou directe.

Des tas de questions, suppositions, préméditations qui menaient au final directement ou indirectement à la même question. Qui était-il ?

Ma vue se noircissait au fut et à mesure que mon corps se rapprochait du sol. La chute fut lourde : aucun de mes muscles n’avaient pu me retenir ceux-ci étant dans un état critique – le combat ayant été difficile puisque je m’étais frotté au Kazekage. Par terre, à ses pieds et à sa merci, je ne pouvais strictement rien faire. Je ne voyais rien. Je ne pouvais pas bouger. Mes réserves de chakra étaient presque vides : il m’en restait à peine pour survivre. « Emmène-nous »… Tels ont été les mots que je crus entendre avant de me faire emmener dans un endroit. Je fus porté par je ne sais qui et mon inconscient prit le dessus sur moi… Je ne sais pas réellement si j’étais en train de mourir ou si j’allais me réveiller : mais j’étais heureux. Heureux de m’être battu contre un homme de son envergure : si je devais mourir, ce serait avec un sourire aux lèvres…

Je fus projeté sur une chaise en bois. Le dos vouté vers l’avant, le visage incliné vers le bas, mes bras le long du corps. J’étais tel un macchabé. Des mots résonnèrent dans ma tête « Je t’écoute. Qui es-tu ? »… Je fronçais les sourcils et serrai les dents. Mes yeux s’ouvrèrent légèrement, elle était encore trouble et je ne distinguais rien de particulier. Je ne pouvais pas identifier l’endroit… Tout ce que je savais, c’est qu’il faisait sombre… Je me sentais oppressé. L’atmosphère était lourde et je suffoquais… Je relevais légèrement la tête, je voyais les jambes d’un homme en face de moi : je n’avais pas la force de la lever plus haute pour voir à qui j’avais à faire : le Kazekage ou un de ses subordonnés ? La voix pouvait me donner une idée, mais je n’avais pu l’entendre distinctement… Je devais lui répondre… S’il était le Kazekage, je devais lui donner mon vrai nom car il était l’homme que je devais surpasser : nous avions des points communs… Il était un manieur de Kinton, tout comme moi. Je devais m’entrainer dur et revenir me mesurer à cet homme que quelque part, j’idolâtrais…

« Kamejirô… »

Dis-je tout en étant essoufflé, laissant ma sueur goutter au sol.

« Retiens bien ce nom… Si je m’en sors vivant, je veux me mesurer une nouvelle fois à toi… »

Mon visage montrait une détermination sans précédent.

La brûlure à ma main se réveilla… Je serrai le poing. La douleur me prenait jusqu’à l’épaule et redescendait jusqu’à ma hanche ou j’étais blessé aussi. Je fermai les yeux et émis un petit gémissement de douleur. Je regardai rapidement tout autour de moi avant de questionner l’homme en face de moi – que je ne distinguais toujours pas, ma vue étant encore trouble.

« Et maintenant ? »

Je lançai mon menton en avant pour désigner l’homme en face de moi.

« Qu’allez-vous faire de moi ? Hein ? Me tuer ? Me torturer ? »

Je pouffais de rire.

« Il est vrai que c’est plus facile de s’attaquer à un homme sans défense… »

Je secouais la tête : je n’étais pas du genre à m’attaquer à des personnes étant dans un état tellement critique qu’ils ne puissent se défendre… J’aimais me battre contre des personnes en pleine possession de leurs moyens… Sinon, ce n’était pas intéressant…

HOMME MASQUÉ
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Kamejirô. En entendant ce nom, Rei se tourna vers l’arrière. Anami l’avait elle aussi entendu. Se serait-elle manifestée si elle le connaissait ? Sûrement. Mais ce n’était pas la peine de lui demander de se renseigner. Elle ne semblait pas percevoir quelque-chose. Cet homme avait sans doute la vérité. Ou du moins, il était persuadé de s’appeler ainsi. De toute façon, le Kyoshi se devait d’en apprendre plus. Son nom, au final, il s’en moquait. Ce qui devait ressortir de cette discussion : c’était bien l’utilité de ce shinobi.

─ Je t’ai battu, j’ai tous les droits avec toi. J’aurais pu te tuer… Mais à quoi bon le faire maintenant ? Tu mourras bientôt quoi qu’il arrive. J’ai besoin de toi pour autre chose.

