Il y avait tant de raisons qui avait poussé Tsumei à sortir de son palais. La première, c’était bel et bien la paperasse. Cela l’ennuyait profondément. Il fallait avouer qu’en s’étant habitué à voyager en terrain inconnus, au cœur du danger, le rythme du Karasu avait clairement et profondément changé. Ce n’était plus le monde qu’il parcourait, mais des bureaux.

Bien entendu, son souhait d’intervenir et de mettre un terme à la guerre n’était pas lié à un besoin de sortir et de retrouver une partie de son ancienne vie. Non, il avait clairement montré et stipulé qu’il serait avant tout un Kumojin comme les autres. Un Raïkage de terrain, d’action : voilà ce qu’il avait promis d’être et ce pour son plus grand plaisir. Mais en attendant la résolution de ce conflit, il y avait de nombreuses choses qu’il devait encore faire au village.

Ayant donc pris du repos, le Raïkage avait décidé de sortir de sa grande bâtisse. Lorsqu’il y repensait, il se demandait ce que faisaient et pensaient ses prédécesseurs, aussi louches soient-ils. Au fond, il n’y avait jamais eu que Kadoria Uriô qu’il avait respecté. Les deux autres, surtout le Nidaime Ishidate Masamune, étaient selon lui remplis de mauvais secrets. Il avait d’ailleurs déjà enquêté sur eux. Mais ça, ça allait aussi venir en temps et en heure.

Tsumei n’était pas fatigué, c’est pourquoi il avait décidé de sortir mais aussi de se diriger vers un endroit certes calme mais pas désert. Il repensa à la fois où il avait rencontré un jeune Genin sur un terrain d’entraînement, et se décida à aller en voir un autre. Peut-être qu’il y aurait quelqu’un, et au pire, il aurait tout le loisir et le plaisir de s’asseoir sur un banc, au calme.

La solitude ne le dérangeait pas, c’était même souvent le contraire. C’est pourquoi lorsqu’il arriva sur un terrain et qu’il y vit un jeune shinobi en train de probablement s’entraîner, il se contenta d’être silencieux et de s’asseoir comme il l’avait prévu.

Son plaisir d’être au calme, aussi simple soit-il, le satisfit au plus haut point. Si bien qu’il ne porta même pas un peu d’attention à celui qui s’entraînait. Il avait cependant laissé de la place sur le banc, au cas où ce dernier se décide à prendre lui aussi une pause.

Je n'étais pas férue d'entrainement, folle de performances hors du commun ou même de la culture du muscle, non rien de tout ça; mais depuis cette dernière mission au sein même de notre propre pays, cette mission qui m'opposa à un Sunajin, j'avais eus l'impression d'être réellement faible. J'en avais parlé au Seki, la réponse fut réconfortante, mais ô combien influencée par ses sentiments, je n'avais pas de réponse, au final. Oui faible, ce jour j'étais parfaitement incapable de le battre, même si ce n'était pas ce que j'avais le plus cherché à faire. Je devais pallier à ce problème, je devais me perfectionner, apprendre de nouvelles choses, entre autre.

Le jour de cette mission fut aussi celui, à mon grande damne; de la nomination du nouveau Raïkage, quelle chanceuse. J'avais loupé son élocution devant le village, et d'ailleurs j'avais même raté l'occasion de voir à quoi il pouvait bien ressembler. J'en avais eus des échos dans le village, un homme assez charismatique, comme tous les autres Raïkage en fait, à bien y repenser, plutôt attrayant à l'œil et semblant "sincère". La sincérité... On pouvait l'employer à toutes les sauces ce mot, pour un Raïkage, qu'est ce d'être sincère envers ses hommes, envers son village ? Il sous-entend qu'il dit la vérité ? Qu'il ne mentira pas ? Non, car moi; je la connais la sincérité... et.. Enfin. J'avais en fait du mal à imaginer son discours, déjà que je ne savais pas à quoi il pouvait bien ressembler...

Ah... Je devais chasser ces idées de mon esprit, j'avais mieux à faire pour le moment, et je verrai ce fameux ninja un jour, ou l'autre, peu importe; rien ne pressait de plus que, la jeune fille que j'étais, n'était qu'une genin, autant dire pas grand chose; ce-dont je ne me plaignais pas non plus, d'ailleurs. Je fis plusieurs mouvements, et produisis un son aigüe, oui; je recherchais quelque chose en rapport avec mon don. Quelque chose qui me permettrait de devenir plus forte... mais.. Rien n'y faisait, je n'arrivais pas à me reconcentrer, maintenant cela m'obsédait, ne pas avoir vue le nouveau Raïkage, moi; sa probable plus grande fan - j'étais fan de tous les Raïkage pour tout dire - ce n'était pas possible... Le genre d'affaire qui pouvait me faire rapidement déprimer, et me donner l'impression d'enchaîner les déceptions..

Alors, je décidai de prendre une pause. Un peu plus loin dans l'angle du terrain, était posé un sac noir, je m'y dirigeai, le fouillait et en sortis une serviette blanche, avec laquelle je tamponnais mon front humide de sueur.. J'observai la zone, d'un regard panoramique, la serviette posée sur les épaules, d'habitude il n'y avait personne ici, à cette heure. D'habitude, oui. Mais là était assit un homme, quelqu'un que j'avais déjà croisé quelque part, mais que je ne reconnaissais pas pour autant. Je pris mon sac, et me dirigeai vers lui, ô pas pour taper la discute, non; surtout pur m'asseoir, il était assis sur le seul banc restant. Je sorti une bouteille d'eau cette fois, et avalé quelques gorgées à une dizaine de pas du banc. Et enfin, je m'asseyais paisiblement, laissant une place distincte occupée par mon sac de sport, histoire de dresser une frontière...

Je l'observais du coin de l'oeil, il était silencieux, plus que moi. D'ailleurs je brisai ce silence, finalement; car comme l'apparence du Raïkage, sa "sincérité", et sa personnalité; lui, m'intriguait.

Bon... Bonsoir. Dis-je d'une voix timide, fluette. C'est la première fois que je te vois ici.. Ajoutais-je simplement.