Il avait peut-être trop parlé. Il lui arrivait, lors de certaines situations, de se laisser aller et de réfléchir à voix haute. Mais ce n’était pas grave, car contrairement à avant, l’identité de l’Homme Masqué était dévoilée. Rei n’avait plus à se cacher. C’était un poids qui lui avait été enlevé. Un poids psychologique. Une partie de son intelligence qu’il pouvait porter ailleurs.

Il s’approcha du corps blessé, et appliqua des soins à quelques endroits touchés. Kamejirô ne pouvait être d’aucune utilité ou plutôt d’une utilité insuffisante s’il était souffrant de telles blessures.

Puis une fois quelques premiers soins apportés, il retourna s’asseoir après être passé vers le fond de la pièce. A sa main pendait un masque blanc, sans le moindre motif. Il ne le montrait pas explicitement, mais il attirait l’attention avec le contraste qu’il offrait contre l’obscurité des environs.

─ Tu reconnais ce masque ? Figure-toi que moi aussi, j'aime jouer… l’Homme Masqué.

Désir de satisfaire sa curiosité personnelle ou manipulation psychologique prévue dans un quelconque plan ? Un peu des deux, en vérité. Il fallait maintenant voir la réaction du dénommé Kamejirô. Connaissait-il le véritable homme au masque ? Et si oui, quelles conclusions allait-il tirer de tout ceci ? Au final, c’était peut-être plus la curiosité qui était piquée par le Kyoshi.
Mais qu’importe car dans tous les cas, c’était important pour la suite. Très important.

Le bourdonnement présent dans mes oreilles s’estompait petit à petit, laissant la voix de mon interlocuteur titillait mes tympans. Cette voix, je la connaissais et c’était avec cet homme que je m’étais battu. Mes soupçons furent rapidement des conclusions suite à ces propos : il avait tout les droits suite à sa victoire durant notre duel. Un sourire se dessina sur mon visage : d’habitude j’étais du genre à dire ces phrases moi-même. Il était relativement rare que je me retrouve dans la situation de la plupart de mes prisonniers. Ironie du sort. Je restais silencieux, même quand il avait stipulé que je mourrais tôt ou tard de toute façon : il avait comprit la vie, c’est bien.

Soudainement, il s’approcha de moi et commença à m’appliquer des premiers soins : je sentais la douleur diminuait petit à petit. Cela me faisait beaucoup de bien et eut un effet quasi immédiat sur ma vue : elle n’était plus trouble et je pouvais enfin voir distinctement – non aveuglé par les blessures qui m’avaient été infligées. Je relevai la tête dignement tandis qu’il s’éloignait de moi. Quelque chose attira mon attention : un masque blanc pendait à sa main. Mes yeux s’écarquillaient ! De légers tremblements commencèrent à apparaitre : m’étais-je battu contre l’Homme Masqué ? Je relevai mon bras légèrement tremblant et pointai son masque de mon index avant de prendre la parole.

« Tu… »

Hésitais-je.

« Tu es l’Homme Masqué, n’est-ce pas ? »

Ce n’était pour l’instant qu’un soupçon, mais la situation dans laquelle j’étais m’empêché de réfléchir objectivement : pour moi, il était l’Homme Masqué, point barre. Si ce n’était pas le cas, alors il me dira que non et mes soupçons seront levés. Dire qu’un ANBU de Konoha tel que moi se retrouve prisonnier face à l’Homme Masqué… Mais une chose pouvait être intéressante : il avait besoin de moi. Pour quel genre d’objectif avait-il besoin de moi ? Et pourquoi me montrer son vrai visage ?

« Dis-moi, Homme Masqué… En quoi peux-tu avoir besoin de moi ? Et pourquoi décides-tu de me dévoiler ton identité, comme ça sans raison ? Tu as certes tous les droits sur moi, mais cela ne va certainement pas m’empêcher de te poser – moi aussi – des questions ! »

Une once de courage ou un brin de folie ? Quoi qu’il en soit, je devais absolument savoir en quoi je pourrais lui être utile : si son dessein pouvait assouvir mes désirs ou qu’il pouvait m’apporter un quelconque intérêt, alors je l’aiderais volontiers… De toute façon, depuis ma désertion de Shimo, je ne vis que pour mes propres intérêts : j’aide quelqu’un, mais derrière j’obtiens aussi ce que je veux… Je devais m’assurer que dans ce cas présent, il en était de même… Mais avant ça, j’allais le mettre au parfum.

« Tu aimes jouer donc ? Ca tombe bien, moi aussi. Aussi j’ai un deal à te proposer. Je réponds franchement et le plus sincèrement possible à tes questions. En contrepartie, tu réponds honnêtement aux miennes. »

Je laissais un temps de réflexion.

« Dans tous les cas, je suis disposé à coopérer, mais c’est seulement sous cette condition… »

Un sourire sur le visage, j’étais content de sortir de cette routine que Konoha m’avait imposée. Je me retrouvai face à un individu hautement dangereux, dans un endroit obscur que je ne connaissais pas… Je ne savais pas ce qui aller m’arriver… Intérieurement, je jubilais malgré tout…

Dernière édition par Kyoshi Rei le Dim 16 Mar 2014 - 12:23, édité 1 fois

RÈGLE
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La surprise d’apprendre une des plus grandes nouvelles de l’Histoire. Kyoshi Rei était l’Homme Masqué, et ceux à qui ça avait traversé l’esprit se comptaient sur les doigts d’une main. Et encore, ceux-là avaient été dupés et dirigés vers ces idées-là. C’était pour ça et pour son intelligence que l’identité du Changeur et sa réputation avaient dépassé toutes les frontières. Il n’avait jamais été un combattant d’exception, mais son ingéniosité avait fait de lui celui qu’il était.

Il lui arrivait parfois de repenser à ces journées, dans le noir, où il avait réfléchi sans cesse, presque sans répit à son plan. Les étapes, les prisonniers, l’Artefact, Gogyou Makka, les shinobis… Aujourd’hui, il y avait ce shinobi. Kamejirô.

─ Oui je suis l’Homme Masqué et oui, nombreuses sont les choses que je n’ai plus besoin de cacher. Il est de toute façon trop tard pour ça.

Il regarda son masque, puis reposa son regard sur celui du prisonnier. Il avait bien combattu, le village ou l’organisation à laquelle il appartenait devait y compter. Mais la question était justement à qui il prêtait allégeance.

─ En effet, j’ai quasiment tous les droits sur toi, mais j’accepterai de te répondre au même titre que tu le feras pour moi, si ça peut te plaire.

Il fallait aborder le sujet normalement. En acceptant la proposition faite par l’homme au masque fendu, il se mettait dans les meilleures dispositions pour avoir ce qu’il voulait.

─ De quel village ou organisation viens-tu et comment peux-tu me le prouver ?

Au total, c’était deux questions qui avaient été posées d’une seule traite au shinobi captif. Cela laissait donc supposer qu’il puisse à son tour en poser deux. Rei le savait et comme il l’avait déjà dis, il n’avait plus grand-chose à cacher. Et de toute façon, si les questions posées étaient trop… étranges ou dangereuses, il avait encore de la suite dans les idées.

L’important, pour l’instant, était de connaître l’utilité que le dénommé Kamejirô pouvait lui apporter. Cette entrevue n’avait, du moins pour l’instant, aucun autre but. Se jouer des gens, les utiliser et les manipuler pour arriver à ses fins… Une spécialité depuis maintenant longtemps accoutumée à l’Homme Masqué. Et ce jour n’allait sans doute pas faire défaut à cette « règle ».

(#) Sujet: Re: Je t'écoute Lun 3 Mar 2014 - 20:57

Je me trouvais en face de l’Homme Masqué. Beaucoup d’autres Shinobi auraient voulu se retrouver à ma place avec l’avantage de pouvoir poser des questions dont les réponses seraient honnêtes. L’ennemi public numéro 1 était en fait un homme de parole. Il avait peut-être fait du mal autour de lui : mais au fond, qui n’en a pas fait ? J’avais tué mes parents, cela faisait-il de moi une mauvaise personne ? Nous faisons tous des erreurs, et nous devons les assumer quoi qu’il en coûte. Pour le moment, je devais réfléchir aux questions que je pouvais lui poser – mais contrairement aux autres, je me retrouvais juste rempli d’admiration face à cet homme qui a su faire preuve d’une énorme ingéniosité et qui m’avait vaincu.

Je secouais la tête avec insistance : la moitié du masque que je portais chuta à terre tandis que je m’adossai à cette chaise qui n’était pas des plus confortables. Et j’écoutais sa question : d’où je venais, et comment je pourrais le prouver… Un sourire se dessina : nous étions venus, moi et mon équipe, sans aucun moyen de nous identifier. Je lui jetais un regard tout en prenant la parole.

« Je ne suis pas du genre à trahir mes collègues, mais j’ai juré répondre à tes questions de façon honnête. Je suis un homme de parole, aussi je vais te répondre. Je viens de Konoha. »

Au moins une chose de faite. Je repris la parole tout en gardant ce sourire.

« Comment te le prouver ? Je suis venu à Kiri dans le but de leur causer des dégâts pour affaiblir leur pays, sans aucun moyen de pouvoir être identifié comme étant de Konoha. Tu n’as donc pas le choix… »

Je le désignai d’un coup de menton.

« Tu vas devoir me croire sur parole. »

Je n’aimais pas vraiment balancer mes compatriotes : mais je n’avais pas le choix. Faire des promesses requiert souvent des sacrifices : ce sacrifice était un village entier. J’assumais mes actes, mes paroles… En tout cas, c’était à mon tour de poser une question et je ne savais pas par où commencer… Un temps de silence qui me fit frissonner tandis que je vagabondais dans ma tête laissant un visage vide de toute émotion à la recherche d’une interrogation que je pourrais lui transmettre.

« Kyoshi Rei est donc l’Homme Masqué… Je ne m’y attendais vraiment pas… Bref, c’est à mon tour de te poser une question : j’attends de toi que tu sois aussi honnête que je l’ai été. Tu m’as l’air d’être quelqu’un qui tient ses paroles. J’espère ne pas me tromper. »

J’essayais de gagner du temps : non pas dans l’attente d’une quelconque aide extérieure, mais plutôt dans le but de trouver la question qui pourrait tout changer. Malheureusement, c’était à chaque fois la même qui remontait à la surface. Il fallait assouvir cette curiosité qui commençait à me ronger de l’intérieur. Je pris une profonde inspiration, excité par la réponse qu’il allait me donner.

« Tu aurais pu me tuer depuis pas mal de temps maintenant. Pourtant je suis encore en vie. Tu as donc besoin de moi. Ma question est simple et tu dois surement t’y attendre : En quoi puis-je t’être utile, et pourquoi moi ? »

La question était enfin posée, je devais maintenant patienter pour avoir la réponse. J’avais du mal à croire que j’étais devant l’Homme Masqué, prêt à coopérer avec lui alors qu’il est l’ennemi public n°1 de tous les villages… Cette idée m’exciter énormément…

(#) Sujet: Re: Je t'écoute Dim 16 Mar 2014 - 12:22

CRÉDIT
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Au moment où le dénommé Kamejirô allait répondre, son interlocuteur leva à moitié le bras, comme pour faire un signe d’avertissement. Incompréhensible pour le vaincu, ce geste était bien entendu destiné à la jeune femme qui se tenait derrière, masquée et dans l’ombre. Anami comprit qu’elle n’allait donc pas dire le moindre mot, même pour confirmer ou non ce qu’allait dire le shinobi immobilisé.

Il secoua la tête, faisant ainsi tomber les quelques morceaux de masque qui restaient. Son visage pleinement dévoilé montrait une personne qui semblait avoir une certaine expérience du combat. La jeune brune, dans sa réflexion, n’en fut pas surprise vu que cet homme avait tenu tête à son beau-frère. Mais la suite allait être plus intéressante, et apparemment plus importante pour Rei. Elle resta donc attentive.

Kamejirô affirma venir de Konoha. Et une chose était sûre : Kyoshi Rei ne pouvait pas savoir s’il avait dit la vérité. Il s’était d’ailleurs retenu de tout commentaire de la part de la kunoïchi placée derrière. Il ne savait pas trop pourquoi d’ailleurs, vérifier s’il savait déceler la vérité ou le mensonge, ou tout simplement se mettre à « armes égales en matière de perception » avec son interlocuteur. Quoiqu’il en soit, son raisonnement semblait logique. Et avec un nom et un village, il était déjà plus aisé même pour quelqu’un sans le moindre don sensoriel de vérifier ces faits.

─ Si je n’avais pas révélé mon identité au monde entier, je t’aurais déjà tué.

Un shinobi étranger à Suna qui en aurait trop vu sur la manière de combattre du Kazekage, qui aurait pu user d’un quelconque stratagème… Tout cela aurait constitué trop de risques pour l’Homme Masqué encore anonyme. Mais les règles du jeu avaient changées.

─ Mais tu peux m’être utile de plusieurs façons tant que tu es en vie. As-tu quelque-chose à me proposer ?

Aussi intelligent qu’il eut cru l’être, Rei a toujours su qu’il y avait des moments où il ne pouvait pas tout savoir. Tirer le plus d’avantages avec ce Kamejirô était un objectif possible, et peut-être que ce dernier allait lui donner une piste que Rei n’aurait lui-même pas pensée. A moins que le prétendu Konohajin n’apporte que peu de crédit à sa propre vie.

J’avais ma propre vie entre les mains de l’homme qui m’avait défait il y a quelques heures. Une conversation peu banale s’engagea entre nous tandis que j’appris qu’il était en réalité l’Homme Masqué. Il avait joué excellemment son rôle. Un double jeu parfait : personne ne l’avait soupçonné. Tandis que nous parlions, se cherchant l’un l’autre, il m’affirma que je pouvais rester en vie tant que je pouvais lui être utile. Je devais me servir de cela pour ne pas mourir et profiter du service rendu pour devenir plus fort et me mesurer une nouvelle fois à lui pour tenter de le battre. Mon envie de vengeance n’avait d’égal que ma prétention et mon orgueil. Je devais mettre ma fierté de côté pour l’accomplissement de mon nouvel objectif.

Je réfléchissais, respirant fortement. Je me concentrai tentant de trouver en quoi je pouvais lui être utile. Les sourcils fronçaient tentant d’oublier la douleur qui m’empoignait, je souris avant de savoir quoi répondre. J’allais retourner la question contre lui et c’est lui qui donnerait une raison à mon existence. Je relevais la tête, une goutte de sang coula de mon arcade jusqu’à ma joue avant de tomber au sol.

« Rei, tu ne vas tout de même pas me dire qu’un homme aussi intelligent que toi, ayant réussi à tenir le rôle de Kazekage et de l’Homme Masqué » Insistais-je « est incapable de savoir en quoi je pourrais lui être utile ? » Une petite seconde passa, le temps de déglutir le peu de salive que j’avais. « Ce serait se foutre de moi. » Je le pointais de mon index. « Tu savais pertinemment à quoi j’allais pouvoir te servir dès lors de ma capture. » Je me levai, titubant et risquant la chute avant de reprendre mon équilibre. « Mais je vais t’avouer quelque chose, Rei ! Je ne laisserais personne te tuer à ma place. Je veux avoir ce privilège, et je vivrais juste pour réussir à t’ôter la vie ! » Je m’essuyai la trace de sang au coin de ma bouche. « Toutefois, je suis prêt à te servir jusqu’à la fin. T’être utile de n’importe quelle façon. Cela dit, une fois que je serais assez fort, je te provoquerais en duel… » Je souriais d’excitation avant de préciser. « Un duel à mort ! »

Des frissons se dessinèrent le long de mes bras tandis que je pensais déjà au combat que nous allions réaliser dans un futur plus ou moins proche. Mes jambes fléchirent sous le poids de la douleur et je tombai sur ma chaise… Essoufflé, je levais les yeux vers Rei et en guise de bonne foi, je l’interrogeai.

« Alors Rei, que penses-tu de ce deal ? » Dis-je avec une excitation que je ne cherchais pas à cacher. « Si tu es d’accord, alors je suis disposé à coopérer dès maintenant. » Ignorant mon état de faiblesse, je continuai. « Et tu peux même m’attribuer ma première mission, je la réaliserais dès maintenant… »

Je savais que je n’étais pas en état de faire quoi que ce soit, mais je voulais lui prouver que j’étais quelqu’un sur qui nous pouvions compter. Ce combat m’avait changé : il m’avait rendu plus sage… J’aimais toujours cette couleur rouge qu’est le sang, mais j’allais désormais réfléchir à deux fois avant de foncer tête baissé contre un adversaire… Ce duel entre le Kazekage et moi… Je ne l’oublierais pas… Mais en attendant, j’étais bien curieux de connaître la réaction de mon interlocuteur. Allait-il se montrer arrogant et en faire qu’à sa tête ? Ou allait-il réfléchir à deux fois et accepter ma proposition ?

